mardi 14 mars 2017

EN REMONTANT LE TEMPS... 106

15 JANVIER 2017...

Cette page concerne l'année 106 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

LE DOMAINE CONSACRE DES DACES : SARMIZEGETUSA.


LE MURUS DACICUS
La première grande entreprise du règne de Trajan, reste la conquête de la Dacie (101-106), menée contre le roi Décébale, qui a humilié Domitien, et restée célèbre grâce à la Colonne Trajane qui la raconte en images.
L’empereur participe en personne aux expéditions. Il se fait seconder par l’architecte Apollodore de Damas qui le conseille pour les travaux du génie militaire et civil.
12 légions, et leurs auxiliaires, sont engagées dans le conflit, soit quelque
120 000 hommes. Les opérations se déroulent en 2 phases, séparées par une trêve.

En 101, une première offensive aboutit à la victoire de Tapae et, surtout, au succès qui a peut-être pour cadre le site d’Adam-Klissi (d’où, sans doute, le monument célèbre qui y a été retrouvé). Conscient de sa faiblesse, Décébale accepte une période de paix (102-105) qui lui permet de se renforcer, puis il attaque...
Trajan réagit avec énergie. 2 armées se dirigent vers la capitale Dace, Sarmizegetusa :
L’une passe par Drobeta.
L’autre empruntae la vallée de l’Olt.
Après la prise de la ville, le roi vaincu s’enfuit, rattrapé, il se suicide... On a retrouvé à Philippes la sépulture du soldat qui a ramené sa tête à Trajan... Ce succès a 2 conséquences : Le territoire vaincu est transformé en province et romanisé (de là son nom actuel de Roumanie), l’or des Daces vient gonfler les finances impériales.

Mais cette victoire fut-elle un triomphe aussi extraordinaire que le rapporte la propagande de Trajan, et que le rapportent encore bien des historiens ?
Il suffit de regarder une carte pour constater qu’entre l’Empire Romain et le Royaume Dace existe un formidable déséquilibre de superficies et donc de potentiels humains, Trajan a certes remporté la victoire, mais cette victoire était inéluctable.

Alors, quel homme fut Trajan ? Un souverain qui élabore un programme politique cohérent reposant sur l’équilibre et l’ordre à l’intérieur, la sécurité puis, à partir de 112, l’impérialisme à l’extérieur.
Cette vérité officielle est diffusée grâce à des moyens de propagande, utilisant notamment l’art et la littérature, qui insistent sur les victoires. Or nous avons vu que, si Trajan remporte des succès indiscutables à Rome, en Italie et dans les provinces, ses actions aux frontières méritent d’être ramenées à de plus modestes proportions : Ce militaire est plus un politique qu’un stratège...

Construites dans le style Murus Dacicus (murs Daces en latin), les forteresses daces des monts d'Orăștie sont bâties dans les premiers siècles avant et apr. J.-C., comme protection contre les conquêtes Romaines.
Les 6 forteresses
— Sarmizegetusa – Blidaru - Piatra Roșie – Costești - Căpâlna et Banița — qui formaient le système défensif de Décébale ont été inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO en 1999.

Sarmizegetusa ou Sarmizégétuse est une cité antique érigée dans les monts d'Orăștie, dans le village de Grădiștea de Munte (commune d'Orăștioara de Sus, județ de Hunedoara, Transylvanie, Roumanie).
Sous le règne du roi Décébale, c'est la capitale des Daces (les Thraces du nord, dits aussi Gètes par les Grecs). L'empereur Romain Trajan en fait le siège en 101-102 dans sa première campagne contre Décébale.

Le nom de la ville peut témoigner d'une présence Sarmate plusieurs siècles avant notre ère et son nom s'apparente alors à celui, plus tardif, de Sermizelles (signifiant en français la montagne uza des Sarmates). Mais Sarmizegetusa peut aussi provenir de Sarmis, nom Dace du dieu Hermès, get (« Gètes ») étant l'autre nom des Daces, chez les auteurs grecs.
Le suffixe -usa est une terminaison toponymique que l'on retrouve aussi dans des noms comme Argenusa et Syracusa.
Dans ce cas, Sarmizégétuse (forme française calquée sur Syracuse) signifierait : « Lieu gète dédié à Sarmis/Hermès ».

Sarmizegetusa (ou Sarmizégétuse) est un ensemble assez complexe de zones à fonctions différentes : Cultuelles, défensives, d'habitation. Des redoutes bâties dans les montagnes alentour, avec lesquelles elle communique par des chemins de montagne, ceux-ci ont été multipliées au fil du temps pour résister à l'attaque des Romains, qui veulent à la fois mettre fin aux expéditions de pillage des Daces sur l'Empire, et s'emparer de l'or et du sel Transylvains.
La cité a une fonction militaire, spirituelle et politique, et comporte plusieurs zones sacrées, dont celle du calendrier permettant d'ordonnancer les cultes et le rythme des travaux : La religion des Daces, proche de l'orphisme, est un culte à mystères relié aux phénomènes naturels.
L'organisation spatiale de l'ensemble reflète celle de la société Dace. Celle-ci illustre la « trilogie indo-européenne » définie par Dumézil : Les Daces sont gouvernés par des dynasties de rois-prêtres (Polistes) entourés de cavaliers aristocrates (Tarabostes) et de paysans guerriers (Comates).

Les zones centrales de Sarmiségetuse et notamment les alentours du calendrier sont occupées par les Polistes, sortes de druides qui, pour marquer leur appartenance, se couvrent la tête d'un bonnet de feutre blanc.

Les zones fortifiées sont celles des Tarabostes, aristocrates propriétaires de forêts, de rivières, de gués et de moulins, qui ne travaillent pas mais qui doivent fournir à leurs frais l'armement et les chevaux de l'armée Dace : Leur destin est de transmettre et d'exercer l'art de la guerre. Pour marquer leur appartenance ils se couvrent la tête d'un bonnet de feutre rouge (proche du bonnet phrygien des Thraces d'Anatolie) : Ils forment la classe des cavaliers.

Par un système d'adduction de l'eau des sources environnantes, les Polistes et les Tarabostes disposent de l'eau courante dans leurs maisons.
Les zones périphériques de la cité, au contact des prés et des champs environnants, sont le domaine des Comates (coma = crinière) qui combattent à pied : Soldats, paysans, artisans, ils portent les cheveux longs (capillati) et portent un bonnet de laine sombre. Tous sont des hommes libres...
Construite en haut d'un rocher de 1 200 m de hauteur, Sarmizégétuse comporte 6 citadelles (Blidaru, Piatra Roșie, Costești, Căpâlna et Banița). On ne sait pas si leur emplacement est uniquement dû à la topographie ou s'il a aussi une fonction symbolique ou représentative (des tribus environnantes).
La forteresse principale est faite de 4 parties en pierre massive et occupe 5 terrasses, sur une superficie de 30 000 m². Tout autour, sur une large région (de plus de 500 km²), il y a ici et là, des fortifications, de petites redoutes et des tours de guet.

Après la conquête romaine, la capitale de la province Dacia Felix est transférée à Ulpia Traiana Sarmizegetusa, située à côté de l'actuelle ville de Hațeg (à une distance de 40 km de l'ancienne cité de Sarmizégétuse).

101-102 : Première campagne de Trajan contre les Daces. Les Romains engagent 12 légions et s’avancent jusqu’à Sarmizegetusa où le roi Dace Décébale accepte leurs conditions mais prépare en fait sa revanche...

105-106 : Deuxième campagne de Trajan contre les Daces. Progressant de manière convergente depuis la Mésie et la Pannonie, les légions s’emparent du réduit Dace adossé aux Carpates et Décébale se donne la mort.
Ces campagnes ont été immortalisées par les reliefs de la colonne Trajane édifiée en 113 et par le monument commémoratif dédié à Mars Ultor, érigé en 109 à Adam-Klissi.
Une province de Dacie est constituée, elle est divisée en 2 vers 119 entre une Dacie Inférieure et une Dacie Supérieure regroupant le centre et le nord du pays, la première administrée par un procurateur de rang équestre, la seconde par un légat de rang sénatorial susceptible de diriger, si nécessaire, les opérations militaires.
Un limes danubianus est établi, allant de Turnu Severin à l’Ouest jusqu’au sud de Braila à l’Est, par Craiova et Ploesti.
Le limes Alutanus, qui se déploie en suivant le cours de l’Oltu, est établi à l’époque de Septime Sévère.

Sur le plan administratif, 3 Dacies sont créées en 158-159 sous le règne d’Antonin :
La Porolissensis au nord (du nom de sa métropole Porolissum)
L’Apulensis au centre, riche en ressources minières diverses, où Apulum est le quartier général d’une légion (la XIIIe Gemina)
La Malvensis en Valachie Occidentale.
La première et la troisième sont laissées à 2 procurateurs, le légat conservant le gouvernement de l’Apulensis.

Après 168 et en raison de la permanence de la menace Barbare, les 3 Dacies sont regroupées par Marc Aurèle en une seule, placée sous les ordres du légat installé à Apulum.
L’ancienne ville royale des Daces, Sarmizegetusa, où l’empereur conquérant a établi une colonie (Colonia Ulpia Trajana Dacica) est une cité prospère et florissante durant le temps de la Pax Romana.
L’État Romain poursuit en l’affermant l’exploitation des ressources aurifères de la région, déjà commencée sous les rois Daces.
Trajan établit dans les territoires conquis sur les Daces de très nombreux colons venus de toutes les régions de l’empire, ce que confirme Eutrope :
« Ex toto orbe romano infinitas eo copias hominum transtulerat ad agros et urbes colendos. »
Ces colons ne sont pas tous d’origine latine, ce dont témoignent les inscriptions votives retrouvées dans cette province frontière :
Celles dédiées à Isis, à Horus ou au Jupiter d’Héliopolis signalent la présence d’Égyptiens.
Des Africains ont honoré la Dea Caelestis de Carthage.
Les Phrygiens Jupiter de Commagène ou Jupiter de Pruse.
Les Galates Jupiter de Tavium.
Les Gaulois ou les Germains Nehalenia.
Cariens, Dalmates ou Palmyréniens ont également laissé des traces mais l’élément latin est tout de même dominant sur le plan ethnique et linguistique. Il est question, sous Hadrien, d’abandonner la Dacie, trop exposée à la menace Barbare, mais les conseillers de l’empereur l’en dissuadent en faisant valoir, selon l’historien Vopiscus, que ce serait abandonner de nombreux citoyens Romains : « ne multi cives romani barbaris traderentur ».
Évoqué par les auteurs du Bas Empire, cet épisode correspond sans doute aux menaces que font peser alors sur la région les Sarmates et les Roxolans.
On considère aujourd’hui que cette tentation est plus qu’hypothétique, d’autant qu’à la même époque Hadrien fait construire un fossé entre les Carpates et le Dniestr.
C’est à ce moment, sous les Antonins, que sont également fondées les cités de Napoca et Drobeta ainsi que celles de Oescus, Novae, Durostorum et Troesmis établies à proximité des grands camps légionnaires de Mésie Inférieure...

Après la défaite subie par M. Claudius Fronto face aux Quades et aux Marcomans, l’intervention de Marc Aurèle se révèle décisive pour refouler l’ennemi.
Après lui, Septime Sévère renforce les défenses de la région et c’est à cette époque que l’ancienne Drobeta (sur le Danube, à hauteur des Portes de Fer) devient Turnu-Severin (la tour de Sévère).

106 — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/106
Cette page concerne l'année 106 du calendrier julien. Pour l'année 106 av. J.-C., voir 106 av. ... Été : siège et prise de Sarmizegetusa par les Romains, en guerre contre les Daces Trajan. La ville tombe, et Décébale en fuite se suicide pour ...

Chronologie La Roumanie - Clio - Voyage Culturel
https://www.clio.fr/CHRONOLOGIE/chronologie_la_roumanie.asp
Les Romains engagent douze légions et s'avancent jusqu'à Sarmizegetusa où le ... contre les Goths mais il est tué au combat l'année suivante en Mésie inférieure. ... Aurélien, l'occupation romaine de la Dacie ayant duré de l'an 106 à l'an 274, ..... La prise de Belgrade en 1521, la victoire de Mohacs qui entraîne la fin de ...








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