13
NOVEMBRE 2015...
Cette
page concerne l'année 547 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
ÉLABORATION DE LA RÈGLE DE SAINT BENOIT
Benoît
de Nursie (né vers 480/490 à Nursie, mort en 543 ou 547 dans le
monastère du Mont-Cassin, en latin Benedictus de Nursia), Saint
Benoît pour les catholiques et les orthodoxes, est le fondateur de
l'ordre des Bénédictins et a largement inspiré le monachisme
occidental ultérieur.
Il
est considéré par les catholiques et les orthodoxes comme le
patriarche des moines d'Occident, grâce à sa Règle qui a eu un
impact majeur sur le monachisme occidental et même sur la
civilisation Européenne médiévale. Il est souvent représenté
avec l'habit bénédictin (chasuble noire), une crosse d'abbé, ainsi
qu'un livre. Issu d'une famille noble romaine de Nursie. Son père
Eutrope, fils de Justinien Probus, de la gens Anicia, est consul et
capitaine général des Romains dans la région de Nursie, sa mère
Abbondanza Claudia de' Reguardati di Norcia appartient à la famille
Reguardati, des comtes de Nursie. Il a une sœur, Scholastique. Son
prénom Benoît signifiant « bénédiction ».
Son
enfance se déroule à Nursie, où il vit avec ses parents et reçoit
une bonne instruction. À cette époque, les enfants de
l'aristocratie sont placés sous la direction d'un esclave
particulièrement instruit, ce qui est sans doute le cas de Benoît.
Nursie possède alors 2 églises où le culte de Saint Eutychius et
Saint Florentius est pratiqué. Arrivé à l'âge de l'adolescence,
Benoît quitte sa famille, comme la majorité des enfants de la
noblesse Italienne, pour faire des études libérales.
Il
part pour Rome, sans doute afin d'y étudier le droit et les lettres
classiques, études obligées des jeunes destinés aux
responsabilités administratives. Saint Benoît est fêté le 11
juillet, date de la célébration de la translation de ses reliques à
l'abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire.
Benoît
part avec sa nourrice et arrive à Rome vers l'an 495. La tradition
précise qu'ils s'installent sur la rive droite du Tibre, près de
l'Aventin, dans ce qui deviendra plus tard l'église Saint-Benoît.
Rome
est une ville de plus d'un million d'habitants, la paix et la
politique intérieure de Théodoric le Grand favorisent l'activité
des artistes et des administrateurs Romains.
L'empereur
cherche à embellir et restaurer la ville, et de nombreuses fêtes
font de Rome une ville dynamique. Le mode de vie Romain et le
désordre moral où sombrent ses compagnons choquent rapidement
Benoît, qui décide de fuir avec Cyrilla afin de pouvoir se
consacrer entièrement à la Bible.
Son
départ est motivé par la peur de « tomber dans l'abîme des
vices, de l'ambition et de la sensualité ». Il choisit « la
science du non-savoir et la docte ignorance ». C'est son fond
profondément religieux qui pousse Benoît à quitter Rome et la
carrière qui lui est promise.
Ils
quittent la ville par la Porte Tiburtine et marchent vers le sud. Ils
s'arrêtent à Enfide, où ils trouvent refuge dans l'église San
Pietro. Enfide (actuellement Affile) est une localité située à 50
kilomètres de Rome, sur le versant des monts Ernici. C'est dans
cette localité qu'a eu lieu le premier miracle de Benoît : Sa
servante ayant par maladresse cassé en deux un crible emprunté à
une voisine, Benoît prie et l'ustensile se répare sans présenter
de trace de fêlure.
Ce
miracle conduit à sa soudaine popularité, il décide alors de fuir
tout son entourage pour « aller dans le désert » dans la
localité voisine de Subiaco et y mener une vie érémitique. Dans le
récit de Grégoire le Grand, Benoît ne part plus pour fuir le vice,
mais « plus avide de souffrir les maux de ce monde que de jouir
de ses louanges, d'endurer les travaux pour Dieu plutôt que de
s'élever par les faveurs de la vie ». Le départ pour la vie
érémitique est une quête de Dieu.
Un
certain jour, alors qu'il est seul, Benoît commence à penser à une
femme très belle qu'il a rencontrée lors de son séjour à Rome.
Face à cette tentation de retourner dans le monde, il se roule tout
nu dans un buisson d’épines et d’orties et s'immunise ainsi
contre toute tentation ultérieure.
Dans
sa quête de solitude, qui ressemble à celle d'Antoine le Grand,
Benoît rencontre à Subiaco un moine, nommé Romain, à qui il
demande de lui indiquer un lieu peu visible et difficilement
accessible. Ce moine lui montre une grotte, au pied d'une falaise, où
Benoît s'installe.
La
grotte sera baptisée plus tard la Sacro Speco, la Sainte Grotte.
L'amitié
entre le moine et Benoît se concrétise par une aide matérielle :
Le moine lui apporte régulièrement de la nourriture ainsi que des
textes à l'aide d'un panier accroché à une corde et une clochette.
C'est
ce même moine Romain qui donne à Benoît ses premiers habits
religieux, le recevant ainsi dans les ordres mineurs.
Benoît
suit alors le mode de vie des anachorètes, inauguré par Paul de
Thèbes et poursuivi par Antoine le Grand, Jérôme de Stridon,
Basile de Césarée, assez courant dans le monde Romain depuis le
IIIe siècle.
La
vie érémétique de Benoît s'arrête au bout de 3 ans, quand le
moine Romain ne vient plus le visiter, peut-être pour cause de
décès. C'est au cours de la nuit de Pâques, alors que Benoît a
perdu toute notion de calendrier, qu'un curé de campagne est incité
en songe à lui apporter de la nourriture. Il écoute la voix du
songe et, peu après, parle de Benoît autour de lui. La renommée de
Benoît croît et de nombreuses personnes des alentours lui rendent
visite.
Peu
de temps après, des moines ayant perdu leur supérieur demandent à
Benoît de devenir leur abbé. Après avoir décliné une première
fois l'invitation, il se laisse finalement convaincre et décide
alors de quitter sa grotte pour Vicovaro
C'est
vers 510, que Benoît devient abbé pour la première fois. Très
vite il se rend compte que sa communauté de Vicovaro ne respecte pas
rigoureusement la règle de Saint Pacôme qui a organisé les
premières communautés religieuses. Benoît cherche à y restaurer
l'ordre, en rétablissant l'autorité et les pénitences. Très vite
les moines regrettent de l'avoir élu abbé... Ils cherchent alors à
l'empoisonner en mélangeant des herbes vénéneuses à son vin. Lors
du bénédicité, Benoît fait un signe de croix et sa coupe de vin
se brise.
Benoît
semble soulagé de retourner à sa retraite : « Il revient
alors au lieu de sa chère solitude et, seul sous le regard de Celui
qui voit d'en-haut, il habite avec lui-même »
Alors
qu'il vit retiré dans sa grotte, il voit venir à lui quantité de
disciples désireux de « servir avec lui le Dieu
tout-puissant », et fonde donc une communauté.
La
fondation d'un monastère est régie depuis le concile de Chalcédoine
par l'autorisation de l'évêque. Benoît a donc sans doute reçu
cette approbation de l'évêque concernant le lieu pour fonder cette
communauté.
Pour
tout ce monde, il construit 12 maisons, avec - pour chacune - 12
moines et un abbé. Lui-même, Benoît, demeure dans une 13e maison,
se chargeant d'y former les jeunes recrues. Parmi les jeunes gens
venus se présenter, il y en a « de bonne espérance » :
Maur, qui devient rapidement son auxiliaire, et le tout jeune
Placide.
Chaque
nouvelle maison, ou petit monastère, est confiée au patronage d'un
saint.
Benoît
s'inspire en grande partie de l'exemple de Sabas le Sanctifié. Mais
il refuse les dérives des communautés cénobitiques d'Orient, car
il est opposé à leurs pénitences excessives. Il insiste sur la
nécessité de l'humilité plutôt que sur les mortifications.
Dans
Dialogues, Livre II, Grégoire le Grand rapporte quelques prodiges
survenus sur le site de Subiaco :
Au
chapitre V : Trois des petits monastères, situés en haut d’une
montagne, manquent d’eau. Les occupants désirent changer
d’emplacement, mais Benoît leur recommande de frapper le sol à
l'endroit qu'il a marqué de 3 pierres, et le lendemain une source
jaillit abondante.
Au
chapitre VI : Un Goth attiré par la vie monastique, pauvre
d’esprit mais acharné au travail, occupé à débroussailler sur
le bord du lac, frappe si fort de sa faucille que le fer se détache
et tombe dans l’eau profonde. Benoît prévenu s'approche de
l'eau, prend le manche de l'outil et le posant dans l'eau le fer sort
le l'eau et vient se remettre à sa place.
Au
chapitre VII : Le petit Placide, en puisant l’eau du lac, y
tombe et est entraîné très loin du rivage. Benoît, de sa cellule,
voit la chose et ordonne à Maur de courir au secours de l’enfant.
Maur s’en va en hâte et court sur l’eau, après coup seulement
il se rend compte du miracle, miracle que Benoît attribue à
l’obéissance de son disciple, tandis que celui-ci l’attribue à
l’ordre de son abbé. Placide, quant à lui, attribue le prodige à
Benoît car, « au moment où j’ai été tiré de l’eau,
j’ai vu au-dessus de ma tête le manteau de l’abbé, et j’avais
l’impression que c’était lui qui me tirait de l’eau ».
Sa
piété et sa renommée attirent de plus en plus de personnes auprès
de Benoît, au point qu'un des prêtres de la région, Florentius,
jaloux de son influence, cherche à en diminuer l'éclat : Il
calomnie Benoît, puis interdit à ses paroissiens d'aller le voir.
Il
envoie à Benoît un pain empoisonné, offert sous couvert
d'« eulogie ». (Par métonymie, une eulogie est un objet
ayant fait l'objet d'une bénédiction.
Une
offrande de pain bénit chez les catholiques)...
Benoît,
soupçonnant la malveillance de Florentius, présente le pain à un
corbeau apprivoisé et lui ordonne d'emporter au loin le funeste
cadeau. Après avoir évité la tentative d'empoisonnement par le
vin, Benoît déjoue le complot d'empoisonnement par le pain.
Enfin,
Florentius envoie 7 femmes païennes nues danser aux abords des
monastères, afin de réveiller le désir sexuel des jeunes moines.
Devant l'hostilité de Florentius, Benoît, accompagné de quelques
moines, décide de quitter Subiaco, laissant au frère Maur la charge
des moines restants... Au moment de son départ, Benoît apprend que
le père Florentius vient juste de décéder dans l'écroulement de
sa maison et pleure la mort de son ennemi. Il ne modifie pas sa
décision de quitter ce lieu hostile, craignant pour la vie de ses
moines.
De
Subiaco, Benoît et ses compagnons partent (en 529 ?) vers un
bourg au flanc d'une montagne, dans une région plus aride et alors
moins christianisée, pour s'installer au lieu-dit Cassino, le Mont
Cassin. Ce lieu a été un camp de la légion Romaine.
Dans
un bois des environs, vit un moine ermite prénommé Martin. Pour
résister à l'attrait du monde, il vit attaché à un arbre. Arrivé
sur place, Benoît le convainc de détacher ses chaînes afin de
vivre pour Dieu par amour, et non par crainte du monde. L'ermite
accepte et devient l'un de ses moines. Par ailleurs, les moines
diffusent le Christianisme auprès des habitants des alentours.
Certains
bois sont des lieux de culte et de dévotion aux anciens dieux et,
lors de la construction de l'abbaye, des murs s'effondrent à
plusieurs reprises, « poussés par les démons » disent
les biographes.
Ces
lieux ont abrité un ancien temple d'Apollon et de Jupiter. Selon les
biographies orales sur Saint Benoît, les manifestations démoniaques
cessent après la découverte et la destruction des idoles trouvées
sur place...
Avec
les anciennes pierres des temples, les moines élèvent une chapelle
dédiée à Saint Martin de Tours, et un oratoire est placé sous la
protection de Saint Jean le Baptiste. Le récit de la vie de Benoît
le montre faisant face aux difficultés et aux manifestations
démoniaques par la prière.
Les
Dialogues de Grégoire relatent que durant la construction du
monastère du Mont-Cassin, le démon rend une pierre tellement lourde
que les frères ne parviennent pas à la déplacer, jusqu'à ce que
la prière de Benoît intervienne. C'est encore le démon qui, dans
la cuisine où l'on a déposé une idole trouvée en terre, donne
l'illusion d'un incendie... La prière de l'abbé guérit les frères
victimes de cette hallucination.
Le
diable fait s'écrouler un mur sur un jeune moine, la victime est
bien mal en point, mais Benoît accourt, prie, et le moine peut se
remettre aussitôt au travail.
Ces
mêmes Dialogues relatent qu'au cours des années qui suivent, la vie
de Benoît est marquée par une perception surnaturelle et le don de
prophétie.
À
plusieurs reprises, il a la connaissance mystérieuse d'une
infraction aux règles, celle d'un moine qui a conservé des dons,
oubliant de ce fait le vœu de pauvreté... Celle d'un autre moine
qui a oublié de jeûner, etc.
La
réputation de prophète de Benoît incite le roi Ostrogoth Totila à
vouloir le rencontrer. Mais le jour venu, il envoie à sa place son
écuyer Rigo, revêtu des habits royaux et entouré d'une escorte
royale.
Dès
que Benoît aperçoit Rigo, il lui crie de loin « Mon fils,
laisse là ce que tu portes : Ce n'est pas à toi. » Tout
penaud, Rigo rapporte la chose à son maître, lequel alors rencontre
Benoît, qui lui reproche vivement sa cruauté lors de ses combats et
prophétise son règne de 9 ans et sa mort la 10 année. Le récit
décrit de nombreuses prophéties de Benoît notamment sur le
Mont-Cassin et sa future destruction.
Grégoire
rapporte que Benoît avait assuré à l'évêque de Canosa que Rome
ne serait pas anéantie par les Barbares, mais ébranlée par les
tempêtes, les cataclysmes, les cyclones et les tremblements de
terre.
« Tout
ce monastère que j'ai construit,(...) sera livré aux païens par un
jugement de Dieu tout-puissant. À peine ai-je pu obtenir que les
vies me soient concédées. »
Enfin,
l'année de son trépas (547), il prédit à quelques frères le jour
de sa mort. 6 jours avant, il fait ouvrir sa tombe. Quand la fièvre
le prend, il se fait porter à l'oratoire, communie, puis appuyant
ses membres affaiblis sur les bras de ses disciples, se met debout,
les mains levées au ciel et, dans un dernier souffle, murmure des
prières.
Ce
jour-là, deux frères ont une vision identique : Celle d'une
voie jonchée de tapis et brillant d'innombrables feux qui, droit
vers l'orient, va de la cellule de Benoît jusqu'au ciel. Benoît
sera enseveli dans l'oratoire de Saint-Jean-Baptiste qu'il a fait
ériger sur le Mont-Cassin, à l’emplacement du temple d’Apollon.
Au
cours du séjour de Benoît à Subiaco et au Mont-Cassin, nombre de
miracles relatés par Grégoire le Grand ne sont en réalité que la
répétition de miracles analogues de l'Ancien et du Nouveau
Testament, en particulier des miracles attribués aux prophètes Élie
et Élisée. Quelques exemples illustrent ce constat.
Le
départ de Benoît pour plaire à Dieu, rappelle le départ d'Abraham
qui quitte sa terre et sa famille.
Le
premier miracle mentionné dans la vie de Benoît et qui survient à
Enfide, rappelle le premier miracle de Jésus aux noces de Cana :
Jésus débute la série de miracles par compassion pour une femme,
sa mère. Dans cet épisode, Benoît commence de même ses miracles
par compassion pour sa nourrice, qui est comme une mère pour lui.
Benoît,
à travers ce miracle, ressemble au Christ.
La
source jaillissant à l'endroit marqué de 3 trois pierres par
Benoît, pour alimenter en eau 3 monastères, renvoie à Moïse dans
le désert, qui, lors de l'exode, fait jaillir de l'eau du rocher
d'Horeb.
La
tentative d'empoisonnement perpétrée par le prêtre Florentius
rappelle la trahison de Judas Iscariote : Le baiser, censé être un
signe d'affection et d'amitié, est le signe de la traîtrise de
Judas. Dans le récit de la vie de Benoît, ce baiser est remplacé
par l'offrande du pain. De même la présence du corbeau obéissant à
Benoît rappelle la vie du prophète Élie, qui reçoit dans le
désert le pain d'un corbeau.
Le
prodige de Maur, délégué par Benoît pour sauver de la noyade le
petit Placide, renvoie au récit biblique de Jésus marchant sur les
eaux du lac de Génésareth et invitant Pierre à faire de même.
Le
jour de son trépas, deux frères observent une traînée lumineuse
allant de la cellule de Benoît, droit vers l'orient jusqu'au ciel.
Ce phénomène rappelle la montée au ciel d'Élie dans un char de
feu.
Benoît
se roule tout nu dans les orties et les épines pour chasser le
souvenir d'une femme très belle et neutraliser la tentation de la
chair, rappelant ainsi la fuite de Joseph devant la femme de
Putiphar.
Le
Christ épingle le geste d'amour de Marie-Madeleine au banquet chez
Simon, thème mis en relation avec l'épisode Benoît démasquant le
faux Totila et reconnaissant le vrai. L'épisode de la lame de
faucille réunie miraculeusement à son manche renvoie au prophète
Elisée.
Benoît
ayant la connaissance mystérieuse d'infractions aux règles, révèle
des fautes cachées comme le fait le prophète Élisée Il interpelle
un frère qui porte une lampe, l'un des services au sein de la
communauté.
Ce
moine d'origine aristocratique et qui a trouvé ce service indigne de
son rang, est vivement réprimandé par Benoît qui y voit de
l'orgueil. La règle de Saint Benoît prévoit ainsi de retirer sa
fonction à une personne, si cela fait rejaillir son orgueil.
Au
monastère du Mont Cassin, Benoît organise progressivement la vie
des moines, insistant pour qu'elle soit tournée vers Dieu :
« Qu'on ne mette rien, absolument rien, avant le Christ qui
daigne nous conduire à la vie éternelle ».
Vers
540, il établit à leur intention une règle de vie, appelée
ensuite la Règle Bénédictine, dont l'expansion sera immense et qui
sera par la suite reprise et codifiée par Saint Benoît d'Aniane.
Inspirée de l'Écriture Sainte, elle recommande aux moines, qui
vivent en communautés dirigées par un abbé, de respecter quatre
principes essentiels :
La
modération, (discretio, en latin) qui est présente dans les usages
quotidiens de la nourriture, de la boisson et du sommeil
La
gravité qui a pour corollaire le silence
L'austérité
qui implique l'éloignement du monde et le renoncement à la
possession
La
douceur faite de bonté, d'amour évangélique, d'hospitalité
exercée envers les humbles
Astreints
à la lecture et au travail manuel, les moines doivent se consacrer
au service de Dieu qui culmine dans l'office divin. La vie monastique
est répartie d’une façon rigoureuse, tout en laissant place à
l’indulgence envers les limites individuelles.
Elle
comprend des temps de prière, de lecture et de travail manuel.
L’organisation de la vie cénobitique est rythmée par l'alternance
de tâches régulières et quotidiennes et de célébration des
offices.
Ainsi
les 3 pôles de la vie monastique, la prière, le travail, et la
lecture, deviennent un moyen pour se consacrer au service de Dieu.
D'où
la célèbre devise Bénédictine, qui n'apparaît pourtant pas dans
la Règle : Ora et labora (Prie et travaille, en latin).
Son
influence est considérable sur le monachisme en Occident et dans le
monde, ainsi que sur toute la vie intellectuelle du Christianisme,
surtout grâce à la Règle de Saint Benoît. Cette règle propose,
en même temps un cheminement vers Dieu, un idéal de vie en
collectivité. Elle est parfois prise comme exemple pour
l'organisation en entreprise.
La
règle est reprise par Benoît d'Aniane au IXe siècle, avant
les invasions des Vikings : Il la commente, et est à l'origine
de son expansion dans toute l'Europe Carolingienne, à travers
notamment les ordres de Cluny et de Cîteaux.
Chacun
des Ordres qui suivent la Règle de Saint Benoît en a sa propre
interprétation : L’ordre de Cîteaux insiste sur le travail
manuel, l’ordre de Cluny sur la liturgie, les Congrégations de
Saint Vanne et de Saint Maur, sur le travail intellectuel.
Aujourd'hui
encore, la Règle est vécue différemment par les héritiers de
Saint Benoît : Mais ils sont fidèles en cela à la pensée du
fondateur qui, dans sa Règle, laisse une part prépondérante aux
décisions de chaque abbé, en fonction de la situation de chaque
communauté.
Après
la suppression de l'Ordre en France à la Révolution, Dom Guéranger
fait renaître l'ordre Bénédictin à Solesmes en 1833. L’abbaye
de Saint-Benoît-sur-Loire, quant à elle, a pu à nouveau accueillir
une communauté en provenance de l’abbaye de la Pierre-Qui-Vire,
fondée au XIXe siècle dans le Morvan.
Le
Livre des Psaumes, que la tradition hébraïque attribue à David, a
une place importante dans la liturgie et la prière des moines. En
Orient, certains ermites mettent un point d'honneur à réciter les
150 psaumes tous les jours face à ces excès, Benoît répartit la
récitation des psaumes non pas dans la journée, mais dans la
semaine. Les moines pourront en réciter plus s'ils le souhaitent
mais sans l'imposer aux autres.
Cette
réforme, conduisant à la division du psautier, a de nombreuses
conséquences : Elle permet de ventiler la récitation des
psaumes selon les différents moments de la journée. Les psaumes qui
parlent de la résurrection sont récités le matin, et les psaumes
concernant le sommeil ou la nuit, lors des complies (Psaume 4, Psaume
130). Par ailleurs, le fait de ne pas réciter tous les psaumes dans
la journée mais au cours de la semaine, permet de donner une place
plus importante à la récitation de chaque psaume, donc au
développement des chants et notamment, au cours des offices des
moines, le chant grégorien.
Cette
division du psautier a inspiré la Liturgie des Heures, la prière
commune de l'Église catholique romaine...
La
seule authentique biographie de Saint Benoît qui nous est parvenue,
figure dans les 38 chapitres du livre II des Dialogues sur la vie et
les miracles des Pères Italiens et sur l'éternité des âmes de
Saint Grégoire le Grand.
Grégoire
le Grand, né en 506, fonde différents monastères puis prend
l'habit monastique à son tour : Ce sont, selon lui, les plus
belles années de sa vie. Appelé par le pape Pélage II, il est
nommé évêque et, après une mission à Constantinople, revient
dans son monastère. À la mort du pape Pélage II, en 590, il est à
son tour élu pape.
Entre
juillet 593 et novembre 594, il se consacre à l'écriture de la vie
de Saints Italiens à travers les 4 livres qui composent les
Dialogues. La rédaction des Dialogues s'inspire de récits
recueillis par les Chrétiens sur la vie des saints.
-4Grégoire
le Grand cherche à diffuser parmi le peuple l'exemple édifiant des
nombreux saints du passé. Les livres I et III résument la vie de
cinquante saints, mais la biographie de Saint Benoît est
particulièrement importante et étoffée : Le deuxième livre
des Dialogues lui est entièrement consacré.
Grégoire
le Grand écrit la vie de Benoît plus de 40 ans après sa mort, à
partir de nombreux témoignages et sources. Grégoire s'appuie sur le
témoignage de 4 abbés, dont 2 seront ses successeurs :
Constantin, qui lui succède comme abbé du Mont-Cassin et
Simplicius, 3e abbé du Mont-Cassin, Valentinien, un ancien moine de
Benoît de Nursie devenu abbé du Latran à Rome, et enfin Honorat
abbé de Subiaco - le seul à être encore en vie au moment où
Grégoire écrit.
L'unique
biographie de Benoît de Nursie échappe cependant aux canons de
l'historiographie actuelle : Le récit de Grégoire le Grand
donne à la figure de Benoît de Nursie une dimension quasi biblique,
mettant l'accent sur les prodiges, les miracles, les prophéties. Il
veut donner au récit biographique de Benoît une dimension plus
spirituelle qu'historique Lorsqu'on passe aux miracles, au
merveilleux, aux « diableries », il importe d'être
réservé. Les sources iconographiques elles aussi sont lacunaires,
aucun portrait de Benoît de Nursie n'existant de son vivant. Les
représentations postérieures ne donnent pas d'indication sur sa
corpulence, ou sur les traits de son visage.
La fécondité de l'ordre de Saint Benoît et la prodigieuse diffusion de ses monastères expliquent tant la grande quantité des images du saint que leur répartition sur tout le continent Européen. Les nombreuses merveilles que Grégoire lui a tressées, ont offert aux siècles suivants une matière favorable à la création artistique. Les moines font appel aux meilleurs artistes de leur temps, il s'ensuit que du point de vue purement artistique, les œuvres d'art inspirées par le saint sont souvent d'une valeur exceptionnelle.
La
règle de Saint Benoît de Nursie est reprise 2 siècles plus tard,
sous le règne de Charlemagne, par Saint Benoît d'Aniane, fondateur
de plusieurs monastères en pays Franc.
En
817, au concile d'Aix-la-Chapelle, l'empereur Louis le Pieux, fils et
successeur de Charlemagne, l'impose à tous les monastères de son
empire.
Cette
règle dite « Bénédictine » va contribuer d'une manière
décisive au renouveau de la chrétienté occidentale en invitant les
moines à redécouvrir l'héritage de l'Antiquité et surtout en
valorisant le travail manuel.
L'idéal
de Sainteté a considérablement évolué entre le début de notre
ère et la période Mérovingienne :
Vers
le IIIe siècle : Le Saint est un martyr, comme Saint Denis ou Saint
Valentin, à l'origine de la célèbre fête des amoureux du 14
février. Il sera exécuté pour avoir continué à célébrer des
mariages catholiques à une époque où les romains s'y opposent.
Entre
le IVe et le Ve : Il s'agit plutôt d'un confesseur ou d'un ermite,
A
partir du VIe : La carence des structures politiques et sociales va
rendre la sainteté active. Elle se développe dans l'effondrement
des cadres de la cité et devient une action pragmatique au
service de la collectivité en donnant naissance aux 1ères
communautés monastiques en occident : On peut citer en exemple Saint
Martin (après avoir été moine à Bethléem pendant 20 ans, il
fondera la monastère Saint-Victor à Marseille vers 415).
En
introduisant une règle monastique équilibrée, fondée sur la
réhabilitation du travail manuel et du travail intellectuel et en
invitant aussi ses moines à redécouvrir l'héritage intellectuel de
l'Antiquité, Saint Benoît a ouvert la voie à un monde nouveau :
Le
pape Grégoire le Grand (590-604) s'emploiera à diffuser cette
règle, ce qui contribuera au développement des abbayes Bénédictines
dans toute l'Europe durant les VII et VIIIe,
Charlemagne
va largement promouvoir cette règle dans le but de pacifier et
d'unifier son territoire.
En
817, son fils Louis le Pieux imposera à tous les monastères
d'occident de la respecter,
Le
nom de « Benoit » donnera naissance à l'ordre des
« Bénédictins », ordre d'appartenance des futurs
Clunisiens et Cisterciens : Il peut à juste titre être considéré
comme le père du monachisme occidental...
La
règle de Saint Benoît distille en fait certains concepts
étonnamment modernes ... Qui font aujourd'hui encore référence en
matière de management.
Sur ses 73 chapitres, dont certains sont périmés ou sans lien avec l'entreprise, on peut citer :
Sur ses 73 chapitres, dont certains sont périmés ou sans lien avec l'entreprise, on peut citer :
Le
fait que le travail quotidien soit clairement réparti : Chacun sait
ce qu'il doit faire avec une répartition des tâches individuelles
et un roulement pour les tâches d'intérêt général,
Le
rôle qui est confié à l'abbé : « une fois nommé, l'abbé
sait qu'il doit servir et non asservir ». Il doit donc remplir
sa mission et accompagner ceux qu'il dirige dans l'accomplissement de
la leur ». C'est ce qu'on demande aujourd'hui au manager !
La
notion de prise en compte de l'individualité en « se pliant
aux caractères multiples et en s’adaptant à tous selon les
dispositions et l'intelligence de chacun ».
« La
collégialité des prises de décision : « Chaque fois que des
affaires importantes devront être traitées au monastère, l'abbé
convoquera toute la communauté et dira lui-même de quoi il s'agit.
Après avoir entendu l'avis des frères, il réfléchira et fera ce
qu'il juge le plus utile ». Cette position ne ferait pas
l'unanimité dans tous les conseils d'administration !
Benoît
de Nursie — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Benoît_de_Nursie
Benoît
de Nursie (né vers 480 / 490 à Nursie – mort en 543 ou 547 dans
le ..... ses combats et prophétise son règne de neuf ans et sa mort
la dixième année ,.
21
mars 547 - Saint Benoît lègue sa règle aux moines d ...
www.herodote.net/21_mars_547-evenement-05470321.php
24
oct. 2015 - 21 mars 547 : mort de Benoît de Nursie - Saint patron de
l\'Europe, Benoît est à ... Pourtant, cette année-là, des gestes
discrets concourent à la ...
Saint
Benoit, patron de la chrétienté
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Saint
Benoit de Nursie, patron de la chrétienté occidentale (490 - 547)
... lequel il rédigera sa célèbre "règle monastique de Saint
Benoit" jusqu'à sa mort en 547.
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