dimanche 12 mars 2017

EN REMONTANT LE TEMPS... 110

12 janvier 2017...

Cette page concerne l'année 110 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

LE PANTHÉON ROMAIN ET SES SPÉCIFICITÉS.

Le Panthéon de Rome est un édifice religieux antique situé sur la piazza della Rotonda (Rome), bâti sur l'ordre d'Agrippa au Ier siècle av. J.-C., endommagé par plusieurs incendies, et entièrement reconstruit sous Hadrien (début du IIe siècle).
À l’origine, le Panthéon est un temple dédié à toutes les divinités de la religion antique. Converti en église chrétienne au VIIe siècle, c’est le plus grand monument Romain antique qui nous soit parvenu en état pratiquement intact, du fait de son utilisation ininterrompue jusqu'à nos jours... Il donne son nom à un quartier de Rome.

Le nom du Panthéon est issu de l'adjectif grec πάνθειον / pántheion, qui signifie « de tous les dieux ». La plupart des auteurs latins le nomment sous la forme grécisante Pantheon. La forme latinisée Pantheum est attestée chez Pline l'Ancien.
Le Panthéon supporte la plus grande coupole de toute l’Antiquité avec 150 pieds romains soit 43,30 m de diamètre à l'intérieur (ou 43,44 m3), qui reste la plus grande du monde en béton non armé.
Après presque 2 millénaires, cette construction remarquable ne présente pas de signe de faiblesse de sa structure en dépit des mutilations volontaires et des mouvements telluriques répétés

Le Panthéon original est construit en 27 av. J.-C., au début du règne d’Auguste, par Agrippa, compagnon d’Auguste, participant ainsi à la politique d’embellissement de la Ville.
Il édifie le Panthéon et les thermes d’Agrippa en marge de la partie urbanisée de Rome, près du Champ de Mars, région propice aux grands aménagements urbains.
La date de cette construction correspond au 3e mandat de consul d’Agrippa, dont le nom est gravé sur le portique d’entrée. Sur cette inscription, on peut lire :

M.AGRIPPA.L.F.COS.TERTIVM.FECIT

ce qui signifie « Marcus Agrippa, fils de Lucius, consul pour la 3e fois, le fait construire ».
Ce troisième consulat date de 27 av. J.-C..

D’après des fouilles menées à la fin du XIXe siècle, le premier temple est rectangulaire, avec un pronaos (partie antérieure du temple) ouvert vers le sud, et une cella (partie intérieure et fermée du temple) transversale plus large (environ 40 mètres) que longue. Il est construit en blocs de travertin et revêtu de plaques de marbre. Selon l’usage, il est entouré d’un espace libre, aujourd’hui en partie occupé par le temple d’Hadrien, et bordé au sud par la basilique de Neptune :
C’est également en airain de Syracuse que sont les chapiteaux des colonnes du Panthéon placés par M. Agrippa.
Le Panthéon d’Agrippa a été décoré par Diogène d’Athènes, et les Cariatides qui sont aux colonnes de ce temple passent pour des chefs-d’œuvre, ainsi que les statues posées sur le faîte.
Le grand incendie de Rome de l’année 80 détruit plusieurs temples, dont le temple d’Agrippa. L’empereur Domitien les restaure, et selon Suétone, y fait graver son nom.

Le Panthéon d’Agrippa est détruit par un nouvel incendie en 110, sous Trajan... Entièrement reconstruit sous le règne de l’empereur Hadrien, vers l’an 125, comme le révèlent les dates imprimées dans les briques, comprises entre 123 et 125.
On peut supposer qu'Hadrien l’a inauguré lors de son séjour prolongé à Rome entre 125 et 128. Il en fait même usage occasionnellement de tribunal, rendant la justice en compagnie de quelques sénateurs.

Le plan du nouvel édifice est exceptionnel, sans précédent dans l’architecture romaine. L’influence d’Hadrien sur la conception du bâtiment est envisageable, si l’on considère l’originalité de l’architecture de la villa qu’il se fait bâtir près de Rome. Le visiteur qui franchit le classique pronaos à colonnes du Panthéon quitte un monde rectiligne et lumineux pour se trouver enveloppé dans la pénombre d’une cella circulaire et non plus rectangulaire, surmontée d’une coupole immense.
Des temples à cella ronde sont édifiés à l’époque archaïque, comme le temple de Vesta ou le temple d’Hercule Victor, mais dans des dimensions beaucoup plus modestes, et jamais accolés à un porche classique.

Selon Dion Cassius, le temple abrite de nombreuses statues, dont celles d’Arès, (Mars), père de Romulus, celle d’Aphrodite, (Venus), divinité ancestrale de la gens Iulia, ainsi que celle du divin Jules César.
Toujours selon Dion Cassius, Auguste a repoussé la suggestion d’Agrippa d’ajouter sa propre statue aux trois précédentes, acceptant seulement de figurer dans le pronaos.
L’entrée est donc gardée de part et d’autre par les statues d’Auguste et d’Agrippa, tous deux consuls en 27 av. J.-C., ce qui respecte en apparence la parité républicaine des pouvoirs et confirme l’ascension d’Agrippa comme héritier potentiel d’Auguste.
Plutôt qu’un culte impérial qui n’ose alors s’afficher comme tel, les dirigeants Romains proposent un culte plus vaste et plus neutre, celui de tous les dieux, « Panthéon », ainsi nommé par Pline l’Ancien.
Il semble pour Hadrien, que le Panthéon doit être le temple de tous les dieux, une sorte de geste œcuménique ou syncrétique à l’adresse de tous ceux qui dans l’empire Romain n’adorent pas les vieilles divinités de Rome, ou qui les adorent sous d’autres noms. Toutefois, selon Henri Stierlin et de façon plus évidente, en combinant la sphère et le cercle, symboles helléniques de perfection, à la présence solaire, Hélios, divinité incarnée par les rois en Orient, Hadrien amplifie implicitement le culte impérial, suivant une tendance orientaliste que poursuivront ses successeurs.
Dès lors, quand Hadrien rend des décisions de justice dans son Panthéon, usage exceptionnel pour un temple, il se met en scène comme une émanation de l’Hélios royal.

« Remonté pour la structure même de l’édifice aux temps primitifs et fabuleux de Rome, aux temples ronds de l’Étrurie antique. J’avais voulu que ce sanctuaire de tous les Dieux reproduisît la forme du globe terrestre et de la sphère stellaire, du globe où se renferment toutes les semences du feu éternel, de la sphère creuse qui contient tout.
C’était aussi la forme de ces huttes ancestrales où la fumée des plus anciens foyers humains s’échappait par un orifice situé au faîte. La coupole, construite d’une lave dure et légère, qui semblait participer encore au mouvement ascendant des flammes, communiquait avec le ciel par un grand trou alternativement noir et bleu. Ce temple ouvert et secret était conçu comme un cadran solaire. Les heures tournaient en rond sur ces caissons soigneusement polis par les artisans Grecs, le disque du jour y restait suspendu comme un bouclier d’or, la pluie formait sur le pavement une flaque pure, la prière s’échappait comme une fumée vers ce vide où nous mettons les dieux. »
— Marguerite Yourcenar, Mémoires d’Hadrien, 1951, Plon

La conception du nouvel édifice peut être l’œuvre de l'architecte Apollodore de Damas, contemporain d’Hadrien, déjà auteur probable des grandes réalisations de Trajan : Forum, thermes et marchés de Trajan. Malheureusement, aucun document ne vient conforter cette hypothèse. Après l’impulsion apportée par les projets novateurs de Néron, suivis des réalisations colossales des Flaviens et de Trajan, les Romains maîtrisent parfaitement les techniques de l’art du bâtiment, comme en témoignent les vastes coupoles de la domus aurea de Néron et des thermes de Baïes : Celle du prétendu « temple de Vénus » a un diamètre de 26 m, celle du « temple de Diane » atteint 29,5 m et celle du temple d’Apollon, près de Baïes, parvient à un diamètre de 38 m. Elles sont toutes antérieures au règne d’Hadrien.
Les connaissances techniques et le savoir-faire des bâtisseurs Romains se déploient pour cette reconstruction du Panthéon : Leur capacité à mobiliser efficacement une main-d’œuvre nombreuse, l’usage combiné de la pierre, de la brique et du mortier, la maîtrise des techniques du béton de chaux coulée sur coffrage, contribuent au succès de la réalisation du nouveau temple. L’esthétique n'est pas en reste, comme le montrent les effets géométriques, le choix décoratif des matériaux et le travail sur l’éclairage intérieur.

La reconstruction du Panthéon conserve l’axe nord-sud de l’édifice, mais inverse l’orientation de l’entrée et la dirige vers le nord. Le pronaos et le bâtiment de transition avec la rotonde occupent l’emplacement de l’ancien édifice, et la rotonde remplit l’espace entre l’ancienne entrée et la basilique de Neptune.
Le nouveau temple est entouré d’un portique sur trois côtés d’environ 60 m sur 120 m, et précédé d’une cour pavée de travertin
Le pronaos, qui mesure 33,1 m de large pour 15,6 m de profondeur, est surélevé par un podium de 1,3 m et accessible par un escalier de 5 marches. Au fil des siècles, le sol environnant s’est exhaussé, et la place qui entoure le Panthéon atteint maintenant le niveau du podium.
Le portique de façade comporte 16 colonnes corinthiennes monolithes de granite, à chapiteaux de marbre, disposées sur 3 rangs : 8 colonnes en façade suivies de 2 rangs de 4 colonnes.
Les colonnes extérieures sont en granite gris clair, les 4 colonnes intérieures sont en granite rose plus sombre. Toutes proviennent des carrières d'Égypte. Les fûts de 12,5 m de hauteur pour un diamètre à la base de 1,5 m pèsent environ 69 tonnes.
Innovation architecturale à noter, le fût des colonnes n’est pas cannelé, mais lisse. Deux colonnes ont été retirées au Moyen Âge à gauche et remplacées par des colonnes des thermes de Néron au XVIIe siècle.

La colonnade ainsi disposée délimite 3 nefs, la nef centrale conduit à la grande porte du temple, les 2 nefs latérales donnent sur 2 niches en demi-cercle qui doivent abriter des statues, probablement celles d’Auguste et d'Agrippa...

La couverture du pronaos est en poutre et tuiles de bronze, aujourd’hui remplacées par des tuiles classiques, le pape Urbain VIII ayant fait fondre le bronze pour en faire le baldaquin de la basilique Saint-Pierre.
Le temple a 2 frontons surhaussés, le principal sur le portique, l'autre contre le mur massif qui fait la transition entre le pronaos et la rotonde. L’architrave porte 2 inscriptions, celle de la fondation par Agrippa, et une seconde plus petite, mentionnant une restauration sous Septime Sévère.
Le fronton, actuellement nu, est orné de décors en bronze fixés par des crampons. D’après la position des trous de fixation et la connaissance du répertoire décoratif impérial, on suppose la présence d’un aigle de bronze aux ailes déployées.

Entre le pronaos et la rotonde un bâtiment intermédiaire, aussi large que le pronaos qu’il prolonge, soit 34 m, mais plus haut que lui, culmine au même niveau que la rotonde. Il forme le fond du pronaos et relie le pronaos à la cella, livrant passage de l’un à l’autre par son portail central. Sa couverture est en terrasse.
Les actuelles portes de bronze, de proportion différente de celle de l’entrée, proviennent d’un autre édifice antique, et sont les plus grandes que l’Antiquité nous ait léguées. Les placages de marbre blanc qui couvraient les parois extérieures et les décoraient de pilastres cannelés sont partiellement en place.
Le Panthéon est donc articulé en 3 blocs architecturaux aux volumes différenciés, pronaos en prisme, bâtiment de transition cubique et rotonde circulaire. L’unité visuelle et esthétique s’établit d’une part grâce au prolongement des corniches médiane et supérieure qui ceinturent le haut de la rotonde et du bâtiment de transition, d’autre part par le dessin d’un second fronton sur la façade du bâtiment de transition, en écho du fronton du pronaos.

Nous savons tous que la culture latine est un pilier de notre civilisation occidentale, héritée de l’Empire Romain. Nous avons tous appris à l’école que les Romains avaient une civilisation et un mode de vie avancés, qui n’avait pas trop de mal à intégrer les autres cultures.
Au Panthéon, ce sont 1 900 ans d’Histoire qui sont présents dans cet ancien temple polythéiste, dédié à l’ensemble des dieux romains, connu par les Romains actuels sous le nom de « Rotonde ». C’est un plaisir de parler de ce monument, l’un des plus beaux que Rome nous ai donnés, l’une des meilleurs façons de voyager dans le passé et d’imaginer « comment c’était avant »

Le Panthéon d’Hadrien, c’est une prouesse technique, une preuve du génie de bâtisseurs des Romains. Les Romains n’aiment pas l’échec, et ont sûrement voulu faire une construction qui résiste mieux aux catastrophes que l’ancien Panthéon. Ils s’y sont tellement bien pris que nous pouvons encore l’admirer aujourd’hui, près de 2 millénaires après ! Ce temple devait glorifier le culte impérial, comme le suggère l’historien Romain Dion Cassius. L’énorme coupole de 43 mètres de hauteur et de même diamètre (150 pieds romains) représente la voûte céleste, demeure de tous les dieux, restée longtemps la plus grande du monde.
Cette coupole est une réussite totale. Nulle part ailleurs on n'a cette impression, avec une coupole située si haut, illuminée par un « oculus », l’ouverture de 8,7m centrale laissant entrer une lumière énigmatique, mais aussi la pluie...
La coupole est donc un chef d’œuvre de l’architecture et ingénierie romaines, avec ses 5 rangées de caissons et ses alvéoles en perspective. La correcte répartition des poids afin que l’ensemble tienne et résiste est une prouesse des ingénieurs de l’époque, encore admirée et étudiée de nos jours.
La coupole est originellement couverte de bronze, mais ce bronze, d’une valeur inestimable, sera récupéré à plusieurs reprises par les dirigeants de l’époque, au gré des besoins financiers.

Une première fois en 663, les tuiles de bronze doré qui recouvrent la coupole sont « volées » par l’empereur Byzantin Constant II, qui en a besoin pour financer sa guerre contre les Lombards.

Une deuxième fois, le bronze qui sert de décoration intérieure est pris par le pape Urbain VIII pour construire le baldaquin de Saint Pierre…

Les murs en brique du Panthéon sont originellement recouverts de marbre. Nous n’avons plus le marbre aujourd’hui, à part quelques rares petits bouts, on ne peut qu’imaginer la beauté du Panthéon à l’époque d’Hadrien !
La richesse de détails que l’on observe dans ces marbres, la finesse des sculptures, la beauté de ces œuvres d’Art ne seront sans doute jamais récupérées, tout comme ce fronton désespérément vide, où ne se trouve plus aucun bas-relief, plus d’aigle de bronze comme autrefois...
Mais la structure générale du temple demeure, comme à l’époque, et l’édifice sert aujourd’hui à accueillir d’illustres Italiens, comme le premier roi d’Italie Victor Emmanuel II ou le peintre Raphaël.

Les meilleurs matériaux sont utilisés dans la construction, comme ces 16 colonnes corinthiennes du portique en granite d’Égypte, grises pour les extérieures, roses pour les intérieures, ou ces chapiteaux taillés dans du marbre blanc. Pour la petite histoire, les 2 colonnes à gauche ne sont pas d’origine, elles ont été retirées au Moyen-âge. On les remplace au XVIIe siècle par d’autres colonnes venant des thermes de Néron, d’où leur couleur un peu différente.
On imagine mal le travail il a fallu abattre à l’époque de l’Empire Romain pour réaliser un tel monument, avec les moyens techniques dont ils disposent ! L’énorme salle intérieure circulaire possède des murs de 6m d’épaisseur !
Le décor intérieur du Panthéon a très peu changé. Tout ou presque est d’époque. Le sol a été restauré au XIXe siècle, et respecte l’esprit originel.
On peut voir aujourd’hui dans les murs à ras du sol 7 niches surplombées par une corniche, qui servaient à accueillir dans le temps les statues des dieux qui y étaient vénérés.
On y trouve notamment une statue de Jules César, dont le « génie » a été déifié. Les petites niches que l’on peut voir sur le niveau supérieur sont l’un des rares changements de la décoration, datant de 1747, restaurés partiellement en 1930 à leur état originel.
Ces fenêtres grillagées étaient au temps des romains de véritables fenêtres, laissant passer la lumière, renforçant encore plus le côté « divin » de ce dôme. Le Panthéon a connu d’autres outrages, dont le plus notable est certainement ce que les Romains nommèrent « oreilles d’âne du Bernin ».
En effet, l’artiste Italien a ajouté deux clochetons à l’ouvrage Romain, qui fort heureusement ont été détruits en 1882, restituant l’aspect original...

Le Panthéon n’a peut-être pas beaucoup changé au fil des siècles, mais ce n’est bien sûr pas le cas de son environnement. Avec le temps, le sol environnant s’est relevé, enterrant petit à petit le podium, l’escalier qui permettait d’accéder à l’édifice. Le bâtiment ne doit la vie sauve qu’à sa conversion en église par le pape Boniface IV en 609, lorsque l’empereur Byzantin Phocas lui en fait don. Son nom officiel sera désormais la Basilique de Sancta Maria ad Martyres (Sainte Marie des Martyrs), plus connue sous le nom de Santa Maria Rotonda au Moyen-âge.
Il faut dire que cette période de l’Histoire n'a pas été bénéfique pour l’architecture antique, considérée comme païenne et donc impure.


Panthéon (Rome) — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Panthéon_(Rome)
Le Panthéon de Rome est un édifice religieux antique situé sur la piazza della Rotonda (Rome), bâti sur l'ordre d'Agrippa au I er siècle av. J.-C. , endommagé par plusieurs incendies, et entièrement reconstruit sous .... Le Panthéon d'Agrippa fut détruit par un nouvel incendie en 110, sous Trajan. Il fut entièrement reconstruit ...

Voyage dans la Rome Antique : le Panthéon - Vicedi
https://vicedi.com/pantheon/
Avant le Panthéon actuel, il existait déjà un temple dédié aux dieux sur le ... 30 ans plus tard, en 110, un nouvel incendie ravagera complètement l'édifice. ... de reconstruction débutent, se terminant au bout de 10 années de travail, en 128.

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