lundi 24 novembre 2014

LA GRANDE GUERRE AU JOUR LE JOUR 11 NOVEMBRE 1914

11 NOVEMBRE 1914

I)
Journée de combat très vif. Le vent très fort d’Ouest apporte des bouffées de détonations. Antoinette nous quitte avec ses enfants et sa bonne pour s’installer à Croix chez Madeleine. Le soir, déluge et tempête. Malgré cela, le canon ne cesse pas et dans la nuit sombre, on aperçoit des lueurs fugitives, comme celles de projecteurs.

II)
Un jour de guerre comme un autre … Ce jour-là, le 11 novembre, quand le Sergent Léon Mortreux écrit cette carte à son oncle Fernand Bar, c’est un jour de guerre comme un autre.

Depuis août 1914, Léon est mobilisé. En septembre, il a été blessé à la jambe par des éclats d’obus à Varreddes, lors de la 1ère bataille de la Marne. Soigné à Vimoutiers depuis plusieurs semaines, il écrit à sa famille à Béthune qu’il est maintenant rétabli et peut repartir sur le Front le vendredi 27 novembre 1914.

III)
Albertville le 11 novembre 1914
Chère sœur
Je t’écris ces deux mots pour savoir de tes nouvelles et pour t’en donner quelques unes. Pour moi ça se tire, on part aujourd’hui pour le front. Ce n’est pas le rêve. Je te dirai que je n’ai encore reçu qu’une lettre de toi. La première a du prendre un autre chemin, mais elle se retrouvera peut-être plus tard. Si je passe à Paris je tâcherai moyen de te le faire savoir.
On s’arrête à Lyon maintenant, on va après dans les Vosges. Tu parles qu’on aura pas chaud dans la neige. Mais il faut espérer que la guerre sera peut-être d’abord finie pour que l’on soit libérés du service militaire parce que c’est pas la vie. On mange de l’argent, on gagne rien du tout.
Est ce que tu as reçu des nouvelles de Jules et de François ? Je leur ai écrit, ils m’ont encore rien répondu. L’oncle Paul est sur le front, aussi la tante se fait du mauvais sang pour ça. Je ne reçoit pas souvent des nouvelles des vieux. Ils voudraient qu’on leur écrive tous les jours, mais eux jamais répondre. Nous voilà trois de la famille quand même qui vont au front. Heureusement qu’il reste Marius pour aider un peu au père.
Je suis le premier tireur de la compagnie et pour ma récompense, je pars le premier et jamais je n’ai une heure de punition.
C’est malheureux quand même la vie de militaire, ce n’est pas le rêve. Enfin, il faut bien espérer qu’on se reverra tous après la guerre.
Je me suis fait photographier dimanche et on les enverra chez nous. Tu en demanderas une. Je ne trouve plus rien à te dire pour le moment.
Ton frère qui t’embrasse tendrement.
Pichon Antoine au 22 ba[taillon], 12 compagnie en campagne, jeune soldat.
S'ils avaient su qu'il leur restait 4 ans de peines et de souffrance !...

IV)
JMO/Rgt :
« (M. Guinet, Ss/lieut. Renvoyé à Lyon, % ministériel)
Installation des avant-postes (Capitaine Barthe). Compagnies de grand garde (22e à Bénaménil, 24e Thiébeauménil).
Ligne de surveillance fixe : Rive gauche de la Vezouze, du pont de Domjévin au pont de Thiébeauménil.
Surveillance spéciale de la rive droite : 1 poste d’observation à la cote 301 à 1 200 m au N.N.E. de Domjevin (soutien de cavalerie), 1 escouade, 1 poste d’observation au fort de Manonviller (soutien de cavalerie), 1 escouade.
Ces deux postes rentrent à la nuit.

Les 2 pelotons du 10e Hussards cantonnés à Bénaménil et à Thiébeauménil observent de jour sur la ligne : la Neuveville, Emberménil, Vého, Reillon, Blémerey.
Liaison à l’Est avec le 357e à Fréménil et à la Baraque, à l’ouest à Marainviller, avec le 74e bataillon de chasseurs.

Rien à signaler d’intéressant aux avant-postes.

Les 2 Cies et la 6e section de mitrailleuses ont reconnu le matin les travaux du point d’appui de Fraimbois, le 5e bataillon et la 5e section de mitrailleuses, ceux du point d’appui de Vathiménil.
Le régiment a pu, dès la matinée, poursuivre l’exécution des travaux existants, d’après les ordres du général de brigade des Hussards et après entente avec le Génie. »

JMO/SS :
« Des reconnaissances sont effectuées en avant des lignes d’avant-poste : Une section de la 17e Cie avec le Lt Blachol va sur Domèvre et Clairbois. Rien à signaler
Indisponibles = 43 + 1 officier »


V)
Journal du Rémois Paul Hess (extraits)
« Bombardement encore, au cours de la dernière nuit, qui nous a obligés à nous relever et à attendre une accalmie nous permettant de nous recoucher sans que nous ayons pu nous reposer ensuite. Les obus approchent du quartier de la rue du Jard (…)
Le soir à 21h, le bombardement reprend. le temps est très couvert.
Des chambres où nous nous tenons sur le qui-vive, les éclairs des explosions nous annoncent les arrivées d’obus, ils produisent chaque fois une lueur intense, puis, quelques secondes après parvient le bruit épouvantable de l’éclatement. Nous voyons et entendons de la sorte, encore de nombreux projectiles tomber mais la fatigue générale est telle, à la maison, que personne ne quitte son lit, cette nuit. »

VI)
Au 118e RIT de Verzenay on se préoccupe de … la propreté  des chaussures des Poilus !
Beaucoup d’hommes ont des chaussures dans un état de saleté repoussant, dénotant que certainement ils ne les ont pas nettoyées depuis un temps infini, on a cependant touché de la graisse, à Fontaine, avant le départ, de plus les commandants de Cie. doivent s’ingénier pour acheter des chandelles ou du suif de façon que les souliers qui constituent un objet de première nécessité pour la troupe soient toujours souples et propres.
Dimanche matin on passera une revue très minutieuse pour s’assurer non seulement que les brodequins sont nettoyés, mais également pour constater que les autres effets, pantalons, capotes, etc. sont brossés et entretenus.

VII)
Toute la journée, le village est bombardé ainsi que le pont du canal de l’Yser. Une maison flambe. Le soir venu nous partons à la relève. C’est le moment du ravitaillement et le pont se trouve balayé par les shrapnells. Aussi mille précautions pour le passer….
La 1ère et la 2e  équipe vont à la ferme des Anglais. Il faut faire deux kilomètres dans l’eau. On enfonce jusqu’aux genoux dans la boue. Par moments (assez fréquents), les balles sifflent. Il y a 2 blessés à ramener. Un qui a la jambe cassée se trouve au poste du commandant. La 1ère équipe l’emporte et le 2e se trouve dans une tranchée à 40 mètres des Boches.

VIII)
La Grande Guerre en Auvergne, à Brioude temps doux... Les gendarmes viennent d’envoyer à l’arsenal leurs fusils et carabines Lebel pour armer les nouvelles formations, on leur donne en échange des fusils Gras. Les pompiers de l’arrondissement envoient également leurs uniformes, d’énormes ballots sont partis ce matin pour le corps d’armée.
Déjà le recrutement des hommes n'a pas été une mince affaire. Les Italiens ont en effet été gênés dans leur départ par les autorités et de nombreux convois au départ de Milan (l'un des principaux centres du départ de ces hommes) ont été arrêtés à Vintimille.
Malgré tout, le 11 novembre 1914, contre toute attente, la Légion a pu être créée. Après une formation rapide à Montélimar, Nîmes et Montboucher, elle a été placée sous le commandement de Peppino Garibaldi, qui a été nommé lieutenant-colonel. L’armée française finit par placer ses hommes aux côtés des commandants Italiens mais obtient l'interdiction pour les volontaires de combattre avec la fameuse « chemise rouge ».

Dans un premier temps, Peppino Garibaldi, propose au gouvernement Français d'envoyer son corps armé en Dalmatie afin de perturber le front de l'Est. Cette expédition a pour but de faire pression sur les armées des puissances impériales pour les forcer à rapatrier leurs forces depuis le front Français, et ainsi alléger la pression exercée sur la France. 

Mais cette option a été rejetée pour des raisons diplomatiques : La présence de troupes Italiennes en Dalmatie encadrées par l'armée Française, aurait pu devenir gênante, surtout pour l’Italie. Ces terres déclarées formellement neutres sont au centre d’une opération diplomatique de désengagement de l'alliance avec l'Autriche-Hongrie et l'Allemagne. 

IX)
9h Les Allemands sont entrés dans Dixmude. On parle en ville de la découverte d’une expédition de valeurs provenant du pillage des localités du front, faite au sieur D... par son fils soldat de médiocre réputation avant la guerre, lequel s'est cependant depuis comporté vaillamment. (Le 5 décembre, le soldat D... est arrêté par la prévôté de son corps d’armée).

Ces vols de recel sont, parait-il, connus de certaines personnes dont on s’étonne de voir le nom mêlé à cette affaire et qui ont, bien antérieurement, il est vrai, recommandé énergiquement D... au Président de la République, se portant garants de sa moralité…
X)
Les deux documents ci dessous fournis par Jacek, nous permettront de mieux comprendre la Pologne dans la période qui précède et qui suit immédiatement la Première Guerre Mondiale.
Clé n°8: Les partages de la Pologne
Clé n° 12 : 1918, l’indépendance difficile
Pour ceux qui le souhaitent un texte de cette évocation des Polonais durant la Première Guerre Mondiale sera prochainement disponible au format PDF.
(René ZALISZ, scientifique à la retraite et Casimirien en activité)

[En savoir plus sur http://ancienssaintcasimir.e-monsite.com/pages/2014-centenaire-du-debut-de-la-premiere-guerre mondiale.html#sGbGyfWJbw57eFPd.99]

La première Guerre Mondiale est la guerre entre la Triple Entente (France, Royaume-Uni et Empire de Russie) et la Triplice (contraction de la Triple Alliance entre l’Empire Allemand, Austro-Hongrois, Royaume d’Italie puis Empire Ottoman).

Mais la première Guerre Mondiale est aussi la « Guerre des Polonais ». En août 1914, lorsque la première guerre mondiale éclate, la Pologne n’existe plus en tant qu’État depuis près de 120 ans. Et pourtant, entre 2 à 3 millions de ressortissants polonais, seront enrôlés dans les armées d’Allemagne, d’Autriche-Hongrie, de Russie mais aussi en France. Ces Polonais vont combattre sur tous les champs de bataille. Dans certain cas même, des Polonais se battrons contre d’autres Polonais, c'est le cas en Champagne à l’automne 1914 ou en Artois au printemps 1915, mais aussi sur les anciens territoires de Pologne. Entre 300 000 et 500 000 de ses soldats Polonais vont disparaître durant ce conflit fratricide.
Dans cet éphéméride, Chronique Polonaise de cette guerre, sont représentés, en bleu les événements ayant eu lieu en France, en rouge en Russie, en noir dans les empires Allemands et Austro-Hongrois.
Pour Anna Dzierzgowska, actuelle professeur d'histoire au lycée Jacek-Kuroń à Varsovie, la Première Guerre Mondiale est évidemment une catastrophe pour le monde mais aussi un « Événement Glorieux » vers l’indépendance de la Pologne.

Nous devons tous continuer à nous souvenir du sacrifice de nos Anciens. Le Passé est le fondement du Présent et un tremplin pour l'Avenir, et comme le disait le Général Piłsudski « Qui ne respecte pas et n'apprécie pas la valeur du passé, n'est pas digne du temps présent et ne peut pas prétendre à l'avenir. »

Petit rappel historique préliminaire :
Depuis l’échec de l’insurrection de Kosciusko en 1794 et le troisième Partage de la Pologne en 1795, l’état Polonais n’existe plus en tant que tel en 1914.
Les parties occidentale et septentrionale de la Pologne se retrouvent absorbées au sein de l’Empire Allemand.
Le sud de la Pologne avec la Galicie est inclus dans l’Empire Austro-Hongrois. L’est et le centre de l’ancienne Pologne avec Varsovie sont sous domination de l’Empire Russe…
Pour en savoir plus sur les partages de la Pologne, lire le chapitre 8 de l’ouvrage de Jacek Rewerski ..

Première guerre mondiale place des polonais dans ce conflit fratricide
Préambule :
Nous ne prétendons pas être historien. Ce document ne doit donc pas être pris comme un essai historique. Il doit être considéré comme un simple guide de lecture, un « fil d'Ariane » qui doit permettre au lecteur, curieux et pressé de déambuler plus facilement dans le « dédale de la Toile » en lui proposant un choix de documents pertinents parmi la multitude, la « kyrielle » de fichiers disponibles.
Notre connaissance de la langue polonaise nous a permis d'accéder à des écrits disponibles uniquement dans la langue de Sienkiewicz.
Ce document s’inspire d'abord des chapitres : « Społeczeństwo Polskie w przededniu Pierwszej Wojny Światowej », « Sprawa polska w okresie I Wojny Swiatowej », « Polskie formacje wojskowe w czasie I Wojny światowej » tirés de Historia Polski, Marian Toporek; ISBN 83-85844-87-2, Krakow, 1998.

Le chapitre du livre de  Tomasz Schramm  « La mémoire Polonaise de la première guerre mondiale » est également à la source de cet écrit. Ce document regroupe aussi et fédère de nombreuses informations et illustrations éparpillées sur la « Toile ».
Entre 1870 et 1914, près de 4.500.000 Polonais quittent les anciens territoires Polonais et vont émigrer. 2.600.000 partent en direction des États-Unis le reste s’installera en France, Belgique et Royaume-Uni principalement mais aussi en Australie et en Amérique du Sud.

En 1914, les forces politiques Polonaises sont donc « géographiquement mais aussi politiquement dispersées ». On peut classer ces forces politiques en trois catégories, dont les deux principales : Les partis et organisations qui ne voient le salut de la Pologne que dans La Triple Entente Russo-Occidentale, ceux qui ne l’envisagent que par la Triplice, Triple Alliance entre les Empire Allemand et Austro-Hongrois…
Même divisés politiquement et dispersés géographiquement dans le monde entier, les Polonais vont prendre position, agir et s’impliquer militairement sur le terrain des hostilités partout en Europe.

[Le site de « Koło Kombatantów przy Akademii Górniczo - Hutniczej » qui analyse en dix pages WEB la Première Guerre Mondiale vue du côté Polonais.]

Août 1914, Création des légions Polonaises qui combattront aux côtés du kaiser et de l'empereur d'Autriche contre les troupes du tsar :
Le 6 août 1914, à Cracovie alors sous occupation de l’Empire Austro-Hongrois, Josef Pilsudski crée la Première « Kompania Kadrowa Strzelcow» : quelques centaines de chasseurs et membres d'associations de tireurs Polonais.
Cette formation de « mercenaires », « Kompania Kadrowa », donnera naissance aux Légions Polonaises (Legiony Polskie). Elles ont été créées grâce aux efforts conjoints du Comité National Polonais (Polski Komitet Narodowy) et des députés Polonais du Parlement Autrichien. Ces unités deviennent une formation indépendante au sein de l'armée Austro-hongroise...
A l'origine, les Légions Polonaises sont composées de deux formations : La Légion de l'Ouest et celle de l'Est.
Après la victoire Russe dans la Bataille de Galicie (bataille de Lemberg - Lwów ) en août et septembre 1914, la Légion Polonaise Orientale refuse de combattre contre les Russes, elle est dissoute le 21 septembre 1914.
Le 19 décembre, la Légion Occidentale, toujours sous autorité Austro-Hongroise sera divisée en 3 brigades sous le commandement de Józef Piłsudski, de Zygmunt Zielinski et de Józef Haller de Hallenburg.
La bataille de Kostiuchnówką  (4 au 6 juillet 1916) sera probablement la plus grande bataille de ces Légions Polonaises. La moitié des effectifs du Ve régiment d'infanterie des Légions Polonaises y a perdu la vie.
Suite à la signature de l'Acte du 5 novembre 1916 entre le Kaiser Guillaume II et l’Empereur François–Joseph qui proclame la création d'un Royaume « fantoche » de Pologne, une partie de ces légions porte le nom de Polski Korpus Posiłkowy et reste sous commandement Austro-Hongrois, une autre partie sera transférée sous commandement de l’Empire Allemand et porte le nom de Polska Siła Zbrojna (Polnische Wehrmacht).

En 1914, un grand nombre de Polonais, vivant dans les territoires occupés, seront enrôlés dans les unités Allemandes ou Autrichiennes.
Après l’armistice mobilisation des « Polonais » de Russie. Création de la légion de Pulawy qui luttera contre les Empire Allemands et Austro-Hongrois.

Nikolaï Nikolaïevitch Romanov qui souhaite une réunification de la Pologne sous le sceptre Russe veut surtout rallier les Polonais des territoires Autrichiens et Allemands pour combattre aux côtés du Tsar contre les troupes du Kaiser et de l'empereur d'Autriche.
Avant les grandes migrations des années 1920 dans les mines du Nord, de l'est, du centre et du sud de la France, des dizaines de milliers de Polonais sont arrivés en France au cours du XIXe siècle : Souvenons-nous de la Grande Émigration quand l’Intelligentsia Polonaise choisit la France pour agir à la renaissance de la Pologne.
C'est par exemple le cas pour Chopin, Mickiewicz, Dwernicki, ou le prince Czartorycki qui s’attachera à fédérer ces Polonais de France.
Depuis 1873 des dizaines de milliers d'autres Polonais arriveront en France pour travailler comme ouvriers agricoles un peu partout sur le territoire. Entre 1909 et 1914, environ 2 à 4 mille Polonais arrivent de Westphalie et 6 à 700 sont ouvriers dans les mines du nord de la France.
Dans un article d'avril 1914, le journal « le Temps » détaille les coutumes de cette colonie Polonaise dans le nord de la France et parle d'une communauté de 4 000 personnes.
Avec 1 400 Polonais sur les 4 500 habitants, Lallaing entre Douai et Saint Amand est le plus grand regroupement de Polonais à l'époque.

Note : En 1914, une partie de la population Française, ne connaissant pas la situation géopolitique de la Pologne (l’État Polonais n’existe plus) ne comprend pas pourquoi autant de Polonais combattent dans les rangs Allemands et Austro-Hongrois.
Devant l’animosité et la xénophobie qui naissent à l’égard de ces Polonais de France souvent assimilés « aux boches », et parfois pris pour des espions Allemands, les autorités Françaises et la direction des mines décident de déplacer plusieurs centaines de ces mineurs vers les mines de la Loire et du Midi : Saint Étienne, Nîmes et Alès. Roche-la-Molière, est un de ces villages où les mineurs Polonais de l'époque sont rassemblés pour échapper à la vindicte des racisme et de la xénophobie. Oui ! à l'époque, ces « gros mots » étaient d'actualité !
GÉNÉRAL JOSEPH HALLER
Août 1914, mobilisation des Polonais de France au sein de l'Armée Française.
Avant de parler de « l’Armée Bleue du Général Haller » (Błękitna Armia) qui naîtra officiellement en juin 1917, attardons nous sur ces Polonais de France qui se sont mobilisés et ont rejoint l’armée française et la Légion Étrangère dès le mois d’août 1914...

Bajończycy, Ruelczycy et les autres...
Le déclenchement de la guerre en 1914 fait naître chez les Polonais de France l'espoir d'une renaissance de la Pologne.
Le Comité des Volontaires Polonais pour le Service dans l'Armée Française (Komitet Ochotników Polskich dla Służby w Armii Francuskiej) appelé le Comité des Volontaires Polonais (KWP- Komitet Wolontariuszów Polskich) est créé le 31 juillet 1914. Le recrutement des volontaires débute le 21 août 1914.
Des centaines d'émigrés Polonais, pour la plupart ouvriers mineurs, ouvriers agricoles, commerçants ou intellectuels installés à Paris vont se rendre dans les centres de recrutement.

Pour ces patriotes Polonais, vivant ou en villégiature en France, tout commence au 10, rue Notre Dame de Lorette à Paris. Pour beaucoup d’entre eux, la vie se terminera près de Notre Dame de Lorette, dans le Pas de Calais, aux Ouvrages Blancs, au lieu-dit la Targette à Neuville Saint Vaast le 9 mai 1915. Étrange destin de ces volontaires !

Dans un livre à paraître sur le sujet, Gabriel Garçon signale que des bureaux de recrutements pour les Polonais s’ouvrent un peu partout en France.
A l’automne 1914, près de 2 mille volontaires Polonais seront enrôlés dans la Légion Étrangère.
Ainsi, Paris fournit 500 volontaires, Abbeville et Douai 300, Marseille 100…

L'histoire de ces Basco-Polonais a été briévement racontée dans les lignes ci-dessous extraites du livre de Jean Anglade « Coeur étranger ». Il raconte l'histoire de Karl Wasielewski, un Polonais de Waziers, devenu un « Bayonnais » sous le nom de Charles Olharan...

Ces Polonais seront engagés dans la Légion Étrangère pour combattre contre les Empires Allemand et Austro-Hongrois. Ils reçoivent au préalable une instruction militaire, un contingent à la caserne Reuil et un autre à Bayonne d’où leur nom « les Bayonnais » « Bajończycy ». A l'automne 1914, les soldats Polonais portent l’uniforme Français :  Le pantalon rouge garance, modèle 1887, qui fait d'eux des cibles idéales pour la mitraille allemande. Puis la tenue sera bleue.

Ces volontaires polonais de France sont ensuite intégrés dans les 2° et 3° Régiments de marche du 1er Régiment Étranger. Ils vont monter au front dès novembre 1914 en Champagne et en Picardie, puis en Artois au printemps 1915.

L'histoire de ces Bayonnais a été bien étudiée et présentée dans 2 articles récents en Polonais : en 2006 et en pages 24-26 de ce bulletin paru en 2008

Max Doumic est un architecte parisien, lieutenant de réserve de 52 ans. Engagé volontaire en juillet 1914 il rejoint le 1er régiment Étranger où il forme la compagnie de soldats Polonais « les Bayonnais ». Il gagne la sympathie de ses subordonnés Polonais. Il est probablement le premier officier « Bayonnais » à mourir au combat le 11 novembre 1914

Après la première bataille de la Marne et la campagne d’Artois du printemps 1915, il ne reste que quelques dizaines de « Bayonnais » valides qui rejoindront d'autres régiments Français. Certains comme Marian Himner rejoindront l’école des pilotes de Pau.
Le drapeau de la légion des Bayonnais ira en Pologne. Il est exposé au musée militaire de Varsovie. Le régiment des « Bayonnais » a été décoré entre autres de la Croix de Guerre avec Palme (France) et de la Virtuti Militari (Pologne).

Un camp militaire de la Mission militaire Franco-Polonaise s’installe à Sillé le Guillaume dans la Sarthe en 1917. Il comptera jusqu'à 9 000 hommes pour la majorité Polonais prisonniers et déserteurs ayant servi dans l'armée Allemande ou Austro-Hongroise.
Lire les chroniques Polonaises 1917-1919, sur  le site de la Polonia-Sarthe pour tout apprendre sur ces Polonais dans la Sarthe. Consultez aussi la riche galerie de photos que propose l’ECPAD sur le sujet. Comme on peut le voir les soldats portent l'uniforme Français bleu horizon, mais la "czapka" carrée est typiquement Polonaise
Des centaines de Polonais ont combattu et ont perdu la vie sur les champs de batailles en France. Moins connus que les Canadiens, les soldats Polonais ont aussi « leur bataille d’Artois » dans cette première guerre mondiale. Après les combats en Champagne (novembre 1914) et dans l’Aisne (janvier 1915), les Bayonnais sont envoyés en avril 1915 au nord-ouest d'Arras dans le secteur de Neuville Saint Vaast. La quasi-totalité des « Bayonnais » disparut pendant l’offensive d’Artois au printemps 1915 (9 mai et 16 juin).

[J'espère ne pas avoir trahi la pensée ni les écrits de cet article, mais j'ai pensé qu'ils avaient leur place sur mon blog au même titre que les exploits de ses jeunes Français et alliés qui ont donnés leur vie]



6 ème ri | 1914-1918: Reims dans la Grande Guerre
reims1418.wordpress.com/tag/26-eme-ri/
13 nov. 2014 - 101/Journal de la grande guerre: le 13 novembre 1914 « Envoyer du ... Il fut musicien au 26 ème de ligne (26 ème RI- de la 11 ème division, ...
Journal de Paul Destombes (10 au 16 novembre 1914 ...
www.il-y-a-100-ans.fr/.../journal-de-paul-destombes-10-au-16-novembre-1...
11 nov. 2014 - Journal de Paul Destombes (10 au 16 novembre 1914) : «Le vent d'ouest ... tient son journal du premier au dernier jour de la Grande Guerre.
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13 nov. 2014 - 101/Journal de la grande guerre: le 13 novembre 1914 « Envoyer du ... Il fut musicien au 26 ème de ligne (26 ème RI- de la 11 ème division, ...
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11 nov. 2014 - Malgré tout, le 11 novembre 1914, contre toute attente, la Légion a pu être ... Un 11 novembre marqué par le centenaire de la Grande Guerre.
La Grande Guerre en Auvergne, novembre 1914 à Brioude.
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8 nov. 2014 - Samedi 7 novembre 1914 : Une grande victoire a été remportée par les Russes en Galicie. 11 heures soir: Les militaires de passage on
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