lundi 30 novembre 2015

EN REMONTANT LE TEMPS... 539

21 NOVEMBRE 2015

Cette page concerne l'année 539 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

AFFRONTEMENTS ENTRE LES ROMAINS, LES BURGONDES, ET LES OSTROGOTHS.

La Sapaudie (en latin Sapaudia) correspond au territoire méridional de la province Maxima Sequanorum, où ont été installés les Burgondes en 443. Celui-ci correspond à la région comprise entre le Jura et les Alpes, c'est-à-dire l'espace situé entre l'Ain, le Rhône, la région du lac Léman, le Jura et l'Aar (soit la Suisse Romande), incluant les civitas de Genève, Nyon et Avenches.
Le terme Sapaudia, littéralement « pays des sapins », est à l'origine du nom moderne Savoie.
L'usage du nom est attesté uniquement à partir de Ammien Marcellin, en 354, et les quelques lignes s'y rapportant. Il décrit ainsi le cours du Rhône :
 De là (du lac Léman), d'où sans perte il va à travers la Savoie et les Séquanes, et, ayant beaucoup avancé, il longe la Viennoise du côté gauche, la Lyonnaise du côté droit (...) ».
L'historien Pierre Duparc, dans une publication de 1958, rappelle les différentes définitions de ses prédécesseurs, citant l'historien Camille Jullian qui considère que ce
« pays que traverse le Rhône dés sa sortie du lac Léman et avant son entrée dans la région du Bugey. » .
D'après l'historien Suisse P.-E. Martin il s'agit plutôt du territoire entre Genève et Grenoble avec probablement les vallées de Tarentaise et de Maurienne
Le médiéviste Français Ferdinand Lot lui dit plutôt
« La Sapinière (...) la partie montagneuse et sylvestre du grand territoire des Allobroges. ».
L'étude du texte de Marcellin par l'historien Pierre Duparc amène à voir qu'il faut traduire la citation par
« à travers la Sapaudia où sont les Séquanes».
Cette lecture permettant de définir le territoire ainsi désigné comme s'étendant de « la vallée du Rhône depuis le défilé de l'Écluse, en aval de Genève, et se serait étendu probablement jusqu'au confluent de l'Ain. »

« La 20e année du règne de Théodose la Sapaudia est donnée au reste des Burgondes pour être partagée avec les indigènes. » (Sapaudia Burgondionibus data est ci un indigents dividenda), soit vers 443.
D'autres mentions sont faites au Ve et au début du VIe siècle, à propos des Burgondes et la Sapaudia, mais sans apporter de précision sur la délimitation de l'espace géographique de la province.
La Chronique de Prosper Tyro fait mention de la Sapaudia (455). Lors du partage de l'empire de Charlemagne en 806, on parle de la Saboja ou Saboia distinguée de la Maurienne et de la Tarentaise, d'ailleurs dès le VIe siècle, le territoire est divisé en 5 pagus major :
Pagus Genevensis puis Comté de Genève
Pagus Savogensis puis Comté de Savoie, future subdivision du duché, renommée au XVIIIe Savoie propre.
Pagus Bellicensis (Bugey)
Pagus Tarentasia (Tarentaise)
Pagus Maurianensis puis comté de Maurienne dont les seigneurs étaient originellement aussi seigneurs du premier comté de Savoie.

En 436, Aetius avec l'aide des Huns vainc les Burgondes, un peuple Germain, qui a tenté de s'emparer de la Belgique. Aetius vient de refuser aux Burgondes leur établissement en Lorraine et en Champagne actuelles.

Vers 443, la Sapaudia est alors offerte par le général Romain Aetius, avec l'aval de l'empereur Valentinien III aux Burgondes qu'il vient de soumettre...
En réalité ceux-ci sont transportés de force vers cette contrée, depuis le Palatinat. Gondicaire devient le premier roi de cette contrée. (Voir l'article Burgondes). En agissant ainsi, Aetius se fait une réserve en armes et en hommes pour les guerres de Gaule et il sécurise la frontière avec les Alamans afin de stopper la progression de ces derniers sur le Plateau Suisse. Toutefois, jusqu'à l'Empire Carolingien, ce territoire n'a jamais été considéré comme une province, d'ailleurs le nom de Burgundia Sabaudica indique bien cette dénomination d'une contrée et non d'une province. Les Burgondes déplacent l'ancienne capitale Worms à Genève.

Les limites de la Sapaudie, bien que difficiles à tracer, semblent être redéfinies lors de la succession de Charlemagne et correspondre dorénavant au territoire compris entre le Mâconnais et le Lyonnais à l'ouest (perdant l'évêché d'Avenches) et la Tarentaise et la Maurienne à l'Est et au Sud. Elle comprend désormais, outre le futur comté de Savoie, l'évêché de Belley, le Bugey septentrional, le Valromey et peut être le Chablais.
L'absence de sources ne permet pas de dire à qui revient ce territoire avant le Xe siècle, simplement que s'érigent un certain nombre de comtés sur les pagus, notamment autour des villes de Genève, Grenoble et Belley.
Les quelques certitudes sont qu'aux environs de 880, la partie nord de cette contrée appartient au second royaume de Bourgogne et le sud au second royaume de Provence ou Royaume d'Arles (voir Histoire d'Arles ou Royaume de Bourgogne), mais là encore, le partage est incertain.

Toutefois, il est affirmé que sous le règne de Rodolphe III de Bourgogne (888) la Sapaudia lui appartient entièrement mais est divisée en plusieurs comtés (pagi), exception faite de la partie méridionale devenant le comté de Grenoble qui passe définitivement au royaume de Francie en 890. La Sapaudia n'est plus que la province de Savoie proprement dite, futur comté de Savoie, entrée dans les territoires contrôlés par la maison de Savoie.
Ceci faisait du royaume Burgonde un peuple très important de l’époque. Effectivement, la Sapaudia compte déjà ses propres peuples d'origine Italiques avant l’arrivée des Burgondes.
Selon les historiens de l’Église Orose et Socrate, qui vivent au Ve siècle, une grande partie des Burgondes établis en Sapaudia sont catholiques, mais les rois de la deuxième dynastie sont ariens, comme les rois Gondebaud, Sigismond, Godomar III et Godégisel avant qu’ils ne se convertissent.

Cela remonte en l’an 500 quand Clovis, qui s’est converti au catholicisme après sa victoire contre les Alamans, décide d’attaquer les Burgondes (ils ne peuvent plus supporter que ceux-ci restent hérétiques et polythéistes. Il remporte bataille sur bataille et finit par gagner la guerre.
Selon l’historien Grégoire de Tours, Clovis veut surtout laver l’honneur de sa nouvelle femme Clotilde, nièce du roi Burgonde Gondebaud, qu’il a épousée en 493.
En revanche, tous les historiens sont d’accord pour dire que la guerre opposant Clovis et les Burgondes se passe en 500. D’autres historiens pensent que Clovis vainc les Burgondes en 506 et qu’il se serait converti cette même année. Selon ces mêmes historiens, cette guerre n’est en rien religieuse.
Godégisel, partageant le trône de la Burgondie (appelée aussi Sapaudie) avec son frère Gondebaud, a trahi ce dernier en faisant alliance avec Clovis.
En échange de son appui, Godégisel promet à Clovis de devenir son tributaire... Clovis force la frontière Burgonde en l’an 500.
Il combat les armées de Gondebaud près de Dijon. C’est à ce moment que Godégisel fait volte-face et commence à attaquer les armées de son frère. Surpris, Gondebaud s’enfuit avec une partie de son armée et part vers le sud du royaume, à Avignon.
Ce choix lui permet de faire une alliance avec Alaric II, le roi des Wisigoths, qui vient à son secours en lui envoyant des troupes. De son côté, Godégisel reçoit une garnison de Francs, puis s'installe à Vienne. À la fin de l’année 500, Gondebaud assiège Vienne avec les troupes d’Alaric II, qui n’est pas prête à tenir un siège, Godégisel décide d’expulser toutes les bouches inutiles car la famine est proche. Il expulse notamment l’employé de l’aqueduc, qui, vexé, propose à Gondebaud d’entrer dans la ville par celui-ci. C’est ainsi que Gondebaud pénètre dans la ville et s’en empare.
Godégisel s’est réfugié dans la cathédrale. Gondebaud l’y rejoint et le tue sur place, ainsi que l’évêque. Il tue également la femme et les deux fils de Godégisel, seules sont épargnées ses deux petites-filles : Sédéleubeude et Guntheuca... Gondebaud exécute également les nobles Burgondes et Gaulois de Vienne. Les soldats Francs sont arrêtés et livrés à Alaric II qui est ainsi récompensé.

Les dernières années de Théodoric terminent mal un si grand règne. Quand l'empereur orthodoxe Justin Ier se met a persécuter les Ariens, Théodoric s'irrite. On lui dénonce plusieurs sénateurs qui, dit-on, sont en correspondance secrète avec l'empereur et songent à renverser le « tyran ».
Il sévit contre ces tardifs amis de la liberté Romaine... Boèce, qui a pris non sans arrogance la défense de ses collègues, est arrêté, mis à la torture et condamné à mort par un jugement irrégulier.
Son beau-père Symmaque, le plus illustre des Romains de son temps, subit peu après le même sort (525).
Ces exécutions sanglantes ruinent l’œuvre de Théodoric en rendant impossible tout rapprochement entre les Goths et les Romains. Le vieux roi lui-même ne survit pas longtemps à ses victimes, il meurt le 30 août 526...
Les Germains racontent que le cheval noir d'Odin est venu le prendre au milieu d'un festin à Ravenne pour l'enlever au palais céleste.
Les Catholiques, qu'il a été emporté par le diable monté, lui aussi, sur un noir coursier.
Les factions déchirent la mémoire de celui qui a été le prince de la paix. Le cadavre du roi est déposé dans un vaste mausolée qui existe encore près de Ravenne, mais la tombe est vide depuis longtemps...
Amalasonthe, fille de Théodoric, régente au nom de son fils mineur Athalaric, est imbue de culture romaine, les Goths lui enlèvent son fils pour l'élever selon leurs mœurs nationales, épuisé par de précoces débauches, il meurt en 534. Amalasonthe épouse son cousin Théodat (535) qui, pour régner seul, la fait bientôt tuer au bain. Mais Justinien, empereur à Constantinople se pose en vengeur de la reine assassinée et fait envahir l'Italie par la Dalmatie et par la Sicile, où débarque Bélisaire.
Le lâche Théodat s'humilie et promet d'abdiquer en échange d'une rente viagère... Il est assassiné par les Goths, tandis que Bélisaire, maître de la Sicile, soumet sans coup férir le Sud de la péninsule. Accueilli en libérateur par les populations Romaines et Catholiques, en décembre 536, il entre à Rome. 

Le roi élu par les Ostrogoths, Vitigès, vient l'y assiéger (mars 537-mars 538), mais y use son armée, repoussé sur Ravenne, il doit s'y rendre prisonnier à Bélisaire (décembre 539).
Le rappel de celui-ci et l'énergie du nouveau roi Totila (qui remplace en 541 son oncle Ildebald assassiné) permettent, aux Ostrogoths de reconquérir l'Italie. Ils reprennent Rome, qu’assiège vainement Bélisaire (mai 546-février 547), replacé à la tête de l'armée Romaine. Après son second rappel, Totila reconquiert même les îles (Sicile, Sardaigne, Corse) (549).
Mais c'est la fin. Justinien confie une grande armée à l'eunuque Narsès, les Romains n'occupent plus que le port d'Amone. 
La flotte Gothique est détruite au large de Sinigaglia, tandis que Narsès contourne l'Adriatique par le Nord, convoyé par la flotte, elle prend Ravenne, et par la voie Flaminienne descend droit sur Rome.

La destruction de l'armée des Francs et d'Alamans amenée par Leuthaire et Buccelin (554) et enfin la capitulation de la forteresse de Campsa, dans le Samnium (555), marquent la fin du royaume de Théodoric.
Des Ostrogoths survivants, les uns se soumettent et sont dispersés dans l'empire où ils s'absorbent, les autres se retirent au Nord des Alpes, où ils se confondent avec les autres Germains du Danube. La nation des Ostrogoths disparaît ainsi... Ils ont laissé au Nord de la mer Noire le petit peuple des Goths Tetraxites, qui survit à tous ceux de la famille Gothique, et cantonnés en Crimée, vassaux de l'Empire Romain d'Orient, puis des khans Mongols, ils parlent encore leur langue au XVIe siècle.

Le Flamand Augerius Gisler de Busbeck (1522-1592) nous en a transmis d'importants témoignages. Plus tard, ils sont complètement Tatarisés, lorsque Souvorov transplante leurs descendants sur les bords de la mer d'Azov.

En 539, les Francs, sous le commandement de Thibert, interviennent temporairement dans le conflit. Ils réussissent à prendre et à saccager Milan alors que Narsès est rappelé à Byzance. La manœuvre conçue par Bélisaire est de mettre le siège devant Ravenne, capitale des Ostrogoths, et de capturer Vitigès.
Les Ostrogoths offrent alors à Bélisaire la couronne royale à condition qu’il leur laisse la vie et leurs terres. Bélisaire accepte ou feint d’accepter et rentre dans Ravenne où il signe un traité avec Vitigès.
Bélisaire, rappelé par Justinien, doit partir à la frontière Perse. Vitigès et de nombreux Goths l’accompagnent et participent aux guerres contre les Perses.
Les Ostrogoths du Nord de l’Italie considèrent ce départ, qui amène en Italie un préfet du prétoire et le gouvernement régulier de Rome, comme une trahison et se soulèvent, offrent la couronne à Uraia, qui la refuse, puis à Ildibald, neveu du roi Wisigoth Theudis. Ildibald part de Pavie avec 1,000 hommes et remporte un sérieux succès auprès de la population écrasée d’impôts. Il triomphe de l’armée Romaine à Trévise mais est assassiné en mai 541. Éraric, un Ruge, lui succède, négocie avec Justinien, lui offrant de trahir son armée contre le titre de Patrice. Il est assassiné avant d’avoir pu mener à bien son projet en septembre 541...


Les Ostrogoths.
www.cosmovisions.com/ChronoOstrogoths.htm
Histoire de l'Europe : les Ostrogoths dans l'empire romain. ... Les fonctions militaires seules étaient entre les mains des Goths qui formaient comme une année de colons .... sur Ravenne, il dut s'y rendre prisonnier à Bélisaire (décembre 539).
Termes manquants : uraia

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