LE
CHAMPS DE BATAILLE "ROUGEMARE"
ASSASSINAT DE GUILLAUME LONGUE-EPEE |
Si
cet affaiblissement du caractère national afflige quelques vieux
Normands, comme Bothon et Bernard , il est favorable à l'ancienne
population, qui a subi le joug des conquérants Scandinaves. Elle
chérit Guillaume-Longue-Épée, et, lorsqu'en 942 le duc est
assassiné par trahison par Arnoul, comte de Flandre , un long cri de
douleur retentit dans toute la ville.
Une
réaction violente du parti barbare renverse tout ce que les ducs
Rollon et Guillaume-Longue-Epée ont fait dans l'intérêt de
l'église... Pour s'affranchir de cette oppression, la population
indigène s'adresse aux Francs, et de nouveau éclate une lutte
violente entre les 2 races et les 2 religions rivales.
Le
trône est alors occupé par le fils de Charles-le-Simple, Louis
d'Outremer, qui se hâte de saisir l'occasion de réunir la Normandie
à la couronne... dissimulant son projet, et s’annonçant seulement
comme le libérateur des Chrétiens, il marche en toute hâte vers
Rouen... A son approche, les païens s'enfuient. Les indigènes et
même les Normands chrétiens le reçoivent avec les plus vives
démonstrations de joie et les honneurs dû à la dignité royale.
Louis
d'Outremer, pour exécuter son dessein, veut s'emparer du jeune duc,
mais ses tuteurs Normands veillent sur lui, et, à la première
alerte du danger qu'il court, ils soulèvent tout le peuple... Les
Rouennais ont voulu secouer le joug des pirates païens, mais ils ne
veulent pas sacrifier leur indépendance nationale, ils aiment le
jeune Richard, fils de Guillaume-Longue-Épée, qui a su se concilier
l'affection de la population chrétienne, et la perfidie de Louis
d'Outremer excite une indignation générale. Tous, bourgeois et
guerriers, courent au château, transportés de fureur et menaçant
de tuer le roi.
Louis
d'Outremer, effrayé de ce danger, prend le jeune duc dans ses bras,
et, le montrant au peuple, parvient à le persuader qu'il n'a pour
Richard que des intentions paternelles, et qu'il veut lui faire
donner une éducation digne de son rang .
Cette
ruse grossière suffit pour calmer le peuple, le roi fait transférer
le jeune Richard dans la forteresse de Laon. Puis, confiant à
Herluin le gouvernement de Rouen, il retourne à Compiègne. Herluin
cherche à se concilier les cœurs en vengeant
Guillaume-Longue-Epée... il fait périr son meurtrier Arnoul, et
envoie à Rouen ses mains sanglantes, comme preuve de sa victoire et
de la vengeance de Guillaume.
À
Jumièges, Louis d'Outremer se montrant « pire que les
païens », donne l’ordre d’abattre les restes de l’église
Notre-Dame afin d’approvisionner en pierres le chantier de
restauration des murailles de Rouen.. Selon Guillaume de Jumièges à
qui nous devons la connaissance de ces faits, un clerc du nom de
Clément réussit à sauver les deux tours de l’église en les
rachetant aux démolisseurs. L’anecdote a de bonnes chances, là
encore, d’être authentique... Les deux tours en question sont
probablement deux grandes « turres » du type de celles de
l’abbatiale Carolingienne de Saint-Riquier, implantées chacune à
une croisée de transept. Les démolitions portent donc
principalement sur la nef, ce que tend à confirmer la présence à
Duclair, localité voisine, d’un groupe de chapiteaux Mérovingiens
et de colonnes de marbre en réemploi, éléments provenant selon
toute vraisemblance de Jumièges. L’anecdote est en tout cas
révélatrice de la tension qui a du exister entre les moines et les
agents royaux durant les 3 années de la régence de Louis IV à
Rouen (943-945). On devine sans peine les causes de ce climat
d’hostilité. Œuvre principale de Guillaume Longue-Epée, la
restauration de l’abbaye de Jumièges porte témoignage de la
grandeur et de la piété du duc Normand disparu. Selon une tradition
évoquée dans plusieurs sources, Guillaume Longue Épée aurait même
songé un moment à y prendre l’habit monastique...
Politiquement,
le roi Louis n’a donc aucun intérêt à faire preuve d’une
sollicitude particulière à l’égard des moines de Jumièges. À
en juger par les traces qu’elle va laisser dans l’historiographie,
toute la propagande Franque de l’époque doit en effet être axée
sur les thèmes suivants :
Descendant
des païens qui ont mis naguère le royaume à feu et à sang,
Guillaume Longue Épée ne vaut pas mieux que ses ancêtres, fils de
sa concubine à la mode Danoise, Sprota, le jeune Richard ne peut
prétendre à la succession...
RICHARD Ier DE NORMANDIE |
Il a probablement un peu plus de 10 ans à la mort de son père, assassiné en décembre 942, et se voit attribuer un conseil de régence comprenant 4 hauts personnages du duché Normand : Bernard le Danois, Raoul dit Taisson l'Ancien, Anslech de Bricquebec et Osmond de Conteville. Mais le roi Carolingien Louis d'Outremer, sous prétexte de faire son éducation, fait transporter l'adolescent avec l'un de ses régents, Osmond, à sa cour de Laon. Il semble y avoir séjourné de 943 à 945 et s'être finalement enfui avec l'aide d'Osmond qui aurait organisé son évasion aidé d'Yves de Bellême et de Bernard, comte de Senlis et vassal d'Hugues le Grand, duc des Francs.
Pendant l'intervalle de temps, Herluin II de Ponthieu est nommé par le roi gouverneur de Normandie en 943 avant d'être tué par des Normands en 945.
L’hostilité
des Francs à l’égard de Jumièges durant la période de la
régence contraste avec les faveurs qu’ils accordent dans le même
temps à Saint-Ouen de Rouen... Il est frappant de constater que le
seul bienfaiteur connu de l’abbaye Rouennaise dans les années
943-945 est ce même Raoul la Tourte, fondé de pouvoir du roi
Louis IV, dont nous venons d’évoquer les exactions contre les
moines de Jumièges.
La
donation de Raoul la Tourte porte sur de vastes terrains à l’est
de la ville. Il faut probablement rapporter à la même période la
concession à Saint-Ouen du droit de monnaie qui est à l’origine
de l’émission d’une petite série de deniers d’argent à la
légende « SANCTE AUDOENI ». Leur type est très voisin
de celui des deniers frappés à Rouen au nom du roi Louis IV
entre 943 et 945, et, comme ces derniers, ils correspondent à un
monnayage éphémère :
ABBAYE DE SAINT OUEN |
La
concession a donc de bonnes chances d’être d’origine royale
plutôt que ducale, ce qui nous renvoie là encore à la période de
régence du roi Louis IV à Rouen. On comprend aisément le motif de
ce geste du souverain en faveur de l’abbaye Rouennaise. Celle-ci a
alors à sa tête l’archevêque de Rouen en personne, Hugues,
d’origine Franque, ancien moine de Saint-Denis, récemment installé
au siège de Rouen (en 942). En lui accordant dons et privilèges,
comme il le fait par exemple en 943 pour l’archevêque de Tours
lors de la restauration du monastère de Saint-Julien, le roi se
ménage un précieux allié à Rouen, car le soutien de l’archevêque
lui est indispensable pour obtenir le ralliement des milieux Francs
et chrétiens de la ville.
À
Évreux, c’est grâce au concours de la « partie chrétienne
de la population », nous dit Flodoard, qu’Hugues le Grand
peut prendre possession de la ville en 944. Il est possible enfin
qu’au droit de monnayage ait été joint un privilège d’immunité
: Un vaste enclos fossoyé de forme ovalaire a existé autour du
monastère de Saint-Ouen avant le XIIe siècle, marquant peut-être,
comme le fossé de l’abbaye royale de Saint-Denis, le périmètre
du bourg monastique sous franchise.
Une
légende attribuant les origines du monastère de Saint-Ouen à
l’évêque Saint Denis, légende qui n’est pas antérieure au Xe
siècle et dont l’origine est évidemment Franque, constitue un
autre point de similitude avec la grande abbaye royale. Tout se passe
donc comme si l’abbé-archevêque Hugues avait profité du soutien
du roi pour essayer de transformer Saint-Ouen de Rouen en une sorte
de petit Saint-Denis, à l’image du monastère dont il est lui-même
issu.
TOUR SAINT ANDRE |
Cependant,
le jeune Richard, enfermé à Laon, est exposé, si l'on en croit les
historiens Normands, aux plus grands dangers... Le roi de Francie
veut, disent-ils, lui faire brûler les jarrets, et, par cette
mutilation, le rendre incapable d'occuper le trône ducal, mais les
Normands qui l'entourent, et principalement Osmond de Cent-Ville,
parviennent à le soustraire à la cruauté du roi, et lui assurent
un asile à Senlis, près de son oncle maternel. De leur côté, les
Normands de Rouen chassent le gouverneur que leur a imposé Louis
d'Outremer... Alors ce prince, n'espérant plus réussir par la ruse,
jette le masque et attaque ouvertement les Normands. Il se coalise,
pour les accabler, avec un des plus puissants seigneurs de l'époque,
Hugues-le-Grand, duc de Paris.
BATAILLE DE ROUEN |
Par ailleurs Bernard le Danois obtient l'intervention d'un autre chef Viking Harald, récemment débarqué ou depuis longtemps installé en Normandie. Le roi s'empresse d'intervenir mais il est battu le 13 juillet 945 sur la Dives, peut-être à Corbon. Herluin II de Ponthieu meurt dans la bataille tandis que Louis d'Outremer est capturé... Il est transmis à Hugues le Grand qui le garde prisonnier jusqu'en juillet 946. Cela permet à Richard, maintenant adolescent et revenu en Normandie, de faire reconnaître l'indépendance de la Normandie par les Grands (Nobles) du royaume Franc Carolingien.
En 946, craignant l'alliance de Richard Ier avec Hugues le Grand, le roi Louis d'Outremer forme une coalition contre eux avec Otton Ier de Germanie, Arnoul Ier, comte de Flandre, Conrad le Pacifique, roi de Bourgogne Transjurane, et Alain Barbetorte, duc de Bretagne. Les alliés traversent l'Epte et se dirigent vers Rouen. L'attaque de la ville est un échec. Les rois francs et germains subissent alors une contre-attaque qui les obligent à battre en retraite jusqu'en Amiénois.
Le duché de Normandie a réussi à survivre à la grande crise qui, vers la même époque, a été fatal aux 2 États Vikings les plus proches, le royaume d'York et l'établissement Normand de Nantes
Ce
dernier doit attaquer Bayeux et la Basse-Normandie, pendant que Louis
d'Outremer marche contre Rouen. Depuis l'expulsion d'Herluin, cette
ville est au pouvoir de Bernard-le-Danois, Normand aussi rusé que
vaillant.
En
946 la bataille de Rouen a lieu entre le roi de France Louis IV
d’Outremer, l’empereur Otton Ier du Saint-Empire et leurs alliés
d’une part, et Hugues le Grand, duc des Francs, et ses alliés
d’autre part. Parmi eux, le duc de Normandie qui se présente alors
comme un seigneur puissant face aux souverains Européens.
Une
guerre se déroule entre deux groupes de seigneurs :
D’un
côté, le roi de France Louis IV d’Outremer, Arnoul Ier, comte de
Flandre et l’empereur Otton Ier.
De
l’autre, Hugues le Grand, duc des Francs, et Richard Ier, duc de
Normandie.
Les
coalisés tentent au départ de s’emparer de Paris. Ils échouent
devant la défense d’Hugues le Grand. Ayant connu l’échec, les
coalisés décident de se venger en allant piller Rouen et essayer de
capturer Richard de Normandie...
Pour
les coalisés, les Normands sont faibles et la campagne de Rouen ne
sera sûrement qu’une « balade militaire »... Ils se
trompent lourdement. Afin d’aller piller Rouen et de capturer le
duc de Normandie, une puissante armée Germanique, dirigée par le
neveu d’Otton, s’avance sans méfiance vers l’entrée de Rouen.
Alors
qu'ils s’apprêtent à pénétrer dans la ville, Richard, bien
renseigné par ses espions, sort de Rouen avec ses chevaliers
Normands, les prend à revers et les écrase. Les Normands font un
tel massacre des Germains que le champ de bataille est surnommée
« Rougemare » (« la mare rouge », « la
mare ensanglantée », « la mare de sang »).
MARIAGE DE RICHARD Ier |
Il
envoie s’introduire dans le camp Flamand des agents doubles qui
réussissent à faire croire au comte de Flandre que l’Empereur
Otton négocie avec le duc de Normandie sans s’occuper de l’avis
des Flamands. Vexé par ce mensonge, le comte de Flandre abandonne le
siège de Rouen et se retire.
Il
reste encore 2 adversaires, les Germains d’Otton et les Francs de
Louis d’Outremer. Richard porte alors son attention sur les
Germains. Envoyant des chevaliers Normands égorger des avant-postes
ennemis en pleine nuit, à la façon « commando »,
Richard réussit à créer des « terreurs paniques » chez
l'adversaire, ce qui a le don d’affecter considérablement le moral
de l’empereur Otton.
Définitivement
dégoûté de sa campagne de France, Otton Ier se retire à son tour
et regagne la Germanie. Resté seul, Louis d’Outremer se retire à
son tour, non sans devoir lutter contre les innombrables attaques des
paysans normands de la région.
Ottonienke
( fosse ), canal ou fossé que l'empereur Otton I fait creuser en 948
selon Butkens, ou en 949 selon Meyer, depuis le pont Saint Jacques à
Gand jusqu'au bras gauche de l'Escaut, dit le Hondt, près de la
ville de l'Écluse. Ce canal, auquel ce prince donne son nom, fait la
limite de l'Empire et de la Belgique, de ce côté. L'époque à
laquelle ce canal est creusé, est plutôt celle que fixe Butkens,
qui se rapporte avec la chronique de Saint Bavon, que celle
qu'indique Meyer.... Si cependant , comme il est possible, c'est la
haine qui éclate en 946, au siège de Rouen , entre Otton et Arnoul,
comte de Flandre, qui engage Otton Ier à entreprendre cet ouvrage ,
la date à laquelle Meyer rapporte la construction de la forteresse
et de la fosse Ottoniennes, serait la plus probable...
Bataille
de Rouen (946) — Wikipédia
fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Rouen_(946)
La
bataille de Rouen eut lieu en 946 entre le roi de France Louis IV ...
Vexé par ce mensonge, le comte de Flandre abandonne le siège de
Rouen et se retire.
Bataille
de Rouen (946) - Franc-or
tous-les-faits.fr/bataille_de_rouen_(946)
La
bataille de Rouen eut lieu en du Saint-Empire ]] et leurs alliés
d'une part, ... Vexé par ce mensonge, le comte de Flandre abandonne
le siège de Rouen et se ...
La
production éditoriale à Jumièges vers le milieu du Xe ...
www.unicaen.fr/mrsh/crahm/revue/tabularia/lemaho.html
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oct. 2001 - À Rouen, Louis accorda à un certain Raoul la Tourte les
pleins pouvoirs sur ... de Saint-Denis, récemment installé au siège
de Rouen (en 942) [26]. ...... l'a vu, dès le milieu du Xe siècle
–, mais lors- qu'en 946 la cité de Rouen ...
LE
CHAMPS DE BATAILLE ROUGEMARE
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