jeudi 23 octobre 2014

LA GRANDE GUERRE AU JOUR LE JOUR 16 OCTOBRE 1914


16 OCTOBRE 1914


I)
1h00, les nouvelles de la journée indiquent des gains sur plusieurs points du front.
A l'aile gauche, au nord de la Lys, nous avons pris Estaires.
Au centre, au nord et à l'est de Reims, nous avons progressé de près de deux kilomètres. ainsi que sur les Hauts-de-Meuse, au sud de Saint-Mihiel ,et près de Marcheville. (Marcheville est une petite commune du canton de Fresnes-en-Woëvre, à 24 kilomètres au sud-est de Verdun et à 4 kilomètres de Fresnes, sur le Longeau, qui y reçoit le ruisseau d'Aulnois.) Notre front s'étend désormais jusqu'à la mer du nord...
Bordeaux, 16 octobre. 15H35 les progrès indiqués dans le communiqué d'hier soir sont confirmés. A notre aile gauche, l'action des forces alliées s'étend maintenant de la région d'Ypres à la mer.

II)
Nancy, il faut avoir de la patience et de la discipline.Tous les jours des amis qui lisent « l'Est » m'adressent des « pourquoi » auxquels il est impossible de répondre.
Pourquoi tous les territoriaux n'ont-ils pas été appelés ?
Pourquoi a-t-on renvoyé certains soldats que l'on avait habillés ?
Pourquoi n'a-t-on pas recours immédiatement à toutes les forces nationales pour bouter l'Allemand hors de chez nous ?
Et ainsi à propos de tous les ordres, tous les avis, toutes les communications qui ont trait à la défense du sol sacré de la Patrie.

La guerre moderne n'est pas une chose tellement simple qu'on en règle l'allure avec des solutions arbitraires.
L'état-major a un plan qu'il exécute avec une souple énergie, et qu'il modifie suivant les circonstances. Seul il sait ce qu'il convient de faire, et nous n'avons qu'à obéir. Il groupe les unités suivant les besoins, ordonne les recrutements quand ils sont nécessaires, instruit les citoyens versés dans l'armée, les envoie ensuite où il veut faire porter l'effort.

A quoi bon le gêner par un zèle assurément louable, mais sans doute indiscret ?
Ceux qui désirent partir tout de suite pour le front n'ont pas à écouter leur noble désir. Ils n'ont qu'à attendre les ordres...

On rassemble des millions d'hommes. Il faut, après les avoir habillés, les nourrir. Des armées pareilles à celles qui sont en présence ne s'improvisent pas. Leur organisation demande du temps et de la méthode.
Cette méthode, les chefs la mettent en pratique depuis plus de deux mois. Ils n'ont pas le loisir d'écouter les vœux de celui-ci et les projets de celui-là.
Soyons bien persuadés que chacun de nous est bien à sa place là où il est, là où on l'a mis.

Cette place on la lui a choisie depuis longtemps. Qu'il soit resté civil ou qu'il soit redevenu militaire, qu'il soit au Nord ou au Sud, à l'Est ou à l'Ouest, dans un camp ou sur la ligne, aux ambulances, à l'intendance ou au combat, il est où l'on a décidé qu'il devait être, où il faut qu'il soit pour le bon ordre des opérations, et pour le triomphe définitif de la France.

Certes ce qu'on m'écrit n'est point par esprit de récrimination. C'est de l'impatience, c'est la volonté d'agir, c'est du patriotisme. Or ces qualités, je suis certain que tous les Français les ont, et même ces défauts, à un degré que nul autre peuple ne saurait atteindre. Il est bon de conserver ces qualités, et d'amender les défauts avec beaucoup de patience et une discipline stricte.
Le zèle intempestif est, de quelque bon sentiment qu'il procède, un ennemi de la discipline. Soyons zélés, mais chacun dans la besogne qui nous est assignée, au rang où la volonté militaire nous a placés ou conservés.

Nous sommes dans l'action, même ceux qui ne sont pas revêtus de l'uniforme. Chacun de nous contribue pour une faible ou pour une grande part à la défense nationale. Les uns créent la vie, les autres la protègent contre toute atteinte de l'ennemi.

C'est ainsi que je comprends la défense du pays, avec une discipline absolue, sans une seule récrimination, enthousiasmé seulement par la certitude de la victoire du droit appuyé sur la force des armées et sur le travail et le sang-froid de la population civile.

La femme qui tricote des chandails pour les combattants, qui donne ses soins aux blessés, l'homme qui pétrit le pain, qui tisse des étoffes, qui forge des armes, celui qui élève l'âme du peuple vers une destinée plus haute et plus noble, tous, tous sont utiles à la patrie, avec plus ou moins de dangers, plus ou moins de gloire, mais d'un même cœur, d'un même enthousiasme.
Ne soyons donc pas impatients de notre action. Les chefs l'ont ordonnée au mieux des intérêts communs. Tout vient à point à qui sait attendre.
Et soyons disciplinés.
René Mercier,

III)
Interview de M. le Maire de Sampigny :
TRANSPORT DE CANONS
Nancy, 16 octobre.
Depuis que les barbares ont braqué leurs pièces sur le Clos, la simple et charmante résidence d'été où le chef de l’État passait ordinairement ses vacances, on n'avait reçu de Sampigny que des informations peu sûres que nous nous sommes abstenu de reproduire.

D'aucuns affirment que le coquet village a partagé le sort du « Clos », d'autres soutiennent, au contraire, que la sauvagerie teutonne s'est bornée à l'assouvissement de la plus basse et de la plus lâche goujaterie par la destruction du cottage, dont la façade aux vives couleurs éclate dans l'épaisse verdure des sapins qui l'ombragent.

Nous avons eu la bonne fortune de rencontrer à Nancy le maire de Sampigny, le sympathique M. Godin, qui s'est empressé de nous rassurer sur le sort de ses administrés :
- La commune n'a guère souffert, nous déclare M. Godin, Çà et là quelques toitures ont été endommagées. Un point, c'est tout. Ni l'église, ni l'hôtel de ville, ni le château qui sert de caserne aux chasseurs à cheval n'ont reçu de bombes.

« Est-ce à dire que le pays goûte une absolue tranquillité ? N'allez pas le croire. Les Prussiens se tiennent du côté de Saint-Mihiel, ils occupent les crêtes et les bois, leur artillerie nous envoie des pruneaux de temps à autre, histoire de nous rafraîchir la mémoire, car ces messieurs seraient désolés qu'on oublie leur aimable voisinage. Les obus font plus de bruit que de besogne ; ils, tombent dans les champs sans causer de sérieux dommages.

« Mais le Clos du Président est, en revanche, un monceau de ruines. Les Boches se sont acharnés. Les coups, de leur artillerie ont été d'une précision terrible. Les obus sont entrés dans la véranda dont les vitres ont volé naturellement en éclats dès le premier coup, puis une autre explosion a pulvérisé tout ce que le salon, la bibliothèque, le cabinet de travail contiennent de rare et de précieux.

« J'ai fait placer une sentinelle à proximité de la villa avec la consigne formelle de ne laisser approcher âme qui vive.

« De loin, quand on considère le Clos, il garde, ma foi, son apparence de retraite paisible, la plupart des volets sont intacts, on n'aperçoit pas les détériorations qui ont principalement ravagé toutes les parties intérieures de l'habitation.

« Nous avons essayé de sauver des papiers, quelques tableaux, mais l'aspect du Clos attriste comme le spectacle d'un désastre »

En ce qui concerne la situation dans la vallée de la Meuse, nous obtenons de M. Godin quelques renseignements sur l'occupation Allemande à Saint-Mihiel.
L'ennemi n'a pas quitté un seul jour cette petite ville de garnison depuis qu'il y a fait son entrée au milieu d'une effroyable panique de la population. Les habitants et ceux des villages voisins se sont réfugiés à Commercy, où MM.
Grosdidier, maire et sénateur, M. l'adjoint Garnier, conseiller général de Void, M. le sous-préfet Vallat et M. Cacheux, commissaire de police, unissent leurs patriotiques efforts pour consoler tant de deuils et pour soulager tant de misères.

IV)
Ludovic Chave l’œuvre des Barbares :
La guerre traîne après elle toutes sortes de calamités, dont les incendies. Mais il y a incendies et incendies, comme il y a fagots et fagots.

Qu'un immeuble s'embrase à la suite d'un bombardement, il semble qu'il n'y ait rien à dire, mais qu'on propage le feu à plaisir, histoire de faire le mal, voilà qui dépasse et confond l'imagination. Or, les « Boches » sont passés maîtres dans l'art d'allumer ces brasiers. Ils s'y complaisent et mettent tout leur orgueil à laisser loin derrière l'exécration qui s'attache depuis des siècles au nom d'Erosbrate, l'incendiaire du temple d'Ephèse. Ils ont dépassé son forfait en brûlant presque à petit feu, notre admirable cathédrale de Reims... Mais savez-vous comment ils s'y prennent pour déchaîner ainsi des flammes inextinguibles ?

On les a vus, récemment, à l'œuvre à Lunéville où des quartiers tout entiers, des maisons particulières témoignent de leur œuvre dévastatrice... Quand ils ont tiré au sort l'immeuble qu'ils doivent brûler, allez, ce n'est pas long. Ce ne sont pas les moyens qui leur manquent... Avec une pompe à main et un bidon de pétrole, ils arrosent les sous-sols et l'enflamment avec des pastilles incendiaires.

En avez-vous vu ?
On en trouve encore à Lunéville par centaines, par milliers, dans les soupiraux des caves. Il est plusieurs sortes de ces pastilles incendiaires... Figurez-vous de petits carrés noirs, que, le soir, on prendrait pour des bonbons de réglisse ou des carrés de terpinol, ce terpinol honnête devant lequel aucun rhume, aucun enrouement ne résiste... Avec une espèce de corne d'abondance peinte en rouge et au manche noir, les Allemands vous les lancent sur le foyer qu'ils ont allumé... Et ces petits carrés, ces pastilles brûlent, voltigent, répandant l'incendie. à cœur-joie.

Nous avons vu de ces pastilles. Un de nos amis de Lunéville nous en a apporté à l'Est Républicain et nous avons fait cette expérience... Sur une assiette, elles sont là les pastilles traîtresses. Approchez-en une allumette. Et les voilà qui prennent feu, faisant jaillir les étincelles, tournoyant comme ces « soleils » dont, enfants, nous aimions à acheter des paquets pour célébrer une solennité quelconque de famille. Elles brûlent avec la rapidité de la poudre ! Mais si la poudre, quand elle s'est consumée, laisse après soi des espaces intacts, une sorte de légères scories, des cendres, avec les pastilles incendiaires, rien de semblable. Elles ne laissent absolument aucune trace, aucun résidu... C'est le « summum » de l'art. En vain, aussi, voudriez-vous chercher à les éteindre en les écrasant du pied ? Elles ne font que propager l'incendie.

On comprend donc que rien ne leur résiste. D'autres pastilles ont la forme de rondelles percées d'un trou au milieu, comme les nouvelles pièces en nickel de 25 centimes. Les Prussiens en font des chapelets dont on connaît maintenant la destination et dont chaque grain, au lieu d'être une prière, est un acte diabolique.

De quelle composition sont faites ces pastilles ? Aux chimistes Français de les analyser. En tous cas, ce doit être une substance très malléable, puisqu'on en fait une pâte qu'on étire, tel du macaroni. Les Barbares mettent de la coquetterie à en varier la forme... On nous montrait, hier, de ce « macaroni » infernal, à l'aspect plombaginé comme une mine de crayon.

Les Allemands ne pourront arguer, devant l'histoire, qui enregistre chaque jour leurs crimes, que c'est là de la « bonne guerre ». Ils rappellent ces pirates de l'ancien temps qui, après avoir pillé le navire sur lequel ils se sont précipités, le brûlent afin de ne pas avoir un témoin de leurs forfaits. Mais nous doutons que les pirates ait usé de ces pastilles scélérates...

Le Suisse fusillé à Gerbéviller Du « Journal de Genève » :
Nous avons signalé la mort tragique d'un de nos compatriotes, Bernardo Bernasconi, maître maçon, de Caprino Lugano, qui, se trouvant à Gerbéviller, près de la frontière Alsacienne, a été fusillé par des soldats Allemands avec une quinzaine de personnes de nationalité Française...

Voici le récit donné par un frère de M. Bernasconi, qui vient d'arriver au pays, après avoir habité pendant plusieurs années. Gerbéviller : Le 23 septembre, les Allemands ont commencé le bombardement de Gerbéviller. Les habitants, effrayés, se réfugient dans les caves.

Dans la cave de ma maison se sont réunies environ 15 personnes, parmi lesquelles mon frère et ma femme... Quand les Allemands arrivent devant ma maison, ils y entrent, ordonnent aux femmes de leur préparer à manger... Les hommes qui se trouvent à la cave, se croyant hors de danger, sortent de leur cachette chargés de bouteilles et de victuailles qu'ils offrent aux soldats...

Après avoir mangé et bu abondamment, les Allemands ont emmené les femmes hors du village.
Les hommes sont faits prisonniers.
Ma femme est conduite, avec ses amies, au camp Allemand, où elles restent quelques jours, puis elles sont remise en liberté et s'empressent de rentrer à Gerbéviller, où elles trouvent nos 2 maisons complètement en ruines. Ma femme demande aussitôt des nouvelles de son beau-frère.

Un ami de notre famille, qui est incorporé dans la Croix-Rouge, lui raconte que les 13 hommes qui s'étaient réfugiés dans ma cave, et avec eux mon frère, avaient été conduits sur une colline à peu de distance et fusillés... « Moi-même, ajoute l'informateur, j'ai enterré le cadavre de votre beau-frère. »... Parmi les fusillés, il y a des vieillards âgés de 62, 65, 72 et même 80 ans !...

Ma femme m'écrit qu'un garçon de 14 ans, nommé Plaid, a été également fusillé par les Allemands, ainsi qu'une demoiselle de 32 ans, du nom de Périn... Une dame Finot est trouvée carbonisée dans sa cave.
Mon frère - a conclu M. Bernasconi - ne peut certainement pas être inculpé d'espionnage, d'abord parce qu'il est Suisse, puis parce que son caractère très calme et tranquille écarte tout soupçon...

V)
Nous apprenons avec regret la mort au champ d'honneur de M. le lieutenant-colonel Faivre, du 21e d'infanterie. Fils du général Faivre, âgé seulement de 45 ans, le vaillant officier avait été cité à l'ordre de l'armée et nommé lieutenant-colonel pour sa belle conduite lors des combats des 10 et 11 septembre.
Il était le beau-frère de notre concitoyen M. le comte Gandelet, qui s'occupe avec tant de dévouement d'un des hôpitaux organisés à Nancy par l'Union des Femmes de France.
16 octobre 1914

VI)
La Grande Guerre débute avec l'invasion de la Belgique et du Luxembourg par l'armée Allemande le 3 août 1914.
Deux mois plus tard, après s'être emparée d'Anvers, la IVe armée Allemande se heurte  le 16 octobre 1914 aux débris de l'armée Belge commandés par le roi Albert 1er en personne. Par ce baroud d'honneur, le souverain veut éviter l'occupation complète du malheureux royaume.

Héroïsme belge sitôt après l'invasion du 3 août, usant de sa prérogative constitutionnelle, Albert 1er (39 ans) a exigé de prendre le commandement de l'armée Belge, bien qu'il n'ait rien d'un foudre de guerre... Sous son commandement, la petite armée offre une résistance inattendue aux Allemands, lesquels s'attendaient à être accueillis par une haie d'honneur !

En septembre 1914, grâce à la contre-offensive de la Marne, la progression Allemande est stoppée aux portes de Paris. Les Allemands et les alliés Franco-Britanniques entament la « course à la mer » avec les Allemands : C'est à qui arrivera à déborder l'autre par l'ouest... Le roi des Belges se voit alors intimer par le général Joffre l'ordre d'évacuer complètement la Belgique et de se replier sur Lille... Mais il s'y refuse catégoriquement et obtient de ses alliés le droit de résister sur l'Yser.
Le 13 octobre, dans une proclamation solennelle à ses troupes, celui qu'on va surnommer le « roi-chevalier » leur demande de défendre coûte que coûte ce petit fleuve côtier qui prend sa source près de Saint-Omer (France) et se jette à Nieuport (Nieuwpoort), à la pointe nord-ouest de la Belgique. Il entend de cette façon maintenir un morceau du territoire hors des griffes de l'envahisseur.

VII)
Progression de l'armée Française sur toute la ligne.
L'ennemi a évacué la rive gauche de la Lys.
Nous avons pris Estaires.
Nous avons avancé notablement entre Arras et Albert et dans la région de Lens.
Aucun changement entre la Somme et l'Oise, les Allemands s'étant bornés à une simple canonnade.
Entre l'Oise et la Meuse, nous avons avancé vers Craonne, au nord-est de la route de Berry-au-Bac à Reims et au nord de Prunay.
Plusieurs kilomètres sont gagnés aux alentours de Reims.
Progrès aussi en Woëvre et sur les Hauts-de-Meuse.
ALBERT Ier

En Belgique, les troupes Allemandes venant d'Anvers se sont mises en marche vers l'Ouest, et ont atteint les régions de Bruges et de Thielt.

Les Russes ont battu les Autrichiens en leur faisant de nombreux prisonniers, au sud de Przemysl, qui, de toute évidence, et à l'encontre des bulletins officiels lancés par le gouvernement de Berlin, ne tardera plus à se rendre...

Aucun changement sur la Vistule moyenne. On sait seulement que Varsovie, qui sera le centre de l'action Russe de ce côté, se défendra à outrance. Les correspondants militaires des journaux Berlinois reconnaissent maintenant les difficultés de la campagne engagée contre la Russie.

Le Japon vient de donner à l'Allemagne une leçon d'humanité. Il a décidé, en effet, que le bombardement suprême de Tsing-Tao, en Chine, ne commencerait que lorsque la population civile aurait évacué la ville.

Le colonel boer Maritz s'est révolté contre le gouvernement de l'Union Sud-Africaine... Chargé d'organiser la défense de la frontière Nord-Est contre les Allemands de la colonie voisine, il a trahi et est passé de leur côté... Il a même pris le commandement des forces Germaniques dans la région... La loi martiale a été proclamée dans la colonie du Cap, où d'ailleurs les Boers manifestent un loyalisme sincère.

Le gouvernement Belge a exprimé ses remerciements à la Hollande, pour les bons traitements qu'elle a assurés aux réfugiés Belges après l'évacuation d'Anvers.

Les Monténégrins ont infligé une nouvelle défaite aux troupes Austro-Hongroises, près de Sarajevo...

VIII)
Journal du Rémois Paul Hess (extraits)
Bombardement l’après-midi, par pièces sur tracteurs mobiles, paraît-il.

Le Courier de ce jour nous apprend que le Ministre des Travaux publics Marcel Sembat, est venu hier, visiter la cathédrale.

Début de la batailles des Flandres :
Un mois seulement après sa création, la brigade des fusiliers marins va perdre, en octobre 1914, plus de 3.000 marins en contrant l’offensive ennemie dans les Flandres, un baptême du feu héroïque pour ce corps devenu légendaire.
Première transfusion sanguine, le 16 Octobre 1914 a lieu, à l’Hôpital de Biarritz, la première transfusion sanguine directe de la première guerre mondiale :
Isidore Colas, un breton en convalescence à la suite d’une blessure à la jambe, sauve par le don de son sang le Caporal Henri Legrain  du 45e d’Infanterie, arrivé exsangue du Front... Leurs sangs doit être compatibles puisque l’opération réussit.
A la fin de 1914, 44 transfusions ont été pratiquées en France selon ce procédé, avec des résultats intéressants, malgré la méconnaissance complète des groupes sanguins... Le problème de la conservation et du transport du sang a fait l’objet, au début du siècle, des recherches d’Artus, Pages et Peckelharing.
I ère TRANSFUSION SANGUINE

Louise Hélène Sophie Leclere, infirmière à Saint-Quentin, présidente du comité de Saint-Quentin de l’Union Des femmes de France (Croix Rouge Française) est arrêtée par les Allemands et envoyée à Sedan.

IX)
Charmes nous embarquons ! Pour quelle destination ?
C’est la guerre des points d’interrogation. Le colonel, pas plus que le cuisinier de la 4e escouade, ne sait quelle est notre destinée et encore moins notre destination.

11h00 - Destination : Commercy.

12h30- En avons-nous mangé de la charcuterie, du chou-fleur, des poires, des gâteaux !… Nous sommes de ces passagers qui voyant leur confortable transatlantique en mal de catastrophe remplissent leurs poches de petits-fours et de sucreries.

Les demoiselles chez qui je loge m’offrent un pot de confitures, et à la poignée de main prolongée que je leur donne leurs yeux s’humectent de larmes.

Le vicaire érudit avec qui je m’entretenais des grandes questions barrésiennes vient me saluer avec un brin d’émotion dans sa voix onctueuse.

Adieu, jolie petite ville bien propre, bien sage, assise au bord de la Moselle où vous mirez votre bonheur… Je vous quitte pour de nouveaux villages où sont passés le feu, la souffrance et la mort.

Adieu, belle campagne Lorraine, qui développez sous un ciel très doux les lignes harmonieuses de vos collines… Je vous quitte pour de nouveaux champs où dorment et dormiront tant de fils de la France !

15h30
Voilà le bataillon embarqué. Le train qui porte nos charrettes Vosgiennes est bien pittoresque. Certainement les villageois qui viennent bâiller aux petites gares et aux passages à niveau vont nous prendre pour quelque régiment exotique.

Minuit- Nous roulons… Nous roulons… 120 kilomètres en 11 heures… Heureusement nous passons le temps gaîment : de compartiment en compartiment, dans le wagon des officiers, nous nous faisons et nous nous rendons des visites : le compartiment le plus visité est celui de la 8e Cie où l’on offre Bénédictine, cigares et cigarettes...

X)
Récit complet : Journal de route d’un officier Fusiliers marins :
Le 16 octobre, la ligne de défense des marins est à peine établie que les Allemands déclenchent à 16h00 leur première attaque par artillerie et infanterie. Les combats pour la possession de Dixmude viennent de commencer, opposant 6 000 marins de la brigade commandée par l’amiral Ronarc’h et 5 000 Belges commandés par le colonel Meiser à 3 corps de réserve d’armées Allemands, sous les ordres du prince de Wurtemberg, environ 30 000 hommes.
Les pertes des défenseurs sont effroyables. Les marins ont plus de 3 000 hommes morts ou hors de combat : 23 officiers, 37 officiers mariniers, 450 quartiers maîtres et matelots ont été tués, 52 officiers, 108 officiers mariniers, 1 774 quartiers maîtres et matelots sont blessés, 698 ont été faits prisonniers ou sont portés disparus.

Concernant les tirailleurs Sénégalais, il reste 400 hommes au bataillon Frèrejean et seulement 11, dont un capitaine, au bataillon Brochot : 411 survivants sur 2 000.
L’offensive allemande est définitivement stoppée.
L’enseigne de vaisseau POISSON est affecté à la 9e Cie du 3e Bataillon du 1er Régiment de la Brigade de Fusiliers Marins de l’Amiral Ronarc'h. (Régiment Delage, Bataillon Rabot, Compagnie Demarquay) Ecrit sur des notes prises au jour le jour, avec le souci d’une exactitude rigoureuse, il explique, détaille et circonstancie l’épopée des fusiliers marins en Belgique.

On verra là les humbles choses, les efforts d’abord tâtonnants, puis mieux dirigés, d’un courage héroïque appliqué à des tâches nouvelles, d’une complexité déconcertante.
Cela rendra réels les décors, les incidents quotidiens, les essais, la ténacité, la splendide endurance qui sont l’envers et, pourrait-on dire, « la cuisine » de cette gloire.
C’est délibérément que l’auteur, évitant toute généralisation hâtive, s’est borné à dire ce qu’il a vu, à raconter les faits dont il a été le témoin et l’acteur.
Il dépose ces pages, en trophée, sur la tombe de ses nobles camarades frappés, la mort. Son récit commence à son départ de Cherbourg et se termine à son départ du front. »
A lire :
-Charles Le Goffic, Dixmude, un chapitre de l’histoire des fusiliers marins, Librairie Plon, 1915.
-Vice-amiral Ronarc’h, Souvenirs de la guerre, Payot, 1921.
-Ferdinand Foch, Mémoires pour servir à l’histoire de la guerre de 1914-1918.
-Roger Laouenan, Des demoiselles au feu, l’épopée des fusiliers marins, Coop Breizh, 2004.
XI)
Ce n'est qu'à la suite de longues discussions que le parti de la résistance l'a emporté dans le gouvernement de la République. Les précisions grandissent à ce sujet. Il est certain que le pacte de Londres, qui lie la France pour la durée de la guerre et la protège elle-même contre les faiblesses possibles de l'opinion et les intrigues des partis, n'a été emporté que de haute lutte.

On range le président Poincaré parmi ceux qui répugnent à engager la France, et l'on affirme qu'il y a eu une publication du pacte au Journal officiel faite par anticipation pour forcer les dernières hésitations... En tout cas, il est certain que la censure a, pendant 12 heures, empêché la presse de publier la nouvelle du pacte de Londres.
On dit beaucoup que le gouvernement de Bordeaux est inquiet de ce qu'il appelle « le gouvernement de Paris »... La conjonction Gallieni-Doumer inquiète certains radicaux.
Pourtant ce gouvernement n'a pas l'aspect césarien, ni même militaire. Il est presque anonyme... Le gouverneur de Paris est invisible. D'ailleurs Paris vide d'hommes, obscur dès 17h, est d'un calme parfait.
ANVERS AUX MAINS DES ALLEMANDS
La permission de ne pas payer le terme a été saisie avec empressement par la population parisienne. Ne pas donner d'argent au propriétaire, on ne peut pas se douter du plaisir que cela cause au petit bourgeois et à l'employé plus qu'au prolétaire lui-même.
D'ailleurs l'organisation du crédit est dans un gâchis complet, tout l'édifice de la banque et de la finance s'est effondré comme un château de cartes. L'autorité de l’État ne se faisant plus sentir, tout le monde nourrit l'espoir d'échapper à ses engagements et une légère anarchie fermente.
Ce qui sortira le plus affaibli de cette crise, c'est la puissance de l'Or. Et cela doit être quand il apparaît que la première valeur de toutes, c'est le Sang.

1914-1918: Reims dans la Grande Guerre | Contact: alain ...
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Il y a 2 jours - 74/Journal de la grande guerre: le 17 octobre 1914 .... /n/Contenus/Articles/2014/10/13/J-avais-la-sensation-de-pietiner-les-morts-2079755.
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16 octobre 1914. Nous embarquons ! | Comme en 14
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Il y a 1 jour - 16 octobre 1914. Charmes Nous embarquons ! Pour quelle destination ? ????????? C'est la guerre des points d'interrogation. Le colonel, pas ...

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