jeudi 20 novembre 2014

LA GRANDE GUERRE AU JOUR LE JOUR LE 9 NOVEMBRE 1914

 9 NOVEMBRE 1914

I)
Les engagements en Flandre, comme partout d'ailleurs, demeurent à l'avantage des alliés.
Sur l'Aisne, près de Vailly, nous avons reconquis tout le terrain précédemment cédé.
Dans l'Argonne et dans les Hauts-de-Meuse, les tentatives ennemies ont totalement échoué.
Les communiqués Anglais et Belges sont très réconfortants et le bulletin Belge spécialement annonce la retraite d'une partie des forces Allemandes dans la direction de Bruxelles.

En Arménie Turque, les forces Russes ont pris la position stratégique de Köprikeuy, près des sources de l'Euphrate et à 30 kilomètres seulement d'Erzeroum.

Les fusiliers marins Anglais ont débarqué à Fao, au débouché de Chatt-el-Arab, dans le golfe Persique, tandis que des contre-torpilleurs canonnent la côte d'Asie Mineure. L'offensive Turque tarde vraiment à se dessiner.

II)
Une personne qui a de nombreuses relations Européennes me dit :
« La lecture du Livre bleu, où le gouvernement de Sa Majesté Britannique a recueilli tous les éléments diplomatiques qui le concernent depuis la crise Austro-Serbe jusqu'à la déclaration de guerre à l'Allemagne, cette lecture pose à l'esprit tout sorte de doutes et de questions. On finit par se demander si cette guerre a été tant que cela voulue et provoquée par l'Allemagne toute seule.
Une chose dès l'abord évidente, c'est que cette fois la Russie est déterminée à aller jusqu'au bout, à ne pas se laisser intimider par l'Allemagne, à ne pas subir un affront pareil à celui de 1909, lorsqu'elle a reculé devant l'ultimatum Allemand porté par M. de Pourtalès à Petrograd.
Ensuite il est clair que le président Poincaré et M. Viviani, dangereusement novices en matière de politique extérieure, se sont laissé embobiner pendant leur voyage du mois de juillet en Russie.
En sorte que, dès les premières complications Austro-Serbes, la France et la Russie se présentent d'accord, résolues à la résistance et envisagent le risque de guerre.
Déjà en 1913, lorsque le grand-duc Nicolas, celui qui commande aujourd'hui les armées Russes, est venu à Paris, il a dit « Êtes-vous prêts ? C'est le moment. » J'en ai été informé de la meilleure source.
Et puis, à Nancy, le grand-duc et la grande-duchesse ne sont-ils pas allés jusqu'à la frontière pour apercevoir Metz ? Ne se sont-ils pas fait photographier de ce point de vue, par un symbole translucide où la Russie offrait la revanche à la France ?...
Dès le 24 juillet, en effet, Sir G. Buchanan, ambassadeur d'Angleterre en Russie, mande à son gouvernement qu'il a eu une conversation à l'ambassade de France, avec M. Sazonof et M. Paléologue, et que celui-ci lui a « donné à entendre que la France remplirait, si cela devenait nécessaire, toutes les obligations que lui impose son alliance avec la Russie, outre qu'elle secondera fortement la Russie dans toutes ses négociations diplomatiques ».
A la question de savoir si l'Angleterre se joindra à la Russie et à la France, Sir G. Buchanan répond dans le sens de ses instructions et conformément aux principes de la politique Anglaise, politique qui consiste à ne jamais engager l'Angleterre avec la Russie et la France à fond et sans conditions et à toujours conserver la liberté d'appréciation et d'action du Royaume-Uni.

Et son rapport ajoute :
« L'ambassadeur de France et M. Sazonof continuent tous deux à me presser pour une déclaration de solidarité complète du gouvernement de Sa Majesté avec les gouvernements Français et Russe, et j'ai, en conséquence, dit qu'il me semble possible que vous voudriez, peut-être, consentir à faire de fortes représentations aux deux gouvernements Allemand et Autrichien, faisant valoir auprès d'eux qu'une attaque sur la Serbie par l'Autriche mettrait en question la paix entière de l'Europe.
Peut-être pourriez-vous trouver moyen de leur dire qu'une telle action de la part de l'Autriche amènera probablement une intervention Russe qui impliquera la France et l'Allemagne, et qu'il sera difficile à la Grande-Bretagne de rester à l'écart si la guerre devenait générale.
M. Sazonof répond que, tôt ou tard, nous serions entraînés à la guerre si elle éclate : (nous (Anglais) aurions rendu la guerre plus probable si, dès le début, nous ne faisions pas cause commune avec son pays et avec la France... Il me semble, d'après le langage tenu par l'ambassadeur de France, que, même si nous déclinons de nous joindre à elle, la France et la Russie sont résolues à prendre fortement position.
Ainsi voilà qui est bien clair : la Russie, décidée à reprendre son rôle de protectrice des Slaves en Orient et à ne plus subir d'humiliation comme en 1909 (annexion de la Bosnie) et en 1913 (démonstration contre le Monténégro), la Russie s'est assuré le concours absolu de la France.
Comme il s'agit de résister à une nouvelle tentative de la politique d'intimidation pratiquée avec succès depuis si longtemps par l'Allemagne et l'Autriche, la Russie demande que l'Angleterre fasse connaître que la Triple-Entente tout entière sera unie.
Autrement l'Allemagne, ayant la certitude de se retrouver en face de la Russie et la France seules, ira jusqu'à la dernière extrémité, elle aussi, et ne reculera pas devant la guerre.

Alors, on commence à comprendre, on craint de commencer à comprendre que l'Angleterre a affiché à dessein ses intentions pacifiques, qu'elle a joué de la réputation pacifiste de ses libéraux et, derrière ce paravent, laissé l'Allemagne s'engager à fond, puis, quand l'Allemagne a été engagée de façon à ne plus pouvoir se dédire, l'Angleterre s'est présentée.
Elle aurait ainsi provoqué la guerre par une des plus profondes subtilités dont fasse mention l'histoire.
Même le caractère pacifiste du ministère radical a été savamment exploité et donné comme une garantie de neutralité par les éléments qui, dans le cabinet, ont organisé ce piège que l'Allemagne appelle un guet-apens.
Ce sont certainement Sir Edward Grey et Winston Churchill qui ont monté et mis en scène tout ce drame.
Le récit de Sir Edward Goschen (l'ambassadeur Anglais à Berlin), où la surprise, la déception, la rage de l'Empereur, du chancelier et de M. de Jagow, sont observées avec tant de sang-froid et peintes avec tant de talent, ce récit, sur lequel se ferme Le Livre bleu, permet de mesurer la profondeur de l'abîme dans lequel l'Allemagne officielle s'est sentie précipitée par la Perfide Albion. »
La lecture des documents diplomatiques donne avec force l'impression que les choses se sont bien passées de cette manière.
Ce n'est d'ailleurs pas une impression personnelle. M. de K...  a recueilli de la bouche d'un diplomate étranger que je ne puis nommer et qui voit beaucoup la reine Amélie de Portugal, une version très sensiblement pareille des événements.
Ce n'est pas seulement à Berlin que l'on attribue au gouvernement Britannique la pensée mère de ce vaste conflit.
Si j'ajoute que l'ambassadeur de Russie en France, le remuant et entreprenant Isvolski, déclare à tout venant que cette guerre est « sa guerre », il reste à conclure que le gouvernement Français a été manœuvré par ses alliés, et il n'a pas donné le moindre symptôme de l'action de son libre arbitre.

III)
Journal du Rémois Paul Hess (extraits)
Paul Hess évoque la réunion des employés municipaux qui tiennent à féliciter le maire pour la distinction (NDR: Légion d’honneur) que le gouvernement lui a décerné.
Le Dr Langlet précise qu’il a accepté « la décoration qui lui a été remise en tant que maire de la ville et qu’en cette qualité il en est fier, estimant ainsi que l’honneur doit s’en reporter sur ses collaborateurs et sur la vaillante population de Reims. »
Le Courrier rapporte la visite qu’a fait le cardinal Luçon à Clairmarais paroisse du Sacré Cœur et aux Trois Piliers.

IV)
Jours pas si tranquilles au Cavaliers de Courcy
Signe de la nervosité  qui gagne le secteur de la plaine de Courcy en cette fin d’année 1914, la journée du dimanche 8 au lundi 9 novembre 1914 est émaillée de plusieurs incidents.
En fin de journée, le soldat Hamon se distingue lors d’une patrouille sur les cavaliers (photo), le long du canal.
A l’approche d’une tranchée Allemande, note le colonel Bernard, commandant du 36e, dans un compte rendu, Hamon est « arrêté par les fils de fer au moment où il va se précipiter en avant avec le reste de la patrouille sur les Allemands endormis dans la tranchée. Il ouvre le feu, met hors de combat plusieurs Allemands, est lui même blessé à l’épaule.
La patrouille peut se retirer sans être inquiétée. » La suite sur le site  « Le 36e RI : des Normands dans la Grande Guerre »

V)
Le sergent Maginot blessé au cours d’une patrouille
Le 9 novembre 1914, André Maginot, au cours d’une patrouille effectuée dans le bois des Haies près de Maucourt, tombe dans une embuscade ennemie. Après une résistance de plus de 8 heures, la patrouille Maginot, appuyée par des unités du 365e Régiment d’Infanterie se replie.
Grièvement blessé à la jambe, il est évacué dans des conditions particulièrement éprouvantes par le caporal Boury et le soldat Robert sous un feu nourri.

VI)
5 jours après son arrivée au front, Hitler est promu caporal Gefreiter.
Il faut déjà suppléer les lourdes pertes dues aux combats.
Puis, du 9 novembre 1914 à la fin de la guerre, devenu estafette de régiment, son rôle sera de transporter des courriers entre les postes de commandement. On l’imagine ralliant le quartier général du bataillon au mépris du danger, les balles sifflant autour de sa tête. Lui-même écrit :
« J’ai littéralement risqué ma vie chaque jour et regardé la mort dans les yeux » En réalité, cette nouvelle responsabilité lui permet d’échapper aux tranchées des premières lignes dans lesquelles les soldats vont bientôt s’enterrer et depuis lesquelles ils mèneront leurs assauts.

En Belgique, ces tranchées sont souvent au niveau de la mer, voire au-dessous, et envahies en permanence par les eaux. Hitler est plus souvent « planqué » dans les quartiers généraux de Comines ou de Messines qu’en embuscade sur le champ de bataille.
Toutes les estafettes du régiment survivront à la guerre, ce qui explique que Hitler ne cherchera pas d’autre affectation.
VII)
Mort du champion cycliste Franck Henry
Il aurait pu être un champion, voire même un monument du cyclisme tricolore. Fauché par une grenade ou un obus le 9 novembre 1914, le Landernéen Franck Henry n’a pas vu ses 22 ans et compte parmi ces centaines de sportifs à qui on ne laissa ni le temps ni l’espoir de faire carrière.

VIII)
Stefan Zweig effrayé par un poème anti-germaniste
 Le 9 novembre 1914, dans la lettre numérotée 63, Stefan Zweig raconte à son ami Français l’effroi que lui a suscité la lecture d’un poème, fortement anti-germaniste, de son ami Belge Verhaeren sur les atrocités Allemandes en Belgique. « Très cher ami, je vous écris à un des moments les plus difficiles de ma vie », affirme Zweig, choqué par les mots de Verhaeren, « je ne l’ai jamais entendu prononcer une parole haineuse, ou s’emporter de façon brutale, une grande compréhension adoucissait même ses propres colères. Et à présent !! »...

IX)
Lu dans le Moniteur en date du lundi 9 novembre 1914
France.
L’offensive Française se manifeste sur tout le front du Nord. A Soissons, nous avons pris pied sur le plateau de Vrégny.

Posnanie.
Les Russes, après avoir chassé les Allemands bien au delà de la Wartha, ont pénétré dans la province Prussienne de Posnanie Ils sont arrivés jusqu’à la localité de Ploeschen, coupant le chemin de fer de Posen, à 80 kilomètres environ de cette grande place.
En même temps, leurs contingents progressent près de Stalüpenen et Lyck dans la province de la Prusse Orientale.
Cette double avance est le résultat des succès remportés par le grand-duc Nicolas, en Pologne et en Galicie, où 7 armées Austro-Allemandes ont été mises en échec.

La Serbie et la Grèce négocient très activement avec la Bulgarie afin de reconstituer la ligue Balkanique de 1912.
Cette restauration pourrait être très dangereuse pour la Turquie.

L’or et les vivres font de plus en plus défaut en Allemagne comme en Autriche, où joue la loi du maximum.
A Berlin, il est interdit de donner, dans les restaurants, du pain à discrétion aux consommateurs.
A Strasbourg, il est défendu de payer autrement qu’en billets.
En Autriche, le chômage est tel que le gouvernement redoute des troubles sérieux.

L’Italie a fait savoir à la Porte qu’elle ne permettra pas qu’il soit touché au canal de Suez par les troupes Ottomanes et qu’elle prendra, le cas échéant, d’accord avec l’Angleterre, des mesures de sauvegarde.

Combat des îles Cocos dans l’Océan Indien.

X)
Ordre aux officiers d’aller reconnaître les emplacements que leurs troupes sont appelées à occuper en cas d’alerte. Notre secteur se trouve situé dans un triangle délimité à peu près par Acy, Vénizel et Sermoise, avec tranchées parallèles à la grand-route de Soissons à Reims.
Je pars reconnaître avec le lt Vilmure, Basque à tous crins, qui est un excellent compagnon d’« aventures ». Nous nous dirigeons vers le secteur en passant par Septmonts, dont nous visitons le superbe château du XIIIe siècle, par Acy, occupé par des chasseurs alpins, et par le vallon qui descend d’Acy à la route de Reims.
La belle grande route, bordée de peupliers énormes, est aussi morte que la ville. Sa chaussée est jonchée de feuilles que nul cantonnier ne vient balayer. Sur les bas-côtés nous trouvons une longue suite de tranchées Anglaises, individuelles. Elles sont comme des baignoires creusées dans le sol avec un demi-couvercle en gazon : elles ont été sérieusement arrosées par l’artillerie Allemande.
Grâce au brouillard nous pouvons circuler sur la route sans être vus de l’ennemi dont les lignes d’infanterie sont, à certains endroits, à peine à mille mètres de nous. Pourtant nous entendons soudain une vive fusillade à notre gauche.

« Allons-y ! » me dit Vilmure. Et nous continuons d’avancer jusqu’à Sermoise.
A l’entrée du village une sentinelle Marocaine nous barre le chemin. Impossible d’entrer en pourparlers : Il ne sait pas un mot de Français et sa baïonnette est menaçante... Heureusement l’adjudant chef de poste vient à notre secours. Je tire mon kodak de ma poche et aussitôt voilà mon Marocain qui éclaire son noir visage d’un large sourire et se met devant moi l’arme au pied. Certainement des officiers Anglais l’ont déjà photographié. En un clin d’œil, tous les Marocains qui occupent ce village bombardé, accourent et ce sont des cris et des coups pour savoir qui sera photographié le premier.
L’un d’eux pose devant moi « comme quand y a boches. » Le voilà qui s’agenouille, place 6 cartouches entre ses dents, quatre entre les doigts de sa main gauche et met en joue, ce gaillard-là à lui seul a chargé l’autre jour une tranchée occupée par 20 Allemands : il en est revenu avec la cuisse traversée d’une balle en déclarant à un adjudant qu’il a dû reculer devant « tous les couteaux à viande » qui sont sortis de la tranchée à son approche.
Et l’on m’en raconte comme cela pendant une heure. Les coups de feu ne cessent point : il s’agit d’un engagement qui a lieu à 1 500m de là entre des Marocains et des patrouilleurs Allemands.
Comment ? Voilà des gaillards qui combattaient encore la France au mois de juin et qui la servent maintenant avec une vaillance, une discipline, un dévouement admirables ? C’est à n’y rien comprendre...
« Tous les hommes que j’ai ici, me dit un capitaine, ont pris les armes contre nous. »
Nous revenons par Ciry, occupé également par les Marocains. Là les Anglais ont eu à subir des feux violents d’artillerie : Le sol est labouré par les « grosses marmites », les maisons sont en ruines. De ci de là des petites tombes fleuries entre 2 trous d’obus : des tombes d’Anglais, avec une casquette de drap marron.
Des Anglais ont vécu au-dessus de Ciry dans des trous creusés au lieu dit « les Carrières ».
Le chemin est jonché de boites de conserves anglaises. Là des obus sont tombés hier. Grâce au brouillard épais nous ne sommes pas repérés et nous pouvons franchir sans encombres le passage dangereux qui va de Ciry à la ferme Saint-Jean, encore toute fumante d’un récent obus.

XI)
Belges et Français ne font plus qu’un. Dans des locaux déjà pleins de mobilisés, on a trouvé le moyen de caser les mobilisés Belges.
Et toujours il arrive de nouveaux réfugiés qu’on disperse dans les environs. Parmi ces soldats et ces réfugiés, tous ne sont pas contents et se plaignent du couchage et de la nourriture.
Évidemment, on doit faire plus pour eux. Mais ce sont les fonctionnaires, les autorités qui s’occupent d’eux, ils n’ont avec ces pauvres gens que des rapports administratifs, c’est-à-dire presque machinaux, et se montrent tatillons.
Que de fois j’ai trouvé les représentants de l’État [illisible], tyranneaux, arrogants.
Généralement, quand un homme devient fonctionnaire, il devient un peu Prussien... On se repasse le mépris.
La population, qui depuis la guerre de Cent Ans n’a plus souffert, manque aussi d’élan, de générosité, n’ouvre pas facilement sa bourse, son cœur et sa porte.

Nos amis Liégeois, les Thonet, qui commencent de reprendre pied, sont hors d’affaire : Le mari entre à la manufacture d’armes de Tulle où il gagnera 11 F par jour.
J’en suis toute réjouie ! La pâleur et la maigreur de la souffrance a peine à disparaître du visage de leurs enfants.

XII)
A la poursuite de l'ennemi, la cavalerie Russe a pénétré en territoire Allemand
L'armée Autrichienne acculée aux Karpathes est dans une situation critique
La Turquie est incapable d'entreprendre une campagne sérieuse
La journée d'hier a été bonne dans le Nord
Nous avons progressé en Belgique et maintenu nos positions sur le reste du front
Une violente bataille en Belgique tourne à notre avantage
Deux succès de la marine Anglaise (Le croiseur allemand « Emden » coulé) Le « Koenigsberg » embouteillé.
Ypres est en flammes
La grande bataille du Nord - Elle s'est poursuivie avec des alternatives diverses, mais nos armées tiennent bon
La destruction de Louvain
Nos soldats auront du vin
Les Allemands à Lille
La démoralisation dans l'armée allemande
Les Russes continuent à avancer

XIII)
Morceaux choisis de la correspondance
ELLE.- Je reçois ta lettre du 5 novembre, te voilà blessé depuis le 31 octobre, à peine arrivé sur le front. Je t’écris vite un moment pour te dire tout mon amour et la peine que j’ai à rester impuissante à te soigner alors que tu souffres. Tu me dis que tu m’écriras rarement, je t’en prie, ne me laisse pas sans nouvelles. Nous sommes déjà assez dans l’angoisse à cause de mon frère Georges. Tu ne me dis pas où tu es blessé, de quelle nature est ta blessure. Si tu ne peux écrire, ne pourrais-tu trouver quelqu’un de compatissant qui le ferait à ta place.

Maman est rentrée du Nord navrée de n’avoir pu retrouver Georges. Quel pénible voyage elle vient d’effectuer. Aller de ville en ville à sa recherche. C’est affreux ! Et sans résultat. Qu’a-t-il pu lui arriver ?
J’en arrive à espérer qu’il ait été fait prisonnier et qu’il se trouve actuellement en bonne santé quelque part en Allemagne mais j’ai du mal à le croire.
Le voyage de retour de Maman s’est passé normalement. Ce n’est pas comme tante Anna qui était allée chercher sa fille à Londres, il y a 8 jours, elles ont mis 24 h pour faire le trajet de Paris à Nancy.

10 novembre - ELLE.- J’espère que si on t’évacue, tu essaieras de demander à venir vers nous. Si tu ne peux obtenir de venir ici, peut-être obtiendrais-tu Nancy ou Epinal ? Fais tout ce que tu peux, mon Geogi, pour cela.
Aussitôt que je saurai ton adresse définitive, je me mettrai en route pour te retrouver. T’as-t-on fait suivre mes lettres, je ne me doutais guère en t’écrivant tous ces jours-ci que tu étais déjà blessé.
As-tu beaucoup souffert, n’as-tu pas de fièvre ? Toutes questions dont je voudrais avoir réponse. Quelle odieuse guerre.
Toujours rien de notre pauvre frère Georges hélas ! Qu’est-il devenu ? Oncle Vautrin est passé.
Il est inquiet comme nous au sujet de Georges. Les ambulances de première ligne manquent souvent de place et évacuent à tort et à travers. Les renseignements sont obtenus de ces formations avec la plus grande difficulté car les registres y sont mal tenus et inexistants.
Il dit qu’il ne faut pas désespérer, qu’il se trouve peut-être dans un trou du midi ou du centre, d’où une lettre nous arrivera un de ces jours. La déplorable mauvaise volonté de la poste explique bien des silences.
Heureusement que nous avons nos 5 chers petits qui nous forcent d’oublier nos tristes pensées.
Jean Boucher est en ce moment vers Médenine où il conduit, avec une escorte de 80 tirailleurs, 150 joyeux et disciplinaires qu’il est allé prendre à Kairouan. Cela lui fera bien 400 km à pied.
A son retour, il va prendre le service de la garde des prisonniers Allemands à Kairouan. Les « Joyeux » vont travailler à faire une route. Ceux qui se conduisent bien iront au front en France.

XIV)
Une héroïne Russe - Mme Koudatcheff, la femme cosaque,
La femme Slave prend volontiers sa part des périls de la guerre. On sait que dans l’armée Serbe, pendant la guerre contre la Turquie, maintes femmes se sont fait remarquer par leur courage.
Dans l’armée Russe, en ce moment, on compte plusieurs femmes. Dernièrement à l’hôpital de Kiev, arrive un petit cosaque blessé, lors d’une récente bataille, ce petit cosaque a recueilli un grand diable de fantassin qu’un éclat d’obus a couché. Il l’a emporté sur son cheval rapide et, comme il galope ver une ambulance, une balle l’a atteint... Il faut alors évacuer sur Kiev avec les autres blessés le grand fantassin et le petit cosaque...
Et à l’hôpital on reconnaît que ce cosaque est une toute jeune femme.
Son mari est officier, lui parti, elle s’ennuie à la maison, et, pour se distraire, elle s’est engagée comme volontaire à la suite d’une « sotnia ».
Mais la femme cosaque la plus célèbre est Mme Koudatcheff, l’exploratrice bien connue. Elle a été versée dans l’armée du général Rennenkampf, où elle est attachée au service des reconnaissances.

XV)
Les villes martyres - Soissons, Senlis, Albert, Arras, Etavigny, après le passage des Allemands
Ce que nous disions l’autre jour des villes Belges, nous pourrions le redire des villes Françaises qui se sont trouvées sur le passage de l’ennemi. Toutes ont droit de figurer dans cette douloureuse catégorie des « villes martyres ».
Soissons a été bombardée à plusieurs reprises. Des rues entières ont été détruites, la charmante église de Saint-Jean-des-Vignes a cruellement souffert.

Senlis a été brûlé… brûlé à la main. Le quartier de la Licorne, la rue de la République ne sont plus que ruines, le Palais de justice, d’une si belle tenue architecturale, la ravissante maison du capitaine Fenwick ont été détruits, et la cathédrale elle-même n’a pas été épargnée.

Aucune ville n’a souffert plus durement qu’Albert, la jolie petite cité de la Somme. Vaincus, repoussés par nos troupes aux environs de cette ville, les Allemands, suivant leur habitude, se sont vengés en la détruisant. La ville s’est effondrée littéralement dans les flammes sous l’effort de leurs obus.

Et Arras !... Quel sort effroyable est celui de la noble et belle capitale de l’Artois. Trois bombardements successifs n’ont pas laissé pierre sur pierre de ses plus riches quartiers. L’hôtel de ville, l’un des plus beaux monuments civils du Nord de la France, est entièrement dévasté, le beffroi, cette merveille du XVIe siècle, est effondré plus rien n’en subsiste.

Et ce n’est pas tout. Sur leur route, ils ont ainsi semé partout la dévastation et la ruine. Combien de villages pittoresques auront disparu, combien de clochers majestueux ne subsisteront, tel celui d’Etavigny dont nous donnons la reproduction, que comme les témoins impuissants et douloureux de la sauvagerie Teutonne, de l’impitoyable barbarie d’un peuple qui a l’inconcevable audace de se dire civilisé.

XVI)
Le 9 novembre 1914, la Grande-Bretagne assure qu’un million d’hommes est à l’entraînement dans les îles Britanniques. Ces combattants sont appelés à être transférés sur le continent pour participer à la guerre. Des hommes venus du Canada, de Terre-Neuve, d’Australie, de Nouvelle-Zélande sont montrés à la presse et certains parmi eux sont conviés au grand dîner annuel du lord-maire de Londres qui réunit plus de mille convives autour de Lord Kirchener. Le ministre de la Guerre réaffirme la détermination du Royaume-Uni à mettre à genou la Triplice et le gouvernement Canadien certifie qu’il disposera de 100 000 soldats bien équipés et prêts pour le combat au printemps 1915.

Pour montrer l’ampleur du conflit et rappeler que la Victoire de la Marne a contraint l’envahisseur à se replier au-delà de Reims et du canal de la Marne à l’Aisne, les attachés militaires des ambassades des pays neutres sont invités à parcourir les champs de la bataille de la Marne depuis le secteur de Sermaize-les-Bains en passant par Vitry-le-François pour glisser vers Fère-Champenoise et la zone de Mondement.
Le même jour, l’artillerie Allemande déclenche un feu d’enfer sur les positions Françaises de Dixmude et dès la tombée du jour, les vagues d’assaut de fantassins ennemis font mouvement.

XVII)
Avec le 2e bataillon du 149e R.I. :
Le groupement Vidal se trouve dans le secteur depuis la veille. Il est composé pour l’infanterie des unités suivantes :

2 bataillons du 32e R.I..
2 bataillons du 160e R.I..
2 bataillons du 81e R.I..
1 bataillon du 122e R.I..
J.M.O. de la 33e brigade d’infanterie.
L’ordre pour le 9 novembre prescrit de prendre l’offensive dans la direction de Klein-Zillebeke.

Mais l’offensive du secteur de droite ne peut repérer les Allemands au-delà du canal. Elle ne réussit pas à rétablir notre liaison face au front d’Hollebeke et dans le bois triangulaire, dans l’angle, entre le canal et la voie ferrée.
La répartition des troupes dans le secteur est faite de la façon suivante.
Secteur de droite :
Commandant du secteur : colonel Aubert du 81e R.I..
Il dispose de :
2 bataillons du 90e R.I. : 850 hommes.
1 bataillon du 149e R.I. : 700 hommes  (2e bataillon).
1 bataillon du 122e R.I. : 800 hommes.
1 bataillon du 81e R.I. : 800 hommes.
Ce secteur s’étend, depuis le long du canal de l’écluse n° 7 bis inclus jusqu’à la voie ferrée incluse en liaison à droite avec le groupement Alexis.
Secteur de gauche :
Commandant du secteur : lieutenant-colonel Michel du 53e R.I.. Il dispose de :
12 compagnies du 53e R.I..
2 bataillons du 68e R.I. : 500 hommes.
1 bataillon du 268e R.I. : 230 hommes.
Ce secteur s’étend de la voie ferrée exclue à la droite anglaise.
Réserve générale : 1 bataillon du 81e R.I..
J.M.O. du 53e régiment d’infanterie.
5h30 : L’attaque ne progresse pas, mais toutes les positions sont maintenues.
J.M.O. du 81e régiment d’infanterie.
1er et 3e bataillons du 81e R.I. :

Le secteur de défense affecté au 81e R.I. qui va du canal sur l’Yser à la voie ferrée, est tenu par les 1er et 3e bataillons du 81e R.I., par le 2e bataillon du 122e R.I., par deux bataillons du 90e R.I. et un bataillon du 149e R.I.. Le groupement doit profiter de toutes les occasions pour chercher à  progresser dans la direction de Klein-Zillebeke. Il ne doit pas nuire à la relève de 1ère ligne. Les bataillons doivent travailler à rendre le front inviolable et à améliorer la 2e ligne. Le front est divisé en trois secteurs. Le P.C. du colonel est à la ferme Blauwe-Poort.


XVIII)
Une section de la 3e compagnie Allemande est engagée pour couvrir le flanc du 3e bataillon qui est lui-même engagé à l’aile gauche, tandis que le reste de la 1ère compagnie occupe une brèche entre les 2e et 3e bataillons.
Les 2/3 restant de la 3e  compagnie s’enterrent comme réserve du régiment au versant est du talus de la voie ferrée, à peu près à hauteur du grand virage du canal.
Au soir arrive l’ordre de restituer l’I.R. 105 à la 30e D.I.. 
Il occupe un secteur dont l’aile droite s’appuie au coin sud du bois au sud de Verbranden-Molen.
Son aile gauche au virage du canal. Au début de la nuit, la 2e compagnie, le 2e bataillon et 1/3 de la 1ère compagnie sont relevés par l’I.R.99.
L’effectif de combat de l’I.R.105 est encore de 15 officiers, de 15 aspirants et de 1 200 hommes de troupe.
Après avoir reçu de nouveaux renforts, le corps combiné Plettenberg (XVe C.A., 2e D.I. de la garde et 4e D.I.) constitue le groupe von Linsingen. Le groupe von Fabeck (avec les Bavarois)  reçoit l’ordre de poursuivre l’attaque à l’ouest du canal de l’Yser à la Lys. La 30e D.I. est remplacée, à la droite du C.A., par la 4e D.I.. Elle est placée à l’aile gauche du corps où elle doit progresser entre la voie ferrée et le canal, pour soutenir l’attaque de la 39e D.I. contre Zillebeke.
Jusqu’au 12 novembre 1914, la 61e brigade réussit à prendre les ruines du petit village de Zwarteleen. Partout les unités sont fortement mélangées. Au sous-secteur de droite, environ 200 soldats de nos 1er et 3e bataillons sont mélangés avec des hommes de l’I.R.171 et de l’I.R.172. Le nombre de soldats de l’I.R.126 dans le sous-secteur de gauche, maintenant stabilisé ne peut même pas être déterminé. La météo reste mauvaise. La boue monte jusqu’aux genoux sur les chemins et dans les champs. La route de Zandvoorde est parsemée d’entonnoirs d’obus remplis d’eau. Partout, il y a des cadavres d’hommes et de chevaux.

Le ravitaillement de la 1ère ligne reste précaire en permanence. Les cuisines roulantes ne peuvent avancer que dans la nuit et seulement jusqu’à Basseville-Cabinet. La route par Calvaire-Zillebeke où toute la circulation derrière le front de 5 régiments doit se dérouler est constamment sous le feu de l’ennemi (infanterie et artillerie). Les pertes y sont nombreuses. La corvée marche alors de 3 à 4 heures dans la boue, à travers champs. La soupe arrive souvent froide.
Historique de l’I.R. 132.

L’ordre de la division préconise à la 61e brigade d’occuper fermement le bois à l’ouest de la voie ferrée, au nord du grand virage du canal. À 7h00, le brouillard est si dense que nous ne voyons rien à 10 pas. La tranchée de la moitié gauche du 2e bataillon n’a pas été creusée pendant la nuit à la même hauteur que celle de la moitié droite.
Elle est à 20 à 30 pas plus loin. Il  faut donc relier les deux. Vers 12h00, le brouillard se lève brusquement. Dans le champ de betteraves, devant la section de droite de la tranchée, à peu près à la hauteur de la section de gauche, nous découvrons une patrouille Anglaise qui s’est approchée sous couvert du brouillard. Les Anglais sont pris sous notre feu. Deux hommes seulement peuvent s’échapper jusqu’à la première ferme de Zwarteleen. Ils sont retrouvés 2 jours plus tard, grièvement blessés.
Pendant toute la matinée, l’artillerie ennemie maintient un tir très violent, en dépit du brouillard. Nous pouvons réorganiser les unités et leur faire face à l’ouest, contre le bois toujours menaçant dans le flanc gauche. Il n’est pas occupé par l’ennemi, mais seulement visité par des patrouilles. Les maisons sur la lisière ouest sont fortement occupées.
Vers 11h00, nous communiquons qu’une attaque de la 61e brigade qui est toujours trop mélangée, venant de l’est et orientée contre le bois, n’est pas possible. Il est proposé d’engager l’I.R.105 qui vient du sud. À 12h00,  a été signalée l’apparition de tirailleurs Français sur le talus de la voie ferrée. Il faut orienter les compagnies de l’ouest contre celles-ci.
La brigade donne ces propositions à la division ainsi que les difficultés qui peuvent se rencontrer. Celle-ci ordonne alors à 16h15, que l’I.R.105 prenne la partie sud du bois, la 61e brigade son tiers nord.
La division se réserve encore pour fixer l’heure de l’attaque, mais elle a finalement renoncé à son exécution. Les journées du 6 et du 7 novembre ont apporté à la division 12 officiers et 730 hommes capturés (anglais et français) et la prise de 3 mitrailleuses.
Historique de l’I.R. 171.

L’ennemi tente à nouveau d’ébranler notre front par des tirs-surprises de son artillerie. Il essaye ensuite de le percer avec son infanterie. Malgré nos désavantages (mélange des unités, pertes élevées, épuisement total de la troupe), cela ne réussit pas. Le front tient. L’ordre de division distribué dans la soirée préconise la reprise de l’offensive pour le lendemain.
Historique de l’I.R. 172.

L’ennemi s’est tellement renforcé que la poursuite de l’attaque pose de plus en plus de problèmes. Le temps est froid et brumeux. Durant des jours, les soldats n’ont pas pu quitter leurs uniformes mouillés.
11 jours d’attaques, un ravitaillement et un repos insuffisants ont épuisé les forces des fantassins. Il faut toute l’énergie de ses officiers encore présents pour garder les sentinelles éveillées. Le regroupement est achevé le 9 novembre. Une nouvelle attaque est ordonnée pour le 10 novembre.

XIX)
Avec le 3e bataillon du 149e R.I. :
J.M.O. de la 85e brigade d’infanterie.
Le 3e bataillon du 149e R.I. et les 2 bataillons du 158e R.I. partent à 10h00 pour se rendre à l’ouest de Dickebuch. Ils cantonnent le 9 au soir dans les fermes de Mille-kapelle et de  Millekapelleken. L’E.M. de la brigade cantonne à Millekapelleken. Les unités du 149e R.I. et celles du 158e R.I. se renforcent d’un détachement composé en grande partie de territoriaux.
À 18h30 le général Dumezil reçoit avis de sa nomination au commandement de l’artillerie de la 10e armée. Le colonel Trouchand du 162e R.I. est nommé commandant de la brigade. Le commandement provisoire est donné au lieutenant-colonel Escallon du 149e R.I..
[Extraits de l’ouvrage « jours de gloire, jours de misère. Histoire d’un bataillon » de Henri René aux éditions Perrin et Cie. 1917].

« Le 9, arrivée de renforts : des territoriaux de Seine-et-Marne. Ils sont 500, destinés à l’ensemble du régiment. Ils sont à peine suffisants pour nous, après les pertes que nous venons de subir. Le colonel décide de nous les affecter momentanément. Nous les rendrons dans quelques jours aux autres bataillons, s’il en est encore temps. Amalgame. Refonte des effectifs et des cadres. Les capitaines I… et G… sont de retour du dépôt. Ils sont à peine guéris de leurs blessures d’août. Ils se mettent à la tête des 9e et 12e compagnies. » 

XX)
Du côté des Allemands:
La poursuite de l’attaque est ordonnée. Il faut essayer d’occuper la ligne des collines qui va du canal jusqu’à Saint-Eloi. Il y a quelques succès partiels. Le 3e bataillon a ainsi pu prendre deux tranchées ennemies et faire 72 prisonniers. Le soir, les Français font une contre-attaque. Les deux tranchées sont de nouveau perdues.

L’attaque est renouvelée. Nous sommes enfin parvenus à prendre la position ennemie dont le tir de flanquement nous a infligé tant de pertes. De nouveau 30 Français sont capturés. Le 3e bataillon est également engagé. Dans la soirée, nous avons pris d’assaut « la tuilerie » (Ziegelei), qui est située à environ 400 m au nord de la digue (Dammstrasse). Nous faisons 40 prisonniers. À cette occasion, le caporal Dreyer de la 10e compagnie s’est particulièrement distingué. Il a pénétré latéralement avec 3 hommes, dans la tuilerie.
Dès l’instant où ces quelques hommes sont arrivés dans le coin par le devant, ils se sont trouvés brusquement confrontés à une tranchée occupée par une trentaine de Français. Grâce à la décision spontanée du caporal, les occupants Français se sont rendus, car ils étaient surpris. Le caporal Dreyer a été décoré de la médaille de bravoure en argent. La position de l’I.R.18 est maintenant très en pointe et la troupe n’a pas de liaison. Néanmoins, elle tient, et la ferme est fortifiée de tous les côtés.
L’état de la troupe, sa situation physique et sa valeur au combat s’amenuisent de jour en jour davantage. La discipline se relâche   également par manque de chefs, mais aussi parce que la troupe est épuisée par les éternelles attaques lourdes en pertes. De nombreuses maladies font leur apparition, même parmi les officiers.
GOOD HOPE
Le temps est particulièrement défavorable. Les épais brouillards des plaines des Flandres alternent avec les tempêtes de novembre et des journées entières de pluie. Les tranchées mal construites se remplissent d’eau. Les quelques chefs encore indemnes ont bien du mal à tenir en main les unités mélangées qui se désagrègent de plus en plus. Ces dernières  doivent faire preuve de toute leur dernière énergie. Dans ces conditions, il est compréhensible que la disponibilité de la troupe pour continuer à attaquer diminue. Les progrès deviennent de plus en plus minimes, les jours suivants.



Novembre 1914 - La grande guerre au jour le jour
grande.guerre.pagesperso-orange.fr/nov141.html
Lundi 2 novembre. Les Allemands continuant leurs attaques autour d'Ypres ont été partout repoussés par nos troupes. Ils n'ont pas été plus heureux dans la …

Quelques communiqués de la Première Guerre Mondiale
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Jeudi 5 novembre 1914. Les forces navales franco-anglaises ont bombardé l'entrée du détroit des Dardanelles où l'on croit qu'un fort aurait sauté. De leur côté …
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97/journal de la grande guerre: le 9 novembre 1914 | 1914 ...
https://reims1418.wordpress.com/.../97journal-de-la-grande-guerre-le-9-...
Il y a 6 jours - 97/journal de la grande guerre: le 9 novembre 1914 ... LA SUITE SUR le site « Le 36e RI : des Normands dans la Grande Guerre« .... 92/Journal de la grande guerre: le 4 novembre 1914Dans "journal de la Grande guerre".

Le dernier combat : Vrigne-Meuse, 10 et 11 novembre 1918
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de A Fauveau - ‎2008 - ‎Cité 1 fois - ‎Autres articles
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