17
JANVIER 2017...
Cette
page concerne l'année 104 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
MARTIAL
UN POETE DE CES TEMPS RECULES,
Martial
(en latin Marcus Valerius Martialis), né vers 40, au mois de mars,
dans une famille plutôt aisée de Bilbilis, une petite ville de
Tarraconaise, au nord de l’Hispanie, mort vers 104 à Bilbilis, est
un poète latin, connu pour ses Épigrammes (Martial), dans
lesquelles il dépeint la société Romaine de son temps.
En
64, il part pour Rome, où il espère faire fortune en tant
qu'écrivain. Il s’installe dans le quartier de Subure, qui est
populaire et de mauvaise réputation, situé au nord des Forums
impériaux.
Il
cherche l’appui de compatriotes originaires d’Hispanie, dont les
plus importants sont Sénèque et son neveu Lucain, dont il devient
client. C’est le début d’une vie de bohème, reposant
entièrement sur le soutien de ses maîtres, pratique assez courante
à l’époque.
L’année
suivante, en 65, l’échec de la conspiration de Pison déclenche de
la part de Néron une période de répression, dont Sénèque et
Lucain sont les victimes. Durant cette période, Martial trouve
refuge notamment auprès de Quintilien et de Pline le Jeune.
Grâce
à son talent littéraire, il compose des poèmes pour ses maîtres,
que ces derniers font passer pour les leurs, ce qui va d’ailleurs
pousser Martial à s’attaquer à eux dans son œuvre.
En
80, à l’occasion de l’inauguration de l'Amphithéâtre Flavien,
il publie le Liber spectaculorum. On lui accorde le privilège du ius
trium liberorum, qui lui confère aussitôt une certaine notoriété
sans toutefois résoudre ses problèmes d’argent.
Domitien
fait de lui un tribun militaire et un chevalier : Il acquiert
alors une certaine aisance et publie en 84 les Xenia et les
Apophoreta. Il devient ensuite propriétaire de 2 villas, l’une à
Nomentum, l’autre à Rome sur le Quirinal.
En
98, lassé, semble-t-il de l'effervescence Romaine et ruiné, il
retourne, avec l’aide de Pline le Jeune, qui lui paie le voyage,
dans sa ville natale, et s’installe dans une maison offerte par une
admiratrice, Marcella.
Martial
meurt en 104 mais, finalement, dans le regret de sa vie à Rome...
À
l’époque de Martial, l’empereur Domitien intervient fortement
dans le quotidien des Romains : Il a décidé, par exemple, de
faire organiser des combats de gladiateurs annuels à des fins
stratégiques.
Ainsi
Martial évoque-t-il, dans son œuvre, souvent dans un registre
épidictique, les décisions impériales mais aussi les proches de
l’empereur, comme l’avocat Regulus, également ami du poète. Si
Martial va jusqu’à dire que l’empereur est le seul « vrai
Jupiter », il le flatte aussi indirectement à travers
d’habiles critiques. Cependant, l’empereur ayant senti quelques
pointes dans l’œuvre du poète, ce dernier ne s’est jamais vu
accorder les privilèges qu’il demande.
Martial
est l’auteur d’un recueil d’Épigrammes composé de plus de 1
500 poèmes de taille variable, répartis en 15 livres :
Un
livre sur les spectacles,
12
livres d’épigrammes
2
livres de distiques (Xenia et Apophoreta) qu'il a publiés via des
librairies entre 85 et 102.
Toutefois,
la chronologie des textes n’est pas respectée dans les éditions
actuelles : Le livre I, Liber spectaculorum, a bien été publié
en premier mais les Xenia et Apophoreta (livres XIV et XV ou XIII et
XIV selon les éditions) ont été écrites dans la foulée du livre
I.
Au
Moyen Âge, les Épigrammes ont été censurées, cependant, les
moines copistes continuent à reproduire ces textes ce qui leur a
permis d'atteindre la postérité.
Placé
en tête des Épigrammes, ce premier recueil de 33 pièces
épigrammatiques, offert à Titus lors de l’inauguration du Colisée
en 80 (et dénommé aujourd’hui Liber spectaculorum) n’est
pourtant pas le premier livre des épigrammes. Il vaut à Martial son
admission dans l’ordre équestre ainsi qu’une petite pension. La
mythologie y est bien présente et tout se passe dans l’arène du
théâtre : La description de la complaisance dans la cruauté
crée un sentiment de malaise.
« Non
hic Centauros, non Gorgonas Harpiyasque invenies : hominem
nostra pagina sapit .
Ici, tu ne trouveras ni Centaures, Gorgognes, ni Harpies : Notre page sent l'homme. »
Ici, tu ne trouveras ni Centaures, Gorgognes, ni Harpies : Notre page sent l'homme. »
Martial
y traite de très nombreux sujets, y expose ses idées, ses opinions,
qui, parfois, sont très contradictoires. Cette sorte de conflit au
sein même de son argumentation donne à son œuvre un manque
d'unité. Il est vrai que cette idée de contradiction se révèle
dans la juxtaposition de thèmes très divers : La critique, le
sérieux, les attaques, le vulgaire, le banal s'opposent ainsi à
l'amusement, la plaisanterie, et à tout ce qui lui parait digne
d'être loué. Un paradoxe peut résumer la vie de Martial.
En
effet, il aime et déteste Rome à la fois : Cette opposition
permet d'appréhender une réalité plurielle et variée
caractéristique de l’œuvre de Martial.
L'inspiration
principale de Martial est Rome, dont il évoque un certain nombre de
lieux par un trait marquant. Ainsi donne-t-il la parole à sa Muse
pour préciser cela à son lecteur :
« At
tu Romano lepidos sale tinge libellos: / adgnoscat mores vita
legatque suos.
Répands le sel romain sur tes petits poèmes : Que la vie y reconnaisse et y lise ses propres manières. »
Répands le sel romain sur tes petits poèmes : Que la vie y reconnaisse et y lise ses propres manières. »
Il
évoque beaucoup la vie quotidienne, les monuments Romains et procède
à des descriptions précises pour prouver la réalité des faits. Il
loue, par exemple, le Colisée, dans le Liber spectaculorum. Il
dépeint une Rome épuisante, fatigante mais l'aime pour sa diversité
et sa beauté, que ce soit chez les riches ou chez les clients.
Ses
épigrammes sont ainsi l'image de l'homme et de la vie romaine. Les
thèmes réalistes principaux sont l'argent, le sexe, la hiérarchie
sociale dont le poète caricature la réalité en ne parlant que de
l'aspect qu'il souhaite et en passant le reste sous silence.
« Sans
libertinage ni mordant, l'épigramme est fade et ne peut plaire. »
( VII, 25).
La
vie quotidienne romaine, et notamment ses vices, fournissent donc
matière à une retranscription de la réalité sociale contemporaine
de Martial.
Logiquement,
l'auteur dépeint les maîtres dont il dépend en tant que client et
dont il reçoit la sportule quotidienne (don de nourriture versée au
client qui peu à peu est remplacé par une somme d'argent).
Peu
des critiques de Martial ont pour sujet l'empereur qui fait surtout
l'objet de louanges. Des flatteries indirectes sont ainsi dédiées à
Domitien (livres 5 et 8). Cependant, il n'hésite pas à s'attaquer
aux personnes que l'empereur n'aime pas, bien que cela ne lui
rapporte aucun avantage. Dans ce cadre, il aborde alors les thèmes
de l'hypocrisie, de la dissimulation et de la satire des pauvres et
des riches ainsi que l'inconvénient d'être un client. L'avarice, la
cupidité font aussi partie de ses thèmes de prédilection sans
oublier son agacement pour le luxe.
Pour
peindre la société, il ne peut se passer d'évoquer les repas du
soir, repas principal des Romains et très révélateurs de la
richesse des gens. Il aborde surtout les invitations à dîner par
des maîtres méprisants, désobligeants, qui ne pensent qu'à
imposer leurs envies.
Sur
la connaissance de la vie quotidienne, les Épigrammes renseignent
sur la nourriture et les repas grâce à des détails concrets. Par
exemple du poème V, adressé à Toranius, évoquant entre autres,
les laitues de Cappadoce (viles Cappadocae), les poireaux (porri),
les œufs (oves), les fèves, ou encore les châtaignes rôties.
Autour
de son village natal poussent des vignes. Martial ne l’a pas
oublié, dans le 13e livre des Épigrammes, on trouve un éloge
des vins de Tarragone.
Bon
connaisseur, Martial sait apprécier tous les vins :
Le
précieux Falerne gardé jalousement pendant des années dans des
petites bouteilles de verre, les vins de Sétine, les vins de Cécube
(vins de garde), de la Grèce, des Gaules dont ceux de Vienne, et,
tout particulièrement, ceux d’Hispanie.
Mais
le poète est surtout friand des vins qui ont « de la
bouteille » ou « de l’amphore », et que les
Romains désignent par la date de l’année de la vendange, exprimée
par le nom du consul en fonction à ce moment-là.
Le
corps de l'Homme est aussi un sujet cher à Martial qui pense que
notre corps exprime ce que l'on est vraiment : Il s'agit alors
d'évoquer, entre autres, des édentés, des borgnes, des chauves
ainsi que des odeurs déplaisantes. Il dénonce, en outre, les
subterfuges de certains pour changer leurs apparences. lié à la
thématique corporelle, le sexe trouve une place importante chez
Martial qui critique indifféremment les hommes, les femmes ainsi que
les relations maître/esclave, souvent homosexuelles.
Ces
épigrammes ont souvent une chute comique et sont destinées à faire
passer des rumeurs, parfois infondées, la plupart du temps contre un
concurrent qu'il apprécie peu.
Martial
ne théorise pas et n'est pas un grand penseur mais il suit une
philosophie s'inspirant de l'épicurisme : « Jouir de la vie et
la vivre pleinement ». Il dit dans certaines épigrammes « Pour
être aimé, il faut aimer ». Il mène une vie champêtre avec
des plaisirs simples.
Les
Épigrammes de Martial abordent donc divers thèmes, dont nous
n'avons abordés que les principaux dans cet article, le plus souvent
regroupés selon les livres et représentatifs de la société
Romaine contemporaine de Martial. Cependant leurs sujets sont traités
avec ironie et légèreté pour plaire au lecteur même si, dans le
livre XII, rédigé après son retour en Espagne, le ton de Martial,
touché par la solitude, laisse penser qu'il regrette Rome, source de
son inspiration.
Ce
livre compte 127 pièces qui constituent de petites étiquettes
destinées à accompagner les cadeaux adressés à des amis. Une
petite blague est placée sur chaque présent, par exemple à un
convive auquel on a offert des poireaux:
« Fila
Tarentini graviter redolentia porri / edisti quotiens, oscula clusa
dato. »
« Les
fibres du poireau de Tarente ont une odeur redoutable : Si tu en
manges, donne toujours des baisers à lèvres closes. »
Apophoreta
est issu du terme grec Ἀποφόρητα, signifiant « ce
qu’on peut emporter ». I
l
y a 223 pièces : Ce sont des étiquettes d’objets divers
tirés au sort à la table du maître de maison. La loterie est
engagée avec les blagues entre amis.
Martial
utilise une langue riche et variée. Il peut aussi bien écrire dans
un registre élevé qu’user de mots familiers ou populaires, voire
vulgaires. Par ailleurs, il n’hésite pas à employer de nombreux
termes techniques rares et non poétiques (particulièrement en ce
qui concerne les objets de la vie quotidienne). L’auteur se sert
parfois même de mots inusités ou qu’on ne lit nulle part
ailleurs, ou en crée notamment en transcrivant certains mots grecs.
Ainsi, il travaille soigneusement sa langue et choisit
méticuleusement son vocabulaire.
S'il
exploite, sans conteste, la crudité du langage qui lui vaut, déjà
à son époque, d'être raillé ( « Versus scribere me parum
severos / nec quos praelegat in schola magister, / Corneli
quereris ») il multiplie également les expressions imagées
par un recours à divers procédés stylistiques.
le
distique élégiaque
l’hendécasyllabe
phalécien
le
trimètre iambique (scazon ou choliambe)
D’autres
types de vers apparaissent également, mais plus rarement.
L’épigramme
chez Martial est brève et construite en 2 parties : La première
pour attiser la curiosité du lecteur (le contexte du récit), la
seconde pour la satisfaire (la chute). On peut noter 6 principaux
procédés stylistiques employés par Martial :
L’anaphore
L’apostrophe
Les
jeux de mots : Si quando leporem mittis mihi, Gellia, decis :
« Formensus septem, Marce, diebus eris. Si non derides, si
uerum, lux mea, narras, edisti numquam, Gellia, tu leporem. » :
« Toutes les fois, Gellia, que tu m’envoies un lièvre, tu
dis : « Marcus, tu seras beau pendant sept jours. Si ce
n’est pas te moquer de moi, si tu dis vrai, astre de ma vie, tu
n’as jamais, toi, Gellia, mangé de lièvre.»)
La
pointe (II, 38 : Quid mihi reddat ager quaeris, Line,
Nomentanus ? Hoc mihi reddit ager : te, Line, non uideo. :
« Tu voudrais savoir, Linus, ce que me rapporte ma ferme de
Nomentum ? Voici ce qu’elle me rapporte : Le plaisir,
Linus, de ne pas te voir.»)
Les
jeux sur les sonorités comme les allitérations ou les assonances
(VII, 1 : Accipe belligerae crudum thoraca Mineruae, ipsa
Medusaeae quem timet ira comae. Dum uacat, haec,
Caesar, poterit lorica uocari : pectore cum sacro sederit, aegis
erit. : « Revêts cette cuirasse, faite d’un cuir
brut, de la belliqueuse Minerve, toi qui inspires l’effroi même à
la chevelure furieuse de Méduse. Aussi longtemps qu’elle ne
servira point, on pourra, César, lui donner le nom de cuirasse :
mais dès qu’elle protégera ta poitrine sacrée, elle sera une
égide. »)
ÉLOGE
DIS PRINCIPES DE DÉCIANUS.
Ainsi
que Thraséas et le divin Caton
Décianus du stoïque Zénon
Suit l'austère philosophie,
Mais non jusqu'à se jouer de la vie.
Le sein nu il ne prétend pas
Courir au-devant du trépas.
J'approuve en tout point son système ;
Mon héros, le héros que j'aime,
N'est pas celui qu'illustre une action d'éclat,
Ou qui, par une mort facile et d'apparat,
Au prix de quelques jours achète un nom célèbre
C'est le sage Mortel dès son vivant cité
Pour ses vertus, sa rare intégrité ;
Qui, de l'Indus jusques à l'Ebre,
Voit son nom chéri, respecté,
Et dont l'éloge, en tous lieux répété,
N'est pas son éloge funèbre.
Décianus du stoïque Zénon
Suit l'austère philosophie,
Mais non jusqu'à se jouer de la vie.
Le sein nu il ne prétend pas
Courir au-devant du trépas.
J'approuve en tout point son système ;
Mon héros, le héros que j'aime,
N'est pas celui qu'illustre une action d'éclat,
Ou qui, par une mort facile et d'apparat,
Au prix de quelques jours achète un nom célèbre
C'est le sage Mortel dès son vivant cité
Pour ses vertus, sa rare intégrité ;
Qui, de l'Indus jusques à l'Ebre,
Voit son nom chéri, respecté,
Et dont l'éloge, en tous lieux répété,
N'est pas son éloge funèbre.
CONTRE
UN PLAGIAIRE.
Plagiaire
impudent, voleur de mes écrits,
Qui crois que pour être poète
Il suffit d'acheter un volume à vil prix,
Reviens de ton erreur ; ce beau nom que l'on fête,
Par or, ni par argent, ne fut jamais acquis.
Crois-moi, va déterrer au fond d'un secrétaire
Quelque rouleau chargé de bons ou mauvais vers,
Vierge encore et connu seulement de son père ;
Qui, sans avoir passé sous les yeux du vulgaire
Ne fut encore visité que des vers.
Un livre publié ne change plus de maître.
Mais si tu cherches bien, peut-être
Tu trouveras sur ton chemin
Un volume nouveau, dont les soins d'un libraire
N'ont encore poncé ni rougi le vélin.
Qu'on te le cède, mais sous le sceau du mystère,
Puis, chez toi, de ton nom va couvrir ton larcin.
Voilà tout le secret : Celui dont l'impuissance
Veut s'illustrer par l'ouvrage d'autrui,
Traitant avec l'auteur, doit acheter de lui
Son livre et surtout son silence.
Qui crois que pour être poète
Il suffit d'acheter un volume à vil prix,
Reviens de ton erreur ; ce beau nom que l'on fête,
Par or, ni par argent, ne fut jamais acquis.
Crois-moi, va déterrer au fond d'un secrétaire
Quelque rouleau chargé de bons ou mauvais vers,
Vierge encore et connu seulement de son père ;
Qui, sans avoir passé sous les yeux du vulgaire
Ne fut encore visité que des vers.
Un livre publié ne change plus de maître.
Mais si tu cherches bien, peut-être
Tu trouveras sur ton chemin
Un volume nouveau, dont les soins d'un libraire
N'ont encore poncé ni rougi le vélin.
Qu'on te le cède, mais sous le sceau du mystère,
Puis, chez toi, de ton nom va couvrir ton larcin.
Voilà tout le secret : Celui dont l'impuissance
Veut s'illustrer par l'ouvrage d'autrui,
Traitant avec l'auteur, doit acheter de lui
Son livre et surtout son silence.
SUR
UN VOISIN INSOCIABLE.
Nonus
est mon proche voisin,
Et ma maison est si près de la sienne
Que par la fenêtre, au matin,
Nous pourrions, sans beaucoup de peine,
Nous donner le bonjour et nous serrer la main.
Qui n'envierait cette bonne fortune,
Qui de nos deux maisons semble n'en faire qu'une,
Et qui permet que deux amis
A chaque instant soient réunis ?
Eh bien ! Terentius qui gouverne Siène,
Et, sur la plage égyptienne,
De Rome en ce moment fait respecter la loi,
N'est pas plus séparé de moi.
L'un à l'autre étrangers, pour le voir, pour l'entendre
Je ne sais plus bientôt comment m'y prendre ;
On n'est pas à la fois et plus près et plus loin.
Afin donc d'en finir, je crois qu'il est besoin
Que l'un de nous deux déménage,
Et qu'emportant avec lui son bagage,
Il cherche à l'écart quelque coin
Pour ne point voir Nonus de votre vie entière,
Faites-vous son voisin, ou bien son locataire.
Et ma maison est si près de la sienne
Que par la fenêtre, au matin,
Nous pourrions, sans beaucoup de peine,
Nous donner le bonjour et nous serrer la main.
Qui n'envierait cette bonne fortune,
Qui de nos deux maisons semble n'en faire qu'une,
Et qui permet que deux amis
A chaque instant soient réunis ?
Eh bien ! Terentius qui gouverne Siène,
Et, sur la plage égyptienne,
De Rome en ce moment fait respecter la loi,
N'est pas plus séparé de moi.
L'un à l'autre étrangers, pour le voir, pour l'entendre
Je ne sais plus bientôt comment m'y prendre ;
On n'est pas à la fois et plus près et plus loin.
Afin donc d'en finir, je crois qu'il est besoin
Que l'un de nous deux déménage,
Et qu'emportant avec lui son bagage,
Il cherche à l'écart quelque coin
Pour ne point voir Nonus de votre vie entière,
Faites-vous son voisin, ou bien son locataire.
Martial
(poète) — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Martial_(poète)
Martial
(en latin Marcus Valerius Martialis), né vers 40, au mois de mars,
et mort vers 104 à ... L'année suivante, en 65, l'échec de la
conspiration de Pison déclenche de la part de Néron une période de
répression, dont Sénèque et Lucain sont ...
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