dimanche 28 décembre 2014

LA GRANDE GUERRE AU JOUR LE JOUR 12 DECEMBRE 1914

12 DÉCEMBRE 1914


I)
Le 12 décembre, la 12e Cie s'empare des Melèzes et du bois Munier, sa gauche appuyée à la tranchée de Vilcey, atteinte par le 6e bataillon du 346e RI. Cette opération marque un nouveau de gain de 200 mètres. Le 3e bataillon organise une forte ligne qui va servir de base à de nouvelles attaques sur la lisière Nord du bois Munier et les bois communaux.

A 18h, ordre est reçu du colonel Cdt la 128e Brigade, de porter le Btn de Mandres à la sortie Est de Beaumont, route de Seichprey, face au Nord-Est, en réserve de Brigade et de rapprocher le bataillon d’Ansauville à Mandres aux 4 Tours. Ce dernier bataillon arrive à 20h30 à Mandres.

La mission des 2 Bataillons (1er et 2e) du 167e Régiment d'Infanterie (renforcé d'un bataillon et de 2 sections de mitrailleuses de la 128e Brigade, ainsi que de 2 sections du Génie), telle qu'elle est prescrite par l'ordre d'attaque du Colonel Petitjean (Commandant la 128e Brigade), est d'attaquer le 13 Décembre, les tranchées du Bois de Rémières et le Bois de la Sonnard, depuis la pointe Ouest du Bois jusqu'à environ 700 mètres plus à l'Est, tout en essayant de déborder le Bois par l'Ouest.
La première phase sera menée par la 128e Brigade :
Les renseignements fournis par les avions semblent indiquer que les Allemands ont établi, sur une grande partie du Front, deux lignes de tranchées. Ce qui implique que nos troupes seront contraintes à des efforts successifs afin de vaincre une résistance ennemie qui s'annonce très sérieuse.

Le Colonel Petitjean préconise la formation d'importantes chaînes de tirailleurs qui auront pour mission de pousser en avant sans se laisser arrêter par les tranchées de guetteurs, afin d'aborder les objectifs visés au plus tôt. « ...l'abordage de ces tranchées dépend essentiellement de la force des troupes qui les occupent, et de l'importance des réseaux de fil de fer qui les doublent, d'une manière générale, devant des tranchées fortement tenues et précédées d'un véritable réseau, il faut une fois ce réseau atteint, empêcher les tirailleurs ennemis de tirer sur les hommes qui ouvrent des passages, et ces passages ouverts, en venir vivement à l'action à la baïonnette qui est le but général de toute action d'Infanterie. Les renforts et troupes disponibles renforceront la chaîne et l’entraînera à l'assaut, assureront l'occupation des tranchées conquises et s'opposeront aux contre-attaques. Elles agiront éventuellement sur les ailes des tranchées occupées pour étendre latéralement cette occupation et poursuivre l'opération jusqu'au bout, et produiront enfin un nouvel effort sur les tranchées ennemies qui viendraient à se révéler en arrière.

Le signal de l'attaque sera donné par les Chefs de Bataillon, à l'heure prescrite et sera suivi quelques instants après de la sonnerie de la charge ordonnée par le Colonel commandant le 1er Régiment ».(Régiment de 1ere ligne).
La seconde phase sera menée par le 167e Régiment d'Infanterie :
L'attaque du Bois de la Sonnard « ...sera exécutée par le 167e Régiment, renforcé dès le début par un bataillon et 2 sections de mitrailleuses de la 128e Brigade et de 2 sections du Génie.

L'emplacement initial du 167e, avant de partir à l'attaque, sera constitué par les abris établis en arrière de la 1ere ligne des tranchées, dans la partie droite de la position, (Boqueteau dans la partie du Bois de Rémières et Bois de Rémières. Le bataillon de la 128e Brigade, à la disposition du 167e, sera dans les abri de la partie gauche.

De 5h à 6h30, distribution des cisailles [...], arrivée des sections de mitrailleuses et des sections du Génie mises à la disposition du 167e, reconnaissance, par les officiers du Régiment, du franchissement de nos parallèles et placement des unités face à leur objectif.

Une fois la lisière Sud du Bois atteinte, il est de la plus grande importance que l'artillerie soit avisée, dans les grandes lignes, des mouvements sous bois, pour allonger son tir en conséquence. Cette indication d'allonger son tir sera donnée par des fanions rouges agités latéralement à la lisière du Bois et si possible par une liaison téléphonique que l’État-Major de la 128e Brigade s'efforcera d'établir entre la lisière du Bois et le poste de commandement du Boqueteau voisin du Bois de Rémières ».

En exécution de cet ordre, les 2 Bataillons du 167e, se présentent les 13 Décembre à 4 heures, à Seicheprey et se dirigent, conduits par des guides, par le bois de Rémières, dans le boqueteau situé au Nord-Est de ce bois et prennent leur dispositif face aux objectifs, le 1er Btn, à droite, secteur I, 2 Cies en première ligne (1ere et 2e), 1 cie en arrière sur le flanc droit (3e), 1 Cie à la disposition du Cdt du Rgt au Sud du Boqueteau 2e Btn dans le secteur II, dispose de 2 Cies (5e et 6e), la 7e Cie en seconde ligne à la disposition du Cdt du Rgt au Sud-Est du Boqueteau. Le colonel cdt l’attaque se réserve la disposition de la 8e Cie placée dans les abris du ravin.

6h30 – Arrivées à la pointe du jour sur une position inconnue des chefs de section, ne disposant dans ce petit boqueteau pour les compagnies en réserve que de boyaux de communication insuffisamment protégés et, de circulation très pénible par l’eau et la boue, les Compagnies sont soumises immédiatement à des rafales très bien réglées de l’artillerie adverse.

Et ce, bien avant que la nôtre soit entrée en action. La progression des unités jusqu’à nos tranchées de 1ere ligne, que le commandant de l’attaque leur a prescrit d’occuper, en se substituant aux unités de la 128e Brigade, afin de se trouver ainsi placées pour le mouvement ultérieur, est accueillie par une fusillade nourrie qui joint ses effets à la canonnade. Une partie des fractions du 252e ne peut même pas se reporter en arrière, ni céder sa place dans les tranchées, néanmoins, les Compagnies parviennent à se placer face aux objectifs.

8h – La chaîne de tirailleurs sort des tranchées. Ce mouvement, protégé par le feu d’un certain nombre de fractions des ailes, est rendu long et très pénible par l’état du terrain, la boue épaisse et glissante s’opposant au franchissement. Des tranchées de première ligne Allemande, la fusillade cloue sur place cette chaîne qui, sur certains points, a pu faire une dizaine de mètres.

Les Commandants de Cie des 1ere (Pointener), 2e (Rossi) et 6e (Brière) tombent tués. La chaîne, ne pouvant progresser, cherche, sur certains points, à s’enterrer, l’état du sol ne permet pas de le faire. Sur presque tout le front, les tirailleurs reprennent leur place dans les tranchées, la fusillade continue très intense sur tout le front.

A la droite du secteur I, une section de la 1ere Cie a cru pouvoir faire un bond plus considérable, a même gagné 400 mètres environ, mais son chef est tué (Morel), les chefs de ½ sections, tués ou blessés. La section, très réduite, se replie à hauteur des tranchées, grâce à la protection  de la section de mitrailleuses placée à la lisière Est du boqueteau, qui s’oppose à une contre-attaque tentée par l’ennemi sur nous. Le feu des tranchées allemandes de la partie Hors-Bois prend d’enfilade la partie gauche de l’attaque dans le secteur I,  ce qui nous immobilise dans la tranchée sur ce point. La section de mitrailleuses placée au centre de la face Est du boqueteau essaye d’intervenir, mais une de ses pièces est rendue précisément inutilisable par la boue.
Une grande partie des fusils ne fonctionne pas, en effet, les mains des hommes sont pleines de boue et ceux-ci en introduise dans l’arme avec les cartouches, les armes étant elles-mêmes couvertes de boue par le moindre contact avec le sol.
Dans le secteur II, mêmes difficultés, la compagnie d’attaque ne peut progresser au-delà de la parallèle. Le Cdt de Cie, un officier et le sergent-major sont tués ou blessés dès le début. Sur ce point également la progression ne peut être poursuivie.

En présence de ces difficultés et devant la constatation que l’occupation en force par l’ennemi de ses premières lignes, d’une part, et l’état du terrain qui ne permet pas de se mettre à couvert à chaque bond, d’autre part, rendent toute progression très difficile, que les pertes qu’elle entraînera seront hors de proportion avec le résultat, qu’il n’y  aura malgré tout, guère de chances d’atteindre... Le Cdt du secteur d’attaque décide de suspendre ce mouvement en attendant la décision du Cdt de la Brigade. Les unités du Régiment demeurent donc, jusqu’à la décision à intervenir, sur leur positions.

16h00 – Le 167e reçoit l’ordre de garder défensivement le secteur de droite. Il place une compagnie dans chacun des sous-secteurs I, II, III, IV et conserve 4 compagnies en réserve.
Le 2e bataillon du 168e RI participe aussi à ces événements. Son objectif est d'enlever plusieurs tranchées importantes, formant un saillant à l'est et à l'ouest de la voie ferrée de Toul à Thiaucourt. Ici aussi, les mitrailleuses allemandes font merveilles.
Les pertes du bataillons sont importantes.
La 6e Cie du capitaine Eyries, lancée en pointe, est prise sous le feu convergeant de l'ennemi.
La compagnie sera citée à l'Ordre de l'Armée... Le Caporal Morin recevra la Médaille Militaire.
Parti avec un entrain admirable, il s'est porté seul à 30 mètres au delà de la tranchée conquise, puis arrêté par un feu violent devant un poste Allemand, a répondu par des coups de fusil à l'invitation qui lui est faite de se rendre.
Pierre Parra, soldat au 339e RI, nous présente une relation de ces instants tragiques :

II)
« Le 12 décembre, dans le secteur de Rémières, le 286e, soutenu par le 252e, attaque les tranchées allemandes. Nous sommes en réserve. L'attaque réussit. Mais quelques heures plus tard l'ennemi reprend les tranchées qu'il a perdues et deux Compagnies du 286e sont presque entièrement faites prisonnières. Il faut tout recommencer le lendemain 13 décembre. Ce sera notre tour.
Heure H : 8h nous prenons position à 7h seulement, en plein jour déjà, une heure trop tard. Nous avons été aperçus et l'artillerie ennemie prévient notre attaque.
Avant que nos canons aient ouvert le feu sur les tranchées ennemies, nous recevons un déluge d'obus.
Fusants et percutants, par rafales passent sur nos têtes, pour éclater à une cinquantaine de mètres en arrière avec un bruit d'enfer.
Des sections entières du 167e, de Nancy, qui se cachent sur notre droite, dans un petit bois de sapins, sont anéanties.
Notre Cie n'a pas encore trop souffert : Quelques blessés seulement. Nous sautons à la hâte dans nos tranchées où nous avons de l'eau jusqu'à mi-jambes, parfois jusqu'aux genoux. On n'y regarde pas de si près et on patauge résolument.

La 19e Cie doit se porter la première en avant et la 20e la renforcer dans les tranchées qu'elle a occupées. Au commandement de : « En avant ! », des hommes de la 19e sortent et tombent après avoir fait quelques mètres seulement, car l'ennemi nous attend de pied ferme, les fusils braqués.
Presque tous les coups portent. A notre droite, les « petits gars d'active » du 167e tombent sous les rafales de mitrailleuses comme les épis de blé sous la faux.
Ceux qui ne sont pas atteints reviennent dans nos tranchées.
L'attaque est impossible dans ces conditions.
Au cri de : « En avant ! » pour la 19e, le lieutenant Croguennec commandant notre section, croyant qu'il s'agissait de la 20e, sort du boyau et enjambe le parapet en faisant un grand signe de croix. Après quelques mètres il tombe en disant
« 1ère section vous n'avez plus de lieutenant ! »

L'ami Rodde, de Pléaux, qui se trouve derrière lui dans la tranchée se dresse par-dessus le parapet pour lui porter secours. Il tombe, tué raide d'une balle en plein front. Un autre soldat est frappé mortellement à ses côtés dans la tranchée.

Il faut cependant aller chercher le lieutenant qui a besoin de soins et que d'autres balles peuvent atteindre et achever.
Aidé de son ordonnance, je creuse, avec les mains d'abord, puis avec une pelle qu'on me passe enfin, une ouverture dans le parapet.
Je m'y glisse, et en me traînant sur le ventre et sur les genoux, je parviens jusqu'au lieutenant.
Le saisissant sous les bras, je l'entraîne à reculons. Mes camarades me tirent par les pieds dès que j'arrive à leur portée et nous font suivre tous les deux, l'un traînant l'autre, dans la tranchée.

Nous emportons ensuite sur un brancard le Lieutenant au poste de secours : Deux kilomètres en terrain à peu près découvert et à la vue de l'ennemi. Heureusement il ne tire pas sur nous et nous arrivons sans encombre.
Une balle dans le côté droit, le poumon est atteint.
Blessure guérissable, mais demandant des soins immédiats... Il devait en effet guérir par la suite. Je suis heureux à la pensée de lui avoir, peut-être, sauvé la vie.

Je le quitte pour retourner à la tranchée où nous restons encore à grelotter dans l'eau jusqu'à minuit, heure à laquelle nous sommes relevés.

J'ignore le chiffre des pertes de ces deux journées, mais il a dû être élevé.
En effet, au début de février 1915, la bande de terrain d'une cinquantaine de mètres environ qui sépare les lignes est jonchée des cadavres des nôtres, depuis les attaques les 12 et 13 décembre 1914.
A certains endroits les morts sont si nombreux qu'on ne distingue plus que le bleu des capotes. Une centaine au moins sont couchés là, dans les positions les plus diverses. Vision d'horreur que le temps aura du mal à effacer... »
III)
Une cérémonie non-officielle a eu lieu, vendredi matin, devant le monument aux morts situé dans l'enceinte du jardin Henri-Vinay, au Puy.
Il s'agissait de tirer de l'oubli le sacrifice des soldats du 286 e RI qui s'est fait décimer le 12 décembre 1914, dans les bois de Remières, commune de Seicheprey.
Cette cérémonie a permis de se remémorer les conditions de ce terrible 12 décembre, jour le plus meurtrier de la Grande guerre pour les soldats de la Haute-Loire.
Ce jour-là, la boue est partout. Elle « envahit tout. Les vêtements, les mains, les armes. Les soldats ont des difficultés pour manier leurs fusils. Les culasses se remplissent de boue, rendant le tir très difficile, voire impossible ».
Le 286e sortira de ses tranchées à 13h35 puis à 14h15, les Allemands passeront à la contre-attaque. Elle sera accompagnée d'un violent bombardement et de tirs de mitrailleuses. « Vu l'état de leurs armes, les nôtres ne peuvent qu'opposer une faible résistance et se voient dans l'obligation de reculer.

À 17h, le colonel donne l'ordre de repli ».
Le lendemain, le décompte des absents est effectué :
Il manque à l'appel 999 hommes de troupe et 14 officiers. L'attaque du bois de Remières est un échec... Il restera le jour le plus meurtrier pour les combattants du département.
Emplacements du 56e : État-Major, poste du colonel Bois-Mulot (ravin de la cote 284).
Bureaux : Mécrin, 1er bataillon et 2e bataillon, Bois d’Ailly. 3e bataillon, Bois-de-la-Vaux-Ferry-Vignot-Mécrin.

D’après les ordres donnés la veille par le colonel, départ de Vignot à 14h. Le détachement est composé du personnel des bureaux, du personnel sanitaire (musique) et des sapeurs. Nous arrivons à Mécrin à la tombée de la nuit. Le voyage s’est effectué par Boncourt et Pont, sans incident...

Travaux exécutés : 56e, continuation de la tranchée T3 jusqu’à T2 T3. Continuation de la tranchée C1 du boyau B1, fabrication et pose de défenses accessoires au Bois-Mulot.
Amélioration des abris, 171e continuation du travail sur la section avancée fournie par le Génie de Brasseitte (tranchée, abri, réseau).
Amélioration des abris de la compagnie installés face au Bois d’Ailly, des parapets et des communications.

Tirs de l’Artillerie : 56e, un tir de 75 a été fait, à 4h, sur la partie des tranchées allemandes opposées à la tranchée T4, ce tir fusant ne paraît pas avoir eu une efficacité bien importante, l’ennemi n’a pas tiré 171e... L’ennemi a tiré ce matin sur Sampigny, un incendie s’est déclaré.

Quelques coups de 77 tirés sans résultats sur la tranchée de la Maison Blanche.
Relèves : Les compagnies du 171 se sont relevées. Amélioration des abris de la compagnie installés face au Bois d’Ailly, des parapets...
Extrait du Journal de marches et opérations issu du site internet http://www.pourceuxde14-regimentschalonsursaone.fr .

IV)
Pages d'Histoire : Propos d'Artois
Qui de nous n’a pas entendu parler des « Tours de Mont-Saint-Élo » ? Quel voyageur, fût-il le plus insouciant, n’a jeté, en passant, sur cet amas architectural de pierres, un simple regard de curiosité ?

Bâties dans un endroit des plus pittoresques, elles dominaient et dominent encore notre belle région d’Arras.
J’ai dit… elles dominent encore, car l’esprit vandale et destructeur de nos barbares ennemis, a essayé de détruire et de réduire à néant, ces reliques des temps passés !

Et pourquoi ?... Je n’ai garde de vouloir ici rechercher le mobile qui poussa les « Boches » à passer, sur un bâtiment historique, leur mauvaise humeur et leur colère mal contenues de n’avoir pu atteindre Paris.

Qu’il nous suffise de savoir que, comme Paris, nos tours de Mont-Saint-Éloi sont restées debout.
Endommagées, il est vrai, mais toujours défiantes. Elles sont là, semblant jeter à la face de l’ennemi, terré un peu plus loin, le défi du célèbre Français de jadis qui, dans un moment des plus critiques s’écriait : « J’y suis, j’y reste !... »
Grâce à la complaisance de l’autorité militaire, j’ai pu les voir ces « Tours d’Artois », il y a une huitaine, d’un peu loin, il est vrai, mais je les ai vues !...

Mon cœur a battu bien fort dès que je les eus aperçues !
Que de souvenirs, en effet, ne rappellent-elles pas à ceux qui ont vécu près d’elle ?...
Plus heureuses que la Cathédrale de Reims, elles sont, je crois, réparables. Semblables en ce moment à des bougies « qui brûlent mal » elles sont là, attendant que le génie de l’homme vienne réparer leurs larges plaies et cicatriser leurs béantes blessures.
Pierres et plâtras gisent au pied. La trace des souffrances s’effacera, mais les souvenirs du bombardement seront pieusement conservés.

Et, comme les cités les plus anciennes et les plus laborieuses, nos humbles tours auront leur blason glorieux, où sur le fond, brillera, je l’espère, la croix des braves !... Elles aussi furent à la peine, pourquoi ne seraient-elles pas à l’honneur ?...

Le jour baissait, le bruit d‘un moteur, quelques coups de feu me rappelèrent à la réalité.
Un dernier regard à ces tours aimées, un ardent baiser envoyé dans l’espace à des êtres chéris et je reprend ma route… Heureux d’avoir vu, content d’avoir pensé !
J. Laurent (le 12 décembre 1914)

V)
Situation en France
Le communiqué officiel indique que « la journée du 12 décembre est particulièrement calme. L'activité de l'ennemi s'est manifestée surtout par une canonnade intermittente en différents points du front. Il a, toutefois, tenté, dans la région au sud-est d'Ypres, 3 violentes attaques d'infanterie qui ont été repoussées.
Dans le Bois-Le-Prêtre, nous avons sérieusement progressé.

Dans les Vosges, l'ennemi a attaqué à diverses reprises le signal de la Mère-Henry, au nord-ouest de Senones, mais a été repoussé. »

Les dépêches venues de Petrograd nous annoncent qu’en Russie, dans la région de Mlawa, les violentes attaques des Allemands ont été repoussées. Les Russes ont repris l'offensive contre des colonnes ennemies se retirant en désordre.

Dans la région au nord de Lowicz, des attaques acharnées des Allemands ont été également repoussées.

Dans la région au sud de Cracovie, l'offensive Russe s'est poursuivie malgré une résistance opiniâtre.

Le Figaro annonce qu’en Serbie, les armées Serbes, qui ont atteint la Kolubara, ont franchi cette rivière entre Valievo, dont elles se sont emparées, et le confluent du Ljig.
Au nord, elles ont occupé Lazaevatz. Le nombre des prisonniers qu'elles ont faits au cours des derniers combats s'élève à environ 18 000.

Les hostilités Austro-Serbes : Au sud de Belgrade, des combats acharnés contre d'importantes forces Autrichiennes continuent à Kosmai et au nord de Madengvatz.

Un long article du « Times » sur les combats dans la Région est repris dans le Figaro : « sauf au sud d’Ypres où ils ont fait quelques contre-attaques sans résultat, les Allemands sont maintenant contraints à la défensive. L'artillerie a joué le rôle le plus important dans les combats de la semaine dernière. Il y a eu de fortes canonnades entre Ypres et Lille et entre Lille et Arras et l'ennemi a perdu sous ce rapport son ancienne supériorité.
Les canons lourds que les Anglais utilisent maintenant sur le front ont une portée supérieure à celle de l'artillerie lourde des Allemands.
L'artillerie de campagne des alliés est au moins égale et peut-être supérieure à la leur numériquement... Les obusiers Anglais et les 75 Français ont obligé les batteries allemandes à abandonner plusieurs positions, notre infanterie a avancé, tenu ferme et a fortifié les positions qu'elle a conquises.

Au nord-est d'Ypres, les forces Anglaises ont progressé sensiblement, rejetant l'ennemi vers Roulers.
Nos canons ont réduit au silence les batteries ennemies à l'ouest de Lille.
Leurs obus ne tombent plus sur Armentières.
Béthune est également hors de portée de leurs grosses pièces.

L'ennemi a abandonné ses positions sur les hauteurs et au sud-est de La Bassée où il se sont maintenu si longtemps avec tant de ténacité. La pression de l'offensive Française sur la ligne Lille-Arras et la prise brillante du village de Vermelles, officiellement annoncée il y a quelques jours, a rendu leur retraite inévitable.

Vermelles n'est qu'à quelques kilomètres au sud de La Bassée et commande une grande étendue de pays. Les troupes françaises ont réussi à s'avancer jusqu'à 7 kilomètres environ de Lens, tout près de Pont-à-Vendin, où se croisent les lignes de chemins de fer entre Lille, La Bassée et Arras. La position de l'ennemi à La Bassée n'était plus tenable.

A Arras, l'ennemi fait une résistance plus acharnée. Mais, là aussi, les Français vont de l'avant, particulièrement au sud-ouest de la ville vers Douai et Cambrai où plusieurs tranchées de l'ennemi ont été prises et conservées. »

VI)
Le Figaro se moque ouvertement du Kaiser, supposé malade, en interprétant les événements de la semaine écoulée qui accumule les mauvaises nouvelles pour l’Empereur, et concluant chaque jour par sa température corporelle, la fièvre monte au fur et à mesure que le temps passe.

« La semaine du Kaiser
Lundi :
A l'Ouest, prise de la maison du passeur.
Bombardement de Fribourg-en-Brisgau.
A l'Est, offensive Allemande arrêtée en Pologne.
Aviateurs Russes au-dessus de l'automobile impériale.
Retour précipité à Berlin - Température : - 37°9.

Mardi :
Nettoyage complet de la rive gauche de l'Yser.
Les Français s'établissent à Vermelles.
Avance à Parvillers – 38°.

Mercredi :
Avance des Français autour d'Arras et dans l'Argonne.
Grosses pertes Allemandes en Pologne. - 38°2.

Jeudi :
A l'ouest. Nouvelles tranchées allemandes enlevées.
Grande victoire Serbe.
Destruction du Scharnhorst, du Gneisenau et du Leipzig. - 38°6.

Vendredi :
Nouveaux progrès des alliés.
Fribourg-en-Brisgau bombardée une seconde fois.
Destruction du Nurnberg. - 38°9.

Samedi : Avance vers Varennes.
Prise de la gare d'Aspach.
Ouverture du bombardement de Cracovie. - 39°.

Dimanche : Les médecins, inquiets, ordonnent une prompte victoire...

Demain : - L'ordonnance n'est pas exécutée. »

VII)
Page de couverture de L'Illustration: Noël aux tranchées
Créé en 1843, l'hebdomadaire Français L'Illustration se démarque de la presse contemporaine en accordant une place prépondérante à l'image documentaire.

Disposant de moyens logistiques considérables pour l'époque, la rédaction fait appel aux meilleurs journalistes, dessinateurs et graveurs.
En outre, dès 1883, la revue publie des photographies couvrant l'actualité internationale et nationale.
Principal organe de presse Français à partir de 1905, L'Illustration joue un rôle majeur durant la Première Guerre mondiale où son tirage atteint le chiffre record de 400 000 exemplaires imprimés.
Malgré un prix de vente relativement élevé (un franc le numéro), l'impact auprès du lectorat est loin d'être négligeable : Le patriotisme que diffuse le périodique maintient le moral de la société civile comme celui des soldats sur le front.
Les états-majors alliés salueront d'ailleurs la qualité des reportages et des documents publiés.

Le numéro du 26 décembre 1914 illustrera, en couverture, un groupe de soldats recueillis, entourant un prêtre qui célèbre la messe de Minuit.
La scène, située dans une tranchée quelconque, est plus symbolique que réaliste, la lumière émanant de l'Évangile ouvert et le geste de bénédiction du prêtre jettent une lueur d'espoir au milieu des combats.

VIII)
Journal du Rémois Paul Hess (extraits)
Paul Hess évoque un communiqué du Courrier et daté de « Mordeaux 10 décembre ».
« Dans la région de l’Aisne et de la Champagne, pas de changement.
L’artillerie allemande sur laquelle nous avions pris l’avantage les jours précédents s’est montrée hier plus active, mais elle a été de nouveau maîtrisé par notre artillerie lourde, celle-ci, aux environs de Reims, a obligé les Allemands à évacuer plusieurs tranchées; cette évacuation s’est faite sous le feu de notre infanterie. »

D’autre part on lit aujourd’hui, en ville,  qu’un état-major qui se trouvait à Trigny, se serait transporté à Berry-au-Bac, mais des bruits de ce gendre, souvent plus ou moins fondés, courent facilement (…)

Le « Courrier »donne aussi le récit d’une visite du cardinal à Saint-Jean-Baptiste (…)

IX)
2e classe Eugen Koch
« Koch, qu’est-ce que tu fous ? »
Une main collée sur ses yeux, Eugen fouille bruyamment dans un sac de jute avec celle restée libre. Autour de lui, dans l’abri, ses camarades échangent des regards interloqués. L’un d’entre eux finit même par chuchoter à son voisin
« Il est peut-être devenu fou ».
Mais Eugen ne réagit pas. Il poursuit son étrange tâche, jusqu’à tirer du sac une boîte de sardines.
Il se découvre les yeux et regarde sa prise avec satisfaction. Il s’assoit sur une souche que l’on a apportée là en guise de tabouret puis ouvre lentement la conserve, comme s’il s’agissait d’un trésor.

Alors qu’Eugen semble se préparer à un réel festin, un soldat tape durement du pied pour attirer enfin son attention :
« Qu’est-ce que tu fais, bon sang ? interroge le militaire en s’allumant une cigarette.
— Ben, je mange ! répond Eugen comme une évidence.
— Et depuis quand tu dois pêcher ta pitance au hasard dans ton sac ? Et puis d’abord, où as-tu trouvé des sardines ? »
Eugen en avale goulûment une avant de réaliser que tous ses camarades ont arrêté ce qu’ils faisaient pour l’observer avec attention.
« Vous n’êtes pas protestants ? demande Eugen en suçant ses doigts.
— Si tous les protestants ont un sac magique duquel sortent des sardines, je suis prêt à me convertir tout de suite ! s’esclaffe un caporal alors que le soldat qui lui coupe les cheveux reprend sa besogne. Ça nous changera des patates !
— Moi, je suis athée, annonce l’un de ses camarades.
— Moi, je suis juif, répond un autre.
— Et moi, je m’en fous. Je veux juste comprendre ce que tu fiches ! » reprend le soldat à la cigarette.

Eugen avale la seconde sardine de la boîte, puis explique, alors qu’il trempe un morceau de pain dans l’huile :
« Chez les protestants, avant Noël, on distribue tous les jours de décembre un petit quelque chose aux enfants pour les faire patienter. Par exemple, ma mère découpait des images dans les journaux toute l’année. Nous avions tous un calendrier au-dessus de nos lits et nous allions y coller nos images, jour après jour.
— C’est bizarre ! commente le caporal.
— Je ne sais pas si c’est bizarre, mais c’était comme ça à la maison, se défend Eugen. Alors pour me sentir un peu comme là-bas, j’ai réuni des conserves et des biscuits que j’ai trouvés dans les villages du coin, et tous les jours, je me fais plaisir en mangeant quelque chose au hasard.
— Hé bien, tu t’es amassé un sacré butin là-dedans, dit l’un de ses camarades. Moi qui mange ce que je trouve dès que je l’ai entre les mains, je t’avoue que je suis un peu jaloux.
— Et le 25 décembre ? s’enquiert alors un autre soldat.
— Hé bien, tout au fond, il y a un pot de confiture. Je l’ouvrirai ce jour-là.
— De la confiture ? »

Tous les soldats se sont redressés, le regard empli d’une lumière nouvelle, et si le coiffeur du caporal n’avait pas éloigné ses ciseaux, le geste brusque du sous-officier lui aurait sûrement valu une belle estafilade. Eugen a à peine le temps de bondir sur ses pieds que tous ses camarades se sont déjà jetés sur le sac pour essayer de trouver le trésor sucré.
« Hé ! crie Eugen, indigné. Ne touchez pas à mon calendrier de l’Avent ! »

X)
Cutry
Les ordres sont dictés… Discussion entre les capitaines sur l’ordre de bataille des compagnies. Les disposera-t-on en commençant par la droite ou bien par la gauche ?… Il faut savoir qu’à droite les Allemands sont occupés à miner une de nos tranchées…

Ha ! Ha ! nous y allons enfin dans les tranchées… Déjà notre mentalité change : on nous en a tant conté !… Nous a-t-on assez parlé de sifflement incessant des balles, de l’éclatement insupportable des petites marmites lancées par les crapouillots !…

Nous allons, à nous seuls, relever toute une division. Notre bataillon est chargé d’occuper le secteur dit « secteur de Berry » au nord-est de Vic-sur-Aisne.
A 9h30 ce matin 2 officiers par compagnie et moi partons de Cutry pour, avant la nuit, aller reconnaître les tranchées à occuper.

Le temps est beau. Nous marchons d’un pied léger, très gais à la perspective d’une vie nouvelle. Nous suivons la belle route de Soissons à Compiègne, bordée de superbes peupliers que les obus ont bien voulu épargner. Jusqu’à Vic-sur-Aisne tout va bien, tout paraît simple, clair et facile…
A Vic, presque personne dans les rues, quelques militaires qui longent les murs… Les maisons ont leur toit troué, leurs murs éventrés par les obus…
Le pont sur l’Aisne a été dynamité en septembre, mais dans la précipitation de leur retraite de la Marne, les Allemands l’ont mal démoli. On y passe aisément grâce au renfort de quelques poutres.

Nous traversons la ville en groupe compact, suivis des fourriers, des cyclistes et des caporaux d’ordinaire.
A la sortie, alors que nous nous engageons, en bavardant, sur la route de Saint Christophe, un sergent du 44e d’infanterie court après nous : « Messieurs les officiers ! Messieurs les officiers !… Vite ! Dispersez-vous ! Vous allez vous faire canonner !… » Nous nous éparpillons. Il nous explique qu’à la ferme de la carrière Saint Victor qui nous domine, là, à gauche, se trouvent des observateurs Allemands qui font envoyer des obus sur les groupes de militaires se risquant sur la route…
Un par un nous nous avançons en une longue file indienne, nous dissimulant derrière les arbres, les talus…
La voie de chemin de fer sur laquelle nous nous sommes engagés pour mieux nous défiler est en effet bordée d’ « entonnoirs » de toutes les dimensions.
Nous passons devant Saint-Christophe dont toutes les maisons sont crevées par les obus.

Et nous arrivons à Berry, tout petit hameau d’une trentaine de bicoques, toutes lamentablement éventrées par l’artillerie.

XI
Quelle joie d’apprendre que j’allais être père. Mon Eugénie chérie, comme je voudrais tant être à tes côtés, te protéger, t’entourer tous les jours de notre vie. Cette guerre distribue tant de souffrances, nous sépare et nous déchire.
Partout, chacun a son histoire personnelle, secrète, avec sa famille et ses proches. Quand le courrier arrive, on est tous là, assoiffés d’espérance. Il y a ceux qui n’ont rien. C’est un crève-cœur, alors on compense en leur lisant nos propres lettres. Ils imaginent que c’est aussi pour eux et ça nous rapproche, mais ils pleurent.

C’est confirmé, j’accompagne un convoi sanitaire comme gendarme vers Nantes dans trois jours, le 15 décembre pour une petite semaine. Comme je suis heureux de retrouver Fontenay, mon Eugénie et toute la famille. Faudra aller passer un moment chez moi à Mouilleron-en-Pareds avec mes parents, à moins qu’ils ne viennent à Fontenay, je ne sais encore, je leur écris une lettre dans ce sens. Le pire, c’est que je repars le 22 décembre avec les « guéris » des hôpitaux de l’arrière. J’espère que Valentin ne sera pas du lot…

Voilà, je serai pour Noël sur le front avec tous ceux que je vais raccompagner vers les tranchées. Ici, ce n’est plus comme à mon arrivée il y a un mois et demi. Rien ne bouge, plus de guidage des convois de troupes, plus d’enquêtes sur des récalcitrants, déserteurs et autres voyous qui font de mauvaises choses dans les cantonnements. Tout s’est calmé, c’est comme si l’hiver qui vient, nous figeait dans une attente glacée.

Malgré toute cette vie, je ne suis pas à l’aise dans cette position. D’un côté, c’est bien, je ne suis pas en danger, mais de l’autre, je me sens inutile avec des missions désagréables parfois. Comme je voudrais être avec les fantassins, vivre avec eux et ne plus être le gendarme qu’ils considèrent comme presque un ennemi quand nous arrivons pour enquêter.
Ce n’est pas du tout ce que je veux de ma venue sur le front. Je veux être avec ceux qui se battent.
A mon retour, je vais demander une mutation en régiment d’infanterie. Mais je ne peux le dire aux miens dans quelques jours, à Fontenay, ils ne comprendraient pas, surtout Eugénie.

Je suis mélangé dans mes envies, mes sentiments. Rester où je suis, tranquille et l’espoir d’être sûr de revenir et puis, être utile comme Valentin, Lucien et le cousin Jacques. Je ne sais que penser et pourtant je vois bien où est mon devoir. Pourquoi se poser toutes ces questions ?
A bientôt petit carnet, je te raconterai bientôt ma venue à Fontenay.

XII)
Trois attaques Allemandes repoussées près d'Ypres : Des combats d'artillerie près d'Arras et dans le Santerre, des progrès dans l'Argonne, et plus à l'est, dans le bois Leprêtre,la prise de la gare d'Aspach au delà de Thann : Tel est le bilan officiel de la journée pour nous.
Une dépêche Anglaise signale une forte avance des contingents Britanniques en Flandre jusqu'à 9 kilomètres de Roulers.
Les Russes ont repoussé à nouveau en Pologne tous les assauts Allemands qu'ils ont eu à subir dans les régions de Mlava et de Lowicz, où ils ont de plus infligés des pertes énormes à l'ennemi.
Au sud-est de Cracovie, ils ont enfoncé les Austro-Allemands.
Les Serbes complètent leur grande bataille en refoulant les corps d'armée Autrichiens en déroute vers Chabatz et la Hongrie.
Leurs envahisseurs ont reculé en 8 jours de 50 à 80 kilomètres.
Cette série de batailles apparaît décisive : Elle doit libérer définitivement le territoire Serbe.

Un incident sérieux s'est produit à Hodeïdah, sur la côte arabique de la mer Rouge.
Les Turcs, poursuivant le consul Anglais, ont été le rechercher jusque dans le consulat Italien dont ils ont violé l'immunité.

Une partie de la presse Roumaine demande au gouvernement de prendre des mesures énergiques.

L'état de Guillaume II n'a pas changé.

Les socialistes du Wurtemberg approuvent l'attitude de M. Liebknecht qui a refusé de voter les crédits de la guerre au Reichstag.

Le gouvernement Allemand a fait saisir la Gazette de Voss, organe d'ordinaire officieux pour avoir reproduit cette phrase de l'exposé du chancelier au Reichgtag : « Il importe que toute la nation se restreigne afin de pouvoir tenir le plus longtemps possible. »

Les Turcs prennent des précautions et construisent des tranchées à la frontière Bulgare.

XIII)
Charles de Gaulle n’a pas sa langue dans sa poche
Le lieutenant de Gaulle s’interroge sur le sens à donner au mot repos lorsqu’il constate en ce 12 décembre 1914 l’agitation qui règne à Crugny ( Marne)  en raison de la présence d’officiers généraux et supérieurs qui multiplient les commentaires et les critiques sur les cantonnements, leur entretien et l’état général des soldats.

« Ils poussent des cris d’orfraie de voir les hommes sales ! Mais non d’un chien, c’est bien naturel ». Le lieutenant qui a connu la réalité du combat dans les tranchées et la vie sur ces positions sait que l’on en revient crasseux faute de pouvoir faire une  vraie toilette au quotidien.

Dans son journal il écrit encore : « Le colo arrive vers 11h et fait une musique de tous les diables. Après un amphi d’un heure pour attraper le commandant, il repart enfin et nous passons un après-midi tranquille. Que c’est drôle de ne plus éprouver cette tension nerveuse, continue des tranchées. Comment, aucun obus ne peut nous atteindre, aucune balle ne risque de nous entrer dans le crâne à chaque tournant de rue ? ».



Decembre 1914/167eRI - 167e Régiment d'Infanterie
167e.regiment.free.fr/167eregimentinfanteriedecembre1914.html
La 73e DI lance l'attaque le 7 décembre 1914, avec sept bataillons (167e, 346e, ... "Positions du 3e Bataillon du 167e d'Infanterie les 7 et 8 Décembre 1914".
Vous avez consulté cette page le 16/12/14.
Le 12 décembre 1914, travaux de tranchées au 56e RI
www.lejsl.com/.../12/12/le-12-decembre-1914-travaux-de-tranchees-au-...
12 déc. 2014 - Emplacements du 56e : état-major : poste du colonel : Bois-Mulot (ravin de la cote 284). Bureaux : Mécrin. 1er bataillon et 2e bataillon : Bois ...
Le 12 décembre 1914 : les tours du Mont-Saint-Éloi - À l ...
www.archivespasdecalais.fr › ... › À l'écoute des témoins
Le 12 décembre 1914 : les tours du Mont-Saint-Éloi. Le 12 décembre 2014. 14-12-12_mont-st-eloi (Agrandir l'image). Propriété de l'État et du Département ...
Le 12 décembre 1914 : les tours du Mont-Saint-Éloi - À l ...
www.archivespasdecalais.fr › ... › À l'écoute des témoins
Le 12 décembre 1914 : les tours du Mont-Saint-Éloi. Le 12 décembre 2014. 14-12-12_mont-st-eloi (Agrandir l'image). Propriété de l'État et du Département ...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire