mardi 25 novembre 2014

LA GRANDE GUERRE AU JOUR LE JOUR LE 13 NOVEMBRE 1914

 13 NOVEMBRE 1914


I)
Une circulaire du maire Lebas signale que les réserves de combustibles de la Cie du Gaz s’épuisent et que la production du gaz est menacée de devoir être suspendue dans un délai assez rapproché, le réapprovisionnement de charbon étant impossible.
Il invite les consommateurs à faire un emploi le plus modéré de gaz et avise que la pression va être sensiblement abaissée.
De son côté, la Kommandantur informe la ville qu’elle doit mettre pour aujourd’hui midi à sa disposition 300 hommes pour « réparer les chemins dans les environs et non pour faire des tranchées ». Si ces 300 hommes ne sont pas livrés, la ville sera frappée d’une amende de 5 000 francs par jour, amende qui sera augmentée après le troisième jour.
Cette mesure achève de dépeupler les rues et les places, tous les jeunes désœuvrés ont fini par se terrer, on n’en voit plus. Où trouvera-t-on les 300 ?

II)
Nos 2 bleus prennent le service pour 3 jours à partir de cet après-midi.
Le gros blond, qui paraît triste depuis quelques jours, a repris un peu de bonne humeur.
Il raconte à Louise qu’il est heureux d’avoir reçu des nouvelles de sa femme laissée à Neunkausen, province de Limbourg, Hesse-Nassau.

Monsieur d’Heilly nous cite un exemple caractéristique des procédés Allemands, renouvelés du « Meunier sans souci »... Un officier, hôte d’un de ses amis, voit entre les mains de celui-ci un plan de notre région qui, après examen, lui plaît. L’officier commence par solliciter cette carte : « Je désire »… Impossible, répond le monsieur. « Je veux ! » reprend l’Allemand et sans laisser le temps à son interlocuteur, il ajoute « et je prends !! »

III)
Lu dans le Moniteur en date du vendredi 13 novembre
L’appel au djihad, à la « Guerre Sainte » contre les « infidèles », est lancé officiellement par le seyh ul-Islam, Hayri effendi...

France.
Les Allemands qui ont pris pied à nouveau sur la rive gauche de l’Yser ont été encore une fois repoussés. Sur tous les autres secteurs du font, leurs attaques ont été énergiquement brisés.

Les Russes
qui sont entrés dans la Prusse Orientale ont occupé Johannnesburg dans la région des lacs Mazures dont les Allemands ont fait un camp retranché.
Plus au sud, ils ont refoulé les arrière gardes ennemies près de Kalish et, enfin, en Galicie, et en Bukovine ils ont complété la déroute des Autrichiens.
Ceux-ci il est vrai, prétendant avoir remporté des avantages sur les Serbes proclament l’inanité de ces affirmations.
D’ailleurs le général Pottorek, qui commande les 2 armées opérant contre le royaume adresse un appel suprême à ses troupes.
Il est évident que l’Autriche-Hongrie fait un effort désespéré contre les Serbes et les Monténégrins afin de masquer ses défaites en Galicie et en Pologne.

Marine.
La canonnière Anglaise Niger a été coulée par un sous-marin, près de Douvres, mais grâce au sang froid du commandant, tout l’équipage a pu être sauvé.

Les relations deviennent de plus en plus mauvaises entre les Autrichiens et Allemands, des rixes ont même eu lieu sur le front.
Les Autrichiens se plaignent de l’autoritarisme  des Allemands qui les commandent, ils reprochent à leurs alliés de les exposer systématiquement pour mieux se soustraire eux-mêmes au péril.

Les banques Suisses qui n’ont sans doute plus foi dans le succès final de l’Allemagne refuse ses billets de banque.

Dans l’Arménie Turque, les Russes après avoir occupé la région de Bayazid, complètent leur succès en s’emparant de celle d’Alaschkert.
Les communiqués Ottomans, après avoir célébré des succès imaginaires, ont maintenant disparu.

Un courant de plus en plus fort se dessine aux États-Unis en faveur d’une protestation contre toutes les violations du droit international  commise par le gouvernement et par l’état-major de Berlin.

La France essuie la première débâcle de son expédition coloniale au Maroc. Galvanisés par leur chef, Moha Ou Hamou, les Berbères Zaïan assènent un coup terrible à la résidence générale.

IV)
A l’automne 1914, malgré l’ampleur des pertes subies, aucune des grandes armées engagées sur le front Ouest n’est en état de dislocation. Des mesures doivent cependant être prises, à grande échelle, pour s’adapter à une guerre totale, aux formes totalement inédites.

Les Allemands occupent d’importantes portions des territoires Français et Belges et contrôlent des régions économiques majeures, en particulier l’ensemble des bassins miniers Belges et le principal gisement charbonnier Français, le bassin du Nord–Pas de Calais, qui assurait à lui seul la moitié de la production Française du « pain de l’industrie ». Par ailleurs, sur le plan tactique, l’armée Allemande a pris un soin extrême à installer ses lignes de défense sur les hauteurs, aussi infimes soient-elles, notamment en Flandre.

L’objectif essentiel des Français est désormais de reconquérir, quel qu’en soit le coût humain, le territoire occupé par les Allemands.
Jusqu’à la fin de l’année 1915 et la constitution de la « nouvelle armée » Britannique composée de volontaires, ils doivent compter presque uniquement sur leurs propres forces.

Pendant l’essentiel de la guerre de position, de la fin de 1914 à la fin de 1917, les commandants en chef des armées alliées sur le front Ouest, le maréchal Joffre du côté Français, et le Field Marshal French, puis son successeur le général Haig sont persuadés que la seule solution pour chasser les Allemands des territoires qu’ils occupent en France et en Belgique consiste à mener des actions offensives répétées dans un but d’attrition.
Il en résulte le déclenchement d’une série d’attaques, à des échelles différentes allant du local au massif, sur différents secteurs du front.
Les moyens humains et matériels engagés dans ces attaques sont d’une ampleur totalement inédite dans l’histoire militaire.
Pourtant, jusqu’au printemps 1918, toutes les tentatives aboutissent à des échecs sanglants : Jamais la « percée » décisive espérée par les protagonistes n’a abouti.
Les offensives alliées n’ont abouti, au mieux, qu’à de médiocres gains territoriaux (dans la Somme, à Ypres), mais au prix d’épouvantables hécatombes.
A la fin de l’année 1917, malgré l’échec de sa tentative de « saigner » l’armée Française à Verdun, l’armée Allemande reste puissante et invaincue sur le front Ouest et ne cesse d’améliorer sa stratégie défensive... Depuis février-mars 1917, elle a effectué un repli stratégique derrière une ligne de défense puissamment fortifiée, qui court du littoral de la Mer du Nord jusqu’à Verdun, et qui semble invulnérable : la ligne Hindenburg.

Si le moral de l’armée Allemande reste globalement élevé, l’armée Française traverse, après l’échec terrible de l’offensive commandée par le général Robert Nivelle sur le Chemin des Dames en avril 1917, une crise grave, avec des mutineries à grande échelle au printemps 1917.

L’armée Britannique, réorganisée de fond en comble au début de l’année 1915 avec la formation de la « nouvelle armée », formée d’engagés volontaires placés sous le commandement du Field Marshal Horatio Kitchener, subit une tragique saignée lors de la bataille de la Somme, en juillet 1916. Les leçons apprises de ce sanglant échec tardent à trouver une traduction efficace sur le terrain.

Quant à l’appui Américain, considéré par les Français et les Britanniques comme devant être décisif pour faire pencher la balance du côté des Alliés, il ne se concrétise que très lentement.
Les Américains ont choisi de s’établir méthodiquement sur le front Ouest et d’y apprendre les règles de la guerre de tranchées, avant de s’engager à grande échelle sur le champ de bataille.
S’il y a une puissance méditerranéenne par excellence, l’Empire ottoman, du moins dans le passé, puisque au cours du XIXe siècle, il a perdu toute l’Afrique du Nord depuis l’Algérie jusqu’à l’Égypte, la Tripolitaine lui a été enlevée par l’Italie en 1912.
L’Empire Ottoman est encore cependant une puissance méditerranéenne par le contrôle des détroits entre mer Égée et mer Noire, par les côtes de l’Anatolie et par celles de ses possessions arabes, la Syrie et la Palestine.
Cela ne justifie pas sa participation à une guerre entre les grandes puissances Européennes. Comme on pourrait le dire familièrement, qu’allait-il faire dans cette galère ?

IV)
JMO/Rgt :
« La section Buisson (18e Cie), restée en embuscade vers Vého jusque vers 7h a coopéré ensuite avec un peloton de Hussards pour une reconnaissance vers Gondrexon. Cette reconnaissance s’est effectuée sans incident, mais n’a pu faire aucun prisonnier. La section Buisson est rentrée à Vathiménil à 15h30.
Le reste du 5e bataillon a exécuté des travaux de fortification toute la journée, sauf les 18e et 19e Cies qui, rentrées tard de reconnaissance ont eu repos la matinée.
Les 2 compagnies de Fraimbois du 6e bataillon ont fait des travaux. La Cie de Bénaménil a envoyé une reconnaissance d’escouade jusqu’à la cote 345 (vers Amberménil) sans incident. La reconnaissance de la demie section envoyée par la Cie de Thiébeauménil vers Amberménil a signalé une faction ennemie vers la station et à la lisière du bois de Reinabois. Elle signale également l’évacuation de Manonviller par les habitants. »

JMO/SS :
« Les bataillons reprennent leurs positions respectives le soir vers 18h
Indisponibles 35 + 1 officier »



Journal de Paul Destombes (10 au 16 novembre 1914 ...
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