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JUILLET 2016...
Cette
page concerne l'année 295 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
ACHILLEUS
D'APRÈS LES PAPYRUS ET L'HISTOIRE AUGUSTE.
Au
IIIe siècle, l’Égypte ne joue, semble-t-il, aucun rôle dans les
troubles politiques qui ont suivi la mort d'Alexandre-Sévère. De
cette abstention, Lesquier a exactement défini les raisons :
L’Égypte
n'est plus le principal grenier de Rome, et l'armée y est réduite à
une légion « qui n'a jamais eu l'occasion de faire ou de défaire
les empereurs », jamais on n'y conteste le choix des armées de
l'Occident. Il faut un danger extérieur pour tirer le pays de sa
passivité...
Sur
la frontière de Nubie, l'organisation créée par Auguste en 21-20,
à la suite de l'expédition de César Cornelius Gallus, a tenu en
respect les Éthiopiens pendant près de 3 siècles.
Mais
en 253 en Égypte, comme en Numidie et en Maurétanie Césarienne,
toutes les frontières de l'Afrique Romaine sont ébranlées à la
fois. Ce n'est pas une guerre, mais une série de razzias
qu'entreprennent les Blemmyes. Partant de leur pays situé entre le
Nil et la mer Rouge, aux confins du royaume Nubien de Méroe, ils
poussent un de leurs raids jusqu'au delà des postes Romains de
Syène.
Ces
nomades, auxquels les bas-reliefs donnent des traits de négroïdes,
ont très fortement subi l'influence de l’Égypte pharaonique, ils
sont liés par la religion autant que par les échanges commerciaux
aux paysans de la Thébaïde. Aussi, les postes Romains dépassés,
ils n'ont jamais beaucoup de peine à se rendre maîtres de ce pays.
Mais,
les paysans de l'Heptanomide ne peuvent supporter la menace de leurs
razzias, et surtout les commerçants d'Alexandrie ne se résignent
jamais à abandonner le contrôle des routes caravanières du Soudan.
En
269, Rome étant impuissante à repousser une invasion Blemmye, le
préfet d’Égypte, L. Messius Emilianus, doit prendre, bon gré mal
gré, le titre d'imperator.
Ce
timide et unique essai d'un empire Égyptien n'a pas d'autre raison
d'être. Dès lors chaque fois, semble-t-il, que les Blemmyes ont
réussi à forcer la frontière, toute la Thébaïde a fait cause
commune avec eux.
Les
révoltés, qui, sous Probus, soulèvent la région de Ptolémaïs,ont
parti lié avec les Blemmyes, et si l'empereur ne vient sans doute
pas lui-même reconquérir le pays, quoi qu'en dise la Vita Probi,
les chefs de l'armée d’Égypte doivent s'employer à fond.
Il
n'y a cependant pas de révolte sans cause, et la Thébaïde n'aurait
pas accueilli les Blemmyes en libérateurs si elle n'avait pas eu à
souffrir de l'administration Romaine.
Longtemps
la prospérité de son commerce et de ses cultures l'a attachée à
ses maîtres, mais voici que les Palmyréniens ont une première fois
essayé de détourner vers leur cité les caravanes de l'Orient et
que les marchandises Indiennes sont interceptées par les Blemmyes
entre Bérénike et Coptos, quand elles ne sont pas saisies par les
pirates Aksumites que ne contient plus la puissance défaillante des
rois Nubiens de Méroe.
La
monnaie romaine n'est plus de bon aloi : Le tétradrachme d'argent
que les monétaires Alexandrins frappent à l'effigie des Césars,
malgré une altération de plus de 50 % en moins d'un siècle,
contient encore 0 gr. 25 d'argent sous Claude II, il n'en a plus que
0 gr. 06 sous Carus... (pour l'Europe les
devises circulant en circuit court masquent la fébrilité de la
planche à billet)
Dans
le libellé des contrats, à partir de Gallien, on précise l'âge de
la monnaie employée, et l'habitude se prend de préférer l'ancienne
monnaie, celle des Ptolémées. L'expression vaut d'être retenue,
car elle montre combien le prestige de Rome est atteint dans les
villages Égyptiens.
A
cette crise monétaire s'ajoute une crise des prix. Les paysans, qui
continuent à travailler leurs terres, ne comprennent pas que leurs
produits se vendent mal. Le vin leur procurait souvent leur meilleur
revenu... Or, en 267, un keramion de vin vaut 10 drachmes à
Oxyrhinchos, tout comme au début du siècle, quand le tétradrachme
contient cinq fois plus d'argent fin.
De
267 à 276, le revenu d'un troupeau n'a pas changé.
Par
contre, les salaires ne cessent d'augmenter.
Par
suite de la dévaluation de Claude le Gothique, ils ont quintuplé.
Pour
les produits industriels que les paysans doivent acheter, les prix
montent à proportion... En 302, Dioclétien fixera pour les étoffes
de lin un prix qu'elles ont déjà atteint en 270, et sous Aurélien
les fabricants se plaignent de travailler à perte à cause des
salaires trop élevés... (aujourd'hui pour les
mêmes raisons nos artisans meurent et les structures un peu plus
importantes vont chercher chez les autres pays des travailleurs moins
chers, mettent la clef sous la porte ou délocalisent laissant notre
malheureux pays sans travail et sans avenir. Quel honte et quel
incapacité de nos dirigeants !)
Ainsi,
après 270, en Égypte, la crise atteint toute la population, mais
les paysans ont le plus à en souffrir.
On
comprend que la population des campagnes Égyptiennes n'ait pas voulu
combattre pour des empereurs qui la ruinent, et que la révolte ait
parfois ouvert la voie aux envahisseurs.
Les
mêmes causes semblent bien avoir été à l'origine des troubles de
la Thébaïde et du Fayoum sous Dioclétien. Les paysans continuent à
recevoir pour les produits de la culture moins d'argent qu'ils ne
doivent en débourser pour leurs achats.
En
293, à Oxyrhinchos, un artabe de blé se paie 300 drachmes, soit 12
à
13 fois plus qu'en 250, alors qu'au Fayoum, vers la même époque, un
âne ou un chameau valent 60 à 100 fois plus. (le
processus pour n'être pas tout à fait le même quoi que ressemblant
fort à ce qui se produit avec nos agriculteurs qui ne s'en sortent
plus et doivent vendre leur terre pour ne pas crever, mais qui
ensuite n'ont plus assez de surface et de rentabilité)
Un
ouvrier demandait en 299 pour un mois de travail la valeur de 20
artabes de blé, ce qui représente 8 fois le salaire normal, à ce
taux, il faudrait que le prix du blé et de l'orge soit 8 à 10 fois
plus élevé qu'il n'est.
Les
réformes monétaires de Dioclétien antérieures à 296 n'ont pas eu
pour effet de revaloriser les produits agricoles. Il semble même
qu'elles n'ont réussi qu'à accuser le déséquilibre de l'économie
paysanne, car, en rendant une valeur or aux pièces nouvelles, elles
ont provoqué la thésaurisation.
G.
Mickwitz a remarqué qu'en 293 si le blé vaut 12 à 18 fois ce qu'il
valait au milieu du siècle, la monnaie contient environ 14 fois
moins d'argent qu'alors, si l'on tient compte de la valeur du bronze,
les conséquences de l'altération des monnaies sont encore moindres.
Les
pièces de Dioclétien valent ainsi plus qu'elles ne l'avouent
nominalement, de sorte qu'on a intérêt à mettre en réserve les
nouveaux deniers, ainsi s'expliquent, aussi bien la cherté et la
rareté de l'argent que les étonnants dépôts de pièces à fleur
de coin que les fouilleurs ont découverts au Fayoum.
La
fiscalité Romaine a eu, enfin, dans l'irritation des paysans une
part qu'il est difficile de préciser, mais qui n'en est pas moins
certaine. En assignant à partir de 287 à chaque village une
contribution établie pour 5 ans, Dioclétien ne tient compte ni des
charges croissantes des paysans ni de la diminution de leurs
ressources.
Surtout
il ne précise pas quels sont les principes de la répartition. Très
vite on en vient à charger les mêmes contribuables sur qui pèse
déjà le poids de l'annone et de la capitation... L'exaspération
des paysans est générale, puisque la révolte éclate aussi bien
dans le pays de Busiris que dans la région de Cop- tos, dans le
Fayoum comme en Thébaïde.
Pour
la date, les chronographes hésitent entre la 6e et la 8e année de
Dio- clétien, mais ils sont d'accord pour la placer avant
l'avènement des Césars. Il n'est cependant pas douteux que la
révolte Égyptienne soit postérieure à 293.
L'orateur
qui prononce le panégyrique du 1er mars 297 partage en deux périodes
l'histoire du règne : Avant l'avènement des Césars, il ne
mentionne aucune campagne d’Égypte, par contre, énumérant les
événements qui l'ont suivi, auxquels Constance n'a pas eu de part,
il fait allusion aux trophea niliaca sub quibus Mihiops et Indus
intremuit. D'ailleurs, si Dioclétien ne semble pas s'être glorifié
de ses victoires Égyptiennes dans sa titulature, Galère s'est dit
plus tard thebaicus et aegyptiacus, titres qu'il n'aurait pas pris si
la campagne d’Égypte avait eu lieu avant son association à
l'empire.
On
peut être tenté de choisir l'année 295 pour la réduction des
rebelles, car nous trouvons alors les détachements de plusieurs
légions et d'une aile de cavalerie cantonnés à Oxyrhinchos (Al
Bahnasa ).
Comme
ces troupes sont prélevées sur l'armée de Mésie, qui semble
destinée à fournir le gros des effectifs pour les campagnes
d'Orient, on est amené à penser que toutes ces forces descendent
vers le Sud pour y mater les rebelles de la Thébaïde. Mais les
quittances de réquisition qu'elles laissent sont datées de janvier
et de février 295, alors que Dioclétien, que nous savons avoir
conduit en personne les opérations contre les révoltés
d'Alexandrie, se trouve encore à Damas le 18 mars et le 1er mai de
cette année.
D'autre
part, la colonne arrêtée en janvier 295 à Oxyrhinchos n'a pas mis
8 mois pour atteindre Coptos et détruire cette ville, or, nous
savons par la correspondance d'un des rebelles, Paniskos, que Coptos
n'est pas encore assiégée au mois de septembre de l'année de la
révolte.
Du
reste, les forces Romaines énumérées dans le papyrus sont
suffisantes pour couper toute communication entre la Thébaïde, d'où
écrit Paniskos, et le Fayoum, où toutes ses lettres entre avril et
septembre sont régulièrement parvenues...
L'année
295 étant écartée, il semble bien que l'historien Byzantin Zonaras
est dans le vrai quand il lie étroitement la révolte paysanne, dont
les villes de Busiris et de Coptos font les frais, avec l'usurpation
d'Achilleus : « Aussitôt après (είΟ' αύθις) le châtiment
de ces 2 villes, écrit-il, Alexandrie prend les armes contre les
Romains ».
Le
mouvement a son origine en Thébaïde. C'est une véritable
conjuration.
De
Philadelphie, où il a laissé sa famille, un homme aisé, dont nous
ignorons la profession, Paniskos, se rend à Coptos, où il parvient
en avril 296, dans le courant de l'été, il fait venir ses armes et
son équipement militaire, tandis que ses amis se rassemblent.
Le
9 septembre, il date sa lettre de la 2e année du règne de
l'empereur Domitius Domitianus. Comme toute sa correspondance est
bien parvenue au Fayoum, il est vraisemblable que presque toute
l’Égypte échappe alors à l'autorité de Dioclétien...
Cependant, les troupes Romaines n'ont pas été détruites, puisqu'en
septembre le préfet tient la campagne aux environs de Coptos.
Il
se peut que, la révolte ayant éclaté en Thébaïde, le préfet y
ait accouru et que, pendant son absence, les Alexandrins aient
massacré les magistrats romains et se soient donnés à un
usurpateur.
En
tout cas, la rébellion est en Haute-Égypte de courte durée. Peu
après le 9 septembre 296, Coptos a dû être assiégée et prise,
puisque après cette date aucune lettre de Paniskos n'est arrivée à
Philadelphie.
Dans
le Fayoum, à Karanis, l'usurpateur est encore reconnu le 20 octobre
296 , mais à Théadelphie, le 26 octobre, on recommence déjà à
dater par les tétrarques... La χώρα est donc reconquise tout
entière avant qu'Alexandrie ne soit prise.
Il
y a dans « l'Histoire Auguste » plusieurs passages,
négligés jusqu'ici, où les souvenirs de la rébellion d'Achilleus
se trouvent, mêlés à d'autres événements. Selon la Vita Probi,
l'empereur Probus soumet les Blemmyes, puis il leur reprend Coptos et
Ptolémaïs, qu'ils tiennent en leur pouvoir. Averti par les Romains
de l'écrasement des Blemmyes, le roi Sassanide Narsès s'est
empressé de demander la paix... L'invraisemblance d'un tel récit
saute aux yeux : La soumission des Blemmyes précède la libération
de Coptos et de Ptolémaïs, que normalement elle aurait dû suivre,
il n'y a pas trace d'une guerre entre les Perses et les Romains sous
le règne de Probus, enfin, Narsès a commencé de régner en
décembre 293, 10 ans après la mort de Probus.
Mais
il y a en Thébaïde, vers 280, quelques soulèvements que les
Blemmyes favorisent.
Zosime
signale, en effet, la rébellion de Ptolémaïs en remarquant que
l'empereur n'a pas à intervenir, « d'excellents chefs en ayant eu
raison ». On peut croire l'historien Byzantin, car la source dont il
dispose pour la vie de Probus est plus exacte que l'Histoire Auguste,
ainsi que P. Lambrechts l'a récemment prouvé. On voit dès lors
comment les faits ont été arrangés par l'Histoire Auguste : La
rébellion de la Thébaïde est devenue l'occupation du pays par les
Blemmyes, ceux-ci sont présentés comme les alliés des Perses, de
sorte que les Romains ont eu à combattre une véritable coalition,
enfin, l'écroulement du front de Nubie amène les Perses à demander
la paix.
Un
tel lien entre les affaires d’Égypte et celles de la Perse n'est
apparu au IIIe siècle qu'en 296-297. C'est donc avec raison que dans
la Vita Aureliani il est noté que Firmus ne prend pas les insignes
impériaux. Dans la Vita Firmi, le même rôle de Firmus est aussi
correctement signalé. Mais, revenant sur ses premières
affirmations, l'auteur, se disant mieux informé, assure, au
contraire, que Firmus s'est effectivement proclamé empereur, la
preuve en étant des monnaies à son effigie et des édits à son
nom.
Il
est bien probable que rien de pareil n'a existé. Firmus ne peut
avoir été à la fois le défenseur des possessions Palmyréniennes
d'Égypte et, comme imperator, l'ami des Blemmyes et le chef des
Égyptiens révoltés qui l'ont poussé par leur colère à envahir
Alexandrie.
Zosime
a sans doute raison quand, limitant à Alexandrie l'action d'Aurélien
en Égypte, il note, sans mentionner Firmus, que la révolte est
étouffée après la capitulation d'Antiochos à Palmyre.
DIOCLETIEN |
D'ailleurs,
il est dit qu'il est originaire de Séleucie, et cette ville de
Mésopotamie se trouve précisément dans le pays qu'occupent les
tribus de ce peuple.
D'où
viennent ces détails si peu conformes aux faits tels que nous les
montrent dans leur simplicité l'inscription alexandrine et la notice
de Zosime ? Le nom de Firmus n'est même pas cité par le compilateur
Byzantin, et, comme cette ignorance est partagée par Aurelius Victor
et par Eutrope, nous pouvons penser que la Chronique impériale, dont
l'existence découverte par Enmann est aujourd'hui généralement
acceptée, n'en parle pas davantage.
Par
contre, cette chronique a uniquement servi à Aurelius Victor, à
l'auteur de la Vita Probi et à Eutrope pour les notices que ces
écrivains nous donnent de Saturninus, de Proculus, de Bonosus, des 3
tyrans du règne de Probus. Tous ont suivi très exactement le même
plan, et tous commencent leur récit par quelques phrases sur
l'énergie de Probus à l'égard des Barbares.
Cependant,
alors que ces 3 chroniques limitent à l'Oriens la rébellion de
Saturninus, la Vita Saturnini étend l'action de l'usurpateur Syrien
à l’Égypte, évidemment pour placer un couplet sur l'anarchie
religieuse et l'esprit révolutionnaire qui sont propres aux
Égyptiens.
N'est-ce
pas là une raison de penser que l'auteur de la Vita Saturnini a
utilisé le récit d'une rébellion Égyptienne où les agitateurs
religieux d'esprit anti-romain ont un leur rôle ?
Aurélien
et Probus figurent au catalogue des bons empereurs de l'Histoire
Auguste. Tous ceux qui, sous leurs règnes, veulent revêtir la
pourpre impériale sont des tyrans et, surtout, des rebelles à
l'autorité de Rome.
A
Firmus, à Saturninus, à Proculus, à Bonosus, l'auteur des Vitae
reproche moins leurs débauches ou leurs misérables origines, thèmes
habituels de la rhétorique officielle, que leurs crimes
d'intelligence avec les ennemis du nom Romain, qu'il s'agisse des
Blemmyes, des indigènes Égyptiens, des Francs ou des Goths.
C'est
au nom de l'unité de la patrie Romaine, de l'intégrité et de la
dignité de Rome qu'il condamne leurs usurpations. En décrivant
leurs traits de Barbares, en notant qu'ils sont originaires des
confins de l'empire, il laisse entendre que les empereurs «
légitimes » défendent le patrimoine moral de Rome contre des
rebelles qui manquent de sens Romain au point d'appeler l'étranger à
leur secours ou de soulever des populations soumises.
(les nôtre se contentent de vendre les biens de la France à des
opportunistes qui une fois bien implantés nous mettrons dehors si
nous n'acceptons pas leurs lois et leur religions),
L'auteur
de la Vita Probi nous a, par sa maladresse, avoué l'utilisation
qu'il a faite d'un récit des troubles qui ont agités la Thébaïde
en 296.
Un
tel emprunt s'explique. Pour l'Histoire Auguste, en effet, l'Illyrien
Probus est le type de l'excellent empereur, juste administrateur
autant que valeureux chef d'armée, animé surtout par un parfait
dévouement aux intérêts de la patrie Romaine... Une révolte sous
un tel règne n'a pas de raison d'être, sauf si on peut y voir
l'œuvre de l'étranger.
Tel
est vraiment le cas, nous l'avons vu, pour les événements d’Égypte
en 296. On comprend que l'auteur de la Vita Probi n'ait pas résisté
à la tentation, et qu'il ait mis sous Probus des faits qui servent
si bien son dessein.
C'est
encore à l'insurrection d'Achilleus qu'il convient de reporter
certains traits épars dans la Vita Firmi et la Vita Saturnini.
Achilleus s'est servi de l'exaspération des paysans Égyptiens, aux
prises avec les exigences du fisc Romain et les contraintes de la
crise économique. Comme le Firmus de l'Histoire Auguste, il se
comporte tantôt en agent d'un usurpateur, tantôt en champion de la
liberté de l’Égypte, qu'il traite, pour la plus grande
indignation des vrais Romains auxquels s'adresse l'Histoire Auguste,
quasi ut esset civitas libera.
Comme
lui, il soulève d'abord la Haute-Égypte, il se fait le chef des
paysans révoltés, puis il se porte sur Alexandrie, où l'empereur «
légitime » doit l'assiéger pour en venir à bout dans un massacre.
Comme le Firmus du temps d'Aurélien, il n'a pas à prendre la
pourpre impériale, quoi qu'en dise Aurelius Victor, car le titre
vague qu'il porte lui donne tant de pouvoirs qu'on comprend que la
tradition littéraire l'ait confondu avec son maître... Est-il,
comme le Firmus de l'Histoire Auguste, un Saracenus de Mésopotamie ?
Ce n'est pas impossible, car on sait par d'autres sources, la place
qu'occupent les Saraceni (Sarrasins) dans les troubles religieux de
la Thébaïde, à la fin du IIIe siècle, et le rôle que le
Sassanide Narsès confie à des agitateurs pris dans ces tribus
arabes aux confins de l'Empire Romain quand il en prépare
l'agression.
Certes,
les paysans Égyptiens ont suivi Achilleus, parce qu'il a dû leur
promettre la fin d'une misère, dont les causes récentes sont les
perturbations monétaires, la crise économique et aussi les abus
d'une fiscalité que les improvisations du début du règne de
Dioclétien ont rendue plus lourde encore. (un
peu comme tout les malheureux qui ont votés pour l'actuel locataire
de l’Élysée qui leur a promis des lendemains qui chantent et qui
aujourd'hui sont de plus en plus à s'en mordre les doigts)
Les
troubles produits par les Blemmyes sur les confins de Nubie ont été
aussi utiles aux rebelles que les sentiments anti-romains d'une masse
paysanne fanatique et démoralisée. Mais ce ne sont là que des
conditions favorables...
Sans
l'action du Sassanide Narsès, poussant en avant quelques-uns de ces
Saraceni que, dès le début de son règne, il a pris pour alliés,
et ameutant par l'intermédiaire de ces agitateurs les communautés
manichéennes de la vallée du Nil, la révolte n'aurait sans doute
pas éclaté à la veille d'une guerre que les Perses font aux
Romains, après l'avoir minutieusement préparée, au printemps 297.
En
attirant et en fixant Dioclétien en Égypte, elle rend plus probable
le succès de l'agression que l'Asie Mineure va subir. Ainsi
comprise, l'insurrection d'Achilleus n'est plus un incident isolé
qui a pour cadre l’Égypte. Dans une période qui est la plus
critique du règne de Dioclétien, la diversion, que par elle le
Sassanide veut créer, fait partie d'un plan établi par l'ennemi
héréditaire du nom Romain.
Une
révolte conçue et peut-être dirigée par l'étranger, telle est
cette affaire, et c'est bien ainsi que les Scriptores Historiae
Augustae l'ont comprise, quittes à prendre dans son histoire les
couleurs d'un autre tableau.
W.
Seston.
Histoire
Auguste — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_Auguste
L'Histoire
Auguste (en latin Historia Augusta) est le nom que l'on donne
couramment depuis le .... 2 lire en ligne [archive]; ↑ Hermann
Dessau, « Über Zeit und Persönlichkeït der Scriptores historiae
Augustae », Hermes, 24, 1889, p.
Contenu
· Une imposture ? · Ses sources anciennes
· Citations, Style et pastiches
Scriptores
Historiae Augustae - The Latin Library
www.thelatinlibrary.com/sha.html
Traduire
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SCRIPTORES
HISTORIAE AVGVSTAE. (4th century A.D.). Hadrianus · Aelius ·
Antoninus Pius · Marcus Aurelius · L. Verus · Avidius Cassius ·
Commodus ...
Historia
Augusta - Livius
www.livius.org
› index › ancient Rome
Traduire
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The
collection of biographies of Roman emperors called Historia Augusta
consists of the lives of most rulers from Hadrian (117-138) to
Carinus (283-285).
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