27
NOVEMBRE 1914
I)
Cuinchy.
L’artillerie Allemande profite sans doute de la pureté du ciel
pour arroser notre secteur. Le Génie décide dans la soirée de
mettre à feu ses mines à 20h30 après avoir fait un simulacre
d’attaque. Le résultat est navrant : les mines ont sauté l’une
à 5 m, l’autre à 10 m en deçà des tranchées allemandes et ont
eu le déplorable résultat de provoquer un éboulement du sol qui
masque maintenant à nos soldats les tranchées ennemies.
Tué
: Lambert Pierre soldat 18e Cie. Blessés : Gelin François et
Linozet Louis, soldats à la 20e Cie.
Extrait
du Journal de Marches et opérations issu du site internet
II)
Blanchard,
Jean (1878-1914)
Il
est né le 30 septembre 1879 à Ambierle (Loire) dans une famille de
cultivateurs. Marié, sans enfant, il est mobilisé en 1914 au 104e
RIT à Lyon, puis appelé au 298e RI parmi les renforts après les
hécatombes de l’été. Il reçoit son « baptême du feu »
le 1er octobre (fusillade, canonnade), mais il écrit encore le 22
novembre qu’il n’a pas eu l’occasion de combattre et qu’il
n’a « encore point vu d’Allemands ». L’activité
consiste principalement à améliorer les tranchées et les boyaux du
côté de Vingré (Aisne) et à les rapprocher de l’ennemi afin de
lancer des attaques. Le premier accrochage a lieu le 27 novembre.
Accusés « d’abandon de poste en présence de l’ennemi »,
6 hommes, dont Jean Blanchard, sont condamnés à mort par un conseil
de guerre expéditif, le 3 décembre, et fusillés le lendemain
matin. Le jugement sera cassé le 29 janvier 1921. Un monument
commémoratif sera érigé à Vingré le 5 avril 1925. La famille de
Jean Blanchard a conservé 24 lettres ou cartes postales adressées à
sa femme, un carnet où sont portées des notes laconiques, et la
trace des démarches faites pour la réhabilitation. Le livre publié
en 2006 par l’association Soissonnais 14-18 reproduit ces documents
et les met en perspective avec le JMO du 298e. Cette juxtaposition du
texte du JMO, de la page de carnet et des lettres de Jean Blanchard
prend une valeur particulière au moment du drame.
Jusque
là, la correspondance est clairement présentée comme une
conversation :
« comme
hier, je viens un peu causer avec toi et te dire comment je passe mon
temps », ou encore :
« quand
je t’écris il me semble que je suis plus près de toi ».
Il
montre son intérêt pour « le pays », demandant si les
raisins mûrissent bien, notant que poires et pêches qu’il peut
goûter « ne sont pas si bonnes que celles du pays »,
remerciant pour l’envoi de « cabrions » (fromages de
chèvre), s’apitoyant sur les morts du village :
« Tous
ces pauvres morts, c’est bien malheureux pour les familles et déjà
beaucoup pour le pays, si au moins c’était fini, mais il en
restera bien d’autres encore. »
Au
298e, ils sont 4 bons camarades d’Ambierle, mais l’un d’eux est
tué le 12 novembre en travaillant à creuser une tranchée. L’ami
le plus proche est Francisque Durantet. Ils font équipe :
« lui
pioche, et moi je pelle derrière ». Au village, Michelle
Blanchard aide Claudine Durantet à rédiger son courrier.
Catholique,
Jean Blanchard évoque très souvent son rapport à Dieu. Les
épreuves de la guerre sont perçues comme des « sacrifices »,
d’une part, il faut s’y soumettre car c’est la volonté de
Dieu, et d’autre part, ils vaudront des « mérites ».
Cette dimension d’échange est sensible aussi dans la promesse
qu’il fait à plusieurs reprises, s’il s’en tire, d’accomplir
des pèlerinages à Notre-Dame de Fourvière et à Lourdes.
Le
27 novembre 1914, Jean Blanchard note sur son carnet :
« À
la nuit, sitôt la soupe mangée, on crie sauvez-vous. Les Allemands
sont rentrés, ont fait 9 prisonniers à la 1ère section et arrivent
dans notre tranchée. On se sauve par le boyau jusqu’à la ligne de
mitrailleuses, puis on remonte à notre tranchée et on les chasse. »
« À
16h l’artillerie Allemande démolit une partie des tranchées de la
Maison détruite, la ½ section qui l’occupe est obligée de se
retirer dans les boyaux. Après le bombardement, lorsqu’elle veut
retourner dans la tranchée, elle la trouve occupée par la
patrouille Allemande qu’elle déloge immédiatement et peut
reprendre ses emplacements. »
Entre
cette date et le 3 décembre, rien sur cet épisode qui semble
insignifiant puisque la position Française a été rétablie, on
continue à améliorer le système de défense. Mais le 3 décembre,
le JMO fait mention du conseil de guerre et des 6 condamnations à
mort. Le soir, à 11h30, Jean Blanchard écrit à ses beaux-parents
afin de leur demander de transmettre à Michelle une lettre
pathétique et désespérée :
« Le
1er décembre au matin, on nous a fait déposer sur ce qui s’est
passé et quand j’ai vu l’accusation qui est portée contre nous
et dont personne ne pouvait se douter, j’ai pleuré une partie de
la journée et n’ai pas eu la force de t’écrire le lendemain.
[…] Ce qui me fait le plus souffrir de tout, c’est le déshonneur
pour toi, pour nos parents et nos familles, mais crois-le bien, ma
chère bien-aimée, sur notre amour, je ne crois pas avoir mérité
ce châtiment, pas plus que mes malheureux camarades qui sont avec
moi. »
On
prouvera que le lieutenant Paulaud, complètement dépassé, a donné
l’ordre de repli, qu’il a noirci l’attitude de ses hommes pour
se sauver lui-même ou, dira le général Linder, « pour
abonder dans les vues de ses chefs qu’il présume vouloir une
répression rigoureuse » (cité dans l’avant-propos de Denis
Rolland)...
De
fait, l’épisode du 27 novembre a été précédé des échecs du
génie à faire sauter les barbelés Allemands, du refus de sortir de
certaines unités, et le commandement estime qu’il faut des
exemples pour reprendre en main les troupes.
Le
témoignage d’un autre soldat du 298e sur l’exécution conclut
que « l’exemple » a conduit plutôt à « un
découragement assez fort » (cité p. 121 du livre qui donne de
nombreux éléments sur les suites de l’affaire de Vingré et
l’action tenace de Soissonnais 14-18 pour en conserver la mémoire).
Et
ajoutons encore ceci : Les lettres adressées par Jean Blanchard
à son épouse, comme bien d’autres témoignages cités dans le
présent dictionnaire, vont à l’encontre de la théorie de la
« brutalisation » (au sens de « devenir brute »)
des combattants. On a l’impression, au contraire, que la guerre et
la séparation sont souvent l’occasion d’une redécouverte de
l’amour et de l’affection.
III)
Courmelles :
Comment
dire la monotonie de ces jours de guerre durant lesquels il se tire à
intervalles éloignés un coup de canon par-ci, un coup de canon
par-là, juste de quoi effrayer les corbeaux ?
Nos
troupiers creusent, creusent. Le plateau de l’arbre de Bourges
devient une cité dédaléenne. Les kilomètres de fils de fer
s’ajoutent aux kilomètres de fil de fer. De temps à autre sur la
route boueuse passe un convoi de petites voitures Marocaines attelées
de mules et conduites par une couverture coiffée d’un turban…
Sur la colline, en face, il est probable que la journée se passe, au
fil des minutes semblablement monotones…
Et
nous attendons que la victoire Russe en Pologne se précise…
-22h
…et
dans cette idée de monotonie et de piétinement je me suis endormi
quand, soudain, toute la maison tremble sous le bruit du canon…
Quelques coups violents déchirent l’air, et puis cet air semble
éclater en mille petits morceaux : Une fusillade et une
mitraillerie aussi violentes que subites crépitent comme à deux pas
de nous… Je me lève, aux appels des braves gens chez qui je loge…
Je descends dans la rue… Le commandant est à sa fenêtre criant :
« Alerte ! Alerte !…» Sous le clair de la lune,
des troupiers courent en tous sens, leurs baïonnettes battent leurs
jambes, les grains de riz et les haricots sautent dans les bouthéons…
Les ordonnances passent, chargés de la cantine de leurs officiers…
Les femmes du pays sont groupées, silencieuses, inquiètes, sur la
petite place centrale du village… Les éclairs du canon illuminent
le ciel… Le pan pan pan pan pan pan des mitrailleuses tape sec dans
l’air très pur et très calme… On s’interroge :
« Qu’est-ce
qui se passe ?… Où est-ce ? Du côté de Pommiers…
C’est une relève… Ne croyez-vous pas que c’est une attaque
soudaine de l’ennemi ?… Mais non, nos canons ont tiré les
premiers… »
Et
tout ce beau désordre sous la lune dure une demi-heure… La
fusillade s’atténue… Les mitrailleuses se taisent… Les coups
de canon s’espacent…
Et
nous prenons pour la nuit les cantonnements d’alerte. […]
IV)
La
colère d’un père face au traitement par l’armée et l’État
des Poilus :
Monsieur
Théron, avocat à Alger, outré des circonstances dans
lesquelles son fils trouve la mort, envoie la lettre suivante au
ministre de l’Intérieur :
J’ai
l’honneur de vous adresser ci-joint copie du rapport médical
dressé par M. Lichy de l’ambulance n° 9 du 15e corps
d’armée duquel il résulte que mon fils sous-lieutenant au
111e de ligne blessé lors de son transport à la dite
ambulance n’a ni mangé ni bu depuis 3 jours et qu’il est
tellement déprimé par la fatigue et les privations endurées qu’il
a été impossible de le remonter malgré tous les soins donnés
alors que sa blessure ne mettait nullement sa vie en danger.
Voilà ce que l’on fait de nos enfants, qu’ils soient tués par l’ennemi soit, mais qu’ils meurent de faim et de soif près d’une grande ville comme Bar-le-Duc, non jamais ! Dans ces conditions, je ne crois pas être exigeant en demandant que le corps de mon enfant soit transporté à Alger aux frais de l’État, bien faible compensation en raison de ce que c’était mon seul fils et qu’il venait à mon aide en sa qualité de magistrat.
Voilà ce que l’on fait de nos enfants, qu’ils soient tués par l’ennemi soit, mais qu’ils meurent de faim et de soif près d’une grande ville comme Bar-le-Duc, non jamais ! Dans ces conditions, je ne crois pas être exigeant en demandant que le corps de mon enfant soit transporté à Alger aux frais de l’État, bien faible compensation en raison de ce que c’était mon seul fils et qu’il venait à mon aide en sa qualité de magistrat.
V)
Lu
dans « Le Miroir » en date du vendredi 27 novembre
1914 (N° du dimanche 13 décembre 1914)
France.-
Peu
de faits sur notre immense champ de bataille.
Légers
progrès de nos lignes dans le Nord.
Échec
d’une attaque ennemie à Missy, sur l’Aisne
Avance
Française à l’ouest de Souain.
Les
opérations sont arrêtées par la neige dans les Vosges.
Les
pertes Allemandes totales sont évaluées maintenant à 1,5 million
d’unités. En y adjoignant celle de l’Autriche-Hongrie, on
atteint le total formidable de 2, 5 millions.
Les
Allemands se fortifient au nord du canal de Kiel, craignant un
débarquement sur les côtes du Slevsvig.
Aviation,
Un
Taube a été capturé près de Saint-Omer.
Marine.
Le
cuirassé Anglais Bulwark a été détruit par une explosion dans le
port de Sheerness. Il déplaçait 15.000 tonnes et comptait 800
hommes d’équipage sur lesquels 13 seulement ont été sauvés.
Chili.
Le
Chili a envoyé 3 torpilleurs aux îles Juan-Fernandez pour
surveiller les bâtiments de guerre Allemands, qui, au mépris de la
neutralité, y a constitué des dépôts.
Le
27 novembre 1914
-3
attaques Allemandes successives contre le Four-de-Paris (en Argonne)
-Visite
du président Poincaré à Verdun.
-La
cathédrale d’Ypres est une nouvelle fois bombardée
VI)
Ma
compagnie quitte les tranchées de 1ère ligne et est remplacée par
la 7e compagnie. Nous revenons à 1 200 m en arrière dans des
abris où nous pouvons faire du feu jour et nuit. Je fais ma toilette
que je n’avais pas faite depuis 7 jours et je passe toute la
journée auprès du feu. Canonnade française. Il tombe de la neige.
A
4h, nous recevons l’ordre de monter nos sacs et à 8h nous quittons
les tranchées de Vauquois. Nous traversons la forêt de Hesse, nous
passons à Aubréville. Nous allons au repos à Clermont-en-Argonne
où nous arrivons à 14h. Ma compagnie est cantonnée à la Tuilerie,
sortie nord du pays. Il y a pas mal d’habitants encore dans le
village qui est plus d’à moitié démoli. Repos toute la soirée.
Nous touchons du vin.
Le
Grand quartier général Français s’installe à Chantilly. L’idée
est de l’y maintenir tant que les troupes seront contraintes à
subir une guerre de position. Le 3e bureau du GQG envisage une
attaque limitée de la Xe armée Française dans l’axe de Cambrai.
Pendant ce temps les troupes Allemandes relancent leur
offensive vers Ypres en envoyant plusieurs vagues d’assaut pour
tenter de submerger les lignes de défense alliées. Le même jour le
gouvernement de Guillaume II élève à la dignité de maréchal, le
général Hindenburg. Les Britanniques estiment que près de 90 % de
la marine commerciale Allemande ne peut plus remplir son rôle.
VII)
Le
général commandant la division du Maroc fait connaître aux
commandants d’unités qu’il les rend personnellement responsables
de l’exécution des prescriptions de la note n° 643 DM2. du 23
novembre (décision du 24 novembre) relative à l’abattage des
bois. Des canonniers de la 2e batterie du 4e groupe, ont été
surpris hier matin encore coupant des arbres dans la partie nord du
petit bois situé entre Verzenay et Mailly.
Division
du Maroc. – a la date du 26 novembre les troupes d’infanterie de
la division du Maroc comprennent :
1°
: 1re brigade (colonel Lavenir), régiment de légion (colonel Pein),
régiment de tirailleurs Algériens (lieutenant-colonel Daugan).
2°
: 243e régiment d’infanterie (lieutenant-colonel Quiquandon).
3°
: 273e régiment d’infanterie (lieutenant-colonel Herbelé).
4°
: 118e régiment territorial (lieutenant-colonel Nanta). Jusqu’à
nouvel ordre, les 243e 273e et 118e régiments ne seront pas
embrigadés.
Aux
termes du décret du 12 novembre 1914, pendant la durée de la
guerre, les sous-lieutenants et lieutenants de réserve qui ont
obtenu des grades dans les conditions visées à l’alinéa 5 de
l’art. 3 de la loi du 1er août 1913 et qui auront servi
effectivement comme tels aux armées pendant 2 mois pourront, sur
leur demande et sur la proposition de leurs chefs hiérarchiques,
être admis avec leur grade dans l’armée active sans conditions
d’âge ni de stage et sans être astreints à un examen
d’instruction générale et professionnelle. Ils prendront rang à
leur date de nomination ( dans l’armée active ) à la suite des
officiers du même grade.
Service
sanitaire. – A la date du 26 novembre, le service sanitaire de la
division du Maroc est réglé de la façon suivante : ambulance 12/11
à Verzenay : pour recevoir les blessés, les panser et les évacuer.
– Ambulance 10/9 à Louvois et ambulance 12/9 à Avenay : pour
recevoir les malades légers et les petits blessés. Tous les malades
et blessés graves sont évacués sur les hôpitaux d’Épernay.
Le
général commandant le secteur de Reims a encore rencontré hier des
conducteurs et des hommes isolés qui n’ont pas leur arme, malgré
les ordres donnés. Pour mettre fin à cette situation, la
gendarmerie sera dorénavant chargée de la surveillance des routes
en ce qui concerne la tenue.
Traitement
de la Légion d’honneur et de la médaille militaire. – MM. les
officiers et sous-officiers qui veulent toucher leur traitement de la
Légion d’honneur ou de la médaille militaire feront parvenir le
plus tôt possible, au bureau du colonel leur titre. Ce traitement
leur sera ensuite payé par le trésorier payeur aux armées à
Verzenay.
Les
4 maréchaux des logis du 19e chasseurs arrivés hier, sont affectés
: Billoré au 1er bataillon, Leroy au 2e, Mellière au 3e, Petit à
l’EM, ils seront placés en subsistance à la 1ère Cie. De leur
bataillon et Petit à la CHR. à la date du 27 courant.
Les
maréchaux-des-logis Delort, Detourbes et Cortot passent également
en subsistance à la 1ère Cie. de leur Bon. à la date du 27
courant.
Erratum
à l’ordre du régiment n° 28. – Lire : à la 11e Cie : Michel
M. au lieu de Mathieu M.
Le
lieutenant-colonel commandant le 118e territorial.
VIII
JMO/Rgt
:
« Matinée :
Installation dans les cantonnements et aménagement hygiénique
prescrit par la Division.
Après-midi :
12h30 à 14h, exercice de dressage de la section (attaque de
tranchées pourvues de réseaux de fils de fer) sur les terrains
d’exercice désignés par les chefs de bataillon. »
JMO/SS
:
« Exercices
d’instruction et aménagement du cantonnement.
Indisponibles = 34 »
Indisponibles = 34 »
IX)
Le
commandant Allemand Paul von Hindenburg émet une proclamation
triomphante des champs de bataille du Front de l'Est, en célébrant
la campagne de son armée contre les forces Russes dans la ville
Polonaise de Varsovie...
Le
1er Novembre, Hindenburg a été nommé commandant en chef de toutes
les troupes Allemandes sur le front de l'Est, son chef de cabinet est
Erich Ludendorff, qui l'a aidé à commander plusieurs victoires
antérieures contre les forces Russes en Prusse Orientale. La
nouvelle campagne, surnommé OberOst, a 2 objectifs : D'abord, ils
doivent monter une contre-attaque en Pologne tandis que leur
collègue, Erich von Falkenhayn, doit géré les forces Allemandes de
défense dans la région d'Ypres sur le front occidental.
Deuxièmement,
ils sont pour équilibrer le commandement Autrichien chancelante
dirigé par Conrad von Hotzendorff. Plus tôt, celui-ci a
audacieusement blâmé l'échec de son armée contre la Russie sur un
manque de soutien de l'Allemagne suffisante et exigé que 30
nouvelles divisions Allemandes lui soit envoyé à l'est, une notion
à laquelle Falkenhayn est fermement opposé.
La
campagne Allemande contre Varsovie, lancé au début de Novembre
1914, vise à attirer la main-d'œuvre de Russie et d'autres
ressources loin de leur assaut féroce contre l'armée du mal des
alliés de l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie.
En
cela, il est avéré couronné de succès. Les Allemands ont marqué
plusieurs victoires importantes, notamment à la ville voisine de
Lodz. Bien que l'assaut plus large a finalement échoué, laissant
Varsovie entre les mains des Russes, le kaiser récompense Hindenburg
par la promotion au rang de maréchal, le plus haut rang dans l'armée
Allemande.
Dans
sa déclaration du 27 Novembre, Hindenburg a exprimé sa satisfaction
avec les résultats de la campagne et, bien sûr, avec sa promotion.
« Je suis fier d'avoir atteint le grade le plus élevé à la tête
de ces troupes. Votre esprit combatif et la persévérance ont d'une
manière merveilleuse infligé les plus grandes pertes à l'ennemi.
Plus de 60 000 prisonniers, 150 canons et 200 mitrailleuses sont
tombés dans nos mains, mais l'ennemi n'est pas encore anéanti. Par
conséquent en avant avec Dieu, pour le Roi et la Patrie, jusqu'à ce
que les derniers Russes soient battus à nos pieds. Hourra !
X)
En
1914, Léo Bridoux, 33 ans, appelé comme nombre de Français à
combattre les Allemands, est responsable d’approvisionnement.
Il
est sergent et gère conducteurs, chevaux et voitures.
Du
4 août 1914 au 25 juin 1916, il tiendra un journal de route où il
retranscrit toutes les activités qu’il est amené à faire.
On
peut ainsi, à la lecture, suivre ses pérégrinations, commune par
commune, avec des allers-retours, des avancées et des reculades.
Ses
notes attestent de la vie très particulière en temps de guerre.
Extrait
:
«
Vendredi 27 novembre 1914 : lever à 9h du matin. Bombardement de
l’église Sainte-Clotilde : chevaux tués, 2 lieutenants blessés,
adjoint blessé, conducteurs sains et saufs.
Dans
la nuit, 24h : Brusque réveil. Une section de la 21e compagnie tuée
et enfouie sous les décombres : 21 morts…
C’est
un aperçu de ce qu’on peut lire sur ce carnet où sont relatées
deux années de guerre jour par jour. Le 25 juin 1916, Léo Bridoux
fait valoir sa charge de famille (4 enfants) et est mis en réserve.
Il décédera en 1965 à l’âge de 84 ans.
Claude
Sarrat (CLP)
Lettre
adressée par Emile Sédira, du 3e régiment de zouaves, à son ami
Pépin Ottavi le 19 novembre 1914 après la réception d’un colis
contenant des vêtements chauds.
« Tu
ne peux pas te faire une idée de ce que cet envoi est tombé à pic
! Le soir même nous avons eu un terrible froid, heureusement sans
eau ni neige et le thermomètre a certainement dû descendre à –2
ou –3 degrés ! Pense donc quand il faut monter la faction avec un
pareil froid ou coucher quelques heures dans des niches
creusées en terre et recouvertes de chaume !…
Le lendemain, le champ de bataille était tout blanc, c’est triste mais merveilleux. Les pierres ont sur elles une couche de glace de 1 à 2 cm d’épaisseur, si épaisse et si dense que le soleil qui brille ici de 8 heures à 16h a été impuissant à faire fondre. Le dégel a été dur et si ça n’avait été mes pieds que je réchauffais en courant dans la tranchée sur un espace de 2 mètres je n’aurais pas souffert du tout. »
Le lendemain, le champ de bataille était tout blanc, c’est triste mais merveilleux. Les pierres ont sur elles une couche de glace de 1 à 2 cm d’épaisseur, si épaisse et si dense que le soleil qui brille ici de 8 heures à 16h a été impuissant à faire fondre. Le dégel a été dur et si ça n’avait été mes pieds que je réchauffais en courant dans la tranchée sur un espace de 2 mètres je n’aurais pas souffert du tout. »
Fonds Correspondance de soldats (1914-1918) F delta 2125/2/8
Dans
une lettre datée du 27 novembre 1914, Émile Sédira évoque les
blessures causées par le froid intense.
« Pense il y a eu des nuits si froides, que nous avons évitées en partie, que ceux qui les ont subies à la file l’une de l’autre ont vu quelques uns des leurs évacués pour pieds gelés. Ces malheureux auront leurs pieds opérés, estropiés et bon nombre leurs jambes coupées par le chirurgien »
« Pense il y a eu des nuits si froides, que nous avons évitées en partie, que ceux qui les ont subies à la file l’une de l’autre ont vu quelques uns des leurs évacués pour pieds gelés. Ces malheureux auront leurs pieds opérés, estropiés et bon nombre leurs jambes coupées par le chirurgien »
Fonds Correspondance de soldats (1914-1918) F delta 2125/2/8
Dans
une lettre adressée à son ami Pépin Ottavi, le 27 novembre 1914,
Emile Sédira, du 3ème régiment de zouaves, évoque les difficultés
rencontrées pour venir à bout de ces parasites.
« D’autres ennemis nous guettent encore. Outre les puces que nous ne craignons pas beaucoup, les poux sont maintenant légion dans les cantonnements et c’est une lutte incessante contre ce parasite. Tous les 7 ou 8 jours, il faut ébouillanter ses vêtements avant de les laver et l’on travaille le plus souvent avec la perspective d’en avoir d’autres car bon nombre chez nous sont sales de nature et ne savent pas se défendre de la vermine ! »
« D’autres ennemis nous guettent encore. Outre les puces que nous ne craignons pas beaucoup, les poux sont maintenant légion dans les cantonnements et c’est une lutte incessante contre ce parasite. Tous les 7 ou 8 jours, il faut ébouillanter ses vêtements avant de les laver et l’on travaille le plus souvent avec la perspective d’en avoir d’autres car bon nombre chez nous sont sales de nature et ne savent pas se défendre de la vermine ! »
Fonds Correspondance de soldats (1914-1918) F delta 2125/2/08
Blanchard,
Jean (1878-1914) at Témoignages de 1914-1918
www.crid1418.org/temoins/2011/11/19/blanchard-jean-1878-1914/
19
nov. 2011 - Le 27 novembre 1914, Jean Blanchard note sur son carnet :
« À la nuit, ... fusillé pour l'exemple le 4 décembre 1914,
Soissonnais 14-18, 2006 ...
24
novembre 1914 | À la vie, à la guerre
www.alaviealaguerre.fr/24-novembre-1914/
Saint-Adresse.
Stéphane Peeters. Assis sur les marches de la porte de service,
l'énorme cuisinier fredonne un air populaire entre deux bouffées de
cigarette.
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05/12/14
25
– 27 novembre : Henri Moisy quitte les tranchées de ...
www.nrblog.fr/.../25-27-novembre-henri-moisy-quitte-les-tranchees-de-...
25
nov. 2014 - Le mercredi 25 novembre 1914 Ma compagnie quitte les
tranchées de 1ère ligne et est remplacée par la 7ème compagnie.
Nous revenons à ...
- Vendredi 27 novembre 1914 : bombardement aérien s
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