mardi 3 novembre 2015

EN REMONTANT LE TEMPS... 574


18 OCTOBRE 2015...


Cette page concerne l'année 574 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

LA PROVENCE ENTRE FRANCS ET LOMBARDS.

Aux temps préhistoriques, le territoire du comté a été habité par l'homme de Menton, de plus grande taille que celui de Cro-Magnon. Depuis, dans ce couloir resserré, le seul passage naturellement et facilement praticable entre la France et l'Italie, une foule de populations se sont mélangées : Ligures ou Gaulois - Grecs – Romains – Vandales – Wisigoths – Lombards – Francs - Sarrasins.
Cependant, au moment de l'annexion, le pays a une physionomie spéciale, des mœurs particulières dont la plupart ont disparu depuis. La vie dans les vallées a toujours été agricole, mais peu productive.
Dès le XIIIe siècle, on importera surtout du blé.
En 1803, Fodéré estime que le pays ne produit en blé et en vin que le tiers de sa consommation. L'exploitation des forêts, très importante au Moyen-Âge, était déjà presque annulée au moment de l'annexion. Les premiers habitants dont nous parle l'histoire dans le comté de Nice sont-ils des Ligures ou des Celtes ? La question n'est pas résolue. Quoi qu'il en soit, il existe au Nord de Nice, sur la colline de Cimiez, des traces de murailles antérieures à la conquête Romaine
C'était là déjà la capitale du pays, et on a donné comme étymologie de Cemenelum le mot gaulois Kéméné, chef-lieu.
Au IIIe siècle, des Massaliotes s'établissent au pied de cette colline et fondent Nice (Nikh, en souvenir de leur victoire sur les indigènes). Peu après, ils donnent comme boulevard à la nouvelle ville Antipolis (Antibes). La prospérité de Nice est rapide, elle est, pendant les guerres puniques, un port de ravitaillement pour les Romains, Scipion y relâche deux fois.

Strabon la cite immédiatement après Rome dans la liste des villes Italiennes. Cependant la capitale de la province Romaine continue d'être Cemenelum, où réside un préfet et qui abrite près de 25 000 habitants.
D'ailleurs Nice, comme sa métropole Marseille, prend contre César le parti de Caton, elle est punie par la fondation de Fréjus. Néron octroie à toutes ces villes le droit de cités Latines.
En somme, la domination Romaine est pour tout le pays un temps heureux, des monuments sont construits, des routes établies. Nice donne à Rome un empereur, Pertinax...

Cette prospérité est interrompue par l'arrivée des Germains (Vandales, Wisigoths et Lombards). Nice est réduite à une bourgade, Cemenelum, grâce à sa position et à ses murailles, résiste jusqu'en 574, année où elle est prise et brûlée par Alboin. Les habitants de Cemenelum se réunissent alors à ceux de Nice, qui se relève et passe sous la domination des rois Francs, Pépin le Bref lui accorde les franchises des villes de Provence, et Charlemagne veut la protéger contre les attaques des musulmans...

Lombards (.ou Langobards / Hommes à la longue lance.) : La horde des Lombards a adopté l’arianisme. Ils occupent vers 500, avec d’autres tribus (.Gépides, Bulgares, Sarmates et Saxons.), la place laissée en Pannonie par les Ostrogots.

En 540, Audoin aide les Byzantins à combattre les Ostrogots. Comme Byzance vient de faire alliance avec leur ennemi, les Gépides, les Lombards se tournent vers les Francs, et Sigebert, roi d’Austrasie, donne pour femme sa sœur Chlodoswinde à Alboin, le fils d’Audoin.

En 567, Alboin fait alliance avec les Avars afin d’écraser les Gépides.

En 568, menacés par leurs anciens alliers, les Avars, les Lombards sous la direction d’Alboïn pénètrent en Italie Byzantine. Après la prise de Milan, Alboin se fait proclamer roi en 569 et prend pour capitale Pavie.
Ensuite, les Lombards se tournent contre les Francs en 569, 571 et 574, mais ils sont refoulés par Gontran.

Après l’assassinat d’Alboin en 572, la Lombardie se divise en principautés et c’est la guerre civile.

En 576 et 578, le basileus tente en vain de soumettre l’Italie, puis en 583 il donne 50.000 sols d’or au roi Franc d’Austrasie, Childebert, pour qu’il intervienne contre les Lombards.
Autari (.ou Authari, ou Autharis / 584 à 590.) rétablit l’unité dans le Nord, résiste à l’attaque de Childebert II alors la campagne en Italie du Nord se solde par des transactions financières qui permettent à Childebert de mettre un terme à cette campagne.

Ensuite Autari envahit le Sud de la péninsule resté Byzantine jusqu’à Bénévent, mais les Lombards ne peuvent prendre ni Ravenne, ni Rome, ni Naples.
Les Lombards sont encore de forte culture Germanique et vivent selon leurs coutumes ancestrales, ils confisquent les terres et asservissent les populations. Agilulf (.590 à 616.), assiège Rome et Grégoire Ier lui donne de riches présents pour « l’éloigner »...

En 570, un orage terrible gronde derrière les Alpes : Les Lombards, sortis de la Scandinavie et introduits dans l’Italie par Narsès, pénètrent par les montagnes dans la Provence, et après l’avoir mise à feu et à sang, ils retournent en Italie chargés de butin, traînant à leur suite un grand nombre de captifs, après avoir vaincu et tué le patrice Amat dans un combat sanglant. L’année suivante, d’autres hordes Lombardes rentrent par Embrun, mais elles sont complètement défaites par Mummole, envoyé contre elles par Gontran, roi des Bourguignons.
 
FORTIFICATIONS ROMAINES
Oubliant bientôt leurs derniers désastres, animés sans doute par un esprit de fureur et de vengeance, les Lombards, réunis aux Saxons, ont l’audace de tenter une 3e invasion. D’après Grégoire de Tours et Paul, diacre, ils campent et s’établissent à Estoublon, près de Riez, d’où ils ravagent toute la contrée, lorsque Mummole, qu’on peut surnommer le grand exterminateur des barbares, les taille en pièces et en fait un massacre à la Marius, puissamment secondé par les deux frères Salonius et Sagitaire, évêques de Gap et d’Embrun, qui font des prodiges de valeur. Les barbares capitulent le lendemain du combat, abandonnent tout leur butin et retournent en Italie. Après cette mémorable défaite, les Saxons, ne pouvant s’accorder avec les Lombards pour le partage de leurs terres, résolvent de retourner dans leurs pays, et c’est sur leur passage que la Provence est encore entièrement saccagée, ces barbares coupant les blés verts, arrachant les vignes et les oliviers, et se livrant à tous les genres de dévastation...
 
Enfin, en 574, 3 chefs Lombards, Zabon, Rhodanus et Amon, fond une nouvelle et dernière invasion dans le royaume de Gontran. C’est Amon qui ravage la Haute Provence, pille Digne, Sisteron, Riez et tous les pays qui se trouvent sur son passage. En allant dans la Basse Provence, il assiège, mais inutilement, Arles et Marseille, tandis qu’Aix ne se délivre des attaques de ce barbare qu’en lui donnant 22 livres d’argent. C'est Mummole qui purge encore les deux provinces Austrasienne et Bourguignonne de ces 3 hordes dévastatrices par de nouvelles victoires, qui l'élèvent si haut dans la reconnaissance des Provençaux, dont il a été l’illustre et désintéressé libérateur.
 
Telle est l’analyse succincte des principaux événements qui ont agité la Provence jusque vers le milieu du VIe siècle. On a déjà pu voir, dans le chapitre II, que c’est au milieu des troubles, des guerres, des invasions des barbares et des persécutions des empereurs que la ferveur des premiers chrétiens a réalisé cette belle pensée de Tertullien : « Sanguis martyrum, semen christianorum » (le sang des martyrs a été la semence des chrétiens) et a fait pénétrer la foi évangélique jusque dans les contrées les plus asservies au joug de l’idolâtrie...

18 mois à peine après son élection, il est assassiné avec sa femme Massana par un jeune garde du corps. Cleph est le père du roi Authari, qui ne lui succédera que 10 années plus tard. En effet, pendant cette décennie 574-584, il n'y a plus de roi Lombard. Les ducs, au nombre d'environ 36, administrent et gèrent leur territoire.
« … Chaque Duc a sa ville en propre.
Zaban a Pavie,
Wallari a Bergame.
Alachis a Brescia,
Ewin a Trente,
Gisulf a le Frioul,
Et outre ceux-là il a encore 30 autres Ducs, dont chacun a une ville en propre : leur cupidité fait périr beaucoup de nobles Romains, le reste partagé entre les Lombards leur donne le tiers de la récolte.
7 ans après l'arrivée d'Alboïn, l'Italie est soumise à tous ces Ducs, mais ses églises sont renversées, les prêtres tués, les villes détruites, et les peuples anéantis, à l'exception des pays qui ont d'abord été pris par Alboïn… ».

et Mummolus le remplace. Il passe pour un des meilleurs stratège de son temps.

En 571, les Lombards envahissent de nouveau la Provence. Mummolus les bat à la bataille de Mustiae-Calme, commune de Meyronnes, près de Barcelonnette et les oblige à repasser les Alpes. L’année suivante il bat à Estoublon une bande de Saxons, qui ont participé avec les Lombards à l’invasion de l’Italie.
Les envahisseurs abandonnent leurs prisonniers et offrent des présents à Mummolus, mais affirment qu’ils reviendront pour se soumettre aux Francs comme auxiliaires et s’établir en Gaule, ils réapparaissent effectivement avec femmes et enfants par Nice et Embrun.
Réunis dans la région d’Avignon, ils s'emparent de la moisson dans les champs, puis se disposent à passer le Rhône pour gagner l'Auvergne, possession du roi d'Austrasie Sigebert, et, de là, regagner la Saxe... Mummolus ne leur permet le passage que contre un lourd tribut en or.

En 574, les duc Lombards Amo, Zaban et Rodan lancent une triple attaque contre la Gaule.
CHEMIN DU PARADIS
Amo atteint Mague (près de Caumont), dans la région d'Avignon, en passant par le col de Larche,
Zaban atteint Valence
Rodan assiège Grenoble.
Amo va enlever les troupeaux de la Crau et rançonne Aix.
Mummolus se porte au secours de Grenoble. Rodan, blessé, rejoint Zaban avec 500 hommes et les deux ducs se retirent à Embrun, avant d'être rejeté au delà des Alpes par Mummolus.
En l'apprenant, Amo se retire à son tour mais peine à regagner l'Italie avec l'arrivée de l'hiver...
Une dernière bande, après avoir ravagé l'abbaye de Saint-Maurice d'Agaune en Valais, est battue près de Bex. Gontran ferme l'entrée de la Gaule en occupant Aoste et Suse, sur le versant Italien des Alpes.

Après les guerres avec les Lombards, Mummolus intervient en Aquitaine dans le conflit entre le roi d'Austrasie Sigebert Ier et le roi de Soissons Chilpéric Ier. Il réussit à battre Didier, le général de Chilpéric, en Limousin en 576.

Les Francs : Le pluriel est de rigueur, car la règle chez les successeurs de Clovis (les Mérovingiens de nos manuels) est le partage du pouvoir entre héritiers, avec la constitution de parts territoriales faites de bouts et de morceaux redistribués à chaque succession, Neustrie, Austrasie, Aquitaine, Burgondie... sauf quand un héritier particulièrement agressif restaure l'unité de l'ensemble en éliminant ses rivaux.
Sur le terrain, le pouvoir Franc s'appuie depuis 507 sur l'Église catholique, on l'a vu. Les rapports avec l'aristocratie locale sont plus mitigés : Elle se définit comme Romaine face à des Francs qui restent des barbares à ses yeux. Elle va parfois jusqu'à la révolte ouverte, brutalement réprimée. Paradoxalement d'ailleurs, ces révoltes, quand elles débouchent sur la création fugace d'entités politiques reprenant le nom de royaume d'Aquitaine (584-585, puis 628-632), font appel pour porter la couronne à des princes Mérovingiens (Gondovald, Caribert).

C'est au total un climat de violence qui prévaut :
Violence des révoltes « Romaines » et de leur répression.
Violence des luttes entre héritiers Mérovingiens.
Violence enfin des raids de peuples Germaniques pas encore stabilisés, les zones situées à l'est du Rhône subissent ainsi coup sur coup entre 569 et 574 les attaques des Lombards et des Saxons.

Quant à l'Aquitaine, elle est l'objet à partir de 580 des offensives efficaces des Vascons du sud des Pyrénées, poussés vers le nord par les Wisigoths.
En quelques années, ces nouveaux venus s'installent sur tout le territoire situé au sud de la Garonne. Ce ne sont pas des Germains, pour une fois, mais des Basques. Ceux d'entre eux qui se romanisent modifient suffisamment le latin tardif qu'ils adoptent pour en faire ce qui va devenir le gascon, une variante très particulière de l'ensemble occitan.

En attendant, ces Vascons se montrent suffisamment coriaces pour repousser les Francs, sous la direction de « ducs » :
Félix, vers 650, puis Loup, vers 670.

BARBARES
Son successeur, Eudes, réussit aux débuts du VIIIe siècle à se faire reconnaître par les Francs comme roi d'Aquitaine. Son royaume s'étend de la Loire aux Pyrénées, et de l'Atlantique au Rhône. Seules deux régions lui échappent, au Sud-est. D'une part, cette Septimanie qu'ont conservée les rois Wisigoths, mais leur capitale, Tolède, est suffisamment loin pour que l'aristocratie locale éprouve de temps en temps des velléités d'autonomie. D'autre part, outre Rhône la future Provence, la Provincia, soumise nommément aux Francs, mais en fait autonome sous la direction de ducs issus de l'aristocratie locale, « Romaine ».

Car ce qui caractérise la société locale, de l'Aquitaine à la Provence, pendant toute cette période, c'est l'affirmation de son identité Romaine. Les descendants de la grande aristocratie sénatoriale se définissent explicitement comme des Romani distincts des Francs et supérieurs à eux. Ils assurent, avec l'Église, une certaine survie à la culture antique, et le latin qui se parle dans leurs domaines subit moins de mutations violentes que celui du nord de la Gaule, où le substrat Celtique est suffisamment renforcé par l'influence Germanique pour que la langue commence précocement à se séparer de ce qui va devenir vers le IXe siècle au plus tard l'ensemble des langues Romanes. Pour l'instant, l'Aquitaine n'en a pas fini avec les invasions. Un nouveau danger pointe au sud, celui de ces Musulmans qui viennent de conquérir l'Afrique du Nord...
A l’exemple de ce qui se passait en Orient, la vie cénobitique est embrassée, à la même époque, en Provence, par les personnages les plus hauts en dignité et en fortune qui, en quittant le monde, se consacrent dans la retraite au culte exclusif du vrai Dieu. Alors apparaissent à la voix des Honorat, des Cassien, des Childebert, les célèbres monastères de Lérins, de Saint-Victor et de Montmajour, fondés en 376, 408 et 530, devenus dans la suite la pépinière de l’épiscopat Français où la religion a choisi, pendant si longtemps, tant de saints évêques qui ont fait la gloire et l’ornement de leurs sièges.
 
Ici commence l’histoire de Saint Eucher qui, se dépouillant d’une immense fortune, et renonçant à la dignité de sénateur romain, s’enferma dans un souterrain sur les bords de la Durance, que je crois aujourd’hui avoir été situé dans le territoire de Sainte-Tulle, pour y vivre dans la retraite et la prière. Mais, d’après les décrets de la Providence, Eucher ne tarde pas à sortir de cette humble et obscure solitude pour devenir, à l’illustre siège de Lyon, le digne successeur des Pothin et des Irénée.
 
CRYPTE DE SAINT OYAND GRENOBLE
Parmi les monuments historiques, soit martyrologes Gallican et Romain, soit toute autre biographie sacrée, je n’ai rien trouvé de plus authentique concernant ce saint personnage que la vie de sa fille aînée, sainte Consorce, publiée par le père Mabillon, et écrite par un auteur contemporain. Le ton simple et naïf qui règne dans cette narration porte un caractère de franchise et de vérité qui attache le lecteur, et au lieu d’y voir l’entraînement d’un panégyriste, on n’y découvre qu’un tableau de mœurs chrétiennes, extrait de l’intérieur d’une sainte famille.
 

Histoire générale du Dauphiné
visualiseur.bnf.fr/CadresFenetre?O=NUMM-95308&M=tdm
574. Abbaye de Saint-Pierre de Vienne vsurpée par Loûis, fils de Boson,. 407. ... Advocation ou protection des eglises contre les vsurpateurs de leurs revenus,. 407. ... 12. Alains & Vandales dans les Gaules,. 339. Alaric en Italie,. 339. En Gaule, .... Années comptées chez les Bourguignons par celles des consuls romains,.

Histoire d'Arles (13) | Provence 7
www.provence7.com › A à Z des articles
Le pape Zosimeélève l'Eglise d'Arles au rang de Primatiale des Gaules dirigée par ... Années de Paix pour Arles qui est dirigée par le préfet du prétoire des Gaules ... 574. La Provence est ravagée par les Lombards. 585 ou 587. Les attaques des .... Louis III engage des actions contre les Sarrasins qui ravagent la Provence ...

Les Romains, les Goths, les Francs et les autres
www.univ-montp3.fr/uoh/occitan/.../module_occitan_histoire_11.html
Au terme du partage définitif qui l'affecte en 395, la Gaule et, donc, l'Aquitaine, font ... Attaqué sur son versant nord, l'empire l'est aussi sur son versant oriental. ... Au début des années 480, c'est carrément la future Provence qui est annexée, même si ... Ils ont donc contre eux, dans leur royaume, tout l'appareil de l'Église

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