Cette
page concerne l'année 923 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol
L'EMPIRE
DE CHARLEMAGNE CONTINUE DE SE DÉLITER
Bérenger
Ier de Frioul (Berengar) († 924), dit aussi Bérenger Ier d'Italie,
a été roi d'Italie de 888 à 915 et empereur d'Occident de 915 à
924.
Il
est l'un des 11 enfants d'Évrard (Eberhard) († 866), marquis de
Frioul (lui-même fils d'Unroch, comte du Ternois) et de son épouse
Gisela (Gisèle) († 874), fille de l'empereur Louis le Pieux.
D'abord
marquis de Frioul appartenant à la famille des Unrochides et
héritier de la cour d'Annappes (avec toutes ses dépendances sauf
Gruson).
Bérenger
est élu roi des Lombards à Pavie, le 6 janvier 888, mais il est
vaincu dès l'année suivante par son compétiteur Guy (Wido) (†
894). Ce dernier, duc de Spolète, est élu roi à son tour le 16
février 889.
Bérenger
ne cesse de lutter pour reprendre le pouvoir, ce à quoi il parvient
à plusieurs reprises :
En
898 après la mort de Lambert de Spolète, fils de Guy III de Spolète
qui a été associé au trône. Un nouveau compétiteur surgit en la
personne de Louis de Provence, le petit-fils d'un autre empereur
Louis II d'Italie que ses opposants élisent roi d'Italie le 5
octobre 900 à Pavie et qui est couronné le 22 février.
Il
le défait une première fois pendant l'été 902 et Louis III doit
se retirer en Provence.
En
905 Louis III revient en Italie à l'appel d'un parti de nobles,
Bérenger se réfugie en Germanie et grâce à l'aide de troupes
Bavaroises, il réussit à capturer Louis III à Vérone et le 21
juillet 905, lui fait crever les yeux et reprend la couronne royale
d'Italie.
Louis
III regagne définitivement la Provence.
Pour
la troisième fois Bérenger se réinstalle à Pavie mais il doit
ensuite faire face à l'invasion des Magyars qui ravagent le nord de
l'Italie.
Le
17 juillet 923 Bérenger est défait à Fiorenzuola par un nouveau
compétiteur Rodolphe II de Bourgogne, appelé en Italie par son
propre gendre, Adalbert d'Ivrée... Béranger doit se retirer à
Vérone pendant qu'en 924, Pavie est assiégée, prise et pillée par
les Magyars.
En
novembre 915, à Rome, Bérenger a été couronné empereur des
Romains par le pape Jean X qui espère son aide contre les attaques
des musulmans dans le Latium et en Campanie. Toutefois le péril
Magyar oblige le nouvel empereur à retourner dans le nord de
l'Italie, abandonnant le Pape à ses propres forces. Ce « titre
impérial » n'apporte aucun surcroît de prestige particulier à
Bérenger et après sa mort, le titre d'empereur subit une longue
vacance avant le couronnement de Otton Ier en 962...
Bérenger
Ier de Frioul épouse :
Bertilla
(morte peu après 910) issu de la famille des Supponides
Vers
914 Anna (morte après 924) , fille de l'empereur Léon VI le Sage et
de Zoé Carbonopsina.
Sa
fille, Gisèle de Frioul ( morte en 910), née de son premier
mariage, épouse Adalbert, marquis d'Ivrée. De cette union naît
Bérenger II († 966), qui devient à son tour roi d'Italie en 950 :
Ce dernier est l'ancêtre des comtes palatins de Bourgogne.
Bérenger
Ier est l’un des rois dont parle « Réginon de Prüm »,
l’un de ces multiples souverains apparus à l’intérieur des
territoires que la disparition de Charles III le Gros ne permet plus
de rattacher à aucun centre.
Fils
du marquis de Frioul, Evrard, et de Gisla, c’est un neveu de
Charles le Chauve. Il appartient à la très puissante lignée des
Unrochides dont les membres gouvernent le Frioul.
Il
n'est pas destiné à régner ni même d’ailleurs à gouverner la
marche de Frioul : Son frère aîné, Unroch, mort en 875, aurait
dû avoir ce rôle.
Toutefois,
les hasards dynastiques et la complexité de la situation politique
l’ont amené à se porter sur le devant de la scène.
L’empereur
Louis II, cousin de Bérenger, est mort en 875 sans descendance
mâle : La succession impériale échoit à Charles le Chauve,
empereur de 875 à 877.
Elle
passe ensuite aux Carolingiens Germaniques et à Charles le Gros qui
exerce effectivement la fonction impériale jusqu’à sa déposition
en 888... À partir de ce moment, l’Italie se trouve dans la
même situation dynastique et politique que les autres royaumes issus
de l’Empire.
L’absence
de Carolingiens pleinement légitimes et en âge de régner, comme en
situation de le faire, entraîne une pléthore de candidatures
d’hommes issus des plus puissants groupes familiaux de la noblesse.
En
Italie, les Unrochides, en partie du fait de leur appartenance à la
lignée Carolingienne, semblent pouvoir l’emporter. Ils sont à la
tête d’un réseau complexe d’alliances et de clientèles qui,
grâce au soutien de la famille des Supponides, leur permet de
maîtriser une bonne partie de l’Italie du Nord. Face à eux, le
seul candidat de poids est le représentant de la famille des
Widonides, ducs de Spolète et fermes soutiens de la papauté.
Dès
888, Bérenger revendique et obtient la royauté sur l’Italie.
Immédiatement contesté par Gui de Spolète, il est battu
militairement par celui-ci et doit se contenter de gouverner le
Frioul entre 888 et 898 jusqu’à la disparition de Lambert, le fils
de Gui, en 898. Après la mort accidentelle et tout à fait
inattendue de Lambert, il étend de nouveau sa domination à
l’ensemble de l’Italie du Nord, c’est-à-dire à la plaine du
Pô et à la Toscane :
Le
duché de Spolète lui échappe et lui échappera toujours, son
titulaire, Albéric, étant trop intéressé par les affaires
Romaines pour considérer les intérêts de Bérenger.
Sa souveraineté ne s’étend donc réellement que sur une
partie du territoire du royaume.
Bérenger
continue, durant toute cette période, de porter le titre royal et la
lutte qu’il mène contre Gui, puis contre son fils est constante.
Il est cependant bel et bien bloqué dans le Frioul et autour de
Vérone durant 10 longues années.
(Liutprand
de Crémone, dans P. Chiesa ).,
Les
Spolétins ne sont pas les seuls à lui contester son droit au
pouvoir. Les Provençaux puis les Bourguignons s’efforcent eux
aussi de s’emparer de l’Italie...
Il
doit ainsi, entre 903 et 905, affronter un ennemi extrêmement
dangereux, Louis III de Provence qui revendique pour lui, à titre
héréditaire, la couronne d’Italie.
Provisoirement
vainqueur, Louis III parvient à se faire couronner empereur et
contraint Bérenger à un nouveau repli sur ses possessions
familiales centrées sur Vérone. Un coup de main réussi lui permet
de capturer Louis III.
De
905 à 923, il n’est plus contesté de l’extérieur et parvient à
consolider sa position. Sa réussite est marquée par l’obtention,
en 915, du titre impérial, et cela bien qu’il ne contrôle aucun
territoire au sud des Apennins : Les marquis Adalbert de Toscane et
Albéric de Spolète s’étant rapprochés de lui acceptent
l’opération dont, pour de multiples raisons, la papauté éprouve
la nécessité.
Malgré
cela, Bérenger est absent de la grande bataille du Garigliano qui,
en 916, permet aux Romains, menés par le pape Jean X et le duc
Albéric de Spolète, de débarrasser l’Italie méridionale du nid
de pirates installé depuis une vingtaine d’années à mi-chemin de
Rome et de Naples.
La
domination sur l’Italie lui est une dernière fois disputée en 922
par le roi de Bourgogne, Rodolphe, qui le bat très sévèrement lors
de la bataille de Fiorenzuola près de Plaisance , il doit alors se
rabattre une dernière fois sur ses possessions familiales et se
replier sur sa base territoriale de Vérone. Il meurt assassiné par
un de ses vassaux, Flambertus, en 923, devant l’église du palais
où il est allé prier.
Bérenger
jouit dans l’historiographie Européenne d’une réputation
exécrable. Chef de guerre, il a toujours été battu et, en quarante
ans de pouvoir, n’a remporté aucune victoire militaire
d’importance sur ses adversaires.
Ne
combattant qu’en état de supériorité numérique écrasante, il
est cependant toujours vaincu en bataille et souvent très gravement,
comme à La Trebbia en 899 face aux Hongrois ou à Fiorenzuola
en 923.
Du
fait de ces débâcles répétées, il passe pour être à l’origine
de la disparition en Italie des institutions militaires
Carolingiennes. Les rares combats qu’il a remportés, de plus,
l’ont été grâce au soutien des Hongrois avec lesquels il s’allie
après l’épouvantable défaite de la Trebbia. Cette alliance et
cette proximité politique ne contribuent qu'à à noircir encore
l’image du personnage.
Il
est également accusé d’avoir, par l’ampleur de ses largesses,
dilapidé le fisc royal et, plus grave, d’avoir contribué au
démantèlement du pouvoir de l’État en donnant des droits
régaliens en toute propriété à des membres de l’élite
politique et sociale.
Se
privant de ressources financières importantes, parce qu’il donne
des droits générateurs d’importants revenus, des tonlieux, des
droits de marchés et même des monnaies, il passe pour avoir
transféré à des alliés ou à des clients des fractions non
négligeables de la richesse royale ainsi que des éléments concrets
de souveraineté.
Il
a ainsi contribué au renforcement des patrimoines laïques et
ecclésiastiques au détriment du fisc, attribué aux grands des
pouvoirs diminuant d’autant sa capacité d’action sur le
territoire et accéléré la construction des pouvoirs locaux.
Les
plus pessimistes pensent qu’il n’a pu exercer le pouvoir royal
qu’en le démantelant, ses générosités l’ayant empêché de
maintenir et la richesse et la puissance de l’État.
Au
total cependant, le personnage, toujours menacé, souvent battu, et
très près de l’élimination politique définitive, resurgit
toujours et résiste à toutes les tentatives d’éviction.
Ce
n’est en aucune façon forcer les faits qu’émettre l’hypothèse
d’une habileté politique peu commune et d’une capacité à
rebondir tout aussi exceptionnelle. Sa fin est provoquée par la
défection d’une partie de l’aristocratie appuyée par une
invasion extérieure : Ce schéma est celui de tout son règne
où il vit sous la menace constante des trahisons et des invasions.
Son
assassin, Flambertus, est l’un de ses proches, un membre du groupe
recevant du souverain distinctions et richesses : Peu de temps
avant ce meurtre, Bérenger lui a encore fait de somptueux cadeaux
d’objets en or.
B.
Kreutz, University of Pennsylvania, 1996. G. Fasoli.
Depuis
le début des années 2000, cependant, le jugement sur Bérenger tend
à être plus équilibré. On note d’abord qu’il ne se contente
pas de se maintenir au pouvoir envers et contre tout.
Il
accomplit également une carrière personnelle, parvenant à se faire
décerner le titre impérial par le pape Jean X, ce qui, pour ce
petit-fils de Louis le Pieux, est un accomplissement personnel.
Il
atteint ainsi un but symbolique important en se plaçant au même
niveau de prestige, sinon de pouvoir, que ses prédécesseurs et ses
compétiteurs :
Louis
II,
Gui
et Lambert de Spolète,
Louis
III l’Aveugle.
D’une
manière ou d’une autre, ses contemporains ont dû juger qu’il
exerce la fonction royale avec savoir-faire et en se conformant à ce
que l’on attend de lui.
La
fonction impériale est cependant alors en grande partie vidée
de sa substance : Il ne s’agit en aucune manière de reprendre
le programme d’unité territoriale de l’Italie de Louis II ou
d’entreprendre quelque politique de conquête que ce soit.
Le
titre, depuis le couronnement de Charlemagne, correspond d’abord à
la fonction de défenseur de Rome et de protecteur de la papauté.
L’existence
d’un empereur régnant sur l’Italie, même nominalement, donne à
celle-ci un poids plus grand dans les relations internationales en
adossant la fonction pontificale au titre impérial et en rappelant
que les deux pouvoirs universels, l’empire et la papauté, sont
organiquement liés l’un à l’autre.
La
présence physique d’un empereur retarde enfin l’émergence à
Rome d’une principauté territoriale qui ne peut exister, sous la
direction d’Albéric II, que dans les années 920-950.
Par
ailleurs, le pouvoir de Bérenger est réel, il doit être comparé,
d’un côté, avec celui des princes territoriaux et, d’autre
part, avec celui des rois ses contemporains, Eudes et Charles le
Simple.
Comme
ailleurs en Europe occidentale, en effet, l’effacement de la
structure Carolingienne, dont la crise est révélée par la question
des successions à partir des années 830, permet d’apercevoir la
réalité politique et sociale apparue dans le courant du IXe siècle,
à savoir l’émergence des principautés territoriales aux mains de
grands groupes familiaux aristocratiques dont la fortune est
désormais moins liée à la fonction royale ou impériale qu’à
la capacité de ses membres à ancrer leur pouvoir et leur
prestige sur des dominations construites à l’échelle régionale.
L’organisation
politique Carolingienne a produit, en dessous de l’empereur, une
pléiade de groupes familiaux susceptibles d’exercer le pouvoir à
l’échelon régional ou multi régional, mais n’ayant pas les
ressources matérielles, humaines ou symboliques pour s’imposer sur
des aires territoriales plus vastes.
Ils
sont cependant en mesure de concurrencer le pouvoir royal à
l’échelon régional et d’exprimer des revendications de
souveraineté sur les territoires qu’ils gouvernent.
Cela
est perçu dès le IXe siècle par « Réginon de Prüm »
lorsqu’il note l’existence d’un trop-plein de compétences et
de puissances, sans qu’aucune hiérarchie efficace ne puisse plus
être instaurée entre elles.
En
l’absence de Carolingien en âge de régner, il n’y a en effet
aucune raison pour qu'un prince s’efface devant un autre, sinon
provisoirement du fait de circonstances particulières. Dans ces
conditions, pouvoir se rattacher au groupe familial Carolingien est
un atout essentiel dans la course au pouvoir : Parmi les princes
Italiens, seul Bérenger en dispose et il y a là un facteur
important pour comprendre son maintien au pouvoir.
En
Italie du Nord et du Centre, les principales de ces entités sont, à
la fin des années 880 :
Le
duché de Spolète,
Le
marquisat de Toscane,
Le
marquisat d’Ivrée
Le
marquisat de Frioul.
Leur
émergence traduit aussi bien l’affaiblissement et le
redimensionnement du pouvoir royal que la segmentation de la haute
aristocratie susceptible de constituer et de soutenir des ensembles
politiques fortement rivaux entre eux.
Les
familles aristocratiques se rassemblent désormais derrière l’un
des princes et n’assoient plus leur fortune sur le service des
rois.
La
structure des patrimoines, de plus en plus locaux et non plus
interrégionaux, le montre à l’envi.
Bien
que la réalité du pouvoir ait, en Italie comme en Francie ou en
Germanie, glissé vers les princes territoriaux, le titre royal
demeure l’objet d’une véritable compétition entre les plus
puissants des acteurs.
Il
y a à cela de très bonnes raisons.
La
force de l’idéologie du pouvoir héritée de l’époque
Carolingienne n’est pas la moindre.
En
Italie, ce sont les Spolétins et les Frioulans qui sont les mieux
placés dans cette compétition dont les Toscans sont immédiatement
exclus.
Gui
et Lambert de Spolète et, après eux, Bérenger, se conduisent comme
s’ils pouvaient exercer un pouvoir de nature impériale au moins
sur l’Italie.
Cela
signifie une conception très élevée de leur mission : Des hommes
comme Gui et Lambert de Spolète gouvernent en légiférant et en
édictant des capitulaires lors des assemblées réunissant les
grands de leur royaume. Ils le font au nom du bien commun et d’une
certaine idée de la souveraineté dérivée de conceptions
romanisantes du pouvoir.
Cela
implique aussi des rapports constants avec la papauté.
Quant
à Bérenger, le sentiment et la fierté d’être un Carolingien ont
dû jouer un rôle important dans son comportement politique.
Comme
tous les autres souverains Européens, les rois d’Italie, qu’il
s’agisse des Widonides ou de Bérenger, sont limités dans le
développement et dans l’intensification de leur pouvoir.
Les
souverains, même s’ils ont la volonté de gouverner et l’énergie
pour y parvenir, n’ont pas à leur disposition d’institutions
fortes et pérennes.
Tous
sont donc contraints d’agir par la médiation de réseaux de
fidélités dont les grands sont les chefs. Il faut gagner et
conserver leur amitié, garante de leur fidélité, notamment en
étant d’une grande générosité à tous points de vue.
Or,
désormais, les grands refusent ce rôle de médiation entre le roi
et le territoire et se replient sur leur sphère de domination
locale.
Ils
n’acceptent plus, sauf exception, de faire reposer leur fortune et
leur destin social sur le seul facteur de leur proximité avec le
roi : Il est désormais impossible de maintenir le niveau social et
la richesse d’un groupe familial en s’appuyant seulement sur lui.
Il
y a là un changement considérable dans l’attitude à l’égard
de la royauté, général en Europe, qui se manifeste à partir des
années 890.
Les
Supponides, s’alliant avec Bérenger, soutiennent le clan
Germanique présent en Italie lequel appuie les ambitions des
descendants de Louis le Germanique. Ils le font contre les ambitions
d’autres groupes, notamment de celui des Bosonides de Provence.
Quoi
qu’il en soit, le fait d’avoir épousé cette femme mettait d’une
certaine manière Bérenger sur un pied d’égalité avec Louis II
et renforçait son appartenance au groupe familial Carolingien.
Prenant
une épouse dans la même famille que Louis II, il devient son allié
et renforce ainsi ses prétentions à la légitimité.
En
sens inverse, les Supponides réitèrent avec Bérenger l’opération
qu’ils ont réussie sous le règne précédent.
En
donnant une femme au roi, ils établissent un accès permanent à sa
personne et acquièrent ainsi la possibilité d’intervenir dans les
processus de décision.
Ils
s’insèrent donc dans le service du roi au plus haut niveau.
Mais,
comme l’a montré F. Bougard, leur attitude et leurs choix sont
anachroniques, parce que, si les faveurs du roi enrichissent encore,
la proximité avec le souverain ne fournit plus autant de prestige et
de pouvoir concret qu’aux générations précédentes.
En
particulier, Bérenger, s’il peut donner des terres et des droits,
est dans l’incapacité totale d’attribuer à l’un de ses
fidèles un grand commandement politique et militaire en dehors de sa
propre aire immédiate de domination et d’action
Ceux-ci
sont très présents cependant au centre du pouvoir. Ils accaparent
la fonction d’archichancelier, c’est-à-dire de chefs des offices
d’écriture.
De
903 à 922 le même personnage, Ardingus, évêque de Brescia et
membre de la famille, dirige une chancellerie qui compte parmi les
plus actives du moment. En même temps, cependant, la famille connaît
alors un certain déclin...
Vers
850, les Supponides sont en position dominante à l’intérieur de
l’aristocratie Italienne, ils ont des possessions dans l’ensemble
de la plaine du Pô et maîtrisent au moins 4 comtés : Plaisance,
Parme, Turin, Asti.
Dans
les années 870, on l’a vu, ils obtiennent également la
charge du duché de Spolète mais ne parviennent pas à s’y
implanter.
Dès
905, le rôle de Bertilla à la cour diminue.
Le
fait qu’elle n’ait pas eu de fils rend sa situation fragile et,
par conséquent, rend aussi vulnérable l’ensemble de la famille :
Il semble bien qu’elle ait été empoisonnée... Bérenger s’est
avéré être un mauvais choix pour les Supponides qui n’ont pu
exploiter la présence de leur sœur dans le lit du roi que jusqu’à
la consolidation de son pouvoir en 905, après sa victoire sur Louis
l’Aveugle.
Comme
tous les souverains de son temps, Bérenger gouverne en faisant des
dons.
Il
utilise largement les diplômes pour concrétiser ses actes et trouve
là l’occasion et le moyen de communiquer avec ses sujets en
insérant ou en faisant insérer dans les préambules, sous forme
concentrée, des formules décrivant le pouvoir royal et permettant
de justifier les actes décrits.
Il
donne certes des terres et des droits.
Il
donne aussi des mots et les documents qui transfèrent les droits et
les propriétés du roi aux bénéficiaires qui font partie du
présent offert.
Donner,
c’est certes faire participer le bénéficiaire à la richesse du
roi. Celui-ci fait mieux que redistribuer, il partage, comme on
partage de la nourriture au cours d’un repas, offrant ainsi, en
même temps que des biens, un peu de l’éclat de sa grandeur
et permettant au bénéficiaire de participer en quelque manière à
son pouvoir.
Nous
sommes particulièrement bien informés sur les dons de Bérenger
grâce à une abondante documentation diplomatique.
Il
nous reste de son règne 192 diplômes donnés entre 888 et 923 (dont
140 conservés).
Ce
chiffre prend sens si on le compare à ceux concernant son
prédécesseur immédiat et ses contemporains.
Ainsi,
Louis II a émis en 25 ans, entre 850 et 875, 113 diplômes
En
10 ans, en revanche, de 888 à 898, Gui et Lambert de Spolète ont
octroyé 32 actes de cette nature.
D’Eudes,
roi de France entre 888 et 898,
Charles
le Simple, pour sa part, nous a laissé 122 actes pour les 30 années
de son règne (893-923),
Bref,
la chancellerie de Bérenger, est au-dessus de la moyenne d’activité
des chancelleries royales de son temps et peut donc être considérée
comme particulièrement active.
Il
faut bien sûr faire la part de pertes qui sont considérables :
L’éditeur des actes de Gui et de Lambert les estime, mais sans
argument, à la moitié de la production.
L’octroi
des diplômes est en effet l’occasion de créer un événement
social au cours duquel le roi, le récipiendaire, mais aussi ceux qui
ont en son nom présenté le souhait d’obtenir telle ou telle
faveur jouent un rôle.
Elles
donnent lieu à une mise en scène de la vie de cour dont les
actes écrits portent témoignage.
Le
rôle principal est naturellement tenu par le souverain qui reçoit
les pétitions.
Mais
une place conséquente doit être accordée aux intermédiaires,
c’est-à-dire à ceux et à celles qui se placent entre le roi et
les hommes ou les institutions qu’il entend gratifier.
CHÂTEAU TRICANO |
Elle
présente la requête et la place sous son patronage, ce qui signifie
que, d’une certaine manière, les récipiendaires sont autant ses
clients qu’ils sont les fidèles du roi.
Bertilla
n’est pas la seule à intervenir : Les noms des médiateurs nous
donnent une cartographie des réseaux de clientèles à la cour du
roi et, si tous ne sont pas identifiables, il s’en dégage une idée
des amitiés et des solidarités.
Bérenger
Ier de Frioul — Wikipédia
fr.wikipedia.org/wiki/Bérenger_Ier_de_Frioul
Bérenger
Ier de Frioul (Berengar) († 924), dit aussi Bérenger Ier d'Ialie,
a été roi d'Italie de 888 à 915 et empereur d'Occident de 915 à
924. Il était l'un des onze ...
Bérenger
Ier de Frioul - Histoire de l'Europe
www.histoireeurope.fr/RechercheLocution.php?...Bérenger+Ier+de+Frio...
Événements
historiques concernant -Bérenger Ier de Frioul- extrait d'une base
historique comportant plus de 40 000 événements et plus de 3 150
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L'exercice
du pouvoir par Bérenger Ier, roi d'Italie (888-915 ...
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mobilisé est celui de Bérenger Ier. ... Bérenger n'était pas
destiné à régner ni même d'ailleurs à gouverner la marche de
Frioul : son frère aîné, ...
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de Frioul
fjaunais.free.fr/h0frioul.htm
La
marche (marquisat) de Frioul se situe en Italie dans la région de
Trieste ... Bérenger I marquis de Frioul, emp. d'Occident (vers 843
- 7/4/924 Vérone).
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