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JANVIER 2017...
Cette
page concerne l'année 116 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
LA
MORT DE TRAJAN A PROXIMITÉ DE TOMBEAU D'ALEXANDRE LE GRAND
ALEXANDRE LE GRAND. |
Il
ne reste quasiment aucune trace des monuments commémorant les
victoires de Trajan en Orient, contrairement à ceux illustrant les
guerres Daciques, comme la colonne Trajane et le Tropaeum Traiani
d'Adamclisi. Un arc célébrant les victoires en Orient est bien
érigé dans le forum de Trajan à Rome et un autre arc de triomphe
s'élevait en Mésopotamie, à Doura-Europos, mais tous 2 ont disparu
aujourd'hui.
Pour
reconstituer les événements de cette guerre, il ne reste quasiment
que les passages de l'Histoire Romaine de Dion Cassius, préservés
par Xiphilin, des fragments du Parthica d'Arrien, et les sources
épigraphiques et numismatiques.
Dion
Cassius, historien du IIIe siècle, décrit les faits près d'un
siècle après qu'ils ont eu lieu, ce qui rend son témoignage peu
fiable. En revanche, Arrien a pu vivre ces événements qui se sont
déroulés alors qu'il devait avoir entre 20 et 30 ans.
On
ne sait pas s'il a participé directement aux campagnes contre les
Parthes (rien dans les fragments du Parthica qui nous sont parvenus
ne permet de l'affirmer ou de l'infirmer) mais s'il est présent aux
côtés de Trajan, ce doit être comme officier de cavalerie, étant
trop jeune pour s'être vu confié un commandement de légion.
On
peut raisonnablement penser que Trajan a planifié son expédition en
Orient contre les Parthes et l'annexion de l'Arménie et de la
Mésopotamie depuis le début de son règne comme le laisse entendre
Pline le Jeune, quand il affirme que Trajan a relié le Rhin à
l'Euphrate (« Rhenumque et Euphraten ») dans son
Panégyrique de Trajan.
Le
principal but poursuivi par Trajan semble être de stabiliser
durablement la frontière Orientale de l'Empire. Pour cela il va
occuper et contrôler l'Arménie, suite logique des manœuvres déjà
amorcées depuis les campagnes de Corbulon sous Néron, et conquérir
la partie Occidentale de la Mésopotamie afin de l'organiser en
province et d'en faire un glacis le long de l'Euphrate comme il l'a
déjà fait avec la Dacie pour le Danube.
De
plus, Trajan a sûrement été attiré par le prestige qu'il peut
tirer des victoires sur les Parthes, opinion que partage Dion Cassius
pour qui la véritable motivation de Trajan n’est autre que la
recherche de la gloire et la volonté d’imiter Alexandre le Grand
(sogenante Alexander-imitatio).
Depuis
le traité de Rhandeia puis la mort de Vologèse Ier et les luttes
intestines qui les divisent, les Parthes se sont affaiblis. Trajan en
est peut-être conscient et il utilise la propagande impériale afin
de raviver chez les Romains la peur d'un ennemi menaçant l'intégrité
de l'Empire. On a pu avancer d'autres objectifs comme la sécurisation
des routes commerciales qui traversent la Mésopotamie vers le golfe
Persique pour lesquelles les Parthes servent d'intermédiaires, mais
il est peu probable que ce soit ce qui a décidé Trajan à lancer
cette expédition d'envergure.
ARC DE TRAJAN A TIMGAD |
Depuis
des décennies, un désaccord existe sur la mise en place d’un roi
en Arménie et conduit à de graves tensions entre Rome et les
Parthes. À la suite des campagnes de Corbulon et à la signature du
traité de Rhandeia sous Néron, un roi Arménien, Tiridate, est
confirmé sur son trône comme vassal de Rome. Depuis, la
Grande-Arménie est considérée comme un royaume client de Rome bien
que les Parthes en revendiquent toujours le contrôle...
Vers
105, une guerre civile éclate dans le royaume Parthe quand Vologèse
III revendique le trône occupé depuis 78 par Pacorus II. Vologèse
III prend alors le contrôle sur toute la partie Orientale du royaume
où il règne.
En
109, Chosroes succède à son frère Pacorus et tente de reprendre le
contrôle de tout le royaume.
Vers
110, en accord avec Rome, il nomme Axidarès, son neveu, roi
d'Arménie.
En
113, Chosroes tente d’étendre son influence sur l’Arménie et
renverse le roi Arménien Axidarès. Il installe son propre frère
Parthamasiris sur le trône, sans le consentement de Rome. En allant
ainsi à l'encontre des clauses du traité de Rhandeia de 63, il
offre aux Romains une occasion de déclaration de guerre, ou plutôt
un prétexte selon l'avis de Dion Cassius.
Au
printemps 116, Trajan repart d'Antioche à la tête de son armée
qu'il divise en deux colonnes. L'une, qu'il commande au moins jusqu'à
Nisibe, longe le Tigre sur la rive gauche, utilisant des bateaux
tractés depuis la rive pour transporter le matériel, et envahit
l'Adiabène tandis que l'autre suit la vallée de l'Euphrate et
envahit la basse Mésopotamie. Les deux colonnes progressent sans
rencontrer de résistance, exceptés quelques affrontements lors de
la traversée du Tigre contre les troupes du roi Mebarsapes qui
provoquent des troubles à de l'Adiabène depuis l'année précédente,
et font leur jonction aux portes de Ctésiphon et Séleucie du Tigre
qui sont occupées.
BASSE MÉSOPOTAMIE |
Chosroes
Ier, roi des Parthes, prend la fuite à l'approche de Trajan et
trouve refuge auprès de son frère Mithridate mais une de ses filles
est capturée et envoyée à Rome, ainsi que son trône en or. La
victoire en Adiabène et la prise de la capitale Parthe valent à
Trajan ses 12e et 13e acclamations comme imperator.
À
l'été 116, Trajan poursuit sa route vers le sud et obtient la
soumission d'Attambélos V, roi de Mésène, qui est maintenu en
place comme client de Rome et celle du royaume de Characène.
Accueilli favorablement par le roi de Characène qui mène une
politique plutôt pro-romaine, il séjourne un temps à Charax
Spasinu à la fin de l'été, ville portuaire située près de la
confluence du Tigre et de l'Euphrate. Selon une légende, Trajan,
assistant au départ de navires marchands pour l'Inde, dit regretter
de ne pas être aussi jeune qu'Alexandre le Grand pour partir
lui-même conquérir l'Inde...
D'ailleurs,
à son retour du Golfe Persique à la fin de l'automne, Dion Cassius
raconte que Trajan s'arrête à Babylone pour visiter la maison où
est mort Alexandre le Grand et offrir un sacrifice.
Il
s'apprête à y passer l'hiver.
À
l'est, les troupes Romaines atteignent la plaine du Khouzestan et
occupent Suse, capitale d'hiver des monarques Parthes. Trajan a été
plus loin vers l'est qu'aucun autre empereur Romain avant lui et a
porté l'Empire à son extension maximale, même si ces conquêtes se
révèlent finalement très éphémères...
Le
succès rapide de Trajan sur les Parthes lui a donné de l'assurance
et il a entrepris ce voyage le long du Tigre vers le Golfe Persique
en commettant l'erreur stratégique de négliger le renforcemant de
sa position.
Les
Parthes, marqués par la chute de leur capitale, retrouvent une
certaine unité, en profitent pour se réorganiser et progressent sur
les arrières des troupes Romaines, reprenant le contrôle de
l'Adiabène, menés par les chefs Arsacides Meerdotes et Sanatruces.
De
plus, le mécontentement des populations locales et de l'importante
communauté juive qui se plaignent des exactions commises par les
soldats et de la pression fiscale imposée par les Romains, soutenues
par les marchands dont les échanges sont bouleversés par la
conquête Romaine et la mise en place d'une nouvelle administration,
provoque un soulèvement des régions septentrionales de Mésopotamie,
ce qui, combiné à la contre-attaque Parthe, conduit à la perte de
toutes les conquêtes territoriales Romaines. Profitant de l'absence
de Trajan et de la dispersion de ses troupes, la révolte se répand
rapidement par l'intermédiaire des caravaniers à toutes les régions
conquises récemment par les Romains : Les habitants de Séleucie
du Tigre, Nisibe et Édesse chassent leurs garnisons Romaines.
Déjà
l'année précédente, des incidents ont éclaté en Cyrénaique,
incidents qui ont progressivement pris la forme d'une importante
révolte Juive embrasant toute la partie Orientale de l'Empire, de la
Cyrénaïque à la Mésopotamie, en passant par l'Égypte, Chypre, la
Judée et la Syrie.
Trajan,
qui ne s'attend pas à ce que des troubles se produisent en
Cyrénaïque et en Égypte, a affaibli la présence des troupes
Romaines dans ces régions.
Le
soulèvement Juif dans le Proche-Orient peut s'expliquer en partie
par les liens anciens unissant les Parthes aux Juifs
À
la nouvelle de ces événements, Trajan quitte Babylone et entame une
reconquête systématique des régions perdues... Mais en
Mésopotamie, plusieurs légats, dont Appius Maximus Santra, sont
battus, entraînant la pertes de nombreuses garnisons. Les Romains
sont contraints d'évacuer l'extrême sud de la Mésopotamie.
Parthamaspatès, fils autoproclamé du roi Parthe Chosroes Ier, qui a
accompagné Trajan dans son expédition jusqu'à Ctésiphon, établit
avec ses troupes un front contre les rebelles, ralentissant leur
progression.
Son
action est récompensée par Trajan qui le couronne roi des Parthes à
Ctésiphon avec le titre de Rex Parthiis Datus (« roi donné
aux Parthes »), renonçant par la même à l'intégration
complète de la Mésopotamie dans l'Empire : Les territoires du
sud de la Mésopotamie, Babylone et la région de Doura-Europos sont
confiés au nouveau roi. Celui-ci, qui a longtemps vécu auprès des
Romains, n'est pas accepté par la population qui se soulève. Trajan
ne peut pas se permettre de mobiliser des troupes pour venir en aide
à Parthamaspatès qui est renversé par Chosroes l'année suivante.
Trajan
organise la retraite de ses troupes au-delà de l'Euphrate afin de
reprendre le contrôle des villes révoltées le long du fleuve. La
retraite est assurée en partie par les actions de Lusius Quietus qui
protège la progression des légions
LA MORT D'ALEXANDRE |
À
l'automne 116, une fois que les différents théâtres d'opérations
paraissent sous contrôle ou en passe de l'être, Trajan se dirige
vers le nord et met le siège devant Hatra, point stratégique entre
l'Euphrate et le Tigre tenu par une population comprenant des
éléments Iraniens, Arabes et Araméens, tous partisans des Parthes
Arsacides. Le siège se déroule dans des conditions très
défavorables aux assiégeants qui souffrent du climat désertique et
de problèmes de ravitaillement. À la fin de l'automne, Trajan, dont
la santé décline, est contraint de se retirer à Antioche, où il
passe l'hiver.
L'armée
Romaine se retire de Mésopotamie et évacue les villes de Babylone
et de Doura-Europos, cette dernière reprenant son rôle de citadelle
Parthe surveillant la frontière avec l'Empire Romain...
Alors
que Trajan se trouve en Mésopotamie il va s'incliner sur la tombe
dAlexandre le Grand.
Dans
le cimetière latin de Terra Santa, à l'extérieur du Téménos
Antique, a été découvert en 1906 un tombeau d'albâtre,
antichambre souterraine d'une tombe monumentale qu'Achille Adriani,
le dernier directeur Italien du musée gréco-romain, considère
comme le tombeau d'Alexandre le Grand. La porte monumentale de cette
sépulture est tout particulièrement remarquable, car elle est la
copie conforme au 1/36e de celle de l'antique phare d'Alexandrie...
La
rumeur qui accuse Cassandre et Iolas, les fils d’Antipatros est
évoquée par les auteurs de la Vulgate d’Alexandre, sans toutefois
la cautionner, et contestée par Arrien et Plutarque de Chéronée.
À
la suite de désaccords dans la politique à mener en Grèce et aux
conflits avec Olympias, Alexandre compte en effet relever Antipatros
de la régence de Macédoine pour le remplacer par le fidèle
Cratère. Cependant cette rumeur, fomentée par Olympias, se répand
plusieurs années après la mort d’Alexandre, à une époque où
les diadoques se déchirent déjà et où la volonté de discréditer
les concurrents potentiels est forte.
Cette
hypothèse est bien entendu invérifiable de nos jours. Des études
récentes estiment qu’Alexandre est mort du virus du Nil Occidental
(Le virus du Nil Occidental peut être à l’origine d’une maladie
neurologique mortelle chez l’homme). Cette saison de fin de
printemps dans la région marécageuse que constitue le sud de l’Irak
actuel est également propice à cette maladie.
Plutarque
et Arrien ont écrit, d’après les Éphémérides Royales, le
détail des derniers jours du roi entre le 15 et le 28 du mois de
Dæsios (27 mai au 10 juin). Selon Plutarque, Alexandre est troublé
par la multiplication de signes funestes. Ainsi, lors de la
navigation sur l’Euphrate, un coup de vent emporte le diadème
royal tandis qu’à Babylone, un inconnu ose s’asseoir sur le
trône d’Alexandre, geste qu’il paye de sa vie... Puis les fêtes
dionysiaques (komos) et les soirées de beuveries, dont le roi est
coutumier, reprennent. Ainsi, les 16 et 17 Dæsios, Alexandre passe
de banquets en banquets chez Néarque puis chez un hétère
Thessalien, Médios de Larissa.
Le
18 au matin (30 mai -323), il est pris d’une fièvre qui va durer
jusqu’à son décès. Les premiers jours, jusqu’au 22 Dæsios (4
juin -323), il continue à donner des ordres et à surveiller les
préparatifs de son expédition mais, à partir du 23, l’aggravation
de son état l’en rend incapable.
Le
25 Dæsios, il perd l’usage de la parole et ne peut parler à ses
officiers, qu’il reconnaît cependant. Une terrible fièvre
s’empare de lui à partir de la nuit du 25 au 26 Dæsios.
Le
27, les soldats le croyant mort exigent de le voir et défilent
devant le roi, sans armes, lequel salue chaque homme d’un mouvement
de tête ou d’un clignement des yeux.
Alexandre
le Grand meurt le 28 Dæsios au soir, c’est-à-dire le 11 juin
-323, à l’âge de 32 ans à Babylone.
Selon
l'historien Valerio Massimo Manfredi, ses campagnes militaires l'ont
beaucoup affaibli, si bien qu'au milieu d’un grand festin, après
avoir vidé plusieurs fois la grande coupe d'Héraclès remplie de
vin pur, il perd connaissance à cause d'une lésion interne grave
comme la perforation d'un ulcère gastrique ou une pancréatite
aiguë.
Par
la suite, ses généraux, les diadoques, se livrent de nombreuses
guerres pour le partage de l'empire.
La
zone a été à nouveau fouillée entre 1998 et 1999. Des
prospections géophysiques réalisées par une équipe Grecque puis
une entreprise Allemande ont montré une série d'anomalies dans les
environs du tombeau.
En
2001, le Centre d'études Alexandrines a poursuivi ces travaux et a
fouillé ce cimetière désaffecté, transformé en pépinière. Par
endroits, le rocher naturel, qui est taillé, a été atteint. Les
mesures réalisées par les géophysiciens (par radar, mesures
sismiques, électromagnétiques, etc.) décèlent des cavités dans
le rocher, laissant supposer des passages, puits ou descenderies.
Mais
actuellement, rien ne laisse penser qu'il s'agit bien du tombeau
d'Alexandre.
Selon
l'historien Andrew Chugg, auteur de 4 ouvrages sur Alexandre le
Grand, le corps embaumé du célèbre Macédonien peut de nos jours
se trouver à Venise.
La
momie de Saint Marc, dont le symbole est également un lion, apparaît
subitement à Alexandrie à la fin du IVe siècle, alors que
tous les auteurs anciens affirment que la dépouille de ce saint, qui
passe pour avoir le premier évangélisé Alexandrie, a été brûlée
vers la fin du Ier siècle. Il y a eu confusion à l'époque
entre les deux tombeaux pour protéger la momie, l'empereur chrétien
Théodose ayant décrété illégale en 391 la vénération
d'Alexandre le Grand.
Puis,
en 828, deux marchands Vénitiens, peut-être pour la soustraire aux
destructions de l'islam naissant, l'enlèvent avec la complicité du
clergé local de la chapelle où elle repose et l'emmènent à
Venise. Cette momie repose depuis 1811 dans un sarcophage de marbre
sous l'autel majeur de la Basilique Saint-Marc où l'on trouve
également plusieurs symboles Macédoniens en marbre incrustés dans
les murs.
Aucune
preuve concrète cependant ne peut encore étayer cette thèse.
L'empereur
Auguste visite le tombeau en -30 et retire un instant le corps du
sarcophage pour lui mettre avec respect une couronne d'or sur la tête
et le couvrir de fleurs... La manipulation aurait malheureusement
abîmé le nez du cadavre.
AUGUSTE DEVANT LE TOMBEAU D'ALEXANDRE |
Quant
au tombeau lui-même, selon Flavius Josèphe, il a déjà été pillé
quelque temps auparavant par Cléopâtre manquant de ressources
financières...
La
dernière visite importante est celle de l'empereur Caracalla en 215.
Ce dernier n'hésite pas à s'approprier la tunique, la bague et la
ceinture du Macédonien, la cuirasse, quant à elle, ayant
probablement déjà été volée par Caligula.
Guerre
parthique de Trajan — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_parthique_de_Trajan
Situation
en Orient à la fin de la guerre. Informations générales. Date,
114-115 et 116-117 ..... Au tout début de l'année 114, Trajan
débarque à Seleucia Pieria, port ..... Les Juifs et les Parthes
révoltés de Babylone sont massacrés, le roi Abgar ...
J.
Guey, Essai sur la guerre parthique de Trajan (114-117) - Persée
www.persee.fr/doc/rea_0035-2004_1938_num_40_2_2991_t1_0202_0000_2
de
W Seston - 1938
Revue
des Études Anciennes Année 1938 Volume 40 Numéro 2 pp. ... Dans
une deuxième phase de la guerre, en 116, une armée marchant sur les
pas ... et surtout par un empire parthe qui éloignait de Babylone la
monarchie des Arsacide
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