mardi 28 mars 2017

EN REMONTANT LE TEMPS... 84

6 FÉVRIER... 2017

Cette page concerne l'année 84 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

LA LÉGION ALOUETTES.

Les deux premières années du règne de Domitien sont marquées par des problèmes de politique interne conduisant à une première vague de déportations et d’exécutions.
Parmi les victimes de cette première purge on trouve Titus Flavius Sabinus et un certain nombre de proches du défunt frère de Domitien, Titus.
Domitien adopte une politique extérieure extrêmement agressive, principalement en Occident, où il entreprend une série de longues guerres sur les confins de l’Empire, il veut ainsi rendre plus sûres ses frontières et trouver la gloire militaire...

En 83, Domitien se rend à Mayence d’où il dirige une expédition contre les Chattes, en réponse à l’attitude de plus en plus menaçante de ce peuple qui devient dangereuse pour la province frontalière, et conquiert la région des monts Taunus et des Champs Décumates.
Cette expédition offre à Domitien l’occasion de renforcer sa position grâce à la gloire qu’il tire de ses victoires militaires. L’expédition est un succès et se conclut par la reddition sans condition des Chattes...
Domitien prend le surnom de Germanicus et des pièces de monnaie sont frappées de la devise « Germania capta ». Bien que les gains territoriaux ne soient pas très importants, Domitien parvient à propager l’idée qu’il a réussi là où Auguste lui-même a échoué.

La politique de plus en plus sévère suivie par Domitien à l’encontre des tribus Barbares vivant le long de la frontière a pu conduire un certain Diurpaneus, un chef des Daces, à former une coalition contre Rome et, durant l’hiver 84/85 à mener l’invasion de la province de Mésie. Le gouverneur Caius Oppius Sabinus est tué dans les combats et de nombreux forts auxiliaires le long du Danube sont détruits. La province de Mésie est livrée aux pillages.
Les circonstances exactes de cette invasion et les motivations du chef Dace demeurent néanmoins mystérieuses.
Leur roi Duras-Diurpaneo, manœuvré par Décébale (qui peu après lui succède), a décidé d’envahir les territoires Romains, probablement las de la pression continue des Romains sur les peuples trans-danubiens, les prétextes de souveraineté et les fréquentes interventions dans leur politique interne.

Domitien, déjà bien disposé à la guerre externe, n’a aucune hésitation quand les Daces, avec leurs irruptions en territoire Romain lui en fournissent l’occasion. La riposte du nouvel empereur ne se fait pas attendre longtemps.
Domitien réussit à réunir une armée composée de nombreuses légions Danubiennes, outre aux unités auxiliaires et vexillationes légionarie. Le nombre total des forces en présence du côté de l'Empire Romain peut être estimé autour des 100 000 hommes, dont 60 000 légionnaires et 40 000 auxiliaires.
Sur la base des données fournies par Strabon, auteur antique de l'époque Augustéenne, les Daces et les Gètes unifiés sous Burebista au milieu du Ier siècle av. J.-C. peuvent former une armée de 200 000 hommes, mais il n'y aurait plus que 49 000 guerriers tout au plus au début du Ier siècle.
Des estimations modernes basées sur la population donnent environ 40 000 guerriers Daces lors de la première campagne de Trajan 15 années plus tard.

Une nouvelle crise éclate sur le Danube. Les Daces, dont la puissance a subitement décliné après la mort du grand roi Burebista à la moitié du Ier siècle av. J.-C. et avec la division en 4 ou 5 petits états, se sont de nouveau réunis sous un autre souverain vigoureux, Duras, le prédécesseur de Décébale. Décébale a depuis peu incorporé la terre d’origine des Iazyges restés en Olténie.
Le centre du royaume Dace est situé dans l’amphithéâtre naturel des monts Carpates, et ses principales citadelles fortifiées dans les montagnes de Orăştie au cœur de la Transylvanie.
Les Daces décident de franchir le Danube et d’attaquer la province Romaine voisine de Mésie. Le gouverneur qui va à la rencontre de l’armée Dace est battu probablement près de Adamclisi. Le proconsul de Mésie, Caius Oppius Sabinus, est tué et de nombreuses fortifications et garnisons de limes Mesique sont anéanties. Seuls les campements légionnaires de Oescus et Novae, réussissent à se défendre avec succès.

La riposte Romaine ne se fait pas attendre. L'empereur Domitien réunit une armée avec les vexillationes provenant de diverses provinces et marche immédiatement vers le champ des opérations avec la garde prétorienne du préfet du prétoire, Cornelius Fuscus. Domitien, au terme de l’année, peut avoir décidé le début de la construction d’un grand vallum (retranchement) en terre en Dobroudja.

La legio V Alaudae (Alouettes en raison des plumes sur leurs casques, parfois connue comme Legio Gallica) est une légion Romaine formée lors de la Guerre des Gaules par Jules César à ses frais avec des soldats Gaulois Transalpins en -58 ou en -57.
Son emblème officiel est l'éléphant (en raison de sa bravoure face à une charge d'éléphants lors de la bataille de Thapsus, mais les casques des soldats Gaulois leur attirent ce surnom, d'autant plus que le mot latin alauda vient certainement de la langue gauloise.

Première légion à être composée de soldats provinciaux, et non des seuls citoyens Romains, César obtient en -56 que la nouvelle légion soit reconnue et payée par le Sénat, et ses soldats reçoivent la citoyenneté Romaine.
Elle combat aux côtés de César jusqu'en -49, c'est une de ses plus braves légions, qui l'accompagnera jusqu'en Espagne.
Après la victoire de César sur les Pompéiens, la V Alaudae est démobilisée comme c’est l’habitude sous la République à la fin d’une guerre.
Après l’assassinat de César en -44, Octave et Marc Antoine reforment les légions, enrôlant de nouveau les vétérans et reprenant les appellations des anciennes légions, dénominations prestigieuses et qui posent leurs chefs en continuateurs de César...
La V Alaudae se trouve sous les ordres de Marc Antoine de -41 à -31, et participe sans doute à la bataille d'Actium

En 16 av. J.-C. la Ve légion est prise dans la clades lolliana (bataille),et la défaite de Lollius face aux Germains sur les frontières nord de la Gaule.
La légion y perd son aigle mais n'en continue pas moins d'exister.

Vers 14 de notre ère., à la mort d’Auguste, Tacite situe la Ve légion en territoire Ubien près du Rhin et signale son rôle actif dans la révolte des légions de Germanie Inférieure : Fatigués d’un long et dur service, les soldats massacrent leurs centurions et réclament congés de fin de service et augmentations de solde.
Germanicus, soutenu par d’autres légions stationnées en Germanie et restées fidèles, étouffe cette mutinerie en laissant massacrer les meneurs par le reste de la légion, puis mène ses légions, Ve comprise, dans une facile expédition contre les Germains.

En 69, la Ve légion, stationnée en Germaine inférieure, soutient l'usurpation de Vitellius et marche vers l'Italie sous la conduite de Fabius Valens.
Dans la plaine du Pô, son attaque vigoureuse contraint à la retraite la XIIIe légion de Othon, et elle prend part à la bataille de Crémone, où l'armée de Vitellius est vaincue par les légions qui soutiennent Vespasien. La V Alaudae disparaît dans la 2e moitié du Ier siècle, vraisemblablement détruite lors de combats.
Suétone et Tacite citent l’anéantissement de légions, lors de la rébellion batave de 70 ou lors de guerres Danubiennes sous l'empereur Domitien, mais on ignore de quelles légions il s’agit, et l’on ne peut faire que des hypothèses sur la fin de la V Alaudae :
Ainsi l’historien Paul Petit suppose avec des réserves que la V Alaudae est détruite vers 84, ou dans les années suivantes
La V Alaudae fait l'objet de l'attention et des recherches de plusieurs groupes de reconstitution aux États-Unis et en Europe.

En France, c'est le groupe Pax Augusta qui a choisi de faire revivre cette unité, en choisissant 2 périodes de son existence :
La Guerre des Gaules avec des tenues typiquement tardo-républicaines, et le règne d'Auguste.
« Fort de ce succès, aux légions qu’il a reçues de la République, César en ajoute d’autres levées à ses frais, l’une d’entre elles est même recrutée chez les Gaulois Transalpins et garde un nom gaulois, celui d’Alauda, mais il l’assujettit à la discipline des Romains, la pourvoit de leur équipement et plus tard la gratifie tout entière du droit de cité. » 

Au lendemain de la mort de César, Cicéron prononce plusieurs Philippiques dans lesquelles il dénonce avec force la création par Antoine d’une 3e décurie de juges. Selon l’orateur, cette décurie doit rassembler principalement des centurions, mais aussi d’autres hommes à la solde d’Antoine, à commencer par des soldats qu’il appelle à plusieurs reprises les « Alouettes ».
Tandis que l’historiographie voit en ces derniers les anciens soldats Transalpins de César, il est frappant de constater que, malgré des critiques virulentes contre le privilège que souhaite leur accorder son adversaire politique, Cicéron ne donne à aucun moment l’impression d’évoquer des soldats aux origines douteuses.
L’orateur ne se prive pas de les attaquer sur leur rang social de centurions voire de simples soldats, qu’il estime incompatible avec la fonction de juges de la 3e décurie, mais à aucun moment il ne s’appuie sur un argument pourtant très efficace à Rome : Celui de l’origine étrangère…
Un argument qu’il ne se prive pourtant pas d’invoquer dans les mêmes discours, pour dénoncer le fait qu’un Athénien et un Crétois puissent eux aussi être nommés juges dans la même décurie. La 2e partie de ce mémoire propose d’identifier les « Alouettes » à d’anciens légionnaires de César, ayant reçu un surnom rappelant leur long séjour en Gaule, il ont fini par se l’approprier, formant ainsi la Legio V Alaudae. Une hypothèse qui peut être confirmée par l’inscription de C. Valerius Arsaces (CIL, IX, 1460), que les historiens considèrent être un ancien soldat d’Antoine démobilisé après Actium

Enfin, cette légion serait la Legio V Alaudae d’Antoine, maintenue par Auguste dans son armée après Actium, mais sans son surnom. Bien que cela n’ait jamais été clairement affirmé auparavant, il apparaît que la Ve légion stationnée en Espagne puis en Germanie n’a porté aucun surnom dans les premiers temps de l’Empire et ce jusqu’au règne de Claude.
Une étude des sources épigraphiques permet en effet de constater que toutes les inscriptions faisant état d’une Legio V Alaudae, lorsqu’elles peuvent être datées, sont soit contemporaines soit postérieures au règne de cet empereur, qui paraît être à l’origine de l’attribution du surnom Alaudae à la Ve légion de Germanie. (Tout comme aujourd'hui où le sentiment même d'être Français n'a plus la résonance d'avant).
De fait le point sur diverses questions qui se posent au sujet de cette Legio V, rebaptisée Alaudae au milieu du Ier siècle de notre ère :
Ce que l’on sait de son stationnement dans la péninsule Ibérique puis en Germanie inférieure, la date de son transfert sur le Rhin, son ralliement à Vitellius lors de l’année des 4 empereurs et enfin sa disparition des sources…

Chaque texte littéraire, chaque témoignage épigraphique est étudié et remis dans son contexte, de façon à proposer une synthèse complète sur ce que nous savons de la légion impériale.
Les guerriers Gaulois font par leur bravoure et leur accoutrement une forte impression sur Jules César...

On marchait alors à grands pas vers cet état moral dont les historiens nous laissent sonder les abîmes, lorsqu'ils nous montrent le grand peuple ne retrouvant son antique audace que pour les lucratifs combats de la guerre civile.
Dès le temps de César, les Gaulois Cisalpins grossissent les rangs de l'armée légionnaire et voient leur admission sanctionnée par le titre de citoyens Romains. Après la guerre civile, sous le principat d'Auguste, les colonies et municipes, soumis à un recrutement obligatoire, fournissent des soldats aux légions, enfin, pendant le cours de l'Empire et dès avant la loi d'unification promulguée par Caracalla, le rôle militaire des provinciaux devient dominant.
Les légions forment en quelque sorte l'armée de ligne, puissantes comme héritières de cette célèbre milice citoyenne, qui a fondé la grandeur de Rome aux beaux temps de la République, elles sont redoutables par un effectif élevé, car elles comptent chacune, sans les non-combattants, environ 6 000 hommes et presque autant de chevaux que nos régiments de cavalerie, leur nombre est très-considérable pendant les dernières convulsions de la République, alors que les armées couvrent les champs de bataille fratricides de l'Italie et de la Grèce, en même temps qu'elles protègent contre les ennemis du dehors un territoire déjà si vaste.
Après Actium, les légions sont, les unes licenciées, les autres réorganisées d'une manière permanente sous des légats choisis parmi les anciens préteurs.

A la suite du désastre de Varus, de nouvelles créations de corps ou seulement des réorganisations, toujours est-il qu'Auguste, lorsqu'il meurt, possède encore, comme à Actium, 25 légions, mais ces corps semblent avoir quitté pour jamais l'Italie et la Grèce et se trouvent répartis entre les provinces, où Tibère nous les montre dans l'exposé qu'il fait au sénat des forces de la République. Claude, Néron et Galba en ayant créé de nouvelles sous la République, au temps où elle se forme de 3 rangs inégalement armés, les hastati, les principes et les triarii. Sous l'empire, les légions se servent surtout du pilum.
Sans entrer dans le détail sur la manière dont se recrutent les officiers, les grades sont réservés dans les légions aux fils des sénateurs et à ceux des chevaliers.
Les premiers n'exercent rien moins que les fonctions de tribun et se distinguent par le titre de tribuns laticlaves, mais leur service obligé est de courte durée relativement à celui des légionnaires, et leur permet, après un certain nombre de campagnes, de regagner l'Italie où les rappellent à la fois les séductions de Rome et la crainte de se laisser oublier...
Les seconds arrivent rarement au tribunat, mais ils partagent avec les officiers de fortune le grade plus modeste de centurion qui, par ses nombreuses classes, leur crée un cursus honorum.
On sait qu'il faut, jusqu'au temps de Gallien, avoir porté les armes pour arriver aux magistratures et franchir les portes du sénat.

Aux légions se joignent des ailes de cavalerie et de nombreuses cohortes auxiliaires composées de fantassins ou de fantassins et de cavaliers, dans lesquelles entrent, par engagement volontaire, les Italiens qui se vouent encore au métier des armes, les provinciaux et même les Barbares.
Les ailes sont commandées par des préfets, les cohortes également par des préfets ou par des tribuns.
Les cohortes ne sont composées que de 1 000 ou de 500 hommes, mais, comme elles sont beaucoup plus nombreuses que les légions, elles présentent à peu près autant de combattants.
Ailes et cohortes se distinguent par des noms rappelant soit l'officier qui les a levées, soit la province ou le peuple étranger auxquels les rattache leur origine...
Il y a, en outre, des speculatores et des exploratores chargés d'un rôle trop négligé dans quelques armées modernes, des ingénieurs, des ouvriers, (tellement indispensables)

On distingue dans la première cohorte le primus pilus, le primus princeps et le primus hastatus.
Le primipile est un personnage important, presque l'égal d'un tribun, le grade de préfet et celui de tribun confèrent le rang de chevalier Romain aux officiers qui ne le possèdent pas au moment de leur promotion.
Du reste les règles qui président au choix des officiers reçoivent, par la suite, bien des atteintes et l'on voit, non- seulement des cohortes ou des légions, mais des armées commandées par des « parvenus » qui n'appartiennent pas aux classes élevées ou qui même ne sont pas nés dans le monde Romain. Cohortes milliariae ou quingenariae Tacite, Ann., IV, chap. v.
Les inscriptions et les documents écrits ont conservé le nom d'une très-grande quantité d'ailes appartenant à peu près à tous les peuples du monde où la cavalerie est renommée, sans en excepter les pays qui sont en guerre avec les Romains.
Les cohortes, plus nombreuses encore, présentent la même variété d'origine, on y rencontre des cohortes de citoyens Romains dont le nombre paraît s'être élevé à 32, des cohortes levées dans les provinces de l'empire, puis des Germains, des Golhs, etc.


Histoire militaire de la Rome antique — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_militaire_de_la_Rome_antique
À l'origine ville-état dans l'actuelle Italie au VIII siècle av. J.-C. , puis empire hégémonique .... C'est parce que, bien que les premiers Romains possédaient un certain niveau d'alphabétisation, ils n'ont pas ..... cette fois-ci, les Romains ont mis au point des techniques pour combattre efficacement les éléphants de guerre ,.
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Guerre dacique de Domitien — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_dacique_de_Domitien
La guerre dacique de Domitien oppose l'Empire romain sous Domitien aux Daces en Mésie romaine et en Dacie et dans les années 85 à 89. En 85, les Daces envahissent la province romaine de la Mésie, dont le gouverneur est tué. Domitien contre-attaque et repousse les guerriers daces dans leur pays. .... L'armée romaine doit subir des pertes durant la désastreuse retraite.

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