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DECEMBRE 2016...
Cette
page concerne l'année 127 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
L'ASIE
CENTRALE.
Le
bassin du Tarim est le plus grand bassin fluvial endoréique au monde
(bassin versant clos) (plus de 400 000 km2).
Entouré
par plusieurs chaînes de montagnes, Tian Shan au nord, la chaîne
des Pamirs à l'ouest et les Kunlun au sud, il se trouve dans la
région autonome de Xinjiang (appelé aussi Turkestan Oriental) dans
la partie la plus occidentale de la Chine.
Une
grande partie du bassin est occupé par le désert du Taklamakan.
Le
secteur est habité par des Ouïgours et d'autres populations d'Asie
Centrale, il connaît des migrations de Hans depuis au moins la
dynastie Ming, les progrès de la révolution industrielle et une
plus grande facilité pour les population Chinoises de passer d'une
région à l'autre de la Chine ont permis des échanges migratoires
plus importants entre ce bassin et d'autres régions du pays.
On
s'est parfois demandé comment le Bassin de Tourfan, région reculée
au climat rude et sans grande richesse naturelle, peut renfermer des
vestiges archéologiques aussi nombreux, témoignages d'un passé
brillant... C'est oublier que l'Asie Centrale toute entière est
traversée par les grands courants commerciaux reliant l'Orient et
l'Occident, les oasis sont d'une grande importance pour les caravanes
qui y recherchent repos et provisions, apportant ainsi la richesse à
tout le pays.
Le
déplacement des routes vers d'autres centres d'intérêt et leur
remplacement par les voies maritimes entraîne d'ailleurs en partie
la déchéance de ces régions. Le contrôle des routes est bien sûr
convoité par les grands états périphériques. C'est pourquoi on
voit la Chine intervenir fréquemment dans l'histoire de l'Asie
Centrale.
L'histoire
du Bassin de Tourfan nous est connue par les sources Chinoises et
avant tout par elles. Des notices la concernant figurent dans les
chapitres consacrés aux « Pays d'Occident » des diverses histoires
dynastiques.
Une
partie de ces notices a été traduite, mais il est certain qu'une
véritable histoire de cette région réclamerait la traduction
précise de toutes les notices et la comparaison des renseignements
que chacune d'elles peut renfermer.
Pour
l'instant bien des points restent obscurs et les éléments que nous
possédons sont souvent contradictoires. On se contentera donc de
donner ici un aperçu de l'histoire de Tourfan sans entrer dans le
détail des diverses périodes dont certaines restent encore confuses
à cause de la rareté des documents s'y rapportant.
LE FLEUVE TARIM |
De
plus nous ne savons rien ou presque de Tourfan avant l'entrée en
scène de la Chine au Ier siècle avant notre ère.
Des
découvertes archéologiques récentes éclairent cependant de
quelques lueurs le passé préhistorique du Bassin de Tourfan.
Elles
nous font en effet entrevoir l'ancienneté de l'occupation humaine de
cette région, mais aussi son importance pour les rapports existant
entre le Bassin du Tarim et les pays au nord des T'ien-chan. De
nombreux aspects de l'histoire de la région de Tourfan découlent
directement de cette situation...
Avec
l'établissement autour de l'ère chrétienne des grands empires, les
Julio- Claudiens à Rome et dans le Bassin Méditerranéen, les Han
en Chine et les Kusâna dans l'Inde du Nord et du Nord-Ouest, une
paix relative règne sur l'Eurasie.
La
période est favorable aux échanges commerciaux et les routes par
terre entre l'Orient et l'Occident connaissent une grande activité.
Les étapes de ces itinéraires sont fixées très tôt et du côté
Occidental on en trouve la description dans Strabon, le géographe du
siècle d'Auguste ou dans la
«
Géographie » de Ptolémée, le savant Alexandrin vivant au IIe
siècle de notre ère.
Les
chemins venant de l'Ouest, après avoir traversé l'Iran, passent par
Merv et Bactres, villes rejointes par les routes venant de l'Inde à
travers le Gandhàra. Ensuite vient la difficile traversée des Pamir
au delà desquels se trouve l'importante étape de Kachgar, dans
cette ville aboutissent les routes de Sogdiane et du Ferghàna
c'est-à-dire des riches régions qui entourent les villes de
Samarkand et Tachkent.
C'est
sans doute un peu avant Kachgar qu'est située l'étape appelée par
Ptolémée « Tour de Pierre », encore que son emplacement exact
soit discuté... Cette pause permet aux caravanes de reprendre des
forces pour affronter les fatigues et les difficultés qui les
attendent dans la traversée du Tarim avant d'atteindre la Chine.
2
itinéraires s'offrent alors aux voyageurs, formant deux larges arcs
de cercle enserrant le désert de Taklamakan.
L'un
au nord longe le T'ien-chan,
l'autre
au Sud suit le pied des montagnes du Sud :
Le
Kouen-louen puis l'Altyn-tagh. Tous 2 sont jalonnés de villes
caravanières installées dans les oasis,
Koutcha,
Karachahr par exemple au nord,
Khotan
au sud.
Les
2 routes se rejoignent aux portes de la Chine dans la région de
Touen-houang à la fameuse Passe de Yu-men, « la Porte de Jade »...
Les
caravanes de chameaux et de mulets lourdement chargés cheminant dans
les steppes herbeuses, s'étirant dans les déserts, gravissant des
pentes enneigées, traversant des torrents à gué ou sur de fragiles
ponts de bois sont pendant des siècles le lien principal par terre
entre l'Orient et l'Occident. Mais le voyage est si long, la distance
si grande, les intermédiaires si nombreux entre les 2 extrémités
de la route. Rome ou plutôt Alexandrie et Tch'ang-ngan, qu'elles
n'ont jamais de contacts directs et que la connaissance qu'elles ont
l'une de l'autre reste vague et entourée d'un halo de mystère et de
légende... Cette situation subsiste très longtemps et résiste à
bien des changements politiques.
La
région de Tourfan située plus au nord ne participe pas directement
de ce trafic est-ouest.
La
conquête du Tarim par la Chine rend nécessaire pour elle la
surveillance des agissements des peuples vivant au nord des
T'ien-chan près du seuil de Djoungarie. Tourfan ou mieux le Kiu-che
prend alors toute son importance car c'est là qu'aboutissent les
routes venant du pays des Wou-souen, des Hiong-nou et plus tard des
T'ou-kiue. Les sources Chinoises décrivent à plusieurs reprises et
à diverses époques les itinéraires menant aux Pays d'Occident.
Des
notices un peu sèches figurent dans les histoires dynastiques, on
peut heureusement les compléter par les récits de voyages des
pèlerins Chinois qui à partir du IVe siècle de notre ère partent
vers l'ouest chercher la « Bonne Loi ».
Autour
de l'ère chrétienne il semble n'avoir existé que 2 routes,
L'une
très au sud passant par Chanchan et Yu-kien (Khotan).
L'autre
par Leou-lan dans la région du Lob-nor rejoignant ensuite Karachahr
et Koutcha...
Très
vite un 3e itinéraire se crée : La « Nouvelle Route ». A
partir de Toueng-houang ce nouveau chemin se dirige vers le nord et
Hami, traverse le Bassin de Tourfan et retrouve à Karachahr la route
allant vers Koutcha.
Ce
réseau de voies de communication est décrit dans l'Histoire des Han
Postérieurs.
Par
le jeu des fluctuations politiques cette « Nouvelle Route » a
pendant quelques siècles pris le pas sur les autres et la Route du
Sud a perdu de son importance. Le Wei Lio composé entre 239 et 265
souligne cette nouvelle situation :
«
Pour ce qui est des chemins partant de Touen-houang et de
Yu-men-kouan, pour aller dans les contrées Occidentales il y en a 3,
auparavant il y en avait 2 ».
Plus
loin après avoir décrit la Route du Sud et la Route du Centre,
l'auteur reprend :
«
La nouvelle Route du Nord passe par Heng-k'eng, évite le désert de
sable San-long et le Long-touei, sort au nord de Wou-tch' ouan et
arrive sur le territoire de Kiu-che à Kao-tch'ang, puis tourne vers
l'ouest et rejoint la Route du Centre à Koutcha ».
C'est
surtout à l'époque des T'ang que nous avons une bonne description
des principales étapes de la Route du Nord... Édouard Chavannes en
regroupant des passages disséminés dans les 2 histoires des T'ang
en particulier a pu reconstituer le tracé de 2 itinéraires l'un
passant au nord des T'ien-chan, l'autre au sud tous 2 à partir de la
capitale du Royaume de Kao-tch'ang.
Le
texte du T'ang-chou traduit par Chavannes indique les points d'eau,
les auberges, les passages montagneux, les noms des cols.
Ce
sont ces étapes que Aurel Stein a tenté d'identifier, de suivre et
de localiser. D'autre part nous ne connaissons pas avec exactitude le
cours exact du tronçon de route entre Tourfan et la « Porte de Jade
».
Par
le récit de Hiuan-tsang, on sait qu'il existe en 630, 5 postes de
garde avec un petit fortin entre Touen-houang et Hami.
Tous
sont installés près des points d'eau et les voyageurs doivent
passer près d'eux au risque de se perdre dans le désert ou de
manquer d'eau.
Entre
Hami et Tourfan s'étend encore une autre région désertique remplie
de périls, aussi les voyageurs préfèrent-ils la contourner par le
nord et passer par les régions vallonnées qui s'y trouvent. Cette
route est utilisée pendant fort longtemps.
C'est
l'itinéraire que suivent les envoyés de Shah-Rokh à la Cour des
Ming en 1415.
On
trouve même dans la « Description de la Chine » de J. B. du Halde,
éditée à Paris au début du XVIIIe siècle la remarque suivante :
«
Tourfan est éloigné de Hami de 6 à 7 jours de marche si on ne
craint pas de passer par une branche du Gobi, mais il en est à 10
jours quand on va par les collines qui sont au nord de Hami et qui
sont plus commodes pour les voyageurs ».
Il
existe aussi une route importante se dirigeant vers le nord, en
traversant le massif du Bogdo-oula. Là encore se trouve 2
itinéraires. L'un est celui qui conduit à Ouroumtsi à travers la
Djoungarie et parvient ensuite à la vallée de l'Ili :
Cette
route traverse la montagne en empruntant une vallée longitudinale
parsemée de petits lacs aux eaux bleu turquoise. On pénètre dans
la vallée par un col éloigné de Tourfan par quelques jours de
marche, le «Dabanchan».
Cette
route est bien connue et en 1879 elle est suivie par le botaniste
Regel, le premier Européen à se rendre à Tourfan...
C'est
semble-t-il le chemin qu'emprunte Wang Yen-tô l'envoyé des Song
pour rendre visite au Khan des Ouigours qui a installé sa résidence
d'été au nord de Tourfan dans la montagne pour se soustraire à la
trop grande chaleur du bassin.
Wang
dans son récit signale qu'il fait une promenade sur un lac, or il en
existe plusieurs le long de cette route. L'autre route se trouve
beaucoup plus à l'est et traverse la montagne par un petit col, son
tracé figure sur la carte de Regel. Elle mène à la région de
Kou-tch'eng et de Bech-baliq. Les renseignements précis manquent sur
cette voie qui est certainement importante à toutes les époques.
Le
massif du Bogdo-oula ne représente pas pour les gens de Tourfan une
barrière fermant le bassin aux influences venues du nord mais au
contraire les étendues désertiques qui s'étendent à l'est sont
considérées par eux comme un bouclier assez puissant pour les
protéger des envahisseurs.
A
l'intérieur du Bassin les routes se sont installées en fonction des
lieux habités, elles suivent donc la ligne d'oasis s'étirant le
long des montagnes du nord.
Après
Loukchoum à l'est la route continue vers Hami et la Chine tandis
qu'une branche descend droit vers le sud et le Lop-nor. L'archéologue
Chinois Houang Wen-pi a relevé certaines traces de routes anciennes.
Il a par exemple remarqué qu'à peine à 1 li (environ à 500
mètres) de l'enceinte du fort de Tchong-Assar existe une route
ancienne où l'on voit encore la trace des roues des voitures.
Les
gens la nomme « Chemin de la Poste de Pékin », montrant bien que
c'est le vieux chemin qui conduit aux Pays d'Occident. On a pas
retrouvé de renseignements semblables chez les autres auteurs qui
pour la plupart ont étudié le petit fort dont il est question ici
et qui se trouve à une dizaine de kilomètres au sud de Loukchoum.
A
l'extrémité sud-ouest du Bassin il existe aussi plusieurs tours de
guet qui figurent sur les cartes. Elles font sans doute partie du
système de surveillance des routes à époque ancienne.
Le
royaume de Tourfan est parmi les premiers à tomber sous la coupe des
Chinois qui voient en lui une place forte pouvant servir de base à
une conquête du Bassin du Tarim. Les chroniques désignent la région
de Tourfan par le nom de Kiu-che et précisent qu'il existe un «
Royaume de Kiu-che antérieur » (se trouvant au sud des montagnes et
un « Royaume de Kiu-che postérieur » au nord des montagnes.
Pan
Tch'ao meurt en 102, dès 105 les Pays d'Occident se révoltent, les
Hiong-nou se réinstallent et recommencent leurs expéditions de
pillage à la frontière. Une tentative est faite en 119 pour ramener
le Kiu-che dans la main de la Chine. Un général Souo Pan est envoyé
à Hami, Il réussit à soumettre le roi du Kiu-che antérieur mais
aussitôt il est attaqué par celui du royaume postérieur aidé par
les Hiong-nou. Il est vaincu, fait prisonnier et décapité.
Ce
n'est qu'en 123 lorsque le fils de Pan Tch'ao, Pan Yong prend le
titre de Protecteur Général que les Chinois retrouvent leur place
au Tarim. Pan Yong à la tête de 500 « condamnés graciés » crée
une garnison à Loukchoum et de là pacifie le Kiu-che, venge Souo
Pan en exécutant les envoyés des Hiong-nou, puis il rétablit
l'autorité de la Chine jusqu'à Yarkand.
Il
« réussit à mettre une mésentente durable entre le Kiu-che et les
Hiong-nou. Alors les Barbares n'osent plus porter leurs pas sur le
territoire du Kiu-che et villes et faubourgs jouissent tous du calme
».
Ce
que le chroniqueur oublie de signaler c'est que justement à partir
de cette époque les Hiong-nou affaiblis par des luttes dynastiques
perdent toute influence dans le Bassin du Tarim et disparaissent de
la scène.
Certaines
de leurs tribus émigrent vers l'ouest où l'on perd leur trace,
d'autres finissent par s'installer au Kan-sou et acceptent la tutelle
de l'administration Chinoise.
Ce
succès des Han en Asie Centrale est de courte durée puisque dès
130 « le pouvoir royal tombe graduellement, les divers royaumes
deviennent arrogants et négligents, ils s'oppriment l'un l'autre ».
Autant
que l'on puisse en juger, car notre seule source est constituée par
les chroniques Chinoises, durant la dynastie Han l'histoire du
Kiu-che est conditionnée par la présence toute proche des tribus
Hiong-nou. Le royaume du nord de la montagne (Kiu-che postérieur)
est leur voisin immédiat, il fait le plus souvent cause commune avec
eux quand il s'agit de faire pièce à l'influence Chinoise.
Souvent
les 2 alliés viennent « au secours » du royaume frère le Kiu-che
antérieur, au sud de la montagne.
La
biographie du général Keng Ping nous apprend que le roi du royaume
antérieur est le fils de celui du royaume postérieur. Donc, même
après le démembrement qui a suivi la conquête Chinoise de 60 avant
notre ère, des liens étroits subsistent.
On
rencontrera encore cette situation et elle créera de graves
difficultés aux Chinois car le royaume du nord subira toujours
fortement l'influence des états nomades avec lesquels il a une
frontière commune.
Les
chefs barbares se serviront toujours des liens entre les 2 royaumes
pour forcer celui du sud à se joindre à eux et à se détacher de
la Chine, qui exerce sur lui une influence non seulement politique
mais aussi culturelle comme en témoigne le matériel archéologique
découvert dans le Bassin de Tourfan.
La
période qui s'étend entre la disparition de la dynastie Han et
l'avènement des T'ang est fort confuse. Les textes Chinois la
concernant sont souvent contradictoires et l'histoire du royaume de
Tourfan est difficile à déceler au milieu des chroniques des
nombreuses dynasties Barbares qui se succèdent en Chine du Nord.
En
222 Kao-tch'ang paraît encore faire partie de l'administration
Chinoise.
Un
fonctionnaire militaire y réside. Nous ne savons pas exactement quel
est son rôle et son influence.
Elle
semble cependant avoir subsisté longtemps ainsi que le prouve une
tablette de bois découverte à Leou-lan par la mission Sven Hedin.
Cette tablette qui porte le numéro 114 fait état d'un envoi de
soldats vers Kao-tch'ang, elle est datée de 268.
Les
divers royaumes Barbares qui occupent la Chine du nord au IVe siècle
ne manquent pas de s'intéresser aux Pays d'Occident.
La
dynastie irrégulière des Leang du Kan-sou crée une commanderie à
Kao-tch'ang, cette occupation ne semble pas avoir été théorique
puisque l'un des seuls documents écrits émanant de cette dynastie a
été retrouvé dans le cimetière d'Astâna, près de Tourfan. Il
porte la date de 364. Nous savons aussi que durant la dynastie des
Ts'in, fondée à Tch'ang-ngan par des Barbares, le prestige de l'un
des empereurs Fou Kien, est assez grand pour que certains royaumes du
Si-yu se tournent vers lui.
Quoique
encerclé dans des montagnes, le Bassin de Tourfan ne fait pas figure
de « bout du monde » mais s'intègre au contraire à tout le
système des grandes voies de commerce qui traversent l'Asie durant
l'Antiquité et le Haut Moyen-Âge. De plus la région de Tourfan est
en communication avec le nord des montagnes et c'est un élément
important dont il faut toujours tenir compte clans l'étude de
l'évolution de la région.
Les
Kouchans, devenus puissants, s'introduisent dans le bassin de Tarim
au Ier et IIe siècles et établissent un royaume à Kachgar.
Ils concurrencent les forces Chinoises et les nomades pour le
contrôle de la région, et introduisent l'écriture brahmi et une
langue prâkrit indienne pour l'administration, répandent le
bouddhisme, jouant un rôle majeur dans sa transmission le long de la
Route de la soie en Asie Orientale.
Au
IVe siècle, les invasions forcent les Chinois à quitter le
bassin du Tarim. Une civilisation originale s'y développe alors,
mêlant les influences Iraniennes et Indiennes.
Le
bouddhisme est la religion majoritaire, mais le manichéisme et le
nestorianisme sont également présents. Dans la 2e moitié du
VIe siècle, les Tujue Occidentaux s'emparent du bassin.
Sous
Tang Taizong (626-649), les Tang reconquièrent la région et ils
établissent les Quatre Garnisons. Le bassin du Tarim passe donc sous
administration militaire.
À
partir de 670, les Tibétains, sous la politique expansionniste de
l'Empire du Tibet tentent de s'emparer de la région, mais ils sont
battus par les Chinois en 692.
En
751, les Arabes défont les Chinois sur les rives de la rivière
Talas. Les Chinois reculent alors progressivement et ce sont les
Tibétains qui prennent l'avantage : Ils dominent le Tarim
jusqu'à l'effondrement de leur empire (années 840).
Après
la fin du Khanat Ouïghour (840), certains Ouïghours s'établissent
dans le nord du bassin du Tarim où il fondent un royaume ayant pour
capitale Khotcho. Les autochtones abandonnent alors leur langue
tokharienne et adoptent la langue des conquérant (le vieux-turc).
Les
Ouïghour adoptent quant à eux une écriture locale. La culture de
ce royaume influence les Mongols.
Dans
l'ouest du bassin du Tarim émerge à partir du milieu du Xe siècle,
les Qarakhanides, qui se convertissent bientôt à l'islam. Ils
attaquent le royaume de Khotcho, mais ne parviennent pas à s'en
emparer.
Les
Kara-Khitans battent en 1141 les Qarakhanides et intègrent le bassin
du Tarim à leur empire. Les Kara-Khitans sont bouddhistes et
influencés de culture Chinoise. Ils ont une politique de tolérance
religieuse.
Peu
après 1206, le royaume de Khotcho se rallie à Gengis Khan.
En
1211, à la suite d'une usurpation, les chefs locaux de l'empire des
Kara-Khitans font appel à Gengis Khan.
En
1218, les Mongols s'emparent de la région et sont accueillis en
libérateurs. Les populations sédentaires du bassin du Tarim
passeront alors sous la suzeraineté du khanat de Djaghataï en 1227.
Elles s'islamisent progressivement et adoptent une langue turque, le
tchaghataï, ancêtre de l'ouzbek et de l'ouïghour (qui n'est donc
pas issu directement de la langue des Ouïghours historiques, le
vieux-turc). Les échanges commerciaux déclinent à cette époque.
Dans
les années 1670, les Dzoungars prennent le bassin du Tarim.
Dans
les années 1750, les Qing s'emparent de la région. Ils donnent le
nom de Xinjiang à l'ensemble formé par le bassin du Tarim, la
Dzoungarie et les Tian Shan.
Au
XIXe siècle, Yakub Beg se proclame émir d'un État musulman
ayant Kachgar pour capitale.
BASSIN DU TARIM |
En
1877, les Chinois reprennent le contrôle de la région et le
Xinjiang devient une simple province de l'empire (auparavant il
s'agit d'un possession des Qing, bénéficiant d'une certaine
autonomie). La Russie joue un rôle croissant dans la région... Elle
possède une mission à Kachgar.
Entre
la révolution chinoise de 1911 et la proclamation de la République
populaire de Chine de 1949, le Xinjiang est gouvernés par des
gouverneurs qui bénéficient d'une très large autonomie.
Dans
les années 1920, les intellectuels des populations sédentaires du
bassin du Tarim adoptent le nom d'Ouïghours pour se désigner. Les
communistes favorisent ensuite l'immigration des Han et des Hui.
Des
fermes de défrichement sont créées par le Corps de production et
de construction de l'armée à la lisière du désert.
En
1955 est établie la Région autonome Ouïghoure du Xinjiang.
La
dépression marécageuse saline de Lop Nor, à l'extrémité Est du
bassin de Tarim, où se déverse le fleuve Tarim est une zone d'essai
nucléaire pour la République populaire de Chine.
Le
bassin de Tarim contient des réserves significatives de pétrole et
de gaz naturel. Sa géologie pétrolière est relativement complexe,
avec des roches sources de 3 époques distinctes : Ordovicien,
Carbonifère, Jurassique.
La
production de pétrole dans la région est maintenant une des plus
importantes de Chine. Des géologues Chinois et Australiens ont
démontré que la formation géologique dénommée Tazhong contient
dans le passé géologique un énorme gisement de pétrole qui, à la
suite de mouvements tectoniques, a perdu son étanchéité.
Des
relevés des traces restantes de pétrole leur ont permis de
délimiter précisément l'ancien gisement, et d'arriver à une
estimation de taille d'environ 15 milliards de tonnes (soit 100
milliards de barils), ce qui le classe parmi les plus gros gisements
de pétrole du monde.
La
ville de Karachahr (ou Karashahr), en mandarin Yanqi est située dans
la région autonome Ouïgoure du Xinjiang, au nord du désert du
Taklamakan.
Son
nom provient du turc qara « noir » et de l'iranien shahr
« ville », et signifie donc « ville Noire ».
Elle est surtout remarquable par son histoire, car elle se trouve sur
l'ancien territoire du royaume d'Agni, qui a joué un rôle important
durant le Ier millénaire de notre ère.
127
— Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/127
Cette
page concerne l'année 127 du calendrier julien. Événements[modifier
| modifier le code] ... Les Chinois achèvent la reconquête du
bassin du Tarim par la prise de Karachahr. Début supposé du règne
de Kanishka I (78-147), sur l'empire ...
Essai
sur la vie matérielle dans l'oasis de Tourfan pendant le Haut ...
www.persee.fr/doc/arasi_0004-3958_1973_num_29_1_1083
de
M Maillard - 1973 - Cité 18 fois - Autres articles
Le
sol de ces régions ne garde sa fertilité première que quelques
années, en ..... le Bassin de Tourfan et retrouvait à Karachahr la
route allant vers Koutcha. ...... La ville fut prise rapidement,
Tche-tcheng dut faire sa soumission et fut ...... 127 sq. ↵. 56.
(1) E. Chavannes et P. Pelliot, Un traité Manichéen..., J. A.,
1913, p. 108 et .
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