samedi 25 octobre 2014

940... EN REMONTANT LE TEMPS

Cette page concerne l'année 940 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

L'ABBAYE DE SAINT MAURICE D'AGAUNE

SAINT MAURICE
L’abbaye territoriale de Saint-Maurice d'Agaune (Saint Maurice) est une abbaye située dans le canton du Valais en Suisse.
Elle a été fondée en 515 par le futur roi Burgonde Saint Sigismond à l'emplacement d'un sanctuaire plus ancien abritant les restes de Maurice d'Agaune, martyr du IIIe siècle, érigé par Théodore d'Octodure, premier évêque connu du Valais. L'abbaye a joué un rôle majeur dans l'histoire régionale elle est la plus ancienne abbaye d'Europe occidentale en activité à avoir été occupée en permanence. Le premier roi de Bourgogne Transjurane, Rodolphe, y est couronné.

Originellement et jusqu'au IXe siècle, c'est la « laus perennis » qui s'applique... D'abord occupée par les moines ils ont été remplacé par des chanoines qui ont adopté la règle de Saint Augustin en 1128. C'est, depuis cette date, la congrégation des chanoines réguliers de Saint-Maurice d'Agaune qui est en place dans l'abbaye.

Au milieu du IXe siècle, Hubert, beau-frère de l'empereur Lothaire II, s'empare de l'abbaye... Tué en 864 dans une bataille à Orbe, il est remplacé à la tête de l'abbaye par son vainqueur, Conrad, comte d'Auxerre. Les rois de Bourgogne, de Rodolphe Ier à Rodolphe III dirigent l'institution jusque vers l'an mille. Ils font de celle-ci une résidence royale et confondent ses biens avec ceux de la couronne... Les conditions vont s'améliorer avec Rodolphe III, dernier roi de Bourgogne, qui décide une restitution complète des biens au monastère.

Longtemps entre les mains des monarques du royaume de Bourgogne elle échoit à la maison de Savoie en 1033 après la victoire d'Humbert Ier de Savoie sur Eudes, neveu de Rodolphe III.
En 1128, Amédée III de Savoie qui en est l'abbé laïc (1103-1147) aide à la renaissance de l'Abbaye de Saint-Maurice en y installant des chanoines réguliers suivant la règle de Saint Augustin... Il finance sa participation à la deuxième croisade en 1147 grâce à un prêt de l'abbaye pour lequel il met en gage les vallées de Bagnes et de Vollèges (la légende dit qu'il s'agit d'une table d'or qui a été donnée par Charlemagne au monastère).

L'Avouerie qui est entre les mains de la famille d'Allinge et qui a fait leur fortune passe à la fin du XIIe siècle aux comtes de Savoie.

Un important atelier d'orfèvrerie romane semble y avoir été tenu aux XIIe et XIIIe siècle. La règle n'est plus suivie de manière stricte à Saint-Maurice dès le XIVe siècle. Elle est rétablie au XVIIe siècle et la vie commune reprend dès le 10 septembre 1642.

À la suite d'un nouvel éboulement, la basilique est reconstruite au XVIIe siècle, en suivant l'orientation nord-sud cette fois-ci.

En 1693, un incendie détruit presque complètement les bâtiments abbatiaux qui seront reconstruits au début du XVIIIe siècle.

LES SARRASINS EN 940
En 1942, un nouvel éboulement détruit à nouveau une partie de l'église et le clocher... Ces bâtiments sont restaurés après la guerre et l'église obtient le titre de basilique mineure en 1948.

Des fouilles archéologiques sont en cours à l'emplacement des sanctuaires primitifs. Le trésor de l'abbaye et les fouilles peuvent être visités.

L'abbaye n'a jamais été dépendante d'un diocèse et d'un évêque, car elle bénéficia dès sa fondation de l'immédiateté pontificale, c'est-à-dire qu'elle dépend directement du Pape et de lui seul.

Après avoir été un « nullius diocesis », elle devient « abbaye territoriale ». Ce qui veut dire que l'abbé de Saint-Maurice exerce sa propre juridiction spirituelle sur sa communauté abbatiale ainsi que sur les paroisses de son territoire.
Congrégation canoniale autonome donc, l'abbaye compte actuellement 45 religieux, dont un prélat, 2 frères et 42 chanoines prêtres. Tous ne résident pas à l'abbaye, Les chanoines desservent en effet 14 paroisses du diocèse de Sion, prêtant main-forte à ce dernier.
Les paroisses du territoire abbatial sont au nombre de cinq :
  • la basilique abbatiale, érigée en paroisse, comprenant l'abbaye, la basilique, le collège, la chapelle de Vérolliez et le home Saint-Jacques (résidence pour personnes âgées) ;
  • la paroisse de Saint-Maurice et Mex, comprenant la chapelle de Notre-Dame-du-Scex ;
  • la paroisse de Vernayaz ;
  • la paroisse de Salvan ;
  • la paroisse de Finhaut.
Ces paroisses regroupent environ 6 000 catholiques.
L'abbaye de Saint-Maurice possède un collège ayant un statut d'établissement semi privé car il est propriété des chanoines mais est régi par un concordat de 1806 entre l'abbaye et l'État du Valais. En 1806 en effet, le Valais reconnaît le collège en tant qu'établissement d'utilité publique et participe à son financement. Aujourd'hui encore, les chanoines dirigent l'établissement et deux d'entre eux y enseignent, à savoir le chanoine Ineichen (également recteur) ainsi que le chanoine Salina (également préfet de l'internat).

Parmi les nombreuses pièces exposées, il convient de noter quelques éléments exceptionnels :
3 œuvres d'art exceptionnelles témoignent du rayonnement du culte des martyrs aux époques Mérovingienne et Carolingienne (dont nous n'avons hélas à ce jour, pas de grandes reproductions !) :

- Le vase de Sardonyx, dit « vase de saint Martin », car supposé être un don de l'évêque de Saint-Martin de Tours à Saint-Maurice. Ce vase Gréco-Alexandrin date du IIe/Ier siècle avant notre ère et a été pourvu d'une monture à l'époque Carolingienne.
- Le coffret de Teudéric (VIIe siècle), quant à lui, porte l'inscription suivante : « le prêtre Teudéric ordonne de le faire en l'honneur de Saint Maurice. Amen. Nardoalaus et Rihlindis commandent sa fabrication. Undiho et Ello l'exécutent »
- L'aiguière « de Charlemagne ». D’or fin, ornée sur la panse circulaire et sur les faces du col, d’émaux, de cabochons, de palmettes et de filigranes, l’aiguière représente une synthèse de toutes les techniques utilisées à l’époque
Carolingienne : Les émaux, avec leurs verts et leurs grenats translucides, proviennent de Byzance, où des orfèvres Carolingiens les ont prélevés sur le sceptre du roi des Avars.
CIBOIRE DE L'ABBAYE DE SAINT MAURICE
D'autres trésor sont également signalés comme étant en possession de l'abbaye :
-la châsse de l'abbé Nantelme, datant de 1225
- la châsse des enfants de Saint Sigismond, datant du XIIIe siècle
- la grande châsse de Saint Maurice, datant du XIIIe siècle
- le reliquaire de la Sainte Épine, offert par Louis IX de France
- le chef-reliquaire de Saint Candide, datant des environs de 1165.

Les Francs favorisent le monastère, mais les Lombards l'incendient en 574. Une nouvelle église sera construite après sa destruction. Les évêques de Sion, la ville depuis peu épiscopale, sont tenus à l'écart des affaires spirituelles et temporelles de l'abbaye.
Cependant, à la fin du VIIIe siècle, 3 abbés portent à la fois le titre d'évêque et d'abbé. Ces abbés sont donc vraisemblablement aussi évêques de Sion. Un lien personnel est ainsi établi entre l'abbaye et l'évêché.
Vers 824, les moines qui gardent le lieu sacré des martyrs d'Agaune deviennent un collège de chanoines, qui devient un centre spirituel du second royaume de Bourgogne (888). Puis passe sous l’avouerie du comte de Savoie au Xe siècle. Après un raid sarrasin en 940, l'église abbatiale est rapidement reconstruite.

Dès le début du XIIe siècle, l'abbaye connaît un renouveau de ferveur et de gloire. En 1128, les chanoines adoptent la Règle de Saint Augustin. Le culte des Martyrs se développe. Des XIIe et XIIIe siècles proviennent un groupe de reliquaires
impressionnant :
Moins somptueuses que les pièces Carolingiennes, celles du XVe et XVIe siècles méritent quand même d'être citée, particulièrement :
- un buste de saint Victor (XVe)
- une monstrance en cristal et argent doré
- deux chandeliers d'argent ciselé aux armes de l'antipape Félix V
- une statue équestre de Saint Maurice (1577).
Sont également dignes de mention : Des croix de procession et des crosses, de nombreux calices, ciboires, épiphanie, ostensoirs, des croix pectorales, mitres.

Le pape Grégoire XVI a uni en 1840 le siège épiscopal titulaire de Bethléem au siège abbatial de Saint-Maurice d'Agaune. Les abbés d'Agaune sont depuis lors, appelés à exercer le ministère épiscopal dans leur territoire abbatial.
 
Les chanoines continuent aujourd'hui à répondre à la vocation première du « Monasterium acaunense ». L'Office choral les réunit plusieurs fois par jour au cœur de la basilique, le sommet en est la célébration quotidienne de l'Eucharistie. Cette louange perpétue l'offrande des martyrs qui ont donné leur vie à l'imitation de leur Seigneur.
La plupart des chanoines de Saint-Maurice mènent la vie commune au monastère lui-même. Ils répondent ainsi au désir de Saint Augustin, évêque d'Hippone, inspirateur et promoteur de la vie canoniale. Le Chanoine Régulier a pour mission la liturgie et le ministère pastoral. Il est avant tout un prêtre, pasteur d'âmes : C'est pour mieux répondre à cette vocation qu'il s'astreint à une certaine discipline de type monastique. Il s'engage dans cette vie par la profession religieuse et prononce les vœux de pauvreté, de chasteté et d'obéissance.
Comme Chapitre de Chanoines réguliers, l'Abbaye de Saint-Maurice forme une Congrégation canoniale autonome, affiliée à la Confédération des Chanoines réguliers de Saint Augustin. Elle compte 71 membres, dont un évêque, un abbé et 62 prêtres. 33 prêtres résident à l'Abbaye, 9 exercent la charge d'âmes dans le Territoire abbatial, 17 dans le diocèse de Sion, 10 sont professeurs au Collège, 4 sont en ministères dans d'autres diocèses et 2 continuent leurs études. Une vingtaine de chanoines résidents à l'Abbaye exercent aussi un autre ministère.

... L'incendie connu de Saint-Maurice d’Agaune a eu lieu en 940. Il faut donc placer la rédaction de ce sermon à la fin de la vie d’Odon, entre 940 et 942, ce que confirme d’ailleurs la dédicace, dans deux manuscrits ... Les incendies tout récents de Saint-Martial de Limoges en 935 et Saint-Maurice d’Agaune en 940. L’incendie ... de 903 ont pour témoin le jeune Odon qui s’en souvient encore, à la fin de sa vie, vers 940-942 ...

Mais ce qu'ils n'ont pas fait, d'autres Barbares ont pu le faire. Les Hongrois, à cette époque, ont Parcouru ces montagnes dans tous les sens, et les
dévastations commises par eux ne furent pas moindres que celles des Arabes. On peut leur attribuer, sans injustice, et la prise de Suse et celle de
Saînt-Jean-de-Maurienne.

Quant au sac d'Embrun , il est bien certainement le fait des Sarrasins, qui, arrivant de la Provence, surprirent dans cette ville les populations
Savoisiennes qui s'y étaient réfugiées. On lit en effet dans une concession de privilèges accordée en 1 057 par le Pape Victor II à Winimanne, arche-
vêque d'Embrun :

Nous savons que l'église d'Embrun a été accablée d'abord par les incursions et invasions des Sarrasins, ensuite par l'entrée et la domination de transfuges et de gens indisciplinés, enfin par la « tyrannie de ses pasteurs, ou plutôt de ses mercenaires, et, ce qui est pire, par la simonie, et les luttes meurtrières de fous furieux »

On voit par ces derniers mots de Victor II combien de misères ont occasionné la suite de l'invasion musulmane. Des gens sans aveu venus de tous côtés, des bandes de pillards « Transfugarum et indisdra plinatorum, » s'abattirent sur cette cité malheureuse, des époques simoniaques l'oppriment, et le siège archiépiscopal reste sans pasteur légitime. Aussi les historiens le considèrent-ils comme vacant pendant plusieurs années, jusqu'à Saint Libéral, qui est élu, suivant les uns, en 940, suivant les autres, quelques années plus tôt.

Ce pieux prélat ne gouverne pas longtemps son troupeau désolé. Les Sarrasins le forcent à fuir et il doit retourner à Brives, dans le département actuel de la Corrèze, dont il est originaire. En se retirant, il emporte les reliques de Saint Marcelin, premier évêque d'Embrun, et les confie au curé de Brives, Cunebert, qui plus tard les dépose dans le monastère de Chanteuge, fondé par lui près du
Puy en Velay.

Par la prise d'Embrun, les Sarrasins ont assuré leur domination dans toute la Haute-Provence et dans le Dauphiné. Ils colonisent le fiévoluy, où ils font des alliances, et qui n'a bientôt plus d'autres habitants. Dans cette
contrée et dans le Champsaur, ils sont les maîtres partout, et beaucoup de villages, comme Puyinore et Château-Sarrasin, ont gardé leur notoriété
jusqu'à aujourd'hui. Ils ont exploité les mines de fer de la Ferrière,
près de Barcelonnette, ils y fabriquent des armes, et l'on y retrouve encore le mâchefer de leurs forges. Plus au Sud, dans la vallée du Buech, ils ont une ligne de signaux passant par Veynes, Oze, Saint-Aubin-d'Oze, Savournon et Montrond... Dans la grande chaîne des Alpes, limite de la France et de l'Italie, ils occupent les cols par lesquels passent tous les chemins, et arrêtent
les voyageurs qui cherchaient à descendre dans le Piémont et la Lombardie. Flodoard raconte qu'en 923 ils massacrent dans ces montagnes une grande caravane de pèlerins Anglais, qui vont à Rome vénérer le tombeau des apôtres.

A la date de 929, la chronique d'Hugues dit encore :
« Viœ Alpium tuncper Saracenos obsessœ »
Et Flodoard, à l'année 933 :
Les Sarrasins occupent les cols des Alpes
« ravagent les lieux voisins. »
En 936 :
« Les Sarrasins vont piller en Allemagne, et a leur retour massacrent les pèlerins de Rome.
En 939 :
« Une troupe d'hommes de divers pays, qui vont à Rome, est massacrée par les Sarrasins.
En 940 :
« Une troupe d'Anglais et de Gaulois, qui vont à Rome, s'en retournent ayant eu plusieurs des leurs massacrés par les Sarrasins. Ils n'ont pu traverser les Alpes à cause des Sarrasins qui occupent le monastère de Saint Maurice. »

Enfin, Grenoble tombe en leur pouvoir, et de là ils étendent leurs courses jusqu'en Suisse. Mais nous ne les suivrons pas dans ces excursions, qui ne sont plus de notre sujet.

Après 950, les mentions d'attaques deviennent plus rares il semble que les Sarrasins ont recouru à des formes plus subtiles d'extorsion de tribut et de rançonnement. Ils sont chassés de Fraxinetum (972/973) et de leurs refuges alpins après avoir capturé l'abbé de Cluny, Maïeul, près d'Orsières durant l'été 972...

Les sarrasins font des dégâts www.vs.ch/encyclo/navig.asp?mnu=know&idRubrique=1277...1
Les Sarrasins font des dégâts en Valais. En 940, les Sarrasins ravagent le monastère-hospice de Bourg-Saint-Pierre et occupent Saint-Maurice.
Vous avez consulté cette page le 23/10/14.
Abondance: les peintures murales du cloître de l'abbaye
books.google.fr/books?isbn=2842061365
2000 - ‎Bible
Martyre de saint Maurice à Agaune (Bas- Valais, vallée du Rhône) et de sa légion thé- baine. ... 940 Les Sarrasins saccagent Saint-Maurice et le Chablais.
Abondance: les peintures murales du cloître de l'abbaye
books.google.fr/books?isbn=2842061365
2000 - ‎Bible
Martyre de saint Maurice à Agaune (Bas- Valais, vallée du Rhône) et de sa légion thé- baine. ... 940 Les Sarrasins saccagent Saint-Maurice et le Chablais.








Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire