lundi 1 décembre 2014

909... EN REMONTANT LE TEMPS

19 NOVEMBRE 2014...

Cette page concerne l'année 909 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

TROSLY ET LES DÉCISIONS DU CLERGÉ DANS LE Xe SIÈCLE




En juin 909, dans le climat de désordre consécutif aux invasions des Vikings dans la plus grande partie des territoires de l'ancien Empire Carolingien, se réunit un concile à Trosly, près de Coucy-le-Château.
En effet, depuis des dizaines d'années, les Vikings, avec leurs embarcations à fond plat, remontent le long des fleuves et pillent la plupart des monastères dont, entre autres l’abbaye de Fleury (qui a pris plus tard le nom de Saint-Benoît-sur-Loire), et l’abbaye Saint-Pierre de Moissac. Ils obligent les moines à fuir et à emporter avec eux les reliques des saints.

Outre les déprédations faites par l'envahisseur, ce concile constate le déréglemente des mœurs des moines, et note la désolation dans laquelle se trouvent beaucoup de monastères. Il décide de la création de l'ordre de Cluny, avec une règle empruntée à Saint Benoît.
Sous la présidence d'Hervé, archevêque de Reims, les évêques réunis lors du concile proposent d'octroyer un territoire aux Vikings. Ceci est officiellement fait en 911, avec la signature du traité de Saint-Clair-sur-Epte par Charles III.
Le territoire prit le nom de Normandie... Les Vikings sont en effet appelés les Normands (les « hommes du Nord », les « Northmannii » en latin) par les habitants de l'Empire Carolingien attaqué.
Le premier duc de Normandie, Rollon, fut baptisé en 912. Les Normands ont mis longtemps à percevoir la signification de ce sacrement... Appréciant l'eau, ils réclament plusieurs fois le baptême !...

Trosly- sur-Loire, Trosly-aux-Bois, Trosliacus, Trosleius, Troslegius in bosco.
Village de l'ancien Soissonnais, bâti à l'entrée d'une petite gorge, à 40 km à l'Ouest de Laon, autrefois de l'intendance de Soissons, du bailliage de Coucy, élection et diocèse de Soissons.
On pense que ce village, qui avait jadis une seconde église sous le vocable de Saint Martin, occupe l'emplacement d'une ancienne villa royale. On sait que plusieurs conciles ont été tenus àTrosly, mais la question de savoir si ces assemblées ont lieu à Trosly-Loire ou à Trosly-Breuil est encore indécise, et ne peut être résolue que par une étude approfondie qui reste à faire...

Trosly appartient aux sires de Coucy. L'un d'eux, Enguerrand VII, en affranchit les habitants en 1368, sous la condition qu'ils lui paient à l'avenir une rente annuelle de 18 livres .
On rapporte qu'en 1777, il tombe à Trosly, pendant un orage, une quantité prodigieuse de petits crapauds.
Source Le dictionnaire historique de l'aisne de Melleville (tome 2)

Un concile (du latin concilium, assemblée), ou synode (du grec sun odos = chemin commun), est une assemblée d évêques de l Église catholique (romaine ou non) ou orthodoxe. Il manifeste une dimension essentielle de toute Église chrétienne :…

Les conciles de Trosly
En 909, 921, 924, 927 et 928 trosly a vu se dérouler plusieurs conciles présidés par les évêques de Reims, Rouen, Laon, Beauvais, Noyon, Chalons, Cambrai, Meaux, Senlis, Thérouanne et Amiens.

En juin 909, dans le climat de désordre consécutif aux invasions des Vikings dans la plus grande partie des territoires de l'ancien empire carolingien, se réunit un concile à Trosly, près de Coucy-le-Château.

Guillaume Ier le Pieux, Duc d'Aquitaine et Comte de Mâcon, cède le 11 septembre 909 à l'abbé Bernon de Baume un domaine dans la Saône, libre de toute tutelle laïque, pour qu'il y fonde l'abbaye de Cluny sous le patronage des apôtres Pierre et Paul.
Il place le monastère sous la règle de Saint-Benoît réformée par Benoît d'Aniane.
L'abbaye de Baume-les-Messieurs fournit les premier religieux.
La terre de Lournand est incluse dans la donation faite par le comte de Mâcon pour la fondation de l'abbaye de Cluny.
Bernon de Beaume contribue à diffuser la réforme monastique ,et réforme plusieurs abbayes, dont celle de Souvigny.
L'ordre de Cluny connaîtra un essor extraordinaire.
Au XIIe siècle, environ 300 établissements près de 10 000 moines y seront affiliés en Europe, une densité jamais atteinte pour un ordre monastique !

La dissolution de l'Empire Carolingien au IXe siècle, accompagnée par la naissance du système féodo-vassalique, se caractérise par la montée des sévices commis par les Grands qui tentent d'imposer à la paysannerie et au clergé leur protection en échange de revenus, ou se livrent à des guerres privées, causant alors de nombreux dégâts collatéraux.

A l'approche de l'an Mil, les religieux acquièrent une grande autorité spirituelle dans les villes. S'inspirant alors des actions menées et des décisions prises sous les Carolingiens, notamment le capitulaire de 884 par lequel le roi Carloman alourdit les sanctions contre les vols et pillages et demande aux évêques de les réprimer... Le concile de Trosly de 909 qui exhorte à la pénitence et au recours à l'anathème ou à l'excommunication majeure prononcée contre les hérétiques et ennemis de l’église, les autorités religieuses imposent la Paix de Dieu.
Évêques et abbés réunissent dès lors des conciles condamnant les débordements des chevaliers et tentent de moraliser leur conduite. Bien que d'autres conciles aient été tenus auparavant, le concile de Charroux en Poitou le 1er juin 989 marque véritablement le commencement du mouvement pour la Paix de Dieu.
Les décisions sont désormais consignées dans des canons de plus en plus élaborés et donnent réellement la forme de conciles à ces assemblées. D'autres suivent notamment le Concile du Puy à Saint-Paulien vers 993-994, à Limoges en 998 et à Poitiers vers 1010.
Il s'agit d'un mouvement initié par l'Église là où elle doit protéger ses structures des Grands.
Au cours de ces conciles, la foule des croyants a fait son apparition. Ceux-ci se déroulent dans des lieux, choisis à l'avance par le corps ecclésiastique, en plein air et sont placés sous la protection d'un saint local. Elles rassemblent le clergé de la ville, la population nombreuse et des milites, ou Grands qui ont été brutaux et menacent à la fois le peuple inerme et les structures de l'Église.
Les cortèges religieux se déplacent avec des charrettes, les trésors du clergé, et en particulier les reliques de saints. Les  milites  convoqués se trouvent alors encerclés par les religieux et la foule qui les somment de jurer de renoncer à la violence sous peine d'excommunication et sous la menace du pouvoir des reliques tenues par les prêtres.

Ces derniers secouent ces dernières dans tous les sens et feignent la transe afin de rendre la menace plus réaliste aux yeux du seigneur brutal et du peuple. Le seigneur convoqué jure alors sous la pression de la foule de cesser ses agissements, du moins sur le moment. De fait, le mouvement menace largement les puissants qui se voient en position de faiblesse face au peuple et au clergé. Le roi de France et d'Angleterre, bien que faisant partie des plus menacés car sensé détenir l'autorité, ne s'y opposent pas. Il y a alors un changement interne du régime sans renversement

Le Concile de Trosly près de Soissons de l'an 909. condamne très fortement ceux qui entreprennent de piller les maisons des Évêques, les biens des Églises vacantes , et il renouvelle sur ce sujet les anciens Canons. Mais rien ne Fait mieux voir l'usage de la discipline de ce temps là touchant les biens des Églises vacantes, est que ce qu’en dit Hincmar Archevêque de Rheims , le plus célèbre Prélat de son siècle et le plus habile dans la sciences des Canons... Voici comme il en parle dans une lettre adressée aux Évêques et aux principaux Seigneurs de la province :

A dater de la moitié du IXe siècle, plusieurs monastères d'ailleurs très-florissants sont détruits, dans l'Occident, par les Normands, et dans l'Orient, par les Hongrois. On voit par le tableau que fait le concile de Trosly de l'an 909, dans quel état se trouvent les monastères de France au commencement du Xe siècle : De tant d'abbayes que la France possédait autrefois, les unes avaient été incendiées par les païens, les autres dépouillées de leurs biens et presque ruinées... S'il reste encore quelques débris des anciens édifices, il n'existe plus aucune trace de la discipline monastique, car toutes les communautés, tant celles des chanoines que celles des moines et religieuses vivent sans règle.

L'indigence des maisons, le libertinage des personnes qui y demeurent, et surtout les abbés laïques qui occupent les monastères avec leurs femmes, leurs enfants, leurs soldats et leurs chiens, sont la source de ces désordres. La pauvreté oblige souvent les moines à sortir de leur cloître, pour vaquer malgré eux aux affaires séculières.

Aucun concile ne peut alors remédier à un état aussi déplorable, toutefois, dès l'année suivante, on jette les fondements d'un monastère qui donne un nouvel essor à l'état monastique et qui exerce une heureuse influence sur l'Église tout entière... Le moine Bernon se charge de la direction d'une abbaye que Guillaume, duc d'Aquitaine, fonde a Cluny, au diocèse de Mâcon. Cette abbaye est mise sous la protection immédiate du Saint-Siège et bientôt elle se distingue tellement par son excellent esprit que l'on confie 7 autres monastères à son abbé.

Bernon a en 927 pour successeur son illustre disciple Saint Odon, sous l'administration duquel l'abbaye se développe rapidement. Des chanoines et même des évêques y embrassent l'état monastique, des laïques de distinction s'y rendent pour faire pénitence, des ducs et des comtes soumettent les monastères de leur dépendance à l'abbé de Cluny, le priant d'y introduire sa réforme, son esprit de réforme se fait sentir jusqu'en Italie, et c'est ainsi que sont posées les premières bases de la célèbre congrégation de Cluny.

La réputation de sainteté dont jouissent les membres de cette congrégation excite tellement le zèle de plusieurs personnes pour les donations qu'à sa mort arrivée en 941, Saint Odon laisse à son successeur 278 chartes qui, pendant 32 ans, ont été déposées sur l'autel de l'abbaye... Vers le même temps, Saint Gérard de Brogne réforme un grand nombre de monastères en Flandre et en Lorraine.

Saint Maïeul, quatrième abbé de Cluny, accompagne Otton I en Italie, où, selon le vœu de l'empereur, il doit réformer les monastères. Otton II veut l'élever sur le siége pontifical, bien qu'il ait déjà refusé le siège archiépiscopal de Besançon. La grande extension qu'a déjà l'abbaye de Cluny permet à Maïeul de travailler efficacement à la réforme de différents monastères, en y envoyant des colonies de ses religieux et en en renvoyant ceux des moines qui ne veulent pas se soumettre à la nouvelle Règle.

Un des meilleurs disciples de Maïeul est le moine Guillaume qui réforme les monastères de Normandie et du nord de la France, qui y établit partout des écoles et qui, vers l'an 995, préside 1 200 moines disséminés dans 40 monastères.

Peu de temps après, Richard, abbé du monastère de Saint-Vannes à Verdun, travaille avec succès à la réforme des monastères de Belgique. Le bon ordre, le zèle et la piété par lesquels se distinguent les nombreux religieux qui ont adopté la réforme, relève l'état monastique dans l'opinion publique, en sorte qu'à dater du Xe siècle, on rétablit et on restaure un grand nombre d'abbayes tombées en ruine, et que les princes n'osent plus confier les monastères à des abbés laïques.

Depuis la fin du XVIe siècle, beaucoup d’historiens ont cru aux terreurs de l’an mil : d’après eux, les populations de l’Europe entière qui vécurent au Xe siècle, ont cru que l’an mil verrait la fin du monde et tous les bouleversements prédits par l’Évangile pour cette terrible échéance, elles s’y sont préparées dans la terreur, pour racheter le pardon de leurs fautes, elles ont abandonné presque tous leurs biens à l’Église...

L’inspirateur de nos faiseurs de manuels, Michelet, a donné tête baissée dans cette légende, sans chercher à en éprouver la valeur historique, elle répond trop bien à son esprit apocalyptique et à son imagination malade, avide de scènes tragiques et de tableaux aux couleurs heurtées et éclatantes. C’est en termes mélodramatiques qu’il raconte les angoisses du peuple, le moment terrible ou le monde va s’effondrer dans le feu et le chaos.

Les historiens anticléricaux ont fait écho à Michelet car dans ces frayeurs chimériques de l’an mil, ils veulent prendre l’Église en faute, convaincre d’erreur ceux de ses prophètes qui ont annoncé de bonne foi la fin du monde, mais surtout jeter le discrédit sur la propriété ecclésiastique démesurément agrandie, en l’an mil, par l’exploitation de la crédulité populaire, à la faveur d’une erreur qui, profitant à l’Église, avait toutes les apparences d’une supercherie intéressée...

Henri Martin, Duruy, Flammarion renchérissent sur les affirmations de Michelet et insistent sur le prétendu profit que retire l’Église des terreurs de l’an mil. Enfin nos modernes anticléricaux s’empressent de relever chez ces historiens cette nouvelle preuve de l’indignité de l’Église, et les débitent aux simples sous forme d’articles de journaux, de conférences, de pamphlets historiques et d’images. « L’enseignement patriotique par l’image », œuvre maçonnique par excellence, a édité une gravure sur l’an mil.
« Que voyons-nous ?
Des êtres humains à demi nus, aux longs cheveux embroussaillés, à la barbe hirsute.
La faim a creusé leurs visages et enfoncé leurs yeux.
Ici un vieillard dévore des racines, là des hommes viennent de déterrer un cadavre pour le manger, des os, horribles à voir, gisent à leurs pieds....
Plus loin, sur le seuil d’un monastère, se tiennent des moines énormes et repus . Voici l’abbé, la crosse en main qui reçoit des fruits, des oies grasses, des poulets dodus.
À côté de lui, un moine, un bâton à la main, relève ses manches pour frapper à tour de bras sur des miséreux qui sollicitent les miettes du festin, sur une femme dont l’enfant expire à ses pieds, cependant qu’arrivent, du fond de la campagne, de longues théories de manants surchargés de victuailles »
Voilà où nos manuels sont allés chercher leurs affirmations.

Or ces assertions des historiens anticléricaux, des pamphlétaires et des manuels laïques sont purement imaginaires : Elles rapportent et exploitent des légendes qui ont fait leur première apparition à la fit du XVIe siècle, c’est-à-dire 700 ans après les prétendus événements qu’ils racontent.
Elles sont la preuve de ce manque absolu de critique que nous avons maintes fois relevé chez les auteurs de manuels laïques et chez les écrivains qui leur tiennent lieu d’oracles. En les reproduisant, MM. Brossolette, Devinat, Gauthier et Deschamps, Guiot et Mane prouvent une fois de plus qu’ils ne sont pas au courant des résultats actuels de la science historique et qu’ils acceptent aveuglément, sans le moindre contrôle, les légendes les plus grossières, pourvu qu’elles puissent nuire à l’Église.

Eu interrogeant les documents et les chroniques de l’époque, la science moderne a constaté que les terreurs de l’an mil n’ont pas existé.
Elle a examiné tout d’abord les 10 textes où l’on a vu des preuves de cette croyance à la fin du monde.

Or les uns, antérieurs d’un siècle à l’an mil, parlent en termes vagues du cataclysme final, comme l’ont fait de tout temps certains mystiques, d’autres ont été mal interprétés, d’autres parlent bien de la fin du monde, mais il est prouvé qu’ils ont été écrits après l’an mil.
Enfin plusieurs sont apocryphes et ne méritent aucune confiance. En réalité, aucun document antérieur à l’an mil ne nous dit formellement que le monde attendait pour cette date sa fin...

En revanche, une multitude de documents parlent de prodiges, de calamités qui se sont produits à la fin du Xe siècle, sans faire le moins du monde allusion à cette croyance, ce qu’ils n’auraient pas manqué de faire si elle avait vraiment existé.
Dans sa savante histoire de Robert le Pieux, l’un de nos meilleurs historiens du Moyen Âge, M. Pfister, professeur à la Sorbonne (et protestant), l’affirme énergiquement :
« De 970 à l’an mil, dit-il, absolument aucun texte ne nous autorise à dire que les hommes, quittant tout travail, n’attendent que la catastrophe finale »

Nous avons 150 bulles de papes expédiées pendant ces 30 ans : aucune ne fait allusion même de la façon la plus vague à la fin prochaine du monde. 20 conciles se sont tenus de 990 à 1000, aucun ne parle de cette date fatale, tous au contraire légifèrent pour les années qui suivront l’an mil, preuve que les évêques ne croient pas au brusque arrêt de la vie à cette date. C’est ainsi que le concile de Rome de 998 inflige au roi Robert une pénitence de 7 ans, par conséquent jusqu’en 1005... Voilà comment l’Église annonçait la fin du monde !

Pour prouver l’universalité de cette croyance, Michelet nous dit que les hommes s’enferment dans l’inaction d’un morne désespoir :
« Ce n’est plus la peine de se battre ou de faire la guerre pour cette terre maudite qu’on va quitter. » Or c’est tout le contraire qui se passe les guerres se poursuivent, aux alentours de l’an mil, avec la même intensité qu’auparavant et qu’après.
Le roi Robert le Pieux lutte alors contre le comte d’Anjou, Foulques Nerra, et contre Aldebert de Périgord, en 997, les paysans Normands se soulèvent et s’organisent pour se protéger à l’avenir contre les réactions féodales, l’auraient-ils fait s’ils avaient attendu une fin du monde imminente ?

En 990, au Puy, en 998 dans une ville dont le nom ne nous est pas parvenu, en l’an 1000, à Poitiers, des conciles établissent pour les années qui vont suivre les règlements de la Paix de Dieu, l’auraient-ils fait si la croyance à la fin imminente du monde avait été générale ?...

Un autre signe plus important témoigne que jamais ces terreurs n’ont existé. Dans les années qui précèdent immédiatement l’an 1000, on commence des constructions civiles ou religieuses qui ne seront terminées qu’au bout de nombreuses années, c’est-à-dire, après l’an mil, et qui supposent que la vie militaire, la vie civile et la vie religieuse se poursuivront encore longtemps après cette échéance. « Bref, de 950 à 1000 et en France seulement, près de 120 abbayes ou monastères célèbres sont construits ou réparés de toutes parts » Encore une fois, aurait-on élevé des fortifications, des églises et des abbayes si tout avait dû être détruit, dans les deux ans, par le cataclysme final ? En réalité, l’humanité vit, agit, prépare l’avenir, fait des plans et des projets à longue échéance, comme ayant encore devant elle un temps illimité de vie...

Mais alors que devient cette fameuse terreur de l’an mil que l’on nous représente comme universelle et qui, d’après Michelet, paralyse toute activité militaire, intellectuelle, matérielle ? C’est, dit M. Pfister, « une légende entièrement contraire à la vérité, après comme avant l’an mil, le roi Robert a agi comme si le monde devait durer encore longtemps, il a jeté en terre les semences d’une moisson que ses successeurs doivent cueillir. »

Et cette même constatation est faite par un autre maître de l’histoire du Moyen Âge... M. Noël Valois, membre de l’Institut :
« À part des cas exceptionnels, la chrétienté, en général, prête une attention médiocre aux menaçantes prédictions que certains oracles lui font entendre, et même au Xe siècle, aux approches de cet an mil que la légende représente comme un terme fatal attendu dans l’angoisse par les populations, on ne trouve aucune trace d’un abattement général, d’une torpeur résignée ou d’un accablement fébrile... »

Mais si les terreurs de l’an mil n’ont pas existé, l’Église n’a pas pu les exploiter et en tirer parti, elle ne leur a pas dû les biens considérables qu’elle a reçus des princes et des humbles :
Elle n’a pas bâti des églises et des monastères en profitant de la crédulité populaire et de frayeurs imaginaires.
Elle n’a pas commis cette grande escroquerie qui a consisté à affoler le peuple de craintes chimériques et frauduleusement entretenues...
Mais alors que mettront les élèves dans le « devoir » que leur donnent MM. Guiot et Mane sur l’Église devenue riche grâce à la terreur de l’an mil ?
Nous leur conseillerions de répondre ainsi : « La terreur de l’an mil n’ayant pas existé, l’Église ne lui a dû aucune richesse, et ceux qui continuent à affirmer ces terreurs et le parti qu’en aurait tiré le clergé, sont ou bien des ignorants qui ne sont pas au courant du mouvement historique moderne ou des calomniateurs qui persistent à propager une légende fausse, et qu’ils savent fausse, pour combattre l’Église par le mensonge, dans l’un et dans l’autre cas, ils ne méritent aucune confiance. »

Jean Guiraud, Histoire partiale, Histoire vraie, 1914.
La commune était divisée en deux sections Trosly et Breuil. Breuil était une terre du fisc que le maire Ebroïn fait donner à l’abbaye Saint Médard de Soissons en 656. Dotation confirmée en 858 par Charles-le-Chauve.
Trosly, qu’on surnomme Trosly-aux-Bois et Trosly-le-Chanvre, est une maison royale sous les Carolingiens... On connaît des Ordonnances de Carloman rendues dans ce lieu au mois de février 883.

Il s’y tient 4 conciles ou assemblées générales. (Un concile (du latin concilium, assemblée), ou synode (du grec sun odos = chemin commun), est une assemblée d évêques de l Église catholique (romaine ou non) ou orthodoxe. Il manifeste une dimension essentielle de toute Église chrétienne :…
Le premier remonte au 20 juin 909 ; l’archevêque de Rouen et l’évêque de Cambray prennent part à cette réunion dont les décrets divisés en 15 chapitres présentent un triste tableau de la situation du pays et du relâchement des règles ecclésiastiques. Et en même temps une assemblée d’évêques propose de concéder un territoire aux Vikings.

Le deuxième concile a lieu en 921 sous la présidence de l’archevêque de Sens et en présence du roi Charles-le-Simple. On y traite des affaires de l’église de Reims.

En 924, troisième réunion présidée par Sculphen archevêque de Reims. Herbert III, comte de Vermandois, y comparaît pour s’entendre condamner à restituer les biens qu’il avait usurpés à l’évêché de Cambray.

En 927, réunion des évêques de la province de Reims il y est question de l’élargissement de Charles-le-Simple, que le comte de Vermandois garde prisonnier.

Le roi Lothaire tint en novembre 956 un placitum ou réunion des états du royaume.

En septembre 1155, Louis-le-Jeune (1120-1180) affranchis les hommes du roi à Trosly.

En 1258, la terre de Trosly dépend des seigneurs d’Attichy.
Le château royal de Trosly est détruit par les Normands... Il était situé près du village entre la route de Soissons et la rivière Aisne.

Breuil est brûlé dans la Jacquerie de 1359. La terre appartient aux seigneurs de Cuise. L’Église est incendiée et le château assiégé. L’église a été reconstruite au XVIe siècle.

Volontiers indépendants, voire même frondeurs, les habitants de Trosly obtiennent très vite le droit de pacage et le droit d’usage de la forêt.
Ce droit est concédé par lettres royales en juin 1583. Il est confirmé par Henri IV en février 1609 puis par Louis XIII et par Louis XIV en 1648

02750 - Trosly-Loire - GeneaWiki
fr.geneawiki.com/index.php/02750_-_Trosly-Loire
27 août 2014 - 1.1 Les conciles de Trosly ... En 909, 921, 924, 927 et 928 trosly a vu se dérouler plusieurs conciles d'êveques de Reims, Rouen, Laon, ...
Concile de Trosly — Wikipédia
fr.wikipedia.org/wiki/Concile_de_Trosly
En juin 909, dans le climat de désordre consécutif aux invasions des Vikings dans ... Empire carolingien, se réunit un concile à Trosly, près de Coucy-le-Château. En effet, depuis des dizaines d'années, les Vikings, avec leurs embarcations à ...
Traité general de la regale [M. l'Evêque de Pamiers]
books.google.fr/books?id=W7N2VcJAvHEC
François-Etienne : de Caulet - 1681
uos u us transfememe annee, en prelènce de Charle le Chauve qui le ... I. Le Concile de Trosly dansle cliocefi: de Soi'fl'ons de l'an 909. condamna tres ...
L'an mil par Jean GUIRAUD SOMMAIRE. – Les terreurs de l ...
www.biblisem.net/etudes/guiranmi.htm
Dans les années qui précèdent immédiatement l'an 1000, on commence des constructions civiles ou ... 2 Comme par exemple le Concile de Trosly de 909.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire