21
NOVEMBRE 2015
Cette
page concerne l'année 539 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
AFFRONTEMENTS
ENTRE LES ROMAINS, LES BURGONDES, ET LES OSTROGOTHS.
La
Sapaudie (en latin Sapaudia) correspond au
territoire méridional de la province Maxima Sequanorum, où ont été
installés les Burgondes en 443. Celui-ci correspond à la région
comprise entre le Jura et les Alpes, c'est-à-dire l'espace situé
entre l'Ain, le Rhône, la région du lac Léman, le Jura et l'Aar
(soit la Suisse Romande), incluant les civitas de Genève, Nyon et
Avenches.
L'usage
du nom est attesté uniquement à partir de Ammien Marcellin, en 354,
et les quelques lignes s'y rapportant. Il décrit ainsi le cours du
Rhône :
De
là (du lac Léman), d'où sans perte il va à travers la Savoie et
les Séquanes, et, ayant beaucoup avancé, il longe la Viennoise du
côté gauche, la Lyonnaise du côté droit (...) ».
L'historien
Pierre Duparc, dans une publication de 1958, rappelle les différentes
définitions de ses prédécesseurs, citant l'historien Camille
Jullian qui considère que ce
« pays
que traverse le Rhône dés sa sortie du lac Léman et avant son
entrée dans la région du Bugey. » .
D'après
l'historien Suisse P.-E. Martin il s'agit plutôt du territoire entre
Genève et Grenoble avec probablement les vallées de Tarentaise et
de Maurienne
Le
médiéviste Français Ferdinand Lot lui dit plutôt
« La
Sapinière (...) la partie montagneuse et sylvestre du grand
territoire des Allobroges. ».
L'étude
du texte de Marcellin par l'historien Pierre Duparc amène à voir
qu'il faut traduire la citation par
« à
travers la Sapaudia où sont les Séquanes».
Cette
lecture permettant de définir le territoire ainsi désigné comme
s'étendant de « la vallée du Rhône depuis le défilé de
l'Écluse, en aval de Genève, et se serait étendu probablement
jusqu'au confluent de l'Ain. »
« La
20e année du règne de Théodose la Sapaudia est donnée au reste
des Burgondes pour être partagée avec les indigènes. »
(Sapaudia Burgondionibus data est ci un indigents
dividenda), soit vers 443.
D'autres
mentions sont faites au Ve et au début du VIe siècle, à
propos des Burgondes et la Sapaudia, mais sans apporter de précision
sur la délimitation de l'espace géographique de la province.
La
Chronique de Prosper Tyro fait mention de la Sapaudia (455). Lors du
partage de l'empire de Charlemagne en 806, on parle de la Saboja ou
Saboia distinguée de la Maurienne et de la Tarentaise, d'ailleurs
dès le VIe siècle, le territoire est divisé en 5 pagus
major :
Pagus
Genevensis puis Comté de Genève
Pagus
Savogensis puis Comté de Savoie, future subdivision du duché,
renommée au XVIIIe Savoie propre.
Pagus
Bellicensis (Bugey)
Pagus
Maurianensis puis comté de Maurienne dont les seigneurs
étaient originellement aussi seigneurs du premier comté de Savoie.
En
436, Aetius avec l'aide des Huns vainc les Burgondes, un peuple
Germain, qui a tenté de s'emparer de la Belgique. Aetius vient de
refuser aux Burgondes leur établissement en Lorraine et en Champagne
actuelles.
Vers
443, la Sapaudia est alors offerte par le général Romain Aetius,
avec l'aval de l'empereur Valentinien III aux Burgondes qu'il vient
de soumettre...
En
réalité ceux-ci sont transportés de force vers cette contrée,
depuis le Palatinat. Gondicaire devient le premier roi de cette
contrée. (Voir l'article Burgondes). En agissant ainsi, Aetius se
fait une réserve en armes et en hommes pour les guerres de Gaule et
il sécurise la frontière avec les Alamans afin de stopper la
progression de ces derniers sur le Plateau Suisse. Toutefois, jusqu'à
l'Empire Carolingien, ce territoire n'a jamais été considéré
comme une province, d'ailleurs le nom de Burgundia Sabaudica indique
bien cette dénomination d'une contrée et non d'une province. Les
Burgondes déplacent l'ancienne capitale Worms à Genève.
Les
limites de la Sapaudie, bien que difficiles à tracer, semblent être
redéfinies lors de la succession de Charlemagne et correspondre
dorénavant au territoire compris entre le Mâconnais et le Lyonnais
à l'ouest (perdant l'évêché d'Avenches) et la Tarentaise et la
Maurienne à l'Est et au Sud. Elle comprend désormais, outre le
futur comté de Savoie, l'évêché de Belley, le Bugey
septentrional, le Valromey et peut être le Chablais.
L'absence
de sources ne permet pas de dire à qui revient ce territoire avant
le Xe siècle, simplement que s'érigent un certain nombre de
comtés sur les pagus, notamment autour des villes de Genève,
Grenoble et Belley.
Les
quelques certitudes sont qu'aux environs de 880, la partie nord de
cette contrée appartient au second royaume de Bourgogne et le sud au
second royaume de Provence ou Royaume d'Arles (voir Histoire d'Arles
ou Royaume de Bourgogne), mais là encore, le partage est incertain.
Toutefois,
il est affirmé que sous le règne de Rodolphe III de Bourgogne (888)
la Sapaudia lui appartient entièrement mais est divisée en
plusieurs comtés (pagi), exception faite de la partie méridionale
devenant le comté de Grenoble qui passe définitivement au royaume
de Francie en 890. La Sapaudia n'est plus que la province de Savoie
proprement dite, futur comté de Savoie, entrée dans les territoires
contrôlés par la maison de Savoie.
Ceci
faisait du royaume Burgonde un peuple très important de l’époque.
Effectivement, la Sapaudia compte déjà ses propres peuples
d'origine Italiques avant l’arrivée des Burgondes.
Selon
les historiens de l’Église Orose et Socrate, qui vivent au
Ve siècle, une grande partie des Burgondes établis en Sapaudia
sont catholiques, mais les rois de la deuxième dynastie sont ariens,
comme les rois Gondebaud, Sigismond, Godomar III et Godégisel avant
qu’ils ne se convertissent.
Cela
remonte en l’an 500 quand Clovis, qui s’est converti au
catholicisme après sa victoire contre les Alamans, décide
d’attaquer les Burgondes (ils ne peuvent plus supporter que ceux-ci
restent hérétiques et polythéistes. Il remporte bataille sur
bataille et finit par gagner la guerre.
Selon
l’historien Grégoire de Tours, Clovis veut surtout laver l’honneur
de sa nouvelle femme Clotilde, nièce du roi Burgonde Gondebaud,
qu’il a épousée en 493.
En
revanche, tous les historiens sont d’accord pour dire que la guerre
opposant Clovis et les Burgondes se passe en 500. D’autres
historiens pensent que Clovis vainc les Burgondes en 506 et qu’il
se serait converti cette même année. Selon ces mêmes historiens,
cette guerre n’est en rien religieuse.
Godégisel,
partageant le trône de la Burgondie (appelée aussi Sapaudie) avec
son frère Gondebaud, a trahi ce dernier en faisant alliance avec
Clovis.
En
échange de son appui, Godégisel promet à Clovis de devenir son
tributaire... Clovis force la frontière Burgonde en l’an 500.
Il
combat les armées de Gondebaud près de Dijon. C’est à ce moment
que Godégisel fait volte-face et commence à attaquer les armées de
son frère. Surpris, Gondebaud s’enfuit avec une partie de son
armée et part vers le sud du royaume, à Avignon.
Ce
choix lui permet de faire une alliance avec Alaric II, le roi des
Wisigoths, qui vient à son secours en lui envoyant des troupes. De
son côté, Godégisel reçoit une garnison de Francs, puis
s'installe à Vienne. À la fin de l’année 500, Gondebaud assiège
Vienne avec les troupes d’Alaric II, qui n’est pas prête à
tenir un siège, Godégisel décide d’expulser toutes les bouches
inutiles car la famine est proche. Il expulse notamment l’employé
de l’aqueduc, qui, vexé, propose à Gondebaud d’entrer dans la
ville par celui-ci. C’est ainsi que Gondebaud pénètre dans la
ville et s’en empare.
Godégisel
s’est réfugié dans la cathédrale. Gondebaud l’y rejoint et le
tue sur place, ainsi que l’évêque. Il tue également la femme et
les deux fils de Godégisel, seules sont épargnées ses deux
petites-filles : Sédéleubeude et Guntheuca... Gondebaud
exécute également les nobles Burgondes et Gaulois de Vienne. Les
soldats Francs sont arrêtés et livrés à Alaric II qui est ainsi
récompensé.
Les
dernières années de Théodoric terminent mal un si grand règne.
Quand l'empereur orthodoxe Justin Ier se met a persécuter les
Ariens, Théodoric s'irrite. On lui dénonce plusieurs sénateurs
qui, dit-on, sont en correspondance secrète avec l'empereur et
songent à renverser le « tyran ».
Il
sévit contre ces tardifs amis de la liberté Romaine... Boèce, qui
a pris non sans arrogance la défense de ses collègues, est arrêté,
mis à la torture et condamné à mort par un jugement irrégulier.
Son
beau-père Symmaque, le plus illustre des Romains de son temps, subit
peu après le même sort (525).
Ces
exécutions sanglantes ruinent l’œuvre de Théodoric en rendant
impossible tout rapprochement entre les Goths et les Romains. Le
vieux roi lui-même ne survit pas longtemps à ses victimes, il meurt
le 30 août 526...
Les
Germains racontent que le cheval noir d'Odin est venu le prendre au
milieu d'un festin à Ravenne pour l'enlever au palais céleste.
Les
Catholiques, qu'il a été emporté par le diable monté, lui aussi,
sur un noir coursier.
Les
factions déchirent la mémoire de celui qui a été le prince de la
paix. Le cadavre du roi est déposé dans un vaste mausolée qui
existe encore près de Ravenne, mais la tombe est vide depuis
longtemps...
Amalasonthe,
fille de Théodoric, régente au nom de son fils mineur Athalaric,
est imbue de culture romaine, les Goths lui enlèvent son fils pour
l'élever selon leurs mœurs nationales, épuisé par de précoces
débauches, il meurt en 534. Amalasonthe épouse son cousin Théodat
(535) qui, pour régner seul, la fait bientôt tuer au bain. Mais
Justinien, empereur à Constantinople se pose en vengeur de la reine
assassinée et fait envahir l'Italie par la Dalmatie et par la
Sicile, où débarque Bélisaire.
Le
lâche Théodat s'humilie et promet d'abdiquer en échange d'une
rente viagère... Il est assassiné par les Goths, tandis que
Bélisaire, maître de la Sicile, soumet sans coup férir le Sud de
la péninsule. Accueilli en libérateur par les populations Romaines
et Catholiques, en décembre 536, il entre à Rome.
Le
roi élu par les Ostrogoths, Vitigès, vient l'y assiéger (mars
537-mars 538), mais y use son armée, repoussé sur Ravenne, il doit
s'y rendre prisonnier à Bélisaire (décembre 539).
Le
rappel de celui-ci et l'énergie du nouveau roi Totila (qui remplace
en 541 son oncle Ildebald assassiné) permettent, aux Ostrogoths de
reconquérir l'Italie. Ils reprennent Rome, qu’assiège vainement
Bélisaire (mai 546-février 547), replacé à la tête de l'armée
Romaine. Après son second rappel, Totila reconquiert même les îles
(Sicile, Sardaigne, Corse) (549).
Mais
c'est la fin. Justinien confie une grande armée à l'eunuque Narsès,
les Romains n'occupent plus que le port d'Amone.
La
flotte Gothique est détruite au large de Sinigaglia, tandis que
Narsès contourne l'Adriatique par le Nord, convoyé par la flotte,
elle prend Ravenne, et par la voie Flaminienne descend droit sur
Rome.
La
destruction de l'armée des Francs et d'Alamans amenée par Leuthaire
et Buccelin (554) et enfin la capitulation de la forteresse de
Campsa, dans le Samnium (555), marquent la fin du royaume de
Théodoric.
Des
Ostrogoths survivants, les uns se soumettent et sont dispersés dans
l'empire où ils s'absorbent, les autres se retirent au Nord des
Alpes, où ils se confondent avec les autres Germains du Danube. La
nation des Ostrogoths disparaît ainsi... Ils ont laissé au Nord de
la mer Noire le petit peuple des Goths Tetraxites, qui survit à tous
ceux de la famille Gothique, et cantonnés en Crimée, vassaux de
l'Empire Romain d'Orient, puis des khans Mongols, ils parlent encore
leur langue au XVIe siècle.
Le
Flamand Augerius Gisler de Busbeck (1522-1592) nous en a transmis
d'importants témoignages. Plus tard, ils sont complètement
Tatarisés, lorsque Souvorov transplante leurs descendants sur les
bords de la mer d'Azov.
En 539,
les Francs, sous le commandement de Thibert, interviennent
temporairement dans le conflit. Ils réussissent à prendre et à
saccager Milan alors que Narsès est rappelé à Byzance. La manœuvre
conçue par Bélisaire est de mettre le siège devant Ravenne,
capitale des Ostrogoths, et de capturer Vitigès.
Les
Ostrogoths offrent alors à Bélisaire la couronne royale à
condition qu’il leur laisse la vie et leurs terres. Bélisaire
accepte ou feint d’accepter et rentre dans Ravenne où il signe un
traité avec Vitigès.
Bélisaire,
rappelé par Justinien, doit partir à la frontière Perse. Vitigès
et de nombreux Goths l’accompagnent et participent aux guerres
contre les Perses.
Les
Ostrogoths du Nord de l’Italie considèrent ce départ, qui amène
en Italie un préfet du prétoire et le gouvernement régulier de
Rome, comme une trahison et se soulèvent, offrent la couronne à
Uraia, qui la refuse, puis à Ildibald, neveu du roi
Wisigoth Theudis. Ildibald part de Pavie avec 1,000 hommes et
remporte un sérieux succès auprès de la population écrasée
d’impôts. Il triomphe de l’armée Romaine à Trévise mais
est assassiné en mai 541. Éraric, un Ruge, lui
succède, négocie avec Justinien, lui offrant de trahir son armée
contre le
titre de Patrice. Il est assassiné avant d’avoir pu mener à bien
son projet en septembre 541...
Les
Ostrogoths.
www.cosmovisions.com/ChronoOstrogoths.htm
Histoire
de l'Europe : les Ostrogoths dans l'empire romain. ... Les fonctions
militaires seules étaient entre les mains des Goths qui formaient
comme une année de colons .... sur Ravenne, il dut s'y rendre
prisonnier à Bélisaire (décembre 539).
Termes
manquants : uraia
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