26
OCTOBRE 2014...
Cette
page concerne l'année 932 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol.
QUAND
LA PUISSANCE SUR UN TERRITOIRE PASSE PAR LE DÉVERGONDAGE.
MAROZIE |
Edward
Gibbon a écrit que « l'influence des deux sœurs prostituées,
Marozie et Theodora, se fonde sur leur richesse et leur beauté,
ainsi que sur leurs intrigues politiques et amoureuses : Les
plus vigoureux de leurs amants se voient récompensés par la mitre
d'évêque de Rome et leur règne peut avoir suggéré dans les âges
sombres la fable de la papesse.
Le
bâtard, le petit-fils et l'arrière-petit-fils de Marozia
(généalogie exceptionnelle ! ) seront placés sur la chaire de
Saint-Pierre ». À partir de cette description inexacte le
terme de pornocratie a été associé à la domination effective à
Rome de Théodora et de sa fille Marozie par l'intermédiaire des
hommes qui ne sont que leurs jouets.
Marozie
naît vers 890, fille du consul romain Théophylacte, comte de
Tusculum, et de Théodora, qui détient à Rome le pouvoir réel,
Liutprand de Crémone parle d'elle comme d'une « prostituée
éhontée... [qui] a exercé le pouvoir comme un homme sur l'ensemble
des citoyens romains ».
À
l'âge de 15 ans elle devient la maîtresse de Serge III, cousin de
Théophylacte, dont elle a fait la connaissance quand il était
évêque de Porto. Ils ont un fils, Jean (le futur pape Jean XI)...
C'est du moins ce que l'on trouve dans deux sources contemporaines,
le « Liber Pontificalis » (commencé en 500, lequel
comporte des biographies jusqu'à Pie II, décédé en 1464) et les
« Antapodosis sive Res per Europam gestae » (958-962) de
Liutprand de Crémone (c. 920-972). Mais une troisième source
contemporaine, l'annaliste Flodoard (c. 894-966), donne Jean XI comme
le frère d'Albéric II, qui est le fils de Marozie et de son mari
Albéric Ier. Par conséquent Jean XI peut lui aussi avoir été leur
fils.
En
tout état de cause, Marozie épouse Albéric Ier, duc de Spolète,
en 909, et leur fils Albéric II naît en 911 ou 912. Finalement,
Albéric Ier est tué à Orte en 924 et les grands propriétaires
Romains ont ainsi remporté une victoire complète sur la
bureaucratie traditionnelle représentée par la curie papale. Rome
est pratiquement sous contrôle laïque,
Afin
de contrer l'influence du pape Jean X (dont l'hostilité du
chroniqueur Liutprand de Crémone fait un autre de ses amants),
Marozie épouse ensuite l'adversaire du pontife, Guy de Toscane, qui
aime sa jolie femme autant qu'il
aime
le pouvoir. Ensemble, ils attaquent Rome, se saisissent de Jean X au
Latran, et l'emprisonnent au château Saint-Ange... Il se peut que
Guy l'ait étouffé avec un oreiller en 928 ou tout simplement qu'il
soit mort de privations ou de mauvais traitement.
Après
ce coup d'État elle prend le pouvoir à Rome, les papes qui suivent,
Léon VI et Étienne VII, ne sont l'un et l'autre que des
marionnettes entre ses mains (En 931 elle impose son fils comme pape,
Jean XI, alors qu'il n'a que 21 ans).
Son
deuxième époux étant mort en 929, Marozie négocie un mariage avec
le demi-frère de celui-ci, Hugues d'Arles, qui a été élu roi
d'Italie. Celui-ci a déjà une femme, mais ce mariage est annulé,
afin que Hugues et Marozie puissent convoler... Albéric II, le
propre fils de Marozie, prend la tête de l'opposition aux deux
nouveaux maîtres.
En
932 il fait un coup de force, au moment même des cérémonies du
mariage, et emprisonne sa mère jusqu'à sa mort. Hugues d'Arles
réussit à s'échapper de la ville...
Marozie
meurt en prison, entre 932 et 937. Elle a eu le grand malheur d'avoir
contre elle des détracteurs éloquents, et il se trouve que le
« Liber Pontificalis » et la chronique de Liutprand de
Crémone sont les principales sources pour les détails de sa vie.
Albéric
II devient à son tour père d'Octavien, le futur Jean XII, qui est
élu pape en 955... Les papes Benoît VIII, Jean XIX, et Benoît IX,
de la famille des Tusculani, sont également des descendants de
Marozie.
De
Guy de Toscane, elle a eu une fille nommée Berta Théodora,
Les
Théophylacte (ou Tusculani d'après leur titre de comtes de
Tusculum) sont une famille sénatoriale Romaine qui exerce une
mainmise sur la papauté aux Xe et XIe siècles.
Théophylacte,
le fondateur de la dynastie, est sénateur et cumule la gestion du
trésor et des troupes militaires de Rome (magister militum), il
contrôle la papauté avec ses alliés dont Albéric de Spolète à
qui il donne la main de sa fille Marozie Ire. Ce couple hérite du
même contrôle.
Marozie
se remaria avec Guy de Toscane demi-frère d'Hugues d'Arles ou de
Provence, le roi d'Italie. mais est finalement chassée de Rome par
Albéric, fils de son premier mariage. Ce second Albéric épouse la
fille d'Hugues d'Arles pour conforter sa position.
C'est
donc pour réprimer l'autorité de cette femme impérieuse, que le
pape Jean X recherche l'alliance du nouveau roi de Lombardie. Mais il
ne fait que se préparer de nouveaux chagrins et hâter sa mort...
Gui et Marozie envoient un jour au palais du Latran des assassins,
qui égorgent sous les yeux du pontife Pierre son frère, et le
traînent en prison, où il est étranglé peu de temps après, sans
que ce crime n'excite la vengeance des souverains... Dans un siècle
moins barbare ce crime aurait été puni comme attentat contre la
royauté.
Même
Hugues d'Arles avait assez de grandeur d’âme pour vouloir venger
la mort du pape son allié, sa politique l'en aurait empêché...
Dans le commencement de son règne, et dans un pays étranger, il a
besoin de ménager tous les partis pour assurer sa couronne. Il
cherche des alliés même au-dehors, sachant, par l'expérience de
ses prédécesseurs qu'il ne peut pas compter sur la fidélité de
ses nouveaux sujets... Les principales cours de l’Europe voient
arriver ses ambassadeurs.
II
tourne particulièrement ses efforts du côté des Gaules, parce
qu'il a à craindre que les rois Rodolphe et Raoul ne se liguent
contre lui... Au risque de perdre ses états de Provence, et le
royaume de Lombardie, cela le détermine à revenir en deçà des
monts au mois de septembre... Le sang de Charlemagne n'occupe plus le
trône de Francie. C'est la raison pour laquelle il recherche
particulièrement l'alliance de Romain Ier basileus de
Constantinople. Il lui députe le père de l'historien Luitprand,
chargé de magnifiques présents dont 2 dogues de la plus belle
espèce... Romain Ier porte le jour où il reçoit l'ambassadeur, une
espèce de pelisse peu connue en Italie, les chiens , pour qui ce
spectacle est nouveau, ont peur prenant ce prince, ainsi vêtu pour
une bête sauvage, ils s'élancent sur lui avec tant de furie, qu'ils
l’auraient déchiré, si les gardent ne le leur avaient arraché
avec beaucoup de peine.
Hugues
traite également avec le roi Raoul Ier de Francie... Mais il faut
acheter cette alliance. On exige qu'il nomme pour gouverner ses états
de Provence, Eudes, fils du comte de Vermandois, et Bozon frère de
Raoul...
ROME AU MOYEN ÂGE |
Bozon
gouverne sous le nom de comte d'Arles, la partie méridionale, entre
l’Isère, le Rhône, les Alpes et la Méditerranée... On ne touche
pas à ses droits, mais dans le fond on lui en ôte la jouissance...
Hugues d'Arles repasse les monts, bien persuadé que par cette
alliance, il a affermi sur sa tête la couronne de Lombardie. Il se
trompe !
Les
seigneurs Italiens qu'il a indisposés par sa politique artificieuse,
sont déjà las de son gouvernement... Deux magistrats de Pavie,
Gilbert et Evrard (Gezon) fort considérés pour leurs richesses,
leur noblesse et leurs alliances, conspirent contre ses jours. Mais
le complot étant découvert, le roi au lieu de les punir sur le
champ, leur fait dire, que s'ils ont à se plaindre de lui qu'ils
viennent en faire grief et qu'ils seront entendus.
Quelque
temps après il quitte Pavie pour aller dans une autre ville de ses
états, y faisant venir plusieurs détachements répandus dans les
quartiers, il confie son projet de vengeance à un seigneur nommé
Samson, ennemi juré des rebelles. Samson lui conseille de s'en
retourner à Pavie, d'ordonner à l'évêque, autre ennemi des 2
compères, de fermer les portes de la ville, quand la noblesse serait
sortie pour aller au-devant du roi, suivant l’usage. L'évêque
exécute ponctuellement les ordres : Gilbert et Gezon sont au pouvoir
du prince, sans que les partisans qu'ils ont parmi le peuple,
puissent venir à leur secours. Gilbert a la tête tranchée, on
coupe la langue à Gezon, parce qu'il a mal parlé du roi, ensuite on
lui crève les yeux, supplice barbare, mais ordinaire dans ce
temps-là. (Cette punition, qui par ses circonstances décèle toute
la faiblesse du prince, imprime la terreur dans l’esprit de ses
sujets).
Encore
incertain de sa puissance il applique a Lambert, son frère utérin,
duc de Toscane (craignant, que les seigneurs de Lombardie ne mettent
le sceptre dans les mains de ce duc) il veut le chasser de son
duché... Comme il faut colorer ce crime d'une apparence de justice,
il fait courir le bruit, que sa mère Berthe n'a pas eu d'enfants du
duc Adelbert, son second époux, mais qu'elle en a adopté 3
Lambert, Gui Ermengarde, pour continuer de régner après la mort
d'Adelbert... Hugues fait donc dire à Lambert qu'il ne le reconnaît
plus pour son frère, qu'il lui défend d'en prendre le titre.
Lambert
répond qu'il est prêt à prouver en duel la légitimité de sa
naissance !
LE PAPE JEAN X |
En
932 Hugues d'Arles marche sur Rome avec une armée, dont il
ambitionne depuis longtemps la souveraineté... Marozie sa
belle-sœur, étant maîtresse du « mole d'Adrien »,
(château Saint-Ange), l'est en même-temps de la ville... Il est de
leur intérêt de s'unir pour régner plus sûrement et il paraît
qu'ils ont depuis longtemps le dessein de s'épouser...
Marozie
est alors veuve de Gui frère utérin du roi Lombard, les lois de
l’Église s'opposent à ce qu'elle deviennent l'épouse de ce
prince, aussi prétend-on que c'est pour cette raison qu'il a
entrepris de faire passer ses frères Lambert & Gui pour des
enfants supposés... Mais est-il nécessaire à qui bafouent la loi,
de recourir à cet indigne artifice, pour couvrir l'illégitimité de
leur mariage ?... Il est plus simple de demander des dispenses et
plus facile encore de les obtenir.
Le
pape Jean XI, qui gouverne alors l’église, est le fils de Marozie
et ne fait rien que par ses conseils. Quelque facilité qu'on
suppose à Hugues d'Arles pour commettre le crime ce n'est pas, pour
si peu qu'il s'y détermine.
Pour
affermir son autorité naissante Albéric, oubliant qu'il est fils de
Marozie et frère du pape fait mettre l'une en prison et tient
l'autre dans une si grande dépendance , qu'il ne peut rien faire
sans son consentement. Cependant Hugues d'Arles, impatient de laver
l'affront qu'il a reçu dans Rome, et de venger Marozie , va mettre
le siège devant cette ville ne rapportant d'autre fruit de son
expédition, que le regret d'avoir aliéné entièrement l’esprit
des Italiens par les ravages qu'il commet dans tous les lieux de son
passage.
Les
principaux d'entre ses seigneurs traitent sous main avec Rodolphe II
roi de Bourgogne, le même dont nous avons parlé plus haut , pour le
rappeler en Italie. Hugues d’Arles, qui est instruit de leurs
projets, les fait échouer, en cédant à ce prince la plus grande
partie de ce qu'il possède en deçà des Alpes.
Rodolphe
se départit en sa faveur de tous les droits qu'il a sur la
Lombardie.
Hugues
d'Arles ne se réserve que la souveraineté de la Provence, sa vie
durant, et la propriété de quelques terres dont il disposera en
faveur des églises, de sa nièce Berthe, comtesse d'Arles.
Albéric
n'a jamais pu pardonner à la scandaleuse Marozie, sa mère , son
mariage avec le roi Hugues d'Arles, voulant la punir d'une manière
terrible.
Celle
qui naguère traînait à sa suite , en esclaves, les princes, les
rois, les papes, est un obstacle à l'ambition de son fils, n'a plus
alors qu'un fantôme de puissance... Albéric, a la barbarie de la
faire charger de chaînes, et d'ordonner sa mort... Vengeance, est le
premier cri de l'époux de Marozie. Il court de nouveau mettre le
siège devant Rome, dont il ne peut se rendre maître. Alors, et dans
l'espoir d'entrer dans la ville des empereurs, il s'avilit jusqu'à
livrer sa fille , Alda, au meurtrier de son épouse , au parricide
Albéric... Cette infamie, qu'on ne pourrait concevoir, si on ne
savait de quoi sont capables la politique et l'ambition, n'a pas le
succès dont il s'est flatté. Rome ne lui ouvre pas ses portes, et
il croit s'en venger en exerçant les actes les plus cruels sur tous
les seigneurs qu'il soupçonne de trahison.
Ses
revers se succèdent avec une rapidité effrayante. Autant la fortune
lui est favorable, à l'origine de ses grandeurs, autant elle est
impitoyable à la fin...
Les
Sarrasins en Provence, Albéric dans Rome, le marquis d'Ivrée, les
Hongrois en Lombardie, lui donnent alternativement les plus grandes
inquiétudes... C'est, dit Muratori, un petit Tibère.
Hugues
d'Arles.
www.cosmovisions.com/HuguesArles.htm
Dans
l'espoir d'obtenir la couronne impériale, il épousa en 932 la
fameuse Marozie, alors toute puissante à Rome. Mais il fut chassé
de cette ville par Albéric, ...
Marozie
Ire — Wikipédia
fr.wikipedia.org/wiki/Marozie_Ire
Marozie,
née Maria, et également connue sous le nom de Mariuccia, Mariozza
ou Marousie de Tusculum (vers 890-932/937), fille de Théophylacte et
Théodora ...
Marozie
Ire
tous-les-faits.fr/marozie_ire
Mais
Albéric II, le propre fils de Marozie, prit la tête de l'opposition
aux deux nouveaux maîtres. En 932 il fit un coup de force, au moment
même des cérémonies ...
Marozie
Ire
tous-les-faits.fr/marozie_ire
Mais
Albéric II, le propre fils de Marozie, prit la tête de l'opposition
aux deux nouveaux maîtres. En 932 il fit un coup de force, au moment
même des cérémonies ...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire