mardi 7 mars 2017

EN REMONTANT LE TEMPS...117

5 JANVIER 2017...

Cette page concerne l'année 117 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

LE RÈGNE DE TRAJAN.

Trajan, né sous le nom de Marcus Ulpius Traianus le 18 septembre 53 à Italica ou à Rome et mort le 8 ou 9 août 117 à Selinus, en Cilicie, est empereur Romain de fin janvier 98 à août 117.
À sa mort, il porte le nom et les surnoms d'Imperator Caesar Divi Nervae Filius Nerva Traianus Optimus Augustus Germanicus Dacicus Parthicus.

Premier empereur Romain issu d'une famille établie dans une province, mais celle-ci est en fait originaire d'Italie et s'est installée en Bétique en tant que colons. Resté dans l’historiographie comme le « meilleur des empereurs romains » (optimus princeps).

Après le règne de Domitien et la fin de la dynastie des Flaviens, le court règne de Nerva et surtout celui de Trajan marquent le fondement de la dynastie dite des « Antonins ».
Trajan prend de l'importance sous le règne de l'empereur Domitien, dont les dernières années sont marquées par les persécutions et les exécutions de sénateurs Romains.

En septembre 96, après l'assassinat de Domitien, un vieux sénateur sans enfant, Nerva, monte sur le trône, mais se révèle impopulaire auprès de l'armée. Après une brève et tumultueuse année au pouvoir, une révolte des membres de la garde prétorienne affaiblit son pouvoir et le contraint à répliquer en adoptant le populaire général Trajan comme son héritier et successeur... Nerva décède fin janvier 98 et son fils adoptif lui succède sans incident.

On dispose de peu d’informations sur le début de la carrière sénatoriale de Trajan, il a probablement été, de 73 à 75, tribun militaire aux côtés de son père en Syrie.
Sous Vespasien en 78, ou sous Titus en 81, Trajan est nommé comme questeur du trésor sénatorial. Il accompagne son père comme légat dans la province d’Asie à la tête de laquelle ce dernier est nommé proconsul en 79/80 ou 80/81. Il sert près de 10 ans en tant que tribun militaire, ce qui montre son intérêt pour une carrière militaire.
Trajan accède à la préture au début du règne de Domitien, probablement en 84 ou 86/87.
Alors qu’il est habituel pour un patricien de briguer le consulat dans les 2 ou 3 années qui suivent, Trajan en est peut-être empêché à cause de différends avec Domitien.

En récompense pour son attitude loyale, il occupe en 91, avec Manius Acilius Glabrio, le consulat éponyme, tardivement pour un patricien.

Les sources sur la carrière de Trajan entre son consulat de 91 et l'année 97 sont obscures et incomplètes, provenant surtout du Panégyrique de Trajan de Pline le Jeune, qui n'est ni fiable, ni clair et même contradictoire. Ainsi, nous ignorons ce que devient Trajan sur cette période jusqu'à son gouvernorat de Germanie supérieure en 97.
La perte d’une légion Romaine dans la guerre contre les Sarmates Iazyges déclenche une crise politique interne. Domitien, en tant que Princeps, assume maintenant clairement sa position autocratique face à l’élite Romaine.

Dans la première moitié des années 90, de nombreuses mesures sont prises pour punir l’adultère, le crime de lèse-majesté et la haute trahison.

Après août 93, une vague de persécutions élimine les personnes soupçonnées d’être opposées au régime. Aux conspirations, nombreuses, Domitien répond également par les exécutions. Cependant, le nombre de sénateurs exécutés (14 noms connus) demeure beaucoup plus faible que sous le règne de Claude.
On assiste surtout à un grand nombre de disgrâces et d'exil.

Domitien se révèle bientôt imprévisible comme quand, en 95, il fait exécuter son cousin Titus Flavius Clemens... Même les membres de sa propre famille ne se sentent plus en sécurité.
La peur de tant de personnes est la cause d’un nouveau complot qui conduit, le 18 septembre 96, à l’assassinat de Domitien.

En septembre 96, c’est un sénateur qui monte sur le trône : Nerva, 65 ans, le princeps senatus, qui a une carrière sénatoriale exemplaire et paraît l'antithèse de Domitien. En dépit de ses réalisations politiques, son règne révèle de nombreuses faiblesses typiques d’un règne de transition. La question de la succession demeure alors ouverte mais une guerre civile marquant la fin de la dynastie des Flaviens est évitée, contrairement à ce qui s'est passé à la fin de la dynastie Julio-claudienne.

Le mécontentement de l’armée, de la garde prétorienne et le faible soutien du Sénat rendent la position de Nerva fragile. Un complot contre lui est mis au jour dès le début de l'année 97.
En Pannonie, le philosophe Dion de Pruse calme un début de révolte.
En Germanie supérieure, des mouvements hostiles ont lieu : Des camps incendiés, une légion dissoute, mais Trajan, gouverneur de la province, rétablit l'ordre au nom du nouvel empereur.

Environ un an après son accession au pouvoir, Nerva rappelle Casperius Aelianus, ancien préfet du prétoire sous Domitien encore très populaire parmi les prétoriens.
Il a occupé ce poste jusque vers 94 avant de se retirer ou d'être victime d'une disgrâce. C’est un choix malheureux pour l'empereur... Aelianus réclame avec ses soldats la tête des assassins de Domitien et assiège le palais impérial pour capturer les responsables de la mort du dernier des Flaviens, qui n'ont pas été condamnés par le nouvel empereur.
Il réussit à faire exécuter les meurtriers, dont certains officiers prétoriens, malgré l'opposition de l'empereur, affaiblissant la position de Nerva. L'empereur est même forcé de prononcer un discours public de remerciement pour cette initiative. C’est à ce moment que commence la véritable lutte pour le pouvoir.

Au Sénat, des factions apparaissent qui souhaitent que Nerva désigne un successeur :
Une première soutient Marcus Cornelius Nigrinus, général de Domitien très décoré et gouverneur de Syrie, ce qui le place à la tête de l’armée la plus puissante d’Orient.
Une deuxième incline en faveur de Trajan, qui occupe alors le poste de gouverneur impérial de Germanie supérieure. Il s’agit peut-être d’éviter une usurpation de Nigrinius, qui peut paraître imminente, car 3 légions et de nombreuses unités auxiliaires sont stationnées en Germanie supérieure sous les ordres de Trajan, soit environ 35 000 hommes.
Le gouverneur de cette région, plus proche de l’Italie, pourrait utiliser cette grande armée contre l’empereur en place ou pour assurer sa protection...

Dans la confusion de la fin d'année 97, alors que les deux factions se livrent à une lutte apparente, Trajan reste dans sa province.

Nerva prend les devants, monte au Capitole, et adopte alors solennellement Trajan le 28 octobre 97, en ces termes selon Dion Cassius : « Puisse la chose être heureuse et favorable pour le Sénat et le Peuple Romain, ainsi que pour moi-même ! J'adopte Marcus Ulpius Nerva Traianusa ». Il est probable que cette décision soit celle de Nerva seul, mais il est possible qu'il ait été guidé dans son choix par Lucius Licinius Sura, qui encourage Trajan à s'emparer du pouvoir impérial pour éviter une crise...
De plus, Cornelius Nigrinus est lui issu d'une famille indigène Hispanique, équestre, et qui ne possède pas le prestige de celle de Trajan, dû notamment aux mérites du père de ce dernier.
En octobre 97, ce dernier reçoit la nouvelle lui apprenant qu’il est adopté et de fait associé au pouvoir, de sorte que toute opposition à Nerva s’efface. Les prétoriens se souviennent aussi des événements de 69 et savent qu'ils ne peuvent affronter avec succès les légions.
Pris de court, ils doivent s'incliner. Trajan est reconnu comme successeur de Nerva, le Sénat ratifie en accordant à Trajan le titre de « César », la puissance tribunicienne et l’imperium maius, ainsi que le consulat éponyme pour l'an 98.

Quand la nouvelle de la mort de l’empereur Nerva se répand le 28 janvier 98, Trajan est à Cologne.
Trajan, alors très populaire au sein de l’armée et apprécié de la majorité du Sénat, continue d'écarter les adversaires de l’époque de Nerva.
Nigrinius est épargné, son gouvernorat en Syrie lui a été néanmoins retiré de sorte qu’il perd tout soutien de l’armée, et ce dès l'adoption de Trajan fin 97. Il se retire dans sa région natale, en Hispanie, pour y finir ses jours.
Trajan fait mander le préfet du prétoire Casperius Aelianus sur le Rhin, et ce dernier est soit exécuté, soit forcé de se retirer.

Malgré la mort de son prédécesseur, Trajan demeure en Germanie et ne revient à Rome que près de 2 ans plus tard. Une absence si longue du princeps à Rome est inhabituelle et chacun s’attend à une guerre imminente contre les Germains.
Trajan nomme pour lui succéder à la tête de la province de Germanie Supérieure Lucius Iulius Ursus Servianus et confie la Germanie Inférieure à Lucius Licinius Sura, 2 hommes de confiance qui deviennent 2 piliers du nouveau régime...


À l’automne 99, Trajan entre à Rome.

En son absence, Aulus Cornelius Palma Frontonianus et Quintus Sosius Senecio sont consuls éponymes, le 2e étant un des plus proches conseillers de Trajan et une des figures publiques les plus en vue sous son règne. L'empereur a placé Sextus Attius Suburanus Aemilianus à la préfecture du prétoire. Pour son retour, en 100, Trajan s'octroie le consulat aux côtés de Sextus Iulius Frontinus, qui atteint alors le consulat pour la 3e fois à l'instar de l’empereur lui-même.

Durant son règne, il n'est consul que : en 100, 101, 103 et 112, dont 3 fois au début de son règne.
Grâce à ces signes renforçant l’égalité apparente avec le Sénat, Trajan souligne la position idéologique au centre de l’État du Sénat et renforce sa propre position en tant que primus inter pares. Malgré tout, Pline, bien qu’impressionné de pouvoir désigner l’empereur comme « un des nôtres », reste lucide en écrivant : « le Prince n’est pas soumis aux lois, ce sont les lois qui lui sont subordonnées »

Avant le 1er septembre 100, Trajan reçoit du Sénat et du peuple Romain le titre honorifique d’Optimus Princeps, en référence à Jupiter, dieu Optimus Maximus et sage, alors que Domitien se plaçait sous la protection de Minerve, déesse de la guerre.
Plus tard on le nomme « meilleur et plus noble des princes »

Le 25 mars 101, Trajan quitte Rome à la tête de la garde prétorienne, accompagné de son préfet du prétoire Tiberius Claudius Livianus ainsi que d’un certain nombre de compagnons parmi lesquels Lucius Licinius Sura, Quintus Sosius Senecio, Lusius Quietus, Cnaeus Pompeius Longinus et Publius Aelius Hadrianus, et se dirige vers la province de Mésie supérieure.

Au cours de l’hiver 101/102, Décébale, encerclé à l’ouest par les légions, décide de passer à l’offensive en ouvrant un nouveau front afin de diviser les forces romaines et libérer Sarmizegetusa.

Vers le mois de mars 102, Trajan reprend alors l’offensive et avance de nouveau vers le royaume de Dacie, sur plusieurs fronts.

En 114, le Pont Polémoniaque ainsi que celui Galatique sont détachés de la Galatie, difficiles à administrer depuis Ancyre, et sont rattachés à la Cappadoce.

Dans l'Arabie Pétrée nouvellement conquise, Trajan fait tracer une route entre 107/111 et 114/115, la Via Nova Traiana, qui évite le désert et permet de rejoindre la mer Rouge depuis la province de Syrie. Les villes indigènes de Pétra et Bostra reçoivent le rang de cités. L'empereur renomme Bosra, alors appelée Bostra, en Nea Trai.

En 107, Trajan dévalue la monnaie romaine. Il diminue la pureté d'argent du denier de 93,5 % à 89 % - le poids réel de l'argent passant de 3,04 g à 2,88 g. Cette dévaluation, couplée à l'énorme quantité d'or et d'argent rapportée des guerres Daciques, autorise l'empereur à produire une plus grande quantité de deniers que ses prédécesseurs. De plus, il abaisse aussi la valeur de l'or de l'ordre de 15 % à 25 % grâce au considérable butin en or ainsi qu'aux nouvelles mines, et il rétablit un cours plus normal entre l’argent et l’or.
Les dépenses sous son règne sont considérables :
Des campagnes militaires avec 12 à 14 légions et de très nombreuses troupes auxiliaires engagées, de grandioses constructions de monuments, l'organisation de nombreux jeux pour le peuple de Rome, le financement des aides alimentaires et l'aménagement de routes en provinces.
S'ajoutent à cela la diminution de certaines recettes, en raison, notamment, de l’allégement de la taxe sur les successions et de la suppression d'une partie des dettes revenant au fisc.

La correspondance entre Pline le Jeune et Trajan concernant les chrétiens est précieuse car il s’agit d’une des rares sources à caractère officiel qui ne soit pas d’origine chrétienne.

Trajan quitte Rome à l’automne 113 et parvient à Antioche, en Syrie, au printemps 114. Le nouveau roi arménien Parthamasiris, frère du roi déposé Axidarès, vient à la rencontre de Trajan et demande à l’empereur de le confirmer sur le trône d’Arménies. Mais Trajan refuse et annonce que l’Arménie devient province Romaine à la tête de laquelle il place un gouverneur Romain.

Au printemps 115, Trajan se dirige vers le sud, quittant l’Arménie. Il prend les villes de Nisibe et de Batnae.

Avant la fin de l’année 115, la Mésopotamie est déclarée province Romaine. Trajan semble avoir remporté de nombreuses victoires durant cette période car il a été acclamé quatre fois imperator.

Il passe l’hiver 115/116 à Antioche où le grave tremblement de terre de 115 a failli lui coûter la vie.

En janvier 116, les troupes Romaines s’emparent de Séleucie puis de Ctésiphon, capitale des Parthes.
En 116, Trajan atteint donc le golfe Persique. Aucun empereur Romain n’a été aussi loin à l’est, et aucun n’a autant étendu l’Empire.

Trajan décède à Selinus, le 8 ou le 9 août 117, sur le chemin de retour pour Rome, des suites d’une grave maladie... Considérablement affaibli par sa dernière campagne, un accident vasculaire cérébral le rend hémiplégique.
Il succombe quelques jours plus tard des suites de graves complications respiratoires. Les symptômes de la maladie semblent correspondre à des conséquences du paludisme.

Il est dit qu’il a finalement adopté Hadrien sur son lit de mort.
Les circonstances opaques de cette adoption ont entraîné de nombreuses spéculations et controverses.
Dion Cassius prétend qu’Hadrien n’a jamais été adopté, mais qu’il s’agit d’une manœuvre de l’impératrice Plotine et du préfet du prétoire Publius Acilius Attianus.
Les historiens modernes sont eux-mêmes divisés sur la réalité de cette adoption.

Le corps de Trajan est transféré sur ordre d’Hadrien à Séleucie de Piérie et incinéré.
Ses cendres sont ensuite ramenées à Rome et placées dans la base de la colonne Trajane, bien que les funérailles d’un empereur dans l’enceinte de la ville, à l’intérieur du pomœrium, soient inhabituelles :
Trajan reste, jusqu’à l’antiquité tardive, le seul empereur à être enterré dans les limites de la ville.

Trajan devait être à Rome en janvier 118, pour participer aux cérémonies de ses 20 ans de règne en tant qu'Empereur Auguste, mais le sort en décide autrement, et les fêtes et autres cérémonies sont annulées.

Au départ, la colonne Trajane n'est pas destinée à recevoir les cendres de Trajan :
Après la décision de la plèbe et des sénateurs de transférer les cendres de Trajan sous la colonne, des travaux sont entrepris pour aménager une niche pour recevoir l'urne en or avec les cendres de l'empereur.
La cérémonie d'inhumation a lieu quelques mois plus tard, en présence d'Hadrien, le nouvel empereur, et de Plotine, la veuve de Trajan. Celle-ci sera inhumée avec son époux vers 127/128...

Le Sénat décide la divinisation de Trajan, son nom officiel devient : Divus Traianus Parthicus. Il est le premier empereur auquel on ajoute le titre de « divin » dans la titulature
À la mort de Trajan, la Grande-Arménie est de nouveau sous contrôle Romain, hormis la partie cédée par l’empereur.
En Mésopotamie, Lusius Quietus a repris la situation en main : Il maîtrise les points-clés et isole la résistance en petites poches. Cependant, au sud, le roi vassal Parthamaspatès n’a pu se maintenir sur le trône sans le soutien des troupes Romaines. Les derniers soulèvements des Juifs d’Orient sont réprimés par Quintus Marcius Turbo en Égypte et par le général Maure Quietus en Judée avant son rappel et sa mise à mort.
Turbo mène campagne contre un soulèvement en Maurétanie qui fait suite à cette exécution puis combat le soulèvement de la Dacie et reprend le contrôle de la province après la mort sur place de Caius Iulius Quadratus.



Empereurs romains - Trajan (Marcus Ulpius trajanus)
www.empereurs-romains.net/emp14.htm
Dépité, courroucé, humilié, Trajan mourut d'apoplexie en 117. ... La tradition veut d'ailleurs que précisément ces années-là, le pape Évariste ait été martyrisé à ...

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