samedi 1 novembre 2014

932... EN REMONTANT LE TEMPS

26 OCTOBRE 2014...

Cette page concerne l'année 932 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol.

QUAND LA PUISSANCE SUR UN TERRITOIRE PASSE PAR LE DÉVERGONDAGE.

MAROZIE
Marozie, née Maria, et également connue sous le nom de Mariuccia, Mariozza ou Marousie de Tusculum (vers 890-932/937), fille de Théophylacte et Théodora Ire l'Ancienne, noble Romaine qui a été, dit-on, la maîtresse du pape Serge III et à qui le pape Jean X donna les titres de senatrix (« sénatrice ») et de patricienne de Rome, ce qui ne s'est jamais vu auparavant... Selon Liutprand de Crémone et d'autres chroniqueurs elle a eu de Serge III un fils qui deviendra le pape Jean XI (906-936)... Elle illustre la théorie de la pornocratie.

Edward Gibbon a écrit que « l'influence des deux sœurs prostituées, Marozie et Theodora, se fonde sur leur richesse et leur beauté, ainsi que sur leurs intrigues politiques et amoureuses : Les plus vigoureux de leurs amants se voient récompensés par la mitre d'évêque de Rome et leur règne peut avoir suggéré dans les âges sombres la fable de la papesse.

Le bâtard, le petit-fils et l'arrière-petit-fils de Marozia (généalogie exceptionnelle ! ) seront placés sur la chaire de Saint-Pierre ». À partir de cette description inexacte le terme de pornocratie a été associé à la domination effective à Rome de Théodora et de sa fille Marozie par l'intermédiaire des hommes qui ne sont que leurs jouets.

Marozie naît vers 890, fille du consul romain Théophylacte, comte de Tusculum, et de Théodora, qui détient à Rome le pouvoir réel, Liutprand de Crémone parle d'elle comme d'une « prostituée éhontée... [qui] a exercé le pouvoir comme un homme sur l'ensemble des citoyens romains ».

À l'âge de 15 ans elle devient la maîtresse de Serge III, cousin de Théophylacte, dont elle a fait la connaissance quand il était évêque de Porto. Ils ont un fils, Jean (le futur pape Jean XI)... C'est du moins ce que l'on trouve dans deux sources contemporaines, le « Liber Pontificalis » (commencé en 500, lequel comporte des biographies jusqu'à Pie II, décédé en 1464) et les « Antapodosis sive Res per Europam gestae » (958-962) de Liutprand de Crémone (c. 920-972). Mais une troisième source contemporaine, l'annaliste Flodoard (c. 894-966), donne Jean XI comme le frère d'Albéric II, qui est le fils de Marozie et de son mari Albéric Ier. Par conséquent Jean XI peut lui aussi avoir été leur fils.
MAROZIE ET THEODORA

En tout état de cause, Marozie épouse Albéric Ier, duc de Spolète, en 909, et leur fils Albéric II naît en 911 ou 912. Finalement, Albéric Ier est tué à Orte en 924 et les grands propriétaires Romains ont ainsi remporté une victoire complète sur la bureaucratie traditionnelle représentée par la curie papale. Rome est pratiquement sous contrôle laïque,

Afin de contrer l'influence du pape Jean X (dont l'hostilité du chroniqueur Liutprand de Crémone fait un autre de ses amants), Marozie épouse ensuite l'adversaire du pontife, Guy de Toscane, qui aime sa jolie femme autant qu'il
aime le pouvoir. Ensemble, ils attaquent Rome, se saisissent de Jean X au Latran, et l'emprisonnent au château Saint-Ange... Il se peut que Guy l'ait étouffé avec un oreiller en 928 ou tout simplement qu'il soit mort de privations ou de mauvais traitement.

Après ce coup d'État elle prend le pouvoir à Rome, les papes qui suivent, Léon VI et Étienne VII, ne sont l'un et l'autre que des marionnettes entre ses mains (En 931 elle impose son fils comme pape, Jean XI, alors qu'il n'a que 21 ans).

Son deuxième époux étant mort en 929, Marozie négocie un mariage avec le demi-frère de celui-ci, Hugues d'Arles, qui a été élu roi d'Italie. Celui-ci a déjà une femme, mais ce mariage est annulé, afin que Hugues et Marozie puissent convoler... Albéric II, le propre fils de Marozie, prend la tête de l'opposition aux deux nouveaux maîtres.
BOZON DE PROVENCE

En 932 il fait un coup de force, au moment même des cérémonies du mariage, et emprisonne sa mère jusqu'à sa mort. Hugues d'Arles réussit à s'échapper de la ville...

Marozie meurt en prison, entre 932 et 937. Elle a eu le grand malheur d'avoir contre elle des détracteurs éloquents, et il se trouve que le « Liber Pontificalis » et la chronique de Liutprand de Crémone sont les principales sources pour les détails de sa vie.

Albéric II devient à son tour père d'Octavien, le futur Jean XII, qui est élu pape en 955... Les papes Benoît VIII, Jean XIX, et Benoît IX, de la famille des Tusculani, sont également des descendants de Marozie.

De Guy de Toscane, elle a eu une fille nommée Berta Théodora,

Les Théophylacte (ou Tusculani d'après leur titre de comtes de Tusculum) sont une famille sénatoriale Romaine qui exerce une mainmise sur la papauté aux Xe et XIe siècles.
Théophylacte, le fondateur de la dynastie, est sénateur et cumule la gestion du trésor et des troupes militaires de Rome (magister militum), il contrôle la papauté avec ses alliés dont Albéric de Spolète à qui il donne la main de sa fille Marozie Ire. Ce couple hérite du même contrôle.

Marozie se remaria avec Guy de Toscane demi-frère d'Hugues d'Arles ou de Provence, le roi d'Italie. mais est finalement chassée de Rome par Albéric, fils de son premier mariage. Ce second Albéric épouse la fille d'Hugues d'Arles pour conforter sa position.

C'est donc pour réprimer l'autorité de cette femme impérieuse, que le pape Jean X recherche l'alliance du nouveau roi de Lombardie. Mais il ne fait que se préparer de nouveaux chagrins et hâter sa mort... Gui et Marozie envoient un jour au palais du Latran des assassins, qui égorgent sous les yeux du pontife Pierre son frère, et le traînent en prison, où il est étranglé peu de temps après, sans que ce crime n'excite la vengeance des souverains... Dans un siècle moins barbare ce crime aurait été puni comme attentat contre la royauté.

Même Hugues d'Arles avait assez de grandeur d’âme pour vouloir venger la mort du pape son allié, sa politique l'en aurait empêché... Dans le commencement de son règne, et dans un pays étranger, il a besoin de ménager tous les partis pour assurer sa couronne. Il cherche des alliés même au-dehors, sachant, par l'expérience de ses prédécesseurs qu'il ne peut pas compter sur la fidélité de ses nouveaux sujets... Les principales cours de l’Europe voient arriver ses ambassadeurs.

II tourne particulièrement ses efforts du côté des Gaules, parce qu'il a à craindre que les rois Rodolphe et Raoul ne se liguent contre lui... Au risque de perdre ses états de Provence, et le royaume de Lombardie, cela le détermine à revenir en deçà des monts au mois de septembre... Le sang de Charlemagne n'occupe plus le trône de Francie. C'est la raison pour laquelle il recherche particulièrement l'alliance de Romain Ier basileus de Constantinople. Il lui députe le père de l'historien Luitprand, chargé de magnifiques présents dont 2 dogues de la plus belle espèce... Romain Ier porte le jour où il reçoit l'ambassadeur, une espèce de pelisse peu connue en Italie, les chiens , pour qui ce spectacle est nouveau, ont peur prenant ce prince, ainsi vêtu pour une bête sauvage, ils s'élancent sur lui avec tant de furie, qu'ils l’auraient déchiré, si les gardent ne le leur avaient arraché avec beaucoup de peine.

Hugues traite également avec le roi Raoul Ier de Francie... Mais il faut acheter cette alliance. On exige qu'il nomme pour gouverner ses états de Provence, Eudes, fils du comte de Vermandois, et Bozon frère de Raoul...

ROME AU MOYEN ÂGE
Eudes reçoit avec son département, le titre de comte de Vienne, et la partie septentrionale du royaume, depuis l’Isère, jusqu'aux confins des deux Bourgognes.
Bozon gouverne sous le nom de comte d'Arles, la partie méridionale, entre l’Isère, le Rhône, les Alpes et la Méditerranée... On ne touche pas à ses droits, mais dans le fond on lui en ôte la jouissance... Hugues d'Arles repasse les monts, bien persuadé que par cette alliance, il a affermi sur sa tête la couronne de Lombardie. Il se trompe !

Les seigneurs Italiens qu'il a indisposés par sa politique artificieuse, sont déjà las de son gouvernement... Deux magistrats de Pavie, Gilbert et Evrard (Gezon) fort considérés pour leurs richesses, leur noblesse et leurs alliances, conspirent contre ses jours. Mais le complot étant découvert, le roi au lieu de les punir sur le champ, leur fait dire, que s'ils ont à se plaindre de lui qu'ils viennent en faire grief et qu'ils seront entendus.
Quelque temps après il quitte Pavie pour aller dans une autre ville de ses états, y faisant venir plusieurs détachements répandus dans les quartiers, il confie son projet de vengeance à un seigneur nommé Samson, ennemi juré des rebelles. Samson lui conseille de s'en retourner à Pavie, d'ordonner à l'évêque, autre ennemi des 2 compères, de fermer les portes de la ville, quand la noblesse serait sortie pour aller au-devant du roi, suivant l’usage. L'évêque exécute ponctuellement les ordres : Gilbert et Gezon sont au pouvoir du prince, sans que les partisans qu'ils ont parmi le peuple, puissent venir à leur secours. Gilbert a la tête tranchée, on coupe la langue à Gezon, parce qu'il a mal parlé du roi, ensuite on lui crève les yeux, supplice barbare, mais ordinaire dans ce temps-là. (Cette punition, qui par ses circonstances décèle toute la faiblesse du prince, imprime la terreur dans l’esprit de ses sujets).

Encore incertain de sa puissance il applique a Lambert, son frère utérin, duc de Toscane (craignant, que les seigneurs de Lombardie ne mettent le sceptre dans les mains de ce duc) il veut le chasser de son duché... Comme il faut colorer ce crime d'une apparence de justice, il fait courir le bruit, que sa mère Berthe n'a pas eu d'enfants du duc Adelbert, son second époux, mais qu'elle en a adopté 3 Lambert, Gui Ermengarde, pour continuer de régner après la mort d'Adelbert... Hugues fait donc dire à Lambert qu'il ne le reconnaît plus pour son frère, qu'il lui défend d'en prendre le titre.

Lambert répond qu'il est prêt à prouver en duel la légitimité de sa naissance !

LE PAPE JEAN X
Les deux champions sont nommés, la victoire se décide pour celui de Lambert, mais le cruel et perfide roi de Lombardie, ayant ensuite trouvé le moyen de se rendre maître de sa personne, le dépouille de ses états après l'avoir privé de la vue, les donne au frère Bozon, fils comme lui de Berthe et de Thibaud, comte d'Arles.
En 932 Hugues d'Arles marche sur Rome avec une armée, dont il ambitionne depuis longtemps la souveraineté... Marozie sa belle-sœur, étant maîtresse du « mole d'Adrien », (château Saint-Ange), l'est en même-temps de la ville... Il est de leur intérêt de s'unir pour régner plus sûrement et il paraît qu'ils ont depuis longtemps le dessein de s'épouser...

Marozie est alors veuve de Gui frère utérin du roi Lombard, les lois de l’Église s'opposent à ce qu'elle deviennent l'épouse de ce prince, aussi prétend-on que c'est pour cette raison qu'il a entrepris de faire passer ses frères Lambert & Gui pour des enfants supposés... Mais est-il nécessaire à qui bafouent la loi, de recourir à cet indigne artifice, pour couvrir l'illégitimité de leur mariage ?... Il est plus simple de demander des dispenses et plus facile encore de les obtenir.

Le pape Jean XI, qui gouverne alors l’église, est le fils de Marozie et ne fait rien que par ses conseils. Quelque facilité qu'on suppose à Hugues d'Arles pour commettre le crime ce n'est pas, pour si peu qu'il s'y détermine.

Hugues d'Arles laisse son armée devant Rome, entre accompagné de peu de personnes dans le château Saint-Ange, où le mariage se fait... Très vite il indispose les Romains par sa hauteur... Un jour il fait un trait de vivacité qui le perd. Marozie dit à son fils Alberic de donner le bassin pour se laver les mains au moment de se mettre à table... Ce jeune seigneur, soit malice, ou maladresse, lui verse d'un seul coup un vase rempli d'eau sur les mains, Hugues d'Arles, oubliant ce qu'il lui doit, et ce qu'il se doit à lui-même , lui donne un soufflet... C'en est assez pour révolter tous les patriciens de Rome. Alberic surtout, quoiqu'il n'ose faire éclater ouvertement sa colère, fomente secrètement la haine et le mépris que l'on commence à témoigner pour le roi... Il peint avec des couleurs vives les maux qu'on a à craindre de la part d'un prince qui, n'étant pas encore reconnu de Rome, s'annonce pourtant avec tant de hauteur et d'emportement. Le soulèvement est prompt. Les conjurés , résolus à secouer le joug , font sonner le tocsin... aussitôt le peuple court aux armes, le château Saint-Ange est assiégé, et avant que le roi ne puisse se douter de la révolte les révoltés pénètrent à l'intérieur, il n'a que le temps de s'évader, en se faisant descendre par le moyen d'une corde du haut des remparts pendant la nuit et de s'éloigner de Rome avec ses troupes ... Laissant son épouse Marozie, les rebelles mettent à leur tête le jeune Alberic. En quittant le mole d'Adrien, Hugues avait réuni des troupes nombreuses, avec lesquelles il vient mettre le siège devant Rome, résolu à laver dans le sang l'affront qu'il a reçu. Mais les Romains se défendent avec tant de vigueur, qu'il est obligé de lever le siège et de reprendre honteusement le chemin de ses états de Lombardie. Il n'y est pas plutôt arrivé qu'il excite contre lui le mécontentement général, par ses injustices et ses cruautés. La désaffection des Lombards prend chaque jour un caractère plus grave, Hugues D’Arles , tyran, leur fait regretter Rodolphe ils le rappellent...

Pour affermir son autorité naissante Albéric, oubliant qu'il est fils de Marozie et frère du pape fait mettre l'une en prison et tient l'autre dans une si grande dépendance , qu'il ne peut rien faire sans son consentement. Cependant Hugues d'Arles, impatient de laver l'affront qu'il a reçu dans Rome, et de venger Marozie , va mettre le siège devant cette ville ne rapportant d'autre fruit de son expédition, que le regret d'avoir aliéné entièrement l’esprit des Italiens par les ravages qu'il commet dans tous les lieux de son passage.

Les principaux d'entre ses seigneurs traitent sous main avec Rodolphe II roi de Bourgogne, le même dont nous avons parlé plus haut , pour le rappeler en Italie. Hugues d’Arles, qui est instruit de leurs projets, les fait échouer, en cédant à ce prince la plus grande partie de ce qu'il possède en deçà des Alpes.
Rodolphe se départit en sa faveur de tous les droits qu'il a sur la Lombardie.

Hugues d'Arles ne se réserve que la souveraineté de la Provence, sa vie durant, et la propriété de quelques terres dont il disposera en faveur des églises, de sa nièce Berthe, comtesse d'Arles.

Albéric n'a jamais pu pardonner à la scandaleuse Marozie, sa mère , son mariage avec le roi Hugues d'Arles, voulant la punir d'une manière terrible.
Celle qui naguère traînait à sa suite , en esclaves, les princes, les rois, les papes, est un obstacle à l'ambition de son fils, n'a plus alors qu'un fantôme de puissance... Albéric, a la barbarie de la faire charger de chaînes, et d'ordonner sa mort... Vengeance, est le premier cri de l'époux de Marozie. Il court de nouveau mettre le siège devant Rome, dont il ne peut se rendre maître. Alors, et dans l'espoir d'entrer dans la ville des empereurs, il s'avilit jusqu'à livrer sa fille , Alda, au meurtrier de son épouse , au parricide Albéric... Cette infamie, qu'on ne pourrait concevoir, si on ne savait de quoi sont capables la politique et l'ambition, n'a pas le succès dont il s'est flatté. Rome ne lui ouvre pas ses portes, et il croit s'en venger en exerçant les actes les plus cruels sur tous les seigneurs qu'il soupçonne de trahison.

Ses revers se succèdent avec une rapidité effrayante. Autant la fortune lui est favorable, à l'origine de ses grandeurs, autant elle est impitoyable à la fin...
Les Sarrasins en Provence, Albéric dans Rome, le marquis d'Ivrée, les Hongrois en Lombardie, lui donnent alternativement les plus grandes inquiétudes... C'est, dit Muratori, un petit Tibère.



Hugues d'Arles.
www.cosmovisions.com/HuguesArles.htm
Dans l'espoir d'obtenir la couronne impériale, il épousa en 932 la fameuse Marozie, alors toute puissante à Rome. Mais il fut chassé de cette ville par Albéric, ...

Marozie Ire — Wikipédia
fr.wikipedia.org/wiki/Marozie_Ire
Marozie, née Maria, et également connue sous le nom de Mariuccia, Mariozza ou Marousie de Tusculum (vers 890-932/937), fille de Théophylacte et Théodora ...
Marozie Ire
tous-les-faits.fr/marozie_ire
Mais Albéric II, le propre fils de Marozie, prit la tête de l'opposition aux deux nouveaux maîtres. En 932 il fit un coup de force, au moment même des cérémonies ...
Marozie Ire
tous-les-faits.fr/marozie_ire
Mais Albéric II, le propre fils de Marozie, prit la tête de l'opposition aux deux nouveaux maîtres. En 932 il fit un coup de force, au moment même des cérémonies ...

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