samedi 25 mars 2017

EN REMONTANT LE TEMPS... 89

1er FEVRIER 2017...

Cette page concerne l'année 89 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

VIES ÉDIFIANTES DES VESTALES.


Suétone signale un scandale qui a eu lieu sous Domitien :
« Quant aux débordements sacrilèges des vestales, sur lesquels son père et son frère ont fermé les yeux, il (Domitien) les punit avec sévérité, de différentes manières, d'abord de la peine capitale, ensuite selon la coutume des ancêtres. Il permet aux sœurs Oculata ainsi qu'à Varonilla de choisir leur supplice et relègue leurs séducteurs, mais plus tard Cornelia, la grande Vestale, autrefois acquittée, ayant après un long intervalle été accusée de nouveau et convaincue, il ordonne de l'enterrer vive et de flageller ses complices jusqu'à la mort, exception faite pour un ancien préteur qu'il condamne simplement à l'exil parce qu'il a avoué son crime alors que l'affaire était encore mal éclaircie et que ni les enquêtes ni la torture ne permettent de conclure. »
— Suétone, Vie des douze Césars, Domitien, VIII

L'affaire témoigne d’une dissolution des mœurs des vestales, du moins si les accusations sont exactes car l'instruction du procès de Cornelia est douteuse, et repose sur un témoignage extorqué. Il est toutefois difficile d'en tirer une conclusion générale sur un relâchement des mœurs des vestales, car c'est le seul scandale rapporté par Suétone pour toute la période du Ier siècle, en dehors de l'insinuation d'un viol de vestale commis par Néron...
Après l'incendie qui ravage une partie du centre de Rome à la fin du règne de Commode, la Maison des vestales est reconstruite durant le règne de Septime Sévère. Au cours du IIIe siècle, plusieurs statues et inscriptions honorifiques y sont élevées en l'honneur des grandes vestales, ces monuments et leurs textes témoignent du prestige maintenu de la fonction, de la vitalité du culte, du recrutement social élevé des vestales et de l'étendue de leurs relations sociales.

Après 11 siècles d'existence, le collège des Vestales est aboli en 389 par l'édit de l’empereur chrétien Théodose Ier qui interdit le culte païen. Coelia Concordia, la dernière vestale et virgo vestalis maxima de l’histoire, démissionne de son poste en 394 et finit, sur le tard, par se convertir au christianisme.
Pendant 10 ans elle va être formée aux tâches qu'elle doit accomplir, pendant les 10 années suivantes, elle va les exercer puis pendant encore 10 ans, elle va former d'autres vierges...
La principale caractéristique d'une Vestale est qu'elle doit rester vierge durant tout le temps de son sacerdoce sous peine d'une sanction mortelle : L'ensevelissement vivant. Quant à son amant, il est fouetté à mort, la tête passée dans une fourche, comme un esclave.  

« Une vestale qui a violé son vœu de virginité est enterrée vivante près de la porte Colline. Il y a dans cet endroit, en dedans de la ville, un tertre d'une assez longue étendue, que les Latins appellent en leur langue une levée. On y prépare un petit caveau dans lequel on descend par une ouverture pratiquée à la surface du terrain, et où l'on dresse un lit, on y met une lampe allumée, et une petite provision des choses les plus nécessaires à la vie, du pain, de l'eau, un pot de lait et un peu d'huile, car ils pensent offenser la religion, que de forcer à mourir de faim une personne qu'ils ont consacrée par les cérémonies les plus augustes.
Celle qui a été condamnée à ce supplice est mise dans une litière qu'on ferme exactement, et qu'on serre avec des courroies de manière qu'on ne puisse pas même entendre sa voix, et on la porte ainsi à travers la place publique. À l'approche de la litière, tout le monde se range, et la suit d'un air morne et dans un profond silence... Il n'est point de spectacle plus effrayant, ni de jour plus lugubre pour Rome. Lorsque la litière arrive au lieu du supplice, les licteurs délient les courroies. Avant de terminer cette fatale exécution, le grand pontife fait des prières secrètes, et lève les mains au ciel.
LA MAISON DES VESTALES
Il tire ensuite de la litière la coupable, qui est couverte d'un voile, la met sur l'échelle par où l'on descend dans le caveau, et s'en retourne aussitôt avec les autres prêtres. Dès qu'elle est descendue, on retire l'échelle, et l'on referme l'ouverture en y jetant de la terre jusqu'à ce que le terrain soit parfaitement uni. C'est ainsi qu'on punit les vestales qui ont violé le vœu sacré de leur virginité. » Plutarque, Numa, X, 8.

« Domitien gronde et bouillonne de rage, perdu au milieu de la réprobation générale. En qualité de Grand Pontife ou plutôt comme un despote cruel et un maître tout puissant, il veut faire un exemple en enterrant vivante la Grande Vestale Cornelia, et croit rendre son règne illustre par ce moyen, il convoque les pontifes non à la Régia mais dans sa maison d'Albe.
Par un crime plus grave que celui qu'il prétend punir, il condamne la Vestale sans l'avoir fait venir et sans l'avoir entendu... Les pontifes partent aussitôt pour l'emmener sous terre et la laisser mourir.
Elle ne cesse de crier, implorant tantôt Vesta tantôt les autres dieux... Elle descend dans le cachot quand sa robe s'accroche à une marche : Elle se retourne, relève le bas de sa robe : Comme le bourreau veut lui prendre la main, elle s'écarte et fait un bond en arrière, refusant par un dernier scrupule, un contact qui lui fait horreur, comme pour préserver totalement la pureté et la virginité de sa personne... Le chevalier Romain, complice présumé de Cornelia, est frappé de verges au comitium. » Pline le Jeune, VI, 11.

« Celer, chevalier Romain que l’on dit son complice, est battu de verges, jusqu’à la mort, dans le Comitium, il se borne à dire : Qu’ai-je fait ? je n’ai rien fait ! Domitien, accusé de cruauté et d’injustice, devient furieux, et s'en prend à Valerius Licinianus, ancien préteur, l’accusant d’avoir caché une affranchie de Cornelia dans ses terres.
Ceux qui s’intéressent à lui l’avertissent qu’un aveu peut le sauver du supplice des verges. Il le fait et se retire ensuite...
Domitien est si heureux de cette nouvelle que sa joie le trahit : Licinianus, dit-il, nous a absous. Puis il ajoute qu’il ne faut pas augmenter son humiliation.
Il lui permet d’emporter ce qu’il peut de ses biens, avant qu’ils ne soient vendus à l’encan, et lui assigne, comme récompense, un lieu d’exil agréable.
La clémence du divin Nerva l’a depuis transféré en Sicile : il y tient école aujourd’hui ». Pline le Jeune, VI, 11.

(Catilina est accusé d’avoir séduit l’une d’entre elle, mais est déclaré innocent). La virginité peut représenter, du moins selon certains auteurs, la tranquillité de Rome, la rupture du vœu de chasteté signifie une possibilité de crise :
LE TEMPLE DE VESTA
« Ce qui effraie encore, outre de si grands désastres, c'est, entre autres prodiges, que, cette année-là, 2 Vestales, Opimia et Floronia, ont été convaincues d'inceste : L'une est, selon la coutume, enterrée vivante à la porte Colline, l'autre s'est elle-même donnée la mort... Lucius Cantilius, scribe pontifical, de ceux qu'on appelle aujourd'hui « petits pontifes », complice de Floronia, est, sur le comitium, battu de verges par le grand pontife jusqu'à ce qu'il expire sous les coups.
Ce sacrilège ayant été, comme c'est fréquent au milieu de tant de désastres, tourné en prodige, on invite les décemvirs à aller consulter les Livres, et l'on envoie à Delphes Quintus Fabius Pictor demander à l'oracle par quelles prières, quelles supplications, les Romains peuvent apaiser les dieux, et quelle sera la fin de si grands désastres. » Tite Live, XXII, 57.

« Vous demandez pourquoi la déesse veut des vierges pour ministres de ses autels ? Ici encore je vous ferai connaître la vérité. On dit que Saturne rend d'abord Ops mère de Junon et de Cérès, Vesta naît la troisième, les 2 premières deviennent épouses, et enfantent à leur tour, une des 3 refuse de se livrer aux embrassements d'un époux. Faut-il s'étonner si, vierge elle-même, elle veut des vierges pour prêtresses, ne confiant qu'à de chastes mains le soin de son sanctuaire ? Qu'est-ce en outre que Vesta, sinon la flamme ardente ? Or, la flamme n'a jamais rien engendré, c'est donc à bon droit qu'elle est vierge, et qu'elle s'entoure de compagnes vierges aussi, celle qui ne donne et ne reçoit aucun germe de vie. « Ovide, Fastes, chant VI, 283-294.

Elles portent sur les cheveux, partagés en 6 tresses et ramenés sur la tête, un voile orange foncé. Ce voile est blanc (suffibulum) pendant les cérémonies auxquels elles participent. Sa tête est entièrement rasé lorsqu’elle prononce ses vœux et quand ils repoussent, ils sont mêlés à des faux de façon à pouvoir être peignés en nattes. 
« La même année, Postumia, vierge Vestale, accusée d'avoir violé son vœu, doit se justifier de ce crime dont elle est innocente. Ce qui l'a fait soupçonner, est une certaine recherche dans sa parure, et un esprit plus libre qu'il n'est bienséant à une vierge, de plus elle aime assez l'éclat.
Après 2 informations on finit par l'absoudre, et, de l'avis du collège, le pontife suprême lui ordonne de s'interdire à l'avenir tous jeux d'esprit, et d'avoir une mise où l'on voit plus de réserve que de recherche. » Tite Live, IV, 44.

On peut en déduire que leurs vêtements sont loin d'être une parure. Elle porte une stola recouverte d’une veste en lin qui tombe jusqu’aux genoux (carbasus).
Leur supérieure s'appelle la Vestalis Maxima ou la Virgo Maxima.
Leur entrée en religion ressemble fort à un mariage (captio), la célébration par le Grand Pontife.
Leurs tâches sont très simples, elles doivent veiller et entretenir le feu sacré dans le temple de Vesta qui est le garant de l'éternité de l’État Romain. Si par malheur, celui-ci vient à s'éteindre, le Grand Pontife qui est leur chef suprême,  doit  flageller la coupable.
Chaque jour, l’une d’entre elles va, hors les murs (en passant par la porte capène), chercher de l’eau pour la journée, elles ne peuvent s’approvisionner qu’à une fontaine sacrée dédiée à des divinités aquatiques.
Il leur faut aussi moudre des grains d'amidonnier qui donne, traités ainsi, une farine destinée à saupoudrer les bêtes promises au sacrifice pendant les cérémonies religieuses, cette préparation se fait lors de la fête des lupercalia. Une fois par an, elles doivent nettoyer le temple de Vesta, le feu est alors éteint mais comme il faut qu'il soit perpétuel, elles en conservent quelques braises qui le fait repartir. Elles doivent asperger d'eau tous les matins le sanctuaire.

Cependant elles ont de nombreuses contreparties à leurs devoirs. En plus d'avoir droit à des licteurs, que ceux des autres magistrats doivent saluer en abaissant leurs fasce (elles ont le pas sur les consuls), une très grande influence en politique, leurs places sont réservées aux spectacles, on dépose entre leurs mains son testament (ce que fait Auguste), gage d'exécution parfaite.
A leur mort, elles peuvent être enterrées à l'intérieur du Pomerium (sacrilège pour tout autre), leur corps n’est pas considéré comme une immondice mais comme une relique religieuse, si elles rencontrent un condamné à mort mené à son supplice, elles lui sauvent la vie :
« Et si elles rencontrent dans les rues un criminel qu'on mène au supplice, il est mis en liberté, mais il faut que la vestale jure que cette rencontre est fortuite, et n'a pas été ménagée à dessein. » Plutarque, Numa, X, 6.
Leur émancipation est automatique, elles peuvent tester comme elles le veulent, elles échappent à la puissance (potestas) paternelle (pater familias) contrairement aux autres femmes qui, malgré leur mariage, restent soumises à leur père et reste éternellement mineure.

Vesta est la plus belle et la plus pure des divinités romaines représentée le plus souvent représentée voilée. Ce sont des prêtresses appelées les vestales, qui célèbre le culte de cette déesse. Les vestales sont les gardiennes fidèles des clés de la cité et de la lumière divine qu’elles doivent entretenir. Elles ne doivent sous aucun prétexte laisser s’éteindre la flamme sacrée du temple (image de la présence du dieu). Ces Vestales sont choisies pour leur noblesse et leur gentillesse. Chez les nobles, c’est un honneur qu’une de leurs filles soient vestale.
Le culte de Vesta est intimement lié aux origines de la ville de Rome. La légende indique que les frères jumeaux Romulus et Remus sont les fils de Rhéa Silvia fille du roi d'Albe, une Vestale d'Albe la Longue et du dieu Mars.
Fruits d'un amour interdit, ils ont été exposés et leur mère condamnée. Selon Tite-Live I, 20, c'est le Sabin Numa Pompilius, 2e roi de la Ville, qui transfère le culte de Vesta à Rome. Les Vestales sont les continuatrices d'une très ancienne tradition, le maintien du feu commun perpétuellement allumé dans le Prytannée.

L'historien Denys d'Halicarnasse donne de nombreux détails sur leur rôle (Les origines de Rome,livre II, 66-67) :
Le Grand Pontife choisit 4 fillettes à l'origine (puis 6, et ensuite 7 fillettes) âgées de 6 et 10 ans, et de naissance libre (d'origine patricienne exclusivement). Elles doivent être sans défaut physique ni moral, y compris parfois dans leur ascendance familiale. Les parents de la fillette choisie doivent tous les 2 être en vie lors du choix.
L'autorité des parents cesse dès que la fillette est choisie pour être vestale.

Une fois choisie, la nouvelle vestale est menée au Temple, on lui coupe les cheveux qu'on suspend à un arbre sacré, c'est une marque d'affranchissement. (Ensuite les vestales peuvent se laisser pousser les cheveux et, selon les siècles, les orner de bijoux précieux.)

Elle endosse le costume des vestales, qui consiste en une tunique (stola), par-dessus laquelle elles mettaient une veste de lin.
Dès ce moment la vestale n'est occupée que par ses devoirs.

Les vestales passent leur vie à s'instruire, à servir la Déesse et à former les nouvelles prêtresse.
Les vestales doivent, sous peine de mort, rester vierges durant leur sacerdoce. Garantes de la conservation d'un élément aussi primordial que le feu, elles ont ensuite reçu en dépôt, dans le temple rond de Vesta, d'autres reliques garantes de la durée de Rome. L'extinction spontanée du feu est considérée comme un funeste présage.
Les vestales ne peuvent pas se dispenser d'habiter au Temple, sauf en cas de graves maladies où le grand pontifie les remet entre les mains de dames Romaines d'une probité et d'une vertu reconnue.
A l'issue de son temps de sacerdoce, la vestale peut, si elle le souhaite, revenir à la vie civile et se marier. Cependant les anciennes vestales qui se marient après leurs fonctions sont souvent mal jugées, « on » pense alors qu'elles sont pressées d'avoir des relations sexuelles. Les quelques vestales qui se marient (pour certaines) n'osent pas avoir de relations sexuelles avec leurs maris et sont méprisées par ces derniers.
La plupart des anciennes vestales choisissent donc le célibat ou continuent leur sacerdoce : Tacite mentionne ainsi une certaine Occia qui officie jusqu'à la fin de sa vie (Annales, II, 86).

Les lieux secrets du Temple ne sont accessible qu'aux vestales, les hommes ne peuvent entrer que dans certaines parties du Temple, où ils assistent aux sacrifices (uniquement ceux réalisés le jour). Si des hommes pénètrent dans le Temple (dans les lieux interdits) ou pire dans les chambres des vestales ils peuvent être condamné à mort.
Quand un prêtre croise une vestale il doit détourner les yeux ou changer de chemin en attendant qu'elle passe, de plus les hommes et gardes doivent baisser leurs épées ou tout objet de forme phallique qu'ils tiennent en main (pointe vers la terre donc). Les vestales sont toujours accompagnées d'un licteur (sorte de garde du corps) qui empêche que les hommes mal intentionnés ne s'approchent d
'elles, cela suite à un viol d'une vestale car avant elles avaient le droit d'aller dans la ville seules...
Outre le culte de Vesta, les Vestales sont les auxilliaires indispensables pour d'autres activités cultuelles : Elles confectionnent le gâteau à la farine salée (mola salsa) que l'on place sur la tête de l'animal destiné au sacrifice. Lors de la fête des Lémuries aux ides de Mai, elle jettent dans le Tibre 30 mannequins d'osier, symbolisant les vieillards.
Les spectacles ne leur sont pas interdits, elles assistent librement à tous les jeux de Rome. Auguste leur donne même un banc séparé au théâtre, en face de celui du préteur. Ce lieu est sans doute le plus distingué.

Les Vestales jouissent de nombreux privilèges attachés à leur charge. Entretenues aux frais de l'État, elles sont affranchies de l'autorité paternelle. Elles ont le droit de tester, elles témoignent sans prêter serment à un procès.
Même le veto d’un tribun de la plèbe, pourtant également sacro-saint, ne peut faire opposition aux déplacements d’une Vestale. Ainsi la vestale Claudia permet à son frère à qui le Sénat refuse les honneurs du triomphe d’aller quand même au Capitole : Elle monte à bord du char de son frère, et personne ne peut les empêcher de parcourir la Via Sacra et d’atteindre le Capitole (Suétone, Vie des douze Césars, Tibère, 2).

Selon certains auteur, les vestales partagent parfois des rites sexuels sacrés afin d’apporter aux hommes le pouvoir fertilisant de la déesse Vesta. Ces rites
ont lieu dans des caves obscures où 6 vestales et 6 hommes se retrouvent pour y faire l’amour, dans le plus grand anonymat. Lorsqu’une vestale donne naissance à un enfant, personne ne sait qui est le père. L’enfant qui vient ainsi au monde est considéré comme divin et destiné à des fonctions royales. C’est ainsi qu'en dépit de leur vœu de chasteté et de célibat, les vestales sont destinées à enfanter des dieux ».


vestales - Roma Quadrata
https://www.roma-quadrata.com/vestales.html
Vestales : C'est un collège de prétresses qui fut fondé, suivant la légende par le .... il voulait faire un exemple en enterrant vivante la Grande Vestale Cornelia, ...







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