18
JANVIER 2017...
Cette
page concerne l'année 103 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
TRAJAN
GUERRIER INFATIGABLE ET PROMOTEUR INSPIRE.
LE PONT DE TRAJAN. |
Le
pont de Trajan ou pont des Portes de Fer est un ancien pont Romain,
situé sur le cours inférieur du Danube, à l'est des Portes de Fer,
près des villes modernes de Drobeta Turnu-Severin en Roumanie et
Kladovo en Serbie.
Le
pont a été construit par l'architecte grec Apollodore de Damas pour
le déploiement de troupes Romaines dans les Guerres daciques en 105.
Pendant
plus d'un millier d'années, il a été le plus long pont du monde.
C'est
un pont mixte à arcs segmentaires, dont les piles de maçonnerie
supportent des arcs et un tablier en charpente, avec des travées de
57 m, pour une longueur totale de 1 135 m, une hauteur
de 45 m et une largeur de 20 m.
Durant
le Moyen-âge, le commerce et les échanges baissent entre les deux
rives.
Le
pont cessera d'être utilisé vers 1250, aux suites de nombreux
effondrements. Vétuste, le pont n'est pas entretenu durant tout le
Moyen-âge. Vers 1500, avec l'avènement de l'Empire Ottoman, les
Turcs décident de ne pas restaurer le pont, et détruisent les
parties qui ne sont pas effondrées, pour laisser passer de grands
navires de guerre .
Plusieurs
piles du pont de Trajan subsistent sur les deux rives. Côté
Roumain, les vestiges du pont voisinent avec ceux du camp Romain, à
proximité de l'actuel musée de Drobeta.
Sur
la rive Serbe, les vestiges des piles se trouvent aujourd'hui
intégrés, comme la Table de Trajan et des vestiges de la voie
Romaine établie par l'empereur Trajan, dans le parc national de
Đerdap.
Les
guerres Daciques de Trajan sont 2 campagnes militaires de l'empereur
Romain Trajan contre le royaume Dace de Décébale en 101-102 et
105-106. Elles aboutissent, en l'an 106, à l'annexion du royaume
Dace et à la création d'une nouvelle province, la Dacie Romaine.
UN TRACE |
Les
campagnes de Trajan font partie du conflit plus large opposant le
peuple des Daces, qui occupe les montagnes des Carpates, à l’Empire
Romain, sous les règnes des empereurs Domitien et Trajan : Les
guerres Daciques.
Entre
85 et 89, Domitien a mené plusieurs campagnes contre les Daces à la
suite de l'attaque de ces derniers, campagnes qui se sont conclues
par un traité plutôt avantageux pour le royaume Dace unifié.
Une
première guerre est engagée par Trajan pour venger les défaites
subies 15 ans plus tôt par Domitien durant laquelle il entreprend de
pénétrer dans le territoire Dace pour les intimider les Daces et
peut-être dans le but de préparer une annexion.
Après
une contre-attaque en Mésie Romaine des Daces et de leurs alliés,
qui sont notamment vaincus à la bataille d'Adamclisi, le roi Dace
Décébale doit capituler mais préserve son pouvoir et la majorité
de son territoire. Une 2e guerre se déclare quelques années plus
tard à la suite de l'attaque des territoires Daces sous contrôle
Romain et de la Mésie par Décébale.
C’est
à l’issue de cette guerre que le royaume Dace est finalement
annexé, Décébale s'étant suicidé, et la province Romaine de
Dacie est créée.
Cette
annexion, cependant, a posé au fil des années un problème
stratégique qui ne connaît pas de solution définitive. La région
annexée, située au nord du Danube, est difficile à défendre
contre les incursions Barbares et nécessite la mobilisation de
nombreux soldats, jusqu’à 50 000, ce qui génère des
dépenses que l’exploitation des mines d’or ne suffit plus à
couvrir.
Avant
de quitter Rome, Trajan fait tracer une route dans les rochers qui
longent la rive gauche du Danube, à partir des Portes de Fer, en
remontant le fleuve jusqu’à une distance d’à peu près 100
kilomètres, là où s’étend la partie escarpée de cette rive.
CETATEA BLIDARU |
Cette
route est peu large, plutôt un sentier, et sert probablement à
remorquer les bateaux chargés de provisions que Trajan fait
transporter de la Mésie sur le Danube, à l’endroit des
opérations.
Après
la conquête de la Mésie et de la Pannonie, les Romains ont organisé
deux flottilles sur le Danube, classis Pannonica et classis Mœsica,
lesquelles servent surtout à défendre le passage du Danube, il est
pourtant hors de doute qu’à côté de ces flottilles de guerre, il
doit y avoir aussi des bateaux de transport.
Le
cours du Danube à partir de Columbatsch, en Serbie, jusqu’à
Orsova, au sortir des Portes de Fer, est resserré entre deux parois
de montagnes abruptes, qui sortent directement de l’eau, pour
monter à une hauteur verticale arrivant parfois jusqu’à 500
mètres. La partie la plus étroite est le défilé de Cazane, où
les vagues formidables du fleuve semblent disparaître au fond d’une
fissure de 4 150 mètres de largeur, encaissée entre deux rochers
gigantesques.
C’est
à cet endroit précisément, où le Danube dispute son lit aux
montagnes qui l’entourent, que l’on voit encore l’inscription
gravée par Trajan, en l’année 100, où il dit qu’il a ouvert
une route en perçant les rochers.
Par
le sentier indiqué, le seul qui rend possible de remonter le courant
du Danube, Trajan fait transporter de la Mésie des quantités
considérables de provisions, qu’il fait débarquer à Viminacium
(aujourd’hui Costolatz en Serbie — où il établit la base de ses
opérations. Cet endroit est d’autant plus approprié à cette
destination qu’il est entouré de tours et de fortifications
élevées, depuis plus longtemps, dans le but de défendre la
frontière.
A
cette première guerre contre les Daces, prennent part les légions
qui stationnent en Mésie et en Pannonie, et qui sont habituées à
lutter contre ce peuple... L’armée des Romains se monte à 60.000
hommes, y compris Les corps auxiliaires, la cavalerie Germanique et
celle de la Maurétanie. Les généraux les plus en renom entourant
Trajan sont Licinius Sura, son ami personnel, qui a beaucoup
contribué à faire adopter Trajan par le vieux Nerva, Claudius
Livianus, le chef des cohortes prétoriennes, le commandant de la
cavalerie maurétane, Lucius Quietus, enfin, un certain Laberius
Maximus, nommé plus tard consul à Rome.
CATATEA COSTESI |
La
première route, celle qui commence à Viminacium, passe par les
stations : Lederata, Arcidava, Centum putea, Bersovia, Azizis, Caput
bubali et se termine à Tiviscum... Viminacium, étant à une égale
distance de la Pannonie et de la Mésie et étant une ville
fortifiée, doit, pour plusieurs raisons, être choisie par Trajan
comme base de ses opérations : Premièrement à cause de la facilité
d’y concentrer ses troupes et d’y amasser ses provisions, ensuite
parce que ses fortifications lui donnent un point d’appui qu’il
n’a pas trouvé ailleurs, enfin parce que c’est le point le plus
rapproché de l’Italie, par où il peut envahir la Dacie.
C’est
donc à Viminacium, aujourd’hui Costolatz en Serbie, que Trajan
fait jeter un pont de bateaux, en profitant d’une île qui se
trouve au milieu du fleuve, île que l’on voit encore de nos jours.
Après que Trajan ait consulté la volonté des dieux et fait les
sacrifices d’usage, il passe le pont à la tête de son armée et
le premier met le pied sur le sol ennemi.
Aussitôt
après, Trajan rassemble autour de lui ses principaux commandants et
tient un conseil de guerre où il discute, des mesures à suivre dans
la marche en avant de son armée, puis il s’avance par la route qui
s’étend devant lui, et qui le conduit en droite ligne à Tiviscum.
Peu
de temps après, il reçoit un message extraordinaire... Une tribu du
peuple Dace, les Bures, envoie à Trajan un énorme champignon, sur
lequel est écrit en latin un conseil bienveillant qui exhorte
l’empereur à ne pas rompre la paix et à s’en retourner dans son
pays.
Ce
conseil contient évidemment une menace cachée. Pourtant les
peuplades Daces sont si effrayées de la renommée de Trajan, que
leur messager tombe en syncope en arrivant devant l’empereur.
Trajan
est un général très circonspect, choisissant une puissante base
d’opérations pour ses armées et en même temps un endroit qui
peut être facilement ravitaillé. En avançant dans le pays ennemi,
il prend les précautions les plus minutieuses pour n’être pas
surpris par les Daces dont il connaît l’esprit rusé.
Il
couvre toujours ses arrières, en élevant des fortifications et des
camps retranchés tout le long de sa route. Ces travaux portent un
caractère de solidité très prononcé, la plupart sont construits
en pierre taillée ; quelques-uns sont même ornementés.
LA TABLE DE TRAJAN |
Les
Daces se sont retirés dans l’intérieur du pays, abandonnant les
forteresses qui se trouvent du côté du Danube, comme Lederata,
Arcidava, Centum putea. Ils essaient pourtant de savoir quelle est la
force de l’armée Romaine et la direction qu’elle a prise.
Un
de leurs espions pris un jour par les Romains, est traîné par les
cheveux, les mains liées derrière le dos, devant l’empereur.
Trajan arrive à Bersovia, puis à la station suivante Aixis,
l’Azizis de la table de Peutinger.
De
là, il suit la vallée du Timèche, d’où, en passant dans la
vallée de son affluent, la Bistra, on peut arriver sous les murs de
la capitale, Sarmizegethusa. La première rencontre avec l’armée
Dace a lieu à Tapae. La position occupée par ceux-ci est des plus
fortes, défendus de front par le Timèche et adossés à des
collines boisées qui s’étendent au nord de ce cours d’eau, les
Daces ne peuvent être enveloppés, ils opposent aux Romains une
résistance désespérée, prélude sanglant de la manière dont ce
peuple Barbare, mais aimant son pays, entend le défendre.
A
partir de Tapia, on suit, en remontant, la vallée du Timèche pour
passer ensuite dans celle de la Bistra, qui conduit en droite ligne
au village de Grédischté ou Varhely, où se trouvent les ruines de
Sarmizegethusa. Pour arriver de Costolatz en Serbie à Tapia, il faut
passer la rivière qui porte aujourd’hui le nom de Bersava. La
ville étant détruite, le nom ancien reste attaché seulement à la
rivière.
La
station d’Azizis est sans doute un peu plus au nord sur un autre
affluent du Timèche, le Poganiche, qui coule à peu de distance de
la Bersovia, c’est pourquoi ces 2 stations sont indiquées par
Trajan dans ses commentaires comme se suivant immédiatement, tandis
que du Danube à la Bersovia la distance, bien plus grande, laisse
assez de place pour les stations intermédiaires entre Lederata et
Bersovia, Acidava et Centum putea.
Dans
sa marche par la vallée de la Bistra, Trajan prend encore une ville
Dace, probablement. Tiviscum (au confluent de la Bistra et du
Timèche), les légionnaires y mettent le feu pendant que les
habitants se sauvent dans la forêt voisine. Décébale, voyant que
l’armée Romaine se dirige vers sa capitale, envoie une députation
à Trajan, composée de 3 ambassadeurs montés sur des chevaux sans
selle, et suivis par une grande foule de gens à pied, tous pris
parmi les comati, classe inférieure du peuple Dace. Trajan ne se
laisse nullement fléchir, offensé par la députation d'ambassadeurs
de si pauvre condition, il refuse de les entendre, et poursuit sa
marche. Trajan termine ici sa campagne de l’année 101.
Il
laisse dans tous les camps fortifiés des garnisons suffisantes et
retourne passer l’hiver dans une ville de Pannonie.
Au
printemps 102, il part de nouveau, descendant le Danube avec son
armée sur des bateaux, jusqu’à l’endroit où se trouve le pont
Viminacium. L’empereur, voulant donner à ses troupes l’exemple
du travail et de l’activité, manie lui-même la rame, car, nous
dit Pline dans son panégyrique : Lorsque Trajan se trouve en mer, il
ne se contente pas seulement de regarder les signaux et les
manœuvres, mais se met lui-même au gouvernail, pareil à ses plus
robustes compagnons, il coupe les vagues, domine les vents révoltés
et remonte à force de rames les plus rapides courants.
Il
arrive bientôt à l’endroit où il s'est arrêté dans sa
précédente campagne et trouve intacts tous les postes qu’il a
laissés dans le pays ennemi. Il rencontre tout d’abord une troupe
de cavaliers Daces, ou plutôt Sarmates, vêtus de cottes de mailles,
que les Romains battent et mettent en déroute. Pendant ce temps, les
auxiliaires Germains rencontrent un corps plus nombreux de Daces avec
lequel ils ont une lutte plus acharnée, mais ils sont vainqueurs.
En
présence de cette double défaite, le chef des Daces se suicide, une
tribu Dace vient s’incliner devant Trajan, les nobles en tête,
suivis d’une foule nombreuse de femmes et d’enfants qui implorent
sa clémence.
Trajan,
qui a intérêt à provoquer de pareilles défections, afin
d’affaiblir la résistance de l’ennemi, reçoit et traite les
suppliants avec bienveillance.
Plus
Trajan avance vers la capitale, plus les obstacles naturels et
artificiels qui obstruent sa marche se multiplient, ce sont des
forêts vierges dans lesquelles les légionnaires sont forcés de
s’ouvrir une route à la hache, des précipices, des torrents et
des fossés profonds qu’ils sont obligés de combler, des
fortifications élevées à chaque pas et défendues avec une
ténacité inouïe.
Les
attaques des Daces contre les positions Romaines deviennent sans
cesse plus vives, le sang coule à flots, et chaque pas en avant fait
par les Romains est marqué par la tombe d’un légionnaire.
Les
Daces sacrifient leur vie avec une insouciance explicable seulement
par leur croyance à l’immortalité. Trajan prend d’assaut une
dernière forteresse qui défend les approches de la capitale,
pendant que son général Maxime fait prisonnière une sœur du roi
Dace et retrouve, dans la ville où celle-ci se tient, les drapeaux
perdus par le général de Domitien, Cornélius Fuscus, dans sa lutte
contre les Daces.
FORT ROMAIN PRES DU PONT DE TRAJAN |
Ces
derniers exploits de Trajan déterminent Décébale à envoyer à
l’empereur une nouvelle ambassade, composée cette fois de
personnages distingués, des nobles ou pileati. Aussitôt qu’ils
arrivent devant Trajan, ils se mettent à genoux, tendant vers lui
les mains en signe de désespoir et implorant son pardon.
Ils
n’en veulent pas moins imposer des conditions aux vainqueurs, mais
Trajan les repousse et la guerre recommence avec plus d’acharnement
que jamais. La cavalerie Maurétane, sous Lucius Quietus, attaque
cette fois les Daces et les met en fuite.
Ils
se sauvent au fond d’une forêt où ils abattent des arbres et
élèvent des fortifications improvisées, Les Romains sont forcés
de les y prendre d’assaut comme dans une forteresse.
Au
sortir de la forêt, les Romains se trouvent devant la capitale des
Daces, aussi bien située que puissamment fortifiée. Au lieu de s’y
renfermer et de supporter un siège, les Daces essaient encore une
fois le sort des armes. Une lutte meurtrière s’engage, les Daces
vendent chèrement leur vie, mais la science romaine l’emporte sur
la valeur barbare. Les Daces sont de nouveau vaincus et, la capitale
risquant de tomber au pouvoir des Romains, Décébale se décide à
subir la paix dictée par Trajan.
Il
vient en personne, accompagné de 2 grands dignitaires de sa cour, se
jeter aux pieds de l’empereur. Derrière lui, une foule immense se
traîne sur les genoux, implorant le pardon du vainqueur.
La
paix imposée par Trajan et acceptée par le roi Dace stipule que
celui-ci a à rendre toutes les armes, machines et ouvriers qu’il a
reçus des Romains, à renvoyer tous les déserteurs Romains qui se
trouvent dans son état, à détruire toutes les forteresses et à
abandonner toutes les conquêtes faites en dehors de son propre pays,
à reconnaître comme amis et ennemis ceux du peuple Romain et à ne
plus prendre à son service aucun Romain, civil ou militaire.
Trajan,
croyant que les Daces exécuteront de bonne foi ces conditions, et
ayant atteint par là le but qu’il s'est proposé en partant de
Rome, prend avec lui quelques députés Daces pour leur faire
confirmer devant le Sénat les stipulations de la paix, et laisse une
garnison à Sarmizegethusa et retourne triomphant dans sa capitale,
où il prend le surnom de Dacicus.
La
soumission de Décébale n’est qu’une feinte habile, faite pour
détourner le danger imminent dans lequel il se trouve. A peine
l’empereur est-il arrivé à Rome que des courriers venus de Mésie
lui apprennent la perfidie de Décébale, que celui-ci ne respectait
en rien les conditions de la paix.
A
ces nouvelles, Trajan fait aussitôt décréter par le Sénat
Décébale ennemi du peuple Romain et résout de marcher de nouveau
en personne contre le roi Dace, décidé pour cette fois à en finir
avec les Daces et à réduire leur pays en province Romaine.
Trajan
s'emploie aussi sur le long du Danube moyen, sur la frontière
panonienne, se méfiant des Marcomans, des Quades et des Iazyges qui
n'ont pourtant pas soutenu les Daces mais restent potentiellement
menaçants. Il est possible que le cours du Danube soit réorganisé
militairement et la province voisine de Pannonie divisée en 2 :
La Pannonie supérieure et inférieure, bien que cette réorganisation
soit plus souvent datée de 106, après la 2e guerre
Dans
cette seconde expédition, Trajan ne suit pas la même route que la
première fois.
Quel
motif peut avoir déterminé Trajan à changer sa base d’opérations
?
Pour
répondre à cette question, il nous faut d’abord préciser
l’endroit par où Trajan attaque les Daces dans sa seconde
campagne...
En
dehors de la route par Viminacium, il y en a une par Saliatis, en
face de la station de Tierna, et une autre plus bas, par
Egeta-Drubetis.
Trajan
ne peut prendre la route par Saliatis-Tierna, qui conduit par la
vallée de la rivière Tierna (aujourd’hui Cerna), en passant Ad
Mediam (aujourd’hui Mehadia), vers Tiviscum, quoique ce chemin soit
le plus court pour arriver à la capitale, il est très étroit,
resserré entre 2 murailles de rochers à pic, par conséquent à la
fois impraticable pour le passage d’une armée et très facile à
défendre.
D’autre
part, il ne correspond pas aux intentions politiques de Trajan, il ne
lui reste donc que la route la plus Orientale, celle
d’Egeta-Drubetis, où Trajan fait aussi construire le célèbre
pont en pierre sur le Danube par l’architecte Grec Apollodore de
Damas.
On
a beaucoup discuté sur l’emplacement où ce pont a été construit
: Plusieurs écrivains ont prétendu que le pont de Trajan n’est
pas à Turnu-Severin et que les restes de piliers que l’on y voit
encore aujourd’hui, quand le Danube est bas, appartiennent au pont,
aussi en pierre, construit sur le Danube par Constantin le Grand,
tandis que celui de Trajan se trouve beaucoup plus en aval du fleuve,
à Celeiu, près de Corobia, à une distance à peu près égale des
bouches du Jiu et de l’Olte.
RUINE DU PONT DE TRAJAN COTE ROUMAIN |
Parmi
les écrivains anciens, Procope seul (VIe siècle) s’exprime
clairement sur l’endroit occupé par le pont de Trajan. Il dit que
non loin de Zane se trouve un fort dont le nom est Pontes, nom qui
lui aurait été donné à cause du pont construit d’après les
ordres de Trajan par l’architecte Apollodore de Damas. La station
Zane se trouvait près de Turnu-Severin, car Procope, poursuivant
après Zane et Pontes l’énumération des forts du Danube, cite
après ces deux-là Ad aquas et Dortico, qui sont indiqués aussi par
la table de Peutinger à la suite d’Egeta. Nous pensons que Zane
est un autre nom donné par Procope à la ville même d’Egeta. La
comparaison faite entre le texte de Procope et les indications de la
table de Peutinger vérifiera d’une manière indubitable nos
assertions
Il
est donc impossible de chercher le pont de Trajan vers les
embouchures de l’Olte.
La
preuve la plus concluante que le pont de Trajan est situé à
Turnu-Severin a été fournie par l’étude des restes mêmes de ce
pont, faite le 15 janvier 1858 à l’occasion d’une baisse tout à
fait exceptionnelle des eaux du fleuve.
A
cette date, un ingénieur militaire d’Orsova et un inspecteur des
édifices de la compagnie des bateaux à vapeur de Turnu-Severin
entreprennent des mesures et des explorations minutieuses, ils
comptent dans le lit du fleuve 16 piliers en maçonnerie, qu’ils
trouvent construits tout comme les têtes du pont qui s’élèvent
sur les rives, en pierre et mortier de ciment romain, recouverts de
grandes briques carrées, ces piliers sont espacés de telle sorte en
travers de l’eau que, là où 4 d’entre eux manquent pour arriver
au nombre de 20, les explorateurs trouvent un îlot qui a, à ce
qu’il parait, recouvert leurs restes.
A
l’intérieur de la maçonnerie, on voit non seulement des trous
régulièrement disposés qui ont servi à recevoir des madriers,
mais on y retrouve même quelques débris de poutres en chêne. Les
briques qui recouvrent les piliers portent les marques de 3
différentes cohortes auxiliaires de la legio XIII gemina, qui sont
sans aucun doute employées à la construction du pont.
Or,
cette légion prend part à la conquête de la Dacie et se trouve en
garnison dans la province jusqu’à son abandon sous l’empereur
Aurélien, ainsi que l’attestent d’innombrables inscriptions.
Cette
coïncidence tranche la question de façon à ne plus laisser le
moindre doute que les restes du pont qui se trouvent à Turnu-Severin
sont réellement ceux du pont de Trajan et qu’il faut attribuer à
Constantin le Grand l’autre pont dont on voit les débris à
Celeiu.
RUINE DU PONT DE TRAJAN COTE SERBE |
Trajan
passant le Danube à Turnu-Severin, une autre question vient se poser
immédiatement, notamment par où se dirige-t-il vers Sarmizegethusa
Sarmisagethusa ? Il peut y aller en droite ligne par le défilé de
Vulcain ou suivre la route plus détournée par celui de, la Tour
rouge. Trajan, voulant cette fois-ci non seulement effrayer les
Daces, mais bien les soumettre, ne peut se contenter de prendre leur
capitale. Il doit les attaquer dans le centre de leur pays et leur
couper la retraite vers l’intérieur de la Transylvanie, où ils
peuvent trouver un refuge dans les montagnes.
Voilà
pourquoi Trajan change dans cette seconde expédition la base de ses
opérations, c'est pourquoi, il entre dans la Transylvanie par le
défilé de la Tour rouge.
L’empereur,
arrivé à Pons Aluti, tourne vers le nord sur la rive droite de
l’Olte, se dirigeant vers le défilé de la Tour rouge, et, après
deux stations intermédiaires dont les noms ont été perdus, il
arrive à Arutela, qui se trouve sur les bords d’un affluent que
l’Olte reçoit par sa droite et qui se nomme encore aujourd’hui
le Lotru, nom dérivé évidemment de l’ancien Arutela.
Celui-ci
est ainsi qu’Amutria une forme romanisée du nom dace (Ad-)Rutela,
et Rutela.
La
voie qui conduit de Drubetis dans l’intérieur du pays passe par le
défilé de la Tour rouge, et c’est par cette voie que Trajan
pénètre en Dacie dans sa seconde expédition.
On
comprend alors les paroles de Strabon, disant que les Romains ont
transporté sur la rivière Marisos tout ce dont ils ont besoin pour
la guerre. Ce Marisos n’est autre chose que l’Olte, lequel, à ce
qu’il parait, porte dans ce temps-là 2 noms.
Ensuite
Strabon dit que son Marisos coule par le pays des Scythes pour se
verser dans le Danube, et le pays des Scythes ne s’est jamais
étendu au delà de la Valachie.
Le
but de ce détour est de couper la retraite aux Daces, de les écraser
au centre même de leur pays. Des raisons stratégiques ont pu aussi
le déterminer à changer le champ de bataille.
En
effet, les Daces s’attendent à être attaqués par les mêmes
endroits où ils l’ont été la première fois, ils ont
certainement mis tous leurs efforts à fortifier cette région,
certains d’être en paix du côté de la Transylvanie, ils n’ont
pris de ce côté aucune mesure de défense.
En
105, la construction du pont étant terminée, Trajan, après avoir
accompli les sacrifices habituels, se transporte avec le reste de son
armée sur le territoire Dace.
TRAJAN |
Les
Romains passent plus tard un cours d’eau sur un pont en bois,
pendant leur marche, ils reçoivent la soumission de plusieurs tribus
Gètes.
Dion
dit aussi que Décébale veut offrir la paix, parce qu’une grande
partie des Daces sont passés du côté de Trajan, encore une preuve
évidente que les Daces ne quittent pas leur patrie lors de la
conquête Romaine.
Après
avoir passé la rivière, les soldats Romains rencontrent un champ de
blé, qu’ils moissonnent pour augmenter leurs provisions. Ceci nous
indique à peu près l’époque de l’année où Trajan se dirige
vers la Transylvanie, c’est-à-dire vers la fin de juin 105.
« Trajan
construit un pont de pierre sur l'Ister, pont à propos duquel je ne
sais comment exprimer mon admiration pour ce prince. On a bien de lui
d'autres ouvrages magnifiques, mais celui-là les surpasse tous. Il
se compose de vingt piles, faites de pierres carrées, hautes de 150
pieds, non compris les fondements, et larges de 60.
Ces
piles, qui sont éloignées de 170 pieds l'une de l'autre, sont
jointes ensemble par des arches. » — Dion Cassius,
Histoire romaine, livre LXVIII, 13, 1 - Étienne Gros, Paris,
Firmin-Didot, de 1845-1870.
L'architecte
de l'empereur Trajan est d'abord connu comme ingénieur militaire.
Ayant accompagné Trajan au cours de sa conquête de la Dacie, il
construit un pont sur le Danube à Dobreta (103-105, piles en pierre
et arches en bois). Mais Apollodore de Damas est surtout connu comme
l'architecte responsable des grands chantiers de l'empereur Trajan à
Rome.
L'audace
avec laquelle il a remodelé le site naturel de Rome est remarquable.
Il fait araser l'anse de terrain qui relie la pointe septentrionale
du Capitole à l'extrémité du Quirinal, afin de pouvoir étendre le
nouveau forum, le forum de Trajan, en direction de l'ouest.
TURNU SEVERIN DROBETA |
L'inscription
de la colonne Trajane prétend que celle-ci atteint la profondeur de
terrain excavé, soit près de 30 mètres. Inauguré en 112, le
dernier des forums impériaux est imposant (300 m de longueur,
185 m de largeur) le style des édifices y reste classique, mais
ils sont de proportions inédites (la basilique par exemple est la
plus vaste jamais construite dans le monde Romain), sans oublier la
colonne Trajane encadrée de bibliothèques. Les matériaux utilisés
sont précieux (les colonnes allient à des fûts de granit égyptien
monolithes des bases et des chapiteaux en marbre blanc). Les marchés
construits au nord du forum par Apollodore de Damas témoignent d'une
extraordinaire virtuosité dans l'emploi du béton romain (opus
caementicium) qui a permis la réalisation d'une construction
grandiose recouverte de briques, comportant plusieurs niveaux
superposés, qui épouse les courbes d'un terrain en forte déclivité.
Le goût du gigantisme servi par l'emploi du même matériau se voit
déjà dans les grands thermes publics construits sur l'Oppius
(dédicace en 109), qui inaugurent l'orientation nord-est -
sud-ouest, la plus favorable à ce type d'édifice. Mais, à la suite
d'un grave différend, Hadrien, le successeur de Trajan, met un terme
brutal à la carrière de l'architecte en 117.
« [...]
quant à Apollodore, [...] il [Hadrien] l'exile d'abord, puis il le
met à mort sous prétexte qu'il a commis quelque crime, mais, en
réalité, parce qu'un jour que Trajan lui donne des instructions
pour ses travaux, Apollodore a répondu à une observation déplacée
d'Hadrien : « Va-t-en peindre tes citrouilles ; car,
pour ceci, tu n'y entends rien ». Or, dans le moment, Hadrien
tire vanité de cette sorte de peinture. Lorsqu'il est devenu
empereur, il en garde ressentiment et ne supporte pas la liberté de
parole de l'architecte. Il lui envoie, pour lui montrer qu'on peut
faire de grandes choses sans lui, le plan du temple de Vénus et
Rome, en lui demandant s'il est bien conçu, Apollodore répond que
le temple aurait dû être construit sur une hauteur et
l'emplacement, creusé en dessous, afin de le mettre, par cette
élévation, mieux en vue sur la voie Sacrée et de loger ses
machines dans la cavité, de façon à les assembler sans qu'on les
aperçoive, et à les amener insensiblement à l'amphithéâtre,
quant aux statues, qu'elles sont trop grandes pour les proportions de
l'édifice, « Car, ajoute-t-il, en supposant que les déesses
veuillent se lever et sortir, elles ne le pourront pas ».
APOLLODORE DE DAMAS |
Cette
réponse sans détours courrouce le prince et lui cause une vive
douleur d'être tombé dans une faute qui ne se peut corriger, il ne
contient ni son ressentiment ni sa peine, et fait mourir
Apollodore. »
Table
de Trajan — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Table_de_Trajan
La
Tabula Trajana ou Table de Trajan (en serbe cyrillique : Трајанова
табла ; en serbe latin ... En raison de son importance, la Table
de Trajan, tout comme le Pont de Trajan voisin, figure sur la liste
... Les vestiges encore visibles remontent à l'expédition menée
par Trajan en 100-103 contre les Daces, au nord du Danube.
Pont
de Trajan — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Pont_de_Trajan
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