mardi 25 novembre 2014

LA GRANDE GUERRE AU JOUR LE JOUR LE 16 NOVEMBRE

 19 NOVEMBRE 1914


I)
Le mauvais temps persiste et le canon s’est tu, sauf de 15 à 16h. Au moment de rentrer du Salut avec Élise, un bruit formidable nous fait sauter... Le tram F vient de tamponner devant l’habitation de Mme Despature une auto non éclairée qui vient de déposer 3 officiers chargés de réquisitionner 4 000 bouteilles du vin du pauvre commandant. L’auto a été chassée du coup sur le trottoir en enfonçant le pylône du trolley. La motrice du car est très détériorée, les vitres de l’avant sont en miettes. Quelques secondes plus tôt, Élise et moi étions aplatis sous l’auto bousculée avec tant de violence.

Les Allemands, pas émus pour si peu, pénètrent chez Mme Despature qui, toute tremblante, tient à la main son papier de réquisition des 4 000 bouteilles. Elle me supplie de lui venir en aide, mais la grande porte se referme brusquement sur elle et sur ses visiteurs qui ne se montrent pas tendres après l’accident... A chaque bruit de bottes, à chaque coup de sonnette, nous tressaillons. Nos deux gros bleus rentrent de leur absence de 3 jours de garde. Ils nous ont occasionné un moment d’émotion, mais enfin le souper se passe sans incident.
Journal d’Alfred Wolff,agent auxiliaire de la Police municipale Rémoise

II)
« Bétheny pillé »
Calme ! Calme ! toujours. Les troupes passent bien en ordre pour la relève des tranchées.
La nuit, tantôt, à 12h, 4, 3 ou 2h le 75 pète, pas d’émotion, il devient une clocheréveil.
Je remplace pour 8 jours le sous-brigadier Rofidal qui est au repos. Que vais-je découvrir dans mes courses aux renseignements ?…
(Parc à fourrages) Retrouve Halary fidèle à son poste depuis une année.
Le Petit Bétheny est ce qu’on peut vraiment appeler un désert, et surtout pillé me dit-on ce jour à 15h40.
Au lieu de l’animation de l’an dernier je trouve le silence absolu, tout fermé, bombardé, déchiqueté, maisons éventrées.
A l’entrée et sur la droite du boyau prenant naissance sur la route de Bétheny se trouvent deux tombes de soldats atteints par éclats.

En ce moment 15h45 les 75 (scieries) donnent une sérénade.
Je trouve l’échiquier de la défense de Reims et allant vers Cernay bien changé, la crête de Beauregard « Le mamelon » est occupé par nous, Bétheny et le Linguet, et bien plus loin, la route Romaine tout cela est tenu par nos méridionaux.

Je fais connaissance de Mr Le Capitaine Beauvisse commandant la section de mitrailleuse du 40e de ligne, casernée en la crèche de l’avenue de Bétheny.
La suite sur les Archives de la ville de Reims: 

III)
A SAVOIR
Puisieulx. 
Un berger, Alfred Durot, est condamné par le Conseil de guerre à la peine de mort pour trahison et exécuté.

Le général, commandant en chef, rappelle que : La chasse est interdite dans la zone des armées aux militaires de tous grades aussi bien qu’aux personnes étrangères  à l’armée.

Attaque générale en direction de Chauvoncourt. Assaut de la côte 322 face à Saint-Mihiel. Deux jours de combats sans résultat contre les Bavarois. Retour au bois de Lamorville.

Certains commerçants, profitant de la crédulité de nos familles, proposent des prétendues cuirasses sans en avoir contrôlé l’efficacité.
Mais aussi en raison du nombre croissant des blessures à la tête, nous mettions nos gamelles sous nos képis avant que l’on nous distribue des calottes en fer.

Attaques du 58e RI à Ménonville (Meuse)
Une compagnie de volontaires est constituée dans la brigade. Elle a pour objectif la tranchée de la cote 277. Elle est renforcée d’une compagnie du 40e, une compagnie de 58e doit attaquer Menonville.

L’attaque a lieu le 15 novembre. Dès le départ, l’ennemi ouvre un feu extrêmement violent d’artillerie et de mitrailleuses. La troupe d’assaut éprouve des pertes très sensibles et ne parvient pas à déboucher. Les unités en réserve à la lisière de Malimbois subissent un tir d’artillerie lourde très bien réglé.

Dans la nuit du 16 au 17 la compagnie de volontaires parvient à enlever la tranchée de la cote 277, mais elle lui est reprise peu de temps après, par une contre attaque.

IV)
Mort de René Serpette de Bersaucourt de l’école nationale de Chartres
Blessé sur le front, René Serpette de Bersaucourt est évacué sur l’Auvergne et meurt peu de temps après dans une ambulance de Châtelguyon (Puy-de-Dôme). Né à Douai, berceau de sa famille, il n’a pas eu, avant de rendre le dernier soupir, la joie de voir les Français rentrer dans cette ville douloureusement occupée par l’ennemi, et que n’eût-il pas donné pour collaborer à cette reprise !
Il n’a pas davantage eu le temps de mettre au point, pour une impression future, l’étude biographique composée et présentée comme thèse en 1908 sur le maréchal Philippe de Crèvecœur, seigneur d’Esquerdes, un prédécesseur des vaillants chefs de nos armées modernes, qui passe sa vie à lutter précisément dans la région du nord de la France si éprouvée, en lisant le récit de ses exploits, en effet, on voit cités les mêmes noms, Arras, Béthune, la Somme, Tournai, Gand, Orchies, la Flandre, qui pendant 4 années ont retenti si fréquemment à nos oreilles, évocateurs de singuliers rapprochements dans les événements.
René Serpette de Bersaucourt a été élevé dans le culte de la patrie et de l’honneur, c’est pour la patrie et pour l’honneur qu’il a fait le sacrifice de sa vie.

V)
Lu dans Le Moniteur en date du lundi 16 novembre 1914
France.
Les Allemands ont été repoussés de la position très étroite de la rive gauche de l’Yser qu’ils occupent encore, en sorte que tous les combats de la semaine dernière, qui leur ont coûté tant d’hommes restent stériles pour eux.

Les Russes ont  gagné 100 kilomètres de terrain dans la Prusse Orientale  (…) Ils enveloppent maintenant   toute la région des lacs Mazures d’où ils débusquent pied à pied leurs adversaires.
Ils livrent encore de belles batailles ininterrompues  sur le front de la Vistule, à l’est de Thorn, près de Kalisch, près de Czenstoschow, et en Galicie, où se poursuit régulièrement la marche sur Cracovie et le refoulement des forces Austro-Hongroises vers les Carpathes. D’aucun prétendent même que Cracovie s'est livrée sans combat.
Le tsar, répondant sans doute  aux récentes propositions Allemandes (que le cabinet de Berlin n’a pas  démenties) déclare qu’il ne conclura pas la paix avant d’avoir totalement brisé la résistance de l’Allemagne (…)

Grande Bretagne.
Le cabinet de Londres annonce, dans une note officieuse, qu’il n’attaquera pas le littoral arabe et que tout au contraire il viendra en aide éventuellement à la révolte des tribus arabes contre la Turquie.
Ce soulèvement que l’on peut en effet escompter, car la sédition est à l’état presque chronique en Arabie, créerait aux jeunes Turcs de très sérieux embarras, et d’ailleurs la popularité d’Enver bey à Constantinople même diminue de jour en jour.
On l’accuse de trahir les intérêts Ottomans au profit du kaiser.

Italie.
Le nouveau ministre de la Guerre Italien, le général Zuppelli, a demandé 400 millions de crédits pour la remise en état des armements, et le conseil des ministres les a accordés.

VI)
la fête du Roi des Belges
Ce jour-là, le Petit Journal publie une photo du Roi des Belges, Albert Ier, auquel il rend hommage. Selon Stpéhen Pichon, les Allemands ne savent pas tout.
Les Allemands rejetés sur la rive droite du canal de l'Yser. M. de Monzie évoque la « suite du séquestre » des biens Allemands en France.

VII)
Bulletin de la guerre :
Les Allemands rassemblent des troupes.
La presse Britannique annonce que les soldats Français se couvrent de gloire. Les champs de bataille de l'Yser.
Mort du maréchal lord Roberts.
Offensive victorieuse des armées Russes.
M. et Mme Caillaux au Brésil.

VIII
Le lundi 16 novembre 1914
Il pleut depuis 4 jours.
13h Mon cher père,
Depuis le commencement de la guerre je n’ai pas passé un dimanche comme celui d’hier. J’ai assisté à la messe à 9h et aux vêpres à 14h dans la petite église de Ville-sur-Cousances, à 6 km environ au midi [au Sud-Est] de Clermont-en-Argonne (Meuse).

La cérémonie était imposante. Nous étions au moins 400 soldats et officiers, il n’y avait qu’une vingtaine de femmes. L’église était pleine, je suis sûr qu’il n’y avait jamais eu autant d’affluence.
Le soir, nous avons récité le chapelet, une petite fille le récitait et les 400 soldats de tout âge lui répondaient.
Ces 400 soldats de toutes les conditions récitant le chapelet avec une petite fille, dans un village dévasté par la guerre, au son du canon, formaient un tableau émouvant, les larmes en venaient aux yeux. Chacun se retrouvait par la pensée dans l’église de son village, au milieu des siens.

Nous sommes bien tranquilles en ce moment et à l’abri. Le mauvais temps continue : La pluie et le froid, voilà ce qui nous attend. Hier il est tombé de la neige fondue, aujourd’hui il fait moins froid.

Je me porte toujours très bien. J’ai reçu ce matin une lettre d’Aimée datée du 10 novembre.
J’ai reçu samedi soir 14 novembre un colis envoyé par Eugénie. Je ne manque de rien en ce moment, c’est-à-dire de rien de ce qui est nécessaire, assurément nous n’avons pas de friandise, mais malgré cela je mange tous les matins mon chocolat ou mon café au lait, depuis que nous sommes au repos.
Je pense toujours à vous et espère toujours revenir un jour auprès de vous.
Votre fils qui vous aime.   H. Moisy

IX)
16 Novembre 1914
JMO/Rgt : « Le 5e bataillon (commandant Villemin) reçoit la mission de flanquer à l’Ouest, l’attaque de Circy (colonne de gauche) en occupant à 5h:
1° les lisières N et N.E. du bois des Haies (20e Cie)
2° le village de Montreux et les hauteurs (ride 338) (19e Cie)
3° le village de Neuviller (17e et 18e Cie)

La 20e Cie se rallie à gauche avec le bataillon du 297e de Merviller qui occupe la ligne Ancerviller-hameau, Clair Bois, Bois des Chiens.
La 19e Cie occupe avec 2 sections la lisière N. du village de Montreux, établit une section en soutien d’artillerie sur le flanc ouest du village et une section en échelon sur le flanc Est avec le même rôle, une batterie de 90 occupe les pentes S.E. de la cote 333. Cette compagnie assure en outre la liaison avec la cavalerie du Bois de la Tour.

La 18e Cie construit 2 tranchées à l’Est du bois des Haies (à hauteur de la route Ancerviller - Neuviller) pour 2 sections de 1e ligne, les 2 autres sections en repli et également retranchées au saillant du bois des Haies.
La 17e Cie construit 2 tranchées à la sortie O. de Neuviller pour 2 sections, les 2 autres sections en réserve au village.

La section de mitrailleuses flanque au centre du repli le terrain des approches (épaulements construits)

11h, violente canonnade du coté de Cirey.
A 16h, la Cie établie au bois des Haies reçoit quelques obus, la Cie fait étape à Montreux reçoit à la même heure en pendant 30mn des obus fusants dirigés vers la cote 338 et semblant venir de la ferme Saint-Jean. Toutes les unités restent sur leurs emplacements de combat jusqu’à 22h, heure à laquelle elles reçoivent l’ordre de se diriger sur Sainte-Pôle, Vacqueville pour y assurer le service d’avant-postes.

6ème bataillon : Travaux pour les compagnies de Vathiménil (21e, 23e, 6e section de mitrailleuses)
22e et 24e Cie aux avant-postes : Rien d’important à signaler. Une demie section (22e) envoyée sur Chazelles par Domjevin, Blemerey, cote 297 protège de concert avec une demie section du 221e l’évacuation des villages de Domjevin et Blemerey.
Pertes : néant, prisonniers : néant.

Propositions : sergent de l’active Gérard (19e Cie) « Étant chargé d’assurer la liaison avec la cavalerie de l’attaque, a rempli sa mission avec beaucoup d’énergie et de sang-froid, malgré les rafales de l’artillerie adverse »
Consommation de munitions : néant. »

X)
JMO/SS :
« Indisponibles = 41, évacués néant
Le 6e bataillon a les mêmes emplacements que la veille. Le 5e bataillon part à 13h30 pour aller occuper les emplacements de combat en avant de Mervillers, à Montreux et sur la lisière du bois des Haies. La 19e Cie subit le feu de l’artillerie Allemande sans éprouver de pertes ni de blessures. Le bataillon passe la nuit sur ses emplacements. »

XI)
La guerre est menée pour défendre la démocratie :
C’est en contradiction avec les faits les plus élémentaires. L’Allemagne pratique le suffrage universel pour les individus majeurs, alors qu’en Angleterre, dont l’Irlande, près de 40 % des hommes n’ont pas le droit de vote. En Allemagne, il y a aussi  des tentatives de justifier la guerre par le fait qu’elle est menée pour défendre des vertus de civilisation contre un État militaire et répressif, sous la forme de l’autocratie Russe.
L’Angleterre est entrée en guerre à cause de l’obligation, inscrite dans un traité, de défendre l’indépendance de la Belgique :
Il n’existait pas d’obligation claire et acceptée de la part de l’Angleterre d’agir ainsi et, en fait, avant que le sujet de la Belgique n’apparaisse, le parti de la guerre soutenait une intervention Britannique sur une base entièrement différente, celle d’obligations navales envers la France.
Ces obligations avaient été développées lors d’accords secrets passés entre les militaires de ces deux pays et n’ont jamais été soumises à une quelconque forme de responsabilité démocratique.
Les Allemands offrent même des garanties vis-à-vis de la souveraineté de la Belgique, que le gouvernement Britannique refuse de prendre en considération.
L’agression Allemande est la force motrice derrière le déclenchement de la guerre :
Quelque agressifs qu’aient pu être les dirigeants Allemands en 1914, l’establishment Britannique est au moins autant déterminé à saisir l’opportunité d’entrer en guerre avec son rival impérial. Pour justifier l’entrée en guerre contre l’Allemagne, le ministère des Affaires étrangères Britannique (le Foreign Office) L’enthousiasme évident de la classe dirigeante Britannique pour la guerre invalide toutes les justifications selon lesquelles la guerre a été déclenchée par l’agression Allemande.
L’Allemagne a commencé une course à l’armement naval avec l’Angleterre.
 Durant les 15 années précédant l’entrée en guerre et la course à l’armement associée, les 2 États sont en compétition pour régner sur les marchés et les ressources.
La force navale de l’Angleterre est l’élément vital de sa capacité à restreindre l’accès des Allemands aux marchés et aux ressources de par le monde. A moins que l’Angleterre ne permette à l’Allemagne de s’étendre économiquement, la logique de la compétition impérialiste voulait que l’Allemagne remette en question la suprématie navale Britannique.
La violence latente de la nation impériale dominante [ici l'Empire Britannique, NdT] fournit toujours le contexte de remises en question agressives du statu quo, de la part de forces en expansion [ici l'Allemagne].

L’impérialisme Allemand était particulièrement vicieux et devait être remis en question :
Les atrocités commises contre les Herreros en Namibie sont en effet des crimes terribles, mais elles n’ont rien d’unique : d’autres horreurs ont été commises par tous ceux qui sont impliqués dans l’industrie du caoutchouc au Congo Belge, pour ne prendre qu’un exemple. De plus, l’opinion Européenne a été horrifiée, quelques années seulement avant 1914, par la brutalité d’une autre force coloniale engagée à étendre impitoyablement sa domination sur des États indépendants en Afrique : La Grande-Bretagne. Lors de ses guerres d’agression contre les États Boers en Afrique du Sud, elle utilise, pour la première fois, des camps de concentration afin de contrôler une population civile.

L’opinion publique était unie en faveur de la guerre, comme le montrent les images de foules en liesse en 1914.
Il est maintenant habituellement admis que le degré d’enthousiasme pour la guerre était très limité. La preuve en est que les foules rassemblées au moment du déclenchement de la guerre ne sont en aucune manière unies dans un enthousiasme martial. En fait, des manifestations importantes et disséminées ont eu lieu, tant en Angleterre qu’en Allemagne. Si les dirigeants des partis socialistes et travaillistes d’Europe n’avaient pas cédé aux demandes émanant de leur classe dirigeante nationale pour soutenir l'entrée en guerre, il est très possible que le conflit aurait pu être arrêté.

Le moral des troupes Britanniques qui combattent sur le front occidental reste intact jusqu’à la fin de la guerre.
La Grande-Bretagne n’a peut être pas souffert de mutineries aussi importantes que celles des armées Françaises et Allemandes. Mais, à certain moments, il y a des zones de front entières où les troupes sont devenues si peu fiables, que les généraux n’osent pas leur ordonner de combattre. Les preuves de cynisme généralisé au sujet des stratégies, le mépris pour la hiérarchie militaire, les doutes graves au sujet des objectifs de la guerre, ne peuvent être effacées par les révisionnistes. Quand au fait que les soldats ont continué volontairement à se battre, la cause doit en être recherchée dans l’habitude d’obéir aux ordres, ainsi qu’aux exécutions ordonnées par les Cours martiales.

La direction militaire, surtout le général Haig, n’est pas constituée d’une bande d’ânes incompétents :
Les tentatives de réhabiliter les gens comme le général Haig s’effondrent devant quelques faits basiques relatifs aux tactiques qu’il a implacablement employées. Les assauts d’infanterie répétés contre les tranchées opposées ont constamment échoué à rapporter quelque avantage que se soit, tout en causant des pertes colossales. Le premier jour de la bataille de la Somme, le 1er juillet 1916, 57 000 soldats sur 120 000 sont tués ou blessés. En dépit du carnage perpétré à une échelle sans précédent, Haig continue à ordonner toujours plus d’attaques. Lorsque tout espoir de percées dans les lignes Allemandes est perdu, l’objectif des batailles devient alors celui pur et simple de l’usure. Le plan est maintenant de tuer plus de soldats Allemands qu’en ont perdu les Britanniques. Comme il n’existe pas de méthode fiable pour mesurer les pertes ennemies, Haig se fiait à une estimation faite par rapport aux pertes de son propre camp. Il commence ainsi à être courroucé, lorsque l’armée a eu trop peu de pertes, comme lorsqu’il se plaint de ce qu’une division ait, en septembre, perdu moins de 1 000 hommes. On ne peut défendre ce type de mépris pour la vie humaine.

La fin de la guerre marque le triomphe du capitalisme libéral sur les empires autocratiques en délitement.
En fait, tous les États impliqués dans la guerre sont profondément déstabilisés. Même les États-Unis, dont l’implication est la plus limitée, connaît un Été rouge en 1919, avec des révoltes ouvrières sans précédent, comme la grève générale de Seattle, ainsi qu’une répression sauvage contre les socialistes et les Afro-étasuniens. La Grande-Bretagne connaît le début de la guerre d’indépendance Irlandaise, ainsi que des troubles en Inde, événements qui marquent le début de la dislocation de l’Empire [Britannique]. A l’intérieur du territoire, il y eu aussi une vague d’agitation ouvrière radicale, surtout dans la RedClydeside [la zone rouge de Clydeside, NdT], qui culminent avec l’arrivée de troupes à Glasgow pour instaurer la loi martiale.

En dépit du massacre et des destructions, la guerre en valait la peine :
La guerre a ouvert une période de dislocation économique endémique, ainsi qu’une crise absolue. En Angleterre, il y a eu une décennie de déclin industriel, accompagné d’un chômage important, et cela bien avant la Grande Dépression. En Effet, ce n’est que la Deuxième Guerre mondiale qui fera sortir les principaux pouvoirs capitalistes des bidonvilles. La première Guerre mondiale est le moment où le capitalisme commence à dépendre de la guerre et d’une économie permanente d’armement. La guerre a démontré la capacité du capitalisme à créer des destructions, des carnages, des gaspillages industrialisés à une échelle colossale. Le souvenir de la guerre est un moment approprié pour pleurer sur les horreurs, les pertes et le gaspillage, engendrés par tout cela. Mais il doit aussi susciter une détermination à résister à l’insistance de nos dirigeants quand ils promeuvent la guerre pour parvenir à leurs fins. La guerre ne peut rien apporter d’autre que des conditions favorables pour toujours plus d’autres guerres.
Depuis la fin de la Première Guerre mondiale, l’opinion publique s’en est toujours souvenue   comme d’une période de misère et de massacres abominables, incarnant l’incompétence politique et militaire des dirigeants, ainsi qu’un manque total de respect de la vie humaine. Le jugement populaire, qui a contribué à retourner l’opinion publique contre la guerre, est correct et nous ne devons pas laisser les fauteurs de guerres faire fi de la sagesse des gens ordinaires.
Dominic Alexander
Traduit par Jean-Jacques pour vineyardsaker.fr


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