21 OCTOBRE 1914
I)
Marmites
et shrapnells transforment le ciel en une voûte de fer et de feu.
L'église et le beffroi s'embrasent, tandis que se multiplient dans
les tranchées et dans la ville les hécatombes de Belges et de
Français.
Puis
des trombes d'infanterie Allemande s'élancent à l'assaut, dans un
coude a coude qui se resserre sans cesse, malgré les sanglantes
trouées que creusent les fusils et les mitrailleuses des marins.
Cet
effort se brise contre la ligne infranchissable de nos tranchées, et
c'est en vain que l'ennemi renouvelle ses tentatives... C'est en vain
qu'il reprend le bombardement sauvage. Ses batteries lourdes sont
habilement dissimulées derrière le château de la Tour Blanche,
dénommé par notre État-major « château de Woumen. »
Une
feinte à l'est ne réussit pas mieux. Prévenu à temps, Ronarc'h
envoie des réserves qui, malgré leur faiblesse numérique, font
rebrousser chemin à cette pointe d'attaque, imprudemment aventurée.
Tandis
qu'à Dixmude 2 seules brigades tiennent ainsi tête au nord la
boucle de l'Yser court les plus graves périls :
Les
réserves Belges chargées du secteur situé entre Dixmude et
Nieuport commencent à s'épuiser.
Heureusement,
le 21 au soir, dans Furnes, où le roi Albert a établi son Quartier
Général, retentit une fanfare Française : » Le
Sidi-Brahim »... C'est le 16e bataillon de chasseurs qui
accourt, en avant garde de notre 42e division. Elle est commandée
par un chef dont la physionomie est vite devenue populaire, ce
Grosetti ventru, jovial et intrépide, qui se bat à la manière de
Henri IV, en faisant des mots et en cognant comme un sourd... Sans
perdre une heure, il réoccupe Lombaertzyde et pousse vers Ostende,
pendant que Mitry à sa droite, entraîne ses cavaliers vers la forêt
d'Houthulst et enlève Bixschoote...
Les
Allemands n'en foncent que plus rudement sur le centre et la ligne
tenue par les Belges. Ils s'emparent de Tervaete, petit village situé
en aval de Dixmude, et le conservent malgré une violente contre
attaque déclenchée, dés le lendemain, par nos Alliés.
Les
fusiliers marins de Ronarc'h ont pu secourir les Belges ,car,
installées à Vladsloo, Eessen et Clercken, de nombreuses pièces
lourdes les couvrent de feux dans Dixmude. La ville peut être prise
à revers, maintenant que l'ennemi a forcé l'entrée de la vallée
de l'Yser...
II)
Journée
d'offensive Allemande, mais d'offensive repoussée sur toute la
ligne, aussi bien sur les côtes de Meuse que sur le front Belge ou
entre Somme et Oise.
Les nouvelles qui arrivent d'Arras sont navrantes. Si la ville n'a pas subi tout à fait le sort de Louvain, de Malines et de Termonde, nombreux sont les quartiers qui ont été mis en ruines.
Les nouvelles qui arrivent d'Arras sont navrantes. Si la ville n'a pas subi tout à fait le sort de Louvain, de Malines et de Termonde, nombreux sont les quartiers qui ont été mis en ruines.
Les informations de Petrograd attestent que la défaite des forces Allemandes sur la Vistule, entre Varsovie et Ivangorod, a été des plus caractérisées. Les troupes du kaiser ont laissé environ 30.000 hommes sur le terrain. Le tsar Nicolas II a adressé un second appel à la Pologne : Il fait appel au loyalisme de ce pays et annonce qu'il est prêt à reconstituer la nationalité déchirée, et à lui donner son autonomie sous la suzeraineté de la Russie.
Les Autrichiens essaient en vain de se servir de leurs avions devant Antivari et Cattaro.
III)
J’ai
passé mon après-midi auprès d’une batterie de 155 longs établie
entre Courcelles et Sampigny. Il faut être bien habile pour la
repérer du haut du ciel, car j’étais à 50m d’elle que je ne
l’avais pas encore vue.
Les
deux pièces ont été mises en batterie au pied d’une colline, le
long d’un chemin. Autour de chacune on a planté un petit bois de
sapins, elles-mêmes sont recouvertes de branchages aux belles
feuilles d’or : les abris des servants sont creusés dans le
talus de la route et recouverts également de branchages. Tout le
reste, caissons, avant-trains, chevaux sont dans des bois à 100m
derrière.
Les
obus sont couchés le long de la route et dissimulés par des herbes
coupées. Ces pièces tirent sur Saint-Mihiel. Invisibles malgré les
recherches des avions ennemis, par contre une fausse batterie
composée de canons de zinc et de bois et placée en apparence à
600m de là reçoit constamment des obus...
Pendant
le temps que je suis resté avec les artilleurs il est tombé plus de
100 gros obus de 105 sur la fausse batterie. C'est un tir acharné,
les obus se suivent régulièrement à quelques secondes. Leur
sifflement d’une tonalité que je n’ai jamais encore entendue
ressemblent assez à celui de ces sirènes d’automobiles d’un
effet si lugubre quand le sifflement se ralentit.
Ces
gros obus venant de si loin (8 à 10 km) ont l’air de n’en plus
pouvoir en arrivant au terme de leur course. Leur plainte devient
intermittente comme la respiration d’un agonisant et après le
dernier hoquet, soudain, rugit le bruit formidable de l’explosion.
La chanson lugubre de ces 100 obus arrivant comme à la queue leu leu
donne l’impression d’un cortège de femmes damnées descendant en
hurlant du ciel vers l’enfer.
Et
puis quand l’artillerie ennemie décide de se taire la nôtre lui
répond par des tirs en rafales. Réponse terrible que celle de 6
canons tirant ensemble et coup sur coup pendant 5 minutes !
Quand
je traverse Courcelles où le 1er bataillon est cantonné un biplan
allemand apparaît très haut, perdu dans les brumes à peine
transparentes. Au bruit de son moteur, un caporal, chargé de
surveiller constamment le ciel, donne un coup de trompe et
immédiatement les troupiers rentrent dans les granges, les chevaux
sont conduits sous leurs abris de paille, les artilleurs se cachent
dans leurs huttes de sapins.
IV)
La
chanson reste au début du XXe siècle un support d’information
privilégié :
Il
n’est donc pas surprenant de la voir narrer les destructions des
monuments historiques d’Arras, victimes d’une deuxième vague de
bombardements lors de la seconde quinzaine d’octobre 1914.
Le
21 octobre, à 10h50, le beffroi d’Arras s’écroule et devient
dès lors un symbole de la « barbarie » Allemande.
La
propagande ne tarde pas à s’emparer du fait, relayé par les
grands titres nationaux, et classe Arras parmi les villes martyres de
France.
C’est
dans ce contexte qu’Henri Augé (Douai, 22 juin 1888-Toulouse, 5
octobre 1966), marchand de piano, luthier, professeur de musique et
compositeur touquettois, crée vers 1914 la mélodie La chute du
beffroi, dédiée aux sinistrés d’Arras.
Les
paroles de F. Guilbert poussent le désir de rendre l’Allemand
responsable des destructions jusqu’à imaginer le Kaiser en
personne donner l’ordre de brûler le beffroi et la cathédrale
depuis Monchy-le-Preux.
Elles
viennent en tout cas rappeler combien l’incendie puis la chute du
beffroi d’Arras ont été cruellement ressentis, avec une intensité
comparable à celle causée par l’incendie de la cathédrale de
Reims.
La
chute du Beffroi
Depuis
près de huit jours on ne bombardait plus,
Et la vie reprenait peu à peu dans la ville
Les gens plus rassurés s’en allaient par les rues,
Avec le cœur plus libre et l’esprit plus tranquille.
Et la vie reprenait peu à peu dans la ville
Les gens plus rassurés s’en allaient par les rues,
Avec le cœur plus libre et l’esprit plus tranquille.
Un
beau soleil d’octobre éclairait les décombres.
Défiant l’ennemi notre antique clocher
Se dressait invaincu et projetait son ombre
Sur la vieille cité semblant la protéger.
Défiant l’ennemi notre antique clocher
Se dressait invaincu et projetait son ombre
Sur la vieille cité semblant la protéger.
Mais
à Monchy-le-Preux, colline stratégique,
Les soldats Allemands entourent leur Kaiser,
Qui vient pour admirer la besogne tragique,
Et donner pour le crime d’altières croix de fer.
Les soldats Allemands entourent leur Kaiser,
Qui vient pour admirer la besogne tragique,
Et donner pour le crime d’altières croix de fer.
Mais
lui, d’un air terrible, montrant le vieux clocher :
Rien de cette cité ne doit plus exister,
Brûlez leur cathédrale, abattez leur Beffroi
Répandez l’épouvante et déchaînez l’effroi.
Rien de cette cité ne doit plus exister,
Brûlez leur cathédrale, abattez leur Beffroi
Répandez l’épouvante et déchaînez l’effroi.
Et
tu fus obéi, ô Kaiser exécré,
Tes bandits ont détruit nos biens les plus sacrés !
Pendant de longues heures la mitraille fit rage
Le Beffroi paraissait résister sous l’outrage.
Tes bandits ont détruit nos biens les plus sacrés !
Pendant de longues heures la mitraille fit rage
Le Beffroi paraissait résister sous l’outrage.
Mais
soudain, ô prodige, s’apaise la tempête.
Une balle, peut-être, a touché la manette
De notre antique horloge et de son carillon
Et pendant que se tait un instant le canon,
Une balle, peut-être, a touché la manette
De notre antique horloge et de son carillon
Et pendant que se tait un instant le canon,
Les
airs, qui de tout temps ont bercé nos aïeux,
S’élèvent à nouveau sous la voûte des cieux.
Chacun en entendant ces chants mélodieux,
Essuyait en tremblant les larmes de ses yeux.
S’élèvent à nouveau sous la voûte des cieux.
Chacun en entendant ces chants mélodieux,
Essuyait en tremblant les larmes de ses yeux.
Mais
c’est le chant du cygne, car il est condamné !
Le vieux Beffroi vacille et s’écroule entouré
De poussière formant un nuage vermeil,
Sublime apothéose, que dore le soleil.
Le vieux Beffroi vacille et s’écroule entouré
De poussière formant un nuage vermeil,
Sublime apothéose, que dore le soleil.
V)
Au
56e RI de Chalon :
Pendant
la nuit, un message venant de la 16e Division a apporté l’ordre
pour le 56e RI de soutenir une attaque le lendemain, au petit jour...
L’ordre
est immédiatement transmis au colonel qui fait prendre les
dispositions nécessaires. Le 1er bataillon et la 5e compagnie sont
mis en état d’alerte, puis le colonel se transporte aux
avant-postes pour suivre l’attaque. Cette tentative se produit
entre 6 et 7h, alors que le brouillard ne permet pas de voir la
limite du Bois d’Ailly (Marne)... La Compagnie de 1 ère ligne a
ouvert le feu, et l’a bientôt cessé, comme les unités à sa
droite.
Le
lieutenant-colonel a été alors avisé que le général commandant
le 8e CA le convoque à Mécrin, où il se rend.
Visite
du cantonnement par le général et le colonel, et départ un instant
après. Les tranchées d’avant-postes, à la crête 332-284, ont
été bombardées toute l’après-midi. Les tranchées de réserve
des avant-postes ont été encadrées de très près et ont reçu de
nombreux éclats. Pas de blessé. Les travaux de cheminement et
fascinage ont dû être fréquemment interrompus. Vers 15h un obus
isolé de 155 est arrivé à côté de la réserve des avant-postes.
VI)
Journal
du Rémois Alfred Wolff :
5
obus notamment tombent encore ce jour, à la réserve à la
concentration militaire du boulevard Dauphinot au Cimetière de
l’est, au passage à niveau, alentour, etc...
Les
« laissez-passer » ne passent plus, de grands mouvements de troupe
sont en route, l’autorité militaire ne laisse même pas passer des
fournisseurs tailleurs militaires.
Le
Sous-intendant militaire Lalande, rue Martin Peller est des plus
aimable, il recherche la lettre écrite par le maître-tailleur Mr
Prioux du 132e de ligne pour me délivrer un sauf conduit pour
Chatelaudren où je dois reprendre au titre civil le poste de chef
d’atelier tailleur, comme le stipulera bientôt ma demande que me
signe le commandant de place Mr Portevin.
Mr
Prudhomme, Commissaire de Police me donne mon certificat, fait par
Mottet, secrétaire.
VII)
Journal
du Rémois Paul Hess (extraits)
Le
Courrier reproduit quelques citations au journal officiel, en tête
desquelles figure le nom du maire de Reims.
Le
journal officiel publie une première liste des citations faites par
le gouvernement pour honorer le courage et le dévouement des
personnalités civiles : « M. le Dr Langlet, maire de
Reims, qui a su donner à ses concitoyens le plus noble exemple de
sang froid, de courage et de dignité pendant l’occupation de cette
ville » (…)
Au
cours de l’après-midi, quelques obus sont tombés dans le haut du
faubourg Cérès et dans le cimetière de l’Est.
Le
94e arrive à Bray-Dunes.
La
42e Division est alors rattachée, au 32e Corps.
A
la 83e Brigade, le 16e Bataillon de Chasseurs va bientôt
remplacer le 19e.
«
Le 20 et 21, longs jours d'angoisse : Dixmude est écrasé de
bombes. Les Allemands, dont les effectifs se renouvellent à chaque
instant, se ruent avec plus de fureur que jamais sur les lignes
Belges qui finissent par plier.
Le
Général Foch indique une ligne de repli et donne l’idée
d’inonder le pays. On tiendra tant bien que mal jusqu’à ce que
le pays soit inondé.
D’ailleurs,
voici la 42e Division, celle des Marais de Saint-Gond.
VIII)
Lu
dans Le Moniteur :
Le
saviez-vous?
Champagne.
-Dans
l’armée Britannique, selon le Vigneron Champenois du jour, « […]
dans les pharmacies de campagne il est prévu pour 1 000 hommes, 150
boîtes de lait condensé et 10 bouteilles de champagne ».
Bataillon
Franco-Canadien, Création du 22e Bataillon (Canadien-Français), qui
deviendra après la Première Guerre mondiale le 22e Royal régiment.
IX)
Situation
en France et en Belgique
Nous
pouvons nous faire une idée assez précise des opérations en cours,
en lisant la presse nationale du jour :
L’aile
ouest du front est tracée par une ligne verticale passant par
Nieuport, ville Belge située entre Dunkerque et Ostende, descendant
par Dixmude, Ypres et la Bassée jusqu'à Arras.
Le
point chaud de la bataille remonte vers le nord, la lutte est
maintenant très vive, extrêmement violente, en Belgique depuis la
jonction de l'armée Belge d'Anvers avec les forces Anglo-Françaises.
C'est
donc au nord que pas à pas se transporte le gros de l'armée
Allemande, en une longue colonne allant d'Ypres à la Meuse.
Cette
armée est composée de deux groupes principaux.
L'un
de ces groupes, le plus important, est stationné vers Lille, l'autre
est autour de Verdun.
Toute
cette armée est enveloppée au sud et à l'ouest par les troupes
alliées.
Beaucoup
d’autres actions séparées jalonnent le front : Au pied des
Hauts-de-Meuse, aux abords de Verdun, près de Fresnes-en-Woëvre,
sur la Meuse, où les Allemands tentent de repousser les troupes
Françaises qui ont pénétré dans la presqu'île du
Camp-des-Romains, entre la Meuse et l'Argonne, près de Varennes,
entre Péronne et Albert.
Entre
la forêt d'Argonne et l'Oise, la situation est assez calme, sauf les
coups de canon que les Allemands continuent à diriger sur Reims.
Le
journal Le Temps, fait le point sur la situation du front Russe. «
La dernière situation, des armées Austro-Allemandes et Russes, nous
les montre développées sur un front s'étendant du Niémen, au
nord, jusqu’aux Carpates Orientales.
Ce
front passe par Gumbinnen et les lacs de Mazurie en Prusse Orientale,
Mlava, en Pologne Russe, atteignant la Vistule à Vlotslavsk,
longeant la rive gauche de ce fleuve jusqu'à l'ouest de Varsovie,
descendant au sud-est vers Radom et Sandomir, au confluent de la
Vistule et du San, sur la frontière de la Galicie.
En
Galicie, le front suit le San, passant par Przemysl assiégée, et
atteignant Sambor, au pied des Carpates.
Sur
ce front, d'une étendue d'au moins 1 000 kilomètres, combattent en
ce moment environ 5 millions d'hommes. »
Le
Temps publie une dépêche du correspondant du « Daily
Telegraph » qui donne des détails sur la destruction
systématique des mines et des usines des régions envahies.
« Les
Allemands ont choisi les grands centres miniers du Nord pour y
assouvir leur vengeance avant qu'ils soient repoussés de France, et
leur artillerie ainsi que leurs réserves d'explosifs sont employées
à détruire et à rendre impraticables les mines de charbon. »
Le
correspondant ajoute :
«
La bataille dans le Nord est simplement un combat autour des puits de
mines, que les Allemands essayent de ruiner de fond en comble avant
de quitter la contrée. »
Et
il conclut :
«
Depuis Denain jusqu'à Lille la moitié des villages sont en flammes,
il y a 5 jours. Les Allemands comprennent qu'ils perdent du terrain
et que la bataille tourne contre eux, avant de partir ils se sont
vengés sur les villes sans défense et sur les mines désertes. »
Ordonnance
du préfet de police :
Article
1er : Les dispositions de l'ordonnance de police du 15 août 1914,
portant interdiction de vente de l'absinthe dans les débits de
boissons et de l'ordonnance de police du 7 août 1914, étendant
cette interdiction à la vente et au colportage de l'absinthe en
général, sont applicables au même titre et sous les mêmes
sanctions aux « boissons similaires » visées par les lois du 8
janvier 1907 et 26 décembre 1908. Le colportage de l'absinthe et des
boissons similaires est également interdit.
X)
Le
Courrier reproduit, aujourd'hui, quelques citations au Journal
Officiel, en tête desquelles figure le nom du maire de Reims. Voici
:
Hommage
au courage civique
Le
Journal Officiel publie une première liste des citations faites par
le Gouvernement pour honorer le courage et le dévouement des
personnalités civiles, la première liste est précédée du
préambule suivant :
Le
Gouvernement porte à la connaissance du pays la belle conduite de :
- M. le docteur Langlet,
- M. Colin, adjoint au maire de Saint-Dié,
- MM. Louis Paillard, commerçant, Nottin, curé-archiprêtre, Foureur, directeur d'école publique, membres de la Commission municipale de Vitry-le-François, etc.
- M. Regnault, procureur général à la Cour d'Appel d'Amiens, etc.
Nous
sommes heureux de voir reconnaître officiellement les services
rendus à nos concitoyens par M. le Dr Langlet.
En
inscrivant le nom du maire de Reims en tête de la première liste
des citations faites pour bravoure et courage civique, le
gouvernement de la République a non seulement récompensé l'homme
de devoir qui, dans les circonstances pratiques que nous avons
traversées, s'est constamment dévoué au bien public, il a, en même
temps, donné à notre ville si éprouvée et si courageuse un
témoignage d'estime qui, en attendant d'autres compensations, va au
cœur de tous les Rémois...
-
La nuit et la matinée ont été calmes.
Au
cours de l'après-midi, quelques obus sont tombés dans le haut du
faubourg Cérès et dans le cimetière de l'Est.
Nuit
silencieuse. Calme complet. Bombes l'après-midi, visite à
Saint-Remi, à M. le Curé, à l'Orphelinat, bombes.
Enfin
! Carte de Marcel (10 octobre) qui nous rassurerait complètement si
nous ne le savions englobé dans des masses de cavalerie qui
guerroient dans le Nord qu’il en vienne vite une autre pour appuyer
nos troupes !
Puis,
1 ère lettre de Marie-Thérèse (17 octobre) qui dépeint son
immense douleur et sa résignation à la volonté de Dieu, sa
vaillance est héroïque et m’émeut profondément.
Je
décachette aussi un pli de Bar-le-Duc adressé à M. Legros qui, par
avance, m’a donné l’autorisation de l’ouvrir : Il émane de
Mme Baudart qui répond aux renseignements demandés.
Par
l’infirmière qui l’a soigné, elle a pu savoir que blessé à la
tête le 5 octobre à la bataille de Beauzée, André n’a été
hospitalisé que le 6 à 23h. il a perdu connaissance au cours du
pansement qui a aussitôt été fait... ses extrémités sont déjà
froides et on lui enveloppe d’ouate les pieds et les mains.
Paul
Dupuy. Document familial issu de la famille Dupuis – Pérardel -
Lescaillon. Marie-Thérèse Pérardel, femme d'André Pérardel, est
la fille de Paul Dupuis. Ce témoignage concerne la période du 1er
septembre au 21 novembre 1914.
Source
: site de la Ville de Reims, archives municipales et communautaires
XI)
21
octobre 1914 : Arras souffre sous les obus
Dans
les Flandres, la puissante attaque des troupes du duc de Wurtemberg
se heurte aux soldats de la 42e division d’infanterie du général
Grosseti qui tente de contre-attaquer autour de Nieuport.
Arras
se trouve une fois encore sous le feu de l’artillerie ennemie.
Comme Reims la ville est une cible privilégiée des canons
allemands.
Le
centre-ville et le beffroi sont gravement endommagés.
La
cité est un peu plus défigurée.
Le ministre Malvy reçoit les représentants de la presse parisienne décidés à signifier leur protestation solennelle contre l’ampleur de la censure.
Le
ministre s’engage à améliorer les relations entre l’État et
les journaux dans ce contexte très particulier.
Malvy
déclare : « Le gouvernement est décidé à concilier les
exigences de la Défense nationale avec les droits et les libertés
de la presse ».
Le président du Conseil René Viviani fait un effort en direction des indigents Belges réfugiés dans l’Hexagone et dont le soutien de famille est sur le front. Le chef du gouvernement décide qu’ils bénéficieront des mêmes secours que les Français.
Le président du Conseil René Viviani fait un effort en direction des indigents Belges réfugiés dans l’Hexagone et dont le soutien de famille est sur le front. Le chef du gouvernement décide qu’ils bénéficieront des mêmes secours que les Français.
XII)
Le
Journal des Basses-Alpes, La Semaine religieuse de Digne et La Croix
de Paris, publient le document que voici :
Certains
individus font courir dans une commune du département des bruits
stupides, prétendant que le clergé Français est l'auteur
responsable de la guerre, et poussent à des représailles contre lui
les familles dont les membres seraient victimes de la guerre.
Le
commandant d'armes met en garde le public contre de pareilles
nouvelles, il avertit charitablement leurs auteurs qu'une
surveillance est exercée contre eux et que le Conseil de guerre les
attend sous peu.
C'est
la troisième manifestation officielle de la vigilance publique à
l'adresse des auteurs de faux bruits calomnieux et diviseurs.
La
première venait du préfet de Savoie
La
seconde du sous-préfet de Chateaubriand.
La
troisième porte haut la marque de l'autorité militaire
La
juste répression qu'elle annonce en termes excellents a aussi
l'avantage de confirmer la réalité des rumeurs qui, dès le 1er ou
le 2 août, ont couru le pays. À la veille des serments de
trêve sacrée, la Révolution qui, souvent, vient d'Allemagne,
mobilise tous ses espions, tous ses suppôts, conscients et
inconscients, pour tenter de nous jeter les uns contre les autres.
Civils
ou soldats, républicains, nationalistes ou royalistes, nous n'avons
qu'un devoir : Prendre à la gorge les colporteurs de mensonges
pernicieux et les forcer à signer leurs dires, à donner leurs
raisons et à nommer leurs sources. L'unité nationale est
certainement à ce prix.
La
lettre de l'évêque de Dijon
Dans
une lettre qu'il adresse à son clergé, Mgr l'évêque de Dijon
vient de placer sur le véritable terrain la question de la
propagande religieuse par les médailles et les scapulaires.
Agitée
partout, même dans les conseils du gouvernement avec plus de passion
que de raison, l'affaire n'a été abordée jusqu'ici qu'au point de
vue des fauteurs ou des fautrices du « prosélytisme »,
on a toujours laissé de côté ceux qui en sont l'objet, à savoir
nos blessés Français. Ou plutôt on les a traités par prétérition,
en considérant comme accordé et hors de conteste que leurs
convictions philosophiques ou religieuses ont du être offusquées.
Mais
l'ont-elles été ?
Et
pouvaient-elles l'être ?
C'est
de ce point de fait que s'est occupé Mgr l'évêque de Dijon.
« Ce
ne sont pas les infirmières qui, habituellement, proposent les
médailles, ce sont les militaires qui les demandent et qui
s'empressent pour les recevoir ». « On a même vu des
protestants en demander pour eux, la diversité de cultes ne les
arrête pas. »
« Il
suffit de s'être trouvé sur le quai d'une gare, au passage d'un
train portant des troupes au feu ou ramenant des blessés, pour le
constater. »
« On
n'a jamais réduit par des circulaires un besoin instinctif de
secours religieux dans la perspective d'un péril. »
C'est
ce qu'il sera difficile de faire comprendre aux personnes que
Mgr l'évêque de Dijon appelle des dénonciateurs « à
l'affût de délits cultuels. »
Mais
il reste le genre humain qui comprendra et sentira. Nous avons besoin
de paix civile, il n'y en a point sans justice, sans bienveillance et
sans intelligence. Nous avons besoin de toutes nos forces morales, et
vouloir, à une heure pareille, retrancher de ce total précieux les
précieuses forces morales inspirées par la loi catholique, serait,
si la faille était volontaire, un crime contre la patrie.
Elle
est involontaire ? Alors, ce n'est qu'une bêtise, mais énorme.
Hâtez-vous
de la déplorer ou de la faire oublier.
Du
commun point de vue national, abstraction faite des idées
religieuses ou irréligieuses, c'est le moins que l'on puisse faire !
XIII
Situation
de prise d'armes :
26 officiers 1 797 hommes.
Le régiment reçoit dans la journée l'Ordre Général n°7 du 19 octobre 1914 du général commandant la D.I, dont ci-dessous extrait.
Le général Commandant la 6e D.I. cite à l'ordre de la Division Gérard Charles :
26 officiers 1 797 hommes.
Le régiment reçoit dans la journée l'Ordre Général n°7 du 19 octobre 1914 du général commandant la D.I, dont ci-dessous extrait.
Le général Commandant la 6e D.I. cite à l'ordre de la Division Gérard Charles :
« Le 14 septembre à Loivre,
A
défendu les abords du pont du canal, contre les entreprises de
l'ennemi. A tenu depuis 2 h quand il est blessé par un éclat
d'obus,
A
conservé le commandant de sa 1/2 section.
Ayant
été obligé d'abandonner son arme, est allé puiser des seaux d'eau
dans le canal pour refroidir le canon des fusils de sa 1/2 section.
Les
obus ayant détruit la maison dans laquelle il se trouvait, a été
blessé une 2e fois par l'écroulement de la maison.
Avant
de se rendre à l'ambulance est venu rendre compte à son Ct de Cie.
Brillante conduite aux combats de Loivre et de
Villers-Franqueux. »
Sergt Blot Raymond, sergent Plat Joseph, sergent Colin René :
« Très belle conduite au feu ».
Saint Paul : Caporal, Méry 2e classe, Picolo 2e classe, Morel 2e classe :
« Très belle conduite au feu ».
Girault Lucien, caporal fourrier :
« A fait preuve de courage et d'énergie en forçant une centaine d'Allemands réfugiés dans une grange à se constituer prisonniers, sous menace d'incendie de la grange après l'attaque de nuit de Villers-Franqueux le 27 septembre. »
Sergt Blot Raymond, sergent Plat Joseph, sergent Colin René :
« Très belle conduite au feu ».
Saint Paul : Caporal, Méry 2e classe, Picolo 2e classe, Morel 2e classe :
« Très belle conduite au feu ».
Girault Lucien, caporal fourrier :
« A fait preuve de courage et d'énergie en forçant une centaine d'Allemands réfugiés dans une grange à se constituer prisonniers, sous menace d'incendie de la grange après l'attaque de nuit de Villers-Franqueux le 27 septembre. »
XIV)
A
partir du 21 Octobre, le secteur du Régiment qui est occupé par le
28e et le 239e placés en lignes successives (28e en 1re ligne et le
239e en 2e 1igne est divisé en 2 secteurs occupés par les 2
régiments qui deviennent accolés, la ligne de séparation des 2
secteurs est marquées par le chemin de Toussicourt à
Villers-Franqueux, la lisière N de ce village et le chemin de terre
allant du cimetière de Villers-Franqueux au cimetière de Loivre. La
partie Nord est affecté au 239e, la partie Sud au 28e.
Le secteur du 28e est occupé comme il suit :
Le 1er Bataillon reste chargé de la défense de Villers-Franqueux et de ses abords.
Le 2e et le 3e Bataillons occupant la partie du secteur, la droite de l'un d'eux couvrant le flanc S du village et assurant la liaison avec le secteur de Maison Ragot, l'autre assurant la défense avancée aux abords de la Route nationale. Ces deux bataillons alterneront entre eux pour ces deux missions.
Le secteur du 28e est occupé comme il suit :
Le 1er Bataillon reste chargé de la défense de Villers-Franqueux et de ses abords.
Le 2e et le 3e Bataillons occupant la partie du secteur, la droite de l'un d'eux couvrant le flanc S du village et assurant la liaison avec le secteur de Maison Ragot, l'autre assurant la défense avancée aux abords de la Route nationale. Ces deux bataillons alterneront entre eux pour ces deux missions.
Le 239e prend alors le secteur de gauche, avec ses deux bataillons. Des mesures analogues : un bataillon est chargé de la gauche de Toussicourt et du flanc de Villers-Franqueux en assurant la liaison avec le secteur de Cauroy, l'autre bataillon forme la défense avancée aux abords de la Route nationale. Ces bataillons alternant entre eux par jour... Dans la journée du 21, les travaux de la défense avancée n'ayant pas dépassé la Route nationale dans le secteur du 28e une compagnie du 2e Bataillon occupe seule les travaux de fortification effectués.
Pertes : néant.
Dans la nuit arrive du Dépôt commun des 129e et 329e I un renfort de 321 hommes comprenant :
1 adjudant
12 sergents
24 caporaux
284 soldats
Le Sous-lieutenant Noblesse, 5e Cie est évacué.
Le
journal de campagne du 256e RI | Le 21 octobre 1914 ...
www.lejsl.com/edition-de.../21/le-21-octobre-1914-du-56e-ri-de-chalon
Il
y a 5 jours - Le 21 octobre 1914 du 56e RI de Chalon. Pendant la
nuit, un message venant de la 16e Division a apporté l'ordre pour le
56e RI de soutenir ...
78/
Journal de la grande guerre: le 21 octobre 1914 | 1914 ...
https://reims1418.wordpress.com/.../21/78-journal-de-la-grande-guerre-l...
Il
y a 5 jours - Rediffusion ce soir sur France 3 à 3 h 10 Elles
étaient en guerre (1914-1918)
http://www.france3.fr/emission/elles-etaient-en-guerre-1914-1918 ...
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