15
NOVEMBRE 2014...
Cette
page concerne l'année 913 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
L’ÉPHÉMÈRE ET INCOMPÉTENT BASILEUS
ALEXANDRE III
Alexandre
(en grec Αλέξανδρος, Alexandros,
né le 23 novembre 870, mort le 6 juin 913) est coempereur Byzantin
de 879 à 912, sous les règnes de son père Basile Ier et de son
frère aîné Léon VI, puis seul du 11 mai 912 au 6 juin 913.
Alexandre
est un fils de Basile Ier et d'Eudoxie Ingérina.
Cruel
et ivrogne, il s'emploie à prendre le contre-pied de son frère Léon
VI, refusant d'honorer les traités et les tributs conclus par ce
dernier, notamment avec les Bulgares.
Il
rappelle le patriarche Nicolas Ier, déposé par Léon VI, un des
premiers actes du nouveau basileus est d'exiler Euthyme au couvent
d'Agathos. qui s'efforce de purger la hiérarchie de l'Église afin
d'en éliminer les évêques et les prêtres ayant des sympathies
pour le patriarche Ignace.
La
plupart des prêtres démis refusent cependant de quitter leurs
fonctions, obligeant ainsi Nicolas à revenir sur sa décision.
Alexandre
meurt le dimanche 6 juin 913. Avant de mourir, il a désigné comme
tuteurs de Constantin VII : le patriarche Nicolas Mystikos, les
magistroi (les grands magitrats regissant le palais) Étienne et Jean
Elada, le recteur Jean et 2 de ses favoris, les patriciens Basilitzès
et Gabrielopoulos.
Alexandre
III (912 à 913) – Alexandre III, né en 870, n’avait été que
co-Empereur, jusqu’à la mort de son frère Léon VI.
Alexandre
III est resté dans l’ombre jusqu’à 912, car il n’est pas fait
pour servir efficacement l’Empire Byzantin.
Décrit
par les chroniqueurs comme cruel et débauché, l’Empereur n’a de
cesse de casser les traités passés par son prédécesseurs.
Cependant, Alexandre III ne reste pas longtemps au pouvoir, car il
meurt en juin 913. C'est donc son neveu, Constantin VII, qui monte
sur le trône.
Il
met cependant en place un conseil de régence, dirigé par Nicolas
Ier Mysticos (Zoé, la mère de l’enfant, en est exclue, et envoyée
dans un couvent.).
Dans
un premier temps, Nicolas Ier Mysticos s’acquitte convenablement de
sa tâche. Cependant, il est écarté du pouvoir après avoir conclu
un traité avec Siméon, tsar des Bulgares (cet accord étant jugé
trop défavorable au Byzantins, selon le conseil de régence.).
Zoé
est alors rappelée, et décide de poursuivre la lutte contre les
Bulgares. Cependant, malgré les tentatives du général Léon
Phocas, les Byzantins doivent à nouveau reculer face à leurs
ennemis (915.).
Euthyme
déposé du patriarcat, malgré sa conduite irréprochable, malgré
sa douceur envers ses adversaires, n'arrive pas à rallier autour de
lui tous les nico- laïtes. Certaines sévérités impériales, qu'il
essaie vainement d'écarter, ont pour résultat de prolonger le
schisme au sein de l’Église Byzantine. Au risque d'augmenter les
divisions, et au mépris d'une démission plusieurs fois réitérée,
l'exilé de Galacrène n'attend qu'une occasion favorable de
reprendre le siège patriarcal. Cette occasion ne se fait pas
longtemps attendre.
En
mai 912, Léon meurt, laissant le trône à son frère Alexandre, un
incapable livré au vin et à la débauche.
Euthyme
est loin de tenir à la dignité patriarcale. Pour le bien de la
paix, il veut donner une démission officielle. Les métropolites qui
lui sont fidèles l'en empêchent : « Si vous faites cela, lui dit
Aréthas de Césarée, vous entendrez dire par tout le monde : Le
mercenaire prend la fuite, parce qu'il est mercenaire et qu'il n'a
cure des brebis. » Le patriarche déclare alors qu'il est prêt à
verser son sang pour l’Église, il craint seulement que sa
résistance ne pousse ses adversaires à des actes de violence. Ses
prévisions ne tardent pas à se réaliser. Irrité de ne pas
recevoir la démission écrite d'Euthyme et des siens, qu'un ordre
impérial leur réclame, le patriarche Nicolas obtient tout pouvoir
contre les opposants. Il s'attaque d'abord à 5 métropolites, qu'il
essaie de perdre par d'indignes procédés. Puis il tourne sa fureur
contre son rival :
Il
le fait amener au palais de Magnaure pour lui infliger, comme à un
misérable intrus, l'outrage d'une dégradation solennelle. Les
sénateurs sont invités à la séance, mais ayant appris le but de
la réunion, la plupart s'esquivent. Voyant leurs places vides, le
patriarche Nicolas a l'impudence de les offrir à des députés
Sarrasins arrivés naguère de Syrie pour traiter avec le basileus.
Comme
le dit Aréthas, de pareils spectateurs conviennent bien au drame qui
va se dérouler, et dignes des acteurs.
L'attitude
d'Euthyme devant son juge est celle du Christ devant Caïphe. L'âme
sereine, le visage calme, rayonnant de la double majesté de l'âge
et de la sainteté, il ne se laisse point intimider par la violente
apostrophe que lui lance le patriarche Nicolas, le traitant de sot
personnage, de charlatan, d'adultère.
Celui-ci
réplique avec une vigoureuse franchise, lui rappelle ses 3
démissions et se déclare prêt à le convaincre d'injustice. Au
comble de la fureur, Le patriarche Nicolas n'a aucune envie de
continuer le dialogue, il ordonne aussitôt de dépouiller
l'ex-patriarche de ses vêtements sacerdotaux... Ceux qu'il a
désignés pour cette besogne s'en acquittent avec une brutalité
inouïe, qui charge à jamais devant l'histoire la mémoire de celui
qui est l'auteur responsable de ces indignités.
Après
avoir enlevé un à un au saint vieillard les vêtements sacrés, les
avoir mis en pièces et foulés aux pieds, les agents du patriarche
s'en prennent à Euthyme lui-même, lui arrachent la barbe, le
renversent à terre, le frappent à coups de pied et à coups de
poing et le couvrent de crachats.
A
peine vient-on de le relever pour lui faire subir un interrogatoire,
qu'un nommé Jean, de taille gigantesque et de force herculéenne,
lui administre, sur un signe de Nicolas le patriarche, deux
formidables soufflets qui lui font tomber deux dents. En même temps,
un violent coup de poing sur la nuque lui fait perdre connaissance,
et, sans le secours d'un assistant nommé Pétronas, qui le reçoit
dans ses bras, il aurait roulé jusqu'au bas des degrés du palais,
et serait probablement mort sur le coup.
Et
dire qu'à ces brutalités le patriarche Nicolas a le courage
d'ajouter d'amères dérisions, auxquelles le saint vieillard ne
répondit bientôt que par un silence plein de dignité ! Une
sentence de réclusion dans le couvent d'Agathos est pour Euthyme la
conclusion de cette scène scandaleuse.
Après
cet exploit, Nicolas va triomphalement célébrer les saints
mystères
à Sainte-Sophie, non sans avoir auparavant chassé les prêtres
d'Euthyme, renversé leur sacrifice, répandu le Saint Chrême et
lavé l'autel à grande eau. A tous les clercs censurés par son
prédécesseur il accorde sans examen une pleine absolution... Le
prêtre Thomas, qu'il avait lui-même excommunié pour avoir béni le
quatrième mariage de Léon VI, obtient sa grâce simplement parce
qu'il déblatère contre : Euthyme.
Dans
sa rage, le patriarche n'épargne même pas un pauvre ânon au
service des euthymiens... Il veut faire étrangler la bête sur le
champ. Comme on lui représente l'odieux d'une pareille exécution,
il se contente de faire attacher au cou de l'animal une pancarte
déclarant traîtres au basileus et au patriarche Nicolas quiconque
donnera à manger ou à boire à l'innocente bête.
Le
dimanche qui suit, le patriarche Nicolas réunit en synode les
métropolites de son parti et lance l'excommunication non seulement
contre Euthyme, mais encore contre tous ceux qui ont accepté sa
communion, l'ont consacré, ont concélébré ou ont été ordonnés
par lui.
L'évêque
de Rome (pape tombe comme les autres sous l'anathème. Son nom est
rayé des diptyques. Pour l'y replacer, le patriarche Nicolas exige
de lui la condamnation expresse des quatrièmes noces de Léon VI .
Rome laisse sans réponse ses lettres arrogantes, et ce n'est qu'en
923 que l'union est rétablie dans des conditions encore mal connues.
Disons en passant que celui qui manifeste tant de zèle contre les
quatrièmes noces de Basileus bénit le mariage adultère
d'Alexandre III avec une concubine, et enferme dans un monastère,
malgré ses protestations, l'épouse légitime ainsi que sa mère.
Quant
à Euthyme, retiré au couvent d'Agathos, il reprend tranquillement
sa vie d'ascète. Pleinement résigné à la volonté divine, il
répète constamment ces paroles : « Que la volonté du Seigneur
soit faite, que son saint nom soit béni ! » Après la mort
d'Alexandre (7 juin 913), une occasion s'offre à lui de remonter sur
le siège patriarcal. Voici en quelles circonstances :
Parmi
les tuteurs donnés au jeune Constantin Porphyrogénète par le
basileus défunt, se trouve le patriarche Nicolas. Celui-ci croit
bien faire d'appeler à Constantinople, menacée par les Bulgares,
Constantin Doucas, fils d'Andronic, pour l'associer à l'empire.
Constantin arrive avec quelques cavaliers, montrant à tout le monde
le billet que le patriarche lui a écrit. Le patriarche ne lui
pardonne pas cette indiscrétion, il ameute le peuple contre lui, le
représentant comme un rebelle... Une bataille sanglante s'engage
autour du palais, elle coûte la vie à plus de 800 personnes.
Constantin
Doucas a la tête tranchée. Après ce carnage, dont il peut bien se
dire responsable, le patriarche tourne sa fureur contre la mère du
jeune empereur, Zoé, quatrième épouse de Léon VI. La chasse du
palais, puis quelque temps après, lui coupe la chevelure et en fait
une religieuse sous le nom d'Anna... Il aimait à l'appeler sa fille
spirituelle, et comme l'ancienne impératrice supportait mal le
régime monastique, il lui accorde la permission de faire gras.
On
devine que Zoé ne trouve pas la plaisanterie à son goût. Elle
réussit à soudoyer une petite troupe de cinquante hommes, qui se
présentent un jour en armes au palais pour s'emparer du patriarche
Nicolas. La frayeur de celui-ci est extrême. Il s'enfuit à
Sainte-Sophie, d'où il ne veut bouger 22 jours durant. C'est alors
que l'impératrice fait offrir à Euthyme le trône patriarcal : «
Oublions le passé, dit-elle. Reprends ton siège et consens à
proclamer mon nom à l'église avec celui de mon fils.
Celui
qui exerce actuellement le saint ministère n'est pas à nos yeux un
véritable évêque. C'est un scélérat et un brigand. Sans retard,
ô mon père, seigneur et maître, regagne ton couvent de Psamathia,
et là nous viendrons te prendre. »
Les
évêques et les prêtres persécutés par le patriarche Nicolas
accourent en foule à Agathos joindre leurs instances à celles de
l'impératrice. Mais toute ambition et tout désir de vengeance sont
éteints dans le cœur du saint prélat... A Zoé, il répond par un
petit sermon sur la vanité des choses d'ici-bas.
A
ses partisans, il déclare qu'il préfère le trône de la pénitence
au trône patriarcal.
Il
leur prédit en même temps, sur la foi d'une révélation que lui a
faite le patriarche Saint Ignace, que leurs sièges leur seront
rendus par celui qui le leur à ôté dans la dixième année du
règne du jeune Constantin... Cette prophétie se réalise à la
lettre.
En
921, par les soins de Romain Lécapène, associé à l'empire,
Nicolaïtes et Euthymiens se réconcilient et publient un décret
proscrivant les quatrièmes noces, mais reconnaissant implicitement
la légitimité de la dispense accordée à Léon le Sage.
Sur
le refus d'Euthyme de remonter sur son siège, Zoé est bien obligée
de s'accommoder du patriarche Nicolas mais elle pose ses
conditions... Le patriarche doit consentir à ne plus venir au palais
sans y être appelé, et à proclamer à l'église le nom de
l'impératrice, ce qu'Euthyme, nous l'avons vu, n'avait jamais
consenti à faire. Nicolas ne peut s'empêcher d'admirer le
désintéressement et la grandeur d'âme de son rival. Il est dès
lors mieux disposé à son égard, et, loin de réaliser son projet
de l'envoyer dans un exil plus lointain, il le rappelle au couvent de
Psamathia sans l'opposition de son synode. Il prend l'habitude
d'aller lui faire de fréquentes visites au monastère d'Agathos, et
se déclare prêt à lui fournir tout ce qu'il désire.
Un
jour même, on en vient aux explications. Euthyme rappelle la
conduite irréprochable qu'il a tenu envers le patriarche en titre.
Celui-ci essaie vainement de justifier ses procédés... Au souvenir
de la scène de la Magnaure, il baisse la tête et garde le silence.
L'entrevue se termine par des agapes fraternelles.
Le
28 juillet 917, 9 jours avant la mort d'Euthyme, le patriarche
Nicolas se rend pour la dernière fois au couvent d'Agathos,
répondant à l'invitation du saint vieillard. Il le trouve gravement
malade et pouvant à peine parler. Il se passe alors entre les 2
patriarches une scène bien touchante. Se soulevant péniblement sur
son lit de douleur, Euthyme demande humblement pardon àNicolas. Tout
confus, celui-ci se prosterne à terre en disant : « C'est à toi
plutôt de me pardonner tout le mal que je t'ai fait avec tant de
noirceur. »
«
Et pendant plusieurs heures, dit le biographe d'Euthyme, c'est
merveille de voir les 2 patriarches se demander mutuellement pardon.
» Ils se l'accordent, et, tout en larmes, se disent le dernier
adieu.
Euthyme
emploie les derniers jours qui lui restent à vivre à régler les
rapports réciproques de ses deux couvents de. Psamathia et
d'Agathos, et à donner à ses moines les instructions finales.
Il
les exhorte vivement à la charité fraternelle et à la prière
incessante, se recommande à leur pieux souvenir pour obtenir de Dieu
une pleine rémission de ses fautes et leur promet le secours de son
intercession, une fois qu'il sera au ciel. C'est le 5 août 917 qu'il
rend sa belle âme à Dieu, après 65 ans de vie monastique.
Il
a demandé à être enterré à Psamathia, dans l'église du couvent,
au-dessous du tombeau du saint confesseur Pierre de Gordorynie, pour
lequel
il a une dévotion particulière. On ne peut sur-le-champ- se
conformer à son désir.
Le
patriarche Nicolas est disposé à permettre l'ensevelissement à
Psamathia, mais ses métropolites s'y opposent et lui font remarquer
qu'une pareille concession sera considérée par tout le monde comme
un désaveu de la conduite tenue à l'égard de son rival. Ce n'est
qu'à la veille ou après la réconciliation des Nicolaïtes et des
Euthymiens, en 921, que le corps du défunt peut être transféré en
grande pompe du couvent d'Agathos à celui de Psamathia. C'est à
cette occasion qu'Aréthas de Césarée prononce l'oraison funèbre
dont il a été parlé.
Naissance
d'Alexandre III
Alexandre
III naît en 870, fils de Basile Ier le Macédonien.
Mort
de Basile Ier le Macédonien Empereur byzantin
Léon
VI le Sage Empereur byzantin
Alexandre
III Co Empereur byzantin
Stylianos
Zaoutsès Maître des offices et logothète du drome
Basile
Ier le Macédonien meurt en 886, à l'âge de 73 ans après un règne
de 19 ans il laisse un traité de « l'Art de régner »
adressé à son fils Léon VI le Sage, il devient empereur byzantin
en 886 et doit théoriquement partager le pouvoir avec son frère
Alexandre III.
La
frivolité de ce dernier conduit Léon à exercer seul le pouvoir
impérial.
Dès
son avènement, Léon VI le Sage nomme Stylianos Zaoutsès Maître
des offices et logothète du drome. (Dans
la terminologie byzantine, la fonction de logothète désigne au
départ une responsabilité d'ordre financier. La charge de
logothetes tou dromou ou « Logothète de la Course » ou
encore « Logothète du Drome » dérive de celui de
Curiosus cursus publici praesentalis, qui dépend du bureau du Maître
des Offices).
A
en croire nos manuels, ceux d’hier et plus encore ceux
d’aujourd’hui, l’héritage de la Grèce et de Rome est
complètement ignoré dans notre monde occidental, de la chute de
l’empire Romain et du développement du christianisme jusqu’à la
« Renaissance » : Nuit du Moyen Âge, mille ans
d’obscurantisme !
Et d’affirmer, du même coup, que les
auteurs de l’Antiquité ne sont connus que par l’intermédiaire
des Arabes, traducteurs appliqués, seuls intéressés, seuls
capables d’exploiter et de transmettre cette culture que nos clercs
méprisaient.
Parler d’« Arabes » est déjà une erreur.
Dans les pays d’islam, les Arabes, lettrés et traducteurs, sont
certainement bien moins nombreux que les Persans, les Égyptiens et
les chrétiens de Syrie et d’Irak. La plupart des textes Grecs ont
d’abord été traduits en langue syriaque, parler araméen de la
ville d’Edesse, qui a largement survécu à l’islam et ne
disparaît qu’au XIIIe siècle.
Au
temps d’al Ma’mum, septième calife abbasside (813-833), Hunan
ibn Isbak, le plus célèbre des hellénistes, hôte privilégié de
la Maison de la Sagesse à Bagdad, est un chrétien. Il a longtemps
parcouru l’Asie Mineure pour y recueillir des manuscrits Grecs,
qu’il traduit ou fait traduire sous sa direction.
Nos
livres parlent volontiers des savants et traducteurs de Tolède, qui,
au temps des califes de Cordoue, ont étudié et fait connaître les
auteurs anciens. Mais ils oublient de rappeler que cette ville
épiscopale (comme plusieurs autres et nombre de monastères) a déjà,
sous les rois barbares, bien avant l’occupation musulmane, un grand
foyer de vie intellectuelle toute pénétrée de culture antique. Les
clercs, demeurés chrétiens, très conscients de l’importance de
transmettre cet héritage, ont tout simplement poursuivi leurs
travaux sous de nouveaux maîtres.
On veut nous faire croire
aux pires sottises et l’on nous montre des moines, copistes
ignares, occupés à ne retranscrire que des textes sacrés, acharnés
à jeter au feu de précieux manuscrits auxquels ils ne peuvent rien
comprendre. Pourtant, aucun témoin, aux temps obscurs du Moyen-Âge,
n’a jamais vu une bibliothèque livrée aux flammes et nombreux
sont ceux qui, au contraire, parlent de monastères rassemblant
d’importants fonds de textes anciens. Il est clair que les grands
centres d’études grecques ne se situent nullement en terre
d’islam, mais à Byzance. Constantin Porphyrogénète, empereur
(913-951), s’est entouré d’un cercle de savants, encyclopédistes
et humanistes, les fresques des palais impériaux content les
exploits d’Achille et d’Alexandre. Le patriarche Photius (mort en
895) inaugure, dans son premier ouvrage, le Myriobiblion, une longue
suite d’analyses et d’exégèses d’auteurs anciens. Michel
Psellos (mort en 1078) commente Platon et tente d’associer le
christianisme à la pensée Grecque.
Nulle
trace dans l’Église, ni en Orient ni en Occident, d’un
quelconque fanatisme, alors que les musulmans eux-mêmes rapportent
nombre d’exemples de la fureur de leurs théologiens, et de leurs
chefs religieux contre les études profanes. Al-Hakim, calife
fatimide du Caire (996-1021), interdit les bijoux aux femmes, aux
hommes, les échecs, et aux étudiants, les livres païens.
A
la même date, en Espagne, al-Mansour, pour gagner l’appui des
théologiens (musulmans), fait brûler par milliers les manuscrits
Grecs et Romains de la grande bibliothèque de Cordoue. L’Occident
chrétien n’a connu aucune crise de vertu de ce genre.
Les «
Arabes » ont certainement moins recherché et étudié les auteurs
Grecs et Romains que les chrétiens. Ceux d’Occident n’avaient
nul besoin de leur aide, ayant, bien sûr, à leur disposition, dans
leurs pays, des fonds de textes anciens, latins et grecs, recueillis
du temps de l’empire Romain et laissés en place. De toute façon,
c’est à Byzance, non chez les « Arabes », que les clercs de
l’Europe sont allés parfaire leur connaissance de l’Antiquité.
Les pèlerinages en Terre Sainte, les conciles œcuméniques, les
voyages des prélats à Constantinople maintiennent et renforcent
toutes sortes de liens intellectuels. Dans l’Espagne des Wisigoths,
les monastères (Dumio près de Braga, Agaliense près de Tolède,
Caulanium près de Mérida), les écoles épiscopales (Séville,
Tarragone, Tolède), les rois et les nobles, recueillent des livres
anciens pour leurs bibliothèques. Ce pays d’Ibérie sert de relais
sur la route de mer vers l’Armorique et vers l’Irlande, où les
moines, là aussi, étudient les textes profanes de
l’Antiquité.
Peut-on oublier que les Byzantins ont, dans
les années 550, reconquis et occupé toute l’Italie, les provinces
maritimes de l’Espagne et une bonne part de ce qui avait été
l’Afrique Romaine ? Que Ravenne est restée Grecque pendant plus de
200 ans, et que les Italiens appellent cette région la Romagne,
terre des Romains, c’est-à-dire des Byzantins, héritiers de
l’empire Romain ?
Byzance est la source majeure de la
transmission
Rien n’est dit non plus du rôle des marchands
d’Italie, de Provence ou de Catalogne qui, dès les années Mille,
fréquentent régulièrement les escales d’Orient, et plus souvent
Constantinople que Le Caire. Faut-il les voir aveugles, sans âme et
sans cervelle, sans autre curiosité que leurs épices ? Le schéma
s’est imposé, mais c’est à tort.
Burgundio
de Pise, fils d’une riche famille, a résidé à Constantinople
pendant 5 années, de 1135 à 1140, chez des négociants de la ville.
Il en a rapporté un exemplaire des Pandectes, recueil des lois de
Rome, rassemblé par l’empereur Justinien, conservé pieusement
plus tard par les Médicis dans leur Biblioteca Laurenziana. Fin
helléniste, il a traduit les ouvrages savants de Gallien et
d’Hippocrate et propose à l’empereur Frédéric Barberousse un
programme entier d’autres traductions des auteurs Grecs de
l’Antiquité. Cet homme, ce lettré, qui ne doit rien aux Arabes, a
eu de nombreux disciples ou émules, tel le chanoine Rolando
Bandinelli, qui devient pape en 1159 (Alexandre III).Rendre
les Occidentaux tributaires des leçons servies par les Arabes est
trop de parti pris et d’ignorance : Rien d’autre qu’une fable,
reflet d’un curieux penchant à se dénigrer soi-même.
La
vie et les œuvres d'Euthyme, patriarche de ...
www.persee.fr/web/.../rebyz_1146-9447_1913_num_16_103_4092
de
M Jugie - 1913
Après
la mort d'Alexandre {7 juin 913), une occasion s'offrit à lui de
... rendus par Nicolas lui-même dans la dizième année du règne
du jeune Constantin (3).
Chronologie
de l'empire romain d'Orient (Byzance)
www.e-chronologie.org/moyen-age/empire-byzantin
6
juin Mort d'Alexandre, Constantin, fils de Léon VI lui succède. ...
913. Nicolas fait arrêter Zoé puis l'envoie dans un couvent. Échec
de la tentative de coup ...
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Jacques Heers : l'histoire assassassinée
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Constantin
Porphyrogénète, empereur (913-951), s'est entouré d'un cercle de
savants, ... les fresques des palais impériaux contaient les
exploits d'Achille et d'Alexandre. ... Michel Psellos (mort en 1078)
commentait Platon et tentait d'associer le ... Peut-on oublier que
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