12
OCTOBRE 1914
I)
Tout
notre front riposte victorieusement à l'ennemi. Même nous avons
encore avancé au nord-ouest de Soissons, et nous avons pris un
drapeau à Lassigny.
Deux Taubes ont survolé Paris, lançant des bombes qui ont tué et blessé 17 personnes : Un engin incendiaire est venu s'abattre sur la toiture de Notre-Dame.
L'armée Belge d'occupation a quitté tout entière Anvers, accompagnée par 2 brigades Anglaises qui ont rejoint les forces alliées importantes, dit-on, qui sont cantonnées à Gand.
Les Autrichiens ont perdu une bataille sous Sarajevo, et les Serbo-Monténégrins ont forcé la défense mobile à se retirer dans la montagne.
Les troupes Russes, au dire même des journaux Viennois, ont remporté une victoire importante au nord de la plaine Hongroise, au sud des Carpathes, à Marmaros-Sziget. Elles tiennent maintenant les têtes de toutes les lignes ferrées qui convergent de ce côté vers Debreczin et Budapest.
Le général Zupelli a remplacé au ministère de la guerre Italien, le général Grandi, démissionnaire.
En France, le général Bernand, directeur de l'aéronautique militaire, est remplacé par le général Hirschauer.
La Turquie poursuit de nouvelles négociations secrètes avec l'Allemagne : mais jusqu'à présent, elle demeure immobile.
II)
Journée
angoissante :
10h00,
on croit assister de loin à un formidable duel d’artillerie.
11h30,
12h00, le bruit s’éloigne peu à peu et devient imperceptible
comme une fin d’orage.
14h00,
la canonnade éclate plus vive encore et plus rapprochée. Il semble
que la bataille s’étend jusqu’à proximité du parc Barbieux,
tant certains coups font vibrer les vitraux de la véranda. De
nouveaux troupeaux de malheureux fuyards encombrent la rue de Lille
et le boulevard de Paris. Ils sont questionnés les pauvres, à
chaque pas. Par eux, on apprend que l’explosion de la nuit de
samedi à dimanche est due à une tentative des Allemands pour
dynamiter le pont dit du Buisson, dont les nombreuses colonnes de
fonte et l’armature métallique n’ont pas bronché. Seules,
quelques dizaines de mètres de rails ont subi les effets de
l’explosion.
D’autres
de ces gens disent qu’à 14h30, lorsqu’ils fuyaient de Flers et
d’Annappes, après une terrible bataille vers Ronchin et Lezennes,
le feu semble déclaré sur 3 points de Fives.
16h00
nous apercevons dans le fond de la rue de Lille un épais nuage de
fumées qui monte en obscurcissant le soleil qui baisse à l’horizon.
Les trottoirs et surtout le terre-plein de la Barque d’Or sont
envahis par une multitude de curieux qui accourent pour voir le
sinistre spectacle.
Quand
nous arrivons sur la grand place à l’heure du salut, la foule se
masse sur le prolongement de l’axe de la rue Saint Georges. De là,
dans la pénombre de la nuit qui approche, la vue de l’immense
incendie est encore bien plus lugubre. A la base d’une colonne de
fumée gigantesque on distingue un foyer d’un rouge de fonderie. Le
brasier doit être terrible. Bientôt dans la foule, le bruit se
répand que la ville de Lille succombe sous les obus, et même que
les faubourgs flambent.
C’est
inoubliable, une terreur s’empare de tous les assistants. On
attribue les plus grands effets de l’incendie à la destruction de
l’usine de produits chimiques Kuhlmann à La Madeleine... La gare
de Lille, la préfecture seraient atteintes.
Ce
qui ajoute à la consternation générale, c’est qu’on ne sait
rien du dehors.
Le
Journal de Roubaix déclare qu’il ne reçoit plus aucun communiqué
officiel, plus la moindre nouvelle.
Que
devient Anvers ?
Et
la marche des armées ?
On
dit que l’armée dite de Paris est dans notre région du
Pas-de-Calais.
Maître.
Poissonnier notaire, dit que son fils est ici quelque part à la tête
de goumiers Marocains, j’en profite pour l’informer que Georges
l’a rencontré du côté de Reims.
Nous
rentrons de l’église Saint Martin à 18h30, les yeux toujours
fixés sur la grande lueur qui couvre la direction de Lille, et en
nous couchant, nous éprouvons encore l’obsession de la terrible
canonnade de la journée.
En
réponse à une demande de renseignements sur Jean adressée à la
mairie le 23 septembre, nous recevons par un agent de police un pli
comportant la brève mention : « Résultat des recherches : Aucun
avis officiel jusqu’au 29 septembre 1914 »...
III)
La
fleur des ruines
Gerbéviller,
lieu saint, où vécut sœur Julie !
Dieu n'a permis peut-être une telle folie
Que pour placer cette âme assez haut à l'écart
Comme au cœur sombre et dur d'une amphore polie
Le geste épiscopal consacre du nectar.
Onction des blessés, baume aux douleurs morales,
Quel rafraîchissement de lui dire : Ma sœur !
Et de lire, en pleurant, les phrases littérales
Qu'à l'injuste courroux opposait sa douceur.
Elle a dit tous ces mots, simplement, comme on parle
A l'hôpital, aux visiteurs, aux étrangers,
Dans ces jardins soignés des couvents de Saint-Charles
Qui sentent la vanille et la fleur d'oranger.
On ne craint pas la mort quand on a l'âme nette,
Les mots injurieux vomis par l'ennemi
Ne faisaient qu'effleurer le lin de sa cornette :
Cette femme n'était pas Lorraine à demi !
Or, lorsque la menace et l'informe blasphème
Offraient complaisamment la souffrance à ses nerfs,
Elle pensait : Soyons contente. Dieu nous aime !
Mais, que souffrent aussi, dans leur navrante chair,
Ceux dont la fièvre intense et la mélancolie
Cherchent l'apaisement d'un baiser maternel,
Voilà ce que n'a pas accepté sœur Julie !
Est-il instant plus beau, plus grand, plus solennel,
Que cet instant, haussant la sœur au rang de mère ?
Cela fut fait sans crainte, et presque avec bonheur.
Celle qui n'a pas eu de Plutarque ou d'Homère,
Porte le signe saint de : « Notre croix d'honneur »,
Car, la règle de l'ordre, impérieuse et douce,
Ne donne rien aux sœurs qui doivent ignorer
La vanité, comme un ruisselet sous la mousse :
Ma sœur, c'est le couvent que l'on a décoré !
Vénérons ce couvent où vécut sœur Julie.
Sacrilège, incendie, et vous, morts exhumés,
Vous n'êtes que la fange et la tourbe et la lie
D'où la suave fleur devait tout parfumer.
René d'AVRIL.
Dieu n'a permis peut-être une telle folie
Que pour placer cette âme assez haut à l'écart
Comme au cœur sombre et dur d'une amphore polie
Le geste épiscopal consacre du nectar.
Onction des blessés, baume aux douleurs morales,
Quel rafraîchissement de lui dire : Ma sœur !
Et de lire, en pleurant, les phrases littérales
Qu'à l'injuste courroux opposait sa douceur.
Elle a dit tous ces mots, simplement, comme on parle
A l'hôpital, aux visiteurs, aux étrangers,
Dans ces jardins soignés des couvents de Saint-Charles
Qui sentent la vanille et la fleur d'oranger.
On ne craint pas la mort quand on a l'âme nette,
Les mots injurieux vomis par l'ennemi
Ne faisaient qu'effleurer le lin de sa cornette :
Cette femme n'était pas Lorraine à demi !
Or, lorsque la menace et l'informe blasphème
Offraient complaisamment la souffrance à ses nerfs,
Elle pensait : Soyons contente. Dieu nous aime !
Mais, que souffrent aussi, dans leur navrante chair,
Ceux dont la fièvre intense et la mélancolie
Cherchent l'apaisement d'un baiser maternel,
Voilà ce que n'a pas accepté sœur Julie !
Est-il instant plus beau, plus grand, plus solennel,
Que cet instant, haussant la sœur au rang de mère ?
Cela fut fait sans crainte, et presque avec bonheur.
Celle qui n'a pas eu de Plutarque ou d'Homère,
Porte le signe saint de : « Notre croix d'honneur »,
Car, la règle de l'ordre, impérieuse et douce,
Ne donne rien aux sœurs qui doivent ignorer
La vanité, comme un ruisselet sous la mousse :
Ma sœur, c'est le couvent que l'on a décoré !
Vénérons ce couvent où vécut sœur Julie.
Sacrilège, incendie, et vous, morts exhumés,
Vous n'êtes que la fange et la tourbe et la lie
D'où la suave fleur devait tout parfumer.
René d'AVRIL.
IV)
Nos
progrès continuent
sur tout l'immense front
sur tout l'immense front
Bordeaux,
12 octobre, 16h15
A notre aile gauche :
Les actions de cavalerie continuent dans la région de la Bassée – Estaires – Hazebrouck. Entre Arras et l'Oise, l'ennemi a tenté plusieurs attaques qui ont échoué, notamment entre Lassigny et Roye.
A notre aile gauche :
Les actions de cavalerie continuent dans la région de la Bassée – Estaires – Hazebrouck. Entre Arras et l'Oise, l'ennemi a tenté plusieurs attaques qui ont échoué, notamment entre Lassigny et Roye.
Au centre :
Nous avons marqué quelques progrès sur les plateaux de la rive droite de l'Aisne, en aval de Soissons, ainsi qu'à l'est et au sud-est de Verdun.
A notre aile droite :
Dans les Vosges, l'ennemi a attaqué de nuit, dans la région de Ban-de-Sapt, au nord de Saint-Dié... Il a été repoussé.
Glorieux trophée :
Le drapeau pris hier, près de Lassigny, appartient au 6e régiment d'infanterie actif Poméranien n° 49, du 2e corps d'armée Prussien.
Nos matelots à l’œuvre :
La brigade des fusiliers marins a été engagée pendant toute la journée du. 9 et la nuit du 9 au 10, contre des forces Allemandes qu'elle a repoussées en leur infligeant de fortes pertes : 200 tués, 50 prisonniers.
Les pertes Françaises sont seulement de 9 tués, 39 blessés, un disparu.
V)
Les
batailles de La Bassée, Messines et Armentières (12 au 18 octobre
1914)
Après
les combats sur l’Aisne, le corps expéditionnaire Britannique se
déplace vers le nord-ouest pour épauler l’aile gauche de l’armée
Française. Il se heurte alors à l’armée Allemande, dans la phase
finale et septentrionale de la « course à la mer ».
Transportées
par autobus depuis Abbeville, les troupes Britanniques sont venues se
mettre en position entre Béthune et Ypres. Des renforts, regroupés
à Saint-Omer ou se repliant d’Anvers, viennent les rejoindre. Le
corps d’armée Britannique s’efforce de former une ligne de front
depuis Bixschoote, au nord d’Ypres, jusqu’à La Bassée, la
cavalerie Française s’est intercalée entre les deux corps
d’armées situés les plus au sud, entre La Bassée et Armentières.
Le paysage est plat, segmenté par de multiples fossés de
drainage.
Le 12 octobre, les Français perdent le contrôle de Vermelles, à la lisière du bassin minier, ce qui oblige les Britanniques à faire mouvement au sud, pour tenter de combler la brèche. Des combats violents éclatent entre Britanniques et Allemands, à Givenchy-les-La Bassée et Cuinchy, sur les deux rives du canal, entre le 13 et le 17 octobre.
Le 12 octobre, les Français perdent le contrôle de Vermelles, à la lisière du bassin minier, ce qui oblige les Britanniques à faire mouvement au sud, pour tenter de combler la brèche. Des combats violents éclatent entre Britanniques et Allemands, à Givenchy-les-La Bassée et Cuinchy, sur les deux rives du canal, entre le 13 et le 17 octobre.
Les
Britanniques progressent d’une dizaine de kilomètres vers l’est
et viennent buter sur la crête d’Aubers. Des contre-attaques
Allemandes les contraignent à reculer.
Plus au nord, les Britanniques seront parvenus à reprendre le Mont-des-Cats, le 13 octobre, puis Méteren et le Mont-Noir. Sous un temps pluvieux, interdisant la reconnaissance aérienne, ils poursuivent leur avance, prennent Bailleul, le Kemmel et Messines.
Plus au nord, les Britanniques seront parvenus à reprendre le Mont-des-Cats, le 13 octobre, puis Méteren et le Mont-Noir. Sous un temps pluvieux, interdisant la reconnaissance aérienne, ils poursuivent leur avance, prennent Bailleul, le Kemmel et Messines.
Le
14, le front anglais sera devenu continu, d’Ypres au canal de La
Bassée.
Le
17, ils contrôleront Armentières, alors que plus au nord, les
Allemands font porter leur assaut sur les Français et les Belges,
qui tiennent le saillant de Dixmude.
Les opérations de la mi-octobre 1914 sont les dernières menées sur le sol Français selon les tactiques de la guerre de mouvement traditionnelle.
(Parmi les blessés de l’armée Britannique, se trouve un certain Bernard Montgomery, à Meteren).
Les opérations de la mi-octobre 1914 sont les dernières menées sur le sol Français selon les tactiques de la guerre de mouvement traditionnelle.
(Parmi les blessés de l’armée Britannique, se trouve un certain Bernard Montgomery, à Meteren).
Par
Yves LE MANER,
Directeur de La Coupole,
Centre d’Histoire et de Mémoire du Nord–Pas-de-Calais
Directeur de La Coupole,
Centre d’Histoire et de Mémoire du Nord–Pas-de-Calais
VI)
Le
Journal de Roubaix avertit ses lecteurs « de la brièveté de
certains détails donnés par nous sur les opérations militaires.
Nous rencontrons chaque jour, de grandes difficultés dans les
communications télégraphiques et téléphoniques. De plus chacun de
nos numéros est soumis à une sévère censure de l’autorité
militaire Française, censure devant laquelle, en bon Français, nous
nous inclinons volontiers, par devoir patriotique. »
Après
cette mise en garde, le Journal de Roubaix, décrit la guerre à
Lille et dans les environs :
«
Ce lundi 12 octobre 1914, de Roubaix et de Croix, après la canonnade
de la nuit, on peut apercevoir de fortes colonnes de flammes
sillonner la nue. (…) De tous les renseignements que nous avons pu
obtenir, il semble que ce soit le centre de la ville, qui ait le plus
souffert du feu de l’ennemi. »
Le
journaliste fait ensuite le récit d’un témoignage d’un habitant
de Fives ayant vécu la canonnade de près :
«
Nous étions couché depuis une heure lorsqu’une détonation se
fait entendre. C’est un coup de canon de l’artillerie lourde
ennemie. Notre maison tremble.(…) Sans interruption, la canonnade
se fait entendre. Les batteries ennemies sont établies du côté
d’Hellemmes et Lezennes.
Par-dessus
Fives, elles lancent leurs obus dévastateurs et incendiaires. (…)
Après une nuit d’émotions aussi poignantes, il nous est possible
de fuir.»
D’autres
témoignages de Lillois précisent que le tir des canons Allemands a
été dirigé, sur 3 points principaux de la ville :
La
gare, la préfecture et la mairie.
Une
formidable explosion est entendue près de Wasquehal et Croix, les
rails du pont du chemin de fer du Petit-Wasquehal, sur le nouveau
boulevard, viennent de sauter, sur une longueur de 40 à 50 mètres...
La Madeleine est bombardée par les Allemands. La gare est très
éprouvée. La gare des marchandises et les grands bâtiments des
produits chimiques Kuhlmann sont la proie des flammes.
Les
Allemands sont de retour en nombre aux Croisé-Laroche. Une auto
allemande « montée » d’officiers Allemands s’est dirigée vers
Roubaix.
Une
patrouille Allemande est aperçue à Croix.
A
Marcq, 50 uhlans surveillent la ville et 4 cavaliers gardent le pont
de Marcq.
Selon
le Journal de Roubaix, les Allemands sont « obligés de battre en
retraite sur Annappes. Les Allemands auraient perdu du terrain sur
tout le front de Lille... C’est ainsi qu’à droite et à gauche
de la ville, ils auraient été délogés des lignes qu’ils
occupaient. »
«
A Arras, l’avance de notre front dans la région de Lille ne
pouvait se faire qu’en étant coordonnée avec celle de nos troupes
dans la région d’Arras. Aussi nous apprenons avec satisfaction que
l’ennemi est repoussé de cet important point stratégique. »
Les
Allemands s’emparent de Vermelles, le front se fige jusqu’au
canal de La Bassée.
Les
Allemands prennent Cambrin et Givenchy-lès-La-Bassée.
Une
offensive Franco-Britannique commence sur la Lys.
Les
Britanniques ne progressent que de 4 à 5 km devant Festubert et
Vieille-Chapelle, plus au nord l’attaque des cavaliers Français
est enrayée.
Calais
voit arriver les premiers réfugiés Belges, des milliers de civils
et de soldats sont sur les routes de la région du Littoral.
Dans
un avis publié par le journal de Roubaix, le maire de Wattrelos,
appelle toute l’attention de ses administrés : « L’état de
guerre et les mouvements d’hommes mobilisés peuvent aggraver les
risques de propagation de la variole, de la fièvre typhoïde. (…)
A cet effet, le Maire de Wattrelos invite tous les habitants de la
commune, particulièrement les femmes et les enfants à se faire
vacciner ou revacciner sans délai. »
VII)
Selon
« Le Temps », la situation est toujours stationnaire, le
journaliste à travers les différentes dépêches constate cependant
quelques succès de nos troupes à l'extrême gauche où la cavalerie
allemande qui s'est avancée jusque près d'Aire est repoussée et
ramenée dans la région d'Armentières.
Entre
Arras et la Somme, l'ennemi attaque sans réussir à faire de
progrès. « De violents combats ont dû être également
livrés au sud de la Somme puisque le communiqué de 23h00 nous
informe de la prise d'un drapeau près de Lassigny. »
Sur
la rive gauche de l'Oise les Français font quelques progrès au nord
de l'Aisne.
En
Woëvre, la lutte est toujours violente, sans que la ligne de combat
ne se déplace sensiblement. Apremont est pris, repris, à coup de
baïonnettes.
Le
gouvernement Belge décide de se réfugier en France à
Sainte-Adresse, près du Havre.
En
Galicie, de nouveaux forts autour de Przemysl sont tombés. Le
bombardement a pris des proportions extraordinaires.
Une
dépêche de Petrograd, annonce que les troupes Russes avancent
lentement mais irrésistiblement sur Cracovie.
Une
dépêche de Pékin annonce que les Japonais réunissent rapidement
quantité de canons de siège et de munitions pour donner un assaut
final à Tsing-Tao. La flotte a découvert où les navires Allemands
ont leurs dépôts de charbon leur permettant de tenir la mer.
En
Afrique du Sud, Louis Botha appelle aux volontaires pour contrer la
rébellion.
Dans
le Journal de Roubaix, nous pouvons lire dans une dépêche venant de
Londres, l’exploit des aviateurs Anglais ayant survolé le hangar à
Zeppelins et qui d’une hauteur d’environ 170 m, ont lâché des
bombes qui ont embrasé les dirigeables.
VIII)
Saint-Pierremont :
4h00
J’ai
somnolé sur un matelas étendu à terre avec un édredon sur mes
jambes. Pas trop froid, quoiqu’il gèle ferme. Les carreaux de la
fenêtre sont brisés par les balles : par là filtre le froid…
Ça fait bise… bise… par les petits trous. Au lever, clair de
lune sur gelée blanche. Depuis minuit les hommes sont autour de
grands feux. Je trouve le capitaine Le Folcalvez occupé à se
chauffer les mains à sa timbale de « jus », les pieds
devant un fagot embrasé.
5h00
Nous
partons à travers les champs tout blancs sous la gelée. Partout des
traces de combat, partout des arbres déchiquetés, des champs
troués, partout des fusils qui se désagrègent sous la rouille, des
sacs qui moisissent, des képis qui ont perdu toute teinte.
Clézentaine
quel joli nom ! Clézentaine est une ruine noire : De son
église il ne reste que le clocher, bien ébréché. D’énormes
obus, tombés dans le cimetière, ont là aussi déterré les morts.
C’est partout, partout, la mort, l’incendie, la ruine.
8h00
… Et
puis peu à peu voici que se dessine un paysage inhabituel : Des
champs que les tranchées ne meurtrissent pas, que ne souillent ni
cadavres, ni débris d’armes… Un village qui a tous ses toits !
Haillainville !… Comme je me souviendrai de ce joli groupe de
toits rouges, bien serrés les uns contre les autres autour de
l’église intacte ! Devant la porte de l’école des enfants
sont sortis pour voir passer les soldats. Les habitants ont des mines
reposées de gens qui n’ont pas eu à vivre dans des caves, à fuir
par les routes boueuses, à implorer un ennemi cruel.
Nous
traversons la forêt de Charmes, toute calme, toute belle sous ses
feuillages d’automne. Enfin des futaies où les arbres n’ont
point subi les coups de hache des obus, où les sous-bois ne sont pas
piétinés, semés de bouteilles et de boîtes de conserve vides…
Quelle
paix !…On entend au loin sonner les cloches des églises. Il y
a donc des églises qui ont encore leurs cloches ?…
12h00
– Charmes-
… Et
il y a donc encore des villes où les magasins n’ont pas été mis
à sac ?
Où
le pâtissier orne sa vitrine de pyramides de macarons et de gâteaux
en sucre peint
Où
le marchand de tabac vend du tabac, le papetier du papier, le bottier
des bottes ?
Que
voilà donc une jolie petite ville bien propre, bien sage, assise au
bord de la Moselle où elle mire son bonheur de petite ville.
C’est
la patrie de Maurice Barrès. Comme les Allemands eussent aimé
piller puis brûler la maison de l’auteur de Colette Baudoche !…
Ils ne sont pas venus, ils n’ont pas pu.
Je
suis logé dans une chambre au papier bleu pâle semé de
marguerites, le meuble est en bel acajou, dans son bougeoir de cuivre
bien poli la bougie a deux pieds de haut, devant le fauteuil garni de
reps sont deux petits ronds de sparterie pour les pieds (on a vu que
j’avais des clous à mes semelles) ma fenêtre aux rideaux de tulle
bien blancs s’ouvre sur une place étroite et fort bien habitée,
qui laisse vertueusement pousser l’herbe entre ses pavés à
l’ombre de l’église et d’un couvent de religieuses.
La
maison où nous prenons nos repas luit et brille comme un sou neuf.
Les cuisiniers n’y osent mettre les pieds l’un devant l’autre,
crainte de rayer les parquets. La vieille servante les a, d’ailleurs,
à l’œil.
Ah !
quelles bonnes choses nous mangeons, dont nous avions depuis 2 mois
perdu l’habitude : Des saucissons, du beurre, du jambon, des
langues-de-chat, des macarons…
Quelle
paix ! Mais quelle paix !!
Mais
où allons-nous ? Où ??
IX)
Journal
du Rémois Paul Hess (extraits)
Après-midi,
avec Robert, nous allons à bicyclette aux Montils par la forêt qui
blondit de plus en plus, nous revenons par Seur et l’allée en
forêt. Il y fait délicieux.
« Nos
grosses pièces ont tonné encore dès le matin. L’ennemi
riposte aussi avec du gros calibre. Cet après-midi j’ai quitté la
rue du Jard vers 13h45 pour me rendre à mon travail, à l’hôtel
de ville. Alors que venant de traverser la Place Royale, je suis
engagé dans la rue Colbert, un obus, s’annonçant soudain, passe
au-dessus de moi avec le hululement de plus en plus accentué du
projectile terminant sa course rapide. Il ne va pas plus loin, en
effet. Faisant entendre une explosion formidable, il écrase la
maison de la Mutualité, impasse des Deux Anges. Aussitôt, un
nouveau projectile va tuer 2 passants et en blesser 4 autres, en
éclatant devant la pharmacie, sur la Place du palais de justice (…)
en éclatant devant la pharmacie, sur la place du Palais de Justice,
que je venais de longer quelques minutes auparavant, venant de la rue
Trousson-Ducoudray, pour prendre la rue Carnot.
Je
presse le pas, pour trouver un abri à la mairie et j’entends
encore l’arrivée dans le centre, d’une vingtaine d’obus, dont
l’un démolit une partie de la haute galerie du chevet de la
cathédrale, sur la rue Robert-de-Coucy.
Une
très forte brèche marque cette blessure, venue s’ajoute aux
autres, et l’on se rend parfaitement compte qu’en outre, la même
galerie est descellée sur une assez grande longueur, le coup ayant
été directement porté. Des parties massives de ses arcades ont été
brisées et dispersées, l’une d’elles, gros bloc, est restée
suspendue dans le vide, retenue vraisemblablement par les tiges de
fer reliant et maintenant l’une à l’autre les pierres assemblées
dans la construction et elle menace de faire encore d’autres
dégâts, par son volume et son poids, lorsqu’elle tombera sur les
combles inférieurs.
14h30,
deux bombes, en tout 18 bombes dont une tombe sur la Cathédrale,
endommageant la voûte, dont les pierres sont tombées sur le pavé
qu'on venait de balayer.
17h30,
une bombe renverse plusieurs mètres de la galerie autour de
l'abside, descelle ou ébranle 4 ou 5 mètres de la même galerie qui
paraissent près de tomber. Soir, canonnade.
Au
calme relatif de ces derniers jours succède une mauvaise période,
car des bombes sifflent de tous côtés, et l’après-midi il nous
faut nous terrer pendant 1h15 d’heures...
X)
Les
Allemands frappent une médaille pour leur entrée dans Lille
On
connaît la médaille émise pour l’entrée des troupes Allemandes
dans Paris lors de l’automne 1914 (qui n'a jamais été distribuée
) mais on connaît moins celle frappée et distribuée pour l’entrée
des troupes Allemandes dans Lille (10-12 octobre 1914).
Elle
est distribuée aux soldats et officiers de la 40e division
d’infanterie, d’éléments du 19e corps d’armée et de la 6e
division qui s’illustrent dans les combats pour la prise de Lille,
qui durent du 10 au 12 octobre 1914. Ces troupes défilent par la
porte de Douai le 12 octobre 1914.
XI)
Le
Roi Carol de Roumanie est mort !
Cela
va, peut-être, changer la face des choses car, tandis que le Roi
Carol était germanophile, son successeur, son neveu, le roi
Ferdinand est très russophile.
La
Roumanie va-t-elle, enfin, être unie avec son Roi, et entrera-t-elle
en guerre aux côtés de la civilisation ? Souhaitons-le.
Saluons,
néanmoins, la mémoire du Roi Carol, noble époux de la Reine Carmen
Sylva, l’artiste si pure et si douée, si simple et si bonne, la
bonne fée de la Roumanie.
Le
Cardinal Ferratta, secrétaire d’état de Sa Sainteté Benoît XV,
est mort, après quelques semaines seulement d’élévation à ce
poste d’honneur. C’est un ami de la France qui disparaît.
Encore
un « envoyé » que la France « accrédite »
au ciel, encore un ami de la Sainte Cause (la cause de la France) que
Dieu rappelle à Lui.
XII)
Pertes
et trouvailles
M.Puisais,
29 bis rue des Carmes, a recueilli une dinde... La lui réclamer.
M.Gauvin,
23, boulevard Jeanne d'Arc, a trouvé 2 dindons.
A
propos du sucre :
On
nous signale que certains épiciers ne consentent à vendre du sucre
à leurs clients qu'à la seule condition qu'il achètent en même
temps une certaine quantité d'autres marchandises.
Nous
croyons devoir protester contre de tels agissements.
Le
Lancement de la « Flandre »
le
lancement du cuirassé Flandre, en construction dans l'arsenal de
Brest, aura lieu le 20 octobre.
Ce
cuirassé frère de la Gascogne, lancée le mois dernier à Lorient,
à un déplacement de 25 200 tonnes et portera 12 canons de 340
millimètres en 3 tourelles quadruples, 24 de 138 et 4 de 47. La
vitesse prévue est de 21 nœuds.
XIII)
Les
troupes Britanniques à l’assaut du Mont :
Nous
avons eu l’occasion d’identifier les régiments Anglais (cf II-7
§G2) engagés en octobre 1914 autour de Méteren. Parmi
ceux-ci les régiments de la Brigade de Cavalerie qui protègent le
flan ouest de la progression des troupes Britanniques d’Hazebrouck
vers le Mont des Cats qui est l’ objectif assigné par
l’État-Major.
Nous
vous proposons de suivre plus particulièrement le 16e Queen’s
Lancers à la conquête du Mont des Cats. D’autres régiments sont
bien sûr affectés à cette attaque mais ils n’ont apparemment
pas laissé de récit aussi détaillé que le 16th Lancers.
Voici
comment les faits sont présentés dans l’historique du 16th
Lancers, rapporté dans une étude généalogique consacrée à un
lieutenant engagé et blessé au Mont des Cats (Genealogical
Investigation into Charles J. Aris).
Le
11 octobre 1914, le 16th Lancers était aux avant-postes, protégeant
la ligne Morbecque - Hazebrouck. De bonne heure le lendemain matin
(12 oct.) la Brigade fait mouvement en avant jusqu’à Borre, le
16th formant la garde avancée.
Peu
de temps après avoir quitté Hazebrouck, la Brigade entre en contact
avec l’ennemi et le 16th eut une journée plutôt bien occupée. En
atteignant Borre, ses 3 escadrons reçurent, vers 16h00, une mission
différente :
L’escadron
A (Capitaine Nave) marche sur Flêtre.
L’escadron
C protégeant le « Head Quarter »( H.Q.) se dirige vers
Caestre.
L’escadron
D du capitaine Onslow est également dirigé vers Caestre, et de là
il envoie deux patrouilles de reconnaissance :
L’une
vers le Mont des Cats (Lieutenants Aris et Mac Neil). La patrouille
est accrochée et semble-t-il immobilisée vers le hameau du
Thieushouck. Le Lieutenant Mac Neil et 3 hommes sont tués, le
Lieutenant Aris et 2 hommes sont blessés.
L'’autre
vers Godewaersvelde (Lieutenant Davis).
18H00
le régiment reçoit l’ordre d’attaquer le monastère.
L’escadron
A qui est à Flêtre prend le flan droit de l’attaque, en direction
du lieudit Le Coq de Paille, renforcé par la mitrailleuse du
19th Hussars.
L’escadron
D, qui est au lieudit Thieushouck, attaque en direction du
lieudit Kruystraete appuyé par la mitrailleuse du régiment (16th
Lancers).
L’escadron
C progresse entre les escadrons A et D.
La
Royal Horse Artillery pilonne d’abord les positions
allemandes sur les pentes du Mont et le 16th Lancers attaque. Mais
les Allemands (12e Dragonner Regiment) qui ne sont pas suffisamment
nombreux pour soutenir l’assaut abandonnent la position pour
prendre la direction de Berthen et de la Belgique.
La
mort du Prince :
Les
soldats Britanniques ne trouvent à leur arrivée au sommet du mont
que 3 blessés parmi lesquels le Prince Maximilien de Hesse, neveu du
Kaiser Guillaume II, dont l’escouade de Dragons a été prise sous
les tirs d’une patrouille Anglaise durant les combats de
l’après-midi, vers le lieu dit Coq de Paille.
Gravement
atteint au ventre il a été transporté par ses compagnons à
l’abbaye, (17h00). Contraints de l’abandonner sur place ceux-ci
informent les moines de l’importance du personnage qu’ils leur
confient.
Le
Prince est transporté à l’hôtellerie de l’abbaye, transformée
en hôpital, où il reçoit un peu plus tard les soins d’un médecin
Anglais et du docteur Savage de Godewaersvelde. Il est accompagné
jusqu’à sa mort, (3h00) par Dom Bernard Richebé Abbé de la
Trappe de 1906 à 1919.
Le
Prince mourant prie le médecin Anglais de retourner à sa mère un
médaillon qu’il porte suspendu à une chaîne autour de son cou et
qui contient une photo d’elle. Le jour suivant le médecin est tué
mais sa veuve fait parvenir le médaillon à la reine Mary, épouse
du roi George V d’Angleterre, qui le retourne à la Princesse
Margarethe de Prusse via la Couronne de Suède.
Les
Anglais ordonnent le transfert du corps à Caestre. Il est installé
dans le bâtiment de l’hospice et exposé à la curiosité des gens
du village. Il a laissé le souvenir d’ un beau jeune homme brun,
très grand, (près de 2 mètres). Le garde Delassus lui a
confectionné un cercueil à sa taille. Le 16 octobre on
procède à l’inhumation, à l’entrée du cimetière de Caestre.
Mais
on craint que les Allemands ne cherchent à récupérer la dépouille
du Prince et on déplace secrètement la sépulture. Le cercueil est
exhumé et réenterré derrière le calvaire du cimetière, sans
aucun signe distinctif.
En
novembre 1926, le Prince Wolfgang de Hesse vient reconnaître le
corps de son frère qui est ramené en Allemagne comme le demande sa
famille. Les ossements sont déposés dans un cercueil de chêne
doublé de zinc qui est recouvert du drapeau de la famille de Hesse
et transporté à Hazebrouck d’où il est dirigé sur l’Allemagne.
Qui
était le Prince Maximilian de Hesse ?
Maximilian
Friedrich Wilhelm Georg Édouard Prince Von Hesse né à Schloss
Rumpenhein, près d’Offenbach, le 20 octobre 1894 était le
deuxième des 6 fils (dont deux fois des jumeaux) de :
Friedrich
Wilhelm Prince von Hesse, landgrave (Comte) de Hesse et de
Margarethe
Beatrice Feodora, Princesse de Prusse, fille de Frédéric III
Empereur d’Allemagne en 1888 et petite fille de la Reine
Victoria de Grande-Bretagne par sa mère. Elle est aussi la sœur de
Guillaume II, le Kaiser qui a déclaré la guerre à la France le 2
août 1914.
Le
Prince Maximilian était donc par sa mère, neveu du Kaiser Guillaume
II, qui est déposé à l’issue de la guerre 1914-18, mais aussi
arrière-petit-fils de la grande reine Victoria de Grande Bretagne.
Le
Prince était lieutenant au Groosherzoglisch Hessiches Leib-Dragonner
Regiment n°24.
Le
frère aîné du Prince Maximilian, le Prince Friedrich Wilhelm de
Hesse, né le 23 novembre 1893, est également tué au combat à
Kara Orman, dans le delta du Danube, en Roumanie le 12 septembre
1916. Il a 23 ans et est lieutenant au Thüringisches Ulanen Regiment
n°6.
Ses
autres frères :
Wolfgang
(1896-1989) Prince de la Couronne royale de Finlande par son père
élu Roi de Finlande le 9 octobre 1918, un règne éphémère
interrompu par la proclamation de la République Finlandaise le 17
juillet 1919. Wolfgang se marie en 1924 avec la Princesse Marie
Alexandra de Bade dont il n’eut pas d’héritiers. Mort à l’âge
de 92 ans il est le dernier survivant des arrières petits enfants de
la Reine Victoria nés de son vivant. C’est lui qui vient à
Caestre en 1926 pour accompagner le rapatriement de la dépouille
de son frère.
Philip
(1896-1980), jumeau de Wolfgang, épouse la Princesse Mafalda,
fille du roi Victor-Emmanuel III d’Italie et en 1939, il passe au
service personnel de Hitler, effectuant des missions privées entre
l’Allemagne et l’Italie.
Christoph
(1901-1943) grand supporteur de Hitler mais, après la bataille de
Stalingrad, il change d’avis. Il a prévu de quitter le parti nazi
quant, en 1943, il meurt dans un accident d’avion. Époux de la
Princesse Cécile de Grèce, la sœur du Prince Philip d’Angleterre,
époux de l’actuelle reine Elizabeth.
Et
enfin Richard (1901-1969), jumeau de Christoph. On ne sait
pratiquement rien de lui. Il ne semble pas avoir contracté mariage.
blamont.info
- Textes - Octobre 1914 - La Vie en Lorraine (2/3)
www.blamont.info/textes785.html
Bordeaux,
11 octobre, 16 heures. A NOTRE AILE GAUCHE La cavalerie allemande qui
s'était emparée de certains points de passage sur la Lys, à l'est
d'Aire, ...
Les
batailles de La Bassée, Messines et Armentières (12 au ...
www.cheminsdememoire-nordpasdecalais.fr/.../les-batailles-de-la-bassee-...
Article
historique pour comprendre cet épisode de la Première Guerre
mondiale en Nord-Pas de Calais : Batailles - Les batailles de La
Bassée, Messines et ...
L’assaut
allemand commence au matin du 12 octobre aux portes sud et est de
Lille. Les Allemands forcent la porte de Douai et pénètrent dans la
ville après des combats limités. Le commandant de Pardieu décide
de se rendre dans l’après-midi.
Octobre
1914 - La grande guerre au jour le jour
grande.guerre.pagesperso-orange.fr/octobre141.html
Octobre
1914. Jeudi 1er octobre. La situation est proclamée satisfaisante.
.... Lundi 12 octobre. Tout notre front riposte victorieusement à
l'ennemi. Même nous ...
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octobre 1914. J'ai somnolé sur un matelas étendu à terre ...
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Il
y a 5 jours - 12 octobre 1914. Saint-Pierremont -4h matin- J'ai
somnolé sur un matelas étendu à terre avec un édredon sur mes
jambes. Pas trop froid ...
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