samedi 31 octobre 2015

EN REMONTANT LE TEMPS... 575


17 OCTOBRE 2015...


Cette page concerne l'année 575 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

UN TRÈS GRAND HOMME RELIGIEUX DIPLOMATE ET INVENTEUR DU RENOUVEAU DES ÉCRITS
GRECS ET LATINS.

Cassiodore (en latin Magnus Aurelius Cassiodorus Senator) est un homme politique et écrivain latin, fondateur du monastère de Vivarium. Il est né vers 485 à Scolacium, dans l'actuelle province de Catanzaro en Calabre et mort 575/580.
La vie de Cassiodore s'articule essentiellement autour de deux périodes séparées par sa « conversion », qui marque son retrait de la vie publique... Son arrière-grand-père a servi dans les armées de Valentinien III, et repoussé les Vandales lors de leur tentative de débarquement en Calabre et en Sicile (vers 451), son grand-père a fait partie de l'ambassade envoyée à Attila en 452, son père, qui a été « comes sacrarum largitionum d'Odoacre », est nommé en 495 « corrector Lucaniae et Bruttiorum » par Théodoric le Grand, et accède en 503 à la « praefectura praetoriana ». Cassiodore est donc issu d'un milieu qui le prédestine à une carrière politique de premier plan, d'ailleurs son nom même « Magnus Aurelius Cassiodorus Senator », (nom qu'il se donne lui-même dans la suscription des Variæ en 538) témoigne de cette appartenance aux milieux aristocratiques de l'époque : Aurelius traduit l'alliance de Cassiodore avec un membre éminent de la gens Aurelia, Symmaque (beau-père de Boèce), et le surnom Senator rappelle sa qualité de sénateur (à la fin de sa vie, Cassiodore ne signera plus que Cassiodorus Senator).

Issu d'une illustre famille, Cassiodore est né en Calabre, en Italie, entre 470 et 480. Il apprend le grec, les arts libéraux et développe des sentiments religieux très profonds.
Cassiodore commence sa carrière politique à la cour de Ravenne (en 503) comme conseiller (consiliarius) de son père et s'engage ainsi dans le cursus honorum :
Consiliarius praefecti (503-506) : Cassiodore est conseiller de son père, alors préfet du prétoire. Son rôle (sorte de pré-questure) se traduit par la récitation d'un éloge de Théodoric le Grand (Ordo generis).
Quaestor sacri palatii (506-511) : les actes de cette fonction de chancelier sont conservés dans les volumes I à IV des Variae.
Consul ordinarius (514) : il s'agit d'un titre purement honorifique. On a parfois supposé qu'il a été nommé ensuite, comme l'ont été son arrière-grand-père et son père, corrector Lucaniae et Bruttiorum, mais rien dans les textes ne permet de confirmer cette hypothèse.
Magister officiorum (523-527) : Cassiodore, semble-t-il, remplace dans cette fonction Boèce (arrêté en 523, et exécuté en 524), ce qui jette une zone d'ombre sur sa carrière politique (Cassiodore donne l'image d'un fonctionnaire zélé, opportuniste, qui succède à un Boèce qui se présente dans la Consolation de Philosophie comme un défenseur des faibles). Cassiodore devient même l'ami intime et le conseiller de Théodoric, et il conserve son pouvoir même après la mort de ce dernier, sous la régence de sa fille Amalasonthe.
En 527, il disparaît provisoirement de la scène politique (il se retire peut-être sur ses terres de Squillace, reprenant le gouvernement de la Lucanie et du Bruttium).
Præfectus praetorio (533-538) : Cassiodore conserve sa fonction alors que de nombreux événements rendent cette période très trouble : mort du jeune Athalaric, fils d'Amalasonthe (534), partage du trône entre la régente Amalasonthe et son adversaire Théodat (534-535), assassinat d'Amalasonthe (30 avril 535), avènement de Witigès, mariage forcé de la petite-fille de Théodoric, Matasonthe, avec l'usurpateur (fin 536).
En 537, Bélisaire prend Rome, puis il assiège et finit par prendre Ravenne en 540 (ce qui provoque l'exil de Witigès, Matasonthe et de leur entourage à Constantinople), mais Cassiodore est opportunément sorti de charge en 538.
Patricius (538 ?) : Cassiodore obtient vraisemblablement ce titre au moment de sa sortie de la préfecture du prétoire (il a gardé d'excellentes relations avec la cour de Ravenne).
Comme la plupart des hommes politiques de l'époque, Cassiodore était chrétien. Dans l'ensemble, la politique des rois ariens qu'il servait était tolérante à l'égard des chrétiens nicéens. Mais dans la première partie de sa carrière, Cassiodore semble n'avoir un intérêt qu'extérieur pour les choses de la religion.

À 70 ans, son activité est toujours aussi intense. Le monastère devient une véritable « ville d'études ». Cassiodore y introduit habilement les sciences profanes et les sept arts libéraux y sont très largement enseignés. Faute de pouvoir fournir des maîtres à ses moines, il leur fournit des livres. Commence alors une très grande période où la Bibliothèque va se substituer à l'Université.
COMMENTAIRES SUR LES SPAUMES
À l'usage de ses moines, il écrit les Institutiones, sorte de guide de l'étudiant en Écriture Sainte, il y introduit les arts libéraux qui font figure de disciplines auxiliaires de la science biblique. Soucieux de la préservation des livres et de la transmission du savoir aux générations futures, Cassiodore tente d'uniformiser les codes de l'écriture. La chute de l'Empire romain avait en effet entraîné une véritable anarchie du langage et des bases élémentaires de la grammaire. Ce désordre, ajouté à la pénurie de copistes compétents, risquait de faire disparaître le patrimoine culturel. Cassiodore établit alors des règles pour la copie et la reliure. Le catalogue des livres du monastère est ainsi arrivé presque intact jusqu'à nous.
Parallèlement, il rédige un grand nombre d'ouvrages qui seront une source pour les Pères de l'Église. Travailleur infatigable, il invente un système de lampes pour que la nuit ne soit pas un obstacle à l'étude.
À 93 ans, il se lance dans la rédaction d'un traité d'orthographe.

Avec Isidore de Séville, il a contribué à transmettre à l'Occident la culture antique. Après une vie exemplaire de moine historien, ministre, copiste, ce « restaurateur des sciences » et « grand héros des bibliothèques », meurt à près de cent ans.

Le changement profond commence pendant la préfecture du prétoire de Cassiodore (533) : Par ses lettres de nomination à cette charge, Cassiodore nous apprend qu'il pratique la lectio divina pour en tirer ses principes de gouvernement, il semble avoir un certain crédit auprès du pape Jean II (il intervient auprès de lui en faveur des moines scythes en 534). Il a des rapports encore plus étroits avec le successeur de Jean II, le pape Agapet Ier, avec qui il projette, en 535, de fonder une école de théologie à Rome (la prise de Rome par Bélisaire en 536 met un terme à ce projet).

Le moment crucial de la conversion est marqué par la rédaction de son traité De Anima (538), et surtout de son commentaire aux psaumes, Exposition psalmorum, qu'il compose vraisemblablement à Constantinople (où il a dû se retirer après la prise de Ravenne par Bélisaire, en 540).
L'événement le plus important de cette période de retraite de Cassiodore est sans doute la fondation du monastère de Vivarium, la date en est discutée : On a parfois pensé que la fondation remontait à 540, mais il est peu probable que Cassiodore ait eu le temps de fonder le monastère juste avant de partir en exil à Constantinople, on pense que Cassiodore n'est rentré en Calabre qu'en 555 (le 13 août 554, la Pragmatique sanction de Justinien autorise les émigrés Italiens à rentrer au pays), et qu'il a donc fondé le monastère, sur les terres familiales à Squillace, à cette époque. Mais on peut aussi envisager qu'il ait fondé Vivarium pendant qu'il était préfet du prétoire (autour de 535), et qu'il n'y soit revenu que beaucoup plus tard (555)...
LES INSTITUTIONS
Le monastère de Vivarium doit son nom aux viviers qui ont été aménagés au pied du monastère (situé sur une colline), l'église du monastère est dédiée à Saint Martin, et à proximité du monastère, une colline, le Mons Castellum, est dédiée aux ermites (d'où le titre que Cassiodore donne, dans les « Institutiones, à la description des lieux : De positione monasterii Vivariensis siue Castellensis » -Inst. div.1, 29). Cassiodore décrit le monastère de Vivarium en utilisant le topos du locus amoenus (Variae 12, 15 ; Expositio psalm. 103, 17 ; Inst. 1, 29). Le monastère de Vivarium constitue une sorte de cité dans laquelle les « ciues religiosi » n'ont pas à se préoccuper de leur subsistance matérielle, mais doivent se consacrer aux offices liturgiques, à l'exercice des arts, et surtout à la copie et à la correction de livres : Vivarium est un centre de première importance pour la transmission de nombreux textes, aussi bien bibliques ou liturgiques que païens.

Cassiodore, retiré à Vivarium, consacre sa longue retraite à son œuvre littéraire (Institutions, Exposition epistulae ad Romanos, liber memorialis ou liber titulorum, Complexiones apostolorum, De orthographia, qu'il rédige à 93 ans).
On ne connaît pas la date exacte de la mort de Cassiodore : Après la rédaction de son traité De Orthographia (à 93 ans), il continue à corriger ses œuvres antérieures (notamment les Institutiones), mais considère que son œuvre littéraire est terminée (Iam tempus est ut totius operis nostri conclusionem facere debeamus, préface au De Orthographia).
On situe donc la date de sa mort au plus tôt vers 580.

Toutes les œuvres sont écrites en latin :
Laudes (panégyriques royaux) : Cassiodore en compose dès 506.
Chronica : liste consulaire, destinée à Eutharic, gendre de Théodoric et héritier présomptif, mort en 519.
Historia Gothorum : ouvrage en 12 livres, composé à la demande de Théodoric. Cet ouvrage est aujourd'hui perdu, mais nous conservons le résumé de Jordanès (De origine actibusque Getarum).
Variae : recueil de 468 lettres et formules officielles, en 12 livres (on y trouve les actes rédigés par Cassiodore comme questeur : l. I-IV, comme maître des offices - l. V et VIII-IX, et comme préfet du prétoire - l. X-XII ; les livres VI et VII réunissent des formules de promotion ou de décret rédigées par Cassiodore), celui-ci prétend ne livrer dans ce recueil que les actes qu'il a pu retrouver (ce qui lui permet de dissimuler ce qui n'est pas à son honneur, et entre autres tout ce qui concerne l'arrestation de Boèce en 523).
Ordo generis Cassiodororum : Liste des scriptores et eruditi de la famille (conservée sous une forme corrompue, et sans doute résumée).
Liber de anima : Traité sur l'âme composé à partir des Écritures et des textes philosophiques cités par Claudien Mamert dans son De statu animae, le liber de anima, composé vraisemblablement en 538, marque le début de la conversion de Cassiodore.
Exposition psalmorum : Projet conçu et commencé à Ravenne dès 538, c'est le plus considérable des écrits de Cassiodore, qui consiste en un commentaire à la fois grammatical, littéraire, ascétique et théologique sur les Psaumes. Cet ouvrage s'inspire des Enarrationes de Saint Augustin. Cassiodore a lui-même révisé cette œuvre pendant sa retraite à Vivarium.
Institutiones : c'est l'ouvrage le plus célèbre de Cassiodore, composé à l'intention des moines de Vivarium (introduction aux Écritures et aux arts libéraux), postérieur au séjour de Cassiodore à Constantinople. Le premier livre des Institutions s'intitule Institutiones divinarum litterarum (centré sur les Écritures), et le deuxième Institutiones saecularium litterarum (centré sur les arts libéraux : Arithmétique, astronomie, géométrie, musique). Cassiodore a lui-même revu le texte dans ses dernières années, et il était très âgé au moment de constituer un codex archetypus, ce qui rend très complexe la tradition manuscrite.
Expositio Epistulae ad Romanos : Remaniement du commentaire de Pélage sur les 13 épîtres pauliniennes.
Codex de grammatica
Liber memorialis ou liber titulorum
Complexiones apostolorum
De Orthographia : Compilation d'extraits de Cornutus - Velius Longus - Curtius Valerianus – Papirianus - Adamantius Martyrius - Eutyches, Caesellius et Priscien.
Historia ecclesiastica ou Historia tripartita, abrégée de Socrate - Sozomène - Théodoret - traduction faite par Épiphane le Scolastique.
Antiquitatum Iudaicarum libri XXII : traduction de Flavius Josèphe, qui a eu une grande influence au Moyen Âge.
Adumbrationes in Epistulas canonicas : extraits traduits et purgés des Hypotyposes de Clément d'Alexandrie.
Commenta Librorum Regum.
Commentaire de Saint Jérôme « in propria IV evangeliorum ».
Recueils canoniques.
Recueils hagiographiques.
Florilèges dogmatiques.
Psalterium archetypum : manuscrit comprenant tous les Psaumes, ponctués par Cassiodore lui-même.
Codex Grandior de la Bible prévulgate : constitution d'un corpus comprenant l'ensemble des Écritures, et destiné à la lecture publique.
Vulgate cassiodorienne, réalisée à partir de manuscrits qui passent pour être des autographes de Saint Jérôme, ce corpus est sans doute à l'origine du texte de la Vulgate dans le Codex Amiatinus, qui est le manuscrit de base de notre Vulgate actuelle.
L'édition la plus estimée de ses œuvres est celle de dom Garet, 2 vol. in-fol., Rouen, 1679, et de Venise, 1729. Le Traité de l'âme a été traduit en français par Amaury Bouchard.
Denis de Sainte-Marthe a écrit sa Vie.
M. Olleris a publié en 1841 une thèse sur Cassiodore, conservateur des livres latins.

Le nom de Cassiodore appartient à l'histoire. Ce personnage illustre n'est pas seulement un grand écrivain, il est aussi ministre et homme d'État. Mais, quel terrible siècle que celui où il vécut et combien la politique de cette époque devait être difficile, impraticable, pour ne pas dire impossible. Magnus Aurelius Cassiodore assiste à la chute de l'Empire d'Occident et subit les envahissements des hordes sauvages qui se disputent les dépouilles de Rome, après 1 200 ans de victoires et de prospérités. Il voit de bonne heure que l'écroulement du vieux monde va amener le chaos, l'ignorance, la barbarie, et il consacre toute son existence, soit dans l'administration, soit dans les lettres, à empêcher la disparition complète de la civilisation antique. Appelé dès sa jeunesse par Théodoric, roi des Ostrogoths, au gouvernement des affaires publiques, il est successivement secrétaire d’État, questeur, grand chancelier, sénateur, préfet du prétoire, patrice et enfin consul. C'est une position délicate et périlleuse pour un Romain que d'être le premier ministre d'un prince barbare, Cassiodore sait néanmoins se maintenir par son incontestable supériorité et il réussit, jusqu'à la mort du roi, à défendre les intérêts de sa patrie. On ne peut nier d'ailleurs qu'il contribue largement à la grandeur du règne de Théodoric. Il continue d'occuper les mêmes fonctions sous sa fille Amalasonthe, qui est régente du jeune Athalaric. Plus tard, Théodat, ayant fait étrangler la reine dans un bain et s'étant emparé définitivement du trône, conserve auprès de lui Cassiodore... Celui-ci n'ose refuser ce dangereux honneur, dans la crainte de livrer entièrement ses concitoyens à la domination Gothique. Il sert même quelque temps son successeur Vitigès, qu'il aide de ses conseils et de ses lumières, mais, lorsqu'il voit Bélisaire à Rome et l'Italie un instant affranchie du joug des envahisseurs, il en profite pour se retirer du monde, après avoir publié le Traité de l’Âme et 12 livres de Lettres curieuses sur la politique et la diplomatie du VIe siècle. Il va s'enfermer à Viviers, dans un monastère qu'il a fondé. Il était alors âgé de 70 ans. Depuis cette époque jusqu'à la fin de sa vie, qui dépasse peut-être cent années, Cassiodore travaille sans relâche à réunir, à corriger et à transcrire les précieux manuscrits que nous a laissés l'antiquité sur les sciences, les lettres et les arts.

C'est à lui que nous devons de posséder véritablement les classiques grecs ou latins, qui, dans ces temps d'obscurité, fourmillent d'erreurs ou d'incorrections, car, ayant formé une riche bibliothèque d’ouvrages les plus variés, il habitue ses moiger Cassiodore, il faut songer au siècle dans lequel il a écrit...

nes à les copier. Les autres couvents font de même et l'exemple est suivi jusqu'à l'invention de l'imprimerie... C'est ainsi que les chefs-d'œuvre de l'esprit humain sont conservés à la postérité. Cassiodore mérite à ce titre de la reconnaissance. C'est au milieu de cette retraite qu'il compose la plupart de ses livres, qui, au moyen âge, ont servi longtemps à l'enseignement. Sous le titre d’Institutions des Lettres divines et humaines, il fait de savants traités sur les sept arts libéraux et les parties du discours. Il écrit une Histoire des Goths dont Jornandès nous a heureusement conservé quelques extraits : Une Chronique depuis le déluge jusqu'en 519 - des Commentaires sur les Psaumes - les Épîtres - les Actes des Apôtres et l'Apocalypse, sans compter son fameux Traité de l'Orthographe qu'il rédige lui-même, à l'âge de 93 ans. On a aussi sous son nom une Histoire tripartite, mais c'est un abrégé de Socrate, de Sozomène et de Théodoret, qui a pour auteur Epiphane le Scolastique.

De tous les ouvrages de Cassiodore, le Traité de l’Âme paraît caractériser le mieux l'écrivain et former un ensemble plus complet de ses doctrines. C'est d'ailleurs une œuvre essentiellement morale, philosophique et chrétienne, qui possède une valeur réelle. On a généralement reproché à l'auteur latin un peu trop de recherche et de subtilité, cela ne l'empêche point d'avoir une grande profondeur dans les pensées et beaucoup d'élévation dans le style.


Cassiodore classes.bnf.fr/dossitsm/b-cassio.htm
Cassiodore, 480-575 : ... Il y passera les trente dernières années de sa vie à mettre en oeuvre la transmission de l'héritage gréco-romain à un Occident tombé …

remacle.org/bloodwolf/philosophes/cassiodore/ame.htm
Depuis cette époque jusqu'à la fin de sa vie, qui dépassa cent années, Cassiodore travailla sans relâche à réunir, à corriger et à transcrire les précieux ...

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