31
JANVIER 2017...
Cette
page concerne l'année 90 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
SCISSION
DES DIFFÉRENTS COURANTS JUDAÏQUES.
Vers
la fin du Ier siècle les Juifs, serrent les rangs autour de l’école
Pharisienne de Jamnia. Celle-ci a imposé le judaïsme rabbinique qui
a survécu jusqu’à nos jours.
Aux
alentours de l’an 90, cette école rejette les autres mouvements
juifs pour en faire des hérésies. Les judéo-chrétiens se trouvent
ainsi définitivement éliminés de la carte du judaïsme. Mais dans
les consciences, la rupture se fait plus lentement. Les documents
manquent pour reconstituer les événements qui ont amené les
chrétiens à trouver leur identité propre après le drame de l’an
70...
L'Académie
de Yabneh (ou Assemblée de Yabneh) est une assemblée des sages
Pharisiens les plus célèbres de du temps, le RabbIn Yohanan ben
Zakkaï (mort 80-85) est parvenu à constituer cette académie dans
la ville de Yabneh (Jamnia) quelques années à peine après la
destruction du Second Temple de Jérusalem (70) et l'écrasement de
la grande révolte juive.
Bien
que l'Assemblée de Yabneh ne concerne que le mouvement des rabbins
en formation et non l'ensemble du peuple juif, cet épisode est très
important dans l'histoire juive.
Yohanan
ben Zakkaï a fondé une école de loi juive, qui devient une source
majeure de la Mishna ultérieure. Son école est souvent considérée
comme une source du judaïsme rabbinique.
« Yabneh
est souvent présenté de façon erroné comme un synode, comme s'il
est analogue à un concile de l'Église. Il s'agit en fait, plus
d'une Académie (yeshivah) et le nombre de participants semble avoir
été assez petit au début. » Ses membres ne sont pas non plus
représentatifs des Juifs du pays et ne constituent qu'une partie des
sages Pharisiens. « Ce groupe, à l'origine de la Mishnah, est
parvenu à avoir de l'influence dans la société juive, mais ses
succès ont pris bien plus d'un siècle. »
Selon
une légende Yohanan ben Zakkaï a reçu la permission de l'empereur
Vespasien d'établir une académie dans la ville de Yabneh (Jamnia).
La plupart des critiques acceptent la réalité de cette Académie ou
Assemblée. Toutefois, certains moins nombreux expriment des réserves
et des nuances, alors que « d'autres encore moins nombreux la
considèrent comme un mythe forgé de toutes pièces pour assurer la
légitimité des Rabbins à une époque plus tardive »
(IVe siècle ou après).
LE TEMPLE DE JÉRUSALEM |
Après
la destruction du Temple (70), plusieurs dirigeants spirituels juifs
sont établis à Lod (Lydda) ou à proximité, à une vingtaine de
kilomètres de Yabneh. C'est le cas de Rabbi Eliezer ben Hyrcanos,
Rabbi Gamaliel II, Rabbi Tarfon, Rabbi Eléazar haModaï (de Modiin)
et Rabbi Akiba. Le Talmud raconte les décisions importantes prises à
Lod lorsque « Rabbi Tarfon et les anciens dînent dans le
grenier de la maison de Nitzah à Lod ». Il est probable que
l'Assemblée de Yabneh ne concerne que le mouvement des rabbins en
formation et en évolution et non l'ensemble du peuple juif. « Par
ce coup de force consistant à réunir une assemblée des sages
Pharisiens les plus célèbres de ce temps et à en prendre la
présidence, Rabbi Yohanan ben Zakkaï (mort 80-85) parvient, aux
yeux des membres du mouvement rabbinique, à se substituer à
l'ancienne autorité du grand prêtre, à celle du sacerdoce et à
celle du sanhedrin. » Il a auparavant demandé une autorisation
aux autorités romaines qui ont dû « apprécier cette reprise
en main, même limitée, d'une partie des Judéens par le mouvement
rabbinique. »
Quelles
que soient les origines de cette académie, cet épisode est très
important dans l'histoire juive.
Pendant
le siège de Jérusalem par Titus, le futur empereur romain, Rabbi
Yohanan ben Zakkaï, un sage Pharisien, est parvenu dans le plus
grand secret à quitter la ville encerclée par les légions romaines
en trompant l'attention des Zélotes défenseurs de la ville. Pour ce
faire, il a fait croire à sa mort, puis il est en sorti enfermé
dans un cercueil.
La
légende raconte que quand Vespasien, général Romain, bientôt
empereur, lui accorde 3 souhaits, il ne demande ni le salut de la
ville ni celui de son temple il s'est rendu compte que les Romains
sont décidés à les détruire et que, par conséquent, il ne
peuvent les sauver, Il demande cependant que la ville libre de Yabnéh
devienne la nouvelle demeure du Sanhédrin, la cour suprême juive,
et des Sages de la Torah.
Toutefois,
Vespasien a quitté le théâtre d'opération près d'un an avant le
début du siège (fin juin- début juillet 69), en confiant le
commandement à son fils Titus.
Fort
de cette autorisation de l'empereur, le rabbi « se réfugie
alors à Yabneh où il crée une « académie » (une
yeshivah) pour l'étude de la Torah ».
« Cet
épisode de la fuite est devenu le récit fondateur du mouvement
rabbinique », alors que dans la littérature de ce mouvement
son héros n'occupe qu'une place plutôt marginale, sans être
insignifiante. Le rôle central attribué à Yohanan ben Zakkaï
permet de saisir « les principales préoccupations des esprits
qui ont formé ce qui n'est probablement qu'une légende. »
Après la défaite de 70,
« l'emblème
du nouveau héros proposé à la vénération populaire devient le
sage et le savant et non plus le chef de guerre. »
Yohanan
ben Zakkaï prend 9 décrets, des takkanot (« améliorations »),
« qui sont présentés comme indispensables pour le culte, car
ils concernent les dates des jours fastes, des jours jeûné, des
jours de fête et les débuts de mois. » Cette tâche revenait
auparavant au grand prêtre et au sanhédrin, mais la destruction du
Temple de Jérusalem et probablement l'interdiction des Romains ont
laissé vacantes ces institutions.
Cette
récupération du calendrier liturgique aux dépens du sacerdoce a
probablement rencontré l'opposition des prêtres, des scribes et des
notables en général. Toutefois, grâce à l'autorité incontestable
dont Yohanan jouit dans le mouvement Pharisien et parce qu'il s'agit
de mesures essentielles qu'il faut prendre à ce moment-là pour la
poursuite du culte hors de Jérusalem, ces mesures ont probablement
trouvé une certaine légitimité. « D'autant que le calendrier
liturgique est toujours une des clefs de la légitimité en matière
religieuse, même si l'autorité de ces mesures n'a probablement pas
dépassé les frontières du mouvement rabbinique. »
Un
nouveau Sanhédrin aux pouvoirs au moins aussi limités que le
précédent est recréé avant 132. Il siège d'abord à Yabneh, puis
après 135 et l'expulsion des Juifs de toute la chôra de Ælia
Capitolina (la nouvelle ville fondée à la place de Jérusalem), le
Sanhédrin se reforme en Galilée, les Juifs étant désormais
interdits de droit de cité à Ælia et dans toute sa Chôra, sous
peine de mort. Il demeure successivement dans les villes « d'Usha,
de Shefa Amr, de Beth-Shéarim, de Sepphoris et de Tibériade, là où
se trouve désormais l'essentiel du peuple judéen de Palestine :
Suivant surtout de manière systématique, le chef du mouvement des
rabbins, dont il devient finalement l'instrument judiciaire. »
Après
la destruction du Temple (70), Vespasien a ordonné que la
contribution du Didrachme qui auparavant était versée par tous les
Juifs du monde au Temple de Jérusalem soit désormais affecté au
Temple de Jupiter capitolin à Rome. Toutefois, d'autres
contributions sont auparavant versées aux prêtres. Les rabbins ont
essayé de récupérer à leur profit les taxes et les Dîmes.
« Les
responsables des académies palestiniennes missionnent des délégués
dans les communautés juives de la Diaspora pour annoncer leurs
décisions halakhiques et prélever en échange les fonds nécessaires
à l'entretien notamment de leur Sanhédrin. » Il n'est pas du
tout établi « qu'ils aient été reçus partout avec
empressement car l'influence du mouvement, en dehors des cercles de
disciples rassemblés autour des maîtres, n'est pas prouvée.
L'historicité
ou non de l'Assemblée de Yabneh est surtout posée à propos de
l'éventuelle fixation du canon de la Bible. « Heinrich Graetz
est le premier à proposer la théorie selon laquelle le canon a été
établi lors de la tenue de cette assemblée. » Pour la plupart
des critiques, s'il n'est pas exclu que certaines décisions aient
été prises lors de l'Académie de Yabneh, celles-ci n'ont eu
d'impact que sur le mouvement rabbinique et même dans ce milieu,
l'unanimité est loin d'avoir été réalisée.
En
effet, certains livres, comme les Proverbes, Qohelet, Esther, ou le
Cantique des cantiques, vont demeurer en discussion, pour n'être
définitivement incorporés au canon biblique qu'aux IVe ou
Ve siècle.
Au
moment de la défaite des révoltés juifs (70), le judaïsme est
composé d'un très grand nombre de mouvements différents. Les
auteurs chrétiens du IIe siècle retiennent l'existence de 7
«mouvances», nombre essentiellement symbolique, mais il est
probable que leur nombre soit encore plus grand. Selon Hégésippe de
Jérusalem : « II y a chez les circoncis, parmi les fils
d'Israël, différentes croyances contre la tribu de Juda et contre
le Christ. Ce sont celles des Esséniens, Galiléens,
Hémérobaptistes, Masbothéens, Samaritains, Sadducéens,
Pharisiens. »
De
tous ces mouvements, outre des groupes dispersés de Zélotes qui
vont temporairement resurgir lors de la révolte de Bar Kochba
(132-135), seuls les mouvements des rabbins et des juifs chrétiens
(les nazôréens ou notsrim en hébreu) vont être capables de
survivre durablement. Malgré la destruction du Temple, il ne faut
pas croire que les prêtres ne jouent plus aucun rôle, d'autant
qu'ils sont attestés partout, dans les synagogues, mais aussi dans
le mouvement rabbinique. Ils existent aussi probablement parmi les
juifs chrétiens (les notsrim).
L'historicité
de cette Assemblée de Yabneh est également importante pour
apprécier quelle a été la force des décisions de l'Assemblée de
Yabneh dans le conflit qui a opposé les tannaïtes aux notsrim (les
juifs chrétiens).
La
Birkat haMinim (« Bénédiction des hérétiques ») est
en fait une malédiction contre différents groupes, mais elle est
naturellement une bénédiction pour celui qui la prononce, pour peu
qu'il ne soit membre d'aucun de ces groupes.
LA BIBLE |
Avant
sa « mise en ordre » sous l'égide de Gamaliel de Yabneh,
cette 12e demande faite à Dieu existait probablement déjà et
visait les peroushim (« séparés, dissidents ») ».
Entre 85 et 100, elle a été reformulée à la demande de Gamaliel
de Yabneh, afin de viser aussi les minim (les « hérétiques »
en général) et les notsrim (les nazôréens) et insérée dans la
prière quotidienne, pour éloigner ou exclure les juifs chrétiens.
En rendant obligatoire, l'énoncé de cette 12e demande, les minim et
les notsrim sont obligés de se maudire eux-mêmes et appellent ainsi
à leur prompte disparition.
Cette
prière a contribué à les exclure de la synagogue et à créer une
orthodoxie, alors qu'avant la destruction du Temple de Jérusalem, le
judaïsme est d'une extrême diversité. Cette prière n'est
toutefois pas la cause de la séparation entre le judaïsme
rabbinique et le judaïsme chrétien, « mais la conséquence
d'une rupture plus profonde, une rupture idéologique. »
Cette
prière de séparation « ne s'est imposée que fort
progressivement parce que les Rabbis Pharisiens sont loin de
contrôler l'ensemble du judaïsme palestinien et a fortiori le
judaïsme de la diaspora ».
Pour
Simon-Claude Mimouni, à partir des années 90-100, « les
chrétiens d'origine juive (notamment les nazôréens), à l'égal
des autres opposants (comme les Sadducéens, les esséniens, ou les
baptistes) », ont été de plus en plus considérés par le
mouvement des rabbins, « comme une « secte », qu'il
convient d'éloigner par tout un dispositif, afin d'empêcher
désormais la propagation de ses idées messianiques en faveur de
Jésus de Nazareth dans un judaïsme qui à partir des années 70,
sous la pression des événements historiques se veut de plus en plus
uniforme. » La proposition de Gamaliel le Jeune vise à unifier
les divers courants judéens autour d'une seule et même « halakhah »
en luttant contre tous les minim, mais en visant spécifiquement les
notsrim, concurrents directs.
MASSADA |
Ce
projet « sera partiellement réalisé par la suite tout au long
des IIe – IIIe siècle », ce « qui a contribué
à la constitution d'une « norme » nouvelle, d'une
« orthopraxie », que l'ont qualifie aujourd'hui par
l'adjectif « orthodoxe »
Académie
de Yabneh — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Académie_de_Yabneh
L'Académie
de Yabneh (ou Assemblée de Yabneh) est une assemblée des sages
pharisiens les plus célèbres de son temps que Rabban Yohanan ben
Zakkaï .
Yoḥanan
ben Zakkaï — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Yoḥanan_ben_Zakkaï
Rabban
Yoḥanan ben Zakkaï (en hébreu רַבִּן
יוֹחָנָּן בֶּן-זַכַּאי),
connu aussi sous ... Il fonde alors ce que l'on appelle l'Académie
de Yabneh (ou l'Assemblée de Yabneh) ,. Il est probable que
l'Assemblée de Yabneh ne concerne que le ...
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