vendredi 7 novembre 2014

926... EN REMONTANT LE TEMPS

 Cette page concerne l'année 926 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol

WORMS : BERCEAU DE L'ART MILITAIRE GERMANIQUE...

Ville au passé prestigieux, Worms est, avec Spire et Mayence, une résidence impériale des bords du Rhin.
Worms capitale des Burgondes. Les cadres de l'armée de Robert Ier de France et lui-même sont originaires de Worms.

La ville légendaire :
Un jour Siegfried a vent de la beauté de Kriemhild, sœur du roi des Burgondes, Gunther. Siegfried décide donc d'aller conquérir le cœur de la belle. Avant de se mettre en route, Siegfried rencontre Mime, un ami de son père, qui lui enseigne tous les secrets de la forge... Mime lui forge une épée telle que nul n'en avait jamais tenu. Elle est à la fois dure mais incassable, légère pour Siegfried mais lourde pour ceux à qui il assène ses coups... En plus de l'épée, Mime lui confie un secret : il existe dans la forêt de Worms, en royaume Burgonde, un dragon nommé Fafnir. Celui qui se baignera dans le sang du monstre verra sa peau durcir à tel point qu'il en deviendra invincible...

...Siegfried est allongé, inanimé. Le vent d'automne secoue les arbres et fait tomber une feuille qui vient se coller sur le dos de Siegfried... Alors que Siegfried recouvre peu à peu ses esprits, il se souvient de ce que son ami Mime le forgeron lui avait confié : « Celui qui se baignera dans le sang du dragon verra sa peau durcir à tel point qu'il en deviendra invincible ».

Siegfried met en application ce conseil, sans savoir que la feuille qui est collée sur son dos le rend vulnérable en ce point... Siegfried se remet alors en route vers Worms. Sur son chemin, il reçoit un coup violent à l'épaule. Il a beau observer tout autour de lui, il ne voit personne. C'est le nain Alberich, qui rendu invisible par la capeTarnkappe, a décidé de lui barrer la route.

Siegfried dégaine son épée, et frappe en se fiant à son instinct, et en guidant ses coups par rapport au bruit que fait le nain en se déplaçant... Il arrive à lui porter un coup d'estoc qui ne tue pas Alberich, mais le met hors d'état de nuire.

Siegfried laisse la vie sauve au nain, en échange de quoi ce dernier lui offre la Tarnkappe et Balmung, son épée magique pour le remercier. Bien équipé et bien avisé, Siegfried se décide donc à partir. Avant d'enfourcher son destrier, il envoie un message à Gunther, Roi des Burgondes, pour le prévenir qu'il souhaite rencontrer Kriemhild.

SIEGFRIED ET FAFNIR
Impatient de rencontrer Kriemhild. Il ne tarde pas à gagner Worms

Arrivé dans la forêt de Worms, Siegfried voit sa route barrée par Fafnir. S'engage alors un combat sans merci entre le chevalier et la bête. Siegfried frappe sans relâche, mais ses coup ne parviennent pas à inquiéter le dragon à la peau dure comme l'acier.

Épuisé, blessé, aveuglé par le sang et la sueur qui coulent de son front, Siegfried, avec toute la force du désespoir supplie les dieux de lui venir en aide. Ses prières sont entendues, et un éclair part de son épée pour terrasser Fafnir.

Siegfried est exténué, et s'écroule épuisé dans le sang de l'animal...

Mais notre héros n'est pas au bout de ses peines : Kriemhild est courtisée également par Hagen, un chevalier félon du roi Gunther, à la solde des Nibelungens... Hagen décide donc de défier Siegfried en duel, celui-ci accepte, et, fort de son bain dans le sang du dragon, de sa cape et de son épée magiques, bat le traître à plate couture.

Le roi Gunther lui présente donc sa fille, qui se laisse demander en mariage par Siegfried.
Une dernière épreuve attend cependant Siegfried : Hagen réussit à convaincre le roi de ne laisser Siegfried épouser Kriemhild à la seule et unique condition que Siegfried aide le roi à épouser Brunhild, la reine d'Islande...
On retrouve la trace de Siegfried dans de nombreuses contrées Germaniques, mais il semble que sa légende puise sa source en Allemagne. Siegfried est un puissant chevalier respecté de tous (...)

Assemblée pour une diète sur la fin de cette année 926 (diète générale) dans la ville de Worms. Raoul Ier ou Rodolphe Roi de Bourgogne se retrouve avec un grand nombre de seigneurs de Germanie.
Richewin évêque de Strasbourg assiste aussi à cette diète, puisque c'est à ses prières, à celles de Heriger de Mayence et d'Adalvard de Verdun que Henri Ier donne le village d'Almentz à Waldon Évêque de Coire. Le diplôme est expédié à Worms le 11 novembre 926.
Dans ces ordonnances, le roi Henri Ier pense surtout à la maison Franque : Eberhard conserve le duché des Francs avec la charge de comte du palais en Lorraine.

Le duc Burkhard d'Alemanie, précisément à cette époque, ayant trouvé la mort au-delà des Alpes, où il aide le roi Rudolf de Bourgogne, son gendre, à conserver le royaume d'Italie, et le duché étant vacant, Henri Ier confère ce duché, pendant la diète de Worms, au comte des Francs Orientaux, Hermann, cousin du duc Eberhard

Burkhard a laissé un fils mineur du même nom. Si on a convoqué le peuple pour l'élection d'un successeur, il n'est pas prouvé et il n'est pas même vraisemblable que l'autorité de la diète soit reconnue.
Reginlinde, veuve de Burkhard, donne sa main à Hermann... En attendant, les duchés du père sont réservés au fils mineur.
MIME FORGEANT L'EPEE MAGIQUE

Henri Ier, en plaçant en Alemanie un duc de la maison Franque, commence à octroyer des duchés comme les autres fiefs, et à changer ainsi les princes de différentes « maisons », de même que la dignité royale elle-même est passée d'un peuple à l'autre. C'est le premier pas pour l'alliance des peuples et des dynasties.

Après qu'Henri Ier ait ajouté la Lorraine comme cinquième duché aux 4 qui existent déjà en-deçà du Rhin, et qu'il ait été reconnu roi dans toute la Teutschland (terre Teutonne) il s'occupe à constituer puissamment le royaume contre les peuples environnants.

D'abord il emploie les négociations :

Le roi Rudolf de Bourgogne, que les Francs Occidentaux ont choisi à la place de Charles III le Simple, peut facilement porter le trouble dans l'état de Lorraine, puisque le peuple lui-même a adopté la mobilité des anciens Gaulois. Henri Ier l'invite à la diète de Worms pour s'entendre avec lui (926)
Rudolf lui présente la Sainte Lance, et Henri Ier de son côté lui abandonne ces cantons Helvétiques qui ont auparavant causé une querelle entre lui et le duc Burkhard.

Tandis qu'Henri Ier est occupé sur les frontières occidentales, les Hongrois recommencent leurs incursions, qu'ils ont un peu suspendues depuis quelques années. Ils font plusieurs courses en Bavière et en Saxe, venant de nouveau jusqu'en Alsace à travers l'Alemanie.

Le duc Burkhard est alors en Italie. Le roi Henri Ier se hâte d'abord d'aller en Saxe pour organiser la province. Dans leur seconde incursion il réussit à prendre un de leurs princes, qui est de si grande importance pour les Hongrois, que pour sa délivrance et pour d'autres présents, ils concluent une trêve de 9 années (924)...

SIEGFRIED ENTRANT DANS WORMS
On a grand besoin de cette trêve pour améliorer l'état militaire. Où est donc, peut-on demander, la valeur tant vantée des Teutsches, puisque maintenant ils ne peuvent pas s'opposer à de telles hordes de pillards?
Ce n'est pas le manque de courage, mais la négligence de la constitution militaire qui empêche de leur opposer aucune landwehr (armée territoriale) organisée.

Les nombreuses querelles intérieures n'ont été soutenues qu'avec des vassaux. Pendant que les grands, avec leur suite, s'entre-déchirent, et que dans cet état sans lois le grand nombre se livre à un pillage continuel, on ne trouve plus aucune force réunie pour marcher contre les ennemis extérieurs.

L'heerban (contrat qui engage un vassal pensant 3 mois à son suzerain, à ses propres frais, de bouche et d'armement) n'existe plus depuis longtemps. On ne tient plus de Champ de Mai, et la réunion des états n'a pas d'époque déterminée... Aussi Henri Ier décide avant tout que l'heerban sera rétabli.

La diète de Worms, se tient précisément à cette époque (926).
Si la levée en masse du roi réussit, c'est que non seulement tous les vassaux, mais aussi tous les propriétaires libres capables de porter les armes, sont obligés de servir pour l'armée.

La loi de l'heerban contient de nouvelles dispositions souvent sévères. Celui qui a passé la treizième année doit porter les armes. Le frère aîné doit se rendre le premier au service pour avoir des gens plus sûrs et pour tout le temps.... Celui qui ne paraît pas 3 jours après la levée en masse encoure la peine de mort.

En second lieu, Henri Ier songe à garantir la sûreté du pays, surtout en Saxe, par des châteaux-forts et des garnisons, puisque même les plus grands fleuves ne contiennent pas les hordes pillardes.

Il y a, il est vrai, depuis longtemps des châteaux épars dans la Teutschland, même dans la partie montagneuse de Saxe, comme nous l'avons déjà vu dans les expéditions de Charles-le-Grand. Henri Ier lui-même, pendant la dernière incursion des Hongrois, se tient dans le château de Worla en Westphalie, et fait de là des sorties fréquentes.

Mais ces châteaux ne sont pas suffisants. Plusieurs sont en ruines par suite des guerres continuelles, ou n'ont pas de défenseurs.
Henri Ier fait aussi dans les pays plats, particulièrement sur les bords de la Saale et de l'Elbe, garnir les lieux de murs et de fossés, et dans d'autres endroits il ordonne de relever les murs détruits, ou de les étendre et de les réparer. Les principales de ces places sont Mersebourg, Meissen et Quedlinbourg. Plus tard, Henri ordonne, sans doute après une diète, que sur 9 vassaux l'un sera enlevé à son pays pour être placé dans l'endroit fermé le plus rapproché, que, pendant que les autres cultiveront son champ, celui-ci gardera, à l'intérieur des murs, la troisième partie de leurs récoltes, et construira les magasins nécessaires, qu'il fera à leur place le service militaire et défendra la patrie ; que les faubourgs qui sont en dehors des murs en feront partie, que les maisons éparses dans la campagne devront être construites avec moins de soin.

Toutes les réunions solennelles pour les fêtes, mariages, consécrations d'églises, marchés, doivent être tenues dans des lieux fermés, pour les mettre en sécurité.

CLOÎTRE DE LA CATHÉDRALE DE WORMS
Ces relations ont été expliquées comme si Henri Ier était le fondateur des villes et de l'état dans les bourgs ... Mais il n'est pas encore ici question de villes dans le sens d'aujourd'hui, quoique, à part les châteaux, on trouve beaucoup de grands endroits fermés, surtout dans les pays du Rhin et du Danube, endroits qui ordinairement sont appelés villes et sont différents d'âge et de fondation... Quelques-unes de ces villes ont été bâties sur les ruines des villes romaines, celles-ci sont différentes des autres qui n'ont pas fortifiées à la manière romaine par des murs et des tours.
Dans plusieurs d'entre elles les évêques ont établi leur siège.
Les monastères sont aussi devenus des villes par les nouveaux sièges d'évêques, ainsi que les palais royaux, lorsque plusieurs colons viennent s'établir auprès d'eux.
Les cloîtres sont d'ailleurs entourés de murs.
Les habitations dispersées dans la campagne se rapprochent aussi.
On trouve, surtout à cette époque, la Teutschland très occupée à se fortifier avant tout contre les incursions des Hongrois.

Les villes dont on parle sous Henri Ier, tiennent une sorte de milieu entre les bourgs ou châteaux-forts des maisons nobles et les villes bourgeoises d'à présent, leur nom propre est Burgwarten. On a pensé , il est vrai, à faire fleurir ces places par les assemblées et les marchés, mais le but principal d'Henri Ier est de mettre dans ces lieux des garnisons régulières, et par la conservation des provisions, de prévenir la famine, suite habituelle des ravages ennemis.

MONASTÈRE DE QUEDLINBOURG
Henri Ier dépose des armes, des biens, et des fonds dans le château de Mersebourg, avec l'ordre de ne plus s'attaquer à leurs compatriotes de campagne, mais de se distinguer au contraire dans la guerre des Wendes et des Hongrois... Cette troupe, ou légion de Mersebourg, peut être considérée comme la première garnison stable des frontières.

En troisième lieu, Henri perfectionne les armes et l'art militaire. La force principale consiste jusqu'alors en infanterie. La cavalerie est en petit nombre, et pesante à cause de son embarrassante armure. Ni celle-ci avec ses lourdes lances, ses haches d'armes et ses espadons, ni les piques de l'infanterie, ne peuvent rien contre les cavaliers Hongrois, qui sur leurs chevaux infatigables ont à peine lancé une grêle de traits, qu'ils font semblant de prendre la fuite et retombent sur les arrières de l'ennemi.

Henri Ier introduit des armes plus légères, et ordonne que ceux qui en ont les moyens feront le service de la cavalerie... Ceux-ci sont obligés d'assister à des exercices fréquents rétablissant les jeux guerriers, comme on les a déjà connus sous les Carolingiens, non pas peut-être par un pur amusement, mais pour réveiller le sentiment de l'honneur et fournir une occasion d'acquérir l'agilité... Il l'emporte lui-même sur tous les autres dans ces exercices. De ces jeux guerriers sont venus les tournois...

Les 2 ordonnances de tournois que le Recueil de Goldast met sous le nom de Henri Ier, sont évidemment d'une fabrique postérieure. Du reste, c'est toujours une preuve de la grandeur de Henri Ier, que plus tard on ait voulu tout lui attribuer.

Dans le service militaire, les cavaliers sont destinés à recevoir, dans les escarmouches, les traits des Hongrois, et ensuite à se précipiter promptement sur l'ennemi. Les armées Teutsches combattent jusqu'alors en grosses masses, pénètrent ordinairement par une pointe dans les rangs ennemis, et luttent enfin au corps à corps. Henri Ier tient aux corps formés, non point par des masses profondes, mais par des lignes étendues, pour empêcher l'attaque habituelle des Hongrois sur les arrières. Il convainc les officiers par expérience, qu'on gagne plus par des manœuvres habiles que par de grandes et inutiles masses...

En général prudent, il exerce ses peuples pendant les suspensions d'armes comme pendant la guerre contre les Slaves des frontières (926), d'abord pour s'assurer contre eux, et parce que, d'ailleurs, les Hongrois trouvent chez eux du secours (927).

Les tribus de l'Elbe ont la même origine, les mêmes mœurs et les mêmes dispositions que les Sorbes établis entre l'Elbe et la Saale. Les plus connues sont :
Les Daleminciens, en-deçà et au-delà de l'Elbe jusqu'à la Haute-Lusace,
Les Lusizes dans la Basse Lusace, les Milziens, les Havelles, ainsi appelés du nom du fleuve Havel
Au nord, dans plusieurs cantons, la tribu principale des Wilzes.

Au reste, ces tribus et ces cantons vivent indépendants entre eux, sous leurs juges (zupanen) et leurs prêtres, et ne marchent au combat qu'après s'être réunis en grand nombre. Ils font souvent le commerce des esclaves, et tous professent encore le paganisme, le contact qu'ils ont eu jusqu'alors avec les Teutsches, leur ont donné une aversion décidée pour la foi chrétienne.

Le seigneur de Souabe, satisfait l'Évêque, en accordant de concert avec Reginlinde son épouse quelques terres à l'Abbaye d'Ettenheimmunster, qui par la proximité des frontières a souffert de grands dommages. Richevin et Burchard viennent ensuite à Worms rendre hommage à Henri Ier Roi de Germanie, auquel le Duc, en présence du Prélat, prête serment de fidélité.

Worms la ville des diètes :
1 Diète de 829
2 Diète de 926
3 Diète de 1076
4 Diète de 1122
5 Diète de 1231
6 Diète de 1495
7 Diète de 1521


Histoire d'Allemagne: depuis les temps les plus reculés ...
books.google.fr/books?id=MH9HAAAAYAAJ
Johann Christian von Pfister, ‎M. Paquis - 1837 - ‎Germany
Henri l'invita à la diète de Worms pour s'entendre avec lui (926)'. Rudolf lui présenta la sainte lance, et Henri de son côté lui abandonna ces cantons …

  1. Diète de Worms — Wikipédia
    fr.wikipedia.org/wiki/Diète_de_Worms
    Aller à Diète de 926 - [modifier | modifier le code]. Henri I de Germanie avait assemblé sur la fin de cette année une diète générale dans la ville ...
    Diète de 829 - ‎Diète de 926 - ‎Diète de 1076 - ‎Diète de 1122

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