mardi 3 novembre 2015

EN REMONTANT LE TEMPS... 573


19 OCTOBRE 2015...


Cette page concerne l'année 573 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

ÉTAT DE DÉMENCE PROGRESSIVE POUR JUSTIN II ET SES CONSÉQUENCE.


Justin II (latin : Flavius Iustinus Iunior Augustus, grec : Φλάβιος Ἰουστίνος ὁ νεότερος) règne sur l’Empire byzantin du 15 novembre 565 à sa mort le 5 octobre 578, c'est le neveu et successeur de Justinien Ier. Après avoir réglé les dettes laissées par ce dernier, Justin mène une stricte politique financière qui tranche avec la prodigalité de son prédécesseur et le fait accuser d’avarice.
En matière religieuse, il tente mais sans succès de rallier monothéistes et orthodoxes. L’invasion de l’Italie par les Lombards et l’unification territoriale de l’Hispanie Wisigothe fait perdre la plupart des territoires que Justinien a reconquis en Occident. En Orient, la trêve conclue par Justinien avec les Perses est rompue et une longue guerre s'ensuit qui se continue bien au-delà du règne de Justin. Les échecs tant à l’intérieur qu’à l’extérieur ont raison de la santé mentale de l’empereur : Son épouse Sophie et le comte des excubites, (« ceux qui sortent du lit », c.-à-d. « les sentinelles ») Tibère II Constantin, assurent la direction de l’empire pendant les toutes dernières années de sa vie.
Malgré le fait que depuis Anastase (491-518), aucun des empereurs n’ait laissé d’héritier direct ni nommé de coempereur, la succession de Justinien se fait comme dans le cas de ses prédécesseurs sans grande difficulté. Justinien meurt dans la nuit du 14 novembre, vraisemblablement d’une crise cardiaque, laissant derrière lui 3 neveux ainsi que les 2 fils de son cousin Germanus.
La seule personne présente au moment du décès est son secrétaire particulier et praepositus sacri cubiculi, le patrice Callinicus, selon qui Justinien a désigné Justin comme successeur sur son lit de mort. Fils de la sœur de l’empereur Justinien, Vigilantia, ce dernier a pendant plus d’une décennie remplit la fonction de curopalate ou maître du palais, fonction essentiellement honorifique, mais qui a pris une certaine importance en raison de la confiance que Justinien porte ostensiblement à son neveu.

Il a ainsi pu assurer la promotion de son ami Tibère comme comte des excubites, (garde impériale dont l’appui garantit généralement la docilité du Sénat). Immédiatement après le décès, Callinicus prend avec lui quelques sénateurs et le nouveau patriarche, Jean le Scholastique, et va informer Justin des dernières volontés de son oncle.
Le Sénat se hâte de sanctionner cette version des faits. Le lendemain, Justin, après avoir été soulevé sur un bouclier, gage de l’appui de l’armée, se rend avec son épouse Sophie à la basilique Sainte-Sophie pour y être couronnés avant de recevoir l’hommage de leurs sujets à l’hippodrome.

Bélisaire, le général ayant reconquis une bonne partie de l’empire pour Justinien, étant mort, le seul autre prétendant éventuel est l’un des 2 fils de Germanus, également prénommé Justin, qui sert en Illyrie comme magister militum. Peu après l’avènement de Justin, ce dernier est relevé de son commandement et envoyé à Alexandrie où il est exécuté avec 2 sénateurs après que des accusations fort douteuses de conspiration aient été portées contre eux.

Les premiers mois du règne de Justin II s’avèrent prometteurs. Lors de son couronnement à Sainte-Sophie, il a professé son attachement à l’orthodoxie et, après avoir regretté que Justinien, dans sa vieillesse, ait négligé ou mal administré la chose publique, s’est engagé à payer toutes les dettes encore dues au moment du décès de l’empereur...
Il renouvelle son consulat en 566 en accordant une remise des arriérés d’impôt s’étendant jusqu’en 560. Cette même année, il rétablit (novelle 140) le divorce restreint par Justinien en 542 (novelle 117).

Tout comme Anastase avant lui et contrairement à son prédécesseur, Justin mène par la suite une stricte politique financière qui lui vaut à la fin de son règne une réputation d’avarice. Il impose des droits de douane sur l’importation du vin et oblige les détenteurs de coupons donnant droit à une distribution gratuite de pain à payer une somme forfaitaire de 4 solidi pour ce privilège. En 569, il tente de remettre en application un édit de Justinien interdisant la vente des gouvernorats de province (ce qui rapporte des revenus appréciables appelés suffragia), espérant qu’une réduction de la corruption rapportera plus que la vente des titres, réforme qui s’avère toutefois éphémère. Il s’attache également à réduire les dépenses à un point qui met en péril la bonne marche de certains départements de l’empire dont l’armée.

Le concile de Chalcédoine (451) a profondément divisé l’empire non seulement sur le plan religieux, mais aussi sur le plan politique, les riches provinces d’Égypte et de Syrie ayant largement adopté la position monophysite qui s’oppose aux décisions du concile sur la nature du Christ. Anastase a été hostile aux décisions du concile, Justin Ier y a adhéré, alors que Justinien, tout en étant pro-chalcédonien, a cherché un accord avec les monophysites. Justin II et son épouse, Sophie, ont été monophysites dans leur jeunesse et ne se sont convertis à l’orthodoxie que par raison d’État. Les débuts du règne sont marqués par une certaine tolérance. Des dissensions au sein de la communauté monophysite permettent à l’empereur de croire qu’il peut se gagner l’élément traditionnel de cette communauté.
Justin II entreprend donc des négociations avec le patriarche Théodose d'Alexandrie, puis, après sa mort, organise des discussions théologiques qui regroupent des Chalcédoniens, des Trithéistes (éléments schismatiques parmi les monophysites) et les monophysites traditionnels.

En 567, il promulgue un décret qui, sans mentionner Chalcédoine, énumère les points sur lesquels on peut croire que tous s’entendent. Bien que nombre de moines monophysites de Syrie aient rejeté le décret, la hiérarchie monophysite conduite par Jacques Baradée s’y rallie. Ceci permet à Justin de publier en 571 un édit d’union auquel adhérent les évêques monophysites traditionnels mais qui est rejeté par leurs fidèles. À la suite de cet échec, son attitude change radicalement pendant que son état de santé mental se détériore. L’empereur fait mettre en prison les évêques monophysites, rend la doctrine hors-la-loi et abandonne tout effort de réconciliation.

Justinien avait réussi à redonner à l’empire une extension territoriale digne des siècles passés en reprenant notamment le contrôle de l’Italie. Ces succès sont cependant de courte durée. Pour lutter contre les Bulgares et les Antes, il a fait appel aux Avars, peuple des steppes Asiatiques qui a étendu progressivement leur domination sur le Caucase jusqu’à l’Ukraine.
Bientôt les Avars répondent à l’appel des Lombards, installés en Norique (Autriche actuelle), qui combattent les Gépides habitant la Pannonia Secunda. Leurs forces combinées anéantissent les Gépides dont le territoire va aux Lombards, à l’exception de Sirmium, conquise en 538, mais que les Gépides ont rendu à Justin en espérant (en vain) que celui-ci viennent à leur aide.

Les Avars deviennent ainsi la plus importante puissance sur le Danube. Conscients de leur force, ils envoient une délégation à Constantinople quelques semaines après l’accession de Justin II au pouvoir pour réclamer le tribut annuel que Justinien a consenti à leur payer pour qu’ils éloignent les autres tribus des frontières impériales. Toutefois, imbu de la dignité de l’empire et conscient que les Avars ont eux-mêmes envahi la Thrace en 562, Justin II refuse de payer.

En 568, quelques mois après le début de l’invasion Lombarde en Italie, les Avars se dirigent vers la Dalmatie, détruisant tout sur leur passage. Justin II envoie alors le comte des excubites, Tibère, pour les arrêter. Après 3 ans de vains efforts, le général doit demander une trêve et Justin II se voit forcé de payer un tribut de 80 000 pièces d’argent, somme bien supérieure au tribut initial.

Sentant toutefois que les Avars ne s’arrêteront pas là, les Lombards, sous la conduite d’Alboïn, quittent la Pannonie pour l’Italie où ils sont déjà venus une décennie plus tôt comme mercenaires de Narsès.

Entre 568 et 572, ils s’emparent avec leurs alliés Saxon de la Vénétie, de la Ligurie, de Milan et de Pavie (Ticinum). Les possessions Byzantines se trouvent bientôt réduites à Ravenne et aux îles de la région de Venise au nord, à Rome et à Naples au centre, et à la Calabre, à la Sicile et à la Sardaigne au sud. Si Alboin s’arrête après avoir pris la Toscane, plusieurs de ses généraux continuent l’invasion et créent les duchés semi-indépendants de Spolète et de Bénévent, annonçant ainsi la fragmentation de l’Italie du Moyen-Âge.

Si Justin défend mollement les possessions occidentales reprises par Justinien, c’est qu’un nouveau conflit monopolise toutes ses forces en Orient. Déjà, sous Anastase, plusieurs villes comme Martyropolis et Amida sont tombées aux mains des Perses. En 532 d’abord, puis en 562, Justinien a signé des accords avec le roi Khosro Ier qui l’ont laissé libre de reconquérir l’Afrique et la Sicile d’abord, avant de lui permettre de reprendre la Lazique et d’obtenir la liberté religieuse des chrétiens d'Arménie moyennant il est vrai un tribut de plus en plus élevé.
Comme il l’a fait pour les Avars, Justin II refuse en 572 de reconduire ce tribut. Il s’ensuit une longue guerre dont l’enjeu est surtout les provinces Arméniennes où l’empire recrute la majorité de ses mercenaires et où les chrétiens sont obligés de se convertir de force au zoroastrisme imposé par Khosro. le roi des Perses , lui envoie un Ambassadeur pour l'engager à la continuer : Mais Justin II lui répond avec fierté: « Il serait honteux pour les Romains de payer tribut à de petits peuples qui sont dispersés de côté et d'autre.
S’étant proclamé protecteur des chrétiens, Justin II nomme son cousin, Marcien, magister militum per Orientem, le chargeant de venir au secours des Arméniens qui ont assassiné le gouverneur Perse en 572. Celui-ci entre en Mésopotamie l’année suivante et met le siège devant Nisibis (aujourd’hui Nusaybin en Turquie). La réaction Perse est immédiate : L'armée Sassanide envahit la Syrie, Apamée est mise à sac, et plusieurs milliers de prisonniers sont déportés pour être livrés au khan des Turcs dont Khosro espère se faire un allié.
Une imposante armée Perse vient alors délivrer Nisibis, après quoi elle se dirige vers la forteresse de Dara, principale place forte Byzantine sur la frontière Perse, qu’elle conquiert le 15 novembre 573

Ce dernier coup est plus que ne peut supporter la santé mentale de l’empereur, laquelle se dégrade déjà depuis quelques années... Selon Jean d’Éphèse, son plus grand plaisir dans ses périodes paisibles est d’être promené à travers ses appartements dans une voiturette conduite par ses gardiens.
Mais il a également des moments de rare violence où il peut s’en prendre physiquement à quiconque l’approche ou tenter de se jeter par les fenêtres du palais qui doivent être munies de barres.

L’épouse de l’empereur, Sophie, prend alors la direction des affaires de l’État. Elle persuade Khosro d’accorder une trêve d’une année limitée à la Mésopotamie en retour d’un paiement de 45 000 numismata. Par ailleurs, elle profite d’un des rares moments de lucidité de son époux en décembre 574 pour le convaincre de nommer césar son ami le même général Tibère qui n’a pu vaincre les Avars.
À partir de ce moment, Sophie et Tibère règnent à titre de régents jusqu’à la mort de Justin II en 578. Tibère lui succède alors sans difficulté sous le nom de Tibère Constantin.

Les sources les plus importantes sur la période de Justin II sont :
  • Évagre le Scolastique (livre 5 de son Histoire de l’Église qui va de 431 à 593), qui cite les sources sur lesquelles il s’appuie et insère divers documents authentiques ;
  • la 3e partie de l’Histoire de l’Église de Jean d'Éphèse, évêque monophysite et par conséquent opposé à Justin II, qui prend la relève d’Évagre jusqu’à la période de l’empereur Maurice.
  • Théophylacte Simocatta, qui raconte en 8 livres l’histoire de l’empereur Maurice.

Le poète épique Corippe, qui vit sous les règnes de Justinien et de Justin II, a laissé un poème en quatre livres, « in laudem Justini minoris », qui décrit la mort de Justinien et l’avènement de Justin II.
Quoiqu’il s’agisse manifestement d’une œuvre destinée à plaire au nouvel empereur, sa rédaction au temps où de nombreux témoins sont vivants assure la quasi exactitude des faits eux-mêmes.
On a conservé les 5 premiers paragraphes de l’Histoire de l’Église de Jean d'Épiphanie, cousin d’Évagre. Il a l’occasion de séjourner à la cour de Khosro II et les passages de son œuvre qui ont été conservés portent précisément sur la guerre entre les Perses et les Byzantins commencée en 571.

Le Protecteur reprend l’histoire de l’empire 558 à 582 (fin du règne de Justinien, règnes de Justin II et de Tibère II Constantin). Il n’en reste que des fragments qui donnent toutefois des informations sur des peuples « barbares » de l'époque auxquels l'Empire a affaire (Avars, Sarrasins, Turcs, Lombards, Alains, Perses).

Ces écrivains traitent surtout des événements d’Orient. Pour les événements d’Italie, on se réfère à l’œuvre de Paul Diacre qui vit sous Charlemagne et qui écrit une Histoire des Lombards (Historia Langobardorum), allant des origines en l’an 744 (mort du roi Liutprand et aux registres du pape Grégoire le Grand (590-604).
On trouve également des remarques sur Justin II chez les auteurs occidentaux comme Grégoire de Tours (Histoire des Francs) et Jean de Biclar (Chronique).

Les pièces de monnaie frappées sous Justin II portent encore des légendes en latin, ce qui porte à croire que cette langue est encore dominante à la cour. Toutefois, s’il faut en croire Corippe, les discours faits devant l’empereur sont en latin ou en grec.

Les Chrétiens de Persarmenie se révoltent contre les Perses, massacrent tous ceux qui se trouvent parmi eux, et envoient demander a Justin sa protection. Le loi de Perse , pour s'en venger, lève une puissante armée , entre sur les terres de l'Empire , met tout à feu et à sang , prend plusieurs villes. Justin II uniquement occupé de ses plaisirs, laisse l'Empire en proie aux Barbares.

Justin s'est fait des illusions sur les ravages des Perses, et ses flatteurs ont toujours cherché à le tromper : Mais il en est instruit sans déguisement le 6
Octobre de cette année.
Alors il ouvre les yeux : L'image de son malheur et les remords qu'il sent le frappent comme un coup de foudre. Il tombe dans des accès de frénésie qui ne lui laissent que peu d'intervalles de raison. Ne pouvant plus travailler, il confie à Tibère , Capitaine des Gardes , le soin de conduire l’État, avec ordre cependant de consulter en tout l'Impératrice Sophie. On envoie des Ambassadeurs en Perse pour demander la paix à Kosroès, qui accorde une trêve de 3 ans.
Justin II. voyant que sa maladie augmente de jour en jour , adopte Tibère et le déclare César. Justin II... Pendant un intervalle de lucidité de son époux l'impératrice Sophie fait venir à l'entrée du palais le Patriarche de Constantinople, le Clergé et tous les Grands de la Cour, déclare en leur présence Tibère Empereur, le fait revêtir de la pourpre, lui met la couronne sur la tête...

Justin II l’exhorte à respecter l'Impératrice comme sa mère, et de se souvenir qu'il a été son sujet. Il l'avertit en même temps de profiter de ses fautes, et de regarder les malheurs dont il est accablé, comme des conseils, et lui prouve que sa qualité d'Empereur le rend responsable du sort des peuples.

L'Impératrice Sophie , veuve de Justin II. indignée que Tibère ait épousé Anastasie, tente de le faire descendre du trône, et forme une conjuration contre lui : Tibère en est instruit et pour toute punition il prive les complices de leurs biens et de leurs dignités...




Justin II — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Justin_II
Justin II (latin : Flavius Iustinus Iunior Augustus, grec : Φλάβιος Ἰουστίνος ὁ ... Cette même année, il rétablit (novelle 140) le divorce restreint par Justinien en 542 .... forte byzantine sur la frontière perse, qu'elle conquit le 15 novembre 573 , , ,.

Nouvel abrégé chronologique de l'histoire des empereurs ...
https://books.google.fr/books?id=giUrAAAAYAAJ
Adrien Richer - 1754 - ‎Rome (Italy)
Faits mémorables ou règne de Justin II. Octobre de cette année. ... 573- 574- - Rosemonde , femme d'Alboiiin , Roi des Lombards , fait assassiner son mari.

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