I)
6
novembre 1914
Nuit
passée dans le calme absolue. Brouillard intense toute la journée
dans une ville sans aucune lumière, ce qui rend la circulation
difficile.
Paul
Hess note un avis important dans « le Courrier »:
« à
partir du 6 novembre la circulation de la population civile est
interdite sur les ponts du canal de 19h à 6h sauf pour les personnes
munies d’une autorisation spéciale délivrée par le général
commandant la division, par le général commandant d’armes ou par
le maire de Reims. »
Autre
communiqué
« aux
propagateurs de fausses nouvelles. »
Certaines
personnes colportent sans discernement des bruits mal fondés, qui
provoquent dans la population de la ville des alarmes injustifiées,
nous les prévenons charitablement qu’elles s’exposent de ce fait
à de graves désagrément (…)
« C’est
ainsi qu’on a parlé ces jours-ci de sommations lancées par les
Taubes, sans qu’aucune enquête civile ou militaire ait pu établir
la moindre trace.
Nous
rappelons d’ailleurs à ce propos que toute personne qui,
éventuellement posséderait un renseignement de ce genre, doit le
communiquer aussitôt à la police ou à l’autorité militaire. »
II)
6
novembre 1914. (Reims) Des obus sont encore lancés vers 11h
craignant la violence du bombardement des jours précédents, une
grande partie de la population s’abrite dans les caves ou gagne les
alentours de la ville, vers la Haubette.
III)
Nouvelles
du 118e RIT:
Décision
du 6 novembre 1914. – Mailly-Champagne
Départ
du commandant Gaillard. Le lieutenant-colonel ne voit pas s’éloigner
sans tristesse, du régiment, le commandant Gaillard, qui passe au
dépôt, il espère conserver avec lui jusqu’à la fin de la
campagne, ce vieux combattant de 1870 qui, après avoir vu la défaite
de l’Année terrible aurait certainement contribué à la Victoire
de 1914 et à la Revanche.
Marche
du 4 novembre. – Malgré le peu d’entraînement des hommes, le
mauvais temps, l’état des routes, le régiment s’est
admirablement comporté dans l’étape de Vrigny à Mailly-Champagne
puisqu’il n’a pas laissé un homme en arrière, c’est d’un
bon présage pour l’avenir et le lieutenant-colonel compte bien que
le 118e, depuis hier au feu, saura maintenir la bonne réputation
qu’il a acquise depuis 3mois.
IV)
Secteur
sud-est d’Ypres
L’ordre
d’opérations du 16e C.A. pour le 6 novembre porte l’offensive
dans les mêmes conditions qu’hier. Le groupement Moussy doit
maintenir l’ennemi dans le parc et le château d’Hollebeke pour
favoriser la progression du groupement Olleris.
V)
Georges
Battanchon – 1879 – Tué le 6 novembre 1914 au Kemmel (Belgique)
Né à Tlemcen (Algérie). Études au lycée de Mâcon, licence de
lettres à Lyon. Il enseigne à Paris à l’École Alsacienne.
Sous-chef de cabinet sous le ministère Barthou en 1913. Auteur d’un
recueil de poésies : Brumes et Reflets.
VI)
France.-
Les
forces alliées sont maintenant sur la rive droite de l’Yser, où
elles progressent peu à peu. Nous avançons également dans le
Santerre, près de Roye, et partout ailleurs l’offensive ennemie a
été brisée.
Le
Président de la République, qui vient de parcourir le front, a
adressé au ministre de la Guerre une lettre éloquente où il rend
un hommage mérité à nos soldats.
L’armée
Russe a pris la ville de Bayazid en Arménie Turque, et les croiseurs
Anglais ont bombardé Jaffa, en Syrie, tandis que le gouvernement de
Londres proclamait l’annexion de l’île de Chypre occupée par
lui depuis 1878.
Sir
Edward Grey déclare aussi que le Royaume-Uni respectera les
Lieux-Saints de l’Islam.
Marine.
Marine.
Un
combat naval où un croiseur britannique a été coulé a eu lieu au
large du Chili. Par contre, un croiseur Allemand l’York a coulé
sur une mine à Wilhelmshaven, dans golfe de Jahde.
Espagne.
-Le
président du Conseil Espagnol, M.Dato a insisté aux Cortès sur sa
volonté de garder la stricte neutralité.
VII)
L'offensive
Allemande est enrayée à Ypres du fait de la résistance
Franco-Anglaise. La veille le Kaiser Guillaume II qui pensait faire
une entrée triomphale afin de marquer la conquête de la Belgique
est rentré en Allemagne. Les fusils à tir rapide Britanniques ont
raison des soldats Allemands dont beaucoup d'entre eux sont des
volontaires. La mort de 25 000 étudiants est appelée en Allemagne
Kindermord (massacre des étudiants).
VIII)
Notre
régiment, dispersé dans 3 villages, est ici en réserve générale
d’armée. Avec nous se trouvent deux groupes d’artillerie de 75.
Le tout sous le commandement de notre colonel Pichoud.
L’ennemi
occupe la rive droite de l’Aisne, où il est solidement retranché
dans des carrières. Ces carrières donnent du fil à retordre à nos
artilleurs. Et puis… voilà tout ce que je sais.
En
vain, du haut du clocher où je me suis hissé en compagnie de
Plaisant, cherchons-nous à percer le brouillard qui voile l’horizon.
L’ennemi est là, tout près, derrière ce léger rideau de
brume... Son bon plaisir, heureusement, n’est pas de nous canonner
aujourd’hui. D’ailleurs, jusqu’à présent, Courmelles ne l’a
guère intéressé. Un obus a démoli le toit du presbytère et
décapité un beau chapiteau roman de l’église. Le curé a été
emmené comme otage. Le calice et le ciboire ont été volés :
Ils étaient modernes… mais ils brillaient. Tandis que le petit
Saint-Georges naïvement sculpté, que l’on porte dans les
processions, et qui ne brille pas, lui... En dépit de sa valeur, ils
l’ont laissé !
IX)
Il
pleut.
Les communiqués se suivent et se ressemblent, on ne nous a rien dit d’un engagement qui aurait eu lieu à Mailly, dont l’ennemi fait une grande victoire.
Les communiqués se suivent et se ressemblent, on ne nous a rien dit d’un engagement qui aurait eu lieu à Mailly, dont l’ennemi fait une grande victoire.
Comme
toujours, il y a des gens disposés à croire les racontars les plus
extravagants, je les rapporte tels qu’on les fait circuler :
-On dit qu’un grand personnage, blessé en Argonne, agonise à Strasbourg, l’on veut que ce soit le « Kronprinz », (ce serait bien son tour, il a été tué assez souvent déjà !)
-On dit que devant Varsovie un grand personnage a été tué et transporté en Prusse avec des marques de respect ne laissant aucun doute sur sa qualité…C’est le « Kronprinz » ! Une fois de plus !
-On dit que le général en chef des armées Allemandes en France, blessé grièvement en Flandre, agonise à Namur !
X)
Retournons
aux abris et creusons des tranchées de tir à côté. Brouillard à
couper au couteau. Dans l’après-midi formidables marmites, trous
effrayants à côté de nous.
Le
13e Hussards 10 hommes d’un coup
2
Dragons mutilés et enterrés dans une tranchée à côté de nous.
Les
balles sifflent pour rentrer au village, obligé de m’arrêter un
quart d’heure derrière une maison.
Enfin
nous passons. Après dîner l’ordre arrive de retourner aux
chevaux.
Départ
à 10h30, remplacés par la 1e division. Étape difficile : 6 km. En
montant. Arrivons aux chevaux à minuit et à 4h à Boeschepe. Lait
chaud et dodo !
Les
forces alliées sont maintenant sur la rive droite de l'Yser, où
elles progressent peu à peu. Nous avançons également dans le
Santerre, près de Roye, et partout ailleurs l'offensive ennemie a
été brisée.
Une nouvelle offensive Austro-Hongroise est déclenchée le 6 novembre 1914, suite à la consolidation et à l'accroissement des moyens mis à la disposition de ses troupes Balkaniques. Cette attaque devait inciter la Bulgarie à entrer elle-même en guerre contre la Serbie.
Très
supérieure numériquement, parfaitement préparée et disposant
d'une grande suprématie au point de vue de l'artillerie, l'armée
Austro-Hongroise enfonce la première ligne de défense Serbe, qui
est privée d'artillerie lourde. Contrainte de se replier, l'armée
Serbe effectue sans combattre un retrait tactique de Belgrade, le 3
novembre, laissant à l'ennemi le secteur situé autour de la rivière
Kolubara.
Les
pertes du côté Serbe sont énormes. 3 mois de guerre ininterrompue
ont laissé des traces sur le moral de l'armée Serbe.
A
Berlin et à Vienne, la chute de la capitale Serbe est célébrée
comme une grande victoire. Dans l'attente de la chute finale de la
Serbie, des plans de
découpage
de son territoire sont préparés : Un général Autrichien
d'origine Croate, Stjepan Sarkotić, est désigné comme futur
gouverneur général...
Le
gouvernement Serbe rejette une proposition du maréchal Putnik
consistant à réfléchir à la signature d'une paix séparée.
Pašić
menace de démissionner, et une réunion commune permet de coordonner
la résolution des milieux civils et militaires afin de lutter
jusqu'aux limites extrêmes de l'épuisement.
On
envoya au front le Bataillon d'élèves de Skoplje, composé de 1 300
étudiants et élèves qui, après une courte formation militaire,
sont promus au rang de caporaux, afin de relever le niveau du
commandement subalterne.
Ils
contribuent sensiblement au redressement du moral au sein de l'armée
Serbe.
Dans
un discours aux étudiants, tenu le 6 novembre 1914, le régent
Alexandre intime l'ordre suivant : « Pas un pas en arrière !
»
Et
aux premières lignes de l'armée Serbe, face à l'artillerie ennemie
située à proximité, apparaît, sans crainte des canons
Austro-Hongrois, le vieux roi Pierre, qui est accueilli par les
ovations enthousiastes des soldats. Le nouveau commandant de la
Première armée Serbe, le général Živojin Mišić, raccourcit le
front en procédant à un regroupement rapide des forces près de
Gornji Milanovac, ce qui permet aux troupes épuisées de bénéficier
d'un répit longtemps attendu.
XII)
« 1h30,
ordre au 5e bataillon de pousser activement ses détachements au
contact sur Verdenal, bois du Trière(?), lisière Ouest du bois des
Haies, l’artillerie et la cavalerie devant les appuyer au petit
jour.
7h30,
marche retardée par le brouillard, des patrouilles rencontrant
quelque résistance, en résumé l’ennemi semble s’être retiré
sur ses anciennes positions.
9h30,
le régiment reçoit l’ordre de reprendre ses positions antérieures
à l’exception des détachements de contact.
A
signaler la belle attitude sous le feu du sergent rengagé Castany de
la 17e, du sous-lieutenant Blachot et de l’adjudant Leys.
13h30,
le bataillon De Gourlet rentre à Baccarat pour des travaux de
propreté et de cantonnement.
XIII)
La
guerre a aussi lieu sur les mers. Des combats maritimes se déroulent
entre les 2 camps. Ainsi, le journal, reprenant une dépêche publiée
par le « Daily Telegraph », annonce que 12 transporteurs
Allemands-Turcs portant des cargaisons de charbon coulent sur la côte
d’Anatolie.
Le
« Times » déclare que le croiseur allemand « York »
est touché par un sous-marin Anglais et fait naufrage.
Du
côté adverse, la Triple Alliance peut aussi faire des dégâts.
Le
Journal de Maine-et-Loire indique qu’une bataille navale s’est
produite sur les côtes du Chili, à proximité du port de Coronel,
entre 5 navires Allemands et une partie de l’escadre de l’amiral
Craddock.
La
Grande-Bretagne perd un bateau qui a sombré dans les eaux. Un autre
navire échoue suite à de graves avaries dans sa coque.
XIV
Les
forts des Dardanelles sont bombardés, ainsi que Jaffa, par la flotte
alliée.
Les
Turcs vont (je crois) passer le détroit pour toujours.
Mais
où iront-ils ? En attendant ils passent un vilain quart
d’heure.
Tristes
gens ! Turcs, assassins des chrétiens d’Arménie et
Allemands, assassins des chrétiens de France, tout ce joli monde là
se vaut !
La
Justice de Dieu s’appesantira sur eux…
On
annonce la mort au champ d’honneur de M. Amaury de la Selle, de la
Ferté-Beauharnais et de M. Barluet de Beauchesne, de Romorantin.
Je
suis inquiet de ne pas recevoir de nouvelles du bon abbé Perly,
auquel j’ai écrit (cependant) 3 ou 4 fois depuis sa dernière
lettre.
L’horizon
est si noir et tant de mauvaises nouvelles circulent !
XV)
Cela
fait la troisième puissance avec laquelle en 3 mois nous aurons
rompu. Et quand on pense que la République est un gouvernement qui
passait pour avoir la supériorité et le mérite de maintenir la
paix !
Cette
guerre avec la Turquie montre bien que la France est entraînée par
ses alliances dans un tourbillon qu'elle ne dirige pas.
La
Russie va prendre un bon morceau de l'Arménie.
L'Angleterre
a déjà annexé Chypre, pour commencer, et supprimé les derniers
liens qui rattachent l'île au sultan. Elle s'emparera probablement
de l'Arabie.
Les
Italiens, avec leur art de gagner à tout coup, conserveront le
Dodécanèse. Nous, j'espère bien que la Syrie ne nous échappera
pas puisque, plus que jamais, elle s'offre et se donne.
Mais
notre protectorat en Orient, ce magnifique héritage d'influence
politique, religieuse et intellectuelle, comment survivra-t-il à ces
partages et à la chute de l'Empire Ottoman ?
Tiraillée
en sens divers, toujours empêchée de suivre une idée jusqu'au
bout, la diplomatie républicaine a cru bien faire, il y a huit
mois, en autorisant un prêt de 4 000 millions à la Turquie.
J'entends
encore Ph..., un des négociateurs de l'emprunt, m'en expliquant le
mécanisme ingénieux.
Si
nous semions l'or Français en Turquie, c'était pour mieux récolter.
Les
commandes allaient affluer chez nos métallurgistes, etc...
Cependant,
c'est le général Liman Von Sanders et la mission militaire
Allemande installés à Constantinople qui ont eu le maniement de nos
millions, tandis que la Russie et l'Angleterre, dont les visées sont
bien différentes des nôtres dans l'Empire Ottoman, forment des
projets dont nous voici conduits à n'être que les serviteurs...
XVI)
Pour
l'état de solidité de la cathédrale « ...lui dire adieu
avant sa chute... » « ...qui tient encore sa place comme
par miracle... », pour le démenti de Joffre au sujet des
explications Allemandes du bombardement de la cathédrale
« ...prétextes niaisement absurdes... », pour le début
de l'organisation de la vie quotidienne sous les bombes :
« Le
prêtre » qui reçoit Loti à l'archevêché pourrait être le
curé L. Camus ou l'archiprêtre d'alors M. Landrieux, prêtre qui a
rapporté une rumeur, que Loti cite, d'un sacrilège « ...préparé
de longue main... », de toits arrosés d'avance d'une
« ...substance diabolique... » ! Loti semble bien avoir,
ensuite, brièvement rencontré le cardinal Luçon qui lui donne un
guide pour aller à l'intérieur de la cathédrale. Il n'y a rien à
cette date dans le journal du cardinal (publié dans Travaux de
l'Académie de Reims TAR 1998, 173e volume, en accès libre dans la
salle de lecture de Carnegie cote : PER CH IV 4) si ce n'est le
quotidien des bombardements.
En
réalité, le premier article dans L'Illustration sur l'incendie de
la cathédrale est d'un journaliste Anglais alors présent à Reims,
il est publié le 26 septembre, n° 3734 avec des photos. Suivent
dans le n° 3735 un post-scriptum d'Henri Lavedan et dans le n° 3736
un courrier du lecteur illustré de l'abbé Thinot, témoin direct de
l'incendie.
« Officier
de Marine, Pierre Loti est sensible à l'équipement des Allemands en
jumelles et il le mentionne souvent, d'une façon détournée, dans
cet article : « ... sous les jumelles féroces... des sauvages
embusqués... » « ... au bout de leurs lorgnettes, c'est
la cathédrale, toujours la cathédrale... ».
Le
23 octobre 1914, Pierre Loti note qu'il s'achète à Paris « ...un
de ces uniformes gris-bleu qui se voit de moins loin dans les
jumelles allemandes... »
Le
décret français du 25 août 1914 montrait le désir de priver
l'ennemi de produits militairement utiles.
Une
politique de contrôle de la contrebande a été depuis longtemps
considérée comme une arme légitime pour un belligérant et elle
avait été fréquemment utilisée dans les guerres passées.
En
1914, l'intention d'appliquer une telle politique est simplement
décidée plus explicitement.
Comme
sa réalisation repose sur la possibilité d'arrêter les bâtiments
transportant cette contrebande chez l'ennemi, la marine Britannique
doit supporter la part la plus lourde de ce fardeau. La participation
de la marine française est si minime qu'elle n'eut que la
signification symbolique d'une unité d'action alliée.
Le
problème de la contrebande confronte les Alliés à de nouveaux
problèmes en temps de guerre à cause de la position géographique
de l'ennemi.
Un
groupe d’États neutres, que l'on doit appeler (la Suisse, les
Pays-Bas, et les 3 État Scandinaves), protége la frontière
occidentale de l'Allemagne du blocus allié.
Les
Alliés ne peuvent appliquer leur contrôle qu'indirectement, en
restreignant la liberté commerciale des voisins neutres de
l'Allemagne, ils incorporent ainsi ces petits États dans le système
de blocus allié et atteignent leur but par des moyens maritimes et
diplomatiques.
Peu
après le début de la guerre, les bâtiments Allemands ont
virtuellement disparu des mers.
Des
barrages de mines dans la mer du Nord protègent les ports Allemands
d'un blocus allié direct.
Les
Alliés ont donc à vérifier le commerce Européen des neutres
frontaliers pour éviter le passage à travers leur territoire de
marchandises à destination de l'ennemi.
Très
rapidement, ces neutres essaient de dissimuler l'éventuelle
destination ennemie de produits figurant sur les listes alliées de
contrebande.
Mais
l'accroissement considérable des importations dans les États
neutres frontaliers à l'automne de 1914 prouve que ces pays jouent
un rôle de transit...
La
destination théoriquement neutre, du moins initialement, de ces
importations les met relativement à l'abri de l'action alliée.
Pour
compléter leurs décrets sur la contrebande, les Alliés font
adopter des lois interdisant à leurs propres ressortissants de
commercer avec l'ennemi.
Un
décret du 27 septembre 1914 interdit aux Français tout commerce
avec les sujets ennemis, qu'ils fussent résidents en France ou dans
d'autres pays et avec les originaires de tous pays résidant en
territoire ennemi.
Cette
loi, plus que les divers règlements sur la contrebande, devient la
pierre angulaire de la législation Française de blocus.
Ce
décret illustre le contraste entre les conceptions des Français et
celles des Britanniques sur le commerce avec l'ennemi.
Les
2 concepts de nationalité et de domicile sous-tendent la législation
Française, qui considère les ressortissants Allemands comme ennemis
même quand ils résident en territoire neutre.
Les
Britanniques, de leur côté, ne considèrent que le domicile, les
sujets Britanniques peuvent ainsi légalement faire du commerce avec
les Allemands habitant des pays neutres.
La
France édicte aussi une série d'interdictions à l'exportation.
Le
souci de réserver des produits dont on a besoin pour l'industrie
nationale justifiait ces mesures autant que le souci d'en priver
l'ennemi, l'effet de ces mesures n'en fut pas moins simultané.
Il
devient de plus en plus clair, en novembre 1914, que la guerre sera
longue et engagera tout le potentiel des belligérants.
La
puissance économique prend une toute autre importance que dans la
perspective d'une guerre courte. La victoire appartient au camp qui
tiendra le plus longtemps.
Si
les Alliés pouvaient restreindre l'accès de l'ennemi aux produits
alimentaires et aux matières premières, ils pourraient affaiblir
ainsi la résistance de l'adversaire.
La
confirmation de cette hypothèse devait mener à un point de rupture
signifiant d'une part, une intensification des mesures antérieures
et, d'autre part, les premiers signes d'un changement majeur dans la
politique de blocus.
A
la première catégorie se rattachent un nouveau décret sur la
contrebande de guerre, ainsi que des négociations diplomatiques.
Un
ordre en conseil Britannique du 29 octobre 1914 et un décret
Français du 6 novembre essaient de trouver une solution au problème
de la contrebande conditionnelle et des conditions dans lesquelles
elle peut être interceptée. Le décret Français du 25 août
rencontre une opposition considérable des neutres pendant l'automne.
Le point contesté est la théorie dite du voyage continu qui
considère plutôt le destinataire final que le premier.
Le
décret du 6 novembre stipule que la contrebande conditionnelle ne
peut être saisie sur un bâtiment à destination d'un port neutre
que si le cosignataire n'a pas un individu précis ou une firme
installée à l'intérieur d'un pays neutre. Si les Alliés peuvent
prouver qu'un État neutre a envoyé à l'ennemi des produits
militairement utiles, ils peuvent appliquer alors les mesures jugées
nécessaires aux bâtiments à destination de cet État.
L'article
35 de la déclaration de Londres, protègeant de la contrebande
conditionnelle, cesse d'être applicable.
Le
destinataire neutre, et non plus le capteur allié, doit prouver que
l'expédition est innocente.
Au
milieu de l'automne, les Alliés se rendent compte qu'ils doivent
compléter leurs règlements sur la contrebande par un engagement des
neutres sur les articles de contrebande auxquels les Alliés
permettent de franchir le blocus.
Ils
envoient alors un mémorandum aux 5 États neutres frontaliers, le 3
novembre 1914, pour leur demander d'interdire l'exportation de tous
les produits figurant sur les listes de contrebande établies par les
Alliés. Si les neutres veulent bien interdire la réexportation de
toutes les marchandises classées comme contrebande, les Alliés leur
promettent en retour de ne pas s'occuper des importations de ces
produits.
Des
mémorandums explicatifs sont expédiés dans les semaines suivantes.
Ils précisent sous quelles conditions les gouvernements alliés
autorisent les importations dans les pays neutres.
Par
exemple, la note aux Pays-Bas suggère que le gouvernement
Néerlandais agit en tant que cosignataire pour des produits
d'importance vitale tels que les denrées alimentaires, les produits
pétroliers et le cuivre.
Un
organisme privé récemment créé, le Netherlands Overseas Trust,
recevra tous les autres produits mentionnés sur les listes de
contrebande et garantira leur non-réexportation.
Ces
mémorandums de novembre ont servi de base aux négociations entre
les neutres et les Alliés.
Ces
derniers, accords = qui varient dans le détail, donnent aux neutres
des facilités d'importation, en échange de leur promesse de ne pas
réexporter les objets figurant sur les listes de contrebande des
Alliés.
Mais
la valeur effective des garanties est discutable, d'autant plus que
la plupart des accords laissent aux neutres une certaine marge de
manœuvre pour suspendre leurs restrictions à l'exportation...
Ces
négociations entre les Alliés et les neutres constituent un premier
pas vers un blocus diplomatique, par opposition à un blocus naval.
TSINGTAO |
6
novembre 1914. Notre régiment, dispersé dans trois ...
www.nrblog.fr/.../6-novembre-1914-notre-regiment-disperse-dans-trois-...
6
novembre 1914. ... Publié le 6 novembre 2014 par Laurent ...
Goncourt dans la Grande Guerre, avec comme mot(s)-clef(s) Aisne,
Courmelles, Maurice Bedel.
94/journal
de la grande guerre: le 6 novembre 1914 | 1914 ...
https://reims1418.wordpress.com/.../94journal-de-la-grande-guerre-le-6-...
6
nov. 2014 - 6 novembre 1914 Journal du rémois Paul Hess (extraits)
Nuit passée dans le calme absolue. Brouillard intense toute la
journée dans une ville ...
Les
Serbes dans la Première Guerre mondiale - Serbica
serbica.u-bordeaux3.fr/.../786-btakovic-dusan-la-serbie-dans-la-premiere...
En
Serbie comme dans toute l'Europe, une grande émotion se fit jour.
..... Une nouvelle offensive austro-hongroise fut déclenchée le 6
novembre 1914, suite à ...
Pierre
Loti à Reims pendant la Grande Guerre en 1914 ...
www.reims14-18.com/.../pierre-loti-à-reims-pendant-la-grande-guerre-e...
15
janv. 2014 - Pierre Loti à Reims pendant la Grande Guerre en 1914 -
1915 - 1918 ... et la conférence de François Cochet le 6/12/2013 :
L'état-major et la guerre : pour en ... Article dans L'Illustration
du samedi 21 novembre 14, n° 3742.
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