Cette page concerne l'année 924 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol
LES
MAGYARS !
Les
Magyars (comme ils se nomment eux-mêmes) ou Hongrois (nom que leur
donnent les peuples étrangers) sont des populations parlant,
comme les Finnois, une langue du groupe finno-ougrien, qui appartient
à la famille des langues ouralo-altaïques.
Les
premiers documents nous les montrent vivant de leur chasse dans les
régions de l'Oural, non loin de la Volga. Ces tribus nomades errant
dans les plaines immenses de la Russie Orientale, se sont rapprochés
peu à peu de l'Occident, et se sont établis d'abord vers les bords
de la mer Noire : Là, 7 tribus ont conféré le commandement suprême
à un jeune chef, Arpad, qui devient le fondateur d'une dynastie.
Évidemment la richesse de l'Europe attire ces nomades comme
Rome a jadis attiré les Germains.
L'imprudence
des souverains occidentaux va leur ouvrir une route facile jusqu'au
centre de ces régions fortunées.
D'abord,
l'empereur de Constantinople implore leur alliance contre les
Bulgares, puis c'est Arnulf qui les appelle contre Svatopluk.
La
région Danubienne où ils arrivent a depuis deux siècles été
ravagée et occupée par une autre population ouralo-altaïque, les
Huns...
« Dans
toute l'histoire des invasions barbares, on trouve peu d'exemples
d'une aussi grande migration. 216 000 hommes en âge de porter les
armes, ce qui suppose une population totale de près d'un million,
tels sont les chiffres adoptés par la tradition nationale, et l'on
ajoute que cette multitude à mis près de 3 ans à traverser les
Carpathes. On ne doit s'étonner ni de cette lenteur, ni de ce nombre
immense, quand on songe d'une part à tous les chariots, à tous les
ustensiles, à tout le butin que traîne cette population mouvante,
d'autre part aux fréquents déplacements des masses
ouralo-altaïques.
Cette
nation est conduite avec une exacte et savante discipline admirée
par un illustre connaisseur Byzantin. Ces corps vigoureux, habitués
à toutes les privations du désert, ne succombent ni au froid, ni à
la chaleur, ni à la faim, ni à la soif... Durs au mal, aucune tâche
ne leur semble impossible.
Toutes
les armes leur sont bonnes, l'épée, l'arc, la lance, car ils savent
lutter à cheval et à pied, mais, cavaliers bien plus que
fantassins, ils préfèrent combattre sur leurs montures petites,
rapides, infatigables, les flèches sont leurs armes favorites.
Dans
leur ordre de bataille, ils sont divisés en troupes de 1 000 hommes
chacune, également prêtes à se rapprocher pour former une seule
masse ou à fondre sur l'ennemi en escadrons mobiles de tous les
côtés à la fois.
Une
nuée de flèches lancées d'une seule bordée prélude à l'attaque
furieuse, irrésistible et souvent une fuite simulée achevait par
une folle confiance en la déroute de l'ennemi. » (Sayous).
L'histoire
légendaire des Magyars nous donne les noms de petits princes Slaves
qui ont céder les premiers devant cette formidable invasion, le
Slovaque Zalan, le Bulgare Menmarot dans l'est et le sud de la
Hongrie actuelle.
Mais
elle ne nous dit rien sur la façon dont l'empire Morave succombe.
La
fin du Xe siècle voit à la fois la ruine de cet empire et la
domination des Magyars succéder à celle des Slaves, dans toute la
contrée baignée au centre par le cours moyen du Danube et
enveloppée au nord et à l'est par la chaîne des Carpathes. Cette
invasion devait avoir pour l'histoire de cette région les plus
graves conséquences :
« Ce
n'est pas la simple immigration d'un nouveau peuple [ouralo-altaïque]
destiné à disparaître comme les Huns et les Avares, ou à être
absorbé comme les Bulgares par la population vaincue. Les qualités
intellectuelles des Magyars, élite des peuples Altaïques, leur
vigueur physique, leur nombre immense, leur patriotisme déjà vivace
devait les garantir contre toute chance de destruction lente ou
rapide. » L'établissement de ce peuple nouveau et la ruine de
la Moravie sont un coup mortel pour les Slaves :
L'invasion
des Hongrois, dit l'historien tchèque Palacky, est le plus cruel
malheur que notre peuple ait jamais subi.
Du
Holstein au Péloponnèse s'étendent des peuples Slaves peu unis et
de mœurs différentes, mais partout actifs et préparés à la
civilisation.
Au
milieu de cette ligne étendue, un noyau se forme par les efforts de
Svatopluk.
De
même que sous l'influence latine la monarchie Franque s'est formée
en Occident, de même un empire Slave peut sous l'influence Byzantine
se former en Orient, la destinée de l'Europe Orientale est devenue
tout autre, l'arrivée des Magyars au cœur de l'organisme naissant
anéantit toutes ces espérances. »
Cependant
les contrées où ils se sont établis ne suffisent pas aux nouveaux
conquérants : Le pays Danubien n'est pour eux qu'une étape, une
base d'opérations pour des envahissements futurs.
Les
diverses hordes ont apporté des instincts nomades et guerriers, que
le temps et l'influence de la religion chrétienne peuvent seuls
transformer et mettre au service de la civilisation.
L'Italie,
« à qui le ciel a fait le don malheureux de la beauté », attire
tout d'abord leurs convoitises. Ils envahissent le pays Vénitien,
mais échouent devant la cité des lagunes qui a déjà défié les
Huns.
En
907, Arpad meurt et, suivant la tradition, ses restes reposent au
pied du rocher de Bude où il a établi sa capitale ou son campement.
Sous
son jeune fils Zoltan, les excursions continuent : Les Allemands
subissent une sanglante défaite à Presbourg en 907, puis près
d'Augsbourg (910), mais ils repoussent les Magyars devant Wels.
S'il
faut en croire leurs récits, 86 Magyars ont seuls échappé : Une
vieille poésie Allemande célèbre superbement cette victoire...
[« On
combattit un combat terrible, maint Hongrois perdit la vie : les
Bavarois vengèrent leurs femmes et leurs enfants. On tua tellement
de Hongrois que personne ne peut le dire, ni compter les morts. Ils
s'enfuirent nuit et jour jusqu'à la Leitha. Cependant ils n'étaient
pas encore las de combattre. »]
C'est
aussi en 910 que les Magyars envahissent la France pour la première
fois. Charles le Simple est alors roi.
La
Lorraine est dévastée, les monastères de Remiremont, Saint-Dié,
Moyenmoutiers, Etival, Liepsies, sont pillés.
En
915, les Magyars reviennent, cette fois, l'Alsace, la Lorraine, la
Bourgogne, sont saccagées.
Charles
le Simple, abandonné de tous ses vassaux, ne peut empêcher les
envahisseurs de rester près de 3 ans dans ces provinces, et d'y
exercer d'affreux ravages...
Flodoard
dit que l'archevêque de Reims, Hérivée, est le seul de tous les
princes ecclésiastiques qui soit venu se joindre au roi avec 1 500
hommes.
Avec
cette faible troupe, Charles III n'ose pas s'écarter de la montagne
de Laon, sa résidente habituelle, et il attend que les Hongrois,
chargés de butin, se retirent d'eux-mêmes.
En
924, les Magyars viennent de ravager l'Italie, lorsque Bérenger Ier
les appelle contre son rival, Hugues de Provence. Ils se jettent sur
cette province, la ravagent ainsi que le Languedoc, et ne se retirent
que décimés par une épidémie... Poursuivis par Raymond, comte de
Toulouse. Le pays, après leur départ, est désert, disent les
auteurs du temps, et il ne reste plus de prêtres pour le service
divin.
2
ans plus tard, en 926, les Hongrois reviennent, dévastent Bâle, le
Verdunois, pénètrent jusqu'à 10 lieues (40kms) de Reims, mais
l'arrivée du roi Raoul Ier les force à battre en retraite... Puis
Henri de Saxe les repousse devant Mersebourg (933).
Ils
ne reparaissent qu'en 936, cette invasion est terrible : Dole et les
rives de la Saône sont dévastées, Lyon échappe, grâce au courage
du comte Guillaume. Ils entrent en Italie par Nantua. Raoul Ier les a
encore empêchés de pousser plus loin leurs ravages.
En
937, ils reviennent... Metz, Trêves, Aix-la-Chapelle, la Champagne,
Sens, le Berry, l'Aquitaine, Autun, Langres, Besançon et Pontarlier
sont mis à feu et à sang dans cette horrible incursion.
En
938, ils reviennent encore, cette fois c'est en Flandre, dans le
Hainaut, puis en Aquitaine, que les Hongrois portent leurs fureurs.
Ils
ne reparaissent plus jusqu'en 950, où ils envahissent l'Alsace, la
Franche-Comté, et pillent Besançon. Conrad, roi d'Arles, parvient,
au moyen d'un stratagème, à détruire cette horde.
En
951 ils reviennent en Aquitaine.
En
953, ils reparaissent dans la Flandre, où il assiègent inutilement
Cambrai.
En
954, le mouvement d'invasion continue encore sous le successeur de
Zoltan.
ils
font leur dernière invasion en Lorraine, Champagne et Bourgogne.
La
victoire que l'empereur d'Allemagne, Othon Ier le Grand, remporte sur
les Magyars, à Augsbourg, en 955 limite fortement leur incursions.
Dès
lors, les Magyars doivent se replier sur eux-mêmes et se contenter
des domaines qu'ils se sont assurés dans la vallée du Danube.
Le
roi Geiza (972-997) est le premier souverain pacifique de la Hongrie
païenne... Sous son règne, les Hongrois essaient d'intervenir dans
une querelle entre Henri de Bavière et l'empereur Oton II.
L'empereur détache de la Bavière l'Autriche actuelle en faveur de
Léopold de Babenberg, qui vainc les Hongrois et les rejette près de
Vienne... Un nouvel état militaire apparaît, qui doit jouer un
grand rôle dans l'histoire de ces contrées.
La
Hongrie est enfermée dans les limites qu'elle ne doit plus franchir,
toutefois les Magyars ne sont pas seuls dans ces régions, presque
partout ils sont entourés par des Slaves dont la langue et les
institutions vont exercer sur eux une durable influence :
Au
sud-est, ils confinent à l'élément Romain ou Valaque qui depuis
les Colonies Romaines de Trajan se sont développé dans ces
contrées... De nombreux mariages avec ces peuples voisins modifient
peu à peu le type primitif des Magyars, beaucoup ont perdu depuis
longtemps les pommettes saillantes et les yeux obliques des Mongols.
La religion des Hongrois païens a laissé peu de traces, et il est difficile de dégager un système mythologique des superstitions populaires.
Un
dieu suprême (Isten) paraît les dominer : Il est le père des
hommes, au-dessous de lui, on trouve un certain nombre de génies
secondaires, le démon ördôg, le mano esprit sinistre, puis les
tünder, les merveilles, les fées, les apparitions, agissant de
diverses manières sur la destinée des hommes.
«
Quelque part dans les montagnes de Transylvanie se trouve le palais
du roi des tünder avec la reine et de belles jeunes filles, palais
d'argent et de cuivre protégé par un lion d'or, se mirant dans un
lac resplendissant et entouré de grands bois où les oiseaux font
entendre des mélodies ravissantes. Une tradition du comitat de Hont
rapporte que dans un endroit aujourd'hui désert et pierreux, avec
quelques vieilles racines, vivaient des fées qui au lever de
l'aurore peignaient leurs cheveux d'or sur le pays, de telle sorte
que tout le monde était riche... Mais un avare ayant saisi une de
ces fées pour lui couper sa chevelure, toutes s'enfuirent et la
misère, la désolation succédèrent à l'abondance.
Dans
la ville de Deva, la fée bienfaisante apparaissait tous les sept
ans, d'autres fées bâtissaient les murs pour les mortels et les
enrichissaient de leurs trésors, mais toujours l'ingratitude humaine
les décourageait et leur faisait quitter la place » (Sayous)...
A
côté des fées de la terre, il y avait les fées de l'air et les
fées des eaux. Une des plus poétiques et des plus originales
fantaisies de l'imagination Magyare était Delibab, la fée du Midi,
la personnification du mirage, fille de la plaine, sœur de la mer et
amante du vent.
Les
lacs et les fleuves étaient peuplés de génies mystérieux. Les
divers éléments étaient l'objet d'un culte. Un ordre sacerdotal
partageait le pouvoir avec le prince.
Les
prêtres envoyaient à la divinité des chants, des prières, des
sacrifices même humains dans les bois sacrés sur les autels.
« Dans
l'ensemble des choses, l'âme humaine conserve son existence
indestructible et immortelle, mais elle pouvait revenir sur la terre,
surtout si elle avait appartenu à un illustre guerrier.
L'âme
passait à cheval sous la voûte de la mort et traversait un pont qui
la conduisait au bonheur de l'autre monde : Bonheur guerrier, comme
les funérailles étaient guerrières » (Sayous).
«
Les chefs de famille et de tribu sont, comme les ducs eux-mêmes, à
moitié héréditaires, à moitié électifs ou acclamés.
Les
terres assignées à la tribu et à la famille par le duc ou par
l'Assemblée de la nation sont la propriété de tous, même lorsque
les diverses branches de la famille se les ont partagées pour y
construire des huttes qui deviennent peu à peu des maisons, et pour
y faire paître leurs troupeaux en attendant la culture.
Les
chefs n'ont pas encore de domaine à part : Ce n'est que plus tard,
quand la Hongrie devient agricole, que les propriétés sont bien
délimitées et que les chefs deviennent propriétaires pour une
partie et seigneurs pour le reste. Dans les premiers temps, la tribu
ducale, celle qui vit sous l'autorité immédiate du prince,
s'établit au centre de la contrée du côté de Pest et d'Albe
royale. »
Un
peuple nomade, comme l'est celui des Magyars avant leur conversion au
christianisme, ne peut nécessairement avoir qu'une organisation très
imparfaite.
Elle
est plus militaire que politique.
La
puissance du chef suprême ne reconnaît d'autres limites que
l'autonomie relative des tribus.
Elle
procède d'une élection par acclamation, élection qui paraît avoir
été héréditaire dans la famille d'Arpad, mais sans que l'ordre de
primogéniture soit rigoureusement consacré par l'usage ou par la
loi.
Cette
élection est consacrée par le suprême pouvoir judiciaire et par
l'assemblée générale des chefs assistés de nombreux hommes
libres. Tous les membres de la famille et même de la tribu se
regardent comme frères, ils sont tous libres et tous nobles. C'est
là l'origine de la nombreuse petite noblesse qui a toujours été le
nerf de la Hongrie.
Les
anciens Magyars doivent naturellement goûter peu le séjour des
villes, ils les abandonnent soit aux habitants qui les ont précédés,
soit aux colons étrangers qu'ils appellent dans leur empire.
CHÂTEAU DE DEVIN |
On
sait seulement que la musique jouait un grand rôle dans ces
solennités. Les fameuses mélodies des Tsiganes nous ont peut-être
gardé un écho affaibli de ces chants primitifs. (L. Léger).
Les
Magyars.
www.cosmovisions.com/ChronoMagyars.htm
En
924, les Magyars venaient de ravager l'Italie, lorsque Bérenger les
... les avait encore empêchés de pousser plus loin leurs ravages;
mais l'année suivante, ...
Atrium
- Début du royaume d'Allemagne
www.yrub.com/histoire/10sempireall1.htm
Depuis
924, les Hongrois infestaient de nouveau la moitié de l'Europe.
Henri ne put les arrêter, mais ses gens réussirent à capturer un
Magyar de haut lignage. Il obtint, en échange de ce prisonnier et
d'un tribut annuel, neuf années de paix ...
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