dimanche 26 mars 2017

EN REMONTANT LE TEMPS...86

3 FÉVRIER 2017...

Cette page concerne l'année 87 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

AFFAIBLISSEMENT PROGRESSIF DES LÉGIONS ROMAINES.

Sous le Bas-Empire, les effectifs changent : Dioclétien le premier modifie le nombre de soldats de chaque légion. Désormais, en sus des légions classiques (32 sous Dioclétien, car la VI Ferrata a disparu), il existe des légions d'environ 1 000 hommes.
La réforme essentielle appartient cependant à Constantin. Il crée une armée de manœuvre puissante et d'un bon niveau, le comitatensis. Celle-ci contient des légions, aux effectifs changeants, mais aussi des ailes de cavalerie, ou tout simplement, des numeri, troupes sans effectif donné.
À cet égard la Notitia dignitatum donne des informations intéressantes, et entre autres le nombre respectable de 174 légions… La plupart n'ont pas un gros effectif. D'autres troupes, dont des légions de moindre valeur, sont cantonnées dans la défense des frontières de l'Empire, les limitanei. La légion n'est déjà plus la reine des champs de bataille, ni l'unité de base de l'armée.

Il n'y a pas de notion d'uniforme dans l'armée Romaine. Cependant, les légionnaires portent souvent les mêmes types de pièces d'équipement. Durant le Haut-Empire, le casque est souvent de type impérial gaulois, impérial italique ou Weisenau, en fer ou en bronze. Ces casques ont la particularité de posséder de grands couvre-nuques (là où arrive la majeure partie des coups) et des couvre-joues rehaussés sur l'arrière pour parer les coups visant la jugulaire.

Les oreilles, la bouche et les yeux sont bien dégagés, le soldat peut boire et manger sans enlever le casque et dispose d'une bonne vision périphérique et entend bien les ordres.
Enfin, ces casques ont en commun de disposer d'un renfort métallique au-dessus des yeux de 1 à 3 centimètres de métal plein permettant de protéger le visage d'un coup direct et de décupler la puissance d'un éventuel coup de boule. L'armure la plus répandue est la cotte de maille, la lorica hamata, composée d'anneaux plats rivetés. On trouve aussi des lorica squamata, à écailles et segmentata, la cuirasse segmentée.
Souvent une ceinture de force, appelée fascia ventralis, sert à maintenir les reins qui doivent supporter une lourde charge.
Le bouclier hémicylindrique (en forme de tuile), le scutum, est composé de 3 épaisseurs de bois lamellé-collé, recouvert de lin collé à partir de colles animales (poisson ou bœuf), le tout cerclé de cuir cousu dans le lin et le bois. La poignée est au centre du bouclier et horizontale, protégée par un bombement métallique, l'umbo.
Le scutum est avant d'être une pièce défensive un outil offensif. Il est utilisé pour frapper les adversaires, les tenir à distance et s'utilise avant même le glaive.
À l’intérieur se trouve parfois le nom du légionnaire, les numéros de cohorte et de légion sont indiqués. En ajoutant une housse de cuir au bouclier et des bretelles en laine passant dans la poignée et des trous dans la housse, le légionnaire peut porter son bouclier comme un sac à dos en faisant un nœud avec les sangles devant.
Il peut alors porter ses bagages, ses sarcinae sur une fourche en bois, la fourca qu'il pose sur le scutum. Le javelot lourd (pilum) a parfois un poids en plomb pour donner plus de force à l'impact. L’armement offensif compte aussi un glaive (« gladius ») de 70 cm de long. La lame ne dépasse pas les 50 cm de long, elle est fine. Le légionnaire donne des coups d'estoc, pas de taille, il suffit de « piquer » l'adversaire et de faire rentrer une longueur de 4 doigts dans le corps ennemi pour provoquer des blessures mortelles.
Enfin un poignard (pugio) cependant, le poignard est surtout une arme de parade et d'apparat. Le gladius et le pugio sont attachés sur un ceinturon, le cingulum auquel est suspendu des lanières de cuirs terminées par des pendants et protégé par des plaques métalliques, le but étant de faire un maximum de bruit pour impressionner l'ennemi.
Le glaive est porté côté droit (pour éviter de perturber la ligne de bataille ou de blesser un coéquipier en dégainant) et le pugio côté gauche par les légionnaires, et inversement pour les officiers.
Tout légionnaire porte une tunique, la tunica, grand vêtement ample porté tout autour de la Méditerranée tant par les hommes que par les femmes et les enfants sous son armure. Il porte aussi un foulard pour se protéger du cisaillement lié à l'armure dans le cou. Sur les jambes, le soldat peut porter des bande molletières, appelées fasciae crurales pour se protéger de tout ce qui peut piquer (animal ou végétal) et peut rajouter des jambières, les ocreae, sortes de cnémides protégeant le tibia qui n'est pas couvert par le bouclier. Les légionnaires marchent dans des chaussures de cuir ouvertes, les caligae, ou fermées, les calcei. Elles ont en commun d'être cloutées pour assurer une excellente stabilité sur le sol en cas de choc avec l'ennemi. Les chaussettes en laine permettent quant à elles d'éviter les frottements.
Pour se protéger de la pluie ou du froid le légionnaire peut porter un manteau, la paenula, ou un simple grand rectangle de tissu, le sagum, tous deux en laine bouillie, imperméable.

La discipline et l’entraînement des légions se manifestent également dans ses déplacements, et notamment dans ses cadences de marche. Les légionnaires marchent par cycles d'une heure , 50 minutes d'effort et 10 minutes de récupération.
La cadence normale est de 5 kilomètres en 50 minutes. Cette cadence est maintenue pendant 5 à 7 heures de marche par jour. Il existe aussi une cadence accélérée à 7,2 kilomètres en 50 minutes, maintenue parfois pendant plusieurs heures (8 ou 9 exceptionnellement), en cas d’urgence (pour aller porter secours à une autre légion). Cette rapidité de déplacement (inégalée jusqu'à la Révolution Française) donne de grands avantages opérationnels à la légion Romaine : Elle permet de réunir 2 fois plus de troupes que l'ennemi en un endroit déterminé, avant qu'il puisse réagir.
Les bagages réduisent d'un tiers cette vitesse (étape normale d'environ 20 kilomètres). Chaque soir, un camp fortifié est construit... Sous l’Empire, cette cadence est possible grâce à un entraînement (ambulatura) ayant lieu au moins 3 fois par mois, à date fixe (quel que soit le temps). Tous les militaires se chargent de tout l’équipement réglementaire (jusqu’à 40 kilogrammes) et font, via des itinéraires accidentés, une quarantaine de kilomètres, en alternant les 2 cadences.

L’armée Romaine évolue peu jusqu'au milieu du IIIe siècle, campant sur les acquis posés par Auguste puis par Hadrien. À l'apogée de l'empire, 350 000 hommes sont suffisants pour couvrir une frontière de près de 10 000 km. Cet effectif, réparti en une trentaine de légions et corps auxiliaires, doit s'affairer à réduire une, voire 2 forces ennemies sur une zone parfois restreinte. Mais ces conceptions tactiques répondent de plus en plus mal à l'extrême mobilité des nouveaux ennemis.
Au IIIe siècle, une telle force ne suffit plus à parer à la multiplicité des conflits qui s'ouvrent parfois simultanément sur toutes les frontières de l'empire.
Une armée composée essentiellement de fantassins, flanquée d'une cavalerie réduite, reste impuissante face à un ennemi mobile, fuyant, pratiquant la guérilla et refusant le plus longtemps possible la bataille rangée en terrain découvert.
La légion de 4 500 à 6 000 hommes, telle qu'elle peut encore apparaître à cette date, atteint ses limites. Ce qui faisait sa force devient son principal handicap.
Trop lourde, trop lente, l'énorme logistique qu'une légion et ses auxiliaires impliquent un ralentissement dans ses opérations.
Une fois le rideau défensif (limes) forcé, plus rien ne peut arrêter les groupes Barbares frontaliers dans leurs entreprises de pillage.
La surprise, le changement brusque de direction les rendant imprévisibles, des villes entières tombent aux mains de l'envahisseur.
Certains peuples Barbares ne négligent pas d'observer leurs adversaires Romains, et finissent par pratiquer les mêmes techniques de combat. Tous ces facteurs contribuent en partie à rendre la légion ancienne obsolète.
À cela s'ajoutent la crise économique, l'inflation, la lenteur des communications et l'absence de coordination en temps de guerre civile et d'invasion. Une réforme profonde de l'armée devient indispensable.

La XXIe légion Rapax, (en latin Legio vigesima prima rapax ) est une légion Romaine créée par Auguste, en -31, à partir d'éléments d'autres légions et de nouvelles recrues provenant du nord de l'Italie. Son emblème est le capricorne. Son histoire ne devient sûre qu'après le désastre de Varus, en 9. Il est possible que la XXIe légion Rapax ait été dissoute en représailles de sa participation à la rébellion de Saturninus. Selon d'autres sources, elle est détruite en 92 par les Daces et les Sarmates.

La XXIe légion Rapax est l'une des 5 légions qui sont utilisées par Drusus pour mater la rébellion des Rhètes en 16-15 av. J.-C. À partir de cette date, la légion est stationnée en permanence à Castra Regina (Ratisbonne), dans la nouvelle province de Rhétie. Elle séjourne en Germanie inférieure de 9/10 à 43/45, puis en Germanie supérieure de 43/45 à 69. Après sa participation aux événements de l'année des 4 empereurs aux côtés de Vitellius, elle séjourne de nouveau en Germanie Inférieure à Vindonissa jusqu'en 83, puis en Germanie supérieure jusqu'en 89, à Mayence (Mogontiacum). Elle prend alors part à la révolte du gouverneur Lucius Antonius Saturninus contre Domitien...

En 63, elle participe à la guerre d'Arménie sous les ordres de Corbulon.
De 68 à 70, elle se rend en Mésie. C'est là qu'elle affronte avec ses auxiliaires les Sarmates Rhoxolans. Elle est alors dirigée par Dillius Aponianus. Cette légion a pris part à la guerre civile en 69 en soutenant tout d'abord Othon, puis à sa mort Vitellius et enfin Vespasien.
Sous les ordres d'Othon, elle participe à la bataille de Bédriac où elle bat en retraite devant la V Alaudae. Après la mort d'Othon, elle jure, comme toutes les autres légions, fidélité à Vitellius mais fait rapidement défection.
Durant la bataille de Crémone, elle est placée sous les ordres d'Antonius et combat avec la VII Galbiana. Elles mettent en déroute l'armée de Vitellius, et installent le siège devant la ville de Crémone. C'est un soldat de la IIIe, Caius Volusius qui entre le premier dans la ville.
Par la suite la légion retourne en Syrie, à Raphaneae, et constitue l'une des unités les plus importantes de la province. Elle participe aux guerres Parthiques de Lucius Verus et de Septime Sévère.

Le camp Romain de Vindonissa est fondé sur le Rhin au début de notre ère, pour la XIIIe légion Gémina. Celle-ci part pour la Pannonie vers 45 et sera remplacée par la légion XXI Rapax, qui reconstruit le camp en pierre.
Les troubles de l’année 69 conduiront au remplacement de la XXIe Rapax par la XI Claudia, qui y reste jusqu’en 101.
La conquête des champs décumates ayant déplacé la frontière plus au Nord, le camp sera ensuite désaffecté.

Les vestiges qui restent visibles aujourd’hui correspondent donc à des installations de la seconde moitié du Ier siècle de notre ère. Les bases des tours et de l’enceinte du camp sont clairement visibles sur le plateau qui domine la ville actuelle, et le canton  a réalisé de nombreux investissements destiné à les mettre en valeur : Parcours aménagé, évocation de la porte prétorienne du camp, restauration de la voie principale et plus récemment… la reconstruction d’un casernement double du camp légionnaire, destiné à héberger une centurie...



Le Haut-Empire: (27 avant J.-C. - 161 après J.-C.)
https://books.google.fr/books?isbn=2757849352
Paul Petit - 2014 - ‎Social Science
Les légions forment toujours la base de l'armée, composées chacune de 5 à 6 000 ... et la XXI e Rapax, puis sous Hadrien la IX e Hispana et la XXII e Deiotariana8. ... Alors qu'au Ier siècle la frontière du Rhin était la mieux garnie et que son
Legio XXI Rapax - roman army reenactment. Rekonstrukcja. Rzymski ...
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Legio XXI Rapax - roman army reenactment. Rekonstrukcja. Rzymski legion. | Voir plus d'épingles sur "Romain, Armée et Photos"

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