9
NOVEMBRE 1914
I)
Les
engagements en Flandre, comme partout d'ailleurs, demeurent à
l'avantage des alliés.
Sur l'Aisne, près de Vailly, nous avons reconquis tout le terrain précédemment cédé.
Sur l'Aisne, près de Vailly, nous avons reconquis tout le terrain précédemment cédé.
Dans
l'Argonne et dans les Hauts-de-Meuse, les tentatives ennemies ont
totalement échoué.
Les
communiqués Anglais et Belges sont très réconfortants et le
bulletin Belge spécialement annonce la retraite d'une partie des
forces Allemandes dans la direction de Bruxelles.
En Arménie Turque, les forces Russes ont pris la position stratégique de Köprikeuy, près des sources de l'Euphrate et à 30 kilomètres seulement d'Erzeroum.
En Arménie Turque, les forces Russes ont pris la position stratégique de Köprikeuy, près des sources de l'Euphrate et à 30 kilomètres seulement d'Erzeroum.
Les
fusiliers marins Anglais ont débarqué à Fao, au débouché de
Chatt-el-Arab, dans le golfe Persique, tandis que des
contre-torpilleurs canonnent la côte d'Asie Mineure. L'offensive
Turque tarde vraiment à se dessiner.
II)
Une
personne qui a de nombreuses relations Européennes me dit :
« La
lecture du Livre bleu, où le gouvernement de Sa Majesté Britannique
a recueilli tous les éléments diplomatiques qui le concernent
depuis la crise Austro-Serbe jusqu'à la déclaration de guerre à
l'Allemagne, cette lecture pose à l'esprit tout sorte de doutes et
de questions. On finit par se demander si cette guerre a été tant
que cela voulue et provoquée par l'Allemagne toute seule.
Une
chose dès l'abord évidente, c'est que cette fois la Russie est
déterminée à aller jusqu'au bout, à ne pas se laisser intimider
par l'Allemagne, à ne pas subir un affront pareil à celui de 1909,
lorsqu'elle a reculé devant l'ultimatum Allemand porté par M. de
Pourtalès à Petrograd.
Ensuite
il est clair que le président Poincaré et M. Viviani,
dangereusement novices en matière de politique extérieure, se sont
laissé embobiner pendant leur voyage du mois de juillet en Russie.
En
sorte que, dès les premières complications Austro-Serbes, la France
et la Russie se présentent d'accord, résolues à la résistance et
envisagent le risque de guerre.
Déjà
en 1913, lorsque le grand-duc Nicolas, celui qui commande aujourd'hui
les armées Russes, est venu à Paris, il a dit « Êtes-vous
prêts ? C'est le moment. » J'en ai été informé de la
meilleure source.
Et
puis, à Nancy, le grand-duc et la grande-duchesse ne sont-ils pas
allés jusqu'à la frontière pour apercevoir Metz ? Ne se sont-ils
pas fait photographier de ce point de vue, par un symbole translucide
où la Russie offrait la revanche à la France ?...
Dès
le 24 juillet, en effet, Sir G. Buchanan, ambassadeur d'Angleterre en
Russie, mande à son gouvernement qu'il a eu une conversation à
l'ambassade de France, avec M. Sazonof et M. Paléologue, et que
celui-ci lui a « donné à entendre que la France remplirait,
si cela devenait nécessaire, toutes les obligations que lui impose
son alliance avec la Russie, outre qu'elle secondera fortement la
Russie dans toutes ses négociations diplomatiques ».
A
la question de savoir si l'Angleterre se joindra à la Russie et à
la France, Sir G. Buchanan répond dans le sens de ses instructions
et conformément aux principes de la politique Anglaise, politique
qui consiste à ne jamais engager l'Angleterre avec la Russie et la
France à fond et sans conditions et à toujours conserver la liberté
d'appréciation et d'action du Royaume-Uni.
Et
son rapport ajoute :
« L'ambassadeur
de France et M. Sazonof continuent tous deux à me presser pour une
déclaration de solidarité complète du gouvernement de Sa Majesté
avec les gouvernements Français et Russe, et j'ai, en conséquence,
dit qu'il me semble possible que vous voudriez, peut-être, consentir
à faire de fortes représentations aux deux gouvernements Allemand
et Autrichien, faisant valoir auprès d'eux qu'une attaque sur la
Serbie par l'Autriche mettrait en question la paix entière de
l'Europe.
Peut-être
pourriez-vous trouver moyen de leur dire qu'une telle action de la
part de l'Autriche amènera probablement une intervention Russe qui
impliquera la France et l'Allemagne, et qu'il sera difficile à la
Grande-Bretagne de rester à l'écart si la guerre devenait générale.
M.
Sazonof répond que, tôt ou tard, nous serions entraînés à la
guerre si elle éclate : (nous (Anglais) aurions rendu la guerre plus
probable si, dès le début, nous ne faisions pas cause commune avec
son pays et avec la France... Il me semble, d'après le langage tenu
par l'ambassadeur de France, que, même si nous déclinons de nous
joindre à elle, la France et la Russie sont résolues à prendre
fortement position.
Ainsi
voilà qui est bien clair : la Russie, décidée à reprendre son
rôle de protectrice des Slaves en Orient et à ne plus subir
d'humiliation comme en 1909 (annexion de la Bosnie) et en 1913
(démonstration contre le Monténégro), la Russie s'est assuré le
concours absolu de la France.
Comme
il s'agit de résister à une nouvelle tentative de la politique
d'intimidation pratiquée avec succès depuis si longtemps par
l'Allemagne et l'Autriche, la Russie demande que l'Angleterre fasse
connaître que la Triple-Entente tout entière sera unie.
Autrement
l'Allemagne, ayant la certitude de se retrouver en face de la Russie
et la France seules, ira jusqu'à la dernière extrémité, elle
aussi, et ne reculera pas devant la guerre.
Alors,
on commence à comprendre, on craint de commencer à comprendre que
l'Angleterre a affiché à dessein ses intentions pacifiques, qu'elle
a joué de la réputation pacifiste de ses libéraux et, derrière ce
paravent, laissé l'Allemagne s'engager à fond, puis, quand
l'Allemagne a été engagée de façon à ne plus pouvoir se dédire,
l'Angleterre s'est présentée.
Elle
aurait ainsi provoqué la guerre par une des plus profondes
subtilités dont fasse mention l'histoire.
Même
le caractère pacifiste du ministère radical a été savamment
exploité et donné comme une garantie de neutralité par les
éléments qui, dans le cabinet, ont organisé ce piège que
l'Allemagne appelle un guet-apens.
Ce
sont certainement Sir Edward Grey et Winston Churchill qui ont monté
et mis en scène tout ce drame.
Le
récit de Sir Edward Goschen (l'ambassadeur Anglais à Berlin), où
la surprise, la déception, la rage de l'Empereur, du chancelier et
de M. de Jagow, sont observées avec tant de sang-froid et peintes
avec tant de talent, ce récit, sur lequel se ferme Le Livre
bleu, permet de mesurer la profondeur de l'abîme dans lequel
l'Allemagne officielle s'est sentie précipitée par la Perfide
Albion. »
La
lecture des documents diplomatiques donne avec force l'impression que
les choses se sont bien passées de cette manière.
Ce
n'est d'ailleurs pas une impression personnelle. M. de K... a
recueilli de la bouche d'un diplomate étranger que je ne puis nommer
et qui voit beaucoup la reine Amélie de Portugal, une version très
sensiblement pareille des événements.
Ce
n'est pas seulement à Berlin que l'on attribue au gouvernement
Britannique la pensée mère de ce vaste conflit.
Si
j'ajoute que l'ambassadeur de Russie en France, le remuant et
entreprenant Isvolski, déclare à tout venant que cette guerre est
« sa guerre », il reste à conclure que le gouvernement
Français a été manœuvré par ses alliés, et il n'a pas donné le
moindre symptôme de l'action de son libre arbitre.
III)
Journal
du Rémois Paul Hess (extraits)
Paul
Hess évoque la réunion des employés municipaux qui tiennent à
féliciter le maire pour la distinction (NDR: Légion d’honneur)
que le gouvernement lui a décerné.
Le
Dr Langlet précise qu’il a accepté « la décoration qui lui
a été remise en tant que maire de la ville et qu’en cette qualité
il en est fier, estimant ainsi que l’honneur doit s’en reporter
sur ses collaborateurs et sur la vaillante population de Reims. »
Le
Courrier rapporte la visite qu’a fait le cardinal Luçon à
Clairmarais paroisse du Sacré Cœur et aux Trois Piliers.
IV)
Jours
pas si tranquilles au Cavaliers de Courcy
Signe
de la nervosité qui gagne le secteur de la plaine de
Courcy en cette fin d’année 1914, la journée du dimanche 8 au
lundi 9 novembre 1914 est émaillée de plusieurs incidents.
En
fin de journée, le soldat Hamon se distingue lors d’une patrouille
sur les cavaliers (photo), le long du canal.
A
l’approche d’une tranchée Allemande, note le colonel Bernard,
commandant du 36e, dans un compte rendu, Hamon est « arrêté
par les fils de fer au moment où il va se précipiter en avant avec
le reste de la patrouille sur les Allemands endormis dans la
tranchée. Il ouvre le feu, met hors de combat plusieurs Allemands,
est lui même blessé à l’épaule.
La
patrouille peut se retirer sans être inquiétée. » La suite
sur le site « Le 36e RI : des Normands dans la Grande
Guerre »
V)
Le
sergent Maginot blessé au cours d’une patrouille
Le
9 novembre 1914, André Maginot, au cours d’une patrouille
effectuée dans le bois des Haies près de Maucourt, tombe dans une
embuscade ennemie. Après une résistance de plus de 8 heures, la
patrouille Maginot, appuyée par des unités du 365e Régiment
d’Infanterie se replie.
Grièvement
blessé à la jambe, il est évacué dans des conditions
particulièrement éprouvantes par le caporal Boury et le soldat
Robert sous un feu nourri.
VI)
5
jours après son arrivée au front, Hitler est promu caporal
Gefreiter.
Il
faut déjà suppléer les lourdes pertes dues aux combats.
Puis,
du 9 novembre 1914 à la fin de la guerre, devenu estafette de
régiment, son rôle sera de transporter des courriers entre les
postes de commandement. On l’imagine ralliant le quartier général
du bataillon au mépris du danger, les balles sifflant autour de sa
tête. Lui-même écrit :
«
J’ai littéralement risqué ma vie chaque jour et regardé la mort
dans les yeux » En réalité, cette nouvelle responsabilité
lui permet d’échapper aux tranchées des premières lignes dans
lesquelles les soldats vont bientôt s’enterrer et depuis
lesquelles ils mèneront leurs assauts.
En
Belgique, ces tranchées sont souvent au niveau de la mer, voire
au-dessous, et envahies en permanence par les eaux. Hitler est plus
souvent « planqué » dans les quartiers généraux de
Comines ou de Messines qu’en embuscade sur le champ de bataille.
Toutes
les estafettes du régiment survivront à la guerre, ce qui explique
que Hitler ne cherchera pas d’autre affectation.
VII)
Mort
du champion cycliste Franck Henry
Il
aurait pu être un champion, voire même un monument du cyclisme
tricolore. Fauché par une grenade ou un obus le 9 novembre 1914, le
Landernéen Franck Henry n’a pas vu ses 22 ans et compte parmi ces
centaines de sportifs à qui on ne laissa ni le temps ni l’espoir
de faire carrière.
VIII)
Stefan
Zweig effrayé par un poème anti-germaniste
Le
9 novembre 1914, dans la lettre numérotée 63, Stefan Zweig raconte
à son ami Français l’effroi que lui a suscité la lecture d’un
poème, fortement anti-germaniste, de son ami Belge Verhaeren sur les
atrocités Allemandes en Belgique. « Très cher ami, je vous
écris à un des moments les plus difficiles de ma vie »,
affirme Zweig, choqué par les mots de Verhaeren, « je ne l’ai
jamais entendu prononcer une parole haineuse, ou s’emporter de
façon brutale, une grande compréhension adoucissait même ses
propres colères. Et à présent !! »...
IX)
Lu
dans le Moniteur en date du lundi 9 novembre 1914
France.
L’offensive
Française se manifeste sur tout le front du Nord. A Soissons, nous
avons pris pied sur le plateau de Vrégny.
Posnanie.
Les
Russes, après avoir chassé les Allemands bien au delà de la
Wartha, ont pénétré dans la province Prussienne de Posnanie Ils
sont arrivés jusqu’à la localité de Ploeschen, coupant le chemin
de fer de Posen, à 80 kilomètres environ de cette grande place.
En
même temps, leurs contingents progressent près de Stalüpenen et
Lyck dans la province de la Prusse Orientale.
Cette
double avance est le résultat des succès remportés par le
grand-duc Nicolas, en Pologne et en Galicie, où 7 armées
Austro-Allemandes ont été mises en échec.
La Serbie et la Grèce négocient très activement avec la Bulgarie afin de reconstituer la ligue Balkanique de 1912.
Cette
restauration pourrait être très dangereuse pour la Turquie.
L’or et les vivres font de plus en plus défaut en Allemagne comme en Autriche, où joue la loi du maximum.
A
Berlin, il est interdit de donner, dans les restaurants, du pain
à discrétion aux consommateurs.
A
Strasbourg, il est défendu de payer autrement qu’en billets.
En
Autriche, le chômage est tel que le gouvernement redoute des
troubles sérieux.
L’Italie a fait savoir à la Porte qu’elle ne permettra pas qu’il soit touché au canal de Suez par les troupes Ottomanes et qu’elle prendra, le cas échéant, d’accord avec l’Angleterre, des mesures de sauvegarde.
Combat
des îles Cocos dans l’Océan Indien.
X)
Ordre
aux officiers d’aller reconnaître les emplacements que leurs
troupes sont appelées à occuper en cas d’alerte. Notre secteur se
trouve situé dans un triangle délimité à peu près par Acy,
Vénizel et Sermoise, avec tranchées parallèles à la grand-route
de Soissons à Reims.
Je
pars reconnaître avec le lt Vilmure, Basque à tous crins, qui est
un excellent compagnon d’« aventures ». Nous nous
dirigeons vers le secteur en passant par Septmonts, dont nous
visitons le superbe château du XIIIe siècle, par Acy, occupé par
des chasseurs alpins, et par le vallon qui descend d’Acy à la
route de Reims.
La
belle grande route, bordée de peupliers énormes, est aussi morte
que la ville. Sa chaussée est jonchée de feuilles que nul
cantonnier ne vient balayer. Sur les bas-côtés nous trouvons une
longue suite de tranchées Anglaises, individuelles. Elles sont comme
des baignoires creusées dans le sol avec un demi-couvercle en
gazon : elles ont été sérieusement arrosées par l’artillerie
Allemande.
Grâce
au brouillard nous pouvons circuler sur la route sans être vus de
l’ennemi dont les lignes d’infanterie sont, à certains endroits,
à peine à mille mètres de nous. Pourtant nous entendons soudain
une vive fusillade à notre gauche.
« Allons-y ! »
me dit Vilmure. Et nous continuons d’avancer jusqu’à Sermoise.
A
l’entrée du village une sentinelle Marocaine nous barre le chemin.
Impossible d’entrer en pourparlers : Il ne sait pas un mot de
Français et sa baïonnette est menaçante... Heureusement l’adjudant
chef de poste vient à notre secours. Je tire mon kodak de ma poche
et aussitôt voilà mon Marocain qui éclaire son noir visage d’un
large sourire et se met devant moi l’arme au pied. Certainement des
officiers Anglais l’ont déjà photographié. En un clin d’œil,
tous les Marocains qui occupent ce village bombardé, accourent et ce
sont des cris et des coups pour savoir qui sera photographié le
premier.
L’un
d’eux pose devant moi « comme quand y a boches. » Le
voilà qui s’agenouille, place 6 cartouches entre ses dents, quatre
entre les doigts de sa main gauche et met en joue, ce gaillard-là à
lui seul a chargé l’autre jour une tranchée occupée par 20
Allemands : il en est revenu avec la cuisse traversée d’une
balle en déclarant à un adjudant qu’il a dû reculer devant
« tous les couteaux à viande » qui sont sortis de la
tranchée à son approche.
Et
l’on m’en raconte comme cela pendant une heure. Les coups de feu
ne cessent point : il s’agit d’un engagement qui a lieu à 1
500m de là entre des Marocains et des patrouilleurs Allemands.
Comment ?
Voilà des gaillards qui combattaient encore la France au mois de
juin et qui la servent maintenant avec une vaillance, une discipline,
un dévouement admirables ? C’est à n’y rien comprendre...
« Tous
les hommes que j’ai ici, me dit un capitaine, ont pris les armes
contre nous. »
Nous
revenons par Ciry, occupé également par les Marocains. Là les
Anglais ont eu à subir des feux violents d’artillerie : Le
sol est labouré par les « grosses marmites », les
maisons sont en ruines. De ci de là des petites tombes fleuries
entre 2 trous d’obus : des tombes d’Anglais, avec une
casquette de drap marron.
Des
Anglais ont vécu au-dessus de Ciry dans des trous creusés au lieu
dit « les Carrières ».
Le
chemin est jonché de boites de conserves anglaises. Là des obus
sont tombés hier. Grâce au brouillard épais nous ne sommes pas
repérés et nous pouvons franchir sans encombres le passage
dangereux qui va de Ciry à la ferme Saint-Jean, encore toute fumante
d’un récent obus.
XI)
Belges
et Français ne font plus qu’un. Dans des locaux déjà pleins de
mobilisés, on a trouvé le moyen de caser les mobilisés Belges.
Et
toujours il arrive de nouveaux réfugiés qu’on disperse dans les
environs. Parmi ces soldats et ces réfugiés, tous ne sont pas
contents et se plaignent du couchage et de la nourriture.
Évidemment,
on doit faire plus pour eux. Mais ce sont les fonctionnaires, les
autorités qui s’occupent d’eux, ils n’ont avec ces pauvres
gens que des rapports administratifs, c’est-à-dire presque
machinaux, et se montrent tatillons.
Que
de fois j’ai trouvé les représentants de l’État [illisible],
tyranneaux, arrogants.
Généralement,
quand un homme devient fonctionnaire, il devient un peu Prussien...
On se repasse le mépris.
La
population, qui depuis la guerre de Cent Ans n’a plus souffert,
manque aussi d’élan, de générosité, n’ouvre pas facilement sa
bourse, son cœur et sa porte.
Nos
amis Liégeois, les Thonet, qui commencent de reprendre pied, sont
hors d’affaire : Le mari entre à la manufacture d’armes
de Tulle où il gagnera 11 F par jour.
J’en
suis toute réjouie ! La pâleur et la maigreur de la souffrance
a peine à disparaître du visage de leurs enfants.
XII)
A
la poursuite de l'ennemi, la cavalerie Russe a pénétré en
territoire Allemand
L'armée
Autrichienne acculée aux Karpathes est dans une situation critique
La
Turquie est incapable d'entreprendre une campagne sérieuse
La
journée d'hier a été bonne dans le Nord
Nous
avons progressé en Belgique et maintenu nos positions sur le reste
du front
Une
violente bataille en Belgique tourne à notre avantage
Deux
succès de la marine Anglaise (Le croiseur allemand « Emden »
coulé) Le « Koenigsberg » embouteillé.
Ypres
est en flammes
La
grande bataille du Nord - Elle s'est poursuivie avec des alternatives
diverses, mais nos armées tiennent bon
La
destruction de Louvain
Nos
soldats auront du vin
Les
Allemands à Lille
La
démoralisation dans l'armée allemande
Les
Russes continuent à avancer
XIII)
Morceaux
choisis de la correspondance
ELLE.-
Je reçois ta lettre du 5 novembre, te voilà blessé depuis le 31
octobre, à peine arrivé sur le front. Je t’écris vite un moment
pour te dire tout mon amour et la peine que j’ai à rester
impuissante à te soigner alors que tu souffres. Tu me dis que tu
m’écriras rarement, je t’en prie, ne me laisse pas sans
nouvelles. Nous sommes déjà assez dans l’angoisse à cause de mon
frère Georges. Tu ne me dis pas où tu es blessé, de quelle nature
est ta blessure. Si tu ne peux écrire, ne pourrais-tu trouver
quelqu’un de compatissant qui le ferait à ta place.
Maman
est rentrée du Nord navrée de n’avoir pu retrouver Georges. Quel
pénible voyage elle vient d’effectuer. Aller de ville en ville à
sa recherche. C’est affreux ! Et sans résultat. Qu’a-t-il
pu lui arriver ?
J’en
arrive à espérer qu’il ait été fait prisonnier et qu’il se
trouve actuellement en bonne santé quelque part en Allemagne mais
j’ai du mal à le croire.
Le
voyage de retour de Maman s’est passé normalement. Ce n’est pas
comme tante Anna qui était allée chercher sa fille à Londres, il y
a 8 jours, elles ont mis 24 h pour faire le trajet de Paris à Nancy.
10
novembre - ELLE.- J’espère que si on t’évacue, tu essaieras de
demander à venir vers nous. Si tu ne peux obtenir de venir ici,
peut-être obtiendrais-tu Nancy ou Epinal ? Fais tout ce que tu
peux, mon Geogi, pour cela.
Aussitôt
que je saurai ton adresse définitive, je me mettrai en route pour te
retrouver. T’as-t-on fait suivre mes lettres, je ne me doutais
guère en t’écrivant tous ces jours-ci que tu étais déjà
blessé.
As-tu
beaucoup souffert, n’as-tu pas de fièvre ? Toutes questions
dont je voudrais avoir réponse. Quelle odieuse guerre.
Toujours
rien de notre pauvre frère Georges hélas ! Qu’est-il
devenu ? Oncle Vautrin est passé.
Il
est inquiet comme nous au sujet de Georges. Les ambulances de
première ligne manquent souvent de place et évacuent à tort et à
travers. Les renseignements sont obtenus de ces formations avec la
plus grande difficulté car les registres y sont mal tenus et
inexistants.
Il
dit qu’il ne faut pas désespérer, qu’il se trouve peut-être
dans un trou du midi ou du centre, d’où une lettre nous arrivera
un de ces jours. La déplorable mauvaise volonté de la poste
explique bien des silences.
Jean
Boucher est en ce moment vers Médenine où il conduit, avec une
escorte de 80 tirailleurs, 150 joyeux et disciplinaires qu’il est
allé prendre à Kairouan. Cela lui fera bien 400 km à pied.
A
son retour, il va prendre le service de la garde des prisonniers
Allemands à Kairouan. Les « Joyeux » vont travailler à
faire une route. Ceux qui se conduisent bien iront au front en
France.
XIV)
Une
héroïne Russe - Mme Koudatcheff, la femme cosaque,
La
femme Slave prend volontiers sa part des périls de la guerre. On
sait que dans l’armée Serbe, pendant la guerre contre la Turquie,
maintes femmes se sont fait remarquer par leur courage.
Dans
l’armée Russe, en ce moment, on compte plusieurs femmes.
Dernièrement à l’hôpital de Kiev, arrive un petit cosaque
blessé, lors d’une récente bataille, ce petit cosaque a recueilli
un grand diable de fantassin qu’un éclat d’obus a couché. Il
l’a emporté sur son cheval rapide et, comme il galope ver une
ambulance, une balle l’a atteint... Il faut alors évacuer sur Kiev
avec les autres blessés le grand fantassin et le petit cosaque...
Et
à l’hôpital on reconnaît que ce cosaque est une toute jeune
femme.
Son
mari est officier, lui parti, elle s’ennuie à la maison, et, pour
se distraire, elle s’est engagée comme volontaire à la suite
d’une « sotnia ».
Mais
la femme cosaque la plus célèbre est Mme Koudatcheff,
l’exploratrice bien connue. Elle a été versée dans l’armée du
général Rennenkampf, où elle est attachée au service des
reconnaissances.
Les
villes martyres - Soissons, Senlis, Albert, Arras, Etavigny, après
le passage des Allemands
Ce
que nous disions l’autre jour des villes Belges, nous pourrions le
redire des villes Françaises qui se sont trouvées sur le passage de
l’ennemi. Toutes ont droit de figurer dans cette douloureuse
catégorie des « villes martyres ».
Soissons
a été bombardée à plusieurs reprises. Des rues entières ont été
détruites, la charmante église de Saint-Jean-des-Vignes a
cruellement souffert.
Senlis
a été brûlé… brûlé à la main. Le quartier de la Licorne, la
rue de la République ne sont plus que ruines, le Palais de justice,
d’une si belle tenue architecturale, la ravissante maison du
capitaine Fenwick ont été détruits, et la cathédrale elle-même
n’a pas été épargnée.
Aucune
ville n’a souffert plus durement qu’Albert, la jolie petite cité
de la Somme. Vaincus, repoussés par nos troupes aux environs de
cette ville, les Allemands, suivant leur habitude, se sont vengés en
la détruisant. La ville s’est effondrée littéralement dans les
flammes sous l’effort de leurs obus.
Et
Arras !... Quel sort effroyable est celui de la noble et belle
capitale de l’Artois. Trois bombardements successifs n’ont pas
laissé pierre sur pierre de ses plus riches quartiers. L’hôtel de
ville, l’un des plus beaux monuments civils du Nord de la France,
est entièrement dévasté, le beffroi, cette merveille du XVIe
siècle, est effondré plus rien n’en subsiste.
Et
ce n’est pas tout. Sur leur route, ils ont ainsi semé partout la
dévastation et la ruine. Combien de villages pittoresques auront
disparu, combien de clochers majestueux ne subsisteront, tel celui
d’Etavigny dont nous donnons la reproduction, que comme les témoins
impuissants et douloureux de la sauvagerie Teutonne, de l’impitoyable
barbarie d’un peuple qui a l’inconcevable audace de se dire
civilisé.
XVI)
Le
9 novembre 1914, la Grande-Bretagne assure qu’un million d’hommes
est à l’entraînement dans les îles Britanniques. Ces combattants
sont appelés à être transférés sur le continent pour participer
à la guerre. Des hommes venus du Canada, de Terre-Neuve,
d’Australie, de Nouvelle-Zélande sont montrés à la presse et
certains parmi eux sont conviés au grand dîner annuel du lord-maire
de Londres qui réunit plus de mille convives autour de Lord
Kirchener. Le ministre de la Guerre réaffirme la détermination du
Royaume-Uni à mettre à genou la Triplice et le gouvernement
Canadien certifie qu’il disposera de 100 000 soldats bien équipés
et prêts pour le combat au printemps 1915.
Pour montrer l’ampleur du conflit et rappeler que la Victoire de la Marne a contraint l’envahisseur à se replier au-delà de Reims et du canal de la Marne à l’Aisne, les attachés militaires des ambassades des pays neutres sont invités à parcourir les champs de la bataille de la Marne depuis le secteur de Sermaize-les-Bains en passant par Vitry-le-François pour glisser vers Fère-Champenoise et la zone de Mondement.
Le même jour, l’artillerie Allemande déclenche un feu d’enfer sur les positions Françaises de Dixmude et dès la tombée du jour, les vagues d’assaut de fantassins ennemis font mouvement.
XVII)
Avec
le 2e bataillon du 149e R.I. :
Le
groupement Vidal se trouve dans le secteur depuis la veille. Il est
composé pour l’infanterie des unités suivantes :
2
bataillons du 32e R.I..
2
bataillons du 160e R.I..
2
bataillons du 81e R.I..
1
bataillon du 122e R.I..
J.M.O.
de la 33e brigade d’infanterie.
L’ordre
pour le 9 novembre prescrit de prendre l’offensive dans la
direction de Klein-Zillebeke.
Mais
l’offensive du secteur de droite ne peut repérer les Allemands
au-delà du canal. Elle ne réussit pas à rétablir notre liaison
face au front d’Hollebeke et dans le bois triangulaire, dans
l’angle, entre le canal et la voie ferrée.
La
répartition des troupes dans le secteur est faite de la façon
suivante.
Secteur
de droite :
Commandant
du secteur : colonel Aubert du 81e R.I..
Il
dispose de :
2
bataillons du 90e R.I. : 850 hommes.
1
bataillon du 149e R.I. : 700 hommes (2e bataillon).
1
bataillon du 122e R.I. : 800 hommes.
1
bataillon du 81e R.I. : 800 hommes.
Ce
secteur s’étend, depuis le long du canal de l’écluse n° 7 bis
inclus jusqu’à la voie ferrée incluse en liaison à droite avec
le groupement Alexis.
Secteur
de gauche :
Commandant
du secteur : lieutenant-colonel Michel du 53e R.I.. Il dispose de :
12
compagnies du 53e R.I..
2
bataillons du 68e R.I. : 500 hommes.
1
bataillon du 268e R.I. : 230 hommes.
Ce
secteur s’étend de la voie ferrée exclue à la droite anglaise.
Réserve
générale : 1 bataillon du 81e R.I..
J.M.O.
du 53e régiment d’infanterie.
5h30
: L’attaque ne progresse pas, mais toutes les positions sont
maintenues.
J.M.O.
du 81e régiment d’infanterie.
1er
et 3e bataillons du 81e R.I. :
Le
secteur de défense affecté au 81e R.I. qui va du canal sur l’Yser
à la voie ferrée, est tenu par les 1er et 3e bataillons du 81e
R.I., par le 2e bataillon du 122e R.I., par deux bataillons du 90e
R.I. et un bataillon du 149e R.I.. Le groupement doit profiter de
toutes les occasions pour chercher à progresser dans la
direction de Klein-Zillebeke. Il ne doit pas nuire à la relève de
1ère ligne. Les bataillons doivent travailler à rendre le front
inviolable et à améliorer la 2e ligne. Le front est divisé en
trois secteurs. Le P.C. du colonel est à la ferme Blauwe-Poort.
XVIII)
Une
section de la 3e compagnie Allemande est engagée pour couvrir le
flanc du 3e bataillon qui est lui-même engagé à l’aile gauche,
tandis que le reste de la 1ère compagnie occupe une brèche entre
les 2e et 3e bataillons.
Les
2/3 restant de la 3e compagnie s’enterrent comme réserve du
régiment au versant est du talus de la voie ferrée, à peu près à
hauteur du grand virage du canal.
Au
soir arrive l’ordre de restituer l’I.R. 105 à la 30e D.I..
Il
occupe un secteur dont l’aile droite s’appuie au coin sud du bois
au sud de Verbranden-Molen.
Son
aile gauche au virage du canal. Au début de la nuit, la 2e
compagnie, le 2e bataillon et 1/3 de la 1ère compagnie sont relevés
par l’I.R.99.
L’effectif
de combat de l’I.R.105 est encore de 15 officiers, de 15 aspirants
et de 1 200 hommes de troupe.
Après
avoir reçu de nouveaux renforts, le corps combiné Plettenberg (XVe
C.A., 2e D.I. de la garde et 4e D.I.) constitue le groupe von
Linsingen. Le groupe von Fabeck (avec les Bavarois) reçoit
l’ordre de poursuivre l’attaque à l’ouest du canal de l’Yser
à la Lys. La 30e D.I. est remplacée, à la droite du C.A., par la
4e D.I.. Elle est placée à l’aile gauche du corps où elle doit
progresser entre la voie ferrée et le canal, pour soutenir l’attaque
de la 39e D.I. contre Zillebeke.
Jusqu’au
12 novembre 1914, la 61e brigade réussit à prendre les ruines du
petit village de Zwarteleen. Partout les unités sont fortement
mélangées. Au sous-secteur de droite, environ 200 soldats de nos
1er et 3e bataillons sont mélangés avec des hommes de l’I.R.171
et de l’I.R.172. Le nombre de soldats de l’I.R.126 dans le
sous-secteur de gauche, maintenant stabilisé ne peut même pas être
déterminé. La météo reste mauvaise. La boue monte jusqu’aux
genoux sur les chemins et dans les champs. La route de Zandvoorde est
parsemée d’entonnoirs d’obus remplis d’eau. Partout, il y a
des cadavres d’hommes et de chevaux.
Le
ravitaillement de la 1ère ligne reste précaire en permanence. Les
cuisines roulantes ne peuvent avancer que dans la nuit et seulement
jusqu’à Basseville-Cabinet. La route par Calvaire-Zillebeke où
toute la circulation derrière le front de 5 régiments doit se
dérouler est constamment sous le feu de l’ennemi (infanterie et
artillerie). Les pertes y sont nombreuses. La corvée marche alors de
3 à 4 heures dans la boue, à travers champs. La soupe arrive
souvent froide.
Historique
de l’I.R. 132.
L’ordre
de la division préconise à la 61e brigade d’occuper fermement le
bois à l’ouest de la voie ferrée, au nord du grand virage du
canal. À 7h00, le brouillard est si dense que nous ne voyons rien à
10 pas. La tranchée de la moitié gauche du 2e bataillon n’a pas
été creusée pendant la nuit à la même hauteur que celle de la
moitié droite.
Elle
est à 20 à 30 pas plus loin. Il faut donc relier les deux.
Vers 12h00, le brouillard se lève brusquement. Dans le champ de
betteraves, devant la section de droite de la tranchée, à peu près
à la hauteur de la section de gauche, nous découvrons une
patrouille Anglaise qui s’est approchée sous couvert du
brouillard. Les Anglais sont pris sous notre feu. Deux hommes
seulement peuvent s’échapper jusqu’à la première ferme de
Zwarteleen. Ils sont retrouvés 2 jours plus tard, grièvement
blessés.
Pendant
toute la matinée, l’artillerie ennemie maintient un tir très
violent, en dépit du brouillard. Nous pouvons réorganiser les
unités et leur faire face à l’ouest, contre le bois toujours
menaçant dans le flanc gauche. Il n’est pas occupé par l’ennemi,
mais seulement visité par des patrouilles. Les maisons sur la
lisière ouest sont fortement occupées.
Vers
11h00, nous communiquons qu’une attaque de la 61e brigade qui est
toujours trop mélangée, venant de l’est et orientée contre le
bois, n’est pas possible. Il est proposé d’engager l’I.R.105
qui vient du sud. À 12h00, a été signalée l’apparition de
tirailleurs Français sur le talus de la voie ferrée. Il faut
orienter les compagnies de l’ouest contre celles-ci.
La
brigade donne ces propositions à la division ainsi que les
difficultés qui peuvent se rencontrer. Celle-ci ordonne alors à
16h15, que l’I.R.105 prenne la partie sud du bois, la 61e brigade
son tiers nord.
La
division se réserve encore pour fixer l’heure de l’attaque, mais
elle a finalement renoncé à son exécution. Les journées du 6 et
du 7 novembre ont apporté à la division 12 officiers et 730 hommes
capturés (anglais et français) et la prise de 3 mitrailleuses.
Historique
de l’I.R. 171.
L’ennemi
tente à nouveau d’ébranler notre front par des tirs-surprises de
son artillerie. Il essaye ensuite de le percer avec son infanterie.
Malgré nos désavantages (mélange des unités, pertes élevées,
épuisement total de la troupe), cela ne réussit pas. Le front
tient. L’ordre de division distribué dans la soirée préconise la
reprise de l’offensive pour le lendemain.
Historique
de l’I.R. 172.
L’ennemi
s’est tellement renforcé que la poursuite de l’attaque pose de
plus en plus de problèmes. Le temps est froid et brumeux. Durant des
jours, les soldats n’ont pas pu quitter leurs uniformes mouillés.
11
jours d’attaques, un ravitaillement et un repos insuffisants ont
épuisé les forces des fantassins. Il faut toute l’énergie de ses
officiers encore présents pour garder les sentinelles éveillées.
Le regroupement est achevé le 9 novembre. Une nouvelle attaque est
ordonnée pour le 10 novembre.
XIX)
Avec
le 3e bataillon du 149e R.I. :
J.M.O.
de la 85e brigade d’infanterie.
Le
3e bataillon du 149e R.I. et les 2 bataillons du 158e R.I. partent à
10h00 pour se rendre à l’ouest de Dickebuch. Ils cantonnent le 9
au soir dans les fermes de Mille-kapelle et de Millekapelleken.
L’E.M. de la brigade cantonne à Millekapelleken. Les unités du
149e R.I. et celles du 158e R.I. se renforcent d’un détachement
composé en grande partie de territoriaux.
À
18h30 le général Dumezil reçoit avis de sa nomination au
commandement de l’artillerie de la 10e armée. Le colonel Trouchand
du 162e R.I. est nommé commandant de la brigade. Le commandement
provisoire est donné au lieutenant-colonel Escallon du 149e R.I..
[Extraits
de l’ouvrage « jours de gloire, jours de misère. Histoire d’un
bataillon » de Henri René aux éditions Perrin et Cie. 1917].
«
Le 9, arrivée de renforts : des territoriaux de Seine-et-Marne. Ils
sont 500, destinés à l’ensemble du régiment. Ils sont à peine
suffisants pour nous, après les pertes que nous venons de subir. Le
colonel décide de nous les affecter momentanément. Nous les
rendrons dans quelques jours aux autres bataillons, s’il en est
encore temps. Amalgame. Refonte des effectifs et des cadres. Les
capitaines I… et G… sont de retour du dépôt. Ils sont à peine
guéris de leurs blessures d’août. Ils se mettent à la tête des
9e et 12e compagnies. »
XX)
Du
côté des Allemands:
La
poursuite de l’attaque est ordonnée. Il faut essayer d’occuper
la ligne des collines qui va du canal jusqu’à Saint-Eloi. Il y a
quelques succès partiels. Le 3e bataillon a ainsi pu prendre deux
tranchées ennemies et faire 72 prisonniers. Le soir, les Français
font une contre-attaque. Les deux tranchées sont de nouveau perdues.
L’attaque
est renouvelée. Nous sommes enfin parvenus à prendre la position
ennemie dont le tir de flanquement nous a infligé tant de pertes. De
nouveau 30 Français sont capturés. Le 3e bataillon est également
engagé. Dans la soirée, nous avons pris d’assaut « la tuilerie »
(Ziegelei), qui est située à environ 400 m au nord de la digue
(Dammstrasse). Nous faisons 40 prisonniers. À cette occasion, le
caporal Dreyer de la 10e compagnie s’est particulièrement
distingué. Il a pénétré latéralement avec 3 hommes, dans la
tuilerie.
Dès
l’instant où ces quelques hommes sont arrivés dans le coin par le
devant, ils se sont trouvés brusquement confrontés à une tranchée
occupée par une trentaine de Français. Grâce à la décision
spontanée du caporal, les occupants Français se sont rendus, car
ils étaient surpris. Le caporal Dreyer a été décoré de la
médaille de bravoure en argent. La position de l’I.R.18 est
maintenant très en pointe et la troupe n’a pas de liaison.
Néanmoins, elle tient, et la ferme est fortifiée de tous les côtés.
L’état
de la troupe, sa situation physique et sa valeur au combat
s’amenuisent de jour en jour davantage. La discipline se relâche
également par manque de chefs, mais aussi parce que la troupe
est épuisée par les éternelles attaques lourdes en pertes. De
nombreuses maladies font leur apparition, même parmi les officiers.
GOOD HOPE |
Novembre
1914 - La grande guerre au jour le jour
grande.guerre.pagesperso-orange.fr/nov141.html
Lundi
2 novembre. Les Allemands continuant leurs attaques autour d'Ypres
ont été partout repoussés par nos troupes. Ils n'ont pas été
plus heureux dans la …
Quelques
communiqués de la Première Guerre Mondiale
www.armenweb.org/espaces/louise/reportages/guerre_14.htm
Jeudi
5 novembre 1914. Les forces navales franco-anglaises ont bombardé
l'entrée du détroit des Dardanelles où l'on croit qu'un fort
aurait sauté. De leur côté …
Secteur
sud-est d'Ypres, journée du 9 novembre 1914. - Un ...
amphitrite33.canalblog.com
› Année 1914
Un
régiment spinalien dans la Grande Guerre. > Année 1914. >
Secteur sud-est d'Ypres, journée du 9 novembre 1914. 05 novembre
2010 ...
97/journal
de la grande guerre: le 9 novembre 1914 | 1914 ...
https://reims1418.wordpress.com/.../97journal-de-la-grande-guerre-le-9-...
Il
y a 6 jours - 97/journal de la grande guerre: le 9 novembre 1914
... LA SUITE SUR le site « Le 36e RI : des Normands dans la Grande
Guerre« .... 92/Journal de la grande guerre: le 4 novembre 1914Dans
"journal de la Grande guerre".
Le
dernier combat : Vrigne-Meuse, 10 et 11 novembre 1918
rha.revues.org
› Numéros › 251 › Dossier
de
A Fauveau - 2008 - Cité 1 fois - Autres articles
3Le
8 novembre au soir, la 163e division d'infanterie atteignait la Meuse
entre ...... Le vagabond de la Grande Guerre – Souvenirs de la
guerre 1914-1918 de ...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire