I)
Paris,
3 novembre, 0h40
Le communiqué officiel du 2 novembre, 23h, dit :
« Entre la mer du Nord et l'Oise, les attaques prononcées dans la journée de lundi par les Allemands ont été moins violentes que la veille.
Le communiqué officiel du 2 novembre, 23h, dit :
« Entre la mer du Nord et l'Oise, les attaques prononcées dans la journée de lundi par les Allemands ont été moins violentes que la veille.
En
Belgique, nous avons progressé sur Dixmude et au sud de
Gheluvelt.
Nous avons maintenu toutes nos autres positions.
Nous avons maintenu toutes nos autres positions.
Dans
la région de l'Aisne, une violente offensive Allemande, entre
Pruyal-l'Annonais et Vailly, a complètement échoué. »
II)T
Toujours
de violents combats autour de Dixmude et d'Arras, autour du
Quesnoy-en-Santerre et au nord de l'Aisne. L'ennemi n'avance pas
d'une ligne; au contraire, c'est nous qui progressons.
Guillaume II s'est fait décerner la croix de Fer par les autres souverains Allemands, on ne dit pas sur quel champ de bataille il l'a gagnée.
Le gouvernement Français, à son tour, publie l'exposé de ses griefs contre la Porte Ottomane et des négociations qui ont eu lieu à Constantinople.
Guillaume II s'est fait décerner la croix de Fer par les autres souverains Allemands, on ne dit pas sur quel champ de bataille il l'a gagnée.
Le gouvernement Français, à son tour, publie l'exposé de ses griefs contre la Porte Ottomane et des négociations qui ont eu lieu à Constantinople.
La Bulgarie proclame sa volonté de rester neutre dans le nouveau conflit Oriental.
Mois
après mois, on remonte le temps pour se rappeler comment Béthune et
ses environs ont traversé la Première Guerre mondiale. En novembre
1914, les obus pleuvent sur Béthune, les troupes Indiennes arrivent
dans des uniformes d’été et Raymond Poincaré a besoin des
mineurs entre Béthune et Bruay.
Sur
le front, la bataille fait rage et les morts, peu à peu, s’alignent
dans les allées du cimetière Nord. Dans le secteur, un autre enjeu
occupe les autorités : les mines.
L’occupation
sonne aussi à ce titre comme une catastrophe, car l’empire
Allemand va faire main basse sur deux tiers de la production dans
l’est du bassin minier.
Entre
Liévin, Lens et Drocourt, c’est autre chose : Les exploitations
sont arrêtées, voire détruites et dans ce contexte, les mines de
Béthune et Bruay sont un enjeu majeur.
Le
gouvernement Français insiste : Il faut maintenir l’effort et le 3
novembre, le président de la République qui vient exhorter les
mineurs à produire, de nuit et dans le silence pour tromper
l’ennemi.
Dans
« Au service de la France » : Neuf années de souvenirs,
il raconte cet épisode.
Le
2 novembre 1914, c’est « le jour des morts. Mais les morts ont
maintenant tous les jours pour eux. » Ce jour-là, Poincaré va en
Belgique, où il croise des émigrants, « un spectacle de désolation
et de misère épouvantée ».
Le
journal Le Radical s’en fait l’écho, qui rappelle « qu’après
sa visite à l’armée Française de Belgique, le président de la
République est rentré en France par Béthune ».
Poincaré
en évoque la traversée « après la chute du jour, qui nous donne
dans l’ombre le spectacle d’une extraordinaire animation. »
En
costume de mineur :
Il
arrive à Bruay en fin d’après-midi, « où nous logeons tous chez
M. Elby, l’un des propriétaires des mines ». Ce n'est pas par
hasard qu’il est là :
La
presse estime que « sachant que les ouvriers mineurs mobilisés se
sont bravement conduits depuis le début des hostilités, il a voulu
exprimer ses félicitations et sa sympathie à leurs familles ».
Il
faut les convaincre de ne pas faiblir : La France a besoin de notre
charbon. Raymond Poincaré et son ministre de la Guerre n’hésitent
pas à endosser « des costumes de mineurs, chapeaux ronds et
rigides, sarraus bleus, ceinturons, pantalons de toile. Dans cet
accoutrement, nous nous faisons transporter en automobile jusqu’à
un puits profond de 300 m et l’on nous descend dans une galerie où
travaillent les rares ouvriers non mobilisés et où vivent de
pauvres chevaux déshabitués de la lumière céleste. Je suis invité
à donner un coup de pioche dans la veine et je m’acquitte assez
maladroitement de cette obligation traditionnelle. Les ouvriers me
remercient aimablement. (...) Je laisse une offrande à leur caisse
de secours et les assure que j’emporte le meilleur souvenir de ma
visite. Elle me vaudra pendant la guerre de nombreux filleuls dans
les familles de mineurs et des relations épistolaires qui ne se
briseront jamais. » (à suivre)
III)
La
tâche des médecins et du personnel médical Indien est
considérable. Les statistiques fournies après le départ du Corps
Indien vers la Mésopotamie indiquent que le nombre de blessés
Indiens et Britanniques s'élève, d'octobre 1914 au 10 novembre 1915
à 23 627.
Dans
le même temps on estime que le nombre de malades traités est de 18
000 durant la même période. Cela donne une moyenne quotidienne de 2
hommes sur 1 000 transitant par les hôpitaux.
Peu
de temps avant le début de la guerre, une étude menée par le corps
médical commandé par le colonel Pike a estimé ce passage à 3 pour
1 000 en cas de conflit.
Par
ailleurs, les médecins ont un important travail de surveillance de
l'hygiène, de vaccination de la troupe contre les différentes
maladies, dont la fièvre typhoïde, qui peuvent se développer
rapidement dans cet environnement malsain.
Le
poste de secours avancé : Le soldat blessé est alors recueilli par
une ambulance hippomobile et conduit à l'ambulance de campagne,
quelques kilomètres à l'arrière du front. Cette unité médicale
est composée d'officiers médecins, d'infirmiers, de suiveurs civils
Indiens dont les « Kahars » (porteurs) qui assurent la
liaison entre l'ambulance de campagne et le front. Certains
s'aventurent au mépris du danger dans le no man's land à la
recherche de blessés au grand dam des officiers qui les commandent.
Le
centre d'évacuation : En cas de blessure plus grave on lui retire
son équipement et il est transféré, en ambulance automobile, vers
le centre d'évacuation (Casualty Clearing Station). Situés à une
dizaine de kilomètres des lignes, on trouve des Centres d'évacuation
pour les Indiens à Lillers, Merville et à l'hôpital psychiatrique
de Saint-Venant.
Le
blessé grave est conduit par train vers les hôpitaux militaires
Indiens : Boulogne-sur-Mer, Neuville-Sous-Montreuil, Wimereux, Rouen
avant d'être transféré en Grande-Bretagne.
Les
bombardements quasi-continus mettent souvent en péril la vie des
brancardiers et des blessés. Quelques mois après l'arrivée du
Corps Indien, le Génie construit une ligne de chemin de fer légère
derrière la ligne de front pour le transfert de nuit des blessés.
Depuis
le XIXe siècle, l'hygiène et la santé des troupes sont des
problèmes essentiels pour le service médical de l'Armée des Indes.
Des règles d'hygiène très strictes sont imposées aux soldats.
L'arrivée en France durant l'automne, le climat froid et humide fait
craindre une augmentation des pneumopathies. De nombreux cas sont
effectivement signalés mais les problèmes digestifs prédominent en
raison du changement de nourriture et de l'utilisation d'eau non
potable.
Durant
l'hiver, c'est un mal redoutable, appelé « pied des
tranchées » qui touche de nombreux soldats tant Britanniques
qu'Indiens. Ce mal atteint le soldat lorsque les pieds demeurent plus
de 24 heures dans une eau glacée. 20 000 combattants
Britanniques et Indiens seront réformés pour cette affection.
Chaque
lieu réquisitionné donne lieu à un dédommagement. Il s'élève à
1 franc par nuit pour un officier, 20 centimes pour un sous-officier
ou soldat bénéficiant d'un lit ou 5 centimes sans lit.
IV)
La
vie de cantonnement se déroule invariablement au même rythme : La
toilette complète, le nettoyage du linge, le nettoyage de
l'équipement et l'entretien des armes.
Les
jours suivants sont réservés à l’entraînement : Maniement
d'armes, exercices de tir, physique et marche.
Leur
maigre solde leur permet d'acheter divers souvenirs.
V)
Mobilisé
le 3 août 1914, en tant que sapeur-mineur au 1er régiment du Génie,
Gustave Bougault se trouve avec la 138e brigade d’infanterie.
Ils
sont dans une forêt de l’Aisne, au flanc du Chemin des Dames... Ce
plateau calcaire a vu passer des cohortes d’envahisseurs depuis les
armées de Jules César... Mais cette terre Picarde conservera le
souvenir indélébile de la Grande Guerre qui va faire, ici, près de
300 000 morts et des milliers de disparus.
Les
troupes Françaises subissent des bombardements intenses d’artillerie
lourde. Les attaques Allemandes redoublent de violence dans un fracas
assourdissant, des gerbes de terres, des éclats…
En
cette nuit du 1er au 2 novembre 1914, sous le feu des obus, Gustave
disparaît, il fait partie des 1 258 soldats de la brigade, disparus
ce jour-là.
Gustave
allait avoir 30 ans.
Quand
il naît le 15 novembre 1884, il est l’enfant naturel de
Marie-Eugénie Bougault âgée de 17 ans. La déclaration de
naissance est faite par le grand-père paternel Jean-Louis Bougault,
cultivateur. Gustave exerce le métier de charron à Piffonds avant
de s’installer en 1910 à Saint-Valérien. Il se marie le 14 juin
1910 avec Hélène Sabard… Sa dépouille est retrouvée en 2013,
grâce à un cueilleur de champignons.
Gustave
Bougault aurait pu demeurer incognito, enfoui dans le sol Picard, si
par un curieux hasard, le maire de Braye-en-Laonnois n’a eu la
bonne idée de partir aux morilles.
En
effet, Gérard Dagry sexagénaire décide, en ce dimanche 21 avril
2013, de profiter du temps doux et ensoleillé pour aller cueillir
des champignons. Au pied d’un talus, il aperçoit une lanière de
cuir dépassant du tapis de feuilles. Avec un bout de branche, il
gratte la terre meuble et découvre ce qu’il devine être une côte
humaine.
La
gendarmerie est prévenue ainsi que l’Office national des anciens
combattants. La fouille du sol permet de trouver deux gourdes, un
gobelet, une gamelle, un fusil, des cartouchières, un canif, une
cuillère, des boucles, des boîtes de conserve, une pelle-bêche...
Il s’agit bien de l’équipement d’un soldat Français de la
Grande Guerre.
On
retrouve ses fémurs mais pas sa tête. Pour autant, il demeure un
inconnu.
Deux
semaines plus tard, grâce à un détecteur de métaux, la plaque
militaire est retrouvée et permet de déchiffrer son nom :
Bougault Gustave.
Désormais
identifié, ce poilu repose dans une sépulture individuelle au
cimetière militaire d’Oeuilly (Aisne),… 99 ans après sa
mort.
« Ne
demandons pas à Dieu pourquoi de tels hommes devaient mourir à la
guerre...
Laissez-nous plutôt remercier Dieu que de tels hommes aient vécus... »
Général George S. Patton
Laissez-nous plutôt remercier Dieu que de tels hommes aient vécus... »
Général George S. Patton
VI)
Journal
du rémois Paul Hess (extraits)
Bombardement
(…)Vers 11h le préposé au ravitaillement passant au bureau, nous
annonce que 8 personnes viennent d’être tuées par un obus, à
proximité de la gare. Il y aurait en outre trois blessés. Plusieurs
aéroplanes évoluent toute la journée pour lancer des bombes ou
laisser tomber des signaux.
VII)
Mon
bien cher Pierre
Je
reçois à l’instant deux de tes lettres une datée du 19 et
l’autre du 24 octobre. Je suis heureux comme toi de savoir que le
papa est rentré à la maison et qu’il est à peu près rétabli.
Pour
nous deux mon cher Pierre, il nous faut prendre un parti
courageusement. Il nous faut en ce moment défendre notre pays
envahi. Mon cher Pierre, je dois te féliciter d’avoir été un des
premiers volontaires, ma joie a été grande en apprenant cette
nouvelle et heureux quoique le cœur gros, j’ai de mes lèvres de
vieux soldat élevé à Dieu une prière pour toi. Pars mon petit
Pierre, au revoir, ma pensée t’accompagne et je suis à toi.
Pour
nous trouver sur le champ de bataille, la chose est difficile.
Néanmoins, j’ai pensé bien souvent à permuter pour aller te
rejoindre à ton Bataillon, mais la chose n’est pas possible les
États Majors ont autre chose à faire que des mutations. Enfin, mon
pauvre Pierre, puisque je ne peux pas être auprès de toi, je
combats dans tes rangs. Nous nous retrouverons vainqueurs.
Il
faut m’envoyer tous les jours un mot une signature si tu n’as pas
le temps d’écrire pour que je sois tranquille.
Ce
matin mon cher Pierre, j’ai passé près de la mort. J’ai été
envoyé en course. Un camarade a été blessé et je n’ai pu me
sauver que grâce à un petit bois. Il y avait une canonnade
terrible.
Dis-moi
si tu as pu passer à la maison et si tu as vu la famille. Quand tu
seras sur le front de bataille, tu me feras connaître l’endroit
par lettre et tu me diras si tu es dans les tranchées.
Pour
moi, mon cher Pierre, je suis un peu protégé, mais je ne sais pas
si ça durera. Nous couchons en ce moment sur la paille dans une
grange, ce qui fait oublier bien des nuits passées à la belle
étoile. Voilà 3 mois mon pauvre Pierre ; tu ne t’étonneras
pas si les 15 premiers jours sont durs, tu t’y habitueras peu à
peu.
Je
te recommande de bien te couvrir et de la prudence. Pour le courage,
je sais que tu es un brave.
Dans
une même pensée pour nos pauvres parents, ton frère t’embrasse
et t’aime de tout cœur.
Pense
à Dieu, à la Patrie et à la famille.
La
lettre est une réponse de Louis Cuzin à son frère Pierre. Les deux
frères sont dans une situation quelque peu différente. Louis est
plus âgé que Pierre puisqu’il a déjà fait son service et a
dû être mobilisé en tant que réserviste (classes 1900 à 1910) ce
qui lui permet de se considérer comme « vieux soldats ».
Pierre, lui, est né le 3 juillet 1894 à Irigny dans le Rhône. A la
déclaration de guerre, il n’a pas encore effectué son service
militaire, il devance donc l’appel et fait donc partie des engagés
volontaires (la loi de 1913 autorise les engagements volontaires pour
la durée de la guerre à partir de 17 ans).
Cet
engagement (même s’il ne précède que de très peu l’âge
officiel) a été fait probablement par patriotisme. On le sent à
travers la remarque de Louis Cuzin (« je dois te féliciter
d’avoir été un des premiers volontaires ») mais aussi par
le fait qu’en août 1914 les engagements sont essentiellement
motivés par le désir de lutter contre les Allemands. Au fur et à
mesure que le conflit avance d’autres raisons se développent, en
particulier le fait que, en s’engageant, on peut dans une certaine
mesure choisir son arme ce qui permet d’être éventuellement
affecté dans une arme moins exposée que l’infanterie comme
l’artillerie ou le génie.
Pierre
est affecté au 11e bataillon de chasseurs alpins en garnison à
Annecy. Le patriotisme se marque aussi par les formules employées
par Louis Cuzin : « il nous faut en ce moment défendre
notre pays envahi » « nous nous retrouverons
vainqueurs ».
Cette
lettre nous informe aussi des conditions du conflit en ce début
novembre 1914. La guerre de position a commencé (« tu me diras
si tu es dans les tranchées »). Le danger est omniprésent et
Louis ne cache pas la réalité à son frère : « ce
matin, mon cher Pierre, j’ai passé près de la mort ». Les
conditions matérielles sont dures : Nuit à la belle étoile ou
au mieux sur la paille d’une grange.
Le
souci des proches est aussi omniprésent, celui du père malade, mais
aussi et surtout celui du frère soldat. C’est la sollicitude
presque maternelle de l’aîné pour son cadet (« je te
recommande de bien te couvrir ») mais c’est surtout son
inquiétude face au danger qu’il court : Le mot « prudence »
est souligné, et il y a la demande d’écrire tous les jours, là
encore soulignée
LA
SUITE sur le blog des archives de la ville de Reims
VIII)
La
lettre est datée du 3 novembre 1914. Un papier à carreaux jauni et
une encre noire qui s’efface à peine. Une attache retient un petit
morceau de zeppelin. C’est un bout d’histoire précieusement
conservé par René Ferrand, descendant d’Adolphe Blein, mort pour
la France le 7 mai 1915. « Bien chers parent », écrit le
jeune Isérois à ses parents, Jean Joseph et Justine Blein. « J’ai
reçu votre télégramme hier au soir, merci beaucoup ».
« Un
fameux dirigeable Allemand que nous avons descendu dans les Vosges,
les derniers jours d’août »
«
C’est vraiment émouvant et passionnant », sourit aujourd’hui
son petit-neveu, René Ferrand, retraité à La Chapelle-de-la-Tour.
Le Chapeland s’est lancé dans les recherches généalogiques il y
a près de deux mois et a ressorti ces trésors familiaux.
«
Ce sont des lettres de mon grand-oncle, que mon père gardait. Il y
en a une de 1914 et d’autres qui ne sont pas datées. Il a dû les
envoyer pendant son service militaire ou bien pendant la guerre. »
Sur
un bout de papier, Adolphe demande des nouvelles de sa famille.
« J’aime à croire que vous êtes tous en parfaite santé,
que maman n’est pas fatiguée malgré l’hiver proche. Les usines
et commerces marchent toujours à La Tour », questionne-t-il.
Sur
une autre lettre de 4 pages, datée du 3 novembre 1914, il écrit à
ses parents : « Je n’ai pas pensé de vous envoyer dans ma
dernière [lettre] un petit morceau de zeppelin, fameux dirigeable
Allemand que nous avons descendu dans les Vosges, les derniers jours
d’août. Il faudra conserver ça précieusement car ça nous a
coûté cher pour aller le chercher presque dans les lignes
Allemandes où il avait tombé. »
Cent
ans plus tard, le bout d’aéronef est posé sur la table de salon
du couple Ferrand, véritable témoin des combats de la Première
Guerre mondiale. Trophée d’un jeune soldat de 23 ans...
Autre
lettre jaunie, adressée cette fois-ci au maire de La Tour-du-Pin, le
16 juin 1915 : un avis de décès. « J’ai l’honneur de vous
prier de bien vouloir, avec tous les ménagements nécessaires dans
les circonstances, prévenir M. Blein, voyageur à La Tour-du-Pin, de
la mort du sergent Blein Adolphe Célestin, Joseph […] tombé au
champ d’honneur. Décès constaté le 7 mai 1915. » Fin de
l’histoire de ce jeune comptable chasseur alpin, mort avant ses 24
ans. Son témoignage de la Grande Guerre reste vivace, aujourd’hui,
entre les mains de son petit-neveu.
IX)
Bataille
de Tanga, le 3 – 5 Novembre, 1914 par Martin Frost (1875-1927)
La
bataille de Tanga, aussi appelée bataille des abeilles, est une
tentative ratée de la part de l’armée Britannique des
Indes d’envahir l’Afrique Orientale Allemande ,
(composée des actuels Tanzanie, Burundi, Rwanda, au cours de la
première guerre mondiale. C'est le premier épisode majeur de ce
conflit sur le continent Africain
X
L’Amirauté fait
miner la mer du Nord déclarée « zone de guerre ».
Le Royaume-Uni fait confiance à sa marine pour protéger
le pays et établir un blocus économique. Il ne possède en effet
qu’une armée de métier de 250 000 hommes dispersés à
travers le monde dont 60 000 seulement sont prêts à partir
pour la France.
XI)
Ménil-aux-Bois-
Mais le silence n’a pas duré…
A
15h, en visite avec des officiers du 85e. Sur une place sablée de
leur village en sapins nous prenons un Pippermint. L’air est doux,
les cigarettes font des ronds bleus qu’aucun souffle de vent ne
brise…
Brrroum,
brrroum, brrroummm ! broubrou broubrou roumm! Brou brou brou
brou brou broum !
Encore
une de ces dégelées sur Sampigny et sur Mécrin !
En
dehors de ce banal solo de grosses caisses, rien de saillant dans
cette journée… Toutes les feuilles maintenant sont tombées, les
routes sont défoncées, boueuses, des nuées de corbeaux s’abattent
sur les champs ; à 16h il fait nuit…
Voilà
l’hiver.
Bedel
a collé un télégramme, adressé au commandant : « Prière
de vouloir bien examiner discrètement si un prêtre qui a dû
arriver à Ménil à 15h30 est bien le curé de cet endroit ».
Bedel a donné un titre à ce télégramme : « La hantise
de l’espion. » (Il s’agissait de l’aumônier botté de la
1ère ambulance du 8e corps.)
XII)
JMO
5e RAC/Groupe 95.- État de proposition pour la Légion d’honneur
en faveur du capitaine Cuny blessé au combat du 31 octobre au 1er
novembre.
« A
dans l’attaque de nuit du 31 octobre au 1er novembre énergiquement
soutenu et excité le moral et l’ardeur de ses hommes continuant à
tirer sous le feu repéré d’une batterie Allemande. Gravement
blessé à la fin de l’action par un projectile mettant hors de
combat tous les canonniers d’une même pièce, a demandé avec
instance qu’on s’occupe d’abord des blessés de sa batterie ».
État
de proposition pour la médaille militaire en faveur du Mal des Logis
Schoeny blessé au combat du 31 octobre au 1er novembre
« A
fait preuve d’un sang froid tout à fait extraordinaire à
l’attaque de nuit du 31 octobre au 1er novembre, horriblement
blessé à plusieurs parties du corps, a répondu au commandant du
groupe qui lui annonce qu’il le propose pour la médaille
militaire : je n’ai rien fait pour ça ».
XIII)
La
Turquie ayant bombardé (sans déclaration de sa part) le port
d’Odessa et des croiseurs Russes, les ambassadeurs Russes, Anglais
et Français quittent Constantinople et la guerre est immédiatement
déclarée et immédiatement commencée contre cette misérable
Turquie, comparse de l’Allemagne. Était-ce à elle, si amoindrie,
si malade, de se comporter ainsi ? Cette maladresse lui coûtera
cher...
Allons !
Cette horde de mauvais musulmans va, enfin, être chassée d’Europe
et Constantinople va revoir la Croix, le Croissant (à son dernier
quartier) va sombrer dans la boue et le sang...
Cette
guerre est vraiment fertile en surprises ! Et nous ne sommes pas
au bout.
Allemands,
Autrichiens et Turcs recevront la raclée exterminatrice qu’ils
méritent !
Puisse
la Croix briller à nouveau sur la coupole de Sainte-Sophie !
Puisse le Te Deum d’action de grâce et de victoire retentir sous
les voûtes incomparables de la Basilique !! Puisse un nouveau
Saint Jean-Chrysostome monter dans la chaire rétablie et exalter la
Magnificence, la Bonté et la Gloire de Dieu !…
XIX)
Je
vais avec mon auto (revenue en très bon état à son bercail) à
Marcilly-en-Gault par la route habituelle, il fait un temps idéal.
A
Neung-s/Beuvron je prends M. Roulet, entrepeneur de menuiserie, il me
donne de bonnes nouvelles de son frère, actuellement sergent, sur le
front, en Lorraine.
Le
fils Tripault, par une lettre, relatée plus haut, m’avait demandé
de lui écrire de venir à Marcilly, que j’avais absolument besoin
de le voir pour les travaux. Pour lui être agréable j’avais
acquiescé à sa demande. Il m’écrit :
« Jeudi,
29 octobre 1914
Monsieur
Legendre
J’ai
attendu, jusqu’à ce jour, car le capitaine m’a seulement rendu
réponse aujourd’hui, il est absolument impossible d’avoir une
permission pour n’importe quel endroit. Il ne me reste donc plus
qu’à vous remercier de votre grande bienveillance, et, en vous
remerciant encore une fois, agréez Mr Legendre, l’assurance de mes
sentiments dévoués.
Signé :
Ludovic Tripault »
J’en
préviens son père (un brave homme) qui ignorait la demande de son
fils, il regrette qu’il n’ait pu venir au pays.
CHASSEURS A CHEVAL |
Au
retour je m’arrête chez M. le curé de Marcilly qui (à M. Roulet
et à moi) nous fait goûter à son vin nouveau.
Vers
17h30, à la nuit qui commence, avec la lune superbe qui se
lève, je suis à Blois.
Après
dîner je vais à la cathédrale, où (comme tous les mardis) a lieu
la cérémonie habituelle faite spécialement pour les militaires,
l’abbé Rotier, aumônier de l’Hôtel-Dieu y prononce une
allocution et Mgr l’évêque préside.
XX)
J.M.O.
de la 85e brigade d’infanterie. le 2e bataillon du 149e R.I. part
vers Dickebusch à la disposition du général commandant le 16e
C.A..
J.M.O.
de la 33e brigade d’infanterie. Le bataillon du 149e R.I.
(capitaine Pretet, détachement Lanquetot) est mis à la disposition
de la brigade. Il vient prendre position sur le canal en liaison avec
le bataillon Lanes du 90e R.I..
Du
côté des Allemands :
Le
régiment combat jusqu’au 5 novembre 1914 au soir, dans le bois
d’Herenthage près de la route de Menin à Ypres.
Les
1er et 3e bataillons partent de Zandvoorde. Ils sont conduits,
par des guides du I.R. n° 5 Bavarois, jusqu’aux positions tenues
par ce régiment au nord du château de Hollebeke (Hollebeke Est). Un
renfort de 3 officiers, 2 aspirants, 20 sous-officiers et 300 hommes
venu du dépôt Est exclusivement dans le 1er bataillon. Il retrouve
ses 4 compagnies, avec un effectif total de 8 officiers et environ
700 hommes. Le régiment se bat contre les Anglais dans le bois d’
Herenthage, sur la route Ypres-Menin, jusqu’au soir du 9 novembre
(relève).
Les
3 et 4 novembre 1914, les tentatives d’attaques se poursuivent sans
aucun gain de terrain. Ce qui a été pris à l’aile gauche et au
centre ne peut pas être conservé à cause d’un tir de flanc de la
droite, de plus en plus meurtrier. Le régiment n’a pas participé
aux tentatives d’attaque du 3 et du 4 novembre. Il doit attendre au
sud de Klein-Zillebeke l’arrivée à sa hauteur du voisin de
droite. La pluie succède au beau temps d’automne. Un brouillard
très dense couvre souvent le paysage. Les tranchées qui sont peu
profondes se remplissent d’eau et de boue. L’hiver des Flandres
s’annonce. Nous tentons d’approfondir les tranchées. Très vite,
la nappe souterraine est atteinte et il n’y a pas encore de sacs de
sable.
Avec
le 3e bataillon du 149e R.I.: Le 3e bataillon est en réserve à La
Polka.
Pendant
ce temps-là que se passe t-il dans le secteur ?
À
12h, 2 compagnies du 158e R.I. sous les ordres du capitaine Berger
sont envoyées sur Kemmel à la disposition du général Mazelles
commandant la 1ère division de cavalerie. Le reste de la brigade (6
compagnies du 158e R.I., le 3e bataillon du 149e R.I., plus le
3e B.C.P. (5 compagnies)) se met en mouvement sur Kemmel. Elle a pour
mission d’attaquer dans la direction l’Enfer, la Garde-de-Dieu
sans se laisser accrocher par les points d’appui de Messine et de
Wytschaete.
L’attaque
débouche à 14h de Kemmel, le 3e B.C.P. en tête et au sud de la
route de Kemmel à Wytschaete. Le 158e R.I. à la gauche au nord de
la route, le 3e bataillon du 149e R.I. en réserve à la Polka.
Dès
la 1ère crête à 100 m à l’est de la Polka la ligne reçoit une
violente canonnade, elle progresse très lentement sur le plateau
découvert et battu par l’artillerie ennemie. Elle ne peut
atteindre qu’à la nuit la ligne de tranchées amies occupées par
la cavalerie à pied. Cette ligne s’étend à peu près du nord au
sud en passant par le carrefour de Kruistraat. 3 compagnies du 3e
B.C.P. et 2 compagnies du 158e R.I. s’installent dans ces tranchées
après les avoir débarrassées des cadavres et blessés qui les
encombrent. Les autres unités se placent en 2e ligne, sur la crête
du moulin de Spanbrock. La nuit est employée à approfondir les
tranchées et à commencer les boyaux de communication.
« Extraits
de l’ouvrage « Jours de gloire, jours de misère. Histoire d’un
bataillon » de Henri René aux éditions Perrin et Cie. 1917. »
«
Le bataillon se rapproche de la ligne de feu le 3 dans l’après-midi.
Nous restons quelques heures en soutien derrière l’avant-garde,
dispersés, pour diminuer notre vulnérabilité. Nous sommes dans les
champs, où les balles perdues arrivent innombrables et où le
bombardement le plus violent laboure partout le sol autour de nous.
Les renseignements du combat sont médiocres : nos lignes tiennent à
grand-peine devant des attaques obstinées et, sur notre gauche, des
troupes harassées, déployées depuis une semaine, donnent les
signes de lassitude les plus inquiétants.
Les
compartimentages de ce champ de bataille sont mal délimités.
Il est d’ailleurs préférable qu’il en soit ainsi, car l’idée
de cloisonnement nuirait à celle de liaison, aux confins de deux
divisions, nous sommes ballottés de l’une à l’autre…
Nous
échouons, à la nuit, près de la ferme Lagache, qui résiste
miraculeusement aux explosions et sert de poste de commandement au
colonel d’un régiment inconnu.
-
Vous arrivez à point nommé, dit-il au commandant, nous sommes à
bout de résistance : vous pouvez être notre salut.
-
Je ne demande, mon colonel qu’a employer mon bataillon, mais je
n’ai pas reçu d’ordre aussi catégorique. Je suis en réserve,
derrière le point de jonction des deux divisions, sans être retiré
au commandement de mes chefs directs…
À
ce moment, sur la crête qui nous masque, tintamarre d’une attaque
de nuit : fusillade et crépitement de mitrailleuses. Une fois de
plus, selon toute vraisemblance, beaucoup de bruit pour rien. Il n’en
est pas moins vrai que c’est terriblement impressionnant. Il semble
que le bruit se rapproche. La valse des fusées a l’air de se
précipiter sur nous. Les obus labourent le ciel de grandes balafres
lumineuses. Je vois comme si j’y étais, la forme de ce combat de
nuit, toujours semblable à lui-même. On s’énerve, on tire au
hasard, on approvisionne les armes, on met la baïonnette au canon.
On flotte de droite et de gauche, on ne fait rien de bon, on est à
la merci d’un coup de main vigoureusement mené. Pourquoi, dans ces
conditions, de telles opérations sont-elles généralement stériles
? Il craint tout, le fil de fer, les trous d’obus, les
mitrailleuses qui se déclenchent à bout portant, les baïonnettes
qui hérissent les parapets, les embuscades où l’on se prend comme
au piège…
Survient
un chef de bataillon, extraordinairement excité :
-
Nous n’y tenons plus, la limite est atteinte… Si vous ne nous
renforcez pas immédiatement, c’est la catastrophe…
LES HUSSARDS |
-
Compris, répond le commandant Laure.
On
s’enfonce aussitôt dans les ténèbres, et l’on gagne la crête
réputée si meurtrière.
Réorganiser
des unités qui ont atteint la limite de leurs forces. Assumer la
responsabilité d’un secteur de combat tourmenté.
Sauvegarder
la liaison de deux divisions qui s’ignorent et dont les missions ne
semblent nullement concordantes, tout cela en pleine nuit, c’est
plus facile à dire qu’à faire.
Que
d’émotions en perspective…
La
compagnie du lieutenant T…, la 11e, prend les devants. Son objectif
est à l’extrême saillant de la ligne, dans une ferme en ruine, où
la terreur règne, nous dit-on, depuis 8 jours. D’effroyables
combats l’ont faite baptiser la « ferme tragique », c’est
tout à fait encourageant pour nos camarades qui vont s’y
enfermer ! Je me trouve à leur droite, avec le fidèle entourage du
commandant : Nous sommes tapis au coin d’une haie, dans un fossé
de la route grossièrement aménagé en tranchées. Quelques
survivants de nos prédécesseurs s’y trouvent, parmi beaucoup de
blessés et quelques cadavres. Ils me préviennent que la
position est atroce, car, le jour, on est vu du clocher de
Wytschaete. Les artilleurs ennemis y appliquent un tir d’une
impitoyable et meurtrière précision. Toutes les unités du
bataillon sont ainsi réparties aux endroits les plus mauvais et il
n’y a rien à dire puisque notre mission est de boucher les trous.
Je plains le commandant encore plus que nous, tant sa responsabilité
est lourde.
Aussitôt
placé, je vais « en liaison » à la « ferme tragique ». Je
commence à être endurci, mais vraiment, je pense défaillir tant
l’horreur y est grande ! Le guide qui me précède traverse au pas
de course les 20 mètres de terrain découvert nous séparant des
premiers murs…
Nous
pénétrons dans les ruines, le lieutenant T… cherche à se
reconnaître au milieu de son domaine. Il rassemble toute son
énergie… Vraiment, il en faut ici une trop haute dose ! Ce ne
serait rien s’il n’y avait que des morts. C’est le spectacle
des mourants qui est le plus atroce quand on ne dispose d’aucune
ressource pour leur venir en aide. La compagnie s’organise dans son
enfer. Les débris lui servent de barricades. Les guetteurs fouillent
l’obscurité, se demandant avec angoisse quel tableau le soleil
leur montrera demain. A quelques mètres, les patrouilles ennemies
vont et viennent, et des blessés qu’on ne peut ramasser gémissent
entre elles et nous. Les prévisions pessimistes qui nous ont
accueillis, ne sont qu’une faible image de la réalité, et nous
pouvons en juger dès le lendemain matin. Notre saillant est vu et
battu de partout. L’ennemi nous terrorise avec du « 150 percutant
» dont l’effet moral nous ébranle jusqu’à l’affolement
pendant 2 jours. Les « 105 fusants » nous accablent et plongent
jusqu’au fond de nos trous leurs horribles éclats. En demi-cercle,
des mitrailleuses sont braquées et cherchent à nous coucher dans
des tombes où nous sommes descendus comme pour y attendre le coup
fatal. La « ferme tragique » est littéralement écrasée, nul ne
peut plus se permettre d’en approcher…
Sous
la rafale, je vais porter au commandant un compte rendu de la
situation, à côté de son poste, vers le coin de la haie qui sert
de repère au tir, un factionnaire est affaissé sur son arme, adossé
contre un tronc d’arbre qui le retient en équilibre… J’ouvre
la bouche pour l’invectiver et lui faire observer vertement que ce
n’est pas l’heure de dormir… J’aperçois ses yeux vitreux où
filtre un dernier rayon de vie, un mince filet de sang qui coule de
son cou sur sa capote… Je retourne à mon trou, ramenant un
infirmier pour soigner mes blessés… »
Du
côté des Allemands:
La
défense des R.I.R. n° 17, 21 et 22 Bavarois contre les assauts
ennemis dirigés sur Wytschaete:
La
brigade Kiefhaber s'est décidée à ordonner une nouvelle attaque.
Pour cela du R.I.R. n° 22 Bavarois doit déboucher par surprise, dès
7h45 du matin, de Wytschaete et gagner le bois situé un peu à
l'ouest du village. En raison de l'importance des forces ennemies qui
sont en présence et qui sont parfaitement soutenues par leur
artillerie, les éléments Bavarois engagés n'ont pas pu progresser.
Ils ont simplement réussi à repousser les contre-attaques
ennemies venant de ce côté-là.
Au
matin du 3, le R.I.R. n° 17 Bavarois se rend de la Toreken-Ferme à
Wytschaete. Qu'il a pour mission de prendre (il est en collaboration
avec le R.I.R. n° 22 Bavarois qui lui est engagé à sa droite), les
boqueteaux situés de part et d'autre de la route à Groote
Vierstraat. À sa gauche, la liaison est assurée avec le 9e
grenadiers de la 3e D.I Prussienne.
LES CUIRASSIERS |
Dès
10h, l'ennemi lance d’importants contingents contre la
lisière nord de Wytschaete. Cette attaque venant du nord a pu être
repoussée par les 8e et 21e de réserve Bavarois.
Dès
6h, du R.I.R. n° 21 (sans son 3e bataillon), est cédé pendant la
nuit à la 5e brigade d'infanterie Bavaroise qui a beaucoup de mal à
se maintenir face aux attaques ennemies constamment renouvelées. Ces
dernières visent la lisière ouest de Wytschaete qui se trouve alors
à la bordure opposée (est) de la localité.
Vers
10h, le 2e bataillon du même 21e, accompagné par la section de
mitrailleuses du régiment, a pu s'intercaler dans le front du 8e de
réserve près du moulin à vent. Il se défend contre les attaques
vigoureuses venant du nord-ouest.
Le 1er bataillon du 21e chargé de mettre en état de défense la lisière nord de Wytschaete, arrive à son tour pour contribuer à faire échouer les attaques ennemies. Il prolonge l'aile droite du front Allemand avec deux de ses compagnies. Une brèche ouverte à droite en direction de du R.I.R. n° 5 Bavarois, a pu être colmatée tant bien que mal dès 11h, par le 2e bataillon du R.I.R. n° 17. Ce bataillon doit par ailleurs parvenir à atteindre les maisons les plus septentrionales de Wytschaete. Mais là il doit s'immobiliser à cause d'un tir très vif d'armes légères en provenance du bois. Au soir, le R.I.R. n° 21 est retiré du front pour bivouaquer à l'est de Wytschaete.
Le 1er bataillon du 21e chargé de mettre en état de défense la lisière nord de Wytschaete, arrive à son tour pour contribuer à faire échouer les attaques ennemies. Il prolonge l'aile droite du front Allemand avec deux de ses compagnies. Une brèche ouverte à droite en direction de du R.I.R. n° 5 Bavarois, a pu être colmatée tant bien que mal dès 11h, par le 2e bataillon du R.I.R. n° 17. Ce bataillon doit par ailleurs parvenir à atteindre les maisons les plus septentrionales de Wytschaete. Mais là il doit s'immobiliser à cause d'un tir très vif d'armes légères en provenance du bois. Au soir, le R.I.R. n° 21 est retiré du front pour bivouaquer à l'est de Wytschaete.
À
l'aube du 3 novembre, les 3 bataillons de notre régiment ont été
rassemblés près de L'Enfer. L'Oberstleutnant Götz, jusque-là
commandant du 2e bataillon, vient de prendre le commandement du
régiment. Son ancien bataillon est désormais sous les ordres de
l'Oberst-leutnant Jägerhuber. Le régiment a pour mission d'empêcher
une poussée Française planifiée à partir de la lisière nord de
Wytschaete et plus au nord-ouest. Mais dans le courant de la matinée,
les unités de la brigade Kiefhaber engagées devant nous ont déjà
réussi à rétablir la situation au moyen d'une contre-attaque.
Notre régiment est donc dispensé et n’intervient pas à son tour.
Le ciel ne nous est pas favorable, il pleut des cordes. Tremblant de
froid, les hommes du 20e sont accroupis dans leurs trous individuels
et ils se posent des questions sur l'effet des obus qui explosent
dans les alentours. Lorsque les nuages porteurs de pluie et le
brouillard ont finalement disparu dans le courant de la matinée, le
panorama du champ de bataille apparaît dans toute sa réalité. Il
n’y a que des prés, des haies, des champs de betteraves et des
maisons étirées jusqu'à l'infini. Voilà les environs de cette
localité qui s'appelait Wytschaete ! L'activité de l'artillerie des
deux belligérants reprend et devient de plus en plus vive. Le tir de
shrapnels effectué par les Français s’avère particulièrement
désagréable. Suite à un ordre du régiment qui arrive à midi,
notre 1er bataillon s'est placé le long de la route de Messines à
Wytschaete. Derrière lui, les 2e et 3e bataillons sont prêts à
s'élancer dans une attaque sur Wytschaete-est. On y soupçonne alors
l'ennemi d'avoir réussi une pénétration profonde dans la localité
par le nord-est, en venant de la route d'Ypres. Nos 2e et 3e
bataillons doivent se placer pour cela à l'est de la route de
Wytschaete. Ils sont proches d'une ferme isolée située au sud de la
Torreken- Ferme dans laquelle s'est installé l'état-major de notre
régiment.
Nos
bataillons subissent un bombardement violent effectué par les pièces
les plus modernes de l'artillerie Française en ce temps (obusiers
Rimailho de 155). Ils doivent entreprendre leur mouvement depuis
L'Enfer vers le nord-est, donc vers la droite. Ils se trouvent sur un
terrain entièrement sous contrôle de l'ennemi. Terrain sur lequel
ils offrent en plus leur flanc. Cela s’avère très coûteux en
vies humaines, dès l'instant où les hommes débouchent les uns
après les autres de la tranchée qui jusque-là, leur a permis de se
couvrir. Depuis bien longtemps déjà, un feu roulant ennemi est venu
s'abattre sur le lieu de rassemblement de notre régiment.
L'abondance des munitions pour artillerie dont dispose notre
adversaire est alors confirmée. Tout simplement par le fait qu'en
cet après-midi, un officier artilleur, parti seul en reconnaissance,
est poursuivi longtemps par des obus ennemis lorsqu'il courait à
travers champ, sur un terrain dégagé. Jamais notre artillerie
n'aurait pu se permettre un tel gâchis !
Soudain,
le bruit se propage que le drapeau de notre 1er bataillon a disparu.
Son porte-drapeau, l'Unteroffizier Mundel de la 3e compagnie qui est
sur le point de se soulager a transmis l'emblème pour quelques
minutes à l'un des hommes qui l'accompagnent. À ce moment-là, il a
seulement remarqué qu'un obus lourd vient d'éclater parmi son
groupe. Le soldat qui avait la garde momentanée du drapeau gît
mortellement blessé en bordure de la route d'Oosttaverne.
Le
drapeau lui-même reste introuvable. L'Unteroffizier Mundel court
alors dans toutes les directions à sa recherche, en dépit de la
canonnade qui est toujours vive. Visiblement, cet ancien de l'active
cherche la mort pour se laver de l'affront subi. Finalement, au bout
d'une heure de vaines recherches, un blessé couché en bordure de
route, lui indique la présence d'un tissu bleu-blanc ayant atterri
dans un entonnoir d'obus. Tout en pleurant de joie, Mundel prend dans
ses mains le drapeau perforé par de nombreux éclats et il jure en
son for intérieur de ne plus jamais s'en séparer. Une fois sa
respiration retrouvée, il se présente devant son chef de bataillon,
le Major von Loefen, pour lui annoncer ceci : Porte-drapeau présent
avec drapeau blessé ! - le Major von Loefen, adoré par ses
volontaires de guerre, vient alors d'être blessé à son tour et il
doit faire ses adieux à l'Unteroffizier avec ses mots :
Porte-drapeau ! Jusqu'à ce jour vous avez parfaitement pris soin de
mon drapeau. Continuez à le faire encore pendant toute votre vie. Je
reviens bientôt !
En
attendant, tout ordre de bataille a été perdu.
L'Offizierstellvertreter Walter a pris le commandement de la 4e
compagnie à la place du Hauptmann Wex, lui aussi blessé. Là où il
y a encore un gradé, les hommes des compagnies d'assaut se
rassemblent autour de lui. Chacun doit maintenant mener sa guerre
personnelle dans Wytschaete où chaque maison l’une après l'autre
devient la proie des flammes. La veille, elles étaient encore
intactes et dans les pièces on a pu trouver des repas fraîchement
préparés. Il y avait même du café encore chaud sur les tables.
Signe que les habitants sont partis dans la précipitation. Des
soldats Français et Anglais toujours présents refusent de se
rendre. Ils sont tout simplement enfumés dans ce brasier. L'église
et le moulin à vent de Wytschaete brûlent comme des torches. Ce
dernier a joué un rôle prépondérant dans la défense de la
localité. Des civils sont encore présents dans les caves où ils se
cachent. Ils ont alors fait tourner maintes fois les ailes du moulin
- toujours dans la direction où les troupes allemandes se
rassemblent pour lancer une attaque, là où se trouvent nos
réserves. D’où le bon ajustement du tir de l'artillerie
ennemie qui nous a infligé tant de pertes sévères. C’est alors
facile à comprendre ! Dès l'instant où le moulin est immobilisé,
cette situation change totalement.
Les
hommes de notre 20e de réserve se fraient un chemin à la
baïonnette entre les maisons en feu qui s'écroulent les unes après
les autres. Ils atteignent finalement la lisière est du village tout
en se battant toujours, malgré les lourdes pertes subies. La troupe
sans chefs est occupée à faire main basse sur une réserve de vin
trouvée dans la cave d'une ferme. Soudain il lui parvient le message
alarmant que « Franzmann » lance ses réserves dans une
contre-attaque. Rendus fous par la soif, les hommes s’attaquent à
des fûts bien remplis avec la hache-pique pour remplir rapidement
leur bidon de ce liquide tant apprécié. Ils partent par paquets
entiers en direction de l'ennemi dont les têtes font déjà leur
apparition sur le terrain. Très rapidement les premières maisons
grouillent de soldats Anglais et Français, et le glacis en est
parsemé à son tour. Le tir de destruction qui est déclenché juste
à temps par notre artillerie épargne aux défenseurs la mort ou la
captivité. Plus tard dans l'après-midi, des éléments d'un
régiment de grenadiers de la 3e D.I. Prussienne viennent à leur
secours, la baïonnette au canon. L'issue de ce combat doit
finalement pencher en notre faveur. L'ennemi a alors cherché son
salut dans une fuite rapide.
LES DRAGONS |
Gustave
BOUGAULT - Janine TISSOT - Fdaf
www.janinetissot.fdaf.org/jt_bougault.htm
Décédé
le 2 novembre 1914 au nord-est du village de Soupir Aisne 02 ...
cette terre picarde conservera le souvenir indélébile de la Grande
Guerre qui va faire, ...
Novembre
1914 - La Vie en Lorraine (1/3) - blamont.info
www.blamont.info/textes866.html
La
Vie en Lorraine René Mercier Edition de "l'Est républicain"
(Nancy) Date d'édition : 1914-1915. La Grande Guerre LA VIE EN
LORRAINE NOVEMBRE 1914
Novembre
1914 - La grande guerre au jour le jour
grande.guerre.pagesperso-orange.fr/nov141.html
Lundi
2 novembre. Les Allemands continuant leurs attaques autour d'Ypres
ont été partout repoussés par nos troupes. Ils n'ont pas été
plus heureux dans la ...
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