vendredi 28 novembre 2014

913... EN REMONTANT LE TEMPS

15 NOVEMBRE 2014...

Cette page concerne l'année 913 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

L’ÉPHÉMÈRE ET INCOMPÉTENT BASILEUS ALEXANDRE III


Alexandre (en grec Αλέξανδρος, Alexandros, né le 23 novembre 870, mort le 6 juin 913) est coempereur Byzantin de 879 à 912, sous les règnes de son père Basile Ier et de son frère aîné Léon VI, puis seul du 11 mai 912 au 6 juin 913.

Alexandre est un fils de Basile Ier et d'Eudoxie Ingérina.
Cruel et ivrogne, il s'emploie à prendre le contre-pied de son frère Léon VI, refusant d'honorer les traités et les tributs conclus par ce dernier, notamment avec les Bulgares.

Il rappelle le patriarche Nicolas Ier, déposé par Léon VI, un des premiers actes du nouveau basileus est d'exiler Euthyme au couvent d'Agathos. qui s'efforce de purger la hiérarchie de l'Église afin d'en éliminer les évêques et les prêtres ayant des sympathies pour le patriarche Ignace.
La plupart des prêtres démis refusent cependant de quitter leurs fonctions, obligeant ainsi Nicolas à revenir sur sa décision.

Alexandre meurt le dimanche 6 juin 913. Avant de mourir, il a désigné comme tuteurs de Constantin VII : le patriarche Nicolas Mystikos, les magistroi (les grands magitrats regissant le palais) Étienne et Jean Elada, le recteur Jean et 2 de ses favoris, les patriciens Basilitzès et Gabrielopoulos.

Alexandre III (912 à 913) – Alexandre III, né en 870, n’avait été que co-Empereur, jusqu’à la mort de son frère Léon VI.
Alexandre III est resté dans l’ombre jusqu’à 912, car il n’est pas fait pour servir efficacement l’Empire Byzantin.

Décrit par les chroniqueurs comme cruel et débauché, l’Empereur n’a de cesse de casser les traités passés par son prédécesseurs. Cependant, Alexandre III ne reste pas longtemps au pouvoir, car il meurt en juin 913. C'est donc son neveu, Constantin VII, qui monte sur le trône.

Il met cependant en place un conseil de régence, dirigé par Nicolas Ier Mysticos (Zoé, la mère de l’enfant, en est exclue, et envoyée dans un couvent.).
Dans un premier temps, Nicolas Ier Mysticos s’acquitte convenablement de sa tâche. Cependant, il est écarté du pouvoir après avoir conclu un traité avec Siméon, tsar des Bulgares (cet accord étant jugé trop défavorable au Byzantins, selon le conseil de régence.).

Zoé est alors rappelée, et décide de poursuivre la lutte contre les Bulgares. Cependant, malgré les tentatives du général Léon Phocas, les Byzantins doivent à nouveau reculer face à leurs ennemis (915.).


Euthyme déposé du patriarcat, malgré sa conduite irréprochable, malgré sa douceur envers ses adversaires, n'arrive pas à rallier autour de lui tous les nico- laïtes. Certaines sévérités impériales, qu'il essaie vainement d'écarter, ont pour résultat de prolonger le schisme au sein de l’Église Byzantine. Au risque d'augmenter les divisions, et au mépris d'une démission plusieurs fois réitérée, l'exilé de Galacrène n'attend qu'une occasion favorable de reprendre le siège patriarcal. Cette occasion ne se fait pas longtemps attendre.

En mai 912, Léon meurt, laissant le trône à son frère Alexandre, un incapable livré au vin et à la débauche.
Euthyme est loin de tenir à la dignité patriarcale. Pour le bien de la paix, il veut donner une démission officielle. Les métropolites qui lui sont fidèles l'en empêchent : « Si vous faites cela, lui dit Aréthas de Césarée, vous entendrez dire par tout le monde : Le mercenaire prend la fuite, parce qu'il est mercenaire et qu'il n'a cure des brebis. » Le patriarche déclare alors qu'il est prêt à verser son sang pour l’Église, il craint seulement que sa résistance ne pousse ses adversaires à des actes de violence. Ses prévisions ne tardent pas à se réaliser. Irrité de ne pas recevoir la démission écrite d'Euthyme et des siens, qu'un ordre impérial leur réclame, le patriarche Nicolas obtient tout pouvoir contre les opposants. Il s'attaque d'abord à 5 métropolites, qu'il essaie de perdre par d'indignes procédés. Puis il tourne sa fureur contre son rival :
Il le fait amener au palais de Magnaure pour lui infliger, comme à un misérable intrus, l'outrage d'une dégradation solennelle. Les sénateurs sont invités à la séance, mais ayant appris le but de la réunion, la plupart s'esquivent. Voyant leurs places vides, le patriarche Nicolas a l'impudence de les offrir à des députés Sarrasins arrivés naguère de Syrie pour traiter avec le basileus.

Comme le dit Aréthas, de pareils spectateurs conviennent bien au drame qui va se dérouler, et dignes des acteurs.

L'attitude d'Euthyme devant son juge est celle du Christ devant Caïphe. L'âme sereine, le visage calme, rayonnant de la double majesté de l'âge et de la sainteté, il ne se laisse point intimider par la violente apostrophe que lui lance le patriarche Nicolas, le traitant de sot personnage, de charlatan, d'adultère.

Celui-ci réplique avec une vigoureuse franchise, lui rappelle ses 3 démissions et se déclare prêt à le convaincre d'injustice. Au comble de la fureur, Le patriarche Nicolas n'a aucune envie de continuer le dialogue, il ordonne aussitôt de dépouiller l'ex-patriarche de ses vêtements sacerdotaux... Ceux qu'il a désignés pour cette besogne s'en acquittent avec une brutalité inouïe, qui charge à jamais devant l'histoire la mémoire de celui qui est l'auteur responsable de ces indignités.

Après avoir enlevé un à un au saint vieillard les vêtements sacrés, les avoir mis en pièces et foulés aux pieds, les agents du patriarche s'en prennent à Euthyme lui-même, lui arrachent la barbe, le renversent à terre, le frappent à coups de pied et à coups de poing et le couvrent de crachats.

A peine vient-on de le relever pour lui faire subir un interrogatoire, qu'un nommé Jean, de taille gigantesque et de force herculéenne, lui administre, sur un signe de Nicolas le patriarche, deux formidables soufflets qui lui font tomber deux dents. En même temps, un violent coup de poing sur la nuque lui fait perdre connaissance, et, sans le secours d'un assistant nommé Pétronas, qui le reçoit dans ses bras, il aurait roulé jusqu'au bas des degrés du palais, et serait probablement mort sur le coup.

Et dire qu'à ces brutalités le patriarche Nicolas a le courage d'ajouter d'amères dérisions, auxquelles le saint vieillard ne répondit bientôt que par un silence plein de dignité ! Une sentence de réclusion dans le couvent d'Agathos est pour Euthyme la conclusion de cette scène scandaleuse.

Après cet exploit, Nicolas va triomphalement célébrer les saints
mystères à Sainte-Sophie, non sans avoir auparavant chassé les prêtres d'Euthyme, renversé leur sacrifice, répandu le Saint Chrême et lavé l'autel à grande eau. A tous les clercs censurés par son prédécesseur il accorde sans examen une pleine absolution... Le prêtre Thomas, qu'il avait lui-même excommunié pour avoir béni le quatrième mariage de Léon VI, obtient sa grâce simplement parce qu'il déblatère contre : Euthyme.

Dans sa rage, le patriarche n'épargne même pas un pauvre ânon au service des euthymiens... Il veut faire étrangler la bête sur le champ. Comme on lui représente l'odieux d'une pareille exécution, il se contente de faire attacher au cou de l'animal une pancarte déclarant traîtres au basileus et au patriarche Nicolas quiconque donnera à manger ou à boire à l'innocente bête.

Le dimanche qui suit, le patriarche Nicolas réunit en synode les métropolites de son parti et lance l'excommunication non seulement contre Euthyme, mais encore contre tous ceux qui ont accepté sa communion, l'ont consacré, ont concélébré ou ont été ordonnés par lui.
L'évêque de Rome (pape tombe comme les autres sous l'anathème. Son nom est rayé des diptyques. Pour l'y replacer, le patriarche Nicolas exige de lui la condamnation expresse des quatrièmes noces de Léon VI . Rome laisse sans réponse ses lettres arrogantes, et ce n'est qu'en 923 que l'union est rétablie dans des conditions encore mal connues. Disons en passant que celui qui manifeste tant de zèle contre les quatrièmes noces de Basileus bénit le mariage adultère d'Alexandre III avec une concubine, et enferme dans un monastère, malgré ses protestations, l'épouse légitime ainsi que sa mère.

Quant à Euthyme, retiré au couvent d'Agathos, il reprend tranquillement sa vie d'ascète. Pleinement résigné à la volonté divine, il répète constamment ces paroles : « Que la volonté du Seigneur soit faite, que son saint nom soit béni ! » Après la mort d'Alexandre (7 juin 913), une occasion s'offre à lui de remonter sur le siège patriarcal. Voici en quelles circonstances :

Parmi les tuteurs donnés au jeune Constantin Porphyrogénète par le basileus défunt, se trouve le patriarche Nicolas. Celui-ci croit bien faire d'appeler à Constantinople, menacée par les Bulgares, Constantin Doucas, fils d'Andronic, pour l'associer à l'empire. Constantin arrive avec quelques cavaliers, montrant à tout le monde le billet que le patriarche lui a écrit. Le patriarche ne lui pardonne pas cette indiscrétion, il ameute le peuple contre lui, le représentant comme un rebelle... Une bataille sanglante s'engage autour du palais, elle coûte la vie à plus de 800 personnes.

Constantin Doucas a la tête tranchée. Après ce carnage, dont il peut bien se dire responsable, le patriarche tourne sa fureur contre la mère du jeune empereur, Zoé, quatrième épouse de Léon VI. La chasse du palais, puis quelque temps après, lui coupe la chevelure et en fait une religieuse sous le nom d'Anna... Il aimait à l'appeler sa fille spirituelle, et comme l'ancienne impératrice supportait mal le régime monastique, il lui accorde la permission de faire gras.

On devine que Zoé ne trouve pas la plaisanterie à son goût. Elle réussit à soudoyer une petite troupe de cinquante hommes, qui se présentent un jour en armes au palais pour s'emparer du patriarche Nicolas. La frayeur de celui-ci est extrême. Il s'enfuit à Sainte-Sophie, d'où il ne veut bouger 22 jours durant. C'est alors que l'impératrice fait offrir à Euthyme le trône patriarcal : « Oublions le passé, dit-elle. Reprends ton siège et consens à proclamer mon nom à l'église avec celui de mon fils.
Celui qui exerce actuellement le saint ministère n'est pas à nos yeux un véritable évêque. C'est un scélérat et un brigand. Sans retard, ô mon père, seigneur et maître, regagne ton couvent de Psamathia, et là nous viendrons te prendre. »

Les évêques et les prêtres persécutés par le patriarche Nicolas accourent en foule à Agathos joindre leurs instances à celles de l'impératrice. Mais toute ambition et tout désir de vengeance sont éteints dans le cœur du saint prélat... A Zoé, il répond par un petit sermon sur la vanité des choses d'ici-bas.
A ses partisans, il déclare qu'il préfère le trône de la pénitence au trône patriarcal.
Il leur prédit en même temps, sur la foi d'une révélation que lui a faite le patriarche Saint Ignace, que leurs sièges leur seront rendus par celui qui le leur à ôté dans la dixième année du règne du jeune Constantin... Cette prophétie se réalise à la lettre.

En 921, par les soins de Romain Lécapène, associé à l'empire, Nicolaïtes et Euthymiens se réconcilient et publient un décret proscrivant les quatrièmes noces, mais reconnaissant implicitement la légitimité de la dispense accordée à Léon le Sage.
Sur le refus d'Euthyme de remonter sur son siège, Zoé est bien obligée de s'accommoder du patriarche Nicolas mais elle pose ses conditions... Le patriarche doit consentir à ne plus venir au palais sans y être appelé, et à proclamer à l'église le nom de l'impératrice, ce qu'Euthyme, nous l'avons vu, n'avait jamais consenti à faire. Nicolas ne peut s'empêcher d'admirer le désintéressement et la grandeur d'âme de son rival. Il est dès lors mieux disposé à son égard, et, loin de réaliser son projet de l'envoyer dans un exil plus lointain, il le rappelle au couvent de Psamathia sans l'opposition de son synode. Il prend l'habitude d'aller lui faire de fréquentes visites au monastère d'Agathos, et se déclare prêt à lui fournir tout ce qu'il désire.

Un jour même, on en vient aux explications. Euthyme rappelle la conduite irréprochable qu'il a tenu envers le patriarche en titre. Celui-ci essaie vainement de justifier ses procédés... Au souvenir de la scène de la Magnaure, il baisse la tête et garde le silence. L'entrevue se termine par des agapes fraternelles.
Le 28 juillet 917, 9 jours avant la mort d'Euthyme, le patriarche Nicolas se rend pour la dernière fois au couvent d'Agathos, répondant à l'invitation du saint vieillard. Il le trouve gravement malade et pouvant à peine parler. Il se passe alors entre les 2 patriarches une scène bien touchante. Se soulevant péniblement sur son lit de douleur, Euthyme demande humblement pardon àNicolas. Tout confus, celui-ci se prosterne à terre en disant : « C'est à toi plutôt de me pardonner tout le mal que je t'ai fait avec tant de noirceur. »
« Et pendant plusieurs heures, dit le biographe d'Euthyme, c'est merveille de voir les 2 patriarches se demander mutuellement pardon. » Ils se l'accordent, et, tout en larmes, se disent le dernier adieu.
Euthyme emploie les derniers jours qui lui restent à vivre à régler les rapports réciproques de ses deux couvents de. Psamathia et d'Agathos, et à donner à ses moines les instructions finales.

Il les exhorte vivement à la charité fraternelle et à la prière incessante, se recommande à leur pieux souvenir pour obtenir de Dieu une pleine rémission de ses fautes et leur promet le secours de son intercession, une fois qu'il sera au ciel. C'est le 5 août 917 qu'il rend sa belle âme à Dieu, après 65 ans de vie monastique.

Il a demandé à être enterré à Psamathia, dans l'église du couvent, au-dessous du tombeau du saint confesseur Pierre de Gordorynie, pour
lequel il a une dévotion particulière. On ne peut sur-le-champ- se conformer à son désir.
Le patriarche Nicolas est disposé à permettre l'ensevelissement à Psamathia, mais ses métropolites s'y opposent et lui font remarquer qu'une pareille concession sera considérée par tout le monde comme un désaveu de la conduite tenue à l'égard de son rival. Ce n'est qu'à la veille ou après la réconciliation des Nicolaïtes et des Euthymiens, en 921, que le corps du défunt peut être transféré en grande pompe du couvent d'Agathos à celui de Psamathia. C'est à cette occasion qu'Aréthas de Césarée prononce l'oraison funèbre dont il a été parlé.

Naissance d'Alexandre III
Alexandre III naît en 870, fils de Basile Ier le Macédonien.

Mort de Basile Ier le Macédonien Empereur byzantin
Léon VI le Sage Empereur byzantin
Alexandre III Co Empereur byzantin
Stylianos Zaoutsès Maître des offices et logothète du drome

Basile Ier le Macédonien meurt en 886, à l'âge de 73 ans après un règne de 19 ans il laisse un traité de « l'Art de régner » adressé à son fils Léon VI le Sage, il devient empereur byzantin en 886 et doit théoriquement partager le pouvoir avec son frère Alexandre III.
La frivolité de ce dernier conduit Léon à exercer seul le pouvoir impérial.
Dès son avènement, Léon VI le Sage nomme Stylianos Zaoutsès Maître des offices et logothète du drome. (Dans la terminologie byzantine, la fonction de logothète désigne au départ une responsabilité d'ordre financier. La charge de logothetes tou dromou ou « Logothète de la Course » ou encore « Logothète du Drome » dérive de celui de Curiosus cursus publici praesentalis, qui dépend du bureau du Maître des Offices).

A en croire nos manuels, ceux d’hier et plus encore ceux d’aujourd’hui, l’héritage de la Grèce et de Rome est complètement ignoré dans notre monde occidental, de la chute de l’empire Romain et du développement du christianisme jusqu’à la « Renaissance » : Nuit du Moyen Âge, mille ans d’obscurantisme !

Et d’affirmer, du même coup, que les auteurs de l’Antiquité ne sont connus que par l’intermédiaire des Arabes, traducteurs appliqués, seuls intéressés, seuls capables d’exploiter et de transmettre cette culture que nos clercs méprisaient.

Parler d’« Arabes » est déjà une erreur. Dans les pays d’islam, les Arabes, lettrés et traducteurs, sont certainement bien moins nombreux que les Persans, les Égyptiens et les chrétiens de Syrie et d’Irak. La plupart des textes Grecs ont d’abord été traduits en langue syriaque, parler araméen de la ville d’Edesse, qui a largement survécu à l’islam et ne disparaît qu’au XIIIe siècle.

Au temps d’al Ma’mum, septième calife abbasside (813-833), Hunan ibn Isbak, le plus célèbre des hellénistes, hôte privilégié de la Maison de la Sagesse à Bagdad, est un chrétien. Il a longtemps parcouru l’Asie Mineure pour y recueillir des manuscrits Grecs, qu’il traduit ou fait traduire sous sa direction.

Nos livres parlent volontiers des savants et traducteurs de Tolède, qui, au temps des califes de Cordoue, ont étudié et fait connaître les auteurs anciens. Mais ils oublient de rappeler que cette ville épiscopale (comme plusieurs autres et nombre de monastères) a déjà, sous les rois barbares, bien avant l’occupation musulmane, un grand foyer de vie intellectuelle toute pénétrée de culture antique. Les clercs, demeurés chrétiens, très conscients de l’importance de transmettre cet héritage, ont tout simplement poursuivi leurs travaux sous de nouveaux maîtres.
On veut nous faire croire aux pires sottises et l’on nous montre des moines, copistes ignares, occupés à ne retranscrire que des textes sacrés, acharnés à jeter au feu de précieux manuscrits auxquels ils ne peuvent rien comprendre. Pourtant, aucun témoin, aux temps obscurs du Moyen-Âge, n’a jamais vu une bibliothèque livrée aux flammes et nombreux sont ceux qui, au contraire, parlent de monastères rassemblant d’importants fonds de textes anciens. Il est clair que les grands centres d’études grecques ne se situent nullement en terre d’islam, mais à Byzance. Constantin Porphyrogénète, empereur (913-951), s’est entouré d’un cercle de savants, encyclopédistes et humanistes, les fresques des palais impériaux content les exploits d’Achille et d’Alexandre. Le patriarche Photius (mort en 895) inaugure, dans son premier ouvrage, le Myriobiblion, une longue suite d’analyses et d’exégèses d’auteurs anciens. Michel Psellos (mort en 1078) commente Platon et tente d’associer le christianisme à la pensée Grecque.

Nulle trace dans l’Église, ni en Orient ni en Occident, d’un quelconque fanatisme, alors que les musulmans eux-mêmes rapportent nombre d’exemples de la fureur de leurs théologiens, et de leurs chefs religieux contre les études profanes. Al-Hakim, calife fatimide du Caire (996-1021), interdit les bijoux aux femmes, aux hommes, les échecs, et aux étudiants, les livres païens.
A la même date, en Espagne, al-Mansour, pour gagner l’appui des théologiens (musulmans), fait brûler par milliers les manuscrits Grecs et Romains de la grande bibliothèque de Cordoue. L’Occident chrétien n’a connu aucune crise de vertu de ce genre.
Les « Arabes » ont certainement moins recherché et étudié les auteurs Grecs et Romains que les chrétiens. Ceux d’Occident n’avaient nul besoin de leur aide, ayant, bien sûr, à leur disposition, dans leurs pays, des fonds de textes anciens, latins et grecs, recueillis du temps de l’empire Romain et laissés en place. De toute façon, c’est à Byzance, non chez les « Arabes », que les clercs de l’Europe sont allés parfaire leur connaissance de l’Antiquité. Les pèlerinages en Terre Sainte, les conciles œcuméniques, les voyages des prélats à Constantinople maintiennent et renforcent toutes sortes de liens intellectuels. Dans l’Espagne des Wisigoths, les monastères (Dumio près de Braga, Agaliense près de Tolède, Caulanium près de Mérida), les écoles épiscopales (Séville, Tarragone, Tolède), les rois et les nobles, recueillent des livres anciens pour leurs bibliothèques. Ce pays d’Ibérie sert de relais sur la route de mer vers l’Armorique et vers l’Irlande, où les moines, là aussi, étudient les textes profanes de l’Antiquité.

Peut-on oublier que les Byzantins ont, dans les années 550, reconquis et occupé toute l’Italie, les provinces maritimes de l’Espagne et une bonne part de ce qui avait été l’Afrique Romaine ? Que Ravenne est restée Grecque pendant plus de 200 ans, et que les Italiens appellent cette région la Romagne, terre des Romains, c’est-à-dire des Byzantins, héritiers de l’empire Romain ?

Byzance est la source majeure de la transmission

Rien n’est dit non plus du rôle des marchands d’Italie, de Provence ou de Catalogne qui, dès les années Mille, fréquentent régulièrement les escales d’Orient, et plus souvent Constantinople que Le Caire. Faut-il les voir aveugles, sans âme et sans cervelle, sans autre curiosité que leurs épices ? Le schéma s’est imposé, mais c’est à tort.

Burgundio de Pise, fils d’une riche famille, a résidé à Constantinople pendant 5 années, de 1135 à 1140, chez des négociants de la ville. Il en a rapporté un exemplaire des Pandectes, recueil des lois de Rome, rassemblé par l’empereur Justinien, conservé pieusement plus tard par les Médicis dans leur Biblioteca Laurenziana. Fin helléniste, il a traduit les ouvrages savants de Gallien et d’Hippocrate et propose à l’empereur Frédéric Barberousse un programme entier d’autres traductions des auteurs Grecs de l’Antiquité. Cet homme, ce lettré, qui ne doit rien aux Arabes, a eu de nombreux disciples ou émules, tel le chanoine Rolando Bandinelli, qui devient pape en 1159 (Alexandre III).
Rendre les Occidentaux tributaires des leçons servies par les Arabes est trop de parti pris et d’ignorance : Rien d’autre qu’une fable, reflet d’un curieux penchant à se dénigrer soi-même.

La vie et les œuvres d'Euthyme, patriarche de ...
www.persee.fr/web/.../rebyz_1146-9447_1913_num_16_103_4092
de M Jugie - ‎1913
  1. Après la mort d'Alexandre {7 juin 913), une occasion s'offrit à lui de ... rendus par Nicolas lui-même dans la dizième année du règne du jeune Constantin (3).

Chronologie de l'empire romain d'Orient (Byzance)
www.e-chronologie.org/moyen-age/empire-byzantin
6 juin Mort d'Alexandre, Constantin, fils de Léon VI lui succède. ... 913. Nicolas fait arrêter Zoé puis l'envoie dans un couvent. Échec de la tentative de coup ...
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Islam: Jacques Heers : l'histoire assassassinée
islam-connaissance.blogspot.com/.../jacques-heers-lhistoire-assassassine.h...
Constantin Porphyrogénète, empereur (913-951), s'est entouré d'un cercle de savants, ... les fresques des palais impériaux contaient les exploits d'Achille et d'Alexandre. ... Michel Psellos (mort en 1078) commentait Platon et tentait d'associer le ... Peut-on oublier que les Byzantins ont, dans les années 550, reconquis et ...



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