jeudi 13 novembre 2014

925... EN REMONTANT LE TEMPS

Cette page concerne l'année 925 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol


TOMISLAV PREMIER ROI CONNU DE CROATIE

Tomislav Ier de Croatie est duc des Croates à partir de 910 puis roi des Croates à partir de 925 et jusqu'à sa mort le 11 mars 928.
Il étend son pouvoir à la Croatie centrale, la Slavonie, la Dalmatie et la majeure partie de la Bosnie. Il organise son royaume en 11 županjija et une banovina, défendues chacune par une ville royale fortifiée.
TOMISLAV Ier
À sa mort, les guerres civiles (949, 997) affaiblissent le royaume. Le doge Pietro II Orseolo peut ainsi prendre le contrôle de l'Adriatique Orientale et le titre de duc de Dalmatie en l'an 1000.
Les Croates sont un peuple vivant principalement en Croatie et en Bosnie-Herzégovine. Ils parlent le croate, une langue Slave et sont catholiques de rite Romain.

L'origine des Croates avant la grande migration des Slaves est incertaine, le nom « Croate » (Hrvat en croate) reste une énigme historique, elle n’est, en tout cas, pas Slave. Plusieurs hypothèses ont été avancées dont la plus vraisemblable est la « thèse Iranienne ». Cependant, elle est remise en question par de récentes études génétiques qui font remonter les origines de la première tribu croate au nord de l'Asie centrale, à la chaîne de montagne de l'Oural il y a environ 10 000 ans, qui est d'ailleurs le foyer originel des Slaves. Le manque de marqueurs génétiques communs avec les populations actuelles qui descendent des anciens Perses fait peser des doutes sur la théorie des origines Perses.

La Chronique de Duklja, en revanche, parle de l'invasion des Goths (sous le commandement de Svevlad, puis de ses descendants Selimir et Ostroilo) après laquelle les Slaves n'ont fait que prendre la suite...
Quelles que soient les différentes interprétations, les peuplades Slaves s'installent finalement dans la région située entre la Drave et la mer Adriatique, à l'ouest des provinces Romaines de Pannonie et de Dalmatie.

Après la mort de Branimir, le duc Muncimir (892–910), le frère de Zdeslav, prend le contrôle de la Dalmatie et la gouverne indépendamment de Rome et de Byzance sous le titre de divino munere Croatorum dux (duc des Croates avec l'aide de Dieu).
Le dernier duc des Croates de Pannonie sous l'ordre des Francs est Braslav, mort en 897(?) lors d'une guerre contre les Magyars, qui migrent alors vers la plaine de Pannonie.
En Dalmatie, le duc Tomislav (910–928) succède à Muncimir. Ayant refoulé les Magyars au-delà de la Drave,Tomislav unit les Croates de Pannonie et de Dalmatie en un seul État, se faisant acclamer roi.

Tomislav Ier, de la dynastie des Trpimirović, est couronné rex Chroatorum (« Roi des Croates ») sur le champ de Duvno en 925.
La ville au centre du champ de Duvno s'appelle aujourd'hui Tomislavgrad en son honneur.
Tomislav est un descendant de Trpimir Ier, et il est donc considéré comme le fondateur de la dynastie Trpimirović.
Il est reconnu roi par le Pape Jean X et l’archevêché métropolitain de Salone (aujourd'hui Solin) regagne définitivement le giron de l’église de Rome avec, en contrepartie, l’obligation et la suprématie de la liturgie latine sur la liturgie glagolitique croate traditionnelle.

Tomislav, rex Chroatorum, crée un vaste État, comprenant la plupart de la Croatie centrale actuelle, la Slavonie, la Dalmatie et la plus grande partie de la Bosnie.
Le pays est administrativement divisé en 11 comtés (županija) ayant à leur tête un banat (banovina) et chacune de ces régions ayant une cité royale fortifiée. Au nord-est, Tomislav fait la guerre à Siméon Ier de Bulgarie.
Tomislav fait alliance avec Byzance contre les Bulgares, ce qui lui permet de contrôler les cités-États de Dalmatie, avec le titre de proconsul, tant qu'il peut contenir l'expansion Bulgare.
Siméon Ier essaie de vaincre le pacte Croato-Byzantin en envoyant contre Tomislav le duc Alogobotur à la tête d'une puissante armée en 926, il est vaincu à la bataille des hautes terres de Bosnie.

Selon De Administrando Imperio l'armée de Tomislav est forte d'environ 100 000 fantassins, 60 000 cavaliers, 80 grands navires de guerre (40 hommes) et 100 petits navires de guerre (10 à 20 hommes).

Les Trpimirović connaissent l'apogée de leur puissance sous les rois Petar Krešimir IV (1054-1078) et Dmitar Zvonimir (1078-1089), qui rattachent à la Croatie la province Byzantine de Dalmatie et le duché de Neretva. Leurs règnes sont marqués par un épanouissement culturel particulièrement visible dans l'architecture et la sculpture. C'est de cette époque que datent les plus anciens monuments Croates (stèle de Baška).
Les noms « Croates » et « Croatie » ne se sont que progressivement imposés, sur le territoire actuel de ce pays, par rapport à la notion ethnique plus large de Slaves et de leurs premières communautés territoriales appelées les Sklavinies (Slovinja, Sclaviniae) et aux appellations particulières des anciennes tribus Illyriennes et de leurs territoires (par ex. les Delmates ou les Liburniens), des populations Romanes vivant le long du littoral (Romains, Latins) ou d’autres tribus arrivées avant, à l’époque des migrations des peuples (les Goths Germaniques, la peuplade Eurasienne des Avars et bien d’autres encore).

La séparation religieuse ultérieure entre Chrétienté Occidentale et Orientale influence l’identification nationale, en particulier celle liée à la migration des Valaques Slavisés et, à l’époque des invasions Ottomanes, à celle des migrations des réfugiés venant du côté « Turc », c’est-à-dire de la Bosnie, c’est ainsi qu’au IXe siècle, au moment où les nations se forment, la population catholique se déclare généralement Croate, la population orthodoxe se déclare comme Serbe et la population musulmane comme « Turque ».

Les écrivains Croates anciens qualifient leur langue, outre de croate, parfois également de slave ou slovine ou encore, à une certaine époque, d’illyrienne.

Ces différentes appellations ne sont pas forcément contradictoires et font plutôt ressortir l’imbrication des différentes couches qui sont à la base de la formation de la nation Croate, de sa culture et de son État, et se mêlant, depuis une époque plus récente, à d’autres courants migratoires en Europe : Allemands/Souabes, Italiens/Frioulans, Tchèques, Hongrois, Slovaques ou autres.

À l’époque où les premières nations Européennes se sont formées sur les décombres de l’Empire Romain, comme pour d’autres nations Européennes le
BIJOUX TROUVES DANS UNE TOMBE
point clé pour l’Occident est l’acceptation de l’autorité de Rome, donc du pape et, pour l’Orient, celle de Constantinople c’est-à-dire de l’empereur Byzantin.

Les Croates se sont trouvés à la charnière entre ces deux camps. La source Byzantine la plus détaillée et la plus connue est le document écrit par l’empereur Constantin Porphyrogénète « De administrando Imperio » vers 949-955. Selon ce dernier, les Croates sont venus du sud de l’actuelle Pologne (la Croatie Blanche ou Chrobatie), à l’appel de l’empereur Héraclius Ier (610-641), et a imposé leur pouvoir sur les Avars et leurs alliés Slaves d’alors.

Le premier acte diplomatique dont on trouve trace est le traité signé entre les Croates et le pape Agathon (678-681) selon lequel les « Croates déjà christianisés » prêtent serment de ne jamais plus envahir de terres étrangères et, en échange, le pape leur promet de l’aide au cas où leur territoire serait envahi par une autre nation, selon ces mêmes sources, les Croates ont été le premier peuple Slave à embrasser la foi chrétienne.

L’historiographie contemporaine débat aujourd’hui encore sur cette « arrivée des Croates » et sur la fiabilité de certaines sources historiques.

Le début du IXe siècle et la création des premières principautés sont marqués par une Croatie se trouvant à la charnière des luttes entre le royaume des Francs et Byzance. Selon des sources Franques, le prince Borna (810-821, « dux Dalmatiae atque Liburniae ») se range aux côtés des Francs, pouvoir prédominant alors, avec l’aide desquels il va pouvoir résoudre le conflit l’opposant à son rival, Ljudevit Posavski, souverain d’une principauté Pannonienne (Slave), Borna assiste en personne à la conclusion du traité de paix d’Aix-la-Chapelle (812), entre Charlemagne et l’empereur Byzantin Michel Ier Rhangabé, selon lequel la Croatie Pannonienne (et l’Istrie) reviennent au royaume des Francs alors que le littoral et les villes Dalmates tombent sous le pouvoir suprême de Byzance.
Le pouvoir des princes locaux va cependant s’accroître peu à peu à la faveur des conflits entre des forces extérieures. Parmi les premiers principaux souverains, une place à part revient au prince Trpimir (845-864), fondateur de la dynastie des Trpimirović.
Bien que reconnaissant la suzeraineté des Francs, il se bat seul, et avec succès, contre Byzance et Venise et contre la puissance Orientale d’alors, les Bulgares. Il est mentionné dans les documents, sans s’en référer au pouvoir de l’empereur, comme « prince des Croates, par la grâce de Dieu ».

Lorsque le théologien Saxon Gottschalk, accusé d’hérésie par les Francs, vient se réfugier dans son château où, de toute évidence, il se sent plus en sécurité, il appelle Trpimir le « Roi des Slaves » (Rex Sclavorum).

Suite à la domination de Byzance, à l’époque du prince Zdeslav et du conflit entre Rome et Photios, patriarche de Constantinople, c’est le duc/prince (dux, comes, princeps) Branimir qui arrive au pouvoir (879-892), avec l’aide du pape Jean VIII. Branimir va orienter la Croatie, de façon permanente, vers Rome et la sphère culturelle Occidentale.

Il va imposer avec succès le « tribut de la paix » (tributum pacis) aux villes dalmates mais également, sur mer, à Venise vaincue (887) et il va conduire une politique indépendante, notamment dans ses relations avec les Francs, dans des missives datant de 879, le pape lui reconnaît son pouvoir sur tout le « territoire de sa principauté » et, en 880, rend légale la conduite du culte en Slavon d’église (langue liturgique Slave) puis arrivent en Croatie, depuis la principauté de Grande-Moravie, les disciples de Méthode, chassés par les Francs, qui propagent le culte Slavon et un alphabet particulier en caractères glagolitiques.

Selon l’historiographie traditionnelle, le premier titre de roi a été porté en Croatie par Tomislav, en 925, titre que lui octroie le pape Jean X qui l’appelle « roi des Croates » (rex croatorum).
925 : le concile de Split (évêché dans la mouvance Romaine fondé par le patriarche d’Aquilée) voit la victoire disciplinaire du clergé « latin » sur les prêtres « glagolisants ».
L’évêché de Nin passe dans la mouvance spirituelle de Split avant d’être supprimé.
Le concile institue par ailleurs le trivium et le quadrivium dans le cursus des écoles abbatiales. Ce sont dans ces écoles que se développe à partir du Xe siècle la littérature sacrée Croate à travers les Vies de saints (par ex. : Les œuvres et la translation de Saint Athanase (Xe siècle) Vie de Saint Jean de Trogir, publiée en 1203).

On attribue à Tomislav l’unification des terres croates « de l’Adriatique à la Drave » ainsi que l’endiguement des invasions Hongroises et son rôle est confirmé dans l’imposante victoire des Croates sur les forces du tsar Bulgare Siméon en 927, de nombreuses rues ou places de Croatie portent aujourd’hui son nom.

Le dernier puissant roi Croate de cette dynastie nationale sera Dmitar Zvonimir (1075-1089) qui va se battre contre les Francs (Allemands) en Istrie et qui est couronné par le pape Grégoire VII qui lui envoie sa couronne royale par le légat Gebizon.
Ses liens étroits avec le Saint-Siège sont également confirmés dans une déclaration du pape stipulant que tout acte ennemi contre la Croatie est considéré comme une attaque contre le siège apostolique de Saint Pierre et renouvelant à la Croatie (avec la Dalmatie) son statut de royaume (regnum Dalmatiae et Chroatiae).

À la mort du roi Zvonimir, qui a aussi régné sur la Slavonie et dont l’épouse, la Belle Hélène, est la sœur du roi Hongrois Ladislas de la dynastie des Árpád, le statut de la Croatie change pour devenir un facteur national indépendant dans les relations politiques Européennes. La dynastie Hongroise des Árpád va faire valoir son droit à la couronne Croate, en partie à cause de la lignée à laquelle appartient la femme de Zvonimir, et va obtenir ce droit au moment de
l’effondrement de la dynastie Croate et des luttes de succession qui s’ensuivent dans ce pays.

Les relations entre la Croatie et la Hongrie ont souvent été le thème de querelles politiques et historiographiques.
Le document Pacta conventa (Accords conclus de 1102), dans lequel le roi Hongrois Koloman est reconnu comme roi de Croatie et réglant les droits de la noblesse Croate, ne s’est conservé que dans sa copie datant du XVIe siècle. Pendant très longtemps, ces Pacta n’ont jamais été contestés.
Ce n’est qu’à l’époque de la consolidation des sentiments nationalistes, au milieu du XIXe siècle, qu’ils ont été contestés du côté Hongrois alors que le côté Croate s’en prévaut pour faire valoir l’autonomie étatique de la Croatie.
C’est un fait néanmoins que, sur la base de ce document ou d’un autre accord de cette époque, le roi Hongrois s’est fait couronner également roi de Croatie, que les institutions du Parlement Croate et du Ban (vice-roi) Croate ont été confirmées et que l’alliance Croato-Hongroise s’est fondée, au départ, sur la base d’une union personnelle.
L’idée d’indépendance nationale de la Croatie au sein de l’Europe sera surtout très marquée à un moment clé pour la survie du royaume de Croatie-Hongrie qui suivit la dure défaite de l’armée Croato-Hongroise face aux forces Ottomanes à la bataille de Mohács en 1526 lorsque décède le roi Louis II, alors roi Croate et Hongrois (et Tchèque) de la dynastie des Jagellon.
Le Parlement Croate siégeant à Cetingrad en 1527 (Diète de Cetin) choisit de façon autonome l’archiduc Ferdinand Ier de Habsbourg comme roi de Croatie (1503-1564).
Mais le parlement Hongrois opte, lui, pour Szapolyai János (Jean Szapolyai/Jean Ier de Hongrie) qui est en fait parrainé par le sultan Ottoman Soliman Ier dit le Magnifique.
Ferdinand Ier garantit alors à la Croatie le respect de toutes les libertés, droits, lois et coutumes dont elle jouissait jusqu’alors, ce qui est également mentionné dans la charte au sceau du Royaume de Croatie.
Avec Ferdinand Ier, la Croatie s’est donc retrouvée comme partie constituante de la vieille monarchie des Habsbourg.
Bien que l’unification du pays se soit faite par la réunion de plusieurs royaumes séparés, c’est avec les Habsbourg que va commencer la centralisation monarchique et c’est Vienne qui devient de plus en plus le siège du pouvoir politique.

Qwika - Tomislav
wikipedia.qwika.com › Français › en.wikipedia.org
Il était roi couronné aux champs de Tomislavgrad dans 925 par ordre de Pape John X. ... Tomislav lui-même est allé bien au duc de Dalmatia autour 910.

Dubrovnik, Croatie: "pour commémorer le couronnement du ...
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29 mai 2012 - Tomislav Ier de Croatie fut duc des Croates à partir de 910 puis roi des Croates à partir de 925 et jusqu'à sa mort le 11 mars 928. Il étend son ...
Chronologie Croatie, Des Illyriens aux premières ... - Clio
www.clio.fr/.../chronologie_croatie_des_illyriens_aux_premieres_princi...
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