I)
La
reconstruction des villages Lorrains Nancy, 6 décembre.
La
victoire définitive des armées de la Triple-Entente est maintenant
certaine et l'on peut escompter la rançon que devra payer
l'agresseur pour la réparation des ruines qu'il a causées,
notamment dans les villages Lorrains.
Mais les milliers de réfugiés des campagnes ravagées ne peuvent attendre la liquidation de ces comptes pour se reconstituer un foyer et cultiver à temps le coin de terre, gagne pain de leur famille...
L'Allemand leur a tout détruit et fait subir les horreurs d'une guerre sauvage, espérant, par ces exemples de terreur, ébranler la confiance du pays dans la victoire, nos troupes elles-mêmes ont dû bombarder ces villages pour en débusquer l'ennemi et protéger le reste du territoire.
Mais les milliers de réfugiés des campagnes ravagées ne peuvent attendre la liquidation de ces comptes pour se reconstituer un foyer et cultiver à temps le coin de terre, gagne pain de leur famille...
L'Allemand leur a tout détruit et fait subir les horreurs d'une guerre sauvage, espérant, par ces exemples de terreur, ébranler la confiance du pays dans la victoire, nos troupes elles-mêmes ont dû bombarder ces villages pour en débusquer l'ennemi et protéger le reste du territoire.
Ces
malheureux réfugiés ont donc en réalité subi des dommages
d'intérêt commun, dont la charge incombe à la Nation qui, pour le
moins, a l'obligation de gager les fonds d'indemnités.
Les départements éprouvés ont centralisé les évaluations de ces dégâts, mais, avant de procéder aux travaux de restauration, il semble utile de soumettre diverses questions à l'examen d'une Commission, groupant des compétences, des activités dévouées et désintéressées, dont la collaboration serait précieuse pour renseigner et seconder l'action parlementaire et l'autorité supérieure ayant pouvoir de décision.
L'exemple nous est d'ailleurs montré par le groupe parlementaire des régions envahies, et récemment, à Verdun, par M. le sénateur Humbert, MM. les députés Noël et Lebrun, le dévoué président du Conseil général de Meurthe-et-Moselle, qui, réunis comme frères d'armes, en profitent pour inspirer sur place des initiatives on vue de la réalisation pratique et prompte de cette œuvre, nationale de reconstruction des villages détruits.
La question est complexe et comprend notamment : L'étude des moyens financiers permettant d'assurer au plus vite les disponibilités de fonds ou les crédits nécessaires, la construction d'abris provisoires dans les communes, le choix judicieux des matériaux à employer, les conditions d'exécution des travaux, la réglementation des échanges ou redressements de parcelles, l'application de lois sociales relatives à la constitution du bien de famille et surtout à la santé publique, dont l'observation a été trop souvent méconnue.
Cette étude soulèvera nombre d'objections et de protestations de préjugés heurtés, d'habitudes contrariées.
Il
appartiendra à la presse de préparer l'opinion publique aux
solutions de sage raison.
D'heureuses initiatives ont déjà réalisé partie de la restauration de villages partiellement détruits, tels que ceux d'Haraucourt et de Crévic, mais il faut une étude complète avant de procéder à la reconstitution d'un village entièrement détruit.
D'heureuses initiatives ont déjà réalisé partie de la restauration de villages partiellement détruits, tels que ceux d'Haraucourt et de Crévic, mais il faut une étude complète avant de procéder à la reconstitution d'un village entièrement détruit.
Et
ici se pose une question, toute de sentiment, mais qui a sa grande
valeur pour ceux qui ont le culte de leur petite patrie.
Pendant IX siècles, le pays de Lorraine, que le hasard des partages a rendu presque indépendant, est un éternel sujet de discorde entre ses voisins et périodiquement ravagé par les guerres ou les occupations militaires. Il vient de se donner à la France, quand la Convention découpe dans son territoire 4 départements Français, dont une partie est sacrifiée pour payer la rançon de notre défaite.
Pendant IX siècles, le pays de Lorraine, que le hasard des partages a rendu presque indépendant, est un éternel sujet de discorde entre ses voisins et périodiquement ravagé par les guerres ou les occupations militaires. Il vient de se donner à la France, quand la Convention découpe dans son territoire 4 départements Français, dont une partie est sacrifiée pour payer la rançon de notre défaite.
Après
chaque tourmente, le paysan Lorrain, obstinément enraciné à son
sol, rebâtit à la même place la maison familiale, trouvant bois,
pierre et chaux à la châtaigneraie, à la carrière et au four
communaux, où l'on prévoie des réserves pour les catastrophes
futures. Il s'accommode de moyens de fortune, mais respecte toujours
scrupuleusement la tradition d'orientation, de distribution et
d'aménagement intérieurs de ces logis, dont l'ensemble donne un
caractère bien particulier aux villages Lorrains.
Maintenant que la Lorraine, dans son intégralité, va redevenir française « pour toujours » et qu'enfin le paysan Lorrain pourra asseoir définitivement son foyer, il renoncera bien volontiers à de vieux errements de nature à porter atteinte au mieux-être ou à la santé des siens, mais ce serait, d'un geste brutal, lui effacer tout son passé de tradition que de supprimer l'ordonnance générale et le jeu des lignes de son village, si on lui substituait une monotone cité rurale.
Maintenant que la Lorraine, dans son intégralité, va redevenir française « pour toujours » et qu'enfin le paysan Lorrain pourra asseoir définitivement son foyer, il renoncera bien volontiers à de vieux errements de nature à porter atteinte au mieux-être ou à la santé des siens, mais ce serait, d'un geste brutal, lui effacer tout son passé de tradition que de supprimer l'ordonnance générale et le jeu des lignes de son village, si on lui substituait une monotone cité rurale.
Le
Préfet de Meurthe-et-Moselle, administrateur avisé et humain, sait
trop l'attention qu'il faut accorder aux impondérables, pour ne
point assurer le respect de ces sentiments, lors de la réédification
des villages.
Il trouve d'ailleurs, à son choix, parmi les architectes et les entrepreneurs Lorrains, des hommes capables de concevoir et d'exécuter avec les moyens économiques et durables de la construction moderne, une renaissance du vieux village Lorrain, embelli, assaini.
Il trouve d'ailleurs, à son choix, parmi les architectes et les entrepreneurs Lorrains, des hommes capables de concevoir et d'exécuter avec les moyens économiques et durables de la construction moderne, une renaissance du vieux village Lorrain, embelli, assaini.
II)
Maurice
Gruhier impression de Lorraine
Paris,
6 décembre, 2h20.
L'envoyé spécial de l'Agence Havas adresse ses impressions de voyage sur le front en Lorraine :
Visitant les hôpitaux de Nancy, les plus proches de la ligne de feu, il en rapporte la certitude, que, malgré le nombre des malades, supérieur à celui des blessés en raison du genre de guerre et des intempéries, nos troupes dans l'ensemble se portent mieux qu'en temps de paix.
L'envoyé spécial de l'Agence Havas adresse ses impressions de voyage sur le front en Lorraine :
Visitant les hôpitaux de Nancy, les plus proches de la ligne de feu, il en rapporte la certitude, que, malgré le nombre des malades, supérieur à celui des blessés en raison du genre de guerre et des intempéries, nos troupes dans l'ensemble se portent mieux qu'en temps de paix.
Il relève le dévouement des nombreuses Françaises enrôlées pour soigner les les fiévreux et les contagieux.
L'envoyé de l'Agence Havas a vu à l'hôpital de Nancy, des preuves irréfutables de la barbarie Allemande, mutilant des blessés sans défense sur le champ de bataille.
Il a constaté également les progrès considérables réalisés depuis le début de la guerre dans l'organisation de notre service de santé et aussi le désir intense de nos troupes, malgré les précédentes pertes, d'aller enfin de l'avant, car elles font actuellement de l'ennemi ce qu'elles veulent.
L'envoyé de Havas a visité Gerbéviller, témoignage navrant de l'incompréhensible folie Allemande de destruction, accomplie en riant.
Les Allemands fusillent, dans cette petite ville, 60 citoyens, violent et assassinent plusieurs femmes, et incendient tout après s'être enivrés de vin et d'alcool, notamment le château de Lambertye, renfermant des collections qui valaient plusieurs millions...
L'envoyé de Havas a fait, au retour, le pèlerinage de Domrémy, où un registre déposé à la porte de la maison de Jeanne d'Arc porte, de nombreuses prières à l'adresse de l'héroïne nationale, afin qu'elle boute les Allemands hors de France, le plus tôt possible.
III)
Le
duel d'artillerie
Nos progrès continuent en Argonne
Nos progrès continuent en Argonne
Bordeaux,
6 décembre, 15h45.
En Belgique, non loin de la maison du passeur, dont la prise a été signalée hier notre artillerie lourde a écrasé un fortin Allemand. L'ennemi a vainement tenté de nous reprendre Weindreft. Sur le reste du front Nord, calme absolu.
Il en a été de même dans la région de l'Aisne.
En Champagne, notre artillerie lourde, très active, a contrebattu avec succès les batteries de l'adversaire.
Dans l'Argonne, la guerre de sape se poursuit. Nous continuons à progresser lentement, repoussant toutes les attaques de l'ennemi.
Nous avons aussi progressé légèrement dans la région sud-est de Varennes, l'artillerie allemande y a été réduite au silence.
Suc le reste du front, aucun fait notable à signaler.
En Belgique, non loin de la maison du passeur, dont la prise a été signalée hier notre artillerie lourde a écrasé un fortin Allemand. L'ennemi a vainement tenté de nous reprendre Weindreft. Sur le reste du front Nord, calme absolu.
Il en a été de même dans la région de l'Aisne.
En Champagne, notre artillerie lourde, très active, a contrebattu avec succès les batteries de l'adversaire.
Dans l'Argonne, la guerre de sape se poursuit. Nous continuons à progresser lentement, repoussant toutes les attaques de l'ennemi.
Nous avons aussi progressé légèrement dans la région sud-est de Varennes, l'artillerie allemande y a été réduite au silence.
Suc le reste du front, aucun fait notable à signaler.
IV)
Les
Taubes dans la Meuse, Bar-le-Duc, 6 décembre.
Un Taube abattu
Un taube, qui vient de survoler Bar-le-Duc et a dû rebrousser chemin vers l'Argonne, sous les feux de salves, et a été abattu par un obus de 75, près de Chaumont-sur-Aire.
Appareil et aviateurs sont retrouvés carbonises. Les aviateurs Allemands montant ce Taube étaient au nombre de 3.
Un autre survole Commercy
Vendredi après-midi, un Taube a laissé tomber 4 bombes sur Commercy.
3 sont tombées sur la voie ferrée sans faire beaucoup de mal, la quatrième s'est perdue dans la rivière.
Un Taube abattu
Un taube, qui vient de survoler Bar-le-Duc et a dû rebrousser chemin vers l'Argonne, sous les feux de salves, et a été abattu par un obus de 75, près de Chaumont-sur-Aire.
Appareil et aviateurs sont retrouvés carbonises. Les aviateurs Allemands montant ce Taube étaient au nombre de 3.
Un autre survole Commercy
Vendredi après-midi, un Taube a laissé tomber 4 bombes sur Commercy.
3 sont tombées sur la voie ferrée sans faire beaucoup de mal, la quatrième s'est perdue dans la rivière.
V)
Circulaire relative au Retrait des Allocations ou Majorations dans certains cas d'indignité
Circulaire relative au Retrait des Allocations ou Majorations dans certains cas d'indignité
Les
femmes nécessiteuses dont le soutien de famille est sous les
drapeaux et qui, pour cette raison, reçoivent l'assistance de la
Nation ont droit à notre respect et à notre fraternité.
C'est encore un moyen de leur témoigner ce respect que d'écarter de leurs rangs quelques femmes sans dignité, qui risquent de jeter sur les autres une déconsidération regrettable.
J'ai pris, en conséquence, les deux décisions suivantes :
1° Toute femme dont la conduite sera scandaleuse, notamment toute femme dont on aura constaté l'état d'ivresse, sera considérée comme n'ayant pas besoin, pour vivre, des secours de la Nation, et indépendamment bien entendu de poursuites judiciaires éventuelles, toute allocation devra lui être immédiatement supprimée (il sera pourvu, s'il y a lieu, aux besoins des enfants par des secours en nature qui leur seront remis directement).
2° Nos populations Lorraines regardent avec raison comme un malheur public que, dans une commune, l'école ait été incendiée ou détruite, et qu'ainsi les enfants soient contraints de rester dans la rue. Bien coupables sont les mères qui, dans les communes plus heureuses où l'école est ouverte, négligent d'y envoyer leurs enfants. Dans tous les cas de ce genre, si l'enfant ne va pas à l'école, sans que son absence soit justifiée par quelque raison sérieuse, il sera considéré comme n'étant pas à la charge de la mère, il sera admis sans qu'il soit besoin d'autre enquête que, par quelque moyen illicite, la mère tire parti de son travail, et par suite sera supprimée immédiatement à la mère la majoration de 0 fr. 50 par jour qui lui a été accordée, au nom de l'enfant.
Je compte sur MM. les maires et MM. les instituteurs et institutrices pour m'aider à appliquer cette double disposition, et par avance je les remercie de leur concours.
L. Mirman
C'est encore un moyen de leur témoigner ce respect que d'écarter de leurs rangs quelques femmes sans dignité, qui risquent de jeter sur les autres une déconsidération regrettable.
J'ai pris, en conséquence, les deux décisions suivantes :
1° Toute femme dont la conduite sera scandaleuse, notamment toute femme dont on aura constaté l'état d'ivresse, sera considérée comme n'ayant pas besoin, pour vivre, des secours de la Nation, et indépendamment bien entendu de poursuites judiciaires éventuelles, toute allocation devra lui être immédiatement supprimée (il sera pourvu, s'il y a lieu, aux besoins des enfants par des secours en nature qui leur seront remis directement).
2° Nos populations Lorraines regardent avec raison comme un malheur public que, dans une commune, l'école ait été incendiée ou détruite, et qu'ainsi les enfants soient contraints de rester dans la rue. Bien coupables sont les mères qui, dans les communes plus heureuses où l'école est ouverte, négligent d'y envoyer leurs enfants. Dans tous les cas de ce genre, si l'enfant ne va pas à l'école, sans que son absence soit justifiée par quelque raison sérieuse, il sera considéré comme n'étant pas à la charge de la mère, il sera admis sans qu'il soit besoin d'autre enquête que, par quelque moyen illicite, la mère tire parti de son travail, et par suite sera supprimée immédiatement à la mère la majoration de 0 fr. 50 par jour qui lui a été accordée, au nom de l'enfant.
Je compte sur MM. les maires et MM. les instituteurs et institutrices pour m'aider à appliquer cette double disposition, et par avance je les remercie de leur concours.
L. Mirman
VI)
Nancy, le 6 décembre 1914. Notes de campagne
Nancy, le 6 décembre 1914. Notes de campagne
X...,
6 décembre.
Eh
! bien, nous avons fêté, hier soir, la Saint-Nicolas au retour des
tranchées. Nous avons, en effet, 2 Nicolas à l'escouade. L'un est
un rude mineur de Chaligny, l'autre un bon propriétaire de
Sornéville. Ils offrent royalement du vin dans les bidons.
Une lampe de faible puissance éclaire la vieille cuisine Lorraine, à l'âtre immense, où nous étions rassemblés. Notre hôte, M. M..., a bien voulu se joindre à nous. Et c'est une scène de « clair obscur » qui aurait ravi un Rembrandt.
Puis l'on chante. C'est dans les chansons que passe l'âme de la race. Leur forme est loin d'être impeccable, mais que de sentiments Français elles expriment ! Elles évoquent la grande épopée, qu'égalera peut-être celle que vivent nos camarades, le rire de Kléber, le sourire de Marceau...
Et le Parisien nous dit des choses sentimentales qu'en temps ordinaire on dédaignerait volontiers. Mais maintenant elles rappellent tant de choses absentes !
Et, dans notre écurie, nous nous couchons assez tard ce soir-là. Mon voisin le cheval « Mousse », a , dans la pénombre, un vague aspect de bourrique épiscopale.
VII)
Un
« Avis mortuaire » paru dans l'« Est » annonce le décès d'un
adjudant du 169e, inhumé au cimetière militaire de Montauville. Je
suis passé, il y a quelques semaines, devant ce cimetière, et un
képi d'adjudant avait été placé sur l'une des tombes
merveilleusement décorées.
Le
cimetière militaire de Montauville se trouve sur la grande route non
loin de Maidières, et la pensée émue de tous les soldats qui
passent sur cette route de bataille va vers les pauvres morts.
De plus en plus nous avons foi d'ailleurs en la victoire. Le haut commandement a su faire de nos camps retranchés d'incomparables forteresses...
De plus en plus nous avons foi d'ailleurs en la victoire. Le haut commandement a su faire de nos camps retranchés d'incomparables forteresses...
Nous travaillons le dimanche comme les jours ordinaires et nous avons passé ce 6 décembre à porter de lourdes claies. Nous étions chargés comme le père Fouettard lui-même, mais de drôles de jouets.
Jamais nous n'avons mieux compris que, par cet hiver, tout ce que comportent les noms : travail, devoir et abnégation.
VIII)
Pierre Leony correspondance avec l'Alsace
Pierre Leony correspondance avec l'Alsace
L'Administration
des postes veut bien nous communiquer les listes des localités
occupées en Alsace (à compléter ultérieurement) et avec
lesquelles la correspondance postale est dès maintenant acceptée
:
Wildenstein, Kruth, Oderen, Felleringen, Urbeis, Storkensohn, Mollau, Huesseren, Wesserling, Mitzach, Ranspach, Saint-Amarin, Malmerspach, Moosch, Geishausen, Altenbach, Goldbrech, Weiller, Bitschweiler, Thann, Vieux-Thann, AltThann.
Affranchissement : service intérieur français, 0 fr. 10.
Wildenstein, Kruth, Oderen, Felleringen, Urbeis, Storkensohn, Mollau, Huesseren, Wesserling, Mitzach, Ranspach, Saint-Amarin, Malmerspach, Moosch, Geishausen, Altenbach, Goldbrech, Weiller, Bitschweiler, Thann, Vieux-Thann, AltThann.
Affranchissement : service intérieur français, 0 fr. 10.
IX)
Dans
la nuit du 6 décembre, s'effectue la relève par le groupe
L'Arbalétrier, de la 5e compagnie du 91e de ligne, coupée de son
régiment et qui s'est rabattue sur la droite du 3e bataillon du 87e.
Le
groupe L'Arbalétrier se fortifie sur la position qu'il occupe, en
oblique, entre les deuxième et troisième lignes, à quelques
centaines de mètres de l'ennemi qui, de deux directions différentes,
bat cette zone de feux de mousqueterie et de mitrailleuses. Le génie
n'a pu y commencer les travaux qu'en sape. Décembre 1914 - La Vie en
Lorraine (1/3)
La
Vie en Lorraine René Mercier Edition de « l'Est républicain »
(Nancy) Date d'édition : 1914-1915. La Grande Guerre LA VIE EN
LORRAINE DECEMBRE 1914
X)
Traduction
de l’article paru dans La Jornada, le 6 décembre 2014.
Je
propose une traduction de cet article car au-delà des détails
historiques de l’entrée des troupes Zapatistes et Villistes dans
Mexico, c’est l’imaginaire collectif issu de cette révolution
qui s’en dégage qui m’a semblé intéressant : Les 2 armées
révolutionnaires quittant leurs terres (Nord pour Villa et Sud pour
Zapata), venant symboliquement prendre la capitale.
« Pour
les 43 normaliens d’Ayotzinapa, où qu’ils se trouvent.
Pour leurs pères et mères, où qu’ils les cherchent.
Nous les voulons vivants ! »
Pour leurs pères et mères, où qu’ils les cherchent.
Nous les voulons vivants ! »
Textes
sélectionnés par Adolfo Gilly
Libres, sans contremaître et sans maître Francisco Pineda
Le dimanche 6 décembre de cette année, les détachements de l’Armée de Libération sont parties de San Ángel jusqu’à la Calzada de la Verónica, en direction de San Cosme, où ils doivent retrouver les troupes de la Division du Nord.
Dans
sa marche, la colonne du Sud s'est grossi d’autres contingents qui
étaient restés cantonnés à Tlalpan, Coyoacán et Churubusco.
Sans
contre-temps ils ont continué par Mixcoac, Tacubaya et traversent
Chapultepec pour arriver au point de rencontre.
À
cette hauteur, on anticipe la surprise que provoquera le défilé des
58 000 hommes du Sud et du Nord avec leurs armes, leurs cœurs et
leurs corps marqués par les récentes batailles.
Une
si extraordinaire parade militaire est rapportée avec enthousiasme
par la presse. Les avenues du centre, avec leur sol sablé pour le
passage des cavaleries, présentent une animation encore jamais vue
et les façades des maisons sont décorées de drapeaux. […]
Le
sombrero du général Zapata ressemble à une corbeille de fleurs et
de confettis. Derrière suit Eufemio (le frère d’Emiliano Zapata,
ndt) avec son État Major.
Dans
la colonne centrale défile, également en premier lieu, l’Armée
de Libération. Ce sont les forces des trois armes, l’infanterie
marchant à l’avant-garde. Les brigades divisées à leur tour en
bataillons formés en colonnes d’apparat, portent haut leurs
drapeaux et étendards. Lorsque l’infanterie Zapatiste défile,
bientôt, on peut voir deux porte-étendards. Une immense clameur se
fait entendre : Voilà la Vierge Indienne ! Guadalupe ou,
dans un manifeste en nahuatl de l’Armée de Libération,
Tonantzin : To-tlaltipac-nantzi, mithoa Patria, notre petite
mère la terre, se dit Patrie. Le défilé continue, grandiose et
ressurgissent les drapeaux empoignés par des générations
successives, mais qui maintenant ondoient pour les oubliés.
Derrière le contingent Zapatiste venait la Division du Nord, organisée selon le système ternaire.
Le
général Felipe Ángeles est aux commandes de cette colonne,
accompagné de son État Major.
En
avant de chaque bataillon d’infanterie marche une fanfare. Défile
ensuite l’artillerie de la Brigade Ángeles. Les yeux sans voix
voient passer 70 canons utilisés au cours des batailles de Paredón,
Torreón, San Pedro de las Colonias et Zacatecas.
Puis,
les voitures forgées et mécaniques, les membres de l’artillerie
et une section du service sanitaire. Le défilé prend fin avant 18h
du soir et bien des troupes reçoivent l’ordre de suspendre leur
marche, par manque de temps.
L’avant-garde de la colonne est arrivée au Palais National à 12h10.
L’avant-garde de la colonne est arrivée au Palais National à 12h10.
Les
cuivres jouent librement pendant que Villa et Zapata entrent pour
saluer le président provisoire. En sortant sur le balcon central du
Palais, ils reçoivent tous deux les salutations de la foule qui
emplit la place d’armes. Ils retirent leurs chapeaux devant la
multitude qui les acclame, demeurant ainsi jusqu’à ce que
l’agitation cesse.
Le
passage du général Ángeles provoque une nouvelle explosion
d’applaudissements. Un reporter avance que restera pour longtemps
dans les mémoires la marche des 58 000 rebelles qui parcourent ce
jour-là la grande ville bruissante.
Francisco Pineda Gómez, La révolution du sud – 1912-1914, Éditions Era, Mexique, 2005, pages 514-516.
Francisco Pineda Gómez, La révolution du sud – 1912-1914, Éditions Era, Mexique, 2005, pages 514-516.
XI)
La
pluie traverse la couverture de notre cabane et la paille sur
laquelle nous couchons est toute mouillée. Dans la journée nous
faisons des corvées de fil de fer, de cartouches et de vivres. La
cuisine se fait par escouades, dans les ustensiles de campement, à 5
ou 600 m de nos tranchées-abris.
XII)
Journal
du Rémois Paul Hess (extraits)
« Beau
temps et dès le matin, chasse à l’aéroplane qui dure toute la
journée. Vers 9h, étant dans la rue du Barbâtre, j’entends les
détonations des pièces tirant des shrapnells, les petits flocons de
fumée blanche poursuivent un aéro qui file dans la direction de
l'ouest. Quelques instants après, alors que je passe rue de
l'Université, le ronflement d'un moteur me fait lever la tête et
j’aperçois un biplan, au moment où d'autres projectiles sont
dirigés sur lui. De la rue Lesage, je vois encore un aéroplane
cherchant à échapper à de nombreuses explosions produisant des
flocons noirs, et, de la place Saint-Thomas, je puis remarquer la
précision du tir contre un quatrième aéro qui a la chance de
pouvoir s'éloigner de la ligne formée par les nuages de fumée qui
le suivent ou le précédent immédiatement. Enfin, l'après-midi,
les mêmes scènes, visibles encore de différents endroits, se
reproduisent jusqu'au soir.
-
Dans Le courrier de ce jour, on lit :
Le
bombardement (83e jour de siège)
Nous
ne pouvons relater en détail les ravages du bombardement
d'avant-hier, non plus que le nombre et les noms des victimes.
C'est
donc à titre de simple renseignement et dans le but d'établir un
point de repère pour l'histoire, qui retracera plus tard les pages
de ce siège douloureux, que nous mentionnons cette vive et
meurtrière canonnade qui a surtout atteint le (censuré)
Paul
Hess évoque ensuite le passage de plusieurs avions biplan qui sont
canardés par l’artillerie Française.
Il
cite « le Courrier »qui parle des bombardements de
l’avant veille mais qui ne peut relater dans le détail les ravages
causés, ni le nombre et les noms des victimes.
On
apprend que M.Louis Duny, conseiller municipal de Bétheny, demeuré
seul jusqu’à ce jour pour s’occuper des intérêts de la commune
informe les habitants du Grand et du Petit Bétheny qu’en raison de
l’arrêté du préfet qui désigne comme délégués provisoires MM
Marcelet Elisée, Rousseaux et Savin il a le grand regret de ne
pouvoir continuer les fonctions qu’il a assumées avec dévouement
(…) »
XIII)
Le
bombardement de Varennes-en-Argonne Bar-le-Duc, le 6 décembre 1914
Si
vous saviez quel désastre à Varennes et partout quelle ruine !
Tout
ce que je puis vous dire c’est que nous sommes bien malheureux.
Vous êtes partis le mercredi et les Prussiens sont arrivés le jeudi
à 20h.
Quelle
journée déjà ! Ils ont bombardé Varennes ce même jour de
midi à 19h sans arrêt.
Dans
les maisons où il y a quelqu’un ils viennent deux par deux, avec
une bougie à la main, demander du pain, du vin, du tabac, ils sont
bien polis. Pendant 5 ou 6 jours il est passé nuit et jour des
Prussiens.
Ce
même jour ils ont bombardé, le feu a détruit votre rue jusqu’à
notre maison , ce sont eux qui l’ont éteint à notre toiture, le
feu a pris chez Madame Chanzy à 15h par un obus incendiaire des
Prussiens. Ils sont contents de voir le feu, ils sont arrivés en
chantant, hurlant dans les rues au son du tambour et du clairon. Ce
que c’est triste !
Votre
maison a brûlé après celle de Madame Chanzy. Jusque chez nous il
ne reste rien, ensuite ils ont logé 8 jours à Varennes. Dans les
maisons où il n’y a personne, avec une hache, couteau ou autre
outil à la main, ils brisent les carreaux et les portes fermées...
Nous étions mortes de frayeur.
Tiré
du Le Bulletin Meusien du 24 décembre 1914
http://argonne1418.com/2010/12/21/temoignage-le-bombardement-de-varennes-1914/
20
hommes du 141 ème RI condamnés à mort
IX)
Dans
l’ouvrage de François Roth:
Saint-Nicolas
vient, plus pauvre sans doute, mais il vient. L’épargne de bon
nombre de Liégeois n’est pas épuisée. (…) Mais il n’en est
pas de même pour tous. On comptait en effet, à cette époque, à
Liège, environ 15.000 familles secourues par des œuvres d’entraide
et, malgré cela, on rencontre encore de nombreux mendiants. (…)
X)
Journal
de marche du 36e Ri dans le Pays Rémois
18h,
obus de 105 millimètres et de 88 sur la Verrerie. Pas d’accident...
À
la même heure relève : Le 2e bataillon vient à la Verrerie Le 3e
bataillon va cantonner à Courcelles.
21h30
quelques obus de 88 sur la Verrerie, aucun mal. Nos patrouilles ont
découvert un poste d’écoute ennemi. On tentera de l'enlever la
nuit prochaine
XI)
Guillaume
Apollinaire s’engage dans le 38e régiment de Nîmes. Dès ce jour,
le poète se met à écrire des lettres et des poèmes adressés
d’abord à Lou, puis à sa marraine de guerre à ses amis, restés
à l'arrière... le poète donne sa vision hallucinée d’une guerre
atroce.
Lu
dans Le Moniteur en date du 6 décembre 1914
France.
-Sensibles
progrès de nos troupes au nord de la Lys, vers Langemarck et
Poesele. Nous détruisons plusieurs ouvrages allemands de campagne,
près de Reims, et repoussons plusieurs contre-attaques en Argonne.
Des
aviateurs français ont bombardé la gare de Fribourg-en-Brisgau
(grand duché de Bade) et détruit une partie de la voie ferrée. Ils
ont échappé heureusement à la fusillade. Les officiers Allemands
annoncent, en Flandre, à leurs hommes, qu’ils vont faire une
suprême tentative sur l’User.
De
nouveaux combats acharnés se livrent entre les Allemands et les
Russes autour de Lovixz, Lodz et Pétrokof.
2
crises ministérielles ont éclaté: L'une à Lisbonne, l’autre à
Nisch, où M.Pachitch va reconstituer son cabinet.
M.de
Bulow, l’ancien chancelier Allemand, est nommé ambassadeur
temporaire à Rome, en remplacement de M. de Flotow, que l’on
dit malade. La presse de la péninsule accueille froidement cette
désignation qu’elle qualifie d’acte de pression.
La
chambre Italiennes approuve par 41 voix contre 49 les déclarations
de M.Salandra, relatives à l’action extérieure du gouvernement.
Le débat a été beaucoup plus court que prévu.
Les
Parisiens, alors que les fêtes de fin d’année arrivent, ont
besoin de se changer les idées, voici un article écrit par Alfred
Capas, de l’Académie Française, dans le Figaro où il justifie ce
besoin de sortir et cette soif de culture. « L'animation de Paris :
A quels sentiments a obéi hier ce public immense qui s'est précipité
au Théâtre-Français, à l'Opéra-Comique, à la Matinée nationale
de la Sorbonne ?
Et
puis cette foule qui circule sur les boulevards, aux Champs-Élysées,
dans un ordre, une quiétude étonnantes, qui ne crie point, qui ne
se bouscule pas et qui, de temps à autre, regarde indifféremment
si, au ciel, il n'apparaisse pas quelque Taube ?
Besoin
invincible de distraction, même dans les plus tragiques
circonstances, ce besoin de l'humaine nature que Pascal a noté dans
une pensée immortelle ?
Peut-être,
mais il y a mieux encore. Je n'ai remarqué dans cet empressement des
Parisiens à aller entendre Horace, le Chant du Départ, les belles
mélodies de Gabriel Fauré, rien de théâtral ni de frivole.
Que
nous adorions le théâtre, certes. C'est une affaire bien entendue,
et au premier prétexte plausible nous y courons. Aujourd'hui,
cependant, le seul goût du théâtre ne suffit pas à expliquer une
telle affluence à la Sorbonne ou aux Français.
Il
faut y voir encore la démarche naturelle d'un grand peuple en pleine
santé, en pleine force, d'un grand peuple qui se dépense partout,
sous toutes les formes, qui se sent un foyer brûlant, et qui est
emporté par une puissante animation.
Quand
les Allemands étaient aux portes de Paris, il s'est montré aussi
complètement « lui-même » qu'aujourd'hui. Il n'a pas abdiqué une
seconde sa personnalité et la possession de soi. Concentré
davantage et comme ramassé, il attendait. Maintenant l'esprit libre,
la confiance retrouvée, l'avenir ouvert devant lui, il se déploie
et s'épanouit.
Mais
c'est toujours le Paris souverain, le Paris héroïque et souriant.
Ne pourrait-il pas prendre, pour se définir, le magnifique mot de
Shakespeare : « Le danger et moi sommes deux lions nés le
même jour, mais je suis l'aîné. » ?
Sur
le plan militaire, en Champagne, l’artillerie lourde Française,
très active, a contrebattu, avec succès, les batteries de
l'adversaire.
Dans
l'Argonne, la guerre de sape se poursuit. Les Français continuent à
progresser lentement, repoussant toutes les attaques de l'ennemi.
Légère
progression également dans la région sud-est de Varennes,
l'artillerie Allemande a été réduite au silence.
Les
aviateurs français ont lancé des bombes sur les hangars d'aviation
de Fribourg-en-Brisgau.
En
Belgique, non loin de la maison du passeur, dont la prise a été
signalée hier, l’artillerie lourde Belge a écrasé un fortin
allemand. L'ennemi a vainement tenté de nous reprendre Weidëndreft.
L'armée
Allemande ayant reculé depuis quelques jours à Gumbinnen, à
Angerbourg et sur la ligne fortifiée des lacs de Mazurie, a occupé
des positions parfaitement fortifiées en temps de paix et a ouvert
un feu extrêmement intense pour entraver l'offensive des troupes
Russes.
Sur
le front Thorn-Cracovie, la bataille bat son plein. Des forces
considérables Allemandes attaquent énergiquement dans 3 directions
Ilof, Lowitch et Petrokof.
Sur
le front Tschenstokhoyo-Cracovie, un duel d'artillerie très intense
continue. Les troupes Russes repoussent les Allemands qui ont tenté
de prendre l'offensive.
Sur
le front de Galicie, les Russes continuent à déloger les
Autrichiens de leurs positions fortifiées.
L’avance
des troupes Russes sur Cracovie est énergiquement poursuivie, malgré
une résistance désespérée des Allemands, qui, redoutent un
envahissement des plaines Hongroises.
XIII)
Le
journal le Figaro publie un article sur l’occupation Allemande à
Lille, en voici quelques extraits.
«
A Lille. La population n'a pas été maltraitée. Les officiers se
sont installés dans les plus belles maisons, surtout boulevard de la
Liberté, boulevard Vauban, boulevard Carnot. Là où les domestiques
sont restés, ils se font servir par eux. Dans les maisons qui sont
fermées, ils ont enfoncé les portes et dévalisé les caves.(…)
Les
Allemands qui sont à Lille sont surtout des Bavarois. Ils défilent
chaque jour pendant près de 3 heures dans les rues, souvent musique
en tête et au pas de parade. Aussitôt après le bombardement, ils
ont été pendant quelques jours jusqu'à 120 000 à loger à Lille.
(…)
L'éclairage
de la ville est réduit à sa plus simple expression. (…)
Boulevard
de la Liberté, les Allemands ont fait des branchements sur les
installations des maisons particulières pour éclairer les voies
publiques.
Il
est interdit d'éclairer la nuit les maisons particulières, sauf,
celles naturellement, où habitent les officiers...
Rue
Nationale, il n'y a plus de gaz.
On
ne peut prendre de l'eau qu'une demi-heure par jour, de 9h à 9h.30.
(…) Dès les premiers jours de l'occupation, les Allemands ont
invité les hommes valides à aller faire des tranchées, moyennant 2
fr. 25 par jour et la nourriture. 5 seulement se sont présentés.
Les
Allemands ont demandé une contribution de guerre de 5 000 000 qui ne
leur a pas été payée. Défense est donc faite par eux de continuer
à payer les allocations aux femmes des mobilisés.
Les
vivres sont devenus rares et chers. Certains même, les œufs et le
lait, font complètement défaut : Le beurre est à 8 francs le kilo.
Le sucre 1 fr. 50 le kilo, le sel 0 fr. 50, les pommes de terre 0 fr.
40. Il n'y a plus ni pétrole, ni tabac.
Il
n'y a eu à aucun moment d'épidémie à Lille. Ce qui a pu faire
croire à la fièvre typhoïde, c'est que, tandis que les Allemands
occupent Emmerin, le maire de Lille fait afficher, par précaution,
qu'il faut faire bouillir l'eau.
XIV)
Le
journal Le Temps nous indique « qu’une cantine-repos à la gare du
Nord est ouverte dans les sous-sols, sous les auspices de la
Croix-Rouge Anglaise. Cette cantine comporte un certain nombre de
lits de repos et plusieurs lavabos d’une installation
perfectionnée. On y trouve du thé, du café, du lait et l'on y sert
des roastbeefs des sandwiches, des confitures.
Les
soldats Anglais qui passent par la gare du Nord viennent prendre là
quelques instants de repos. C'est ainsi qu'au cours de la journée
d’hier 420 soldats Anglais ont inauguré la cantine-repos de la
gare du Nord de Lille »
XV)
Courmelles.
J’ai
passé une partie de mon après-midi dans le poste d’observation
établi par les artilleurs sur le plateau du Mont de Belleu. On y
jouit, les yeux dans la lunette périscopique, d’un spectacle bien
attrayant : Là-bas, vers Juvigny, les Allemands vont et viennent,
leurs convois circulent sur des chemins boueux, un peloton de
cavaliers passe devant une ferme…
A
la petite gare de Juvigny c’est un va et vient continuel de
voitures qui vont au ravitaillement…
Devant
ce mur monte une fumée légère : Est-ce une cuisine établie là
?... Auprès de ces 4 peupliers se trouve la batterie qui depuis près
de 3 mois harcèle Soissons de ses obus…
Ainsi,
de l’autre côté de la rivière, la vie s’écoule semblable à
la nôtre… Des troupiers « qui commencent à en avoir assez »
vivent sous terre. Je vois, sur ce plateau où les betteraves
pourrissent sur place, leur réseau de fil de fer et leurs tranchées
où rien ne bouge… J’aperçois les toits de Terny qui se
découpent sur l’horizon du Laonnais… Là de paisibles Français
vivent sous le régime du talon de botte.
Leurs
légumes, leurs volailles, leurs lits même ne leur appartiennent
plus… Mais c’est devenu une habitude… voici 4 mois bientôt que
des hommes vêtus de drap gris, mâchant dans leur barbe blondasse un
langage inconnu, sont venus s’installer dans ces foyers de France…
On s’y habitue… On finit par se comprendre… Et la haine qu’on
leur porte est en raison du nombre de poules qu’ils ont volées.
Croyez-vous
que les habitants de Courmelles haïssent moins les Marocains et les
« méridionaux » qui ont dévalisé les poulaillers et les vergers
du village ?...
A
Courmelles, parlez-leur des Allemands : « A la bonne heure, ceux-là
ne nous ont pris que quelques pommes, quelques grappes de raisin… »
Ils ont pris aussi M. le Curé, mais cela ça s’oublie, ça se
pardonne… tandis qu’une poule !...
Ah
! le patriotisme des ruraux !...
XVI)
Cuinchy
(Pas-de-Calais). Matinée et après midi moins calme qu’à
l’ordinaire. Fusillade individuelle et canonnade plus vives en
particulier à la tombée de la nuit. Arrivée à 10h du Capitaine
Gouzien du 7e btn d’infanterie coloniale et du sous-lieutenant
Frazer de Villars venant également du 7e btn d’infanterie
coloniale, tous deux affectés au 256e.
Le
sous-lieutenant Lombard est mort des suites de sa blessure après
opération du trépan à l’ambulance divisionnaire. La relève se
fait sans incident. À 20h, un obus de 75 (ndlr en référence au
canon) tombe sur nos travailleurs du Butoir, tue un homme et en
blesse 5.
XVII
Guglielmo
Ferrero, l'historien Italien toujours si bien reçu à Paris,
collaborateur du Figaro, met doucement, poliment, ses lecteurs
Français en garde contre les illusions. L'esprit irrédentiste est
bruyant en Italie, dit-il. Il n'est pas profond. En réalité,
la passion du grand public est détournée depuis longtemps de Trente
et de Trieste.
C'est
l'inévitable effet de l'alliance avec l'Autriche. Est-ce à dire que
la Tunisie tenterait davantage les Italiens ?
Le
discours de Salandra à Montecitorio indique surtout que l'Italie
n'est pas prête au point de vue militaire. Qu'a cherché Giolitti
qui reste dictateur occulte hors du ministère, en apportant ses
révélations sur la demande que le gouvernement Autrichien lui a
faite, en août 1913, de faire la guerre à la Serbie ?
Embarrasser
les alliés Austro-allemands en prouvant leur préméditation ?
Disculper l'Italie du reproche de trahison vis-à-vis de ses alliés
?
Il
est assez probable qu'en justifiant la neutralité Italienne
Giolitti, par un tour de souple diplomatie, a voulu insinuer que la
Triplice, qui a duré après le refus de 1913, durera encore après
1914.
La
mission dont le prince de Bulow vient d'être chargé à la place de
M. de Flotow, regardé comme insuffisant, ferait croire que
l'Allemagne ne considère pas encore l'Italie comme irrémédiablement
perdue. D'autre part, on m’annonce de Londres que le Foreign Office
est convaincu d'une prochaine entrée en action de l'Italie aux côtés
de la Triple-Entente.
Ces
renseignements contradictoires seraient peut-être propres à faire
penser que l'Italie se tient habilement sur la corde raide et donne
des coups de balancier tantôt du côté de Londres et tantôt
du côté de Berlin. A ce jeu, la diplomatie Italienne excelle. Qui
sait si elle n'y gagnera pas quelque chose sans coup férir -
le Trentin par exemple, qui a fait l'objet de tant de négociations
avec l'Allemagne et l'Autriche depuis 2 ans.
On
dit beaucoup, on dit beaucoup trop que, de notre côté, nous
achèterions le concours d'un million de Japonais contre les
Allemands par la cession de l'Indo-Chine. « Lâchons l'Asie,
gardons l'Afrique », écrivait naguère Onésime Reclus.
Des
diplomates de café vont répétant que nous n'aurions jamais perdu
plus utilement une colonie. Des publicistes comme Hervé impriment la
même chose. Ce n'est pas perdu pour le sens politique des Japonais.
On a l'impression d'une grave faute commise par la presse et d'une
combinaison manquée...
...Le
communiqué de « la maison du passeur » restera un des
plus fameux de la guerre - avec celui »"de la Somme aux
Vosges ».
Aujourd'hui
l'état-major général informe le public que, sur le bord de l'Yser,
une maison de passeur a été prise à l'ennemi... En elle-même,
l'opération a été héroïque.
Mais
que 3 millions d'hommes, au moins, se battent, que d'immenses États
se heurtent pour que ce résultat soit obtenu, voilà qui peint la
phase de la guerre où nous sommes.
XVIII)
L'offensive
Allemande en Pologne Russe est arrêtée devant Varsovie le 6
décembre 1914.
Lodz
est la troisième plus grande ville de Pologne et également le chef
lieu de la voïvodie de Lodz.
Les
Allemands ont eu Lodz pendant la bataille de Lodz qui a commencé le
11 novembre 1914 et qui s'est terminée le 6 décembre 1914. Elle
oppose la IXe armée de l'Empire Allemand aux Ière, IIe et Ve armées
de l'Empire
XIX)
Liège,
square Notger et gare du palais en 1914
Ce
qui suit épingle, dans les grandes lignes, quelques points
concernant la vie sociale et populaire à Liège de septembre à
décembre 1914. Sur base du remarquable ouvrage de Jules De
Thier et Olympe Gilbart, « Liège pendant la grande guerre »
-
Décembre. Le mois de la Saint-Nicolas, de la Noël, des dîners et
des fêtes, l’époque où les théâtres sont plus fréquentés, la
période où le luxe des villes s’étale dans son plus bel éclat,
décembre est bien morne à Liège. Aucun théâtre, aucun cinéma,
aucun music-hall n’a ouvert ses portes. (…)
Dans
les restaurants, les consommateurs sont rares, on n’y rencontre
guère que des militaires.. (… )
On
évite le plus possible le contact avec les envahisseurs, on veut les
ignorer. Les Allemands tentent par mille moyens de nous amadouer, ils
se heurtent sans cesse à une réserve hermétique. (…)
Décembre
1914 - La Vie en Lorraine (1/3) - blamont.info
www.blamont.info/textes871.html
La
Vie en Lorraine René Mercier Edition de "l'Est républicain"
(Nancy) Date d'édition : 1914-1915. La Grande Guerre LA VIE EN
LORRAINE DECEMBRE 1914
Mexico,
6 décembre 1914 | Le Serpent à Plumes
www.le-serpent-a-plumes.antifa-net.fr/mexico-6-decembre-1914/
9
déc. 2014 - source. Traduction de l'article paru dans La Jornada, le
6 décembre 2014. Je propose une traduction de cet article car
au-delà des détails ...
(Diaporama)
124/Journal de la grande guerre/ le 6 ...
reims1418.wordpress.com/.../diaporama-124journal-de-la-grande-guerre...
6
déc. 2014 - Images vues dans le Moniteur du dimanche 6 décembre
1914. Un lieutenant allemand tué dans l'arbre d'où il tirait sur
nos officiers (Photo Le ...
6
Décembre 1914 ... Le communiqué de "la maison du ...
lafautearousseau.hautetfort.com/.../11/.../6-decembre-1914-5491783.htm...
6
déc. 2014 - Guglielmo Ferrero*, l'historien italien toujours si bien
reçu à Paris, collaborateur du Figaro, met doucement, poliment, ses
lecteurs français en ...
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