samedi 11 octobre 2014

951... EN REMONTANT LE TEMPS


Cette page concerne l'année 951 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !


LE PREMIER PÈLERIN FRANC DE SAINT JACQUES DE COMPOSTELLE

Godescalc (Gotefcalque), évêque du Puy-en-Velay en 935, célèbre pour s'être rendu en 950 ou 951 à Saint-Jacques-de-Compostelle, et avoir créé ce qui deviendra une route de pèlerinage au Moyen Âge.

Il est mort le 1er décembre 961, d'abord moine bénédictin à l'abbaye Saint-Théofrède du Monastier avant d'en devenir abbé, il participe le 28 août 936 à la consécration de l'abbaye Saint-Marcellin de Chanteuges.

En 937, il donne à l'abbaye du Monastier l'église de Rosières et ses dépendances et l'église Notre-Dame de Chamalières et ses dépendances. Il demande à l'abbé de Saint-Géraud d'Aurillac d'envoyer au Monastier des moines pour réformer l'abbaye.

En 950, après avoir reçu Mayeul, abbé de Cluny, au Puy, venu prier la Vierge d'Anicium, il part, probablement sur son conseil vers Compostelle. En passant par l'abbaye San Martín d'Albelda dans la Roja, près de Logroño, il demande au moine Gomez une copie du livre « De Virginitate » écrit par Saint Ildefonse de Tolède contre les adversaires de la virginité de Marie. Il reçoit le livre à son retour de Saint-Jacques de Compostelle en janvier 951 et le ramène à la cathédrale du Puy où il reste jusqu'en 1681 avant de passer à la bibliothèque du roi (manuscrit lat. 2855 de la Bibliothèque nationale de France). Une réplique de ce livre avec miniature représentant Godescalc se trouve à la Bibliothèque palatine de Parme.

On peut penser que la commande de ce livre par l'évêque du Puy, sanctuaire marial, a probablement pour but d'exalter le pèlerinage et le culte marial. La seconde raison de ce pèlerinage aurait pu être d'étudier l'organisation d'un grand pèlerinage.

En 955, il obtient du roi Lothaire la ratification de la concession du droit d'immunité accordé par le roi Raoul à l'évêque sur la ville d'Anicium en 924. À la demande du doyen de l'église du Puy, Truannus, qui souhaite construire une chapelle sur le rocher d'Aiguilhe, il donne son autorisation de construire le sanctuaire de Saint Michel d’Aiguilhe, d'inspiration mozarabe (façade polylobée) avant 961.

Consacrée le jeudi 18 juillet 961, le choix du culte de l'Archange Saint Michel sur un site élevé est apparu au sanctuaire de Monte Sant'Angelo dans le massif du Gargano en Italie en 492.

En 961, Raymond II comte de Rouergue, marquis de Gothie, cousin germain du comte de Toulouse Raymond III Pons, fait dans son testament deux dons à l'église Sainte-Marie d'Anicium.
Actuellement, pas une notice historique sur Compostelle, si modeste soit-elle, n’omet de rappeler que le premier pèlerin Français « historique » qui soit allé à Compostelle est, en 951, Godescalc, évêque du Puy. Derrière lui, on pense que des pèlerins sont partis, si nombreux que leurs pas ont fini par tracer un chemin, le fameux GR 65. D’où l’obligation que se font tant et tant de pèlerins d’aujourd’hui de ne pas s’écarter de ce fameux GR soi-disant historique et millénaire… La réalité est tout autre.

Il est bien exact que Mgr. Godescalc est allé à Compostelle dans l’hiver 951, en une époque suffisamment pauvre en documents (et riche en déplacements) pour s’émerveiller qu’un événement si anecdotique soit parvenu jusqu’à nous. L’information nous est connue grâce à un moine de l’abbaye d’Abelda, près de Logroño, qui l’a glissée dans un manuscrit qu’il a copié à la demande de l’évêque.

Voici en quels termes il rapporte son intervention :

« Moi, Gomez, quoique indigne, prêtre régulier au monastère d'Abelda…encouragé par l'évêque Godescalc qui, pour faire oraison, quitte la région d'Aquitaine, en grande dévotion et accompagné d'une suite nombreuse, se rend en hâte jusqu'aux confins de la Galice pour implorer humblement la miséricorde de Dieu et le suffrage de l'apôtre Jacques, j'ai copié de bon cœur le petit livre écrit autrefois par saint Ildefonse évêque de Tolède, à la louange de la virginité de Sainte Marie toujours vierge et mère de Jésus Christ Notre Seigneur…

Le très Saint Godescalc, évêque, a emporté ce petit livre d'Espagne en Aquitaine durant la saison d'hiver, précisément au mois de janvier, alors que s'écoule heureusement l'ère 989 (année 951). En ces mêmes jours est mort le roi de Galice, Ramire »

Une prière transcrite à la fin du manuscrit explique les raisons de la dévotion de Godescalc : Il est né le jour du martyre de Saint Jacques, et a reçu l’onction épiscopale à cette même date :
 « Accorde-nous ta miséricorde… que nous possédions la vie éternelle avec les anges comme ton apôtre Jacques : en ce jour où il fut couronné par les anges et gravit les cieux, en ce même jour l’évêque Godescalc quitte le sein de sa mère pour apparaître sur terre, c’est aussi en ce même jour anniversaire de sa naissance qu’il reçoit son épiscopat…»
Dans l’état actuel des recherches, il est vraisemblable que la date admise pour la fête de ce martyre est déjà le 25 juillet...

Quoiqu’il en soit, il est permis de s’interroger sur cet appel pressant qu’à eu Godescalc de partir en plein hiver... Le moine Gomez donne une indication précieuse :
Le roi de Galice vient de mourir.
Godescalc n’est-il pas parti pour participer à la mise en place du nouveau roi ?

On sait que les relations entre cette grande Aquitaine (qui incluait le Puy, rappelons-le) et la péninsule Ibérique sont régulières dès le Xe siècle... Par où est passé Godescalc ? Le texte est muet.

Peut-être par cette vieille voie romaine qui relie Trèves à l’Espagne en passant par les monts d'Aubrac (où la fameuse dômerie n'existait pas encore), mais, peut-être aussi, plus en sécurité, par la vallée du Rhône, bien plus praticable en cette saison. En tout état de cause il ne se déplaçait pas à pied... Se pose aujourd’hui la question de savoir ce qu’il est advenu de ce « petit livre » rapporté par Godescalc. Il s’agit, comme le dit le moine Gomez, d’une œuvre écrite par Saint Ildefonse au VIIe siècle, traitant du mystère de la conception de Jésus-Christ et de la virginité de sa mère... Godescalc le veut pour la bibliothèque de sa cathédrale afin que lui-même ou ses chanoines le consultent pour instruire les fidèles.

Mais aucun fidèle ne l’a jamais eu en main ! Il a néanmoins été connu d’autres ecclésiastiques qui l’ont recopié au moins deux fois, et ces copies ont ensuite circulé au hasard de prêts, dons ou ventes :
On en retrouve un en Italie, enluminé au XIIe siècle, peut-être à Cluny d’une miniature montrant Godescalc recevant le texte des mains du moine Gomez. L’autre entre à la cathédrale de Tolède en 1388. Dans ces deux manuscrits, le prologue de Gomez a été transcrit, mais de façon tout aussi anecdotique que dans le manuscrit original.

Le manuscrit rapporté par Godescalc est resté au Puy jusqu’en 1681, date à laquelle Colbert l’achète pour la Bibliothèque Royale (future Bibliothèque nationale de France), ce qui lui a permis d’échapper aux fureurs révolutionnaires.

En 1866, un conservateur de la BNF, Léopold Delisle, ouvre ce manuscrit afin de l’authentifier et lit le prologue, cette fois en s’intéressant à cette information du pèlerinage de Godescalc. Il publie sa découverte dans les Annales de la Société académique du Puy, bulletin de la société savante locale.
L’article n’a ému que quelques érudits locaux… jusqu’à ce que Mgr. Martin soit nommé évêque du Puy, en 1940. Cette accession au titre d’évêque est traditionnellement assortie du choix d’armoiries épiscopales. Mgr. Martin tient à y faire figurer une coquille, « en souvenir du pèlerinage à pied à Compostelle qu’il a accompli quand il était directeur des étudiants catholiques à Bordeaux », probablement en 1938. Quelque savant chanoine s’est-il alors souvenu de l’article de Léopold Delisle ? Toujours est-il que le 4e quartier porte des étoiles pour rappeler « la Voie Lactée ou chemin de Saint-Jacques qui unit le Puy à Compostelle et trace la route aux pèlerins ».

Mgr. Martin retourne à Compostelle en 1942 et vraisemblablement en 1951, lors de la commémoration à Compostelle du millénaire de ce pèlerinage devenu fameux… Godescalc est ressuscité. Une recherche plus approfondie est nécessaire pour montrer l’implication des autorités civiles et des responsables locaux qui pressentent peut-être l’intérêt de ces relations. Mais qui aurait pu imaginer à l’époque le devenir de ce « chemin de Saint-Jacques » qui n'est tracé qu'au début des années 1970 mais peut afficher son ambition de supplanter les 3 autres chemins du Guide du pèlerin en faisant de l'évêque Godescalc son pèlerin-fétiche ?
GOTESCALQUE

L'Histoire de l’Église angélique de Notre-dame du Puy, écrit par Bochart de Larron de Champigny, dit Frère Théodore (1693) : Dans le Chapitre XI relatif à : D'Alard (...) de Gotescalque Evêques du Puy (...) de la Fondation de Saint Michel d'Aiguille, il est écrit: « Le Successeur de Norbert fut Alard que les Saintes Marthe ont vu nommé dans une Chartre de l'année 919 et de 923. (etc...) le tabulaire du prieuré de Chanteuge en Auvergne, fait foi qu'il siégeait dés l'an 936 et cependant il ne se découvre rien de lui jusqu'en 950 qu'avec une honorable suite il fit le pélerinage de Saint Jacques ainsi que l'a tiré Baronius de la préface d'un Prêtre Navarrais au traité de saint Ildephonse à la loüange de la pureté de Marie. Celui là dit que Gotescalque allant en Galice l'avait obligé de la transcrire, et l'avoir emporté (etc ...) »

Le même ouvrage apporte une précision sur les reliques possédées par la cathédrale du Puy. Il y est aussi question d'un reliquaire d'argent donné en 1267 par Clément IV, évêque du Puy, qui
« enferme sous des pièces de cristal les Reliques suivantes (...) du Lait de la Vierge Sacrée, de ses cheveux, de ses habits, Du Chef de Saint Jacques le majeur Apôtre », (etc...)

En 951, Godescalc (évêque du Puy) est l’un des premiers pèlerins non Espagnols à rejoindre le Campus stellae. C’est donc lui qui peut être considéré comme l'« inventeur » de la via Podiensis. Et c’est encore lui qui fait ériger, sur un piton de lave de 80 mètres, la chapelle de Saint-Michel-d’Aiguilhe. Au sommet d’un escalier de 268 marches, vous découvrirez une merveille d’architecture romane primitive. Ce sanctuaire, construit en triangle, surprend par ces dimensions réduites. Au-dessus de l’Autel, la voûte est ornée d’une fresque représentant un Saint-Michel terrassant le dragon et un Christ en Majesté.
Le pèlerinage à Saint-Jacques en 950 de l'évêque du Puy Godescalc n'est connu qu'indirectement. Celui-ci, en chemin vers Compostelle, s'arrête au Monastère d'Albelda quelque part en Rioja, près de Logroño, il passe commande d'un livre à un moine copiste. L'ouvrage devra lui être livré quelques semaines plus tard lors de son retour.

Le lieu de la sépulture est oublié pendant des siècles. Il n'est retrouvé qu'en 813 ou 830, sous le règne d'Alphonse le Chaste... A l'ermite Pelage, serait apparue une étoile au-dessus d'un champ désert indiquant le Saint Lieu, d'où le nom de Campus Stellae... Le champ d'étoiles... Compostelle.
L'évêque d'Iria Fluvia, Théodomir, découvre le corps du saint décapité et atteste la découverte. Le Roi des Asturies et Galice, Alphonse II, y fait édifier une première chapelle.

Les Espagnols occupés par les Maures depuis 400 ans obtiennent une victoire décisive pour s'en libérer (Reconquista) en 844, à Clavijo.
A cette bataille, Saint-Jacques apparaît sur un cheval blanc et conduit à la victoire les troupes de Don Ramir...

Saint-Jacques Matamore est promu patron de l'Espagne et voué à sacrer les rois d'Espagne à Las Huelgas près de Burgos.

A Santiago, s'élève un nouvel édifice consacré en 899 par Alphonse III.
En 997, la basilique est détruite par un dernier raid musulman sous la conduite d'Al Mansour.

Au XI° siècle, Sanche III le Grand amorce une politique chrétienne de l'Espagne, et la construction de la Cathédrale romane actuelle débute en 1075.

Le pèlerinage à Compostelle repose sur une légende, mais « legenda » en latin veut dire annales... On ne crée pas les légendes, elles sont des histoires. Des histoires certes romancées mais des histoires.

Transmises la plupart du temps par voie orale, au commencement en tout cas, elles subissent bien sûr la déformation selon le principe de la transmission orale. Et selon les lieux, les peuples, les races, elles vont se transformer selon les rites, les religions et les croyances. Quelles que soient les déformations, les légendes colportent toujours une parcelle de vérité, mais le fond demeure flou et vague dans les mémoires collectives voire individuelles. On ne peut les supprimer ni les ignorer pour cette raison et il demeure en nous cette
vieille histoire de la quête et du devenir de l'être humain... Faute de ne pouvoir les supprimer, on les adapte selon les traditions et les adapter, c'est aussi les sauver...
Le chaudron de Lugh devient-il le Saint-Graal, objet de la quête des chevaliers de la Table Ronde du roi Arthur...
Le cromlech Celtique devient-il ladite Table Ronde...
La multi-millénaire Vierge Noire Orientale devient-elle la très catholique Notre-Dame...
La très riche marche initiatique de la connaissance du ciel comme outil de perfectionnement spirituel devient le pèlerinage chrétien de Santiago.

Compostelle est populairement le Chemin des Étoiles et plus particulièrement de la Voie Lactée.
Au Moyen Âge, les lieux de pèlerinage se multiplient, mais 3 destinations principales se développent.
Il s'agit de la Terre Sainte avec le Saint-Sépulcre, de Rome où les fidèles se recueillent sur le tombeau de Saint Pierre, et de Santiago qui draine toute l'Europe au cours du Moyen-Âge, où une immense foule de fidèles va vénérer le Matamore.

Premier mode de voyage à cette époque, le pèlerinage est :
« un acte volontaire et désintéressé par lequel un homme abandonne ses lieux coutumiers, ses habitudes et même son entourage pour se rendre, dans un esprit religieux, jusqu'au sanctuaire qu'il a délibérément choisi ou qui lui a été imposé » (Guide du Pèlerin).
A cette époque les guides prolifèrent, cherchant à conseiller le pèlerin et à faciliter sa tâche tout au long de son périple.

Le Guide du Pèlerin de Saint-Jacques, Liber Sancti Jacobi, appelé aussi Codex Calixtinus à cause d'une lettre apocryphe du pape Calixte II (mort en 1124) qui lui sert de préface, est rédigé vers 1139. Il est écrit sous l'égide d'Aymeri Picaud, Olivier d'Iscam, de Vézelay et de sa compagne Geberge la Flamande. Ce Codex comporte cinq parties ou livres dont le dernier est consacré à l'itinéraire et aux hospices.
Texte assez inégal, le Codex décrit la partie Espagnole de l'itinéraire avec moult détails, alors que les trajets Français sont peu descriptifs. Quatre routes se réunissent en une seule à Puente-la-Reina. Ces quatre routes partent :
- de Tours passant par Poitiers, Saintes et Bordeaux.
- de Vézelay passant par Limoges et Périgueux.
- du Puy passant par Conques et Moissac.
- d'Arles passant par Saint-Guilhem et Toulouse.
Les Pyrénées sont passées par deux cols : Roncevaux et le Somport, Voie Navaraise par
Pampelune, Voie Aragonaise par Jaca.
A partir des Pyrénées, le Codex décrit avec beaucoup de détails 13 étapes, en tout et pour tout, d'inégales longueurs et qui ne semblent pas correspondre à des étapes pédestres mais bien plus à une mystérieuse géographie.


A l'époque de la mise en place de ces étapes, les milliers de pèlerins se rendront dans leur grande majorité à Santiago à pied, et il est curieux aujourd'hui que personne n'ait traité de ce découpage en 13 tronçons ! S'il avait été question d'aller faire des dévotions au tombeau du Saint, toute route eût été bonne et surtout la plus directe, la r
oute de la côte Atlantique, utilisée, mais jamais citée dans le Codex.

Mais la route du chemin « El Camino » reste la route traditionnelle la plus fréquentée malgré les difficultés notoires de tous ordres, tant géographiques, avec le passage des Pyrénées, que sécuritaires. Il y a là une preuve essentielle que la légende chrétienne s'est fondée sur des annales plus anciennes qui mettent un accent impératif sur l'utilisation de cette voie très spécifique, plus longue, plus accidentée et plus fatigante...

Tout ceci semble sorti d'un tour de passe-passe. Il n'en est rien et, pour comprendre ce qu'il y a derrière ce Codex, il va falloir parler de l'ordre des Bénédictins...
L'essor bénédictin a pour aboutissement Cluny fondée en 909, qui jouit à cette époque d'une célébrité remarquable et  prospère très vite.
Elle constitue le premier groupement qui rassemble un grand nombre de monastères. Ce rayonnement dure plus de 150 ans.

L'ordre Cistercien apparaît ensuite au Moyen-Âge, avec la fondation de Citeaux en 1098 et surtout avec l'arrivée de Saint Bernard et de ses compagnons, vers 1112. A cette occasion, sont créés 4 autres abbayes parmi lesquelles Clairvaux, dont Bernard est l'Abbé.
L'ordre est plus rigoureux et se sépare des Bénédictins... A la fin du XIIe siècle, Citeaux compte 340 monastères.

Le Puy-en-Velay est le point de départ de la « Via Podiensis », un des itinéraires contemporains du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle.
La commune suivante traversée est Vals-près-le-Puy, avec son église Saint-Christophe, « Guide du Pèlerin » il ne mentionne rien sur la ville, si ce n’est qu’elle a donné son nom à cette « via » qui y passe. Rien n'y indique qu'elle soit un point de départ comme il est dit habituellement :
« les Bourguignons et les Teutons » dont parle Aimery Picaud, et, plus généralement, les Jacquets venus de l’est de l’Europe, débutent leur pérégrination par le grand sanctuaire marial qui a donné son nom à la Via Podiensis.

En l’an 950 ou 951 , Godescalc, évêque du Puy, se rend en pèlerinage à Santiago de Compostela. Il n'existe qu'une simple mention de ce voyage, disant qu'il est « accompagné ». Le parcours suivi est bien mal connu. Par contre, ce pèlerinage est authentifié par les écrits de Gomesano, moine du couvent Espagnol de Saint-Martin d’Albeda (proche de Logroño) : « L’évêque Godescalc, animé d’une manifeste dévotion, a quitté son pays d’Aquitaine, accompagné d’un grand cortège, se dirigeant vers l’extrémité de la Galice pour toucher la miséricorde divine en implorant humblement la protection de l’apôtre Saint Jacques. »
À la fin d’un manuscrit, il arrive que le scribe mentionne son nom, son âge, la date de son travail. Ces données forment le colophon. Dans celui du De Virginitate, copié pour Godescalc, en 951, le moine Gomesano, s’exprime ainsi : « Le très saint évêque Godescalc emporte ce petit livre d’Hispanie en Aquitaine durant l’hiver, dans les premiers jours de janvier…» Godescalc serait donc parti fin 950, et son retour serait début 951, d’après cette inscription.

Le premier hôpital est l’Hôtel-Dieu, lié au pèlerinage, bâti contre la cathédrale. Il commence à fonctionner vers 1140. Son acte de fondation n'existe plus.
Mais Le Puy, centre de pèlerinage, sa destination première est pour vénérer Notre-Dame, pour les pèlerins de Compostelle, ses portes sont largement ouvertes pour eux. De nombreuses donations contribuent à ce lieu d’accueil, tandis que des quêteurs se répandent dans tout le royaume, et même à l’étranger, comme en témoigne une boîte à aumônes, conservée à Ripoll (en Catalogne), marquée « Nostra Senyora del Puig de França » encore en usage au début du XXe siècle.

En 1210 l’évêque Bertrand de Chalençon concède de fabriquer et vendre les insignes de pèlerinage dans l’église Sainte-Claire. Ces coquilles sont découvertes au cimetière du Clauzel où sont ensevelis ceux qui mouraient dans cet hôpital.

À la fin du XVIe siècle, est retrouvée une matrice permettant de fabriquer ces médailles de pèlerinage, ornées de coquilles et représentant Saint Jacques Pèlerin.
L’église Sainte-Claire est le siège d’une confrérie Saint-Jacques érigée à la fin du XVIe siècle. De cette même époque, il existe un témoignage du pèlerinage à Compostelle d’un bourgeois de la ville, Jean Jacmon : « 1591 et le 16 Septembre, suis party de ceste ville pour m’en aller à Saint-Jacques en Galice et en suis revenu et arrivé en ceste ville la veille de Saint-André. »

Le Puy eut aussi son hôpital Saint-Jacques, mentionné pour la première fois dans un testament de 1253. On ignore malheureusement tout de son fonctionnement. Il était situé à l'extérieur de la ville proche de la rue et de la porte Saint-Jacques. Ceci permet de penser qu'il était destiné à accueillir les personnes atteignant la ville en venant de la Margeride.

Au IXe siècle, le culte de la Vierge est suffisamment important pour que la ville change son nom d'Anicium en le Puy Notre-Dame.

En 876, on connaît la vicairie Notre-Dame ou Sainte-Marie qui comprend en plus de la ville du Puy, Lantriac, Monnet, Malafosse et Crouziols.

En 924, après que Guillaume II, duc d'Aquitaine, comte d'Auvergne et du Velay ait reconnu la suzeraineté du roi Raoul, ce dernier accorde le 8 avril à l'évêque Adalard, avec l'accord de Guillaume II, le bourg contigu à l'église Notre-Dame du Puy avec tout ce qui est du domaine du comte : droits de marché, droit de
monnaie, .... L'évêque devient alors le seigneur du bourg du Puy Notre-Dame.

Le 8 mars 955, l'évêque Godescalc s'étant rendu à Laon, il obtient du roi Lothaire la confirmation du don fait par le roi Raoul en 924.

Le 18 juillet 961, l'évêque Godescalc consacre la chapelle Saint-Michel d'Aiguilhe.

À partir du Xe siècle, le Velay devient comté évêché, au profit de l’évêque du Puy. La ville devient la capitale du Velay, siège du comté et de l’évêché. Ainsi Le Puy devient la capitale des Vellaves.

Déjà célèbre en raison des guérisons opérées par la « Pierre aux fièvres », qui y conduit même quelques musulmans venus d’Espagne, la ville le devient davantage lorsque Saint Louis lui fait don de la Vierge Noire. Dès lors, Le Puy connaît une très grande prospérité, due à la venue de milliers de pèlerins. Ce pèlerinage du Puy reste, durant tout le Moyen-Âge, le plus renommé de France, d’autant que l’une des 4 grandes voies conduisant à Saint-Jacques-de-Compostelle passait par-là.

En 1095, le pape Urbain II désigne l’évêque du Puy, Adhémar de Monteil comme légat pour la première croisade.

En 1138, le roi Louis VII le Jeune est avec sa cour au Puy où il célèbre la fête de l'Annonciation de la Vierge. Pierre le Vénérable, abbé de Cluny, écrit à Saint Bernard qu'il l'y a rencontré pour lui demander la confirmation d'un de ses religieux choisi comme évêque de Langres.

En 1142, Raymond II, comte de Tripoli (1137-1142), fils de Pons de Saint-Gilles, donne à l'évêque du Puy, Humbert d'Albon (1128-1144), tout ce qu'il possède dans le « comté des Vellaves »... C'est la première mention d'un comté du Velay. Jusque là on utilisait la formule « Pagus Vellaicus ». Le Velay est une partie de l'Auvergne. Ce document est transmis à Robert III qui est comte d'Auvergne et du Velay.

Au moment de la féodalité, le Velay a été donné en apanage au duc de Guyenne, Guillaume d’Auvergne.

En 1162, un différend s’élève entre celui-ci et l’évêque du Puy. Ce dernier, ayant été molesté, porte l’affaire devant le roi de France Louis VII le Jeune, qui donne raison au prélat et retire son comté à Guillaume pour l’offrir à l’évêque. Dès lors, celui-ci ne relève plus, pour le temporel, que du souverain qui, en 1307, intègre définitivement le Velay au domaine royal, Philippe le Bel partageant désormais sa seigneurie avec le pontife.
La ville s'entoure de remparts entre 1220 et 1240 qui vont lui servir de limite jusqu'au XVIIIe siècle.
Le Puy, au Moyen Âge, est une ville religieuse mais aussi une ville littéraire prestigieuse. L’académie de Saint-Mayol accueille des étudiants venus de toute l’Occitanie. La ville est également renommée pour ses cours poétiques en langue d'oc.

Au Puy une Vierge Noire d'origine Copte est vénéré. Ce culte a été superposé sur un dolmen miraculeux... Le dolmen, connu sous le nom de pierre des fièvres a été maintenue près de la cathédrale et les 2 cultes ont continué à coexister.
Les connexions entre Le Puy et l'Espagne mauresque sont forts et il est connu que des Sarrasins venus d'Andalousie au Puy, offrir des cadeaux à la Vierge Noire.
La conquête de Jérusalem par le calife Omar, en 638, fait hésiter les chrétiens à se rendre en pèlerinage en Terre Sainte et le pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle, où l'on découvre aux alentours de l'an 800 la tombe de l'apôtre Saint Jacques le Majeur, qui apporte le christianisme dans la péninsule Ibérique, laquelle bénéficie du déclin de Jérusalem en tant que lieu de pèlerinage.

Saint-Jacques-de-Compostelle a commencé par être un centre religieux local, devenu siège épiscopal aux alentours de l'an 900, mais sa renommée connaît un essor rapide... A cette époque, cependant, les routes ne sont pas exemptes de brigands et de la menace d'attaques musulmanes, telle celle de 997, conduite par Al-Mansour, vizir du calife de Cordoue.

Dans les premières décennies du XIe siècle, le début de la Reconquista marque l'avènement pour le lieu de pèlerinage d'une ère de prospérité, et nombre de marchandises de toutes sortes y affluent. Ainsi, la cathédrale est dotée de trésors immenses, au point de pouvoir garantir les besoins de Rome et des souverains de León et de Castille. C'est à partir de cette époque que le pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle atteint son apogée. Des milliers de pèlerins, dont des rois et des évêques, accomplirent de longues distances pour prier sur la tombe de l'un des plus proches compagnons du Christ.

Cette apogée coïncide avec celle de l'Ordre de Cluny, qui encourage le culte des reliques en publiant des Vie des Saints et des Recueils de Miracles. En conséquence, d'autres sanctuaires de moindre importance se développent parallèlement, sans pour autant éclipser la splendeur de Saint-Jacques-de-Compostelle.

Du XIe au XIIIe siècle, des églises de « relais » voient le jour le long de la route de pèlerinage, et en particulier en France. Chacune d'entre elles s'enorgueillit de reliques Saintes, de fait, le culte des reliques est le principal pilier du pèlerinage médiéval.
Dans le même temps, le culte de la Vierge Marie provoque un renouveau de ferveur. Les pèlerinages vers des sanctuaires tels que Notre-Dame du Puy, Notre- Dame de Chartres et Notre-Dame de Boulogne, déjà réputés au début du Moyen-Âge, connaissent une spectaculaire renaissance au XIIe siècle, en conséquence de l'importance que prend le pèlerinage de Saint-Jacques-de- Compostelle. Des 3 églises, celle du Puy, en Auvergne, est la plus étroitement liée à Saint-Jacques-de- Compostelle.

Godescalc departed from Aquitaine to offer prayers ...
artsymbol.wordpress.com/.../bishop-godescalc-depart...Traduire cette page
8 juin 2009 - This occurred in the winter of the year 951. The monk Gomez of the monastery of Abelda recorded that Godescalc left Le Puy, then part of ...
Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France ...
whc.unesco.org › Culture › Centre du patrimoine mondial › La Liste
... la renommée du site ne se répandit rapidement qu'après la visite en 951, de Godescalc, évêque du Puy et l'un des premiers pèlerins étrangers documentés.
Godescalc (ou Gothescalk), 951, évêque du Puy, premier ...
www.saint-jacques.info/Godescalc.htm
9 sept. 2005 - Il est bien exact que Mgr. Godescalc est allé à Compostelle dans l'hiver 951, en une époque suffisamment pauvre en documents (et riche en ...
Godescalc — Wikipédia
fr.wikipedia.org/wiki/Godescalc
Godescalc (Gotefcalque), évêque du Puy-en-Velay en 935, célèbre pour s'être rendu en 950 ou 951 à Saint-Jacques-de-Compostelle, et avoir créé ce qui ..
Godescalc, l'“hyper-évêque“ | Jacques Valat
www.jacquesvalat.com/blog/2009/04/godescalc-l’“hyper-eveque“/
11 avr. 2009 - En 951, Godescalc (évêque du Puy) fut l'un des premiers pèlerins non espagnols à rejoindre le Campus stellae. C'est donc lui qui peut être ...

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