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JANVIER 2017...
Cette
page concerne l'année 117 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
LE RÈGNE DE TRAJAN.
Trajan,
né sous le nom de Marcus Ulpius Traianus
le 18 septembre 53 à Italica ou à Rome et mort le 8 ou 9 août 117
à Selinus, en Cilicie, est empereur Romain de fin janvier 98 à août
117.
À
sa mort, il porte le nom et les surnoms d'Imperator
Caesar Divi Nervae Filius Nerva Traianus Optimus Augustus Germanicus
Dacicus Parthicus.
Premier
empereur Romain issu d'une famille établie dans une province, mais
celle-ci est en fait originaire d'Italie et s'est installée en
Bétique en tant que colons. Resté dans l’historiographie comme le
« meilleur des empereurs romains » (optimus
princeps).
Après
le règne de Domitien et la fin de la dynastie des Flaviens, le court
règne de Nerva et surtout celui de Trajan marquent le fondement de
la dynastie dite des « Antonins ».
Trajan
prend de l'importance sous le règne de l'empereur Domitien, dont les
dernières années sont marquées par les persécutions et les
exécutions de sénateurs Romains.
En
septembre 96, après l'assassinat de Domitien, un vieux sénateur
sans enfant, Nerva, monte sur le trône, mais se révèle impopulaire
auprès de l'armée. Après une brève et tumultueuse année au
pouvoir, une révolte des membres de la garde prétorienne affaiblit
son pouvoir et le contraint à répliquer en adoptant le populaire
général Trajan comme son héritier et successeur... Nerva décède
fin janvier 98 et son fils adoptif lui succède sans incident.
On
dispose de peu d’informations sur le début de la carrière
sénatoriale de Trajan, il a probablement été, de 73 à 75, tribun
militaire aux côtés de son père en Syrie.
Sous
Vespasien en 78, ou sous Titus en 81, Trajan est nommé comme
questeur du trésor sénatorial. Il accompagne son père comme légat
dans la province d’Asie à la tête de laquelle ce dernier est
nommé proconsul en 79/80 ou 80/81. Il sert près de 10 ans en tant
que tribun militaire, ce qui montre son intérêt pour une carrière
militaire.
Trajan
accède à la préture au début du règne de Domitien, probablement
en 84 ou 86/87.
Alors
qu’il est habituel pour un patricien de briguer le consulat dans
les 2 ou 3 années qui suivent, Trajan en est peut-être empêché à
cause de différends avec Domitien.
En
récompense pour son attitude loyale, il occupe en 91, avec Manius
Acilius Glabrio, le consulat éponyme, tardivement pour un patricien.
Les
sources sur la carrière de Trajan entre son consulat de 91 et
l'année 97 sont obscures et incomplètes, provenant surtout du
Panégyrique de Trajan de Pline le Jeune, qui n'est ni fiable, ni
clair et même contradictoire. Ainsi, nous ignorons ce que devient
Trajan sur cette période jusqu'à son gouvernorat de Germanie
supérieure en 97.
La
perte d’une légion Romaine dans la guerre contre les Sarmates
Iazyges déclenche une crise politique interne. Domitien, en tant que
Princeps, assume maintenant clairement sa
position autocratique face à l’élite Romaine.
Dans
la première moitié des années 90, de nombreuses mesures sont
prises pour punir l’adultère, le crime de lèse-majesté et la
haute trahison.
Après
août 93, une vague de persécutions élimine les personnes
soupçonnées d’être opposées au régime. Aux conspirations,
nombreuses, Domitien répond également par les exécutions.
Cependant, le nombre de sénateurs exécutés (14 noms connus)
demeure beaucoup plus faible que sous le règne de Claude.
On
assiste surtout à un grand nombre de disgrâces et d'exil.
Domitien
se révèle bientôt imprévisible comme quand, en 95, il fait
exécuter son cousin Titus Flavius Clemens... Même les membres de sa
propre famille ne se sentent plus en sécurité.
La
peur de tant de personnes est la cause d’un nouveau complot qui
conduit, le 18 septembre 96, à l’assassinat de Domitien.
En
septembre 96, c’est un sénateur qui monte sur le trône :
Nerva, 65 ans, le princeps senatus, qui a
une carrière sénatoriale exemplaire et paraît l'antithèse de
Domitien. En dépit de ses réalisations politiques, son règne
révèle de nombreuses faiblesses typiques d’un règne de
transition. La question de la succession demeure alors ouverte mais
une guerre civile marquant la fin de la dynastie des Flaviens est
évitée, contrairement à ce qui s'est passé à la fin de la
dynastie Julio-claudienne.
Le
mécontentement de l’armée, de la garde prétorienne et le faible
soutien du Sénat rendent la position de Nerva fragile. Un complot
contre lui est mis au jour dès le début de l'année 97.
En
Pannonie, le philosophe Dion de Pruse calme un début de révolte.
En
Germanie supérieure, des mouvements hostiles ont lieu : Des
camps incendiés, une légion dissoute, mais Trajan, gouverneur de la
province, rétablit l'ordre au nom du nouvel empereur.
Environ
un an après son accession au pouvoir, Nerva rappelle Casperius
Aelianus, ancien préfet du prétoire sous Domitien encore très
populaire parmi les prétoriens.
Il
a occupé ce poste jusque vers 94 avant de se retirer ou d'être
victime d'une disgrâce. C’est un choix malheureux pour
l'empereur... Aelianus réclame avec ses soldats la tête des
assassins de Domitien et assiège le palais impérial pour capturer
les responsables de la mort du dernier des Flaviens, qui n'ont pas
été condamnés par le nouvel empereur.
Il
réussit à faire exécuter les meurtriers, dont certains officiers
prétoriens, malgré l'opposition de l'empereur, affaiblissant la
position de Nerva. L'empereur est même forcé de prononcer un
discours public de remerciement pour cette initiative. C’est à ce
moment que commence la véritable lutte pour le pouvoir.
Au
Sénat, des factions apparaissent qui souhaitent que Nerva désigne
un successeur :
Une
première soutient Marcus Cornelius Nigrinus, général de Domitien
très décoré et gouverneur de Syrie, ce qui le place à la tête de
l’armée la plus puissante d’Orient.
Une
deuxième incline en faveur de Trajan, qui occupe alors le poste de
gouverneur impérial de Germanie supérieure. Il s’agit peut-être
d’éviter une usurpation de Nigrinius, qui peut paraître
imminente, car 3 légions et de nombreuses unités auxiliaires sont
stationnées en Germanie supérieure sous les ordres de Trajan, soit
environ 35 000 hommes.
Le
gouverneur de cette région, plus proche de l’Italie, pourrait
utiliser cette grande armée contre l’empereur en place ou pour
assurer sa protection...
Dans
la confusion de la fin d'année 97, alors que les deux factions se
livrent à une lutte apparente, Trajan reste dans sa province.
Nerva
prend les devants, monte au Capitole, et adopte alors solennellement
Trajan le 28 octobre 97, en ces termes selon Dion Cassius :
« Puisse la chose être heureuse et favorable pour le Sénat et
le Peuple Romain, ainsi que pour moi-même ! J'adopte Marcus
Ulpius Nerva Traianusa ». Il est probable que cette
décision soit celle de Nerva seul, mais il est possible qu'il ait
été guidé dans son choix par Lucius Licinius Sura, qui encourage
Trajan à s'emparer du pouvoir impérial pour éviter une crise...
De
plus, Cornelius Nigrinus est lui issu d'une famille indigène
Hispanique, équestre, et qui ne possède pas le prestige de celle de
Trajan, dû notamment aux mérites du père de ce dernier.
En
octobre 97, ce dernier reçoit la nouvelle lui apprenant qu’il est
adopté et de fait associé au pouvoir, de sorte que toute opposition
à Nerva s’efface. Les prétoriens se souviennent aussi des
événements de 69 et savent qu'ils ne peuvent affronter avec succès
les légions.
Pris
de court, ils doivent s'incliner. Trajan est reconnu comme successeur
de Nerva, le Sénat ratifie en accordant à Trajan le titre de
« César », la puissance tribunicienne et l’imperium
maius, ainsi que le consulat éponyme pour l'an 98.
Quand
la nouvelle de la mort de l’empereur Nerva se répand le 28 janvier
98, Trajan est à Cologne.
Trajan,
alors très populaire au sein de l’armée et apprécié de la
majorité du Sénat, continue d'écarter les adversaires de l’époque
de Nerva.
Nigrinius
est épargné, son gouvernorat en Syrie lui a été néanmoins retiré
de sorte qu’il perd tout soutien de l’armée, et ce dès
l'adoption de Trajan fin 97. Il se retire dans sa région natale, en
Hispanie, pour y finir ses jours.
Trajan
fait mander le préfet du prétoire Casperius Aelianus sur le Rhin,
et ce dernier est soit exécuté, soit forcé de se retirer.
Malgré
la mort de son prédécesseur, Trajan demeure en Germanie et ne
revient à Rome que près de 2 ans plus tard. Une absence si longue
du princeps à Rome est inhabituelle et chacun s’attend à une
guerre imminente contre les Germains.
Trajan
nomme pour lui succéder à la tête de la province de Germanie
Supérieure Lucius Iulius Ursus Servianus et confie la Germanie
Inférieure à Lucius Licinius Sura, 2 hommes de confiance qui
deviennent 2 piliers du nouveau régime...
À
l’automne 99, Trajan entre à Rome.
En
son absence, Aulus Cornelius Palma Frontonianus et Quintus Sosius
Senecio sont consuls éponymes, le 2e étant un des plus proches
conseillers de Trajan et une des figures publiques les plus en vue
sous son règne. L'empereur a placé Sextus Attius Suburanus
Aemilianus à la préfecture du prétoire. Pour son retour, en 100,
Trajan s'octroie le consulat aux côtés de Sextus Iulius Frontinus,
qui atteint alors le consulat pour la 3e fois à l'instar de
l’empereur lui-même.
Durant
son règne, il n'est consul que : en 100, 101, 103 et 112, dont
3 fois au début de son règne.
Grâce
à ces signes renforçant l’égalité apparente avec le Sénat,
Trajan souligne la position idéologique au centre de l’État du
Sénat et renforce sa propre position en tant que primus
inter pares. Malgré tout, Pline, bien qu’impressionné de
pouvoir désigner l’empereur comme « un des nôtres »,
reste lucide en écrivant : « le Prince n’est pas soumis
aux lois, ce sont les lois qui lui sont subordonnées »
Avant
le 1er septembre 100, Trajan reçoit du Sénat et du peuple Romain le
titre honorifique d’Optimus Princeps, en
référence à Jupiter, dieu Optimus Maximus
et sage, alors que Domitien se plaçait sous la protection de
Minerve, déesse de la guerre.
Plus
tard on le nomme « meilleur et plus noble des princes »
Le
25 mars 101, Trajan quitte Rome à la tête de la garde prétorienne,
accompagné de son préfet du prétoire Tiberius Claudius Livianus
ainsi que d’un certain nombre de compagnons parmi lesquels Lucius
Licinius Sura, Quintus Sosius Senecio, Lusius Quietus, Cnaeus
Pompeius Longinus et Publius Aelius Hadrianus, et se dirige vers la
province de Mésie supérieure.
Au
cours de l’hiver 101/102, Décébale, encerclé à l’ouest par
les légions, décide de passer à l’offensive en ouvrant un
nouveau front afin de diviser les forces romaines et libérer
Sarmizegetusa.
Vers
le mois de mars 102, Trajan reprend alors l’offensive et avance de
nouveau vers le royaume de Dacie, sur plusieurs fronts.
En
114, le Pont Polémoniaque ainsi que celui Galatique sont détachés
de la Galatie, difficiles à administrer depuis Ancyre, et sont
rattachés à la Cappadoce.
Dans
l'Arabie Pétrée nouvellement conquise, Trajan fait tracer une route
entre 107/111 et 114/115, la Via Nova Traiana,
qui évite le désert et permet de rejoindre la mer Rouge depuis la
province de Syrie. Les villes indigènes de Pétra et Bostra
reçoivent le rang de cités. L'empereur renomme Bosra, alors appelée
Bostra, en Nea Trai.
En
107, Trajan dévalue la monnaie romaine. Il diminue la pureté
d'argent du denier de 93,5 % à 89 % - le poids réel de
l'argent passant de 3,04 g à 2,88 g. Cette dévaluation,
couplée à l'énorme quantité d'or et d'argent rapportée des
guerres Daciques, autorise l'empereur à produire une plus grande
quantité de deniers que ses prédécesseurs. De plus, il abaisse
aussi la valeur de l'or de l'ordre de 15 % à 25 % grâce
au considérable butin en or ainsi qu'aux nouvelles mines, et il
rétablit un cours plus normal entre l’argent et l’or.
Les
dépenses sous son règne sont considérables :
Des
campagnes militaires avec 12 à 14 légions et de très nombreuses
troupes auxiliaires engagées, de grandioses constructions de
monuments, l'organisation de nombreux jeux pour le peuple de Rome, le
financement des aides alimentaires et
l'aménagement de routes en provinces.
S'ajoutent
à cela la diminution de certaines recettes, en raison, notamment, de
l’allégement de la taxe sur les successions et de la suppression
d'une partie des dettes revenant au fisc.
La
correspondance entre Pline le Jeune et Trajan concernant les
chrétiens est précieuse car il s’agit d’une des rares sources à
caractère officiel qui ne soit pas d’origine chrétienne.
Trajan
quitte Rome à l’automne 113 et parvient à Antioche, en Syrie, au
printemps 114. Le nouveau roi arménien Parthamasiris, frère du roi
déposé Axidarès, vient à la rencontre de Trajan et demande à
l’empereur de le confirmer sur le trône d’Arménies. Mais Trajan
refuse et annonce que l’Arménie devient province Romaine à la
tête de laquelle il place un gouverneur Romain.
Au
printemps 115, Trajan se dirige vers le sud, quittant l’Arménie.
Il prend les villes de Nisibe et de Batnae.
Avant
la fin de l’année 115, la Mésopotamie est déclarée province
Romaine. Trajan semble avoir remporté de nombreuses victoires durant
cette période car il a été acclamé quatre fois imperator.
Il
passe l’hiver 115/116 à Antioche où le grave tremblement de terre
de 115 a failli lui coûter la vie.
En
janvier 116, les troupes Romaines s’emparent de Séleucie puis de
Ctésiphon, capitale des Parthes.
En
116, Trajan atteint donc le golfe Persique. Aucun empereur Romain n’a
été aussi loin à l’est, et aucun n’a autant étendu l’Empire.
Trajan
décède à Selinus, le 8 ou le 9 août 117, sur le chemin de retour
pour Rome, des suites d’une grave maladie... Considérablement
affaibli par sa dernière campagne, un accident vasculaire cérébral
le rend hémiplégique.
Il
succombe quelques jours plus tard des suites de graves complications
respiratoires. Les symptômes de la maladie semblent correspondre à
des conséquences du paludisme.
Il
est dit qu’il a finalement adopté Hadrien sur son lit de mort.
Les
circonstances opaques de cette adoption ont entraîné de nombreuses
spéculations et controverses.
Dion
Cassius prétend qu’Hadrien n’a jamais été adopté, mais qu’il
s’agit d’une manœuvre de l’impératrice Plotine et du préfet
du prétoire Publius Acilius Attianus.
Le
corps de Trajan est transféré sur ordre d’Hadrien à Séleucie de
Piérie et incinéré.
Ses
cendres sont ensuite ramenées à Rome et placées dans la base de la
colonne Trajane, bien que les funérailles d’un empereur dans
l’enceinte de la ville, à l’intérieur du pomœrium,
soient inhabituelles :
Trajan
reste, jusqu’à l’antiquité tardive, le seul empereur à être
enterré dans les limites de la ville.
Trajan
devait être à Rome en janvier 118, pour participer aux cérémonies
de ses 20 ans de règne en tant qu'Empereur Auguste, mais le sort en
décide autrement, et les fêtes et autres cérémonies sont
annulées.
Après
la décision de la plèbe et des sénateurs de transférer les
cendres de Trajan sous la colonne, des travaux sont entrepris pour
aménager une niche pour recevoir l'urne en or avec les cendres de
l'empereur.
La
cérémonie d'inhumation a lieu quelques mois plus tard, en présence
d'Hadrien, le nouvel empereur, et de Plotine, la veuve de Trajan.
Celle-ci sera inhumée avec son époux vers 127/128...
Le
Sénat décide la divinisation de Trajan, son nom officiel devient :
Divus Traianus Parthicus. Il est le premier
empereur auquel on ajoute le titre de « divin » dans la
titulature
À
la mort de Trajan, la Grande-Arménie est de nouveau sous contrôle
Romain, hormis la partie cédée par l’empereur.
En
Mésopotamie, Lusius Quietus a repris la situation en main : Il
maîtrise les points-clés et isole la résistance en petites poches.
Cependant, au sud, le roi vassal Parthamaspatès n’a pu se
maintenir sur le trône sans le soutien des troupes Romaines. Les
derniers soulèvements des Juifs d’Orient sont réprimés par
Quintus Marcius Turbo en Égypte et par le général Maure Quietus en
Judée avant son rappel et sa mise à mort.
Turbo
mène campagne contre un soulèvement en Maurétanie qui fait suite à
cette exécution puis combat le soulèvement de la Dacie et reprend
le contrôle de la province après la mort sur place de Caius Iulius
Quadratus.
Empereurs
romains - Trajan (Marcus Ulpius trajanus)
www.empereurs-romains.net/emp14.htm
Dépité,
courroucé, humilié, Trajan mourut d'apoplexie en 117. ... La
tradition veut d'ailleurs que précisément ces années-là, le pape
Évariste ait été martyrisé à ...
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