jeudi 12 novembre 2015

EN REMONTANT LE TEMPS...567

25 OCTOBRE 2015...


Cette page concerne l'année 567 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

CARIBERT ROI PEU RESPECTUEUX DES CANONS DE L’ÉGLISE



Caribert Ier (nommé Charibert par Grégoire de Tours - signifie « Brillant dans l'armée », hari (troupe, bande armée) et bert (brillant, bonheur) en vieux francique) (v. 521 - près de Bordeaux, 567), roi de Paris de 561 à 567. Il est le fils de Clotaire Ier et de sa première épouse Ingonde.

En 558, Caribert et Gontran sont envoyés par Clotaire pour reprendre le Limousin à leur frère Chramn, qui s’en est emparé. Leurs armées se font face au pied de la montagne noire où ils incitent Chramn à rendre les terres appartenant à leur père... Il refuse et une tempête empêche la bataille.
Chramn en profite pour duper ses frères en envoyant un messager les informant de la mort de Clotaire, qui se bat contre les Saxons. Caribert et Gontran se rendent aussitôt en Burgondie.

Clotaire Ier a réunifié le royaume Franc de Clovis Ier avec peine mais n'a pas partagé le royaume avant sa mort.
À la mort de leur père en 561, les fils de Clotaire vont enterrer leur père à Soissons dans la basilique qu'il a commencé à faire construire sur le tombeau de saint-Médard. Il se ligue avec ses frères Gontran et Sigebert contre Chilpéric, son demi-frère, qui a pris possession du château de leur oncle Childebert avec la portion du royaume qui va avec, pour le forcer à repartager le royaume... Le royaume est donc à nouveau divisé en 4 et le sort lui attribue le royaume de Paris.
Les rapports de forces déterminent en réalité les attributions, la mise à l'écart des plus faibles fait partie des usages de la succession royale Franque et il se peut que les 3 fils d'Ingonde éprouvent de la défiance envers leur demi-frère. De plus, dans la tradition Germanique, le mode de succession des rois sur le trône, la tanistry (nom celtique désignant la succession par le cadet et non par le fils), se faisait entre frère, de l'aîné au benjamin, puis aux oncles et aux neveux.
Le royaume des Francs en 561 après sa division en sous-royaumes.
Caribert reçoit l'ancien royaume de Childebert Ier, situé entre la Somme et les Pyrénées, ayant Paris pour capitale et comprend le bassin Parisien, l'Aquitaine et la Provence. Ce teilreich est la portion du regnum francorum la plus riche en fisc (terre, forêt ou mine appartenant à la couronne) et la plus facile à défendre.
Caribert Ier reçoit le royaume de Paris et l'Aquitaine,
La Neustrie (ancien Royaume de Soisson) échoit à Chilpéric Ier,
L'Austrasie (Royaume de Reims devenu Royaume de Metz avec le déplacement de la capitale) à Sigebert Ier,
Le royaume d'Orléans (Burgondie) à Gontran.

Caribert en recevant le royaume de Childebert, il devient le gardien du tombeau de Clovis. Son royaume est cependant menacé par des autonomistes dans les possessions méridionales, notamment en Aquitaine. Parmi les fidèles de sa cour, apparaît le jeune Gondovald, prétendument fils de Clotaire et donc frère putatif de Caribert.
En matière fiscale, il veut imposer la ville de Tours, qui depuis le règne de Clotaire ne paie plus en hommage à Saint Martin, en tentant de reconstituer les registres de l'impôt qui ont été brûlés. Mais l'évêque Eufronius obtient de lui une nouvelle suppression d'impôt.

À la suite du mariage de Sigebert et de Brunehilde, il invite le poète Venance Fortunat pour qu'il rédige un éloge panégyrique. Fortunat loue sa culture en lettre et en droit.
Il célèbre en Caribert le plus grand des rois Francs, le seul véritable héritier de son oncle Childebert Ier autant par ses qualités que par son royaume, en appelant au témoignage d'Ultrogothe, veuve de Childebert, que Caribert a honorée.
Fortunat rappelle qu'il est l'aîné de ses frères et qu'en lui seul renaît l'intelligence politique de leur père qui d'ailleurs, le considère comme son fils préféré. En outre, il regorge de vertus impériales et chrétiennes : Aussi bon que Trajan, aussi juste que Salomon, aussi clément que David.
Il célèbre son caractère pacifique en argumentant sur la prospérité engendrée par son règne : « Vos devanciers ont agrandi la patrie par les armes, mais en versant le sang, vous, en régnant sans infliger la défaite, vous conquérez davantage. ». De plus, il affirme que Caribert parle mieux latin que bien des Romains et célèbre sa beauté, reflet de sa bonté.

Il pratique la « monogamie sérielle », mélange de mariage et de concubinage. Il épouse Ingeberge, femme probablement de sang royal, dont il a quatre enfants. Un d'eux meurt en bas âge, les trois autres sont des filles devenues religieuses.
Excédée par la débauche de son mari qui possède plusieurs maîtresses, et peut-être pour l'assagir, Ingeberge fait introduire à la cour un artisan de lainerie pour l'atelier royal, père de deux de ses maîtresses...
Il la délaisse pour épouser les deux filles de l'artisan. Avant sa mort, Clotaire Ier a désigné un clerc courtisan nommé Emery (Emeritus) à l'évêché de Saintes.
Cette nomination étant contraire au droit canon, il craint que l'archevêque de Bordeaux ne donne pas son approbation. Aussi, il autorise Emery à se faire ordonner par l'évêque de son choix, ce que fait Emery. Après la mort de Clotaire Ier, Caribert doit faire accepter à l'évêque de Bordeaux le principe des nominations royales sur les sièges épiscopaux.
Mais Léonce, l'archevêque de Bordeaux, convoque un synode à Saintes pour traiter l'affaire. Un vote des prélats déclare illicite la nomination et le sacre, un prêtre Bordelais nommé Héraclius est élu à la place d'Emery. Léonce envoie un prêtre nommé Noncupat (Nuncupatus) informer Caribert des résultats du synode. La nouvelle déplaît au roi et le prêtre est jeté sur un chariot d'épines avant d'être expulsé... Méroflède meurt, il épouse alors Marcowefa.
En choisissant la moniale Marcowefa comme femme, il choisit d'épouser une proche parente d'une précédente épouse, ce qui est considéré comme un inceste par le droit canon.

Une épidémie ravage les Gaules, dont le royaume de Paris, ce qui est perçu comme une punition d'une faute en matière matrimoniale. Les évêques demandent aux fidèles de reporter les mariages pour obtenir la fin de l'épidémie. Depuis de nombreuses années, les évêques réclament la tenue d'un concile, Caribert en donne l'autorisation. Il s'agit du concile de Tours, tenu le 18 novembre 567. Venus de tout le royaume, les prélats émettent 2 canons. Le premier rappelle que les lois Romaines et le droit ecclésiastique interdisent à une moniale de se marier, les évêques ajoutent que Caribert a récemment émis une loi renforçant cette disposition. Le second évoque la question de l'inceste, résumé par les textes des conciles Gaulois qui interdisent à un homme d'épouser sa belle-sœur.
Dans les deux dispositions du concile, la peine prescrite pour le contrevenant est l'excommunication. Dans l'assemblée se trouve Prétextat de Rouen qui condamne le roi de Paris pour les faits qui lui sont reprochés...
Caribert est excommunié par l'évêque Germain de Paris pour inceste et sacrilège. Il abandonne ses épouses face à l'hostilité du clergé. Puis lors d'un 4e mariage il épouse une religieuse nommée Théodechilde... (Ce qui n'a pas du arranger les choses avec le clergé).
Sa vie conjugale doit être perçue comme la nécessité pour le souverain d'engendrer une descendance masculine. Caribert est déjà âgé et se doit d'avoir un héritier qui lui succédera sur le trône tandis que ses cadets, Gontran et Chilpéric, en sont déjà pourvu.
De plus, il a besoin de l'appui de fidèles qui peuvent l'abandonner si son royaume disparaissait avec lui.

En 566, il nomme son neveu par alliance Bertrand évêque de Bordeaux et marie sa fille Berthe au roi Aethelberth de Kent, le plus méridional des États Anglo-Saxons.
Il meurt le 5 mars 567, âgé de moins de 50 ans, près de Bordeaux, alors qu'il visite ses possessions méridionales. À sa mort, malgré 4 épouses, il ne laisse que des filles.

Ingeberge (519-589) répudiée, dont il a eu :
Berthe (?-612) épouse le roi Æthelbert de Kent.
Méroflède, fille d'un cardier, servante de la première épouse. Elle est la sœur de Marcowefa la 3e épouse.
Bertheflède, religieuse à Tours puis au Mans.
Marcowefa (?-567), sœur de Méroflède, la deuxième épouse.
En 566, Théodechilde, religieuse, fille d'un berger, elle donne à Caribert un fils mort jeune qui n'a pas régné. Veuve, elle tente de sauver le royaume de Paris en prenant le contrôle du trésor royal puis s'offre au roi Gontran qui l'enferme dans un couvent dans la région d'Arles. Elle tente de s'en évader avec l'aide d'un Goth avec qui elle compte fuir en Espagne.
D'elle, il eut :
Clothilde la Superbe, nonne à l'abbaye Sainte-Croix de Poitiers.

Ses 3 frères se disputent âprement son héritage... Le partage de son royaume se fait en 568 où Paris est maintenu dans l'indivision.

Les revenus fiscaux de la ville sont partagés en 3 et chaque roi jure de ne pas entrer dans la ville sans le consentement des 2 autres. Senlis est également indivise.

L’esprit pacifique de Caribert étonne peu, si l’on réfléchit qu’il a quarante ans lorsqu’il commence à régner, et qu’il est l’aîné des enfants restant de Clotaire Ier, prince ambitieux et cruel, qui prouve par le supplice effroyable de Chramne, l'aîné de ses fils, qu’il ne pardonne pas dans ses héritiers les défauts qu’il a lui-même.

Le royaume de Paris, que possédait Caribert, était avantageusement situé pour un prince ami de la paix, puisqu’il se trouvait défendu de toute attaque subite par les royaumes de ses frères ; et cependant l’esprit guerrier remportait si hautement dans le caractère des Français, que l’histoire a pris soin de remarquer que la puissance des maires du palais, qui absorbe bientôt la puissance royale, parce qu’ils devinrent chefs de l’armée, commença sous ce prince. Les Francs, fidèles à leurs coutumes, se faisaient un chef militaire quand le roi qui les gouvernait ne montrait pas d’ardeur pour les combats.
Caribert ne mit pas la continence au nombre de ses vertus, Aussitôt après la mort de son père, il chassa Ingoberge, la femme qu’il lui avait donnée, épousa les deux filles d’un ouvrier en laine, Méroflède et Mercouèse ; et, plus tard, la fille d’un gardeur de troupeaux nommée Theudelichilde. Il est le premier roi de France exclu par son évêque de la communion des fidèles ; et sa conduite scandaleuse l’aurait sans doute jeté dans des embarras plus grands que la guerre, si la mort ne l’avait enlevé en 567, après un règne de sept ans. Comme il ne laissa que des filles, son royaume fut partagé entre ses frères.


Après la répudiation de son épouse légitime, Caribert épousa Méroflède et quelque temps après, sans se soucier d"être excommunié par saint Germain, évêque de Paris qui lui remontre qu’il ne peut épouser une religieuse, sœur de la femme qu’il avait déjà, Caribert fit quitter le voile à Marcovefa et la prit aussi pour femme et se trouve ainsi excommunié par l'Église pour bigamie. Mais Caribert se sépare pas des deux sœurs et épouse une autre femme, Theodechilde.
Marcoveifa meurt peu de temps après (toujours d'après Grégoire de Tours), suivie dans la tombe par Caribert lui-même en fin d'année 567.
Quant à Méroflède, sa date de décès demeure inconnue.
Marcoveifa pourrait être la mère de la princesse mérovingienne Clotilde (même si l’identité de la mère de celle-ci reste la princesse Theodechilde), qui fait partie avec sa cousine Basine, fille de Chilpéric Ier, de la révolte des nonnes de Poitiers.

Caribert Ier ou Chérebert - par La France pittoresque
www.france-pittoresque.com › Rois, Présidents
11 oct. 2010 - Naissance Caribert Ier, mort roi Caribert Ier, couronnement Caribert Ier ou Chérebert, vie et règne Caribert Ier 561-567. Roi mérovingien ...
Termes manquants : année
Méroflède et Marcoveifa, concubines de Caribert Ier - Les ...
favoritesroyales.canalblog.com › 01. Les Maîtresses Légendaires
11 juin 2013 - Méroflède et Marcoveifa, concubines de Caribert Ier ... Grégoire de Tours), suivie dans la tombe par Caribert lui-même en fin d'année 567.

Troisième partage du regnum Francorum (567-568 ...
connaitrelawallonie.wallonie.be/.../troisieme-partage-du-regnum-francor...
La mort de Caribert Ier sans héritier mâle conduit à un 3e partage du Regnum Francorum au détriment du royaume de Paris (567-568). ... associé à l'expansion neustrienne des années suivantes, qui voit Chilpéric user des mêmes méthodes ...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire