vendredi 27 novembre 2015

EN REMONTANT LE TEMPS... 540

20 NOVEMBRE 2015...

Cette page concerne l'année 540 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

LES POÈTES PRE-ISLAMISTES PÈRES FONDATEURS DE LA POÉSIE
ARABE

Imrou'l Qays, de son nom complet Imrou'l Qays Ibn Hujr Ibn al-Hârith al-Kindî est un poète arabe préislamique de la tribu de Kinda, surnommé « le Roi Errant » ou encore Dhû l-Qurûh, « l'Homme aux ulcères ». Il est
probablement né dans le Nejd au début du VIe siècle, et mort aux environs de 550 près d'Ancyre.

Considéré comme le plus grand poète préislamique, classé au premier rang des Classes de Jumahî et figurant à la première place de l'anthologie d'Ibn Qutayba, Imrou'l Qays est resté célèbre ; pour les épisodes marquants de sa vie, fortement teintée de légende, et pour sa Mu'allaqa, systématiquement placée au premier rang des « Sept » malgré sa structure fortement éloignée de la conception classique de la qasida.
La critique lui consacre ainsi une place privilégiée dans la poésie arabe, lui attribuant notamment la paternité de nombreux thèmes poétiques. Sa langue est tenue pour exemplaire et sa poésie est citée dans tous les ouvrages critiques et rhétoriques de l'époque classique.

Les informations collectées sur Imrou'l Qays à partir du VIIIe siècle par les transmetteurs de Kufa se contredisent, et leur fiabilité a été mise en doute dès l'époque. Les détails de sa biographie sont donc incertains et, comme pour la plupart des poètes préislamiques, l'histoire de sa vie est inextricablement liée à la légende...
Le lieu de sa naissance est incertain, mais la plupart des critiques penchent pour le Najd, qu'il décrit abondamment dans sa poésie. Sa date de naissance est estimée aux environs de l'année 500.
Imrou'l Qays est un des fils de Hujr, dernier roi du royaume de Kinda, vassal du royaume de Himyar.
Au début du VIe siècle, les Kinda sont à la tête de la confédération des tribus de Maad et contrôlent le centre et le nord de la péninsule arabique pour le compte du royaume de Himyar. Le premier quart du VIe siècle est marqué par la guerre entre les royaumes de Kinda et d'al-Hira.
Dans les années 520, Al-Hârith Ibn Amr, le grand-père d'Imrou'l Qays, occupe al-Hira. La ville est reprise par le roi Lakhmide al-Mundhir III en 528.
La même année, al-Hârith est assassiné, le pouvoir sur Kinda est alors partagé entre ses 3 fils, dont Hujr, le père d'Imrou'l Qays. Dès le début des années 530, le pouvoir des Kinda est donc anéanti, et la tribu éclate et se disperse dans la péninsule.

Imrou'l Qays a donc grandi auprès de son père Hujr. Son oncle, le poète légendaire de Taghlib, Muhalhil Ibn Rabîʿa, ayant vu en lui les signes d'un grand poète à venir, l'a initié à la poésie. Imrou'l Qays compose des poèmes dès son plus jeune âge, chantant ses idylles adolescentes, ses errances et son amour du vin.
Parmi les femmes dont il est épris, il fait souvent allusion à Fatima Bint ʿUbaïd, à laquelle sa mu'allaqa est en grande partie consacrée.
La légende rapporte que les frasques du poète et sa passion pour la poésie, surtout la poésie érotique, lui attirent les foudres de son père et lui valent d'être chassé de la demeure paternelle
Imrou'l Qays erre donc parmi les tribus en continuant de s'adonner aux femmes et à la boisson, accompagné d'une clique composée de marginaux originaires de Bakr, de Kalb et de Tayyi'.
Il a appris le meurtre de son père Hujr par la tribu des Asad, à la fin d'une beuverie mémorable... Il jure alors de se venger.
Aidé par les tribus de Bakr et Taghlib, il réussit à infliger de cuisantes défaites aux Banu Asad. Mais quand ses alliés considèrent qu'il est suffisamment vengé, ils l'abandonnent.

C'est alors que commence la période d'errance qui vaut à Imrou'l Qays son surnom de « Roi errant ». Il voyage de tribu en tribu à la recherche d’alliés d’abord, puis à la recherche d’un protecteur contre le roi d'al-Hira qui a envoyé des troupes après lui.
C’est ainsi qu’il arrive chez Samaw'al, prince de Tayma, qui lui donne refuge dans son château d'al-Ablaq. La légende raconte qu'il se rend ensuite à Constantinople, où il est introduit auprès de Justinien.
L'empereur l’a bien accueilli et lui a offert une armée pour l'aider à récupérer son trône et venger la mort de son père.
Il est sur le chemin du retour, lorsque Justinien apprend qu'il a séduit sa fille... Imrou'l Qays est déjà près d’Ancyre, quand un émissaire de l'empereur Byzantin le rattrape pour lui remettre un cadeau : Une tunique empoisonnée.

Dès qu'il la vêt, son corps se couvre d’ulcères et entraîne sa mort.
Il tire de cette légende son surnom de Dhû l-Qurûh, « l'Homme aux ulcères », surnom par lequel il est connu dès la fin du VIe siècle.

Il existe plusieurs versions, plus ou moins romancées, de la vie d'Imrou'l Qays. Les 4 épisodes récurrents sont :
L'expulsion de la demeure paternelle.
La vengeance contre les Banu Asad.
La rencontre avec Samaw'al.
Le voyage à Constantinople.
L'empereur Justinien n'a pas de fille, ce qui porte un coup sévère à l'authenticité de la dernière aventure d'Imrou'l Qays, cependant la réalité de son voyage à Constantinople fait encore débat parmi les critiques et les historiens... Il séjourne aussi à Byzance (Istanbul), auprès de Justinien le Grand, sûrement dans le but d'obtenir un soutien pour restaurer le royaume. Mais, arrivé à Ankara, il meurt d'une espèce de variole, empoisonné par une tunique de laine tissée d'or envoyée par Justinien, soit parce que sa fille était tombée amoureuse du poète, soit parce que l'empereur redoutait une traîtrise après avoir accordé son aide. Sa dépouille se trouve en Turquie a Ankara...

Comme de nombreux poètes Bédouins de la Jâhiliyya, Imrou'l Qays a eu un djinn inspirateur, appelé Lâfiz Ibn Lâhiz, « Articulant fils d'Observant » qu'il rencontre dans une vallée reculée du désert du Najd appelée Wâdî ʿabqar. Deux traditions sont souvent citées pour expliquer la place prééminente d'Imrou'l Qays dans la poésie arabe.
La première, attribuée au Prophète, dans des termes qui varient selon les auteurs, porte un jugement de valeur sur Imrou'l Qays et fait de lui le « chef de file et le porte-drapeau des poètes »
L’autre, attribuée à ʿAlî, vante son habileté artistique et affirme que sa supériorité tient précisément au désintéressement de sa production poétique. (cela ressemble surtout à de la récupération car environ 100 ans séparent l'un des autres.)

Son diwân est collecté et transmis à partir du VIIIe siècle par les transmetteurs de Basra et Kufa :
al-Asmaʿî (28 pièces), al-Sukkarî (68 pièces), al-Mufaddal al-Dabbî, dont la recension est approuvée par son disciple Ibn al-Aʿrâbî, ou encore Abû ʿAmr al-Shaybânî, autre disciple de Mufaddal.
Parmi les poèmes attribués à Imrou'l Qays, c’est la mu'allaqa qui a suscité le plus d’intérêt chez les littérateurs de l'époque classique.
Sa qasida est la première des Mu'allaqât. En voici les premiers vers, traduits par Heidi Toelle
« Arrêtez vos montures, vous deux, et pleurons au souvenir d'un campement Aux confins en courbe des sables entre Dakhûl et Hawmal, Tûdih et l-Miqrât. Ses traces ne se sont pas effacées encore
Grâce au tissage du vent du sud et du vent du nord

Sur ses aires et sur ses terrains plats, tu vois,
Tels grains de poivre noirs, les crottes des gazelles blanches.
Et ce fut, comme si au matin de la séparation, le jour où ils levèrent le camp, Près des acacias du clan où la coloquinte égrenait,
Mes compagnons arrêtaient sur moi leurs montures :
« Ne te laisse pas mourir ! Fais bonne figure ! »

Alors qu'une larme versée m'aurait, seule, consolé !
Mais face à des traces qui s'effacent une larme peut-elle aider ? »

D'autre vers

Le mont Thabîr, quand le toucha le mufle de l'averse eut un air de seigneur qui se drape dans son manteau rayé
Pareille demain matin sera la cime du Mujaymar à la rotation d'un fuseau et pareils à des bulbes d'oignons sauvages les lions noyés cette nuit dans les aires
lointaines seront projetés dans le désert de Ghabît' comme un marchant du Yémen décharge sa pacotille.

Imrou l-Qays, Abu Firas Al Hamdani, Charles d’Orléans : des poètes au sang bleu
Nos amis les princes !

« L’art poétique, disait un vieux comparatiste, a pris son élan, pour la première fois, grâce à un prince. Et c’est étrangement un autre prince qui a donné, quelques siècles plus tard, le coup de grâce à ce même élan !
Le premier n’était autre qu’Imrou l-Qays (500-540), poète à l’architectonie imposante, qui n’a cessé de faire sa loi depuis 15 siècles. Le verbe, majestueux et fluide, l’autorise même à entreprendre l’impossible, y compris à prétendre encore au royaume de Kinda, celui de son père, après qu’il en soit déchu.
Le deuxième, torrentiel et subtil à la fois, est Abu Firas Al-Hamdani (932-968), ce jeune prince qui veut désespérément se tailler une place dans un royaume déjà ensablé, sur le point de tomber entre les mains des Byzantins, dans le nord de la Syrie.
Les deux, dit-on formellement dans les manuels de littérature arabe, ont du sang bleu dans les veines, un sang qui n’est pas près de perdre ses qualités premières !
Selon certains comparatistes, un tracé généalogique de ce genre a bel et bien existé, quoique à moitié, dans la poésie Française. Toutefois, on ne s’est pas encore donné la peine de chercher l’autre tranche qui permettrait de fermer ce cycle tout de miracle et d’enchantement.

Charles d’Orléans (1394-1465), pour son bonheur ou pour son malheur, a donc été ce poète à ouvrir le jeu, en littérature Française, sans pour autant avoir de successeur en mesure de boucler la boucle. Et pourquoi ne pas chercher ce prince poète qui prendrait le relais du moment qu’il ne s’agit là que d’un procédé de langage de la part des comparatistes ?
Il est bien poète de sang royal, dont la jeunesse et une partie de l’âge adulte sont faites de guerres, de prison et d’exil en Angleterre.

Imrou l-Qays, lancé dans une entreprise hasardeuse, se montre plein de fougue, ne recule devant rien...
« Ne donne pas libre cours à tes larmes, disait-il dans une tournure métaphorique superbe, c’est un royaume auquel nous aspirons ou c’est la mort, et ce jour-là, la vie nous pardonnera ! »
Il s’est promis, à la suite de l’assassinat de son père, de prendre sa vengeance, en vain. Il doit mourir sur le chemin du retour de Byzance où il est allé demander de l’aide.
Dans ses Rumiat, poèmes composés durant sa captivité à Byzance, Abu Firas fait montre d’un lyrisme enchanteur, teinté çà et là d’une certaine assurance orgueilleuse.
« Pas de juste milieu, dit-il, c’est la vie ou bien c’est la mort ! » Donc, plutôt que de s’assagir et de considérer les changements sociopolitiques qui se sont opérés dans sa propre principauté durant son absence, il se complaît dans le rôle de guerrier illuminé en mettant le monde sens dessus dessous, et il finit, bien sûr, assassiné comme un va-nu-pieds.

Charles d’Orléans, en revanche, doit opter pour une vie de tranquillité dès son retour parmi les siens en 1440. Il ne cherche point à venger son père. Pourtant, il s’est juré solennellement de le faire à la suite de l’assassinat de ce dernier en 1407. Sa longue captivité a fait de lui, entre-temps, un homme diamétralement opposé à ce jeune prince qui, durant des années, combat farouchement l’occupation Anglaise.
En outre, aucune action n'est entreprise de sa part en vue de restaurer un semblant de royaume. La bataille d’Azincourt, en 1415, faut-il le rappeler, coupe court à tous ses espoirs, et 25 ans dans les geôles Anglaises finissent par éroder sa fougue et son impétuosité à tout jamais.
Charles d’Orléans, dans l’attente de recouvrer sa liberté un jour, s’est mis à faire des vers en latin, en français et en anglais. Ses compatriotes, subissant encore les retombées de la débâcle d’Azincourt, attendent, avec passion et ardeur, le retour du preux chevalier qui a enflammé, un jour, leur cœur dans la lutte contre l’occupant Anglais.
On devine d’ici leur cruelle déception. Des poètes, venus de tous les horizons, ne cessent d’élire domicile au château de Blois, propriété de Charles d’Orléans transformée en une espèce d’académie de poésie...
Même le trublion François Villon (1431-1463), signale-t-on, faisait partie du lot. Ce changement radical, on ne se l’explique pas encore.
La guerre, en tant que telle, n’étant pas une partie de chasse ou de plaisir, excepté pour les assoiffés de sang, l’homme qui s’y engage est donc tenu de fournir des explications, de clarifier ses motivations, à moins que celles-ci soient déjà apparentes. Dans le cas de Charles d’Orléans, le poète a bien supplanté le prince guerrier. La preuve, on ne trouve pas, dans sa poésie, de mêlée confuse, de sang ou de coursiers effrénés comme cela est le cas dans la poésie d’Imrou l-Qays et de Abu Firas.
Chez lui, c’est le lyrisme simple et béat qui prime : Le soleil qui se lève et se couche, les gouttes de pluie qui scintillent, la neige, les belles femmes et les douces paroles ; bref, ce qu’il y a de plus candide dans la vie d’un prince bien entouré. En matière de poésie, depuis que celle-ci existe, les nantis comme les démunis, les princes comme les gens du peuple ont toujours été conviés, sur un pied d’égalité, à sa table somptueuse, à folâtrer, à papillonner dans ses jardins enchanteurs. Ceux qui exercent ce beau métier appelé lecture et qui ayant un sang normal dans les veines, arriveraient-ils un jour à comprendre le pourquoi de certains comportements qui dérogent à la règle générale du commun des mortels ? »

« L’influence des poètes arabes préislamiques sur la naissance de l’amour courtois chez les troubadours de langue d’oc »

La Mecque, réalise des bénéfices considérables en tant que siège à la fois de la foire et du pèlerinage païen à la Kaaba.
Les joutes poétiques qui s’y tiennent périodiquement favorisent la formation
d’une langue arabe intelligible par un nombre croissant d’habitants de la péninsule. Dès l’origine de la constitution d’une première identité, nous avons donc comme éléments principaux la langue d’une part et la poésie de l’autre.
Cette importance de la parole dans le patrimoine culturel arabe s’explique aisément par le milieu géographique dans lequel les Bédouins se déplacent et par le caractère précaire de leur existence. La poésie comme la musique sont des formes traditionnellement bien en accord avec une existence nomade. Les premières joutes poétiques connues sont celles de Ocazh, une petite bourgade
située entre Taif et Nakhla, au IIIe siècle de notre ère.

Les tribus Bédouines ont pris l’habitude de se retrouver périodiquement, de conclure une trêve générale pendant laquelle cessent leurs querelles. Cette trêve est l’occasion d’entendre les poètes des différentes tribus réciter leurs œuvres mais aussi confronter leurs jugements en matière de langue, ce qui a pour effet d’affermir, d’identifier et de consolider une langue arabe unique. Ces joutes poétiques originelles sont fondamentales et représentent la première étape de la formation d’une identité arabe. L’histoire de la poésie arabe commence certes avec la fondation de l’Islam, mais aussi, avant la
Révélation, avec l’identité arabe préislamique, celle du temps de la djihillyia, des siècles antérieurs au VIIe
L’unité linguistique de haut niveau littéraire qui existe dès l’époque préislamique est le vecteur porteur par excellence d’un imaginaire collectif, dont témoignent les muallaqates, textes poétiques primés lors des concours et des joutes oratoires entre tribus et affichés aux parois de la Kaaba... Le vers arabe classique comprend deux éléments : Le mètre et la rime. Celle-ci reparaît à la fin de chaque distique (le bayt).

Contrairement à la conception occidentale du vers, le vers arabe n’est pas formé d’une seule entité rythmique, mais d’éléments de même mesure, qui constituent deux entités bien différenciées, grâce à la présence, à la fin de chacune d’elles, de la rime. Selon la tradition classique, la rime est l’homophonie de la dernière syllabe du distique et court d’un bout à l’autre du poème auquel elle confère une unité musicale envoûtante et un caractère éminemment invocatoire.


Imrou'l Qays — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Imrou'l_Qays
Activité principale. Poète arabe préislamique ... Dans les années 520, Al-Hârith Ibn Amr, le grand-père d'Imrou'l Qays, occupe al-Hira. La ville est reprise par le …

LE THEME DE L'AMOUR DANS LA POESIE ARABE. - Forums Sétif Info
forum.setif.info/index.php?topic=2952.75;wap2
Le premier n'était autre qu'Imrou l-Qays (500-540), poète à l'architectonie ... durant des années, combattit farouchement l'occupation anglaise En outre, aucune ...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire