I)
Les
75.000 soldats Belges, renforcés par environ 7.000 Français,
offrent une résistance héroïque à l'agresseur. Mais les
Allemands, au nombre de 140.000, arrivent à franchir l'Yser dans la
nuit du 21 au 22 octobre.
Les
forces alliées et les forces Allemandes se livrent un formidable
choc sur les 3 fronts - qui se prolongent d'ailleurs : Nieuport à
Dixmude, Ypres à Menin, Waterloo à la Bassée.
Tout l'intérêt de la journée se reporte sur les mouvements de l'armée Russe qui a infligé aux armées Austro-Allemandes un échec peut-être décisif. Après avoir été chassé du gouvernement de Suwalski, et de la région du Niémen dans la Prusse Orientale, l'état-major de Berlin a pris outre le commandement de ses propres contingents, celui des contingents que L'Autriche a pu encore réunir en Galicie. Il y a là de 1.500.000 à 1.600.000 hommes échelonnés sur un front colossal, et ce front menace le cours de la Vistule moyenne vers Varsovie et Ivangorod, - deux places fortes de premier ordre.
Guillaume
II a comme toujours, pressé la marche en avant de ses généraux.
Ayant besoin d'un succès, il compte entrer dans Varsovie, et à
cette fin, s'est installé en Pologne, d'où il peut surveiller les
opérations. Mais celles-ci ont tourné complètement contre lui.
2 millions de Russes au moins sont en armes de ce côté. Ils ont commencé par repousser les Allemands qui ont essayé de prendre pied sur la rive droite de la Vistule, puis, passant de la défensive à l'offensive, ils ont franchi le fleuve et livré combat sur la rive gauche. L'armée Allemande a battu en retraite, et cette retraite n'a pas tardé à dégénérer en déroute...
II y a eu là une opération dont les conséquences peuvent être capitales, car cette réussite pour les Russes peut entraîner maintenant une progression rapide des armées du grand-duc Nicolas vers la Posnanie et la Silésie. En tout cas, cette bataille, qui a coïncidé avec de violents combats est toujours avantageuse pour nos alliés, sous Przemysl, et décide du sort de Cracovie...
Faut-il rapprocher de ce grand succès Russe les bruits de préparatifs de départ qui ont couru, d'après les journaux Néerlandais, parmi les troupes Allemandes de Belgique? Il est certain que le kaiser, pour ralentir l'invasion cosaque vers l'Oder, prélève des contingents sur les effectifs cantonnés autour de Bruxelles, et ainsi la victoire de nos alliés aura une répercussion directe sur nos propres opérations sur le champ de bataille occidental.
Les journaux Belges se sont transférés à Londres, où ils commencent leur publication.
Le
22 octobre, enfin, le colonel Naulin m’autorise (officieusement), à
prendre des photos. Je profite d’un moment de calme pour aller à
bicyclette jusqu’à Bar-le-Duc. Il fait un soleil rose. Les femmes
et les enfants sont aux champs, conduisant la charrue, arrachant les
betteraves et les pommes de terre. Passé le village d’Erize on
n’entend plus le canon, devant les portes des maisons les chiens
dorment, les enfants (ceux qui sont trop jeunes pour travailler la
terre) jouent à se battre comme leurs grands frères[…]
A
Bar-le-Duc les rues sont animées, les magasins sont riches. Je
trouve à acheter un kodak. Il n’y a pas que des confitures, il y a
aussi des journaux dont nous sommes beaucoup plus friands que de
sucreries. A l’hôtel où je déjeune il y a un très grand nombre
d’officiers : à la fraîcheur de leur teint, à la propreté
de leurs uniformes on voit bien vite qu’ils ne reviennent pas du
front. On le voit surtout à la naïveté des questions qu’ils
posent à ceux qui y sont allés, je suis à la table auprès d’un
gros capitaine d’artillerie qui ouvre des yeux gros comme des
boulets de canons aux récits que je lui fais. Il n’a pas du tout
l’air de vouloir venir attaquer Saint-Mihiel… Je me sens mal à
l’aise au milieu de ce monde-là… Vite, je fais des provisions de
cigarettes et de chocolat et je file de nouveau vers l’Est.
Naives,
Erize, Lavallée… Lignières… Brrroum… brrroum… pagnne !
pagnne !… Du canon… Des avions qui tournent… Ah ! Je
respire.
II)
Le
56e Régiment d’infanterie de Chalon. Compte rendu du chef de
détachement Greiner à Brasseitte (Meuse). « 16 h 50, j’ai
l’honneur de vous rendre compte que Brasseitte (Photo) a été
bombardé de 13h15 à 15h15 (64 obus) et de 16h à 16h30 (16
incendiaires qui ont mis instantanément le feu aux toits des maisons
au sud et près de l’église). 3 hommes de la 2e légèrement
blessés dans la tranchée près du château ».
Compte
rendu : « Léger bombardement des tranchées aux avant-postes, rien
à signaler, aucun blessé. Brasseitte a eu à supporter un violent
bombardement. De la crête, on aperçoit le centre du village près
de l’église en feu. Pas de renseignement sur les détachements (6e
et 12e compagnies qui se sont mises à l’abri dans les caves
voûtées)... Profitant d’une belle journée succédant au
brouillard des jours passés, deux avions dont un « Taube »
Allemands ont survolé le village et nos positions avoisinantes
pendant une heure. Notre artillerie a tiré sur l’avion Allemand
sans l’atteindre. Sampigny et le château présidentiel ont reçu
leur ration habituelle ». Extrait du journal de marches et
opérations issu du site internet www.pourceuxde14-
III)
Journal
du Rémois Alfred Wolff
Quelques
shrapnels sont encore tombés à l’extrême limite du 2e
canton, pas d’accident au cimetière de l’avenue de Laon,
les tombes sont ouvertes les monuments brisés gisent de tous
côté, les murs sont troués, fendus, abattus aussi par les obus.
Mon
départ pour Chatelaudren est retardé par le fait des mouvements
d’un corps d’armée...
IV)
Journal
du Rémois Paul Hess (extraits)
Canon
pour le réveil, journée calme.
Une
diminution très sensible du nombre des habitants de notre ville
peut-être facilement constatée et cependant, il reste à Reims
beaucoup de bouches à nourrir, aussi l’administration municipale
s’est-elle très activement préoccupée du ravitaillement de la
population civile, après entente avec le service de l’intendance
militaire (hygiéne) …
La
direction d’un service provisoire du ravitaillement a été confiée
à M. N. Grandin, employé au bureau d’hygiène (…)
D’importants
achats de bœufs, porcs, pommes de terre, sucre, chocolat et denrées
diverses sont faits actuellement par la mairie pour être répartis
aux grandes maisons d’alimentation et aux autres commerçants. Le
secrétaire en chef délivre lui-même des bons de réquisition aux
boulangers qui sont approvisionnés en farine par l’entrepôt situé
chaussée Bocquaine.
Reims
jouissant d’une tranquillité relative depuis quelques jours, il
semble qu’un peu d’animation veuille reprendre dans le centre.
Cela change agréablement l’aspect de notre pauvre ville, car il y
a longtemps qu’elle est déserte, la plupart des magasins ou
boutiques ayant à l’extérieur des pancartes avec cette
inscription : « Fermé pour manque de marchandises ».
Le gaz et l’électricité faisant défaut, les tramways ne marchent
plus.
Aujourd’hui,
comme hier déjà, on voit du monde dans les rues.
V)
Il
y a 15 jours que je suis ici ! 15 jours que j’ai quitté la
bataille et combien j’ai souffert, au physique et au moral, durant
cette période !
Les
pansements que l’on me fait, toutes les 48 heures, sont on ne peut
plus douloureux et il me faut déployer une bien grande énergie pour
ne pas crier lorsqu’on me remue la jambe, je crois, d’ailleurs,
que, parmi les gens qui m’entourent, on rend hommage, peut-être
plus que de raison, au courage dont je m’efforce de faire preuve
pour endurer tous mes maux sans proférer de plaintes... Ainsi,
l’autre jour, j’ai entendu le médecin-chef dire à un de ses
seconds, le Dr Sylvestre, au cours d’un de ces terribles
pansements, alors que je blêmissais sous la souffrance, me
contentant de demander un peu à boire : « C’est un
stoïque, celui-là ! »
Ma
blessure, du reste, ne va pas des mieux et cela est certainement dû
au manque de soins complet dont j’ai souffert pendant les premiers
jours.
Tout
mon côté gauche a été envahi par une infection qui a beaucoup
inquiété les chirurgiens, mais qu’ils espèrent avoir,
heureusement, réussi à circonscrire.
Il
faut ajouter à cela que je tousse et crache comme un malheureux.
Il
est vrai que l’installation de cet hôpital laisse bien à désirer,
pour me transporter à la salle d’opérations, il faut me faire
traverser la rue sur un brancard, au sortir de mon lit dans lequel je
grelotte de fièvre et, par ces jours de la fin d’octobre, qui sont
pluvieux et froids, rien d’étonnant à ce que j’ai attrapé
quelque chose à la poitrine.
Les
médecins n’en ont cure, par exemple, ils ne s’occupent que de ma
jambe. Ce transport est toujours une opération que j’appréhende,
car, pour sortir de la villa qui m’abrite, il faut me passer, avec
mon brancard, par-dessus la rampe d’un petit perron élevé de 5 ou
6 marches qui se trouve à la porte d’entrée, les infirmiers sont
donc obligés de se livrer à une manœuvre de force et, chaque fois,
je m’attends à basculer dans le vide et je me demande, alors, dans
quel état on me relèverait.
Ce
que je ne puis supporter sans une certaine impatience, non plus,
c’est de voir une rangée de bonnes femmes arrêtées, pour nous
voir passer, entre la villa et la porte de l’hôpital, et
échangeant à haute voix, des réflexions apitoyées sur notre sort.
Mais,
sapristi, nous ne demandons pas qu’on nous plaigne, tout au moins,
en ce qui me concerne personnellement, je ne demande pas cela, je
suis, au contraire, fier de souffrir pour mon pays et je voudrais
voir ceux qui n’ont pas eu cet honneur-là, envier mon sort et non
pas me plaindre !
Parmi
les infirmiers de l’Ambulance, il en est un qui mérite une mention
tout à fait particulière, taillé en Hercule, il m’enlève de mon
lit, je ne dirais pas comme une plume, car mon poids dépasse de
beaucoup celui d’une plume, mais avec une extrême facilité.
Avec
cela, il a des mouvements d’une douceur qui étonne chez un pareil
colosse, aussi, j’éprouve une certaine satisfaction quand je vois
arriver Astruc (c’est ainsi qu’il s’appelle), lorsque l’heure
de mon pansement approche. Avec lui, je suis sûr d’être
transporté avec le minimum de heurts et de cahots. Il faut dire que,
dans le civil, ce brave homme est … prêtre et remplit, en temps de
paix, les fonctions de premier vicaire à Montmorency.
Ses
camarades, par exemple, sont, pour la plupart, loin de le valoir,
d’ailleurs, ils ne font, en général, que passer ici, et,
lorsqu’ils ont séjourné quelques jours, ils filent aussitôt vers
d’autres contrées.
Ce
sont, presque tous, d’excellents paysans remplis de bonne volonté,
mais incapables de donner le moindre soin intelligent aux blessés.
Ainsi,
l’autre nuit (je dois dire, en passant, que le sommeil ne me visite
autant dire plus, tous les soirs, on me fait une injection de
morphine pour me permettre de reposer un peu. Sous l’influence du
stupéfiant, je m’assoupis ou, plutôt, je tombe dans une espèce
d’abrutissement qui dure une heure ou deux et au cours duquel je
suis en proie aux plus affreux cauchemars. Le reste de la nuit, je ne
dors pas et je souffre), l’un d’eux nous veillait, ayant un
besoin à satisfaire, je l’appelle et lui demande de me passer
l’urinal. « J’y vas » me répond-il, et il ne bouge
pas. Après avoir renouvelé mon appel 3 ou 4 fois sans plus de
succès, impatienté, je lui crie : « Mais, sapristi,
apportez-moi donc l’urinal, je vais p…. dans mon lit ! »
Aussitôt, il accourt en m’apportant l’instrument réclamé et de
m’expliquer : « Si vous m’aviez dit que c’était le
« pistolet » que vous vouliez, j’aurais compris tout de
suite et il y a longtemps que je vous l’aurais donné ! »
Que voulez-vous répondre à cela ! Malgré ma colère, une
pareille naïveté ne pouvait que me désarmer et, bien que mon état
ne me prédispose guère à la gaieté, je n’ai pu m’empêcher de
rire, tout seul, de cet incident.
La
première nuit qui a suivi mon arrivée, j’ai vu mourir, dans ma
chambre, et cela après une agonie de quelques heures, le Capitaine
du 25e qu’on a amené un peu après moi. La nuit suivante, ce fut
le petit sous-Lieutenant Valési dont j’ai parlé plus haut et qui
logeait dans une pièce toute voisine... Très gravement atteint, les
chirurgiens se sont décidés à tenter une ultime opération, et,
lorsqu’ils le ramenent dans sa chambre, il trépasse alors qu’on
le réinstalle dans son lit. Son vieux père, qui est accouru auprès
de son fils, apprit la nouvelle le lendemain matin en venant lui
faire sa visite quotidienne. Le chagrin de ce vieillard est navrant à
voir.
Ces
deux décès survenus coup sur coup à mes côtés, n’ont pas
manqué de m’impressionner bien douloureusement, ainsi, d’ailleurs,
que mes autres compagnons de chambre et nous nous demandions les
jours suivants, lequel d’entre nous allait continuer la série.
Presque
chaque jour, je reçois la visite d’un vieux Capitaine du 61e
Territorial (de Cosne) dont j’ai malheureusement oublié le nom (je
dis vieux, mais il n’a certainement pas encore dépassé la
cinquantaine). Son unité, momentanément stationnée à Creil, doit
être chargée d’un vague service, d’Étapes, aussi, est-il assez
libre, pris d’amitié pour moi, il vient donc toutes les fois qu’il
le peut prendre de mes nouvelles et bavarder quelques instants avec
moi. C’est tout à fait gentil de sa part et il ne manque jamais,
en me quittant, de me laisser son « Echo de Paris »,
quand, par hasard, son service l’empêche de venir à l’Hôpital,
il me dépêche son ordonnance pour m’apporter cet excellent
journal que je n’ai pas toujours la force de lire jusqu’au bout.
Au
nombre de mes nouveaux camarades, il me faut citer le Lieutenant
d’Aragon, du 20e Dragons, de Limoges. Blessé en Artois, aux
environs de Lens, en faisant du combat à pied, il a la cuisse
traversée par une balle, mais sans fracture, ni lésion grave,
aussi, trotte-t-il comme un lapin et est-il sorti toute la journée.
C’est le plus aimable garçon que l’on puisse rencontrer et c’est
bien volontiers qu’il se charge de faire, en ville, toutes les
petites emplettes dont je puis avoir besoin.
Nous
avons aussi un sous-Lieutenant d’Artillerie, cuisse fracturée,
toujours en Artois. Il s’appelle Mourral et est le fils d’un
Colonel du Génie appartenant au G.M.P. Pas toujours très commode
pour les Infirmiers et Infirmières, l’artilleur, mais il reçoit
souvent la visite de son père, de son jeune frère ou d’autres
membres de sa famille et c’est ainsi que j’ai pu faire passer,
par l’intermédiaire de son frère, un nouveau télégramme à ma
femme afin de la mettre au courant de ma détresse et de mon immense
désir de la voir à mes côtés...
Ah !
que mon compagnon d’infortune, Locquin, est heureux, lui ! Sa
femme est, en effet, arrivée de Saint Malo il y a déjà quelques
jours et ne quitte le chevet de son mari que le soir, pour regagner
son hôtel, à l’heure où la circulation n’est plus permise aux
civils.
Aurai-je
jamais ce bonheur, de voir le doux visage de ma femme chérie se
pencher sur mon lit de douleur ? La Saintonge est si loin !
Et cependant, je ne suis pas tout à fait sans espoir aujourd’hui,
car deux télégrammes reçus tout récemment me laissent entrevoir
la possibilité de son arrivée prochaine.
Malheureusement,
les termes de ces deux télégrammes se contredisent passablement, ce
qui fait que je ne sais trop sur quoi compter.
En
attendant, j’ai éprouvé, ce matin, la première véritable joie
qu’il m’ait été permis de goûter depuis plus de 3 longs mois…
J’ai, en effet, reçu la visite d’une cousine de ma femme,
accourue à Creil à peine débarquée d’Orléans où elle a été
passer quelques jours auprès d’un de ses fils également blessé.
Personne
ne se rendra jamais compte de l’impression inoubliable ressentie
par moi à la vue d’un visage ami, après les terribles épreuves
que j’ai traversées depuis le commencement d’août ! Il me
semble que mon exil et mon isolement sont, maintenant, terminés.
Cette
excellente parente est restée plusieurs heures avec moi et nous
avons convenu, ensemble, qu’aussitôt rentrée à Paris, elle
télégraphierait à ma femme afin de hâter son départ. Le déjeuner
nous a séparés, mais elle m’a promis de revenir aussitôt après
son repas.
En
effet, une heure s’est à peine écoulée qu’elle est de retour
et nous voilà de nouveau installés, elle, à mon chevet, moi, dans
ma couchette que j’ai fait transporter dans une petite pièce dont
l’unique fenêtre donne sur la rue. De mon lit, j’aperçois la
porte d’entrée de l’hôpital, de l’autre côté de la
chaussée.
Nous
causons depuis une demi-heure, peut-être, quand je ne puis retenir
une exclamation car il me semble bien avoir reconnu deux silhouettes,
celle de ma femme et celle de ma mère, pénétrant dans l’Hôpital
à la suite de Madame Boverie, l’Infirmière-Major.
Aussitôt,
je dépêche Marie Nouailhetas qui reparaît deux minutes après,
accompagnée des deux voyageuses… Je ne me suis pas trompé !
Quelle
indicible émotion étreint mon cœur lorsque je puis enfin serrer ma
chère femme dans mes bras et lui demander des nouvelles de nos deux
trésors qu’elle a laissés en Saintonge ! Cette fois, je suis
bien sauvé et sa douce présence à mes côtés, et sa tendre
amitié, auront tôt fait de remonter mon courage, qui commence à
sombrer dans mon atroce isolement, et m’aideront à supporter
toutes mes souffrances... Mais, la nuit arrive vite à cette époque
et il faut que mes visiteuses regagnent leur hôtel qui est assez
éloigné de l’Hôpital.
En
venant, ma femme a aperçu une rue de Creil dont les maisons ont,
toutes, été brûlées et démolies par les Boches.
VI)
Hommage
au sénateur Emile Reymond, mort pour son pays le 22 octobre 1914 à
Toul
Aujourd’hui,
cela fait 100 ans, qu’Émile Reymond, sénateur de la Loire de 1905
à 1914, est mort au champ d'honneur. Il est le premier sénateur
à mourir pour la Nation lors de la Première Guerre Mondiale. Décédé
en Meurthe-et-Moselle, Jean-François Husson a souhaité rendre
hommage à ce chirurgien
et homme politique Français, passionné
par l'aviation.
Né
le 9 avril 1865 à Tarbes (Hautes-Pyrénées), fils de Francisque
Reymond, député et sénateur de la Loire, Émile Reymond devient
docteur en médecine en 1895, puis chef de clinique à la Faculté de
médecine, et chirurgien à l'hôpital de Sèvres.
En
1905, il succède à son père, décédé, au Sénat et s'inscrit au
groupe de la Gauche républicaine. Il est secrétaire du Sénat de
1912 à 1914.
Il
passe son brevet de pilote en 1910. C’est cette passion des choses
de l’air, associée à un patriotisme ardent qui le conduisent à
dénoncer à plusieurs reprises notre retard face aux progrès de
l’aéronautique Allemande et à préconiser la création, au
ministère de la Guerre, d’une direction de l’aéronautique.
Dès
le début des hostilités, il s'engage comme pilote aviateur et
s’imagine utiliser l'avion pour repérer les blessés sur le champ
de bataille et faciliter ainsi leur relève. A ce titre, il fait
parti des précurseurs de l'aviation sanitaire.
Le
21 octobre, pour accomplir une reconnaissance aérienne, il passe à
très basse altitude au-dessus des lignes Allemandes stationnées
dans le bois de Mort Mare (Flirey). Son appareil est touché et
lui-même grièvement blessé par une balle.
Réussissant
néanmoins à faire atterrir son avion entre les lignes Allemandes et
Françaises, il fait le mort tandis qu’un combat sanglant se
déroule 4 heures durant autour de la machine. Puis la nuit, en dépit
de ses blessures et de son âge, il parvient à se dégager de
l'appareil et à gagner, en rampant, les lignes Françaises.
Conduit
à l'hôpital de Toul, il communique avec précision, avant de
mourir, le 22 octobre 1914, les résultats de sa mission. Son général
lui épingle, sur son lit de mort, la Croix de la Légion d'honneur.
Le
22 décembre 1914, la Haute Assemblée vote à l'unanimité à Émile
Reymond l'hommage d'un buste par la motion suivante : « Le Sénat
décide d'ériger un buste dans sa galerie pour perpétuer l'image du
sénateur Émile Reymond qui illustra la science chirurgicale, honora
la tribune du Sénat, contribua plus que tout autre à la création
et au développement de l'aviation militaire et, victime de son
héroïsme, tomba glorieusement en survolant les armées ennemies. »
-
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VII)
Les
combats continuent, acharnés, sur l’ensemble de la ligne de front
: à Fricourt (à l'est d'Albert), sur le plateau à l'est de
Craonne, dans la région de Souain, dans l'Argonne, au Four-de-Paris
(sud-ouest de Varennes), dans la région de Malancourt en Voivre,
vers Champion et au sud-est de Saint-Mihiel, dans le bois d'Ailly.
En
Belgique on se bat avec acharnement entre Nieuport et Dixmude, entre
Ypres et Menin, entre Warneton et la Bassée, sans que les armées
ennemies aient obtenu le moindre avantage.
Entre
Nieuport et Dixmude, les attaques Allemandes sont repoussées par
l'armée Belge.
D'Ostende
à Ypres, le champ de bataille détrempée par les pluies, et la
défense Belge appuyée par 3 canonnières Anglaises embossées sur
l'Yser, rendent difficiles les mouvements offensifs des Allemands.
Sur
le front Russe :
Sur
la Vistule moyenne, l'armée Russe prend l'offensive. Elle chasse,
l’arrière garde de l’armée Allemande à la baïonnette hors des
forêts et des villages. Les troupes Allemandes qui occupent les
routes conduisant à Varsovie dans la région au nord de la rivière
Pilitza sont repoussées.
En
revanche, sur la rive gauche de la Vistule, au sud de la Pilitza, la
région
de Sandomir continue à être occupé par les troupes Allemandes.
En
Galicie, les tentatives des Autrichiens pour franchir le San en aval
de Przemysl sont repoussées par les troupes Russes.
Sur
la Drina, dans la campagne Austro-Serbe, des batteries
Franco-Monténégrines bombardent vigoureusement et avec succès les
forts de Cattaro.
Dans
le Nord-Pas-de-Calais :
La
lutte continue, toujours plus violente à l’extrême gauche du
front (côté alliés). Les Allemands font un effort désespéré de
la mer du Nord jusqu'à la Bassée (20 kilomètres sud-ouest de
Lille).
VIII)
Le
Temps publie un article sur l’écrivain et critique Anatole France,
futur prix Nobel, et « son appel aux intellectuels Allemands. »
«
Le manifeste des intellectuels allemands ? a-t-il dit. Mais il est
monstrueux et creuse, entre l'Allemagne et l'Europe civilisée tout
entière, un infranchissable abîme.
Gustave
Hervé l'a bien jugé, en criant, après l'avoir lu, à notre
héroïque soldat Français : Maintenant, tire dans le tas, sans
scrupules ! C'est la seule, la vraie réponse à leur faire !
Comment
! Ces hommes de savoir et d'intelligence défendent, glorifient,
exaltent le militarisme Prussien ! Ils se montrent en ceci plus
odieux que les brutes qu'ils défendent. Les apologistes du crime ne
sont-ils pas plus coupables que les criminels ? Ils nous prouvent
nulle pensée émue, ne leur venant, devant tant de désastres causés
par les leurs, qu'ils se séparent du reste du monde civilisé, alors
que par le fer, la flamme, le sang, le saccage et l'assassinat,
l'Allemagne consacre son exécrable unité ! »
Le
grand écrivain conclu en ces termes : « Si l'on ne m'avait pas
permis, dans les circonstances présentes, de servir mon pays, sous
l'uniforme du soldat, je crois que je serais mort de chagrin. »
IX)
l’Argonne
s’embrase :
Cette
fois c’est l’Argonne qui s’embrase en ce 22 octobre 1914 où
des combats d’une rare violence se produisent dans le célèbre
secteur du Four-de-Paris, de Saint-Hubert, et au bois de la Gruerie.
Cela ajoute de la gravité à la situation dans la Marne alors que
les tirs d’artillerie visent encore Reims qui se trouve sur la
ligne de front. La situation est plus favorable pour les soldats
Français en Afrique puisqu’au Cameroun, la colonne Française à
laquelle se trouve le colonel Hutin s’empare du village de Nola
situé à la frontière sud de l’Oubangui. Chez les adversaires,
les Austro-hongrois repoussent les Serbes de Bosnie mais sans faire
vraiment la différence.
X)
Mussolini
défend l’Entente :
La
neutralité de l’Italie est loin de faire l’unanimité dans le
pays et l’impression qu’il a existé une diplomatie parallèle
qui a favorisé un accord secret avec la France pour que Rome ne
soutienne pas militairement Berlin interroge.
Les
débats sont nombreux et souvent vifs. Y compris au sein du parti
socialiste Italien où les remous créent de vives tensions.
La première victime des affrontements est Benito Mussolini.
La première victime des affrontements est Benito Mussolini.
Le
directeur de « L’Avanti » est désavoué par la
direction du parti socialiste Italien mais il reçoit le soutien
massif des sections socialistes de la région de Milan qui votent en
faveur d’un engagement franc et massif de l’Italie en faveur de
l’Entente c’est-à-dire aux côtés de la France, de la
Grande-Bretagne et de la Russie tsariste.
La
première bataille d'Ypres 22 octobre 1914
Ce
fil de messages s'intéressera plus particulièrement au rôle du 9e
CA (donc des 4 régiments Indiens) dans la première bataille
d'Ypres.
Le but est clair, il faut renforcer nos alliés Anglais. Pour cela, l'ordre d'opérations n°1 du détachement d'armée en date du 22 octobre, 19h, prescrit une offensive immédiate et générale :
1°) Dans la direction d'Ypres – Passendale - Roulers, par la 17e DI et les 6-7e DC mises à la disposition du 9e CA.
2°) Dans la direction de Dixmude -Thourot, par les troupes Belges et les fusiliers marins
3°) Dans la direction Nieuport - Ghistelles, par la 42e DI et les troupes Belges.
Le but est clair, il faut renforcer nos alliés Anglais. Pour cela, l'ordre d'opérations n°1 du détachement d'armée en date du 22 octobre, 19h, prescrit une offensive immédiate et générale :
1°) Dans la direction d'Ypres – Passendale - Roulers, par la 17e DI et les 6-7e DC mises à la disposition du 9e CA.
2°) Dans la direction de Dixmude -Thourot, par les troupes Belges et les fusiliers marins
3°) Dans la direction Nieuport - Ghistelles, par la 42e DI et les troupes Belges.
Pour
le 9e CA plus précisément :
Le Général Dubois, disposant de la 17e DI et de 2 DC, attaquera dans les conditions suivantes:
17e Division, d'Ypres à Passendale, une division de cavalerie appuyant à droite cette attaque, en prenant comme point de direction Zonnebeke et Moorslende
Une division de cavalerie opérant de même, à gauche, sur Weestroosebeke.
Les éléments de tête de la 17e division déboucheront à 9h d'Ypres, que les 2 divisions de cavalerie devront avoir dégagé auparavant.
Général d'Urbal
Un groupement d'artillerie lourde (Groupement Blumer) est mis à la disposition du 9e CA (2 batteries de 105, 1 de 155 Rimailho et 1 de 120). On recommande d'être économe en munitions, ne pouvant garantir le réapprovisionnement...
Le Général Dubois, disposant de la 17e DI et de 2 DC, attaquera dans les conditions suivantes:
17e Division, d'Ypres à Passendale, une division de cavalerie appuyant à droite cette attaque, en prenant comme point de direction Zonnebeke et Moorslende
Une division de cavalerie opérant de même, à gauche, sur Weestroosebeke.
Les éléments de tête de la 17e division déboucheront à 9h d'Ypres, que les 2 divisions de cavalerie devront avoir dégagé auparavant.
Général d'Urbal
Un groupement d'artillerie lourde (Groupement Blumer) est mis à la disposition du 9e CA (2 batteries de 105, 1 de 155 Rimailho et 1 de 120). On recommande d'être économe en munitions, ne pouvant garantir le réapprovisionnement...
XI)
Un
pasteur de l'Église réformée, habitant Vernoux en Ardèche,
vénérable vieillard de 80 ans, le Nestor du protestantisme
Européen, ayant connu jadis, en 1869, le prédicateur de la Cour de
Berlin, M. le pasteur Dryander, lui écrit tout au commencement
de la guerre pour lui proposer une action commune : Leur
patriotisme respectif, qui les divise de sentiments et d'intérêts
terrestres
De
leur commune foi chrétienne qui les réunit dans le ciel, mais qui,
dès lors, les oblige tous 2 à employer toute l'influence dont ils
peuvent disposer pour que la guerre soit conduite avec autant
d'humanité que possible, pour que le vainqueur quel qu'il soit
n'abuse pas de sa force, pour que les personnes et les droits des
faibles soient respectés…
Au
bout de 6 semaines, M. le pasteur Dryander répond dans le
Norddeutsche Allgemeine Zeitung, « sans avoir pris la peine
d'en aviser son correspondant », note le Journal de Genève.
Cette
réponse est un refus. Et quel refus !
Après
avoir consulté 2 autres théologiens de son Église et de son pays,
le docteur Lahusen et le licencié Axenfeld, qui ont signé la lettre
avec lui, M. Dryander déclare repousser les propositions de
M. Babut, non dans leur principe, mais pour un savoureux motif
accessoire...
Nous
les rejetons parce qu'il ne doit pas y avoir la plus lointaine
apparence que, d'après nous, on ait besoin en Allemagne d'un
avertissement ou d'un effort quelconque pour que la guerre soit
conduite en accord avec ses principes chrétiens et suivant les
exigences de la miséricorde et de l'humanité. Pour notre peuple
tout entier comme pour notre état-major, il va de soi que la lutte
ne doit être conduite qu'entre soldats, en épargnant soigneusement
les gens sans défense et les faibles, et en prenant soin des blessés
et des malades sans distinction. Nous sommes convaincus, en pleine
connaissance de cause, que cette règle est celle de notre armée
tout entière, et que, de notre côté, on combat avec une maîtrise
de soi, une conscience et une douceur dont l'histoire universelle
n'offre peut-être pas d'exemple… Quand l'inqualifiable conduite de
populations odieusement égarées par leurs gouvernements a rendu
indispensables la destruction de propriétés privées ou l'exécution
de francs-tireurs, nos chefs ont considéré cela comme un pénible
devoir qui les obligeait à faire souffrir aussi des innocents pour
préserver nos blessés, nos médecins, nos infirmières d'attaques
scélérates.
Depuis
l'empereur jusqu'au plus modeste journalier, on n'aurait pas trouvé
en Allemagne 100 hommes conscients qui, je ne dis pas cherchent, mais
veulent la guerre avec nos voisins. Nous sommes nous autres
Allemands, le peuple le plus ami de la paix qui soit… Jusqu'au
dernier moment, alors que déjà les filets d'une coalition sacrilège
des peuples et des intérêts les plus disparates se resserrent sur
nous, l'empereur et le chancelier ont poussé jusqu'aux dernières
limites imaginables leurs efforts pour le maintien de la paix.
Nous
vous soumettons les explications de notre chancelier, elles sont,
dans leur claire et simple vérité, grandioses… Ainsi nous
ressemblons, nous autres Allemands, à un homme paisible qui serait
assailli en même temps par 3 hyènes altérées de sang…
À
cette soif du sang, la France joint un penchant « contre
nature » pour la Russie et le dédain injurieux des avances
courtoises que l'amoureuse Allemagne lui prodigue.
L'Angleterre
ajoute à sa complexion d'hyène « le seul amour du penny »
qui lui a donné des mœurs d'« assassin ».
Bref,
jurent les 3 pasteurs Dryander, Lahusen et Axenfeld, quand M. le
pasteur Babut voudra obtenir de ses collègues Prussiens leur
adhésion aux déclarations chrétiennes qu'il sollicite, il devra
commencer par « flétrir publiquement l'infamie de l'attaque,
le crime sacrilège qui a rendu cette guerre possible ».
D'ici
là, rien de fait. Pas de « communion fraternelle » avec
les 3 peuples-hyènes rués sur l'honnête Germain, seul humain.
Guerre à outrance, guerre à mort, même entre pasteurs du Saint
Évangile !
Le
manifeste des 93 a montré ce que leurs penseurs laïcs ont dans
leurs fortes têtes.
Menons
l'enquête dans la région où c'est le sentiment et l'instinct qui
prévalent. Le Temps d'avant-hier livrait à la publicité le journal
de route d'un humble instituteur, sous-officier dans l'armée
d'invasion, et tombé sur le champ de bataille.
Je
ne transcrirai pas les lignes où déborde la gloutonnerie nationale,
mais voici une réflexion où se montre la naïve sauvagerie... Il
vient de voir brûler Visé, réunir tous les habitants que l'on a pu
trouver et fusiller un sur trois de ces pauvres gens... Raison donnée
par ce sous-officier : la population avait tiré sur le
commandant de brigade.
Moralité
tirée par le même :
« Dès
l'instant qu'il faut perdre la vie d'une façon aussi barbare, mieux
vaut ne pas laisser pierre sur pierre dans de pareilles localités et
massacrer indistinctement innocents et coupables. »
Dira-t-on
que c'est la suite d'un ordre supérieur, et que le militarisme
prussien est seul coupable ?
Ce
militarisme a bon dos. Nous penserons tout le mal que l'on voudra du
militarisme Prussien, et nous ne verrions qu'avantages à fusiller
« sous les Tilleuls 1 », si nous les prenons vivants
dans la Wilhelmstrasse, Guillaume et ses fils, grands chefs dudit
militarisme, mais il est intéressant de savoir comment les volontés
et les passions individuelles accueillent ces ordres et si elles les
exécutent à contre-cœur ou autrement.
2
socialistes faits prisonniers ont déclaré qu'ils ont été induits
à des actes de traîtrise sous menace du revolver, à supposer que
les prisonniers Allemands soient des modèles de véracité et que le
succès de l'accusation contre les chefs ne les entraîne pas à la
renouveler trop souvent et à supposer que ce ne soit pas un mot
d'ordre convenu, on voudrait demander aux socialistes Français si la
menace du revolver suffirait à les faire agir, eux, comme les
camarades...
Cela
juge la différence du Français et de l'Allemand, quelles que soient
leurs conditions !
Un
officier Allemand, ne parlant qu'à lui-même, traitant de ses hommes
et de lui, écrit dans un journal de route, traduit et communiqué
par l'Agence Havas :
C'est
l'heure où l'on se moque de tout sentiment de civilisation et
d'humanité. Quand une poignée de soldats s'abat sur une maison, on
peut être sûr qu'il n'y reste plus rien.
Tous
les instincts se réveillent avec une terrible puissance.
Le
soldat qui a entendu siffler les balles et éclater les obus se dit :
— Pourquoi, si aujourd'hui une occasion favorable s'offre,
dois-je m'imposer une privation ?
Demain,
peut-être, je serai mort… Et tous se précipitèrent dans la cave
et sur les provisions comme des fourmis sur un rat mort.
La
nature allemande parle là toute pure. Les prédicateurs de
Guillaume II nous assimilent à l'hyène altérée de sang, mais
ses soldats se rendent eux-mêmes justice en se comparant à des
fourmis avides et folles. Le ridicule de cette langue, où la pensée
ne va jamais sans lourdes images, oblige à concevoir ce peuple
sauvage véritablement comme il est :
Race
- enfant, esprit grossier, force rudimentaire qui n'excelle qu'à
tout casser.
XII)
Toute
la journée passent des milliers de gens, c'est la population d'Arras
qu'on fait évacuer à cause du bombardement.
L'incendie,
que nous apercevions hier, c'est un faubourg, Saint Nicolas, et une
fabrique de bougies qui brûlent. Quelle tristesse dans ce long
défilé d'émigrés, la plus grosse partie se compose de femmes, des
enfants et tous emportant un baluchon, toute leur fortune. Ils s'en
vont vers Saint-Pol, et de là, seront dirigés sur un point inconnu
de la France. Pauvres gens, ils ont quitté leur pays en flammes et
beaucoup ne retrouveront que des ruines au retour.
Un
incident de ces instants tragiques s'est produit à 10h sur la route
à 10 mètres de moi. Une femme portant un nouveau né le fait
baptiser par un jeune prêtre qui la dépasse. C'est le quart de
notre cuisinier qui sert de bénitier. Voilà bien la guerre !
Et chacun continue sa route. Je me rappellerai longtemps cette
journée.
XIII)
Un
Taube est passé près de notre chantier, mais il est trop haut pour
pouvoir l'atteindre au fusil. Nos canons lui ont envoyé quelques
obus. Tout le jour on a transporté des blessés, car on a fait
évacuer les hôpitaux d'Arras, Marceuil, Etrain. Les Allemands ont
eu cette nuit un mouvement offensif, mais ont été repoussés avec
de fortes pertes.
Ce
soir, on nous a distribué des chemises, caleçons, cache-nez et dons
des femmes de France, sur une étiquette je trouve le nom
d'[Illisible]. Demain nous quittons Duisans à 6h45 Bonsoir...
Octobre
1914 - La grande guerre au jour le jour
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Octobre
1914. Jeudi 1er octobre. La situation est proclamée satisfaisante.
..... Jeudi 22 octobre. Les forces alliées et les forces allemandes
se livrent un ...
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22
octobre 1914. Je profite d'un moment de calme pour aller ...
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Il
y a 4 jours - 22 octobre 1914. Le 22 octobre, enfin, le colonel
Naulin m'autorise – officieusement –, à prendre des photos. Je
file à Bar-le-Duc. Je fais ...
L'histoire
en rafale » Archive du blog » 22 octobre 1914 ...
lhistoireenrafale.blogs.lunion.presse.fr/.../22/22-octobre-1914-mussolini-...
Il
y a 4 jours - 22 octobre 1944 : préparer le franchissement du
Rhin · 22 octobre 1914 : l'Argonne s'embrase ». 22 octobre 1914 :
Mussolini défend l'Entente.
Le
Pape, la Guerre et la Paix – Charles Maurras - Maurras.net
maurras.net/textes/240.html
8
septembre 1914; Le catholicisme et la paix — 14 novembre 1914;
Portée politique et ... Les Germains peints par eux-mêmes — 22
octobre 1914; Les affaires ...
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