3 NOVEMBRE 2015
Cette
page concerne l'année 558 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
L'EXTASE
MYSTIQUE DE SAINT SILENCIAIRE.
Jean
le Silenciaire ou l'Hésychaste (°454 - †558), évêque de Colonie
en Arménie. C'est un saint chrétien que l'Église catholique
romaine originaire de Nicopolis en Arménie, il y fonde à l'âge de
20 ans et finance sur son héritage un premier monastère d'une
dizaine de moines.
Évêque
de Colonia, il renonce à sa charge au bout de 10 ans, pour ne pas
entrer en conflit avec son beau-frère qui est gouverneur du pays.
Il
se retire alors comme reclus dans la grande laure de Saint Sabbas,
aux portes de Jérusalem, où il s'est éteint à l'âge de 104 ans,
dont soixante passés dans le désert.
Son
père et sa mère comptent parmi leurs aïeux des généraux d'armée
et des gouverneurs de provinces, mais ils ne sont encore plus
illustres par leur vertu que par la noblesse de leur extraction. Ils
emploient tous leurs soins pour donner une éducation chrétienne à
leur fils, et ils le voient avec plaisir répondre parfaitement à
leurs vues.
Jean
est encore fort jeune lorsque la mort lui enlève ses 2 parents.
Devenu possesseur d'une fortune considérable, il consacre ses biens
à de pieux usages. Il bâtit à Nicopolis une église en l'honneur
de la Sainte Vierge, et un monastère dans lequel il se renferme. Il
n'a alors que 18 ans. Son but est de ne s'occuper que de la
sanctification de son âme, et d'en faire l'unique objet de toutes
ses pensées.
Comme
l'humilité est le fondement et la gardienne de toutes les vertus, il
la demande sans cesse à Dieu par des prières ferventes. De son
côté, il travaille à l'acquérir par des méditations fréquentes
sur ses misères et la bassesse de son néant, sur la majesté
infinie et les perfections adorables de l'Être suprême. Par là il
apprend à connaître Dieu et à se connaître lui-même. Il a une
sainte avidité pour les humiliations, et il les reçoit avec joie de
quelque part qu'elles lui viennent. Il recherche surtout celles qui
causent le plus de répugnance à la nature, et qui par conséquent
sont les plus propres à faire mourir l'orgueil.
Le
renoncement à sa propre volonté est le moyen dont il se sert pour
étouffer le germe des autres vices. Il y ajoute les macérations
corporelles, afin de soumettre entièrement la chair à l'esprit, et
de disposer son âme aux exercices de la prière et de la
mortification. La pratique du silence lui paraît aussi fort
importante. Il parle rarement, par esprit d'humilité, par amour du
recueillement, et par la crainte de tomber dans les péchés dont la
langue est le funeste instrument.
Si
la nécessité l'oblige de parler, il le fait en peu de mots, et
toujours avec beaucoup de discrétion. Il bannit l'oisiveté de sa
petite communauté, la regardant avec raison comme la source de tous
les vices. Des travaux pénibles, et en même temps utiles,
remplissent tous les intervalles qui ne sont occupés ni par la
prière publique, ni par d'autres devoirs essentiels.
La
douceur, la sagesse et la piété de Jean lui gagnent l'estime et
l'affection de ses frères. Tous ont les yeux attachés sur lui, et
s'efforcent à l’envie d'exprimer en eux les différents traits de
leur modèle... Malgré le soin que Jean prend de cacher ses vertus,
il ne peut empêcher qu'elles n'éclatent au dehors.
L'archevêque
de Sébaste le force d'abandonner sa solitude, et l'élève sur le
siège épiscopal de Colonie en Arménie, quoiqu'il n'ait encore que
28 ans. Il veut inutilement s'opposer à son sacre, qui se fait dans
l'année 482.
Il
conserve dans cette dignité l'esprit de son premier état, et
continue les mêmes exercices, autant que les devoirs de l'épiscopat
le lui permettent.
Son
frère et son neveu, qui ont des emplois honorables à la cour de
l'empereur, sont singulièrement touchés de ses exemples. Ils ont su
se couper du monde au sein des honneurs et des richesses, et acquérir
la grâce, qui sanctifie les anachorètes dans les déserts, faisant
d'eux des saints à la cour.
Jean
n'est pas pareillement satisfait de la conduite de son beau-frère,
qui est gouverneur d'Arménie. Plus d'une fois il lui faut défendre
son église contre les oppressions d'un homme qui lui est si
étroitement uni par les liens du sang.
Ses
remontrances et ses prières étant inutiles, il est obligé d'avoir
recours à l'empereur Zénon, qui lui rend justice et lui accorde sa
protection.
Il
y a 9 ans que le saint gouverne son église, mais il continue de
vivre d'une manière très pénitente, et se refusant même le
nécessaire, afin d'avoir de quoi assister plus abondamment les
pauvres. Ses prédications et ses exemples font fleurir la piété
dans son diocèse.
Les
affligés trouvent en lui un consolateur qui partage leurs peines. Il
est le père de ses diocésains, il les porte tous dans ses
entrailles, pour les transformer en autant de vrais disciples de
Jésus-Christ.
Certains
maux auxquels il ne peut remédier, joints à une forte inclination
qu'il se sent pour la solitude, lui inspirent un ardent désir de se
démettre de l'épiscopat. Il est vrai que, selon les lois de
l'Église, il ne peut abandonner le troupeau dont la garde a été
confiée à ses soins... Aussi se défie-t-il d'abord de son désir
pour la retraite. Il a recours à la prière, afin de connaître plus
parfaitement la volonté de Dieu.
On
lit dans sa Vie, qu'étant une nuit en oraison, il voit une croix
lumineuse se former dans l'air, et il entend une voix qui lui dit :
«
Si vous voulez être sauvé, vous n'avez qu'à suivre cette lumière.
»
Il
lui semble que la lumière va devant lui comme pour le conduire, et
qu'elle lui indique la laure de Saint Sabas.
Cette
vision, ne lui laisse plus aucun doute sur sa vocation. Il se démet
donc de l'épiscopat, et s'embarque pour la Palestine.
Lorsqu'il
y est arrivé, il visite d'abord les Lieux Saints à Jérusalem.
Après quoi il se retire dans la laure de Saint Sabas, laquelle est
peu éloignée de cette ville, et comptait 150 moines solitaires, qui
tous sont animés de l'esprit de leur saint abbé. Il a alors 38 ans.
Saint
Sabas l'ayant reçu sans le connaître, le remet d'abord entre les
mains de l'économe, qui l'envoie chercher de l'eau, et qui lui fait
porter des pierres aux ouvriers occupés à bâtir un nouvel
hôpital... Jean obéit avec une grande simplicité, gardant un
silence perpétuel, un visage serein, et toujours recueilli.
La
manière dont il supporte cette épreuve le fait bientôt connaître
à son supérieur, on le charge du soin de recevoir les étrangers,
rien n'est capable de distraire son âme, toujours unie à Dieu.
Le
saint abbé ne doute plus que Jean ne soit doué, dans un degré
éminent, de l'esprit de sa vocation. Voulant donc lui faciliter les
moyens de faire de nouveaux progrès dans l'exercice de la
contemplation, il lui permet d'aller vivre dans un ermitage séparé
ce qui ne s'accorde qu'à ceux qui sont le plus solidement établis
dans la perfection.
Jean,
renfermé dans sa cellule, est 5 jours de la semaine sans prendre de
nourriture. Il ne sort que les samedis et les dimanches, encore
n'est-ce que pour aller assister à l'office public de l'église.
Après
avoir vécu 3 ans de la sorte, il est fait économe de la laure. Sa
vertu attire visiblement les bénédictions du ciel sur toute la
communauté.
Les
occupations inséparables de son emploi ne prennent jamais sur le
recueillement de son âme. Étant embrasé d'amour pour Dieu, il n'a
pas besoin de faire d'effort pour penser à lui continuellement.
Cette sainte habitude d'être sans cesse en la présence du Seigneur,
et de ne jamais le perdre de vue, il ne l'a point acquise tout d'un
coup, mais par degré.
Il
s'accoutume d'abord à entremêler dans ses actions extérieures ces
prières connues sous le nom de jaculatoires, qu'il puise dans son
propre cœur ou dans les livres saints.
A
force de répéter ces prières, qui contiennent des actes d'amour,
de louange, de componction, etc. il se rend familière la pratique de
la divine présence, et cette continuité de recueillement dont nous
venons de parler.
Notre
saint exerce 4 ans l'emploi d'économe. Son abbé, extrêmement
édifié de ses vertus, le juge digne d'être élevé au sacerdoce.
Il
le présente donc à Élie, patriarche de Jérusalem, afin qu'il lui
confère les ordres.
Lorsqu'on
est arrivé dans l'Église du mont Calvaire, où se doit faire
l'ordination, Jean dit au patriarche qu'il a quelque chose à lui
communiquer en particulier, et qu'il se laissera ensuite ordonner si
on l'en juge digne.
Élie
l'ayant pris à l'écart, lui permet de s'expliquer... Le saint lui
demande le secret, puis continue de parler ainsi :
« Mon
père, j'ai été fait évêque, mais la multitude de mes péchés
m'a déterminé à prendre la fuite et à me retirer dans ce désert
pour y attendre la visite du Seigneur. »
Le
patriarche, étonné, appelle Saint Sabas, et lui dit :
« Dispensez-moi,
je vous prie, d'ordonner cet homme, j'en suis empêché par quelques
particularités qu'il vient de me découvrir. »
Saint
Sabas s'en retourne fort affligé, craignant que Jean n'ait autrefois
commis quelque grand crime.
Dans
cette perplexité, il s'adresse humblement à Dieu, pour avoir
révélation de ce qui cause sa peine et son inquiétude. Sa prière
ayant été exaucée, il fait venir son disciple, et se plaint à lui
de la réserve dont il a usé à son égard.
Jean,
qui se voit découvert, est sur le point de quitter la laure, mais
Saint Sabas l'engage à y rester, après lui avoir promis toutefois
de ne révéler son secret à personne.
Jean
vit les 4 années suivantes sans parler à personne qu'à celui qui
lui apporte de quoi se nourrir. Quelques moines séditieux ayant
obligé Saint Sabas à quitter sa laure en 503, notre saint, qui ne
veut point prendre part à ces troubles, se retire dans un désert
voisin, où il passe 6 ans dans un silence absolu. Il ne converse
qu'avec Dieu durant tout ce temps-là, et ne se nourrit que d'herbes
et de racines croissant dans le désert.
Saint
Sabas est rappelé en 510, il va aussitôt trouver le saint dans sa
solitude, et il le ramène avec lui à la laure. Jean, accoutumé à
l'exercice d'une sublime contemplation, ne trouve dans toute autre
chose que vide et amertume. Il rentre dans son ancienne cellule, où
il continue pendant 40 ans de mener une vie tout angélique. L'éclat
de sa sainteté attire auprès de lui un grand nombre de personnes.
Il ne refuse jamais ses instructions aux personnes qui viennent le
consulter.
Parmi
ces personnes est Cyrille, qui écrit la Vie du saint 40 ans après
qu'il soit revenu dans son ermitage, et lorsqu'il est dans sa 104
année. Jean, malgré son grand âge, conserve encore une présence
d'esprit et une douceur de caractère qui le fait aimer et respecter
de tous ceux qui le voient.
Cyrille,
auteur aussi savant que judicieux, rapporte qu'ayant environ 16 ans,
il va consulter le saint, qui en a alors 90, sur le choix de l'état
qu'il doit embrasser. Le vénérable vieillard lui conseille de se
consacrer à Dieu dans le monastère de Saint-Euthyme.
Cyrille
en choisit un de ceux qui sont situés sur le bord du Jourdain. Mais
il n'y est pas plus tôt arrivé qu'il tombe malade.
LA LAURE DE SABAS |
Le
lendemain matin Cyrille s'étant levé, se sépare de ses frères,
malgré les instances qu'ils lui font pour qu'il reste avec eux. Il
se met en route sans avoir reçu d'autre nourriture que la sainte
eucharistie, et il marche jusqu'à ce qu'il soit arrivé au monastère
de Saint-Euthyme. A peine y est-il entré, que sa santé se trouve
parfaitement rétablie. »
Voici
2 traits qui sont encore rapportés par le même Cyrille, Un jour,
dit-il, que je m'entretenais avec le serviteur de Dieu, un homme,
appelé Georges, lui apporte son fils, qui est possédé du démon,
et le met à ses pieds, sans dire un seul mot. Jean comprend l'état
malheureux de l'enfant. Il lui fait le signe de la croix sur le front
avec de l'huile bénite, et à l'instant l'enfant est délivré du
malin esprit.
Un
gentilhomme de Constantinople, infecté des erreurs de
l'eutychianisme, ayant été présenté au même saint par un nommé
Théodore, Jean donne sa bénédiction a ce dernier. Non seulement
il refuse de bénir le premier, mais il le reprend encore avec
douceur de son attachement au schisme et à l'hérésie. Celui-ci
étonné, et sentant bien que ces circonstances ne peuvent être
connues de Jean que par révélation, se convertit, et rentre
aussitôt dans le sein de l'Église.
Il
y a beaucoup d'autres personnes à la sanctification desquelles le
saint contribue et par ses exemples et par ses conseils. Toujours
renfermé dans son ermitage, il persiste constamment à retracer,
autant que le peut permettre la fragilité humaine, la fonction
glorieuse des esprits célestes, qui sont sans cesse occupés à
bénir et à aimer le Seigneur. Il meurt peu de temps après l’année
558. Il aura passé 76 ans dans le désert, et sa retraite n'est
interrompue que par la courte durée de son épiscopat.
Quoi
de plus propre à confondre la dissipation et l'esprit impie du
monde, que les austérités, le silence, et la contemplation du saint
dont on vient de lire la Vie ?
LA LAURE DE SABAS |
Jean
le Silenciaire — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_le_Silenciaire
Jean
le Silenciaire ou l'Hésychaste (°454 - †558), évêque de Colonie
en Arménie. C'est un saint chrétien que l'Église catholique
romaine célèbre le 7 ...
Jean
le Silenciaire Évêque - Alexandrina de Balasar - Free
alexandrina.balasar.free.fr/jean_le_silenciaire.htm
Jean
le Silenciaire Évêque, Solitaire, Saint 454-558 ... Il voulut
inutilement s'opposer à son sacre, qui se fit dans l'année 482. Il
conserva dans cette dignité ...
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