15
NOVEMBRE 2015...
Cette
page concerne l'année 545 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
SAINTE
CLOTILDE MÈRE LE LA NATION FRANQUE
LA REINE CLOTILDE AU SENAT |
Clotilde
est jeune et belle, la pureté de sa foi l’a mise en renom parmi
les populations chrétiennes de la Gaule. Cependant sa vie s’écoule
dans les larmes, car elle et sa sœur Chrona restent seules de toute
leur famille, et là où elles ont vu régner leur père elles sont
prisonnières. Les exercices pieux sont la seule consolation qui leur
est laissée : Chrona a pris le voile des vierges consacrées à
Dieu, Clotilde se livre au soin des pauvres, heureuse de n’être
pas persécutée dans sa foi, car elle est catholique, et Gondebaud,
son oncle, est arien.
Le
prénom Clotilde, d’origine Germanique, est issu de Hlothilda se
traduisant par « combat » ou « gloire ». Ce prénom a plus séduit
les parents au cours du XIXe siècle où le romantisme fait fureur.
Les parents de cette époque se passionnent pour l’histoire
médiévale et le prénom Clotilde a eu le vent en poupe.
Elles sont honorées le 3 juin (orthodoxe) et le 4 juin (catholique) en mémoire de Sainte Clotilde, l'épouse de Clovis...
Elles sont honorées le 3 juin (orthodoxe) et le 4 juin (catholique) en mémoire de Sainte Clotilde, l'épouse de Clovis...
Elle
a marqué l’histoire de France aidant son époux à se convertir
au christianisme. Au décès de Clovis en 511, elle consacre sa vie à
la prière en rejoignant le monastère situé à Tours et y meurt en
545.
A
la mort de Gondeuch, 3e roi des Burgondes, les fils de ce roi se sont
partagé son héritage. Chilpéric et Godomar ont eu les cités de
Vienne et de Valence, Godégisile règne sur Genève, et Gondebaud
sur Dijon, mais Gondebaud veut tout posséder.
Peu
de temps après le partage, tandis que Chilpéric et Godomar se
livrent à la joie des festins qu’ils se donnent mutuellement à
Vienne, Gondebaud les
surprend
avec ses Burgondes. Chilpéric est saisi le premier, il a la tête
tranchée, son épouse est noyée dans l’Isère, ses enfants,
massacrés. Godomar qui a eu le temps de se réfugier
dans la tour de Vienne s’y défend en désespéré, Gondebaud fait
mettre le feu à la tour, toute la famille de Godomar périt dans les
flammes.
Gondebaud ne laisse survivre à ce massacre de ses
frères et de ses neveux que les deux filles de Chilpéric, que,
selon la coutume des rois Barbares, il fait élever sous ses yeux.
Clotilde,
nourrie dans le palais de son oncle, a conservé dans toute sa
vivacité le souvenir des scènes d’horreur dont son enfance a été
témoin. Son inimitié se fortifie de la différence de religion et
de la terreur qu’inspirent aux catholiques les progrès de
l’arianisme dans les Gaules.
C’est
dans de telles dispositions que vit Clotilde, prisonnière, mais
élevée comme la fille d’un roi, et libre à certains égards, car
elle peut distribuer régulièrement des aumônes, et on ne la cache
point aux yeux des étrangers...
Gondebaud
ayant reçu une ambassade de Clovis, Clotilde est remarquée par les
députés. Ils rendent témoignage au roi Franc de la beauté de la
jeune Clotilde, de la sagesse et de l’intelligence qui paraissent
en elle, et lui apprennent qu’elle est de sang royal... Toutes ces
choses s’allient merveilleusement aux idées du roi, qui s’annonce
comme le fondateur de la puissance des Francs, et qui veut la faire
dominer dans la Gaule sur la puissance des autres nations Barbares.
Clotilde est catholique, et, comme telle, elle doit être aimée des
populations Gauloises que Clovis vient de soumettre.
Les
évêques, dont le roi désire se concilier les suffrages, ne peuvent
voir cette alliance qu’avec plaisir.
Le
moine Aimoin écrit en l’an 1000 : Le Gaulois Aurélien, de
race sénatoriale, chrétien de mœurs polies, est chargé d’obtenir
le double consentement de Clotilde et de Gondebaud.
Il
s’adresse d’abord à Clotilde... A l’heure où elle distribue
des aumônes à la porte intérieure du palais, elle remarque un
mendiant qui, s’étant approché d’elle, baise le bas de sa robe,
et la tire légèrement en lui disant à voix basse :
« Maîtresse,
j’ai à vous parler.
-
Parle, dit Clotilde en s’inclinant.
-
Le roi Clovis désire vous épouser, et m’envoie ici pour demander
votre consentement.
-
En témoignage de la vérité de ma mission, voici l’anneau du roi.
-
Donne, répond Clotilde : Dis à ton maître qu’il me fasse
promptement demander à Gondebaud, et je serai son épouse. »
Mais
à peine Clotilde est-elle en route, qu’elle est avertie que
Gondebaud fait courir à sa poursuite, aussitôt elle quitte sa
lourde basterne (char couvert qui est ordinairement tiré par des
bœufs) et monte à cheval, en peu de temps, elle a franchi les
limites qui la mettent à l’abri des émissaires de son oncle...
Aridius, qui a conseillé au roi des Burgondes de retirer
malencontreusement son consentement après l’avoir donné, ne peut
saisir et rapporter au palais que les trésors de Clotilde, affirme
Aimoin.
Le
récit de Grégoire de Tours est plus simple :
Selon
lui, Clovis envoyant souvent des députés en Bourgogne, ceux-ci
voient Clotilde. Témoins de sa beauté et de sa sagesse, et ayant
appris qu’elle est de sang royal, ils disent ces choses au roi
Clovis. Celui-ci envoie aussitôt des députés à Gondebaud pour la
lui demander en mariage.
Gondebaud,
craignant de la refuser, la remet entre les mains des députés, qui,
recevant la jeune fille, se hâtent de la mener au roi. Clovis,
transporté de joie à sa vue, l'épouse sur le champ.
Signalons
que les torts de Gondebaud, l’exil de Clotilde, la rancune qu’elle
lui garde, sont, comme les négociations et les aventures d’Aurélien,
du domaine de la poésie épique.
On
ne saurait les accepter pour le seul motif qu’ils présentent
quelque vraisemblance (voir avertissement). L’histoire, d’ailleurs,
vient ici à l’aide de la critique, en opposant un démenti formel
à la tradition contestée.
Il
ressort en effet que ni Chilpéric, père de Clotilde, ni sa femme
n’ont péri victimes de Gondebaud, et que par conséquent Clotilde
n’a aucune vengeance à tirer de son oncle. Non seulement aucun
écrivain contemporain ne connaît ce prétendu meurtre, mais le
témoignage de Saint Avitus de Vienne, qui écrit une lettre à
Gondebaud, l’exclut formellement.
Le
mariage se fait à Soissons en 493, et dès lors Clotilde ne cesse
d’offrir ses prières à Dieu pour que son mari deviennent
chrétien.
« Les
dieux que vous adorez ne sont rien, répète-t-elle souvent au roi,
car ils sont de pierre, de bois ou de métal, les noms que vous leur
avez donnés ne sont que des noms d’hommes et non de dieux. Ils
possèdent plutôt la magie que la puissance divine, et ils sont
souillés de vices à l’exemple de Jupiter même, qui a épousé sa
propre sœur, puisque Junon disait :
Je
suis la sœur et la femme de Jupiter.
SABLE SUR SARTHE |
Le
Dieu qu’on doit adorer est celui qui par sa parole, a tiré du
néant le ciel, la terre, la mer, et toutes les choses qui y sont
contenues, qui a fait briller le soleil, et qui a semé le ciel
d’étoiles, qui a rempli les eaux de poissons et les airs
d’oiseaux, à l’ordre duquel la terre se couvre de plantes, les
arbres de fruits et les vignes de raisins, qui a donné enfin à
l’homme, son image, toutes les créatures pour lui obéir et pour
le servir. »
Mais
Clovis répondit :
« C’est
par l’ordre de nos dieux que toutes choses ont été créées et
produites, il est clair que votre Dieu ne peut rien, bien plus, loin
d’être Dieu, il est prouvé qu’il n’est pas même de la race
des dieux. »
Pour
complaire à Clotilde, Clovis consent cependant à laisser baptiser
un fils qu’elle lui donne. La reine présente elle-même au baptême
son enfant premier-né, pour que la majesté de la pompe religieuse
touche le roi, elle a soin de faire orner l’église de voiles et de
tapisseries, mais dans la semaine même l’enfant tombe malade et
meurt.
Si
cet enfant avait été consacré au nom de mes dieux, dit Clovis, il
serait vivant, mais comme il a été baptisé au nom de votre Dieu,
il n’a pu vivre. »
La
reine ne se trouble pas, elle répond: « Je rends grâces au
puissant créateur de toutes choses, de ce qu’il a ne m’a pas
jugée indigne de voir associer à son royaume l’enfant né de mon
sein, car je sais que les enfants que Dieu retire du monde pendant
qu’ils sont encore dans les aubes [vêtus de blancs], sont nourris
de sa vue. »
La
colère de Clovis se calme peu à peu, et peu à peu aussi
l’influence de Clotilde s’accroît... La supériorité de son
intelligence, nourrie par les méditations et les instructions
religieuses, l’ont rendue assez maîtresse du cœur de son époux
pour que les chrétiens qui l’entourent espèrent voir triompher sa
persévérance.
Cet
ascendant se manifesta à la naissance d’un second enfant, car le
roi cède aux nouvelles instances de la reine, et permet que celui-ci
soit aussi baptisé. Mais l’enfant tombe encore malade après la
cérémonie du baptême, et Clovis entre de nouveau en fureur.
« Que
peut-il lui arriver, sinon ce qui est arrivé à son frère,
répète-t-il, c’est-à-dire qu’il meure après avoir été
baptisé au nom de votre Christ ? »
Clodomir
ne meurt pas, le Seigneur accorde la santé de l’enfant aux prières
de la mère.
Cependant
un peuple que Grégoire de Tours nomme les Allemands (ce nom est
resté à toutes les nations de Germanie), peuple voisin des sources
de l’Elbe et des Francs Saliens, passe le Rhin au-dessous de
Cologne et envahit la plaine. Clovis court avec ses Francs à leur
rencontre, et les arrête à Zulpich (Tolbiac) près de Cologne. Là,
dans un combat où l’avantage tourne en faveur de l’ennemi, le
roi se souvient tout à coup du Dieu de Clotilde, et, debout, en
présence de son armée, les mains élevées vers le ciel, il s’écrie
à haute voix :
« Jésus-Christ,
que Clotilde affirme être le fils du Dieu vivant, qui, dit-on,
donnes du secours à qui espèrent en toi, si tu m’accordes la
victoire, et que je fasse l’épreuve de cette puissance dont le
peuple consacré à ton nom dit avoir relu tant de témoignages, je
croirai en toi et me ferai baptiser en ton nom, car j’ai invoqué
mes dieux, et ils ont éloigné de moi leurs secours, je t’invoque
donc, et je désire croire en toi, fais seulement que j’échappe à
mes ennemis ».
A
peine Clovis achève cette prière, il voit les Allemands courir
comme des gens en déroute : Leur roi vient d’être frappé
d’un trait mortel. Clovis vole à leur poursuite, les ennemis se
retournent et se rendent au roi des Francs.
« Nous
te supplions de ne pas faire périr notre peuple, disent-ils, nous
sommes à toi. »
Clovis
reçoit la soumission des Allemands, et, revenant en paix dans son
royaume, son premier soin est de raconter à la reine comment il a
obtenu la victoire en invoquant le nom du Christ.
Dans
sa joie, Clotilde s’adresse à Saint Remi, évêque de Reims, et le
prie de parler fortement au roi, afin de faire pénétrer dans son
cœur les paroles du Saint Évangile.
« Très
Saint Père, dit Clovis, je t’écouterai volontiers, mais il reste
une chose, c’est que le peuple qui m’obéit ne veut pas quitter
ses dieux, j’irai à eux et je leur parlerai d’après tes
paroles. »
Le
roi assemble ses sujets, tous le saluent de leurs acclamations, et,
avant même qu’il ait parlé, s’écrient d’une voix unanime :
« Pieux
roi, nous rejetons les dieux mortels et nous sommes prêts à obéir
au Dieu immortel que prêche Saint Remi ».
L’évêque
alors hâte les instructions et prépare tout pour le baptême... Par
son ordre on couvre de tapisseries le portique intérieur de
l’église, on pare les fonts baptismaux, on brûle des parfums, les
cierges brillent de clarté, les rues sont décorées, on effeuille
des fleurs sur le pavé, et des voiles de couleur sont jetés d’une
maison à l’autre.
L’affluence
est prodigieuse. L’évêque, en habits pontificaux, marchant à
côté du roi, l’appelle son fils, et le roi Barbare dit à
l’évêque :
« Mon
père, est-ce là le royaume où tu as promis de me conduire ?
Non,
mon fils, ce n’est que le chemin. »
La
reine suit la pompe pieuse, le peuple vient après elle.
Les
sœurs du roi sont présentes. Lorsque la cérémonie commence, et
que le roi incline la tête sur les fonts baptismaux :
« Sicambre,
lui dit Remi, abaisse humblement ton cou : Adore ce que tu as
brûlé, brûle ce que tu as adoré ! »
Clovis
baptisé reçoit comme roi l’onction du Saint chrême : 3 000
hommes de son armée se font baptiser, les deux sœurs du roi se
sentent aussi touchées : Lantéchilde, qui est arienne, abjure.
Alboflède,
encore païenne, se convertit.
Saint
Remi les baptise toutes les deux le même jour.
Alboflède
étant morte, et le roi témoignant une grande douleur de sa perte,
le saint évêque lui écrit :
« Seigneur,
je m’afflige de votre tristesse, mais votre sœur Alboflède est
aujourd’hui plus digne d’envie que de pleurs. »
Clotilde
doit jouir de son ouvrage, car depuis lors Clovis protége en toute
occasion la religion chrétienne. Par ses victoires et par sa
politique :
CLOTILDE REINE DES FRANCS |
Il
affermit le pouvoir des Francs.
Ruine
celui des Bourguignons et des Wisigoths.
Amène
la destruction de l’arianisme.
Clotilde
voit de toutes parts triompher la vraie religion qu’elle a eu le
bonheur de faire asseoir sur le trône de son époux. Quand Clovis
meurt, la Bourgogne est affaiblie, toutes les villes chrétiennes des
Gaules sont soumises aux Francs, la majeure partie du royaume des
Wisigoths est conquise, des lois empruntées aux Burgondes (la
fameuse loi gombette, attribuée à Gombaud, successeur de Gundicar),
aux Saliens et aux Gaulois, établissent les droits des Francs et
ceux des Gaulois : Ces lois prouvent que, malgré son respect
pour la religion des vaincus, qu’il a embrassée, Clovis met une
grande différence dans la manière dont il entend que soient traités
les deux peuples.
Clotilde,
après la mort de son mari, vient à Tours, et, là, s’établissant
dans la basilique de Saint Martin,
« elle
vit, nous dit Grégoire de Tours, pleine de vertus et de bonté et
visite rarement Paris. »
Gondebaud
est mort, Sigismond, son fils, lui a succédé. Ce jeune prince a
renoncé à l’arianisme et édifié avec une soigneuse industrie le
monastère de Saint-Maurice, dans la belle vallée de Sion, au pied
du Saint-Bernard.
La
veuve de Clodomir se nomme Gontheuque (ou Gondioque, ou Godinque)
elle épouse Clotaire. Les jours tristes viennent de commencer pour
Clotilde : Elle a toujours aimé d’un amour de préférence
son fils Clodomir, et « les jours de deuil finis, nous dit
Grégoire de Tours, elle prend et garde avec elle ses 3 petits-fils
qu’elle élève à Paris dans les États et sous les yeux de leur
oncle Childebert. »
Elle
ne voit dans sa famille aucun sujet de consolation. D’une part ses
fils se font la guerre, de l’autre elle a marié sa fille Clotilde
à Amalaric, roi des Wisigoths, qui ne cesse de persécuter sa femme
à cause de sa fidélité au culte catholique.
Quand
la fille des Francs se rend à l’église, elle est insultée
publiquement par l’ordre du roi, reçoit de la boue et des
immondices, à son retour au palais, si elle se plaint, le roi la
frappe de sa propre main.
Dans
une expédition que Childebert fait en Auvergne, Clotilde lui apprend
ses malheurs en lui envoyant un mouchoir teint de son sang.
Il
rencontre près de Narbonne les armées d’Amalaric, les défait,
force le roi des Goths à fuir jusqu’à Barcelone, et emmène sa
sœur, cette princesse se réjouit de la pensée de revoir son pays
natal, et de se consoler auprès de sa mère des maux qu’elle a
soufferts... Cette consolation ne lui est pas accordée, elle meurt
pendant la route.
Childebert
revient de cette expédition, sa sœur morte entre ses bras il vient
de déposer ses restes avec une grande solennité dans la basilique
de Sainte-Geneviève, à côté de ceux de Clovis, il a vu les larmes
de sa mère, et il médite un crime.
Toute
l’affection que Clotilde a eue pour Clodomir semble se reporter sur
les trois enfants de ce roi, Gontaire, Chlodoaire, Chlodoald.
Childebert
voyant les enfants grandir, craint que la faveur de la reine ne leur
donne plus tard une part au royaume, et qu’ils ne viennent à
réclamer les droits de leur père...Il adresse ce message secret à
Clotaire : « Notre mère garde avec elle les fils de notre
frère, et veut leur donner le royaume, viens promptement à Paris,
et, tous deux réunis en conseil, nous déterminerons ce qu’il
convient de faire d’eux, savoir :
Si
on leur coupe les cheveux comme au reste du peuple, ou si, les ayant
tués, nous partagerons également entre nous le royaume de notre
frère. »...
Le
trajet est court d’une maison royale à l’autre, quand les
enfants sont arrivés au palais de Childebert, au lieu de les mener à
leurs oncles, on les sépare de ceux qui les ont amenés : On
enferme les enfants d’un côté, les gouverneurs de l’autre, et
pendant que les petits princes attendent dans l’anxiété et que
Clotilde se réjouit, cette malheureuse mère voit tout à coup
entrer chez elle Arcadius, une épée nue dans une main et des
ciseaux dans l’autre. Se tenant debout devant Clotilde, il lui
dit : « Tes fils, nos seigneurs, ô très glorieuse reine,
attendent que tu leur fasses savoir ta volonté. Comment veux-tu
qu’on traite tes enfants ? Ordonne qu’ils vivent les cheveux
coupés, ou qu’ils soient égorgés. - Ah ! s’écria
Clotilde dans sa douleur, si on ne les élève sur le trône, j’aime
mieux les voir morts que tondus ! » A ce propos, peut-on
raisonnablement
LE COUPLE ROYAL |
croire
que des princes dévorés d’ambition aient fait dépendre la vie de
leurs neveux de la réponse d’une mère qui n’avait pas le droit
de prononcer dans une circonstance aussi importante ?
L’envoyé
court reporter cette réponse aux princes : « Vous pouvez,
leur dit-il, achever ce que vous avez commencé, la reine votre mère
approuve votre projet. »
Clotilde,
tout en larmes, recueillit les deux petits corps, et les ayant
embrassés, elle les fit poser sur un brancard et les conduisit, avec
beaucoup de chants pieux et une immense douleur, à l’église de
Saint-Pierre, où le clergé les enterra à côté l’un de l’autre
avec le même deuil et les mêmes cérémonies. L’un avait dix ans
et l’autre sept. Les deux rois se partagèrent ensuite le royaume
de Clodomir.
Après
un si grand malheur, Clotilde vit plus que jamais dans la retraite,
elle déploie, dit Grégoire de Tours, « tant et de si grandes
vertus, qu’elle se fait honorer de tous. »
On
la voit, assidue à l’aumône, traverser les nuits de ses veilles,
et demeurer pure par sa fidélité à toutes les choses honnêtes,
elle orne les temples, veille avec largesse au soin des monastères
et des églises : Le peuple la révère moins comme une reine
que comme une servante de Dieu.
Elle
n'a pas chercher à punir ses fils du meurtre des enfants de
Clodomir. Elle tente plusieurs fois d’apaiser leurs querelles... On
nous raconte que Théodebert, fils de Théodoric, s’étant uni
contre Clotaire avec son oncle Childebert, la reine, pour obtenir
leur réconciliation, passe toute une nuit prosternée en oraison sur
le tombeau de Saint Martin, le lendemain un orage effroyable éclate
sur le camp de Childebert. Les rois y voient un avertissement du
ciel, ils envoient des messagers à Clotaire en lui faisant demander
de vivre en paix et en union. La réconciliation faite, ils
retournent chez eux, et personne, dit le pieux évêque de Tours, ne
peut douter que cette bienheureuse pacification n'est due à
l’intercession de la reine.
Clotilde
meurt à Tours, en 545, sous le pontificat de l’évêque
Injuriosus.
Ses
fils la font transporter à Paris, afin qu’elle puisse y être
inhumée à côté de Clovis dans la basilique de Saint-Pierre, où
reposent déjà les restes de Sainte Geneviève. Les cantiques sacrés
chantés par des chœurs nombreux et répétés par une grande
affluence de peuple, de guerriers, de pauvres et de simples femmes,
attestent le respect que les contemporains de Clotilde portent à son
caractère et à ses vertus.
Clotilde
est mère de 5 enfants dont Ingomer en 494, mort dans les aubes du
baptême, et Clotilde (née en 500 et morte en 531) qui épouse en
517 Amalaric le roi des Wisigoths.
Les
trois autres régnèrent après la mort de leur père : Clodomir
(né en 495 et mort en 524) sur le royaume d’Orléans, Childebert
(né vers 497 et mort en 558) sur le royaume de Paris sous le nom de
Childebert Ier, Clotaire (né en 497 et mort en 561) sur le
royaume de Soissons, puis sur les Francs, sous le nom de
Clotaire Ier.
Elle
a été canonisée vers 550 ou 560, l'Église orthodoxe et l'ancien
martyrologe romain la fêtent le 3 juin (dies natalis), et l'Église
catholique le 4 juin.
Les
origines de Clotilde remontent fort loin. « Estonienne »
par les Balthes et « Norvégienne » par les Burgondes,
elle fait partie d'une famille royale des bords de la mer Baltique
entrée dans un clan Wisigoth lors d'une soumission des Estes aux
Goths.
SARCOPHAGE DE CLOTILDE ET CLOVIS |
Elle
est la fille du roi Burgonde Chilpéric II, fils du roi Gondioc et
frère de Gondebaud, Godegisile et Gondemar. Le nom de la mère de
Clotilde n'est pas connu.
L'enfance
et la jeunesse de Clotilde se déroulent à la cour Burgonde sous les
règnes de Gondioc, mort dans les années 470, puis de Chilpéric
1er, mort vers 480, puis sous le règne conjoint des 4 fils de
Gondioc.
Deux
d'entre eux, Gondemar et Chilpéric II, père de Clotilde,
disparaissent durant les années 480, laissant la place à Gondebaud
et Godegisile, seuls rois des Burgondes dans les années 490. Cette
disparition de deux des frères est l'objet d'un certain nombre
d'interrogations...
Clotilde
(femme de Clovis) — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Clotilde_(femme_de_Clovis)
Sainte
Clotilde prie saint Martin, Grandes Chroniques de France de Charles
V, f.23r ... morte autour de 545 à Tours, est une princesse
burgonde, devenue reine des ... Gondemar et Chilpéric II, père de
Clotilde, disparaissent durant les années ...
4
juin : Sainte Clotilde, Reine de France (475-545) - La ...
notredamedesneiges.over-blog.com/article-15626671.html
Sainte
Clotilde naquit vers 474, probablement à Lyon et fut élevée dans
la pratique de la vertu et dans la ... Clotaire), leur adressa ses
dernières recommandations, et alla recevoir au Ciel sa récompense,
le 3 juin 545. .... Année Vie Consacrée.
Reine
Clotilde - par La France pittoresque
www.france-pittoresque.com
› Reines, Impératrices
11
oct. 2010 - Clotilde (née en 475, morte en 545). (Épouse Clovis Ier
(roi des .... Dans sa joie, Clotilde s'adressa à saint Remi, évêque
de Reims, et le pria ...
Termes
manquants : année
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