Cette page concerne l'année 951 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !
LE
PREMIER PÈLERIN FRANC DE SAINT JACQUES DE
COMPOSTELLE
Godescalc
(Gotefcalque), évêque du Puy-en-Velay en 935, célèbre pour s'être
rendu en 950 ou 951 à Saint-Jacques-de-Compostelle, et avoir créé
ce qui deviendra une route de pèlerinage au Moyen Âge.
Il
est mort le 1er décembre 961, d'abord moine bénédictin à l'abbaye
Saint-Théofrède du Monastier avant d'en devenir abbé, il participe
le 28 août 936 à la consécration de l'abbaye Saint-Marcellin de
Chanteuges.
En
937, il donne à l'abbaye du Monastier l'église de Rosières et ses
dépendances et l'église Notre-Dame de Chamalières et ses
dépendances. Il demande à l'abbé de Saint-Géraud d'Aurillac
d'envoyer au Monastier des moines pour réformer l'abbaye.
En
950, après avoir reçu Mayeul, abbé de Cluny, au Puy, venu prier la
Vierge d'Anicium, il part, probablement sur son conseil vers
Compostelle. En passant par l'abbaye San Martín d'Albelda dans la
Roja, près de Logroño, il demande au moine Gomez une copie du livre
« De Virginitate » écrit par Saint Ildefonse de Tolède
contre les adversaires de la virginité de Marie. Il reçoit le livre
à son retour de Saint-Jacques de Compostelle en janvier 951 et le
ramène à la cathédrale du Puy où il reste jusqu'en 1681 avant de
passer à la bibliothèque du roi (manuscrit lat. 2855 de la
Bibliothèque nationale de France). Une réplique de ce livre avec
miniature représentant Godescalc se trouve à la Bibliothèque
palatine de Parme.
On
peut penser que la commande de ce livre par l'évêque du Puy,
sanctuaire marial, a probablement pour but d'exalter le pèlerinage
et le culte marial. La seconde raison de ce pèlerinage aurait pu
être d'étudier l'organisation d'un grand pèlerinage.
En
955, il obtient du roi Lothaire la ratification de la concession du
droit d'immunité accordé par le roi Raoul à l'évêque sur la
ville d'Anicium en 924. À la demande du doyen de l'église du Puy,
Truannus, qui souhaite construire une chapelle sur le rocher
d'Aiguilhe, il donne son autorisation de construire le sanctuaire de
Saint Michel d’Aiguilhe, d'inspiration mozarabe (façade polylobée)
avant 961.
Consacrée
le jeudi 18 juillet 961, le choix du culte de l'Archange Saint Michel
sur un site élevé est apparu au sanctuaire de Monte Sant'Angelo
dans le massif du Gargano en Italie en 492.
En
961, Raymond II comte de Rouergue, marquis de Gothie, cousin germain
du comte de Toulouse Raymond III Pons, fait dans son testament deux
dons à l'église Sainte-Marie d'Anicium.
Actuellement,
pas une notice historique sur Compostelle, si modeste soit-elle,
n’omet de rappeler que le premier pèlerin Français « historique
» qui soit allé à Compostelle est, en 951, Godescalc, évêque du
Puy. Derrière lui, on pense que des pèlerins sont partis, si
nombreux que leurs pas ont fini par tracer un chemin, le fameux GR
65. D’où l’obligation que se font tant et tant de pèlerins
d’aujourd’hui de ne pas s’écarter de ce fameux GR soi-disant
historique et millénaire… La réalité est tout autre.
Il
est bien exact que Mgr. Godescalc est allé à Compostelle dans
l’hiver 951, en une époque suffisamment pauvre en documents (et
riche en déplacements) pour s’émerveiller qu’un événement si
anecdotique soit parvenu jusqu’à nous. L’information nous est
connue grâce à un moine de l’abbaye d’Abelda, près de Logroño,
qui l’a glissée dans un manuscrit qu’il a copié à la demande
de l’évêque.
Voici
en quels termes il rapporte son intervention :
«
Moi, Gomez, quoique indigne, prêtre régulier au monastère
d'Abelda…encouragé par l'évêque Godescalc qui, pour faire
oraison, quitte la région d'Aquitaine, en grande dévotion et
accompagné d'une suite nombreuse, se rend en hâte jusqu'aux confins
de la Galice pour implorer humblement la miséricorde de Dieu et le
suffrage de l'apôtre Jacques, j'ai copié de bon cœur le petit
livre écrit autrefois par saint Ildefonse évêque de Tolède, à la
louange de la virginité de Sainte Marie toujours vierge et mère de
Jésus Christ Notre Seigneur…
Le très Saint Godescalc, évêque, a emporté ce petit livre d'Espagne en Aquitaine durant la saison d'hiver, précisément au mois de janvier, alors que s'écoule heureusement l'ère 989 (année 951). En ces mêmes jours est mort le roi de Galice, Ramire »
Une
prière transcrite à la fin du manuscrit explique les raisons de la
dévotion de Godescalc : Il est né le jour du martyre de Saint
Jacques, et a reçu l’onction épiscopale à cette même date :
«
Accorde-nous ta miséricorde… que nous possédions la vie éternelle
avec les anges comme ton apôtre Jacques : en ce jour où il fut
couronné par les anges et gravit les cieux, en ce même jour
l’évêque Godescalc quitte le sein de sa mère pour apparaître
sur terre, c’est aussi en ce même jour anniversaire de sa
naissance qu’il reçoit son épiscopat…»
Dans
l’état actuel des recherches, il est vraisemblable que la date
admise pour la fête de ce martyre est déjà le 25 juillet...
Quoiqu’il
en soit, il est permis de s’interroger sur cet appel pressant qu’à
eu Godescalc de partir en plein hiver... Le moine Gomez donne une
indication précieuse :
Le
roi de Galice vient de mourir.
Godescalc
n’est-il pas parti pour participer à la mise en place du nouveau
roi ?
On
sait que les relations entre cette grande Aquitaine (qui incluait le
Puy, rappelons-le) et la péninsule Ibérique sont régulières dès
le Xe siècle... Par où est passé Godescalc ? Le texte est muet.
Peut-être
par cette vieille voie romaine qui relie Trèves à l’Espagne en
passant par les monts d'Aubrac (où la fameuse dômerie n'existait
pas encore), mais, peut-être aussi, plus en sécurité, par la
vallée du Rhône, bien plus praticable en cette saison. En tout état
de cause il ne se déplaçait pas à pied... Se pose aujourd’hui la
question de savoir ce qu’il est advenu de ce « petit livre »
rapporté par Godescalc. Il s’agit, comme le dit le moine Gomez,
d’une œuvre écrite par Saint Ildefonse au VIIe siècle, traitant
du mystère de la conception de Jésus-Christ et de la virginité de
sa mère... Godescalc le veut pour la bibliothèque de sa cathédrale
afin que lui-même ou ses chanoines le consultent pour instruire les
fidèles.
Mais
aucun fidèle ne l’a jamais eu en main ! Il a néanmoins été
connu d’autres ecclésiastiques qui l’ont recopié au moins deux
fois, et ces copies ont ensuite circulé au hasard de prêts, dons ou
ventes :
On
en retrouve un en Italie, enluminé au XIIe siècle, peut-être à
Cluny d’une miniature montrant Godescalc recevant le texte des
mains du moine Gomez. L’autre entre à la cathédrale de Tolède en
1388. Dans ces deux manuscrits, le prologue de Gomez a été
transcrit, mais de façon tout aussi anecdotique que dans le
manuscrit original.
Le
manuscrit rapporté par Godescalc est resté au Puy jusqu’en 1681,
date à laquelle Colbert l’achète pour la Bibliothèque Royale
(future Bibliothèque nationale de France), ce qui lui a permis
d’échapper aux fureurs révolutionnaires.
En
1866, un conservateur de la BNF, Léopold Delisle, ouvre ce manuscrit
afin de l’authentifier et lit le prologue, cette fois en
s’intéressant à cette information du pèlerinage de Godescalc. Il
publie sa découverte dans les Annales de la Société académique du
Puy, bulletin de la société savante locale.
L’article
n’a ému que quelques érudits locaux… jusqu’à ce que
Mgr. Martin soit nommé évêque du Puy, en 1940. Cette accession au
titre d’évêque est traditionnellement assortie du choix
d’armoiries épiscopales. Mgr. Martin tient à y faire figurer une
coquille, « en souvenir du pèlerinage à pied à Compostelle
qu’il a accompli quand il était directeur des étudiants
catholiques à Bordeaux », probablement en 1938. Quelque savant
chanoine s’est-il alors souvenu de l’article de Léopold
Delisle ? Toujours est-il que le 4e quartier porte des étoiles
pour rappeler « la Voie Lactée ou chemin de Saint-Jacques qui
unit le Puy à Compostelle et trace la route aux pèlerins ».
Mgr.
Martin retourne à Compostelle en 1942 et vraisemblablement en 1951,
lors de la commémoration à Compostelle du millénaire de ce
pèlerinage devenu fameux… Godescalc est ressuscité. Une recherche
plus approfondie est nécessaire pour montrer l’implication des
autorités civiles et des responsables locaux qui pressentent
peut-être l’intérêt de ces relations. Mais qui aurait pu
imaginer à l’époque le devenir de ce « chemin de
Saint-Jacques » qui n'est tracé qu'au début des années 1970
mais peut afficher son ambition de supplanter les 3 autres chemins du
Guide du pèlerin en faisant de l'évêque Godescalc son
pèlerin-fétiche ?
GOTESCALQUE |
L'Histoire de l’Église angélique de Notre-dame du Puy, écrit par Bochart de Larron de Champigny, dit Frère Théodore (1693) : Dans le Chapitre XI relatif à : D'Alard (...) de Gotescalque Evêques du Puy (...) de la Fondation de Saint Michel d'Aiguille, il est écrit: « Le Successeur de Norbert fut Alard que les Saintes Marthe ont vu nommé dans une Chartre de l'année 919 et de 923. (etc...) le tabulaire du prieuré de Chanteuge en Auvergne, fait foi qu'il siégeait dés l'an 936 et cependant il ne se découvre rien de lui jusqu'en 950 qu'avec une honorable suite il fit le pélerinage de Saint Jacques ainsi que l'a tiré Baronius de la préface d'un Prêtre Navarrais au traité de saint Ildephonse à la loüange de la pureté de Marie. Celui là dit que Gotescalque allant en Galice l'avait obligé de la transcrire, et l'avoir emporté (etc ...) »
Le
même ouvrage apporte une précision sur les reliques possédées par
la cathédrale du Puy. Il y est aussi question d'un reliquaire
d'argent donné en 1267 par Clément IV, évêque du Puy, qui
« enferme
sous des pièces de cristal les Reliques suivantes (...) du Lait de
la Vierge Sacrée, de ses cheveux, de ses habits, Du Chef de Saint
Jacques le majeur Apôtre », (etc...)
En
951, Godescalc (évêque du Puy) est l’un des premiers pèlerins
non Espagnols à rejoindre le Campus stellae. C’est donc lui qui
peut être considéré comme l'« inventeur » de la via
Podiensis. Et c’est encore lui qui fait ériger, sur un piton de
lave de 80 mètres, la chapelle de Saint-Michel-d’Aiguilhe. Au
sommet d’un escalier de 268 marches, vous découvrirez une
merveille d’architecture romane primitive. Ce sanctuaire, construit
en triangle, surprend par ces dimensions réduites. Au-dessus de
l’Autel, la voûte est ornée d’une fresque représentant un
Saint-Michel terrassant le dragon et un Christ en Majesté.
Le
pèlerinage à Saint-Jacques en 950 de l'évêque du Puy Godescalc
n'est connu qu'indirectement. Celui-ci, en chemin vers Compostelle,
s'arrête au Monastère d'Albelda quelque part en Rioja, près de
Logroño, il passe commande d'un livre à un moine copiste. L'ouvrage
devra lui être livré quelques semaines plus tard lors de son
retour.
Le lieu de la sépulture est oublié pendant des siècles. Il n'est retrouvé qu'en 813 ou 830, sous le règne d'Alphonse le Chaste... A l'ermite Pelage, serait apparue une étoile au-dessus d'un champ désert indiquant le Saint Lieu, d'où le nom de Campus Stellae... Le champ d'étoiles... Compostelle.
L'évêque d'Iria Fluvia, Théodomir, découvre le corps du saint décapité et atteste la découverte. Le Roi des Asturies et Galice, Alphonse II, y fait édifier une première chapelle.
Les Espagnols occupés par les Maures depuis 400 ans obtiennent une victoire décisive pour s'en libérer (Reconquista) en 844, à Clavijo.
A cette bataille, Saint-Jacques apparaît sur un cheval blanc et conduit à la victoire les troupes de Don Ramir...
Saint-Jacques Matamore est promu patron de l'Espagne et voué à sacrer les rois d'Espagne à Las Huelgas près de Burgos.
A Santiago, s'élève un nouvel édifice consacré en 899 par Alphonse III.
En
997, la basilique est détruite par un dernier raid musulman sous la
conduite d'Al Mansour.
Au XI° siècle, Sanche III le Grand amorce une politique chrétienne de l'Espagne, et la construction de la Cathédrale romane actuelle débute en 1075.
Le pèlerinage à Compostelle repose sur une légende, mais « legenda » en latin veut dire annales... On ne crée pas les légendes, elles sont des histoires. Des histoires certes romancées mais des histoires.
Transmises la plupart du temps par voie orale, au commencement en tout cas, elles subissent bien sûr la déformation selon le principe de la transmission orale. Et selon les lieux, les peuples, les races, elles vont se transformer selon les rites, les religions et les croyances. Quelles que soient les déformations, les légendes colportent toujours une parcelle de vérité, mais le fond demeure flou et vague dans les mémoires collectives voire individuelles. On ne peut les supprimer ni les ignorer pour cette raison et il demeure en nous cette
vieille histoire de la quête et du devenir de l'être humain... Faute de ne pouvoir les supprimer, on les adapte selon les traditions et les adapter, c'est aussi les sauver...
Le cromlech Celtique devient-il ladite Table Ronde...
La multi-millénaire Vierge Noire Orientale devient-elle la très catholique Notre-Dame...
La très riche marche initiatique de la connaissance du ciel comme outil de perfectionnement spirituel devient le pèlerinage chrétien de Santiago.
Compostelle est populairement le Chemin des Étoiles et plus particulièrement de la Voie Lactée.
Au Moyen Âge, les lieux de pèlerinage se multiplient, mais 3 destinations principales se développent.
Il s'agit de la Terre Sainte avec le Saint-Sépulcre, de Rome où les fidèles se recueillent sur le tombeau de Saint Pierre, et de Santiago qui draine toute l'Europe au cours du Moyen-Âge, où une immense foule de fidèles va vénérer le Matamore.
Premier mode de voyage à cette époque, le pèlerinage est :
« un acte volontaire et désintéressé par lequel un homme abandonne ses lieux coutumiers, ses habitudes et même son entourage pour se rendre, dans un esprit religieux, jusqu'au sanctuaire qu'il a délibérément choisi ou qui lui a été imposé » (Guide du Pèlerin).
A cette époque les guides prolifèrent, cherchant à conseiller le pèlerin et à faciliter sa tâche tout au long de son périple.
Le Guide du Pèlerin de Saint-Jacques, Liber Sancti Jacobi, appelé aussi Codex Calixtinus à cause d'une lettre apocryphe du pape Calixte II (mort en 1124) qui lui sert de préface, est rédigé vers 1139. Il est écrit sous l'égide d'Aymeri Picaud, Olivier d'Iscam, de Vézelay et de sa compagne Geberge la Flamande. Ce Codex comporte cinq parties ou livres dont le dernier est consacré à l'itinéraire et aux hospices.
Texte assez inégal, le Codex décrit la partie Espagnole de l'itinéraire avec moult détails, alors que les trajets Français sont peu descriptifs. Quatre routes se réunissent en une seule à Puente-la-Reina. Ces quatre routes partent :
- de Tours passant par Poitiers, Saintes et Bordeaux.
- de Vézelay passant par Limoges et Périgueux.
- du Puy passant par Conques et Moissac.
- d'Arles passant par Saint-Guilhem et Toulouse.
Les Pyrénées sont passées par deux cols : Roncevaux et le Somport, Voie Navaraise par Pampelune, Voie Aragonaise par Jaca.
A partir des Pyrénées, le Codex décrit avec beaucoup de détails 13 étapes, en tout et pour tout, d'inégales longueurs et qui ne semblent pas correspondre à des étapes pédestres mais bien plus à une mystérieuse géographie.
A l'époque de la mise en place de ces étapes, les milliers de pèlerins se rendront dans leur grande majorité à Santiago à pied, et il est curieux aujourd'hui que personne n'ait traité de ce découpage en 13 tronçons ! S'il avait été question d'aller faire des dévotions au tombeau du Saint, toute route eût été bonne et surtout la plus directe, la route de la côte Atlantique, utilisée, mais jamais citée dans le Codex.
Mais la route du chemin « El Camino » reste la route traditionnelle la plus fréquentée malgré les difficultés notoires de tous ordres, tant géographiques, avec le passage des Pyrénées, que sécuritaires. Il y a là une preuve essentielle que la légende chrétienne s'est fondée sur des annales plus anciennes qui mettent un accent impératif sur l'utilisation de cette voie très spécifique, plus longue, plus accidentée et plus fatigante...
Tout ceci semble sorti d'un tour de passe-passe. Il n'en est rien et, pour comprendre ce qu'il y a derrière ce Codex, il va falloir parler de l'ordre des Bénédictins...
L'essor bénédictin a pour aboutissement Cluny fondée en 909, qui jouit à cette époque d'une célébrité remarquable et prospère très vite.
Elle constitue le premier groupement qui rassemble un grand nombre de monastères. Ce rayonnement dure plus de 150 ans.
L'ordre Cistercien apparaît ensuite au Moyen-Âge, avec la fondation de Citeaux en 1098 et surtout avec l'arrivée de Saint Bernard et de ses compagnons, vers 1112. A cette occasion, sont créés 4 autres abbayes parmi lesquelles Clairvaux, dont Bernard est l'Abbé.
L'ordre est plus rigoureux et se sépare des Bénédictins... A la fin du XIIe siècle, Citeaux compte 340 monastères.
Le Puy-en-Velay est le point de départ de la « Via Podiensis », un des itinéraires contemporains du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle.
La
commune suivante traversée est Vals-près-le-Puy, avec son église
Saint-Christophe, « Guide du Pèlerin » il ne mentionne
rien sur la ville, si ce n’est qu’elle a donné son nom à cette
« via » qui y passe. Rien n'y indique qu'elle soit un
point de départ comme il est dit habituellement :
«
les Bourguignons et les Teutons » dont parle Aimery Picaud, et, plus
généralement, les Jacquets venus de l’est de l’Europe, débutent
leur pérégrination par le grand sanctuaire marial qui a donné son
nom à la Via Podiensis.
En
l’an 950 ou 951 , Godescalc, évêque du Puy, se rend en pèlerinage
à Santiago de Compostela. Il n'existe qu'une simple mention de ce
voyage, disant qu'il est « accompagné ». Le parcours
suivi est bien mal connu. Par contre, ce pèlerinage est authentifié
par les écrits de Gomesano, moine du couvent Espagnol de
Saint-Martin d’Albeda (proche de Logroño) : « L’évêque
Godescalc, animé d’une manifeste dévotion, a quitté son pays
d’Aquitaine, accompagné d’un grand cortège, se dirigeant vers
l’extrémité de la Galice pour toucher la miséricorde divine en
implorant humblement la protection de l’apôtre Saint Jacques. »
À
la fin d’un manuscrit, il arrive que le scribe mentionne son nom,
son âge, la date de son travail. Ces données forment le colophon.
Dans celui du De Virginitate, copié pour Godescalc, en 951, le moine
Gomesano, s’exprime ainsi : « Le très saint évêque Godescalc
emporte ce petit livre d’Hispanie en Aquitaine durant l’hiver,
dans les premiers jours de janvier…» Godescalc serait donc parti
fin 950, et son retour serait début 951, d’après cette
inscription.
Le premier hôpital est l’Hôtel-Dieu, lié au pèlerinage, bâti contre la cathédrale. Il commence à fonctionner vers 1140. Son acte de fondation n'existe plus.
Mais
Le Puy, centre de pèlerinage, sa destination première est pour
vénérer Notre-Dame, pour les pèlerins de Compostelle, ses portes
sont largement ouvertes pour eux. De nombreuses donations contribuent
à ce lieu d’accueil, tandis que des quêteurs se répandent dans
tout le royaume, et même à l’étranger, comme en témoigne une
boîte à aumônes, conservée à Ripoll (en Catalogne), marquée «
Nostra Senyora del Puig de França » encore en usage au début du
XXe siècle.
En
1210 l’évêque Bertrand de Chalençon concède de fabriquer et
vendre les insignes de pèlerinage dans l’église Sainte-Claire.
Ces coquilles sont découvertes au cimetière du Clauzel où sont
ensevelis ceux qui mouraient dans cet hôpital.
À
la fin du XVIe siècle, est retrouvée une matrice permettant de
fabriquer ces médailles de pèlerinage, ornées de coquilles et
représentant Saint Jacques Pèlerin.
L’église
Sainte-Claire est le siège d’une confrérie Saint-Jacques érigée
à la fin du XVIe siècle. De cette même époque, il existe un
témoignage du pèlerinage à Compostelle d’un bourgeois de la
ville, Jean Jacmon : « 1591 et le 16 Septembre, suis party de
ceste ville pour m’en aller à Saint-Jacques en Galice et en suis
revenu et arrivé en ceste ville la veille de Saint-André. »
Le
Puy eut aussi son hôpital Saint-Jacques, mentionné pour la première
fois dans un testament de 1253. On ignore malheureusement tout de son
fonctionnement. Il était situé à l'extérieur de la ville proche
de la rue et de la porte Saint-Jacques. Ceci permet de penser qu'il
était destiné à accueillir les personnes atteignant la ville en
venant de la Margeride.
Au IXe siècle, le culte de la Vierge est suffisamment important pour que la ville change son nom d'Anicium en le Puy Notre-Dame.
En
876, on connaît la vicairie Notre-Dame ou Sainte-Marie qui comprend
en plus de la ville du Puy, Lantriac, Monnet, Malafosse et Crouziols.
En
924, après que Guillaume II, duc d'Aquitaine, comte d'Auvergne et du
Velay ait reconnu la suzeraineté du roi Raoul, ce dernier accorde le
8 avril à l'évêque Adalard, avec l'accord de Guillaume II, le
bourg contigu à l'église Notre-Dame du Puy avec tout ce qui est du
domaine du comte : droits de marché, droit de
monnaie,
.... L'évêque devient alors le seigneur du bourg du Puy Notre-Dame.
Le
8 mars 955, l'évêque Godescalc s'étant rendu à Laon, il obtient
du roi Lothaire la confirmation du don fait par le roi Raoul en 924.
Le
18 juillet 961, l'évêque Godescalc consacre la chapelle
Saint-Michel d'Aiguilhe.
À
partir du Xe siècle, le Velay devient comté évêché, au profit de
l’évêque du Puy. La ville devient la capitale du Velay, siège du
comté et de l’évêché. Ainsi Le Puy devient la capitale des
Vellaves.
Déjà
célèbre en raison des guérisons opérées par la « Pierre aux
fièvres », qui y conduit même quelques musulmans venus d’Espagne,
la ville le devient davantage lorsque Saint Louis lui fait don de la
Vierge Noire. Dès lors, Le Puy connaît une très grande prospérité,
due à la venue de milliers de pèlerins. Ce pèlerinage du Puy
reste, durant tout le Moyen-Âge, le plus renommé de France,
d’autant que l’une des 4 grandes voies conduisant à
Saint-Jacques-de-Compostelle passait par-là.
En
1095, le pape Urbain II désigne l’évêque du Puy, Adhémar de
Monteil comme légat pour la première croisade.
En 1138, le roi Louis VII le Jeune est avec sa cour au Puy où il célèbre la fête de l'Annonciation de la Vierge. Pierre le Vénérable, abbé de Cluny, écrit à Saint Bernard qu'il l'y a rencontré pour lui demander la confirmation d'un de ses religieux choisi comme évêque de Langres.
En
1142, Raymond II, comte de Tripoli (1137-1142), fils de Pons de
Saint-Gilles, donne à l'évêque du Puy, Humbert d'Albon
(1128-1144), tout ce qu'il possède dans le « comté des
Vellaves »... C'est la première mention d'un comté du Velay.
Jusque là on utilisait la formule « Pagus Vellaicus ».
Le Velay est une partie de l'Auvergne. Ce document est transmis à
Robert III qui est comte d'Auvergne et du Velay.
Au
moment de la féodalité, le Velay a été donné en apanage au duc
de Guyenne, Guillaume d’Auvergne.
En
1162, un différend s’élève entre celui-ci et l’évêque du
Puy. Ce dernier, ayant été molesté, porte l’affaire devant le
roi de France Louis VII le Jeune, qui donne raison au prélat et
retire son comté à Guillaume pour l’offrir à l’évêque. Dès
lors, celui-ci ne relève plus, pour le temporel, que du souverain
qui, en 1307, intègre définitivement le Velay au domaine royal,
Philippe le Bel partageant désormais sa seigneurie avec le pontife.
La
ville s'entoure de remparts entre 1220 et 1240 qui vont lui servir de
limite jusqu'au XVIIIe siècle.
Le
Puy, au Moyen Âge, est une ville religieuse mais aussi une ville
littéraire prestigieuse. L’académie de Saint-Mayol accueille des
étudiants venus de toute l’Occitanie. La ville est également
renommée pour ses cours poétiques en langue d'oc.
Au
Puy une Vierge Noire d'origine Copte est vénéré. Ce culte a été
superposé sur un dolmen miraculeux... Le dolmen, connu sous le nom
de pierre des fièvres a été maintenue près de la cathédrale et
les 2 cultes ont continué à coexister.
Les
connexions entre Le Puy et l'Espagne mauresque sont forts et il est
connu que des Sarrasins venus d'Andalousie au Puy, offrir des cadeaux
à la Vierge Noire.
La
conquête de Jérusalem par le calife Omar, en 638, fait hésiter les
chrétiens à se rendre en pèlerinage en Terre Sainte et le
pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle, où l'on découvre aux
alentours de l'an 800 la tombe de l'apôtre Saint Jacques le Majeur,
qui apporte le christianisme dans la péninsule Ibérique, laquelle
bénéficie du déclin de Jérusalem en tant que lieu de pèlerinage.
Saint-Jacques-de-Compostelle
a commencé par être un centre religieux local, devenu siège
épiscopal aux alentours de l'an 900, mais sa renommée connaît un
essor rapide... A cette époque, cependant, les routes ne sont pas
exemptes de brigands et de la menace d'attaques musulmanes, telle
celle de 997, conduite par Al-Mansour, vizir du calife de Cordoue.
Dans
les premières décennies du XIe siècle, le début de la Reconquista
marque l'avènement pour le lieu de pèlerinage d'une ère de
prospérité, et nombre de marchandises de toutes sortes y affluent.
Ainsi, la cathédrale est dotée de trésors immenses, au point de
pouvoir garantir les besoins de Rome et des souverains de León et de
Castille. C'est à partir de cette époque que le pèlerinage à
Saint-Jacques-de-Compostelle atteint son apogée. Des milliers de
pèlerins, dont des rois et des évêques, accomplirent de longues
distances pour prier sur la tombe de l'un des plus proches compagnons
du Christ.
Cette
apogée coïncide avec celle de l'Ordre de Cluny, qui encourage le
culte des reliques en publiant des Vie des Saints et des Recueils de
Miracles. En conséquence, d'autres sanctuaires de moindre importance
se développent parallèlement, sans pour autant éclipser la
splendeur de Saint-Jacques-de-Compostelle.
Du
XIe au XIIIe siècle, des églises de « relais » voient
le jour le long de la route de pèlerinage, et en particulier en
France. Chacune d'entre elles s'enorgueillit de reliques Saintes, de
fait, le culte des reliques est le principal pilier du pèlerinage
médiéval.
Dans
le même temps, le culte de la Vierge Marie provoque un renouveau de
ferveur. Les pèlerinages vers des sanctuaires tels que Notre-Dame du
Puy, Notre- Dame de Chartres et Notre-Dame de Boulogne, déjà
réputés au début du Moyen-Âge, connaissent une spectaculaire
renaissance au XIIe siècle, en conséquence de l'importance que
prend le pèlerinage de Saint-Jacques-de- Compostelle. Des 3 églises,
celle du Puy, en Auvergne, est la plus étroitement liée à
Saint-Jacques-de- Compostelle.
Godescalc
departed from Aquitaine to offer prayers ...
artsymbol.wordpress.com/.../bishop-godescalc-depart...Traduire
cette page
8
juin 2009 - This occurred in the winter of the year 951. The monk
Gomez of the monastery of Abelda recorded that Godescalc left Le Puy,
then part of ...
Chemins
de Saint-Jacques-de-Compostelle en France ...
whc.unesco.org
› Culture › Centre du patrimoine mondial › La Liste
...
la renommée du site ne se répandit rapidement qu'après la visite
en 951, de Godescalc, évêque du Puy et l'un des premiers pèlerins
étrangers documentés.
Godescalc
(ou Gothescalk), 951, évêque du Puy, premier ...
www.saint-jacques.info/Godescalc.htm
9
sept. 2005 - Il est bien exact que Mgr. Godescalc est allé à
Compostelle dans l'hiver 951, en une époque suffisamment pauvre en
documents (et riche en ...
Godescalc
— Wikipédia
fr.wikipedia.org/wiki/Godescalc
Godescalc
(Gotefcalque), évêque du Puy-en-Velay en 935, célèbre pour s'être
rendu en 950 ou 951 à Saint-Jacques-de-Compostelle, et avoir créé
ce qui ..
Godescalc,
l'“hyper-évêque“ | Jacques Valat
www.jacquesvalat.com/blog/2009/04/godescalc-l’“hyper-eveque“/
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avr. 2009 - En 951, Godescalc (évêque du Puy) fut l'un des premiers
pèlerins non espagnols à rejoindre le Campus stellae. C'est donc
lui qui peut être ...
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