jeudi 16 mars 2017

EN REMONTANT LE TEMPS... 103

18 JANVIER 2017...

Cette page concerne l'année 103 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

TRAJAN GUERRIER INFATIGABLE ET PROMOTEUR INSPIRE.

LE PONT DE TRAJAN.
Le pont de Trajan ou pont des Portes de Fer est un ancien pont Romain, situé sur le cours inférieur du Danube, à l'est des Portes de Fer, près des villes modernes de Drobeta Turnu-Severin en Roumanie et Kladovo en Serbie.
Le pont a été construit par l'architecte grec Apollodore de Damas pour le déploiement de troupes Romaines dans les Guerres daciques en 105.
Pendant plus d'un millier d'années, il a été le plus long pont du monde.
C'est un pont mixte à arcs segmentaires, dont les piles de maçonnerie supportent des arcs et un tablier en charpente, avec des travées de 57 m, pour une longueur totale de 1 135 m, une hauteur de 45 m et une largeur de 20 m.

Durant le Moyen-âge, le commerce et les échanges baissent entre les deux rives.
Le pont cessera d'être utilisé vers 1250, aux suites de nombreux effondrements. Vétuste, le pont n'est pas entretenu durant tout le Moyen-âge. Vers 1500, avec l'avènement de l'Empire Ottoman, les Turcs décident de ne pas restaurer le pont, et détruisent les parties qui ne sont pas effondrées, pour laisser passer de grands navires de guerre .
Plusieurs piles du pont de Trajan subsistent sur les deux rives. Côté Roumain, les vestiges du pont voisinent avec ceux du camp Romain, à proximité de l'actuel musée de Drobeta.
Sur la rive Serbe, les vestiges des piles se trouvent aujourd'hui intégrés, comme la Table de Trajan et des vestiges de la voie Romaine établie par l'empereur Trajan, dans le parc national de Đerdap.

Les guerres Daciques de Trajan sont 2 campagnes militaires de l'empereur Romain Trajan contre le royaume Dace de Décébale en 101-102 et 105-106. Elles aboutissent, en l'an 106, à l'annexion du royaume Dace et à la création d'une nouvelle province, la Dacie Romaine.
UN TRACE
Les campagnes de Trajan font partie du conflit plus large opposant le peuple des Daces, qui occupe les montagnes des Carpates, à l’Empire Romain, sous les règnes des empereurs Domitien et Trajan : Les guerres Daciques.

Entre 85 et 89, Domitien a mené plusieurs campagnes contre les Daces à la suite de l'attaque de ces derniers, campagnes qui se sont conclues par un traité plutôt avantageux pour le royaume Dace unifié.

Une première guerre est engagée par Trajan pour venger les défaites subies 15 ans plus tôt par Domitien durant laquelle il entreprend de pénétrer dans le territoire Dace pour les intimider les Daces et peut-être dans le but de préparer une annexion.
Après une contre-attaque en Mésie Romaine des Daces et de leurs alliés, qui sont notamment vaincus à la bataille d'Adamclisi, le roi Dace Décébale doit capituler mais préserve son pouvoir et la majorité de son territoire. Une 2e guerre se déclare quelques années plus tard à la suite de l'attaque des territoires Daces sous contrôle Romain et de la Mésie par Décébale.
C’est à l’issue de cette guerre que le royaume Dace est finalement annexé, Décébale s'étant suicidé, et la province Romaine de Dacie est créée.

Cette annexion, cependant, a posé au fil des années un problème stratégique qui ne connaît pas de solution définitive. La région annexée, située au nord du Danube, est difficile à défendre contre les incursions Barbares et nécessite la mobilisation de nombreux soldats, jusqu’à 50 000, ce qui génère des dépenses que l’exploitation des mines d’or ne suffit plus à couvrir.

Avant de quitter Rome, Trajan fait tracer une route dans les rochers qui longent la rive gauche du Danube, à partir des Portes de Fer, en remontant le fleuve jusqu’à une distance d’à peu près 100 kilomètres, là où s’étend la partie escarpée de cette rive.
CETATEA BLIDARU
Cette route est peu large, plutôt un sentier, et sert probablement à remorquer les bateaux chargés de provisions que Trajan fait transporter de la Mésie sur le Danube, à l’endroit des opérations.
Après la conquête de la Mésie et de la Pannonie, les Romains ont organisé deux flottilles sur le Danube, classis Pannonica et classis Mœsica, lesquelles servent surtout à défendre le passage du Danube, il est pourtant hors de doute qu’à côté de ces flottilles de guerre, il doit y avoir aussi des bateaux de transport.

Le cours du Danube à partir de Columbatsch, en Serbie, jusqu’à Orsova, au sortir des Portes de Fer, est resserré entre deux parois de montagnes abruptes, qui sortent directement de l’eau, pour monter à une hauteur verticale arrivant parfois jusqu’à 500 mètres. La partie la plus étroite est le défilé de Cazane, où les vagues formidables du fleuve semblent disparaître au fond d’une fissure de 4 150 mètres de largeur, encaissée entre deux rochers gigantesques.
C’est à cet endroit précisément, où le Danube dispute son lit aux montagnes qui l’entourent, que l’on voit encore l’inscription gravée par Trajan, en l’année 100, où il dit qu’il a ouvert une route en perçant les rochers.
Par le sentier indiqué, le seul qui rend possible de remonter le courant du Danube, Trajan fait transporter de la Mésie des quantités considérables de provisions, qu’il fait débarquer à Viminacium (aujourd’hui Costolatz en Serbie — où il établit la base de ses opérations. Cet endroit est d’autant plus approprié à cette destination qu’il est entouré de tours et de fortifications élevées, depuis plus longtemps, dans le but de défendre la frontière.

A cette première guerre contre les Daces, prennent part les légions qui stationnent en Mésie et en Pannonie, et qui sont habituées à lutter contre ce peuple... L’armée des Romains se monte à 60.000 hommes, y compris Les corps auxiliaires, la cavalerie Germanique et celle de la Maurétanie. Les généraux les plus en renom entourant Trajan sont Licinius Sura, son ami personnel, qui a beaucoup contribué à faire adopter Trajan par le vieux Nerva, Claudius Livianus, le chef des cohortes prétoriennes, le commandant de la cavalerie maurétane, Lucius Quietus, enfin, un certain Laberius Maximus, nommé plus tard consul à Rome.
CATATEA COSTESI

La première route, celle qui commence à Viminacium, passe par les stations : Lederata, Arcidava, Centum putea, Bersovia, Azizis, Caput bubali et se termine à Tiviscum... Viminacium, étant à une égale distance de la Pannonie et de la Mésie et étant une ville fortifiée, doit, pour plusieurs raisons, être choisie par Trajan comme base de ses opérations : Premièrement à cause de la facilité d’y concentrer ses troupes et d’y amasser ses provisions, ensuite parce que ses fortifications lui donnent un point d’appui qu’il n’a pas trouvé ailleurs, enfin parce que c’est le point le plus rapproché de l’Italie, par où il peut envahir la Dacie.
C’est donc à Viminacium, aujourd’hui Costolatz en Serbie, que Trajan fait jeter un pont de bateaux, en profitant d’une île qui se trouve au milieu du fleuve, île que l’on voit encore de nos jours. Après que Trajan ait consulté la volonté des dieux et fait les sacrifices d’usage, il passe le pont à la tête de son armée et le premier met le pied sur le sol ennemi.

Aussitôt après, Trajan rassemble autour de lui ses principaux commandants et tient un conseil de guerre où il discute, des mesures à suivre dans la marche en avant de son armée, puis il s’avance par la route qui s’étend devant lui, et qui le conduit en droite ligne à Tiviscum.
Peu de temps après, il reçoit un message extraordinaire... Une tribu du peuple Dace, les Bures, envoie à Trajan un énorme champignon, sur lequel est écrit en latin un conseil bienveillant qui exhorte l’empereur à ne pas rompre la paix et à s’en retourner dans son pays.
Ce conseil contient évidemment une menace cachée. Pourtant les peuplades Daces sont si effrayées de la renommée de Trajan, que leur messager tombe en syncope en arrivant devant l’empereur.

Trajan est un général très circonspect, choisissant une puissante base d’opérations pour ses armées et en même temps un endroit qui peut être facilement ravitaillé. En avançant dans le pays ennemi, il prend les précautions les plus minutieuses pour n’être pas surpris par les Daces dont il connaît l’esprit rusé.
Il couvre toujours ses arrières, en élevant des fortifications et des camps retranchés tout le long de sa route. Ces travaux portent un caractère de solidité très prononcé, la plupart sont construits en pierre taillée ; quelques-uns sont même ornementés.

LA TABLE DE TRAJAN
Les Daces se sont retirés dans l’intérieur du pays, abandonnant les forteresses qui se trouvent du côté du Danube, comme Lederata, Arcidava, Centum putea. Ils essaient pourtant de savoir quelle est la force de l’armée Romaine et la direction qu’elle a prise.
Un de leurs espions pris un jour par les Romains, est traîné par les cheveux, les mains liées derrière le dos, devant l’empereur. Trajan arrive à Bersovia, puis à la station suivante Aixis, l’Azizis de la table de Peutinger.
De là, il suit la vallée du Timèche, d’où, en passant dans la vallée de son affluent, la Bistra, on peut arriver sous les murs de la capitale, Sarmizegethusa. La première rencontre avec l’armée Dace a lieu à Tapae. La position occupée par ceux-ci est des plus fortes, défendus de front par le Timèche et adossés à des collines boisées qui s’étendent au nord de ce cours d’eau, les Daces ne peuvent être enveloppés, ils opposent aux Romains une résistance désespérée, prélude sanglant de la manière dont ce peuple Barbare, mais aimant son pays, entend le défendre.

A partir de Tapia, on suit, en remontant, la vallée du Timèche pour passer ensuite dans celle de la Bistra, qui conduit en droite ligne au village de Grédischté ou Varhely, où se trouvent les ruines de Sarmizegethusa. Pour arriver de Costolatz en Serbie à Tapia, il faut passer la rivière qui porte aujourd’hui le nom de Bersava. La ville étant détruite, le nom ancien reste attaché seulement à la rivière.
La station d’Azizis est sans doute un peu plus au nord sur un autre affluent du Timèche, le Poganiche, qui coule à peu de distance de la Bersovia, c’est pourquoi ces 2 stations sont indiquées par Trajan dans ses commentaires comme se suivant immédiatement, tandis que du Danube à la Bersovia la distance, bien plus grande, laisse assez de place pour les stations intermédiaires entre Lederata et Bersovia, Acidava et Centum putea.

Dans sa marche par la vallée de la Bistra, Trajan prend encore une ville Dace, probablement. Tiviscum (au confluent de la Bistra et du Timèche), les légionnaires y mettent le feu pendant que les habitants se sauvent dans la forêt voisine. Décébale, voyant que l’armée Romaine se dirige vers sa capitale, envoie une députation à Trajan, composée de 3 ambassadeurs montés sur des chevaux sans selle, et suivis par une grande foule de gens à pied, tous pris parmi les comati, classe inférieure du peuple Dace. Trajan ne se laisse nullement fléchir, offensé par la députation d'ambassadeurs de si pauvre condition, il refuse de les entendre, et poursuit sa marche. Trajan termine ici sa campagne de l’année 101.

Il laisse dans tous les camps fortifiés des garnisons suffisantes et retourne passer l’hiver dans une ville de Pannonie.
Au printemps 102, il part de nouveau, descendant le Danube avec son armée sur des bateaux, jusqu’à l’endroit où se trouve le pont Viminacium. L’empereur, voulant donner à ses troupes l’exemple du travail et de l’activité, manie lui-même la rame, car, nous dit Pline dans son panégyrique : Lorsque Trajan se trouve en mer, il ne se contente pas seulement de regarder les signaux et les manœuvres, mais se met lui-même au gouvernail, pareil à ses plus robustes compagnons, il coupe les vagues, domine les vents révoltés et remonte à force de rames les plus rapides courants.

Il arrive bientôt à l’endroit où il s'est arrêté dans sa précédente campagne et trouve intacts tous les postes qu’il a laissés dans le pays ennemi. Il rencontre tout d’abord une troupe de cavaliers Daces, ou plutôt Sarmates, vêtus de cottes de mailles, que les Romains battent et mettent en déroute. Pendant ce temps, les auxiliaires Germains rencontrent un corps plus nombreux de Daces avec lequel ils ont une lutte plus acharnée, mais ils sont vainqueurs.
En présence de cette double défaite, le chef des Daces se suicide, une tribu Dace vient s’incliner devant Trajan, les nobles en tête, suivis d’une foule nombreuse de femmes et d’enfants qui implorent sa clémence.
Trajan, qui a intérêt à provoquer de pareilles défections, afin d’affaiblir la résistance de l’ennemi, reçoit et traite les suppliants avec bienveillance.

Plus Trajan avance vers la capitale, plus les obstacles naturels et artificiels qui obstruent sa marche se multiplient, ce sont des forêts vierges dans lesquelles les légionnaires sont forcés de s’ouvrir une route à la hache, des précipices, des torrents et des fossés profonds qu’ils sont obligés de combler, des fortifications élevées à chaque pas et défendues avec une ténacité inouïe.
Les attaques des Daces contre les positions Romaines deviennent sans cesse plus vives, le sang coule à flots, et chaque pas en avant fait par les Romains est marqué par la tombe d’un légionnaire.

Les Daces sacrifient leur vie avec une insouciance explicable seulement par leur croyance à l’immortalité. Trajan prend d’assaut une dernière forteresse qui défend les approches de la capitale, pendant que son général Maxime fait prisonnière une sœur du roi Dace et retrouve, dans la ville où celle-ci se tient, les drapeaux perdus par le général de Domitien, Cornélius Fuscus, dans sa lutte contre les Daces.
FORT ROMAIN PRES DU PONT DE TRAJAN

Ces derniers exploits de Trajan déterminent Décébale à envoyer à l’empereur une nouvelle ambassade, composée cette fois de personnages distingués, des nobles ou pileati. Aussitôt qu’ils arrivent devant Trajan, ils se mettent à genoux, tendant vers lui les mains en signe de désespoir et implorant son pardon.
Ils n’en veulent pas moins imposer des conditions aux vainqueurs, mais Trajan les repousse et la guerre recommence avec plus d’acharnement que jamais. La cavalerie Maurétane, sous Lucius Quietus, attaque cette fois les Daces et les met en fuite.
Ils se sauvent au fond d’une forêt où ils abattent des arbres et élèvent des fortifications improvisées, Les Romains sont forcés de les y prendre d’assaut comme dans une forteresse.

Au sortir de la forêt, les Romains se trouvent devant la capitale des Daces, aussi bien située que puissamment fortifiée. Au lieu de s’y renfermer et de supporter un siège, les Daces essaient encore une fois le sort des armes. Une lutte meurtrière s’engage, les Daces vendent chèrement leur vie, mais la science romaine l’emporte sur la valeur barbare. Les Daces sont de nouveau vaincus et, la capitale risquant de tomber au pouvoir des Romains, Décébale se décide à subir la paix dictée par Trajan.
Il vient en personne, accompagné de 2 grands dignitaires de sa cour, se jeter aux pieds de l’empereur. Derrière lui, une foule immense se traîne sur les genoux, implorant le pardon du vainqueur.

La paix imposée par Trajan et acceptée par le roi Dace stipule que celui-ci a à rendre toutes les armes, machines et ouvriers qu’il a reçus des Romains, à renvoyer tous les déserteurs Romains qui se trouvent dans son état, à détruire toutes les forteresses et à abandonner toutes les conquêtes faites en dehors de son propre pays, à reconnaître comme amis et ennemis ceux du peuple Romain et à ne plus prendre à son service aucun Romain, civil ou militaire.
Trajan, croyant que les Daces exécuteront de bonne foi ces conditions, et ayant atteint par là le but qu’il s'est proposé en partant de Rome, prend avec lui quelques députés Daces pour leur faire confirmer devant le Sénat les stipulations de la paix, et laisse une garnison à Sarmizegethusa et retourne triomphant dans sa capitale, où il prend le surnom de Dacicus.

La soumission de Décébale n’est qu’une feinte habile, faite pour détourner le danger imminent dans lequel il se trouve. A peine l’empereur est-il arrivé à Rome que des courriers venus de Mésie lui apprennent la perfidie de Décébale, que celui-ci ne respectait en rien les conditions de la paix.

A ces nouvelles, Trajan fait aussitôt décréter par le Sénat Décébale ennemi du peuple Romain et résout de marcher de nouveau en personne contre le roi Dace, décidé pour cette fois à en finir avec les Daces et à réduire leur pays en province Romaine.

Trajan s'emploie aussi sur le long du Danube moyen, sur la frontière panonienne, se méfiant des Marcomans, des Quades et des Iazyges qui n'ont pourtant pas soutenu les Daces mais restent potentiellement menaçants. Il est possible que le cours du Danube soit réorganisé militairement et la province voisine de Pannonie divisée en 2 : La Pannonie supérieure et inférieure, bien que cette réorganisation soit plus souvent datée de 106, après la 2e guerre

Dans cette seconde expédition, Trajan ne suit pas la même route que la première fois.
Quel motif peut avoir déterminé Trajan à changer sa base d’opérations ?
Pour répondre à cette question, il nous faut d’abord préciser l’endroit par où Trajan attaque les Daces dans sa seconde campagne...
En dehors de la route par Viminacium, il y en a une par Saliatis, en face de la station de Tierna, et une autre plus bas, par Egeta-Drubetis.
Trajan ne peut prendre la route par Saliatis-Tierna, qui conduit par la vallée de la rivière Tierna (aujourd’hui Cerna), en passant Ad Mediam (aujourd’hui Mehadia), vers Tiviscum, quoique ce chemin soit le plus court pour arriver à la capitale, il est très étroit, resserré entre 2 murailles de rochers à pic, par conséquent à la fois impraticable pour le passage d’une armée et très facile à défendre.
D’autre part, il ne correspond pas aux intentions politiques de Trajan, il ne lui reste donc que la route la plus Orientale, celle d’Egeta-Drubetis, où Trajan fait aussi construire le célèbre pont en pierre sur le Danube par l’architecte Grec Apollodore de Damas.

On a beaucoup discuté sur l’emplacement où ce pont a été construit : Plusieurs écrivains ont prétendu que le pont de Trajan n’est pas à Turnu-Severin et que les restes de piliers que l’on y voit encore aujourd’hui, quand le Danube est bas, appartiennent au pont, aussi en pierre, construit sur le Danube par Constantin le Grand, tandis que celui de Trajan se trouve beaucoup plus en aval du fleuve, à Celeiu, près de Corobia, à une distance à peu près égale des bouches du Jiu et de l’Olte.

RUINE DU PONT DE TRAJAN COTE ROUMAIN
Parmi les écrivains anciens, Procope seul (VIe siècle) s’exprime clairement sur l’endroit occupé par le pont de Trajan. Il dit que non loin de Zane se trouve un fort dont le nom est Pontes, nom qui lui aurait été donné à cause du pont construit d’après les ordres de Trajan par l’architecte Apollodore de Damas. La station Zane se trouvait près de Turnu-Severin, car Procope, poursuivant après Zane et Pontes l’énumération des forts du Danube, cite après ces deux-là Ad aquas et Dortico, qui sont indiqués aussi par la table de Peutinger à la suite d’Egeta. Nous pensons que Zane est un autre nom donné par Procope à la ville même d’Egeta. La comparaison faite entre le texte de Procope et les indications de la table de Peutinger vérifiera d’une manière indubitable nos assertions
Il est donc impossible de chercher le pont de Trajan vers les embouchures de l’Olte.

La preuve la plus concluante que le pont de Trajan est situé à Turnu-Severin a été fournie par l’étude des restes mêmes de ce pont, faite le 15 janvier 1858 à l’occasion d’une baisse tout à fait exceptionnelle des eaux du fleuve.
A cette date, un ingénieur militaire d’Orsova et un inspecteur des édifices de la compagnie des bateaux à vapeur de Turnu-Severin entreprennent des mesures et des explorations minutieuses, ils comptent dans le lit du fleuve 16 piliers en maçonnerie, qu’ils trouvent construits tout comme les têtes du pont qui s’élèvent sur les rives, en pierre et mortier de ciment romain, recouverts de grandes briques carrées, ces piliers sont espacés de telle sorte en travers de l’eau que, là où 4 d’entre eux manquent pour arriver au nombre de 20, les explorateurs trouvent un îlot qui a, à ce qu’il parait, recouvert leurs restes.
A l’intérieur de la maçonnerie, on voit non seulement des trous régulièrement disposés qui ont servi à recevoir des madriers, mais on y retrouve même quelques débris de poutres en chêne. Les briques qui recouvrent les piliers portent les marques de 3 différentes cohortes auxiliaires de la legio XIII gemina, qui sont sans aucun doute employées à la construction du pont.
Or, cette légion prend part à la conquête de la Dacie et se trouve en garnison dans la province jusqu’à son abandon sous l’empereur Aurélien, ainsi que l’attestent d’innombrables inscriptions.

Cette coïncidence tranche la question de façon à ne plus laisser le moindre doute que les restes du pont qui se trouvent à Turnu-Severin sont réellement ceux du pont de Trajan et qu’il faut attribuer à Constantin le Grand l’autre pont dont on voit les débris à Celeiu.

RUINE DU PONT DE TRAJAN COTE SERBE
Trajan passant le Danube à Turnu-Severin, une autre question vient se poser immédiatement, notamment par où se dirige-t-il vers Sarmizegethusa Sarmisagethusa ? Il peut y aller en droite ligne par le défilé de Vulcain ou suivre la route plus détournée par celui de, la Tour rouge. Trajan, voulant cette fois-ci non seulement effrayer les Daces, mais bien les soumettre, ne peut se contenter de prendre leur capitale. Il doit les attaquer dans le centre de leur pays et leur couper la retraite vers l’intérieur de la Transylvanie, où ils peuvent trouver un refuge dans les montagnes.
Voilà pourquoi Trajan change dans cette seconde expédition la base de ses opérations, c'est pourquoi, il entre dans la Transylvanie par le défilé de la Tour rouge.

L’empereur, arrivé à Pons Aluti, tourne vers le nord sur la rive droite de l’Olte, se dirigeant vers le défilé de la Tour rouge, et, après deux stations intermédiaires dont les noms ont été perdus, il arrive à Arutela, qui se trouve sur les bords d’un affluent que l’Olte reçoit par sa droite et qui se nomme encore aujourd’hui le Lotru, nom dérivé évidemment de l’ancien Arutela.
Celui-ci est ainsi qu’Amutria une forme romanisée du nom dace (Ad-)Rutela, et Rutela.
La voie qui conduit de Drubetis dans l’intérieur du pays passe par le défilé de la Tour rouge, et c’est par cette voie que Trajan pénètre en Dacie dans sa seconde expédition.
On comprend alors les paroles de Strabon, disant que les Romains ont transporté sur la rivière Marisos tout ce dont ils ont besoin pour la guerre. Ce Marisos n’est autre chose que l’Olte, lequel, à ce qu’il parait, porte dans ce temps-là 2 noms.
Ensuite Strabon dit que son Marisos coule par le pays des Scythes pour se verser dans le Danube, et le pays des Scythes ne s’est jamais étendu au delà de la Valachie.

Le but de ce détour est de couper la retraite aux Daces, de les écraser au centre même de leur pays. Des raisons stratégiques ont pu aussi le déterminer à changer le champ de bataille.
En effet, les Daces s’attendent à être attaqués par les mêmes endroits où ils l’ont été la première fois, ils ont certainement mis tous leurs efforts à fortifier cette région, certains d’être en paix du côté de la Transylvanie, ils n’ont pris de ce côté aucune mesure de défense.

En 105, la construction du pont étant terminée, Trajan, après avoir accompli les sacrifices habituels, se transporte avec le reste de son armée sur le territoire Dace.
TRAJAN
Les Romains passent plus tard un cours d’eau sur un pont en bois, pendant leur marche, ils reçoivent la soumission de plusieurs tribus Gètes.
Dion dit aussi que Décébale veut offrir la paix, parce qu’une grande partie des Daces sont passés du côté de Trajan, encore une preuve évidente que les Daces ne quittent pas leur patrie lors de la conquête Romaine.
Après avoir passé la rivière, les soldats Romains rencontrent un champ de blé, qu’ils moissonnent pour augmenter leurs provisions. Ceci nous indique à peu près l’époque de l’année où Trajan se dirige vers la Transylvanie, c’est-à-dire vers la fin de juin 105.

« Trajan construit un pont de pierre sur l'Ister, pont à propos duquel je ne sais comment exprimer mon admiration pour ce prince. On a bien de lui d'autres ouvrages magnifiques, mais celui-là les surpasse tous. Il se compose de vingt piles, faites de pierres carrées, hautes de 150 pieds, non compris les fondements, et larges de 60.
Ces piles, qui sont éloignées de 170 pieds l'une de l'autre, sont jointes ensemble par des arches. » — Dion Cassius, Histoire romaine, livre LXVIII, 13, 1 - Étienne Gros, Paris, Firmin-Didot, de 1845-1870.

L'architecte de l'empereur Trajan est d'abord connu comme ingénieur militaire. Ayant accompagné Trajan au cours de sa conquête de la Dacie, il construit un pont sur le Danube à Dobreta (103-105, piles en pierre et arches en bois). Mais Apollodore de Damas est surtout connu comme l'architecte responsable des grands chantiers de l'empereur Trajan à Rome.
L'audace avec laquelle il a remodelé le site naturel de Rome est remarquable. Il fait araser l'anse de terrain qui relie la pointe septentrionale du Capitole à l'extrémité du Quirinal, afin de pouvoir étendre le nouveau forum, le forum de Trajan, en direction de l'ouest.
TURNU SEVERIN DROBETA
L'inscription de la colonne Trajane prétend que celle-ci atteint la profondeur de terrain excavé, soit près de 30 mètres. Inauguré en 112, le dernier des forums impériaux est imposant (300 m de longueur, 185 m de largeur) le style des édifices y reste classique, mais ils sont de proportions inédites (la basilique par exemple est la plus vaste jamais construite dans le monde Romain), sans oublier la colonne Trajane encadrée de bibliothèques. Les matériaux utilisés sont précieux (les colonnes allient à des fûts de granit égyptien monolithes des bases et des chapiteaux en marbre blanc). Les marchés construits au nord du forum par Apollodore de Damas témoignent d'une extraordinaire virtuosité dans l'emploi du béton romain (opus caementicium) qui a permis la réalisation d'une construction grandiose recouverte de briques, comportant plusieurs niveaux superposés, qui épouse les courbes d'un terrain en forte déclivité. Le goût du gigantisme servi par l'emploi du même matériau se voit déjà dans les grands thermes publics construits sur l'Oppius (dédicace en 109), qui inaugurent l'orientation nord-est - sud-ouest, la plus favorable à ce type d'édifice. Mais, à la suite d'un grave différend, Hadrien, le successeur de Trajan, met un terme brutal à la carrière de l'architecte en 117.

« [...] quant à Apollodore, [...] il [Hadrien] l'exile d'abord, puis il le met à mort sous prétexte qu'il a commis quelque crime, mais, en réalité, parce qu'un jour que Trajan lui donne des instructions pour ses travaux, Apollodore a répondu à une observation déplacée d'Hadrien : « Va-t-en peindre tes citrouilles ; car, pour ceci, tu n'y entends rien ». Or, dans le moment, Hadrien tire vanité de cette sorte de peinture. Lorsqu'il est devenu empereur, il en garde ressentiment et ne supporte pas la liberté de parole de l'architecte. Il lui envoie, pour lui montrer qu'on peut faire de grandes choses sans lui, le plan du temple de Vénus et Rome, en lui demandant s'il est bien conçu, Apollodore répond que le temple aurait dû être construit sur une hauteur et l'emplacement, creusé en dessous, afin de le mettre, par cette élévation, mieux en vue sur la voie Sacrée et de loger ses machines dans la cavité, de façon à les assembler sans qu'on les aperçoive, et à les amener insensiblement à l'amphithéâtre, quant aux statues, qu'elles sont trop grandes pour les proportions de l'édifice, « Car, ajoute-t-il, en supposant que les déesses veuillent se lever et sortir, elles ne le pourront pas ».
APOLLODORE DE DAMAS
Cette réponse sans détours courrouce le prince et lui cause une vive douleur d'être tombé dans une faute qui ne se peut corriger, il ne contient ni son ressentiment ni sa peine, et fait mourir Apollodore. »











Table de Trajan — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Table_de_Trajan
La Tabula Trajana ou Table de Trajan (en serbe cyrillique : Трајанова табла ; en serbe latin ... En raison de son importance, la Table de Trajan, tout comme le Pont de Trajan voisin, figure sur la liste ... Les vestiges encore visibles remontent à l'expédition menée par Trajan en 100-103 contre les Daces, au nord du Danube.
Pont de Trajan — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Pont_de_Trajan
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