19
NOVEMBRE 2014...
Cette
page concerne l'année 909 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
TROSLY
ET LES DÉCISIONS DU CLERGÉ DANS LE Xe SIÈCLE
En
juin 909, dans le climat de désordre consécutif aux invasions des
Vikings dans la plus grande partie des territoires de l'ancien Empire
Carolingien, se réunit un concile à Trosly, près de
Coucy-le-Château.
En
effet, depuis des dizaines d'années, les Vikings, avec leurs
embarcations à fond plat, remontent le long des fleuves et pillent
la plupart des monastères dont, entre autres l’abbaye de Fleury
(qui a pris plus tard le nom de Saint-Benoît-sur-Loire), et l’abbaye
Saint-Pierre de Moissac. Ils obligent les moines à fuir et à
emporter avec eux les reliques des saints.
Outre
les déprédations faites par l'envahisseur, ce concile constate le
déréglemente des mœurs des moines, et note la désolation dans
laquelle se trouvent beaucoup de monastères. Il décide de la
création de l'ordre de Cluny, avec une règle empruntée à Saint
Benoît.
Sous
la présidence d'Hervé, archevêque de Reims, les évêques réunis
lors du concile proposent d'octroyer un territoire aux Vikings. Ceci
est officiellement fait en 911, avec la signature du traité de
Saint-Clair-sur-Epte par Charles III.
Le
territoire prit le nom de Normandie... Les Vikings sont en effet
appelés les Normands (les « hommes du Nord », les
« Northmannii » en latin) par les habitants de l'Empire
Carolingien attaqué.
Le
premier duc de Normandie, Rollon, fut baptisé en 912. Les Normands
ont mis longtemps à percevoir la signification de ce sacrement...
Appréciant l'eau, ils réclament plusieurs fois le baptême !...
Trosly-
sur-Loire, Trosly-aux-Bois, Trosliacus, Trosleius, Troslegius in
bosco.
Village de l'ancien Soissonnais, bâti à l'entrée d'une petite gorge, à 40 km à l'Ouest de Laon, autrefois de l'intendance de Soissons, du bailliage de Coucy, élection et diocèse de Soissons.
Village de l'ancien Soissonnais, bâti à l'entrée d'une petite gorge, à 40 km à l'Ouest de Laon, autrefois de l'intendance de Soissons, du bailliage de Coucy, élection et diocèse de Soissons.
On
pense que ce village, qui avait jadis une seconde église sous le
vocable de Saint Martin, occupe l'emplacement d'une ancienne villa
royale. On sait que plusieurs conciles ont été tenus àTrosly, mais
la question de savoir si ces assemblées ont lieu à Trosly-Loire ou
à Trosly-Breuil est encore indécise, et ne peut être résolue que
par une étude approfondie qui reste à faire...
Trosly appartient aux sires de Coucy. L'un d'eux, Enguerrand VII, en affranchit les habitants en 1368, sous la condition qu'ils lui paient à l'avenir une rente annuelle de 18 livres .
On rapporte qu'en 1777, il tombe à Trosly, pendant un orage, une quantité prodigieuse de petits crapauds.
Source
Le dictionnaire historique de l'aisne de Melleville (tome 2)
Un
concile (du latin concilium, assemblée), ou synode (du grec sun odos
= chemin commun), est une assemblée d évêques de l Église
catholique (romaine ou non) ou orthodoxe. Il manifeste une dimension
essentielle de toute Église chrétienne :…
En
909, 921, 924, 927 et 928 trosly a vu se dérouler plusieurs conciles
présidés par les évêques de Reims, Rouen, Laon, Beauvais, Noyon,
Chalons, Cambrai, Meaux, Senlis, Thérouanne et Amiens.
En
juin 909, dans le climat de désordre consécutif aux invasions des
Vikings dans la plus grande partie des territoires de l'ancien empire
carolingien, se réunit un concile à Trosly, près de
Coucy-le-Château.
Guillaume
Ier le Pieux, Duc d'Aquitaine et Comte de Mâcon, cède le 11
septembre 909 à l'abbé Bernon de Baume un domaine dans la Saône,
libre de toute tutelle laïque, pour qu'il y fonde l'abbaye de Cluny
sous le patronage des apôtres Pierre et Paul.
Il
place le monastère sous la règle de Saint-Benoît réformée par
Benoît d'Aniane.
L'abbaye
de Baume-les-Messieurs fournit les premier religieux.
La
terre de Lournand est incluse dans la donation faite par le comte de
Mâcon pour la fondation de l'abbaye de Cluny.
Bernon
de Beaume contribue à diffuser la réforme monastique ,et réforme
plusieurs abbayes, dont celle de Souvigny.
L'ordre
de Cluny connaîtra un essor extraordinaire.
Au
XIIe siècle, environ 300 établissements près de 10 000 moines y
seront affiliés en Europe, une densité jamais atteinte pour un
ordre monastique !
La
dissolution de l'Empire Carolingien au IXe siècle, accompagnée par
la naissance du système féodo-vassalique, se caractérise par la
montée des sévices commis par les Grands qui tentent d'imposer à
la paysannerie et au clergé leur protection en échange de revenus,
ou se livrent à des guerres privées, causant alors de nombreux
dégâts collatéraux.
A
l'approche de l'an Mil, les religieux acquièrent une grande autorité
spirituelle dans les villes. S'inspirant alors des actions menées et
des décisions prises sous les Carolingiens, notamment le capitulaire
de 884 par lequel le roi Carloman alourdit les sanctions contre les
vols et pillages et demande aux évêques de les réprimer... Le
concile de Trosly de 909 qui exhorte à la pénitence et au recours à
l'anathème ou à l'excommunication majeure prononcée contre les
hérétiques et ennemis de l’église, les autorités religieuses
imposent la Paix de Dieu.
Évêques
et abbés réunissent dès lors des conciles condamnant les
débordements des chevaliers et tentent de moraliser leur conduite.
Bien que d'autres conciles aient été tenus auparavant, le concile
de Charroux en Poitou le 1er juin 989 marque véritablement le
commencement du mouvement pour la Paix de Dieu.
Les
décisions sont désormais consignées dans des canons de plus en
plus élaborés et donnent réellement la forme de conciles à ces
assemblées. D'autres suivent notamment le Concile du Puy à
Saint-Paulien vers 993-994, à Limoges en 998 et à Poitiers vers
1010.
Il
s'agit d'un mouvement initié par l'Église là où elle doit
protéger ses structures des Grands.
Au
cours de ces conciles, la foule des croyants a fait son apparition.
Ceux-ci se déroulent dans des lieux, choisis à l'avance par le
corps ecclésiastique, en plein air et sont placés sous la
protection d'un saint local. Elles rassemblent le clergé de la
ville, la population nombreuse et des milites, ou Grands qui ont été
brutaux et menacent à la fois le peuple inerme et les structures de
l'Église.
Les
cortèges religieux se déplacent avec des charrettes, les trésors
du clergé, et en particulier les reliques de saints. Les milites
convoqués se trouvent alors encerclés par les religieux et la foule
qui les somment de jurer de renoncer à la violence sous peine
d'excommunication et sous la menace du pouvoir des reliques tenues
par les prêtres.
Ces
derniers secouent ces dernières dans tous les sens et feignent la
transe afin de rendre la menace plus réaliste aux yeux du seigneur
brutal et du peuple. Le seigneur convoqué jure alors sous la
pression de la foule de cesser ses agissements, du moins sur le
moment. De fait, le mouvement menace largement les puissants qui se
voient en position de faiblesse face au peuple et au clergé. Le roi
de France et d'Angleterre, bien que faisant partie des plus menacés
car sensé détenir l'autorité, ne s'y opposent pas. Il y a alors un
changement interne du régime sans renversement
Le
Concile de Trosly près de Soissons de l'an 909. condamne très
fortement ceux qui entreprennent de piller les maisons des Évêques,
les biens des Églises vacantes , et il renouvelle sur ce sujet les
anciens Canons. Mais rien ne Fait mieux voir l'usage de la
discipline de ce temps là touchant les biens des Églises vacantes,
est que ce qu’en dit Hincmar Archevêque de Rheims , le plus
célèbre Prélat de son siècle et le plus habile dans la sciences
des Canons... Voici comme il en parle dans une lettre adressée aux
Évêques et aux principaux Seigneurs de la province :
A
dater de la moitié du IXe siècle, plusieurs monastères d'ailleurs
très-florissants sont détruits, dans l'Occident, par les Normands,
et dans l'Orient, par les Hongrois. On voit par le tableau que fait
le concile de Trosly de l'an 909, dans quel état se trouvent les
monastères de France au commencement du Xe siècle : De tant
d'abbayes que la France possédait autrefois, les unes avaient été
incendiées par les païens, les autres dépouillées de leurs biens
et presque ruinées... S'il reste encore quelques débris des anciens
édifices, il n'existe plus aucune trace de la discipline monastique,
car toutes les communautés, tant celles des chanoines que celles des
moines et religieuses vivent sans règle.
L'indigence
des maisons, le libertinage des personnes qui y demeurent, et surtout
les abbés laïques qui occupent les monastères avec leurs femmes,
leurs enfants, leurs soldats et leurs chiens, sont la source de ces
désordres. La pauvreté oblige souvent les moines à sortir de leur
cloître, pour vaquer malgré eux aux affaires séculières.
Aucun
concile ne peut alors remédier à un état aussi déplorable,
toutefois, dès l'année suivante, on jette les fondements d'un
monastère qui donne un nouvel essor à l'état monastique et qui
exerce une heureuse influence sur l'Église tout entière... Le moine
Bernon se charge de la direction d'une abbaye que Guillaume, duc
d'Aquitaine, fonde a Cluny, au diocèse de Mâcon. Cette abbaye est
mise sous la protection immédiate du Saint-Siège et bientôt elle
se distingue tellement par son excellent esprit que l'on confie 7
autres monastères à son abbé.
Bernon
a en 927 pour successeur son illustre disciple Saint Odon, sous
l'administration duquel l'abbaye se développe rapidement. Des
chanoines et même des évêques y embrassent l'état monastique, des
laïques de distinction s'y rendent pour faire pénitence, des ducs
et des comtes soumettent les monastères de leur dépendance à
l'abbé de Cluny, le priant d'y introduire sa réforme, son esprit de
réforme se fait sentir jusqu'en Italie, et c'est ainsi que sont
posées les premières bases de la célèbre congrégation de Cluny.
La
réputation de sainteté dont jouissent les membres de cette
congrégation excite tellement le zèle de plusieurs personnes pour
les donations qu'à sa mort arrivée en 941, Saint Odon laisse à son
successeur 278 chartes qui, pendant 32 ans, ont été déposées sur
l'autel de l'abbaye... Vers le même temps, Saint Gérard de Brogne
réforme un grand nombre de monastères en Flandre et en Lorraine.
Saint
Maïeul, quatrième abbé de Cluny, accompagne Otton I en Italie, où,
selon le vœu de l'empereur, il doit réformer les monastères. Otton
II veut l'élever sur le siége pontifical, bien qu'il ait déjà
refusé le siège archiépiscopal de Besançon. La grande extension
qu'a déjà l'abbaye de Cluny permet à Maïeul de travailler
efficacement à la réforme de différents monastères, en y envoyant
des colonies de ses religieux et en en renvoyant ceux des moines qui
ne veulent pas se soumettre à la nouvelle Règle.
Un
des meilleurs disciples de Maïeul est le moine Guillaume qui réforme
les monastères de Normandie et du nord de la France, qui y établit
partout des écoles et qui, vers l'an 995, préside 1 200 moines
disséminés dans 40 monastères.
Peu
de temps après, Richard, abbé du monastère de Saint-Vannes à
Verdun, travaille avec succès à la réforme des monastères de
Belgique. Le bon ordre, le zèle et la piété par lesquels se
distinguent les nombreux religieux qui ont adopté la réforme,
relève l'état monastique dans l'opinion publique, en sorte qu'à
dater du Xe siècle, on rétablit et on restaure un grand nombre
d'abbayes tombées en ruine, et que les princes n'osent plus confier
les monastères à des abbés laïques.
Depuis
la fin du XVIe siècle, beaucoup d’historiens ont cru aux terreurs
de l’an mil : d’après eux, les populations de l’Europe
entière qui vécurent au Xe siècle, ont cru que l’an mil verrait
la fin du monde et tous les bouleversements prédits par l’Évangile
pour cette terrible échéance, elles s’y sont préparées dans la
terreur, pour racheter le pardon de leurs fautes, elles ont abandonné
presque tous leurs biens à l’Église...
L’inspirateur
de nos faiseurs de manuels, Michelet, a donné tête baissée dans
cette légende, sans chercher à en éprouver la valeur historique,
elle répond trop bien à son esprit apocalyptique et à son
imagination malade, avide de scènes tragiques et de tableaux aux
couleurs heurtées et éclatantes. C’est en termes mélodramatiques
qu’il raconte les angoisses du peuple, le moment terrible ou le
monde va s’effondrer dans le feu et le chaos.
Les
historiens anticléricaux ont fait écho à Michelet car dans ces
frayeurs chimériques de l’an mil, ils veulent prendre l’Église
en faute, convaincre d’erreur ceux de ses prophètes qui ont
annoncé de bonne foi la fin du monde, mais surtout jeter le
discrédit sur la propriété ecclésiastique démesurément
agrandie, en l’an mil, par l’exploitation de la crédulité
populaire, à la faveur d’une erreur qui, profitant à
l’Église, avait toutes les apparences d’une supercherie
intéressée...
Henri
Martin, Duruy, Flammarion renchérissent sur les affirmations de
Michelet et insistent sur le prétendu profit que retire l’Église
des terreurs de l’an mil. Enfin nos modernes anticléricaux
s’empressent de relever chez ces historiens cette nouvelle preuve
de l’indignité de l’Église, et les débitent aux simples sous
forme d’articles de journaux, de conférences, de pamphlets
historiques et d’images. « L’enseignement patriotique par
l’image », œuvre maçonnique par excellence, a édité une
gravure sur l’an mil.
« Que
voyons-nous ?
Des
êtres humains à demi nus, aux longs cheveux embroussaillés, à la
barbe hirsute.
La
faim a creusé leurs visages et enfoncé leurs yeux.
Ici
un vieillard dévore des racines, là des hommes viennent de déterrer
un cadavre pour le manger, des os, horribles à voir, gisent à leurs
pieds....
Plus
loin, sur le seuil d’un monastère, se tiennent des moines énormes
et repus . Voici l’abbé, la crosse en main qui reçoit des fruits,
des oies grasses, des poulets dodus.
À
côté de lui, un moine, un bâton à la main, relève ses manches
pour frapper à tour de bras sur des miséreux qui sollicitent les
miettes du festin, sur une femme dont l’enfant expire à ses pieds,
cependant qu’arrivent, du fond de la campagne, de longues théories
de manants surchargés de victuailles »
Or
ces assertions des historiens anticléricaux, des pamphlétaires et
des manuels laïques sont purement imaginaires : Elles
rapportent et exploitent des légendes qui ont fait leur première
apparition à la fit du XVIe siècle, c’est-à-dire 700 ans après
les prétendus événements qu’ils racontent.
Elles
sont la preuve de ce manque absolu de critique que nous avons maintes
fois relevé chez les auteurs de manuels laïques et chez les
écrivains qui leur tiennent lieu d’oracles. En les reproduisant,
MM. Brossolette, Devinat, Gauthier et Deschamps, Guiot et Mane
prouvent une fois de plus qu’ils ne sont pas au courant des
résultats actuels de la science historique et qu’ils acceptent
aveuglément, sans le moindre contrôle, les légendes les plus
grossières, pourvu qu’elles puissent nuire à l’Église.
Eu
interrogeant les documents et les chroniques de l’époque, la
science moderne a constaté que les terreurs de l’an mil n’ont
pas existé.
Elle
a examiné tout d’abord les 10 textes où l’on a vu des preuves
de cette croyance à la fin du monde.
Or
les uns, antérieurs d’un siècle à l’an mil, parlent en termes
vagues du cataclysme final, comme l’ont fait de tout temps certains
mystiques, d’autres ont été mal interprétés, d’autres parlent
bien de la fin du monde, mais il est prouvé qu’ils ont été
écrits après l’an mil.
Enfin
plusieurs sont apocryphes et ne méritent aucune confiance. En
réalité, aucun document antérieur à l’an mil ne nous dit
formellement que le monde attendait pour cette date sa fin...
En
revanche, une multitude de documents parlent de prodiges, de
calamités qui se sont produits à la fin du Xe siècle, sans faire
le moins du monde allusion à cette croyance, ce qu’ils n’auraient
pas manqué de faire si elle avait vraiment existé.
Dans
sa savante histoire de Robert le Pieux, l’un de nos meilleurs
historiens du Moyen Âge, M. Pfister, professeur à la Sorbonne (et
protestant), l’affirme énergiquement :
« De
970 à l’an mil, dit-il, absolument aucun texte ne nous autorise à
dire que les hommes, quittant tout travail, n’attendent que la
catastrophe finale »
Nous
avons 150 bulles de papes expédiées pendant ces 30 ans :
aucune ne fait allusion même de la façon la plus vague à la fin
prochaine du monde. 20 conciles se sont tenus de 990 à 1000, aucun
ne parle de cette date fatale, tous au contraire légifèrent pour
les années qui suivront l’an mil, preuve que les évêques ne
croient pas au brusque arrêt de la vie à cette date. C’est ainsi
que le concile de Rome de 998 inflige au roi Robert une pénitence de
7 ans, par conséquent jusqu’en 1005... Voilà comment l’Église
annonçait la fin du monde !
Pour
prouver l’universalité de cette croyance, Michelet nous dit que
les hommes s’enferment dans l’inaction d’un morne désespoir :
« Ce
n’est plus la peine de se battre ou de faire la guerre pour cette
terre maudite qu’on va quitter. » Or c’est tout le
contraire qui se passe les guerres se poursuivent, aux alentours de
l’an mil, avec la même intensité qu’auparavant et qu’après.
Le
roi Robert le Pieux lutte alors contre le comte d’Anjou, Foulques
Nerra, et contre Aldebert de Périgord, en 997, les paysans Normands
se soulèvent et s’organisent pour se protéger à l’avenir
contre les réactions féodales, l’auraient-ils fait s’ils
avaient attendu une fin du monde imminente ?
En
990, au Puy, en 998 dans une ville dont le nom ne nous est pas
parvenu, en l’an 1000, à Poitiers, des conciles établissent pour
les années qui vont suivre les règlements de la Paix de Dieu,
l’auraient-ils fait si la croyance à la fin imminente du monde
avait été générale ?...
Un
autre signe plus important témoigne que jamais ces terreurs n’ont
existé. Dans les années qui précèdent immédiatement l’an 1000,
on commence des constructions civiles ou religieuses qui ne seront
terminées qu’au bout de nombreuses années, c’est-à-dire, après
l’an mil, et qui supposent que la vie militaire, la vie civile et
la vie religieuse se poursuivront encore longtemps après cette
échéance. « Bref, de 950 à 1000 et en France seulement, près
de 120 abbayes ou monastères célèbres sont construits ou réparés
de toutes parts » Encore une fois, aurait-on élevé des
fortifications, des églises et des abbayes si tout avait dû être
détruit, dans les deux ans, par le cataclysme final ? En
réalité, l’humanité vit, agit, prépare l’avenir, fait des
plans et des projets à longue échéance, comme ayant encore devant
elle un temps illimité de vie...
Mais
alors que devient cette fameuse terreur de l’an mil que l’on nous
représente comme universelle et qui, d’après Michelet, paralyse
toute activité militaire, intellectuelle, matérielle ? C’est,
dit M. Pfister, « une légende entièrement contraire à la
vérité, après comme avant l’an mil, le roi Robert a agi comme si
le monde devait durer encore longtemps, il a jeté en terre les
semences d’une moisson que ses successeurs doivent cueillir. »
Et
cette même constatation est faite par un autre maître de l’histoire
du Moyen Âge... M. Noël Valois, membre de l’Institut :
« À
part des cas exceptionnels, la chrétienté, en général, prête une
attention médiocre aux menaçantes prédictions que certains oracles
lui font entendre, et même au Xe siècle, aux approches de cet an
mil que la légende représente comme un terme fatal attendu dans
l’angoisse par les populations, on ne trouve aucune trace d’un
abattement général, d’une torpeur résignée ou d’un
accablement fébrile... »
Mais
si les terreurs de l’an mil n’ont pas existé, l’Église n’a
pas pu les exploiter et en tirer parti, elle ne leur a pas dû les
biens considérables qu’elle a reçus des princes et des humbles :
Elle
n’a pas bâti des églises et des monastères en profitant de la
crédulité populaire et de frayeurs imaginaires.
Elle
n’a pas commis cette grande escroquerie qui a consisté à affoler
le peuple de craintes chimériques et frauduleusement entretenues...
Mais
alors que mettront les élèves dans le « devoir » que
leur donnent MM. Guiot et Mane sur l’Église devenue riche grâce à
la terreur de l’an mil ?
Nous
leur conseillerions de répondre ainsi : « La terreur de
l’an mil n’ayant pas existé, l’Église ne lui a dû aucune
richesse, et ceux qui continuent à affirmer ces terreurs et le parti
qu’en aurait tiré le clergé, sont ou bien des ignorants qui ne
sont pas au courant du mouvement historique moderne ou des
calomniateurs qui persistent à propager une légende fausse, et
qu’ils savent fausse, pour combattre l’Église par le mensonge,
dans l’un et dans l’autre cas, ils ne méritent aucune
confiance. »
Jean
Guiraud, Histoire partiale, Histoire vraie, 1914.
La
commune était divisée en deux sections Trosly et Breuil. Breuil
était une terre du fisc que le maire Ebroïn fait donner à l’abbaye
Saint Médard de Soissons en 656. Dotation confirmée en 858 par
Charles-le-Chauve.
Trosly,
qu’on surnomme Trosly-aux-Bois et Trosly-le-Chanvre, est une maison
royale sous les Carolingiens... On connaît des Ordonnances de
Carloman rendues dans ce lieu au mois de février 883.
Il
s’y tient 4 conciles ou assemblées générales. (Un concile (du
latin concilium, assemblée), ou synode (du grec sun odos = chemin
commun), est une assemblée d évêques de l Église catholique
(romaine ou non) ou orthodoxe. Il manifeste une dimension essentielle
de toute Église chrétienne :…
Le
premier remonte au 20 juin 909 ; l’archevêque de Rouen et
l’évêque de Cambray prennent part à cette réunion dont les
décrets divisés en 15 chapitres présentent un triste tableau de la
situation du pays et du relâchement des règles ecclésiastiques. Et
en même temps une assemblée d’évêques propose de concéder un
territoire aux Vikings.
Le
deuxième concile a lieu en 921 sous la présidence de l’archevêque
de Sens et en présence du roi Charles-le-Simple. On y traite des
affaires de l’église de Reims.
En
924, troisième réunion présidée par Sculphen archevêque de
Reims. Herbert III, comte de Vermandois, y comparaît pour s’entendre
condamner à restituer les biens qu’il avait usurpés à l’évêché
de Cambray.
En
927, réunion des évêques de la province de Reims il y est question
de l’élargissement de Charles-le-Simple, que le comte de
Vermandois garde prisonnier.
Le
roi Lothaire tint en novembre 956 un placitum ou réunion des états
du royaume.
En
1258, la terre de Trosly dépend des seigneurs d’Attichy.
Le
château royal de Trosly est détruit par les Normands... Il était
situé près du village entre la route de Soissons et la rivière
Aisne.
Breuil
est brûlé dans la Jacquerie de 1359. La terre appartient aux
seigneurs de Cuise. L’Église est incendiée et le château
assiégé. L’église a été reconstruite au XVIe siècle.
Volontiers
indépendants, voire même frondeurs, les habitants de Trosly
obtiennent très vite le droit de pacage et le droit d’usage de la
forêt.
Ce
droit est concédé par lettres royales en juin 1583. Il est confirmé
par Henri IV en février 1609 puis par Louis XIII et par Louis XIV en
1648
02750
- Trosly-Loire - GeneaWiki
fr.geneawiki.com/index.php/02750_-_Trosly-Loire
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août 2014 - 1.1 Les conciles de Trosly ... En 909, 921, 924, 927 et
928 trosly a vu se dérouler plusieurs conciles d'êveques de Reims,
Rouen, Laon, ...
Concile
de Trosly — Wikipédia
fr.wikipedia.org/wiki/Concile_de_Trosly
En
juin 909, dans le climat de désordre consécutif aux invasions des
Vikings dans ... Empire carolingien, se réunit un concile à Trosly,
près de Coucy-le-Château. En effet, depuis des dizaines d'années,
les Vikings, avec leurs embarcations à ...
Traité
general de la regale [M. l'Evêque de Pamiers]
books.google.fr/books?id=W7N2VcJAvHEC
François-Etienne
: de Caulet - 1681
uos
u us transfememe annee, en prelènce de Charle le Chauve qui le ...
I. Le Concile de Trosly dansle cliocefi: de Soi'fl'ons de l'an 909.
condamna tres ...
L'an
mil par Jean GUIRAUD SOMMAIRE. – Les terreurs de l ...
www.biblisem.net/etudes/guiranmi.htm
Dans
les années qui précèdent immédiatement l'an 1000, on commence des
constructions civiles ou ... 2 Comme par exemple le Concile de Trosly
de 909.
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