23
JANVIER 2017...
Cette
page concerne l'année 98 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
L'EMPEREUR
NERVA L'EMPEREUR DE TRANSITION.
L'EMPEREUR NERVA. |
Nerva,
né sous le nom de Marcus Cocceius Nerva le 8 novembre 30 à Narni
en Ombrie, à 50 kilomètres au nord de Rome (mort le 27 janvier 98).
Fils de Marcus Cocceius Nerva, consul suffect en 40, et de Sergia
Plautilla, à Rome, empereur Romain du 18 septembre 96 jusqu'à sa
mort. À cette époque, il porte le nom d' Imperator Nerva Caesar
Augustus Germanicus.
Devenant
empereur à l'âge avancé de 65 ans, après une vie passée au
service de l'Empire sous Néron et les empereurs de la dynastie
Flavienne... Sous Néron, il fait partie des proches conseillers de
l'empereur et joue un rôle prépondérant dans la découverte de la
conspiration de Pison en 65.
Plus
tard, il sera récompensé pour sa loyauté envers les Flaviens en
obtenant le consulat en 71 et en 90, respectivement sous Vespasien et
Domitien.
Le
18 septembre 96, Domitien est assassiné dans son palais, conséquence
d'un complot impliquant des membres de la garde prétorienne et
plusieurs de ses affranchis.
Le
même jour, Nerva est proclamé empereur par le Sénat Romain qui
nomme un empereur pour la première fois. Comme nouveau chef de
l'Empire, il promet de restaurer les libertés perdues sous le règne
autocratique de Domitien.
Le
bref règne de Nerva est marqué par des difficultés financières et
son incapacité à asseoir son autorité sur l'armée Romaine. Une
révolte de la garde prétorienne en octobre 97 le contraint à
désigner un successeur. Après quelques délibérations, Nerva
adopte Trajan, un jeune et populaire général. 16 mois seulement
après son accession au trône, Nerva meurt de causes naturelles le
27 janvier 98 et Trajan lui succède et, lui accorde la divinisation.
Bien
que la majeure partie de sa vie demeure largement inconnue, Nerva est
considéré comme un empereur sage et modéré par les historiens
antiques. Sa plus grande réussite est d'avoir assuré une transition
pacifique du pouvoir après sa mort, fondant ainsi la dynastie des
Antonins.
Les
sources antiques situent sa naissance entre 30 et 35 : Aurelius
Victor retient l'année 35 tandis que Dion Cassius l'année 30.
L'estimation de ce dernier est plus largement acceptée bien qu'une
naissance datée en 35 donne à Nerva des âges plus cohérents lors
de son accession aux différentes fonctions qu'il occupe.
Il
a au moins une sœur, appelée Cocceia, qui épouse Lucius Salvius
Titianus Otho, le frère du futur empereur Othon
À
l'instar de Vespasien, fondateur de la dynastie des Flaviens, Nerva
est membre de la noblesse Italienne et ne fait pas partie de l'élite
de la capitale. Néanmoins, les Cocceii font partie des familles les
plus importantes et respectées de la fin de la République et du
début de l'Empire, parvenant à atteindre le consulat. Les ancêtres
paternels de Nerva, portant tous le nom de Marcus Cocceius Nerva,
sont associés au pouvoir impérial depuis le règne d'Auguste (27
av. J.-C. – 14 apr. J.-C.).
Son
arrière-grand-père est consul en 36 av. J.-C. mais il abdique,
il sera nommé proconsul d'Asie la même année.
Son
grand-père est connu pour être un ami personnel de l'empereur
Tibère (14 – 37), accompagnant l'empereur durant son exil
volontaire à Capri en 23, restant aux côtés de l'empereur jusqu'à
sa mort en 33.
Enfin,
le père de Nerva est un juriste renommé à la fortune étendue qui
atteint le sommet de sa carrière sous l'empereur Caligula (37 –
41).
Les
Cocceii sont liés aux Julio-Claudiens par le mariage de Caius
Octavius Laenas, frère de Sergia Plautilla, et de Rubellia Bassa,
une arrière petite-fille de Tibère
On
sait peu de choses du début de la carrière de Nerva mais il
apparaît qu'il n'a pas suivi un cursus honorum habituel ni une
carrière militaire, il n'est fait aucune mention d'un commandement
de légion ni d'un gouvernorat de province.
Elu
préteur en 65 il rejoint le cercle proche de l'empereur en tant que
diplomate et stratège aux compétences reconnues. Comme conseiller
de Néron, il aide à mettre au jour la conspiration de Pison en
65... Son rôle exact n'est pas connu mais il a dû être
prépondérant puisqu'il reçoit la même récompense pour sa loyauté
que le préfet du prétoire Tigellin, c'est-à-dire les honneurs du
triomphe pourtant habituellement réservés aux généraux victorieux
sur le champ de bataille et l'honneur d'avoir ses statues placées
dans le palais impérial.
Selon
le poète Martial, Néron tient aussi en haute estime Nerva pour sa
culture littéraire étendue, le surnommant le « Tibullus de
notre époque ». Un autre membre influent de l'entourage de
Néron n'est autre que Vespasien, général respecté qui a célébré
plusieurs triomphes militaires durant les années. Nerva et Vespasien
se lient d'amitié et ce dernier demande à Nerva de veiller sur son
fils cadet, Domitien, lors de son départ pour la Judée en 67. Le
suicide de Néron le 9 juin 68 met un terme à la dynastie des
Julio-Claudiens. S'ensuit une période d'anarchie qui conduit à une
guerre civile brutale connue sous le nom d'« année des 4
empereurs » et qui voit la montée en puissance et la chute
successive des empereurs Galba, Othon et Vitellius, jusqu'à
l'accession au trône de Vespasien le 22 décembre 69.
LE FORUM TRANSITORIUM |
On
ne sait rien des agissements de Nerva durant cette période troublée
mais, bien qu'il soit le beau-frère d'Othon, il est à peu près sûr
qu'il soit l'un des premiers et plus solides partisans des Flaviens.
En
récompense pour les services rendus, Nerva est désigné consul dès
71. C'est un honneur remarquable car d'une part, il obtient le
consulat assez tôt dans le règne de Vespasien et parce que d'autre
part, il s'agit du consulat ordinaire (et non du consulat suffect,
moins prestigieux), alors que cette fonction, sous les Flaviens, est
réservée aux membres de la famille de l'empereur.
Nerva
est d'ailleurs le premier consul ordinaire sous la dynastie des
Flaviens à ne pas être membre de la famille impériale, et il n'y
en a que 3 autres pendant les 9 années de règne de Vespasien.
Après
71, Nerva disparaît de nouveau du devant de la scène et poursuit
probablement sa carrière comme conseiller de Vespasien puis de ses
fils Titus (79 - 81) et Domitien (81 - 96).
Le
1er janvier 89, le gouverneur de Germanie supérieure, Lucius
Antonius Saturninus, et ses 2 légions, la legio XIV Gemina et la
legio XXI Rapax, se révoltent à Mogontiacum (Mayence) avec le
soutien d'une tribu des Chattes. Le gouverneur de Germanie
inférieure, Lappius Maximus, intervient, soutenu par le procurateur
de Rhétie, Flavius Norbanus... La rébellion est réprimée en 24
jours et les chefs sont exécutés à Mayence. Les légions qui se
sont mutinées sont envoyées en Illyrie tandis que celles qui ont
participé à la répression de la révolte sont récompensées.
L'année
suivante, Domitien partage le consulat avec Nerva. Cet honneur
suggère que Nerva a pris part activement à la mise au jour de la
conspiration de Saturninus, peut-être de la même façon qu'il l'a
déjà fait pour la conspiration de Pison. Domitien peut également
choisir Nerva pour collègue pour symboliser la stabilité du régime
et le retour à l'ordre après la répression de la révolte.
LES EMPEREURS NERVA ET TRAJAN |
Durant
les années 90, Domitien assume de plus en plus ouvertement la nature
autocratique de son règne. À partir de 93, Domitien élimine
progressivement toutes les personnes qu'il suspecte d'être opposée
au régime : On assiste alors à un grand nombre de disgrâces
et d'exils. C'est justement à cette époque que Nerva disparaît une
fois de plus. Il est possible qu'il soit tombé en disgrâce auprès
de Domitien et passe les dernières années de son règne à Tarente.
À
partir de 95, le comportement de Domitien devient imprévisible. Les
membres de sa propre famille ne se sentent plus en sécurité.
Le
18 septembre 96, Domitien meurt assassiné dans son palais à l'issue
d'une conspiration organisée par des membres de la cour. D'après
les Fasti Ostienses, le Sénat proclame Nerva empereur le même jour.
Ce
choix, surprenant si on considère l'âge avancé de Nerva, le fait
qu'il n'ait pas d'enfant et qu'il ait passé une grande partie de sa
carrière dans l'ombre, suscite de nombreuses spéculations parmi les
auteurs antiques et modernes sur son implication dans l'assassinat de
Domitien.
Selon
Dion Cassius, les conspirateurs ont proposé à Nerva la succession
avant l'assassinat, ce qui implique qu'il soit au courant du complot.
Au
contraire, Suétone ne mentionne pas Nerva mais il peut sciemment
omettre de préciser son rôle dans la conspiration étant donné que
son travail est publié sous Trajan et Hadrien, successeurs directs
de Nerva.
Dans
ces conditions, il peut être dangereux de suggérer que la dynastie
actuelle trouve ses origines dans un meurtre.
D'un
autre côté, Nerva manque de soutien à travers tout l'Empire,
plutôt connu pour être un partisan loyal des Flavien, ce qui aurait
dû l'exclure de fait de la conspiration.
Le
rôle joué par Nerva reste mystérieux mais des historiens modernes
pensent que Nerva n'est acclamé empereur qu'à l'initiative du
Sénat, dans les heures qui ont suivi l'annonce de la mort de
Domitien.
Bien
qu'il soit un candidat improbable du fait de son âge et de sa santé
fragile, Nerva est considéré comme un bon candidat au trône,
précisément parce qu'il est âgé et sans enfant.
De
plus, il garde des liens étroits avec les membres des Flavien et
bénéficie du respect d'une partie non négligeable du Sénat.
STATUE DE NERVA. |
Nerva
a connu l'anarchie qui a suivi la mort de Néron et il sait
qu'hésiter à accepter le trône, même quelques heures seulement,
peut conduire à de violents conflits... Plutôt que décliner
l'offre et risquer de plonger l'Empire dans une nouvelle guerre
civile, il accepte. Si la décision paraît précipitée, ce ne
serait donc pas parce que Nerva fait partie de la conspiration et que
tout est prévu d'avance mais parce que le Sénat et Nerva veulent
éviter les troubles de la succession.
Juste
après l'acclamation de Nerva, le Sénat décrète la damnatio
memoriae pour Domitien : Les pièces de monnaies et les statues
à son effigie sont fondues, les arcs de triomphe qu'il a érigé
sont démolis et son nom est effacé de tous les documents officiels.
Une grande partie des portraits de Domitien, comme ceux des reliefs
découverts sous le Palais de la Chancellerie, sont simplement
modifiés en portraits de Nerva. Cela permet la production rapide de
nouvelles images tout en réutilisant des matériaux déjà
existants. De plus, le vaste palais de Domitien sur le Palatin, connu
sous le nom de « domus augustana », est renommé en
« Maison du Peuple » et Nerva choisit la villa de
Vespasien des Jardins de Salluste comme résidence officielle.
Le
changement de gouvernement permet au Sénat de reprendre son souffle
après avoir souffert sous le règne de Domitien. Comme geste
immédiat de bonne volonté envers ses partisans, Nerva promet
publiquement qu'aucun sénateur ne sera mis à mort tant qu'il sera
empereur. Il met fin aux procès pour lèse-majesté et fait annuler
les condamnations pour ce motif, permettant de nombreux retours
d'exil.
Tous
les biens confisqués sous Domitien sont restitués à leurs anciens
propriétaires. Nerva pense même à impliquer davantage le Sénat
dans son gouvernement mais il n'y parvient pas complètement.
Il
se repose beaucoup sur ses amis et conseillers qui sont dignes de
confiance et maintient des relations amicales avec la faction du
Sénat favorable à Domitien. Certains lui sont tout de même
hostiles au point de mettre sur pied au moins une conspiration.
Les
émissions monétaires de Nerva saluent le changement de régime :
Les revers des monnaies vantent la Libertas publica (« la
liberté publique »), l’Aequitas Augusti (« l’équité
d’Auguste ») ou encore la Providentia Senatus (« la
providence du Sénat »).
Ayant
été proclamé empereur à la seule initiative du Sénat, Nerva doit
prendre un certain nombre de mesures pour gagner le soutien du peuple
Romain.
Comme
il est de coutume à cette époque qu'une accession au pouvoir d'un
nouvel empereur s'accompagne de donations généreuses au profit du
peuple et de l'armée, Nerva donne un congiarium de 75 denarii par
citoyen et un donativum de près de 5 000 denarii par soldat de
la garde prétorienne. Ces donations sont suivies par une série de
réformes économiques qui doivent permettre d'alléger les charges
qui pèsent sur les Romains les plus pauvres.
Nerva
tente de soutenir l'activité agricole Italienne défaillante et
distribue aux plus pauvres des lopins de terre pour un montant total
de 60 millions de sesterces.
Il
exempte les parents et leurs enfants qui viennent d’acquérir la
citoyenneté Romaine d'une taxe sur l'héritage de 5% et accepte de
prêter aux propriétaires Italiens à la condition qu'ils paient un
intérêt de 5% à leur municipalité pour venir en aide aux enfants
des familles pauvres. Une aide alimentaire qui sera étendue sous
Trajan, Antonin le Pieux et Marc Aurèle. De plus, certaines
provinces Romaines bénéficient d'une remise d'impôt et les
municipes Italiennes d'un allègement des charges, Nerva mettant au
compte de l’État les frais d'entretien des relais de la poste
publique (cursus publicus ou vehiculatio)...
Nerva
assouplit les conditions de prélèvement du fiscus judaicus. Cette
taxe individuelle versée par chaque Juif pour l’entretien du
Temple de Jérusalem est collectée au profit de Rome depuis la
destruction du Temple.
Domitien
l’a généralisé à tous ceux qui se conduisent « comme des
Juifs » (more iudaico) vers 92, sans faire de nuance entre les
nombreuses pratiques juives et philosophiques. Cela a donné lieu à
de vives tensions à cause du zèle de certains percepteurs qui
veulent vérifier la judaïté de contribuables potentiels.
Nerva
ne supprime pas l'impôt mais le restreint à ceux qui pratiquent
leur religion au grand jour, entraînant une différenciation de plus
en plus claire entre Juifs et Chrétiens.
Toutes
ces mesures sont coûteuses, bien que certainement moins qu'on a pu
le suggérer, et finissent par déséquilibrer les finances de Rome,
nécessitant la création d'une commission spéciale de 5 sénateurs
chargée de diminuer de façon drastique les dépenses. Les
cérémonies religieuses jugées superflues, les jeux et courses de
chars sont abolis alors que la vente aux enchères des possessions de
Domitien, incluant les navires, les demeures et même le mobilier, et
la récupération de l'argent et de l'or de ses statues permettent de
renflouer les caisses.
Nerva
interdit d'ailleurs que des statues similaires soient élevées en
son honneur.
À
cause de la brièveté de son règne, Nerva ne peut mener à bien de
grands projets d'embellissement de la capitale, se contentant
d'achever les projets lancés sous les Flaviens. Cela inclut
d'importants travaux d'entretien du système routier romain et la
réorganisation et l'agrandissement du réseau d'aqueducs de Rome.
Il
confie cette dernière tache au consulaire Frontin qu'il rappelle en
97. Frontin en profite pour mettre un terme aux détournements
abusifs de l'eau et les aqueducs retrouvent leur débit initial. Il
publie un important traité sur l'approvisionnement en eau de Rome,
De Aquis Urbis Romae et remet un rapport détaillé à Nerva.
LE TEMPLE DE MINERVE |
Ce
dernier décide alors, suivant les conseils du curateur des eaux, de
séparer les eaux qui alimentent la capitale selon leur qualité :
Les eaux de meilleures qualités sont réservées à la boisson
(comme celles de l'Aqua Marcia et celles de l'Aqua Claudia) tandis
que les plus troubles (comme celles de l'Anio Novus) servent à
entretenir les jardins de la ville.
Les
seuls monuments construits sous Nerva sont un entrepôt connu sous le
nom d'Horrea Nervae, situé probablement le long de la via Ardeatina,
et le forum de Nerva (ou Transitorium) dont les travaux ont commencé
sous Domitien
Si
les mesures prises par Nerva lui permettent de devenir populaire
auprès du Sénat et du peuple Romain, il en va autrement en ce qui
concerne l'armée. En effet, les partisans de Domitien y demeurent
nombreux et ont demandé sa déification juste après sa mort.
Dans
une tentative d'apaisement de la garde prétorienne, Nerva démet de
ses fonctions leur préfet Titus Petronius Secundus, un des chefs de
la conspiration contre Domitien, et rappelle ensuite à sa place
Casperius Aelianus. Le généreux donativum accordé par Nerva aux
soldats de la garde prétorienne a pour but de calmer les
protestations qui commencent à s'élever à propos du violent
changement de régime.
Néanmoins,
les Prétoriens considèrent cette mesure comme insuffisante et
réclament l'exécution des assassins de Domitien, ce que Nerva
refuse. Ce refus entraîne une des plus graves crises de son règne.
Bien
que la succession de Domitien se soit déroulée sans heurt, la
position de Nerva comme empereur devient vite fragile à cause de son
incapacité à asseoir son autorité. Après son accession au trône,
il ordonne que les procès pour trahison soient arrêtés mais dans
le même temps, il autorise le Sénat à poursuivre les délateurs.
Cette
mesure incohérente entraîne une situation chaotique : Chacun
agit dans son propre intérêt et tente de régler ses comptes avec
ses ennemis personnels, ce qui conduit un consulaire à remarquer que
finalement, la tyrannie de Domitien est peut-être préférable à
l'anarchie de Nerva.
Au
début de 97, une conspiration menée par le sénateur Calpurnius
Crassus échoue, Nerva refuse de faire exécuter les conspirateurs,
allant à l'encontre de l'avis du Sénat. Crassus est exilé à
Tarente et ne sera exécuté que bien plus tard, sous Hadrien. En
Pannonie, le philosophe Dion de Pruse parvient à calmer un début de
révolte et en Germanie supérieure, des camps sont incendiés. Les
troubles sont réprimés par l'intervention de Trajan, gouverneur de
la province.
La
situation est encore aggravée par l'absence de successeur clairement
désigné, ce qui se fait d'autant plus pressant que Nerva est âgé
et de santé fragile. Il n'a aucun héritier naturel et seulement des
membres de famille éloignés qui ne peuvent pas prétendre lui
succéder... Le successeur de Nerva doit être choisi parmi les
gouverneurs ou généraux de l'Empire qui bénéficient à la fois du
soutien de l'armée et de celui du peuple.
Vers
97, Nerva songe peut-être sérieusement à adopter Marcus Cornelius
Nigrinus, le puissant gouverneur de Syrie. Une faction du Sénat
s'oppose à cette décision et soutient le plus populaire Marcus
Ulpius Traianus, général des armées du limes du Rhin.
NERVA |
En
octobre 97, les tensions s’accroissent encore quand la garde
prétorienne, commandée par Casperius Aelianus, assiège le palais
impérial et prend Nerva en otage. Celui-ci est contraint de se plier
aux exigences des Prétoriens, autorisant l'arrestation des
responsables de la mort de Domitien.
Il
est même forcé de prononcer un discours public durant lequel il
remercie la garde prétorienne pour son action « salutaire ».
Titus
Petronius Secundus et Parthenius, ministres de Domitien, sont arrêtés
et exécutés.
Nerva
sort physiquement indemne de cette prise d'otage mais son autorité
est définitivement mise à mal. La mutinerie menée par Casperius
Aelianus ne doit pas être vue comme une tentative de coup d'état
mais comme un moyen calculé de faire pression sur l'empereur.
Réalisant
que sa position n'est plus tenable tant qu'il n'a pas désigné un
héritier, il arrête son choix sur Trajan, le seul candidat qui a
une expérience militaire suffisante, des ancêtres sénateurs et des
relations dans tout l'Empire.
Le
28 octobre 97, Nerva monte au Capitole et annonce qu'il adopte Trajan
en ces termes :
« Puisse
la chose être heureuse et favorable pour le Sénat et le Peuple
Romain, ainsi que pour moi-même ! J'adopte Marcus Ulpius Nerva
Traianus ».
Cette
décision peut être considérée comme une abdication implicite. Le
Sénat ratifie la décision de l'empereur en décernant le titre de
César à Trajan. Ce dernier partage le consulat avec Nerva pour
l'année 98.
Le
1er janvier 98, au début de son quatrième consulat, Nerva fait un
infarctus durant une audience privée. Peu après, il est atteint
d'une forte fièvre et meurt dans sa villa des Jardins de Salluste,
le 27 janvier.
L'hypothèse
d'un assassinat de Nerva n'est pas impossible, car la succession est
bien rapide, et son règne, très court, d'autant plus que la nature
de sa fièvre n'est pas précisée, et serait peut-être un
empoisonnement...
Son
règne semble néanmoins une transition nécessaire avant les règnes
de Trajan et des Antonins et c'est une ironie de l'Histoire si la
plus grande réalisation architecturale achevée sous son règne est
aujourd'hui connue sous le nom de « Forum Transitoriu...
Au
cinéma, le rôle de Nerva est joué par Norman Wooland dans Quo
Vadis, film de 1951, et par Giuliano Gemma dans Revolt of the
Praetorians, film de 1964.
Aujourd'hui,
des statues représentant Nerva peuvent être vues à Gloucester, en
Angleterre, à l'entrée de la Southgate Street et dans sa ville
natale de Narni, en Italie, dans la rue Coccei Nerva.
Nerva
gouverne avec tant d'honnêteté, qu'il dit un jour : « Je n'ai
rien fait qui puisse m'empêcher de déposer l'empire et de vivre en
sûreté dans une condition privée ». Crassus Calpurnius,
descendant des fameux Crassus, ayant conjuré avec quelques autres
contre lui, il les fait asseoir à ses côtés pendant un spectacle
leurs donne des épées, en apparence pour examiner, comme c'est la
coutume, si elles sont pointues, mais, en réalité, pour faire voir
que peu lui importe de mourir sur-le-champ en ce lieu même. Aelianus
Caspérius, qui, sous son règne, comme sous celui de Domitien,
commande les gardes prétoriennes, soulève les soldats contre lui,
en les poussant à demander la mort de quelques citoyens.
NERVA |
Nerva
oppose une telle résistance à cette demande, qu'il leur présente
le cou et leur montre qu'ils doivent alors l'égorger. Mais cette
résistance ne sert de rien, ceux qu'Aelianus veut sont massacrés.
« Que
les Danaëns (tribu Grec) expient mes larmes sous les coups de tes
flèches ».
Nerva
— Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Nerva
Nerva,
né sous le nom de Marcus Cocceius Nerva le 8 novembre 30 à Narni et
mort le 27 janvier 98 à Rome, ..... la décision de l'empereur en
décernant le titre de César à Trajan. Ce dernier partage le
consulat avec Nerva pour l'année 98.
Origine
et ascendance · Début de carrière · Règne
· Mort et succession
NERVA
college.belrem.free.fr/emperom/nerva2/nerva.htm
Nerva
30-98 ... 25 JANVIER 98 .... Il mourut à Rome après un règne d'un
an quatre mois et huit jours ; il était dans sa soixante et onzième
année (Ap. JC. 98).
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