vendredi 10 mars 2017

EN REMONTANT LE TEMPS... 116

6 JANVIER 2017...

Cette page concerne l'année 116 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

LA MORT DE TRAJAN A PROXIMITÉ DE TOMBEAU D'ALEXANDRE LE GRAND

ALEXANDRE LE GRAND.
Il ne reste quasiment aucune trace des monuments commémorant les victoires de Trajan en Orient, contrairement à ceux illustrant les guerres Daciques, comme la colonne Trajane et le Tropaeum Traiani d'Adamclisi. Un arc célébrant les victoires en Orient est bien érigé dans le forum de Trajan à Rome et un autre arc de triomphe s'élevait en Mésopotamie, à Doura-Europos, mais tous 2 ont disparu aujourd'hui.
Pour reconstituer les événements de cette guerre, il ne reste quasiment que les passages de l'Histoire Romaine de Dion Cassius, préservés par Xiphilin, des fragments du Parthica d'Arrien, et les sources épigraphiques et numismatiques.
Dion Cassius, historien du IIIe siècle, décrit les faits près d'un siècle après qu'ils ont eu lieu, ce qui rend son témoignage peu fiable. En revanche, Arrien a pu vivre ces événements qui se sont déroulés alors qu'il devait avoir entre 20 et 30 ans.
On ne sait pas s'il a participé directement aux campagnes contre les Parthes (rien dans les fragments du Parthica qui nous sont parvenus ne permet de l'affirmer ou de l'infirmer) mais s'il est présent aux côtés de Trajan, ce doit être comme officier de cavalerie, étant trop jeune pour s'être vu confié un commandement de légion.

On peut raisonnablement penser que Trajan a planifié son expédition en Orient contre les Parthes et l'annexion de l'Arménie et de la Mésopotamie depuis le début de son règne comme le laisse entendre Pline le Jeune, quand il affirme que Trajan a relié le Rhin à l'Euphrate (« Rhenumque et Euphraten ») dans son Panégyrique de Trajan.

Le principal but poursuivi par Trajan semble être de stabiliser durablement la frontière Orientale de l'Empire. Pour cela il va occuper et contrôler l'Arménie, suite logique des manœuvres déjà amorcées depuis les campagnes de Corbulon sous Néron, et conquérir la partie Occidentale de la Mésopotamie afin de l'organiser en province et d'en faire un glacis le long de l'Euphrate comme il l'a déjà fait avec la Dacie pour le Danube.
De plus, Trajan a sûrement été attiré par le prestige qu'il peut tirer des victoires sur les Parthes, opinion que partage Dion Cassius pour qui la véritable motivation de Trajan n’est autre que la recherche de la gloire et la volonté d’imiter Alexandre le Grand (sogenante Alexander-imitatio).

Depuis le traité de Rhandeia puis la mort de Vologèse Ier et les luttes intestines qui les divisent, les Parthes se sont affaiblis. Trajan en est peut-être conscient et il utilise la propagande impériale afin de raviver chez les Romains la peur d'un ennemi menaçant l'intégrité de l'Empire. On a pu avancer d'autres objectifs comme la sécurisation des routes commerciales qui traversent la Mésopotamie vers le golfe Persique pour lesquelles les Parthes servent d'intermédiaires, mais il est peu probable que ce soit ce qui a décidé Trajan à lancer cette expédition d'envergure.

ARC DE TRAJAN A TIMGAD
Depuis des décennies, un désaccord existe sur la mise en place d’un roi en Arménie et conduit à de graves tensions entre Rome et les Parthes. À la suite des campagnes de Corbulon et à la signature du traité de Rhandeia sous Néron, un roi Arménien, Tiridate, est confirmé sur son trône comme vassal de Rome. Depuis, la Grande-Arménie est considérée comme un royaume client de Rome bien que les Parthes en revendiquent toujours le contrôle...

Vers 105, une guerre civile éclate dans le royaume Parthe quand Vologèse III revendique le trône occupé depuis 78 par Pacorus II. Vologèse III prend alors le contrôle sur toute la partie Orientale du royaume où il règne.

En 109, Chosroes succède à son frère Pacorus et tente de reprendre le contrôle de tout le royaume.

Vers 110, en accord avec Rome, il nomme Axidarès, son neveu, roi d'Arménie.

En 113, Chosroes tente d’étendre son influence sur l’Arménie et renverse le roi Arménien Axidarès. Il installe son propre frère Parthamasiris sur le trône, sans le consentement de Rome. En allant ainsi à l'encontre des clauses du traité de Rhandeia de 63, il offre aux Romains une occasion de déclaration de guerre, ou plutôt un prétexte selon l'avis de Dion Cassius.

Au printemps 116, Trajan repart d'Antioche à la tête de son armée qu'il divise en deux colonnes. L'une, qu'il commande au moins jusqu'à Nisibe, longe le Tigre sur la rive gauche, utilisant des bateaux tractés depuis la rive pour transporter le matériel, et envahit l'Adiabène tandis que l'autre suit la vallée de l'Euphrate et envahit la basse Mésopotamie. Les deux colonnes progressent sans rencontrer de résistance, exceptés quelques affrontements lors de la traversée du Tigre contre les troupes du roi Mebarsapes qui provoquent des troubles à de l'Adiabène depuis l'année précédente, et font leur jonction aux portes de Ctésiphon et Séleucie du Tigre qui sont occupées.
BASSE MÉSOPOTAMIE
Chosroes Ier, roi des Parthes, prend la fuite à l'approche de Trajan et trouve refuge auprès de son frère Mithridate mais une de ses filles est capturée et envoyée à Rome, ainsi que son trône en or. La victoire en Adiabène et la prise de la capitale Parthe valent à Trajan ses 12e et 13e acclamations comme imperator.
À l'été 116, Trajan poursuit sa route vers le sud et obtient la soumission d'Attambélos V, roi de Mésène, qui est maintenu en place comme client de Rome et celle du royaume de Characène. Accueilli favorablement par le roi de Characène qui mène une politique plutôt pro-romaine, il séjourne un temps à Charax Spasinu à la fin de l'été, ville portuaire située près de la confluence du Tigre et de l'Euphrate. Selon une légende, Trajan, assistant au départ de navires marchands pour l'Inde, dit regretter de ne pas être aussi jeune qu'Alexandre le Grand pour partir lui-même conquérir l'Inde...
D'ailleurs, à son retour du Golfe Persique à la fin de l'automne, Dion Cassius raconte que Trajan s'arrête à Babylone pour visiter la maison où est mort Alexandre le Grand et offrir un sacrifice.
Il s'apprête à y passer l'hiver.

À l'est, les troupes Romaines atteignent la plaine du Khouzestan et occupent Suse, capitale d'hiver des monarques Parthes. Trajan a été plus loin vers l'est qu'aucun autre empereur Romain avant lui et a porté l'Empire à son extension maximale, même si ces conquêtes se révèlent finalement très éphémères...
Le succès rapide de Trajan sur les Parthes lui a donné de l'assurance et il a entrepris ce voyage le long du Tigre vers le Golfe Persique en commettant l'erreur stratégique de négliger le renforcemant de sa position.
Les Parthes, marqués par la chute de leur capitale, retrouvent une certaine unité, en profitent pour se réorganiser et progressent sur les arrières des troupes Romaines, reprenant le contrôle de l'Adiabène, menés par les chefs Arsacides Meerdotes et Sanatruces.

De plus, le mécontentement des populations locales et de l'importante communauté juive qui se plaignent des exactions commises par les soldats et de la pression fiscale imposée par les Romains, soutenues par les marchands dont les échanges sont bouleversés par la conquête Romaine et la mise en place d'une nouvelle administration, provoque un soulèvement des régions septentrionales de Mésopotamie, ce qui, combiné à la contre-attaque Parthe, conduit à la perte de toutes les conquêtes territoriales Romaines. Profitant de l'absence de Trajan et de la dispersion de ses troupes, la révolte se répand rapidement par l'intermédiaire des caravaniers à toutes les régions conquises récemment par les Romains : Les habitants de Séleucie du Tigre, Nisibe et Édesse chassent leurs garnisons Romaines.

Déjà l'année précédente, des incidents ont éclaté en Cyrénaique, incidents qui ont progressivement pris la forme d'une importante révolte Juive embrasant toute la partie Orientale de l'Empire, de la Cyrénaïque à la Mésopotamie, en passant par l'Égypte, Chypre, la Judée et la Syrie.
Trajan, qui ne s'attend pas à ce que des troubles se produisent en Cyrénaïque et en Égypte, a affaibli la présence des troupes Romaines dans ces régions.
Le soulèvement Juif dans le Proche-Orient peut s'expliquer en partie par les liens anciens unissant les Parthes aux Juifs

À la nouvelle de ces événements, Trajan quitte Babylone et entame une reconquête systématique des régions perdues... Mais en Mésopotamie, plusieurs légats, dont Appius Maximus Santra, sont battus, entraînant la pertes de nombreuses garnisons. Les Romains sont contraints d'évacuer l'extrême sud de la Mésopotamie. Parthamaspatès, fils autoproclamé du roi Parthe Chosroes Ier, qui a accompagné Trajan dans son expédition jusqu'à Ctésiphon, établit avec ses troupes un front contre les rebelles, ralentissant leur progression.
Son action est récompensée par Trajan qui le couronne roi des Parthes à Ctésiphon avec le titre de Rex Parthiis Datus (« roi donné aux Parthes »), renonçant par la même à l'intégration complète de la Mésopotamie dans l'Empire : Les territoires du sud de la Mésopotamie, Babylone et la région de Doura-Europos sont confiés au nouveau roi. Celui-ci, qui a longtemps vécu auprès des Romains, n'est pas accepté par la population qui se soulève. Trajan ne peut pas se permettre de mobiliser des troupes pour venir en aide à Parthamaspatès qui est renversé par Chosroes l'année suivante.
Trajan organise la retraite de ses troupes au-delà de l'Euphrate afin de reprendre le contrôle des villes révoltées le long du fleuve. La retraite est assurée en partie par les actions de Lusius Quietus qui protège la progression des légions

LA MORT D'ALEXANDRE
À l'automne 116, une fois que les différents théâtres d'opérations paraissent sous contrôle ou en passe de l'être, Trajan se dirige vers le nord et met le siège devant Hatra, point stratégique entre l'Euphrate et le Tigre tenu par une population comprenant des éléments Iraniens, Arabes et Araméens, tous partisans des Parthes Arsacides. Le siège se déroule dans des conditions très défavorables aux assiégeants qui souffrent du climat désertique et de problèmes de ravitaillement. À la fin de l'automne, Trajan, dont la santé décline, est contraint de se retirer à Antioche, où il passe l'hiver.
L'armée Romaine se retire de Mésopotamie et évacue les villes de Babylone et de Doura-Europos, cette dernière reprenant son rôle de citadelle Parthe surveillant la frontière avec l'Empire Romain...
Alors que Trajan se trouve en Mésopotamie il va s'incliner sur la tombe dAlexandre le Grand.
Dans le cimetière latin de Terra Santa, à l'extérieur du Téménos Antique, a été découvert en 1906 un tombeau d'albâtre, antichambre souterraine d'une tombe monumentale qu'Achille Adriani, le dernier directeur Italien du musée gréco-romain, considère comme le tombeau d'Alexandre le Grand. La porte monumentale de cette sépulture est tout particulièrement remarquable, car elle est la copie conforme au 1/36e de celle de l'antique phare d'Alexandrie...

La rumeur qui accuse Cassandre et Iolas, les fils d’Antipatros est évoquée par les auteurs de la Vulgate d’Alexandre, sans toutefois la cautionner, et contestée par Arrien et Plutarque de Chéronée.
À la suite de désaccords dans la politique à mener en Grèce et aux conflits avec Olympias, Alexandre compte en effet relever Antipatros de la régence de Macédoine pour le remplacer par le fidèle Cratère. Cependant cette rumeur, fomentée par Olympias, se répand plusieurs années après la mort d’Alexandre, à une époque où les diadoques se déchirent déjà et où la volonté de discréditer les concurrents potentiels est forte.
Cette hypothèse est bien entendu invérifiable de nos jours. Des études récentes estiment qu’Alexandre est mort du virus du Nil Occidental (Le virus du Nil Occidental peut être à l’origine d’une maladie neurologique mortelle chez l’homme). Cette saison de fin de printemps dans la région marécageuse que constitue le sud de l’Irak actuel est également propice à cette maladie.

Plutarque et Arrien ont écrit, d’après les Éphémérides Royales, le détail des derniers jours du roi entre le 15 et le 28 du mois de Dæsios (27 mai au 10 juin). Selon Plutarque, Alexandre est troublé par la multiplication de signes funestes. Ainsi, lors de la navigation sur l’Euphrate, un coup de vent emporte le diadème royal tandis qu’à Babylone, un inconnu ose s’asseoir sur le trône d’Alexandre, geste qu’il paye de sa vie... Puis les fêtes dionysiaques (komos) et les soirées de beuveries, dont le roi est coutumier, reprennent. Ainsi, les 16 et 17 Dæsios, Alexandre passe de banquets en banquets chez Néarque puis chez un hétère Thessalien, Médios de Larissa.

Le 18 au matin (30 mai -323), il est pris d’une fièvre qui va durer jusqu’à son décès. Les premiers jours, jusqu’au 22 Dæsios (4 juin -323), il continue à donner des ordres et à surveiller les préparatifs de son expédition mais, à partir du 23, l’aggravation de son état l’en rend incapable.
Le 25 Dæsios, il perd l’usage de la parole et ne peut parler à ses officiers, qu’il reconnaît cependant. Une terrible fièvre s’empare de lui à partir de la nuit du 25 au 26 Dæsios.
Le 27, les soldats le croyant mort exigent de le voir et défilent devant le roi, sans armes, lequel salue chaque homme d’un mouvement de tête ou d’un clignement des yeux.

Alexandre le Grand meurt le 28 Dæsios au soir, c’est-à-dire le 11 juin -323, à l’âge de 32 ans à Babylone.

Selon l'historien Valerio Massimo Manfredi, ses campagnes militaires l'ont beaucoup affaibli, si bien qu'au milieu d’un grand festin, après avoir vidé plusieurs fois la grande coupe d'Héraclès remplie de vin pur, il perd connaissance à cause d'une lésion interne grave comme la perforation d'un ulcère gastrique ou une pancréatite aiguë.
Par la suite, ses généraux, les diadoques, se livrent de nombreuses guerres pour le partage de l'empire.

La zone a été à nouveau fouillée entre 1998 et 1999. Des prospections géophysiques réalisées par une équipe Grecque puis une entreprise Allemande ont montré une série d'anomalies dans les environs du tombeau.

En 2001, le Centre d'études Alexandrines a poursuivi ces travaux et a fouillé ce cimetière désaffecté, transformé en pépinière. Par endroits, le rocher naturel, qui est taillé, a été atteint. Les mesures réalisées par les géophysiciens (par radar, mesures sismiques, électromagnétiques, etc.) décèlent des cavités dans le rocher, laissant supposer des passages, puits ou descenderies.
Mais actuellement, rien ne laisse penser qu'il s'agit bien du tombeau d'Alexandre.

Selon l'historien Andrew Chugg, auteur de 4 ouvrages sur Alexandre le Grand, le corps embaumé du célèbre Macédonien peut de nos jours se trouver à Venise.
La momie de Saint Marc, dont le symbole est également un lion, apparaît subitement à Alexandrie à la fin du IVe siècle, alors que tous les auteurs anciens affirment que la dépouille de ce saint, qui passe pour avoir le premier évangélisé Alexandrie, a été brûlée vers la fin du Ier siècle. Il y a eu confusion à l'époque entre les deux tombeaux pour protéger la momie, l'empereur chrétien Théodose ayant décrété illégale en 391 la vénération d'Alexandre le Grand.

Puis, en 828, deux marchands Vénitiens, peut-être pour la soustraire aux destructions de l'islam naissant, l'enlèvent avec la complicité du clergé local de la chapelle où elle repose et l'emmènent à Venise. Cette momie repose depuis 1811 dans un sarcophage de marbre sous l'autel majeur de la Basilique Saint-Marc où l'on trouve également plusieurs symboles Macédoniens en marbre incrustés dans les murs.
Aucune preuve concrète cependant ne peut encore étayer cette thèse.

L'empereur Auguste visite le tombeau en -30 et retire un instant le corps du sarcophage pour lui mettre avec respect une couronne d'or sur la tête et le couvrir de fleurs... La manipulation aurait malheureusement abîmé le nez du cadavre.
AUGUSTE DEVANT LE TOMBEAU D'ALEXANDRE
Quant au tombeau lui-même, selon Flavius Josèphe, il a déjà été pillé quelque temps auparavant par Cléopâtre manquant de ressources financières...
La dernière visite importante est celle de l'empereur Caracalla en 215. Ce dernier n'hésite pas à s'approprier la tunique, la bague et la ceinture du Macédonien, la cuirasse, quant à elle, ayant probablement déjà été volée par Caligula.




Guerre parthique de Trajan — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_parthique_de_Trajan
Situation en Orient à la fin de la guerre. Informations générales. Date, 114-115 et 116-117 ..... Au tout début de l'année 114, Trajan débarque à Seleucia Pieria, port ..... Les Juifs et les Parthes révoltés de Babylone sont massacrés, le roi Abgar ...

J. Guey, Essai sur la guerre parthique de Trajan (114-117) - Persée
www.persee.fr/doc/rea_0035-2004_1938_num_40_2_2991_t1_0202_0000_2
de W Seston - ‎1938
Revue des Études Anciennes Année 1938 Volume 40 Numéro 2 pp. ... Dans une deuxième phase de la guerre, en 116, une armée marchant sur les pas ... et surtout par un empire parthe qui éloignait de Babylone la monarchie des Arsacide

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