samedi 9 juillet 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 328

13 JUIN 2016...

Cette page concerne l'année 328 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

LES MAYAS ET LEURS TRIBULATIONS.

RECONSTITUTION DE TIKAL
Les origines des tribus Mayas les plus anciennes se perdent dans la nuit des temps. Les manuscrits indigènes du XVIe siècle ont oublié l'emplacement du berceau de la civilisation Maya, que ce soit dans le Chilam Balam (écrits dans la péninsule du Yucatan), ou dans le Popol Vuh des Quichés, la branche des indiens Mayas du Guatemala. Et même le premier chroniqueur Espagnol des Mayas, le Frère Diego de Landa (1566), n'a pu en mentionner clairement la situation. En tout état de cause, les faits se réfèrent aux Mayas du Yucatan, du Nouvel Empire, et non aux vieux Mayas localisés dans le sud (Chiapas, Guatemala et Honduras), dont la civilisation s'est éteinte quelques siècles avant l'apogée des cités de la péninsule telles que Chichen Itza, Uxmal et Sayil.

Dans des temps très reculés, les Mayas vivent sur le littoral atlantique du Mexique, d'où ils descendent vers l'Amérique Centrale en remontant l'Usumacinta pour arriver au Peten. Un vieux groupe Maya, les Huastèques, reste cependant dans le nord, dans la région allant de Veracruz à Tamaulipa. C'est peut être l'expansion des Nahuas qui coupe en deux le peuple Maya en rejetant un groupe au nord et l'autre au sud. Les groupes rejetés vers le sud sont ceux qui développent la grande civilisation Maya.

Au commencement de la période historique, ils vivent dans un triangle délimité par Palenque, dans le Chiapas, Uaxactun, au Guatemala, et Copan, au Honduras, une aire très importante avec des voies de communication très difficiles, au milieu de la Jungle, traversée par de grandes rivières, comprenant le bassin de l'Usumacinta, le Peten Guatémaltèque et les vallées du Motagua et du rio Copan.

En dehors des monuments que les anciens Mayas ont laissé, on ne sait rien de l'histoire des hommes qui ont fondé Tikal, Palenque et Copan, il n'y a pas de traces écrites, les monuments sculptés sont éloquents quant à ce sujet. Une des pratique les plus anciennes est d'ériger des stèles pour commémorer ou marquer des événements historiques, auparavant on érige des stèles de façon irrégulière, puis on les érige selon une certaine périodicité, généralement à la fin de chaque Katun, période cyclique de 20 ans.
LA CRÉATION DE L'HOMME
Ces dates ont pu être lues grâce à la clé que nous a donné Landa. Les mayas construisent leur calendrier à partir de la date légendaire de 3113 avant J-C, et ils utilisent des unités de temps plus importantes telles que le Baktun, période cyclique comprenant 20 Katun (c'est à dire 400 années Mayas, correspondant à 394 de nos années)...
Les premières dates historiques et non mythiques que l'on connaisse sont celles du 8e Baktun, et elles deviennent particulièrement nombreuses au cours du 9e Baktun, pour diminuer ensuite et disparaître sur les sculptures au cours de cette période. En mettant en relation les calendriers Mayas et Chrétiens, On a pu déchiffrer de nombreuses dates inscrites sur les linteaux, les escaliers et les temples.
C'est probablement au cours du Xe siècle que les Mayas de Veracruz et du Tabasco commencent à bouger en direction du Peten, en suivant la route naturelle de l'Usumacinta.

La cité archéologique qui possède la date gravée la plus ancienne est celle de Uaxactun, dans le Peten, avec le 9e jour de l'année 328, date correspondant à l'érection d'une pyramide proche, la E-VII sub. Palenque, Tikal et Copan ont sans doute des dates plus anciennes, mais elles sont probablement gravées dans le stuc, le bois ou peintes et n'ont pu par conséquent arriver jusqu'à nous. Après la stèle 9, Uaxactun a continué à ériger régulièrement des monuments : sur les stèles 18 et 19 ils gravent l'année 357, sur la stèle 5, l'année 358, et ainsi jusqu'au IXe siècle.
Au Ve siècle les dates deviennent plus nombreuses. Les stèles indiquent les centres urbains qui surgissent peu à peu dans l'aire :
Balakabal, dans le Peten
Campeche, 405
Uolantun, 409
Tikal, 416
Copan, 465
Oxkintok, 472 etc...
Au VIe siècle les centres importants de l'Usumacinta commencent leur expansion historique : Yaxchilan, Piedras Negras et Palenque, ainsi que Tonina, dans le Chiapas, Calakmul, au Yucatan, et Rusilha au Guatemala.
La colonisation du Yucatan s'est donc faite en suivant la route du Golfe et des Caraïbes.

Un siècle plus tard commence l'âge d'or de l'Ancien Empire : de 633 à 830, dans la seconde moitie du IXe Baktun, on sculpte les stèles les plus belles, les linteaux les plus fins, on érige de somptueux édifices et on construit les escaliers les plus artistiques. Au cours de ce siècle Palenque devient la ville religieuse par excellence, et son architecture ne sera jamais surpassée, ses stucs gravés de scènes historiq
ues resteront des chefs d’œuvres impérissables, tandis qu'au point de vue intellectuel et, particulièrement dans le domaine de l'astronomie, elle surpasse les autres cités Mayas.
Un siècle plus tard, Copan prend à Palenque cette place, pour décliner au début du IXe siècle et s'effondrer définitivement. Quiriqua brille cependant encore quelque temps, survivant aux cités Mayas les plus tardives du Peten telles que Ixkun, Nakun, Sibal et El Naranjo.

Mais déjà, au milieu du IXe siècle, les dates Mayas commencent à se faire moins nombreuses et à disparaître. La dernière que l'on connaisse dans une cité Maya est celle de la stèle 12 de Uaxactun, 889 (contemporaine de la stèle 9 de Oxpeinul et de la stèle 10 de Xultun). On ne connaît qu'une seule date du 10e Baktun : Celle de la plaque de Jade de Tzibanché, dans le Quintana Roo, en 909. Alors, comme on l'affirme de façon lapidaire, « la solitude et le silence se fait dans les cités Mayas ».

Les migrations vers le Yucatan s'intensifièrent et les mouvements de population emportèrent des groupes et en fixèrent d'autres, mais quoiqu'il en soit on commença à noter un déclin dans l'art.

Diverses hypothèses ont prétendu expliquer l'abandon des cités Mayas du sud : Des changements de climats, des fièvres et des épidémies, des problèmes agricoles, des guerres, etc... Qui rendent inhabitables ces régions.
Morley pense que l'épuisement des terres a poussé les populations vers le Nord.
PÉRIODE DES EMPIRES MAYAS
Thompson, au contraire, penche plutôt vers une prédominance de la vie paysanne au détriment de la vie religieuse.
D'autres voient dans cette destruction la main Olmeco-Toltèque qui, en pénétrant le long de l'Usumacinta vers 895, ont assujetti cette culture en repoussant ses restes vers le Yucatan.
Que ce soit pour une raison ou un autre, le fait est qu'au Xe siècle la jungle commence à envahir les vieilles cités.

Si quelques un persistent dans ces cités, ce sont des paysans, peu religieux, qui laissent des restes de poteries, mais qui jamais n'érigent de stèles ni de palais. Quand Hermann Cortès traverse l'aire de l'Ancien Empire, dans le bassin de l'Usumacinta comme dans le Peten, les cités Mayas ont été abandonnées depuis longtemps et il n'en restait déjà aucun souvenir.

La civilisation maya est une ancienne civilisation de Mésoamérique principalement connue pour ses avancées dans les domaines de l'écriture, de l'art, de l'architecture, de l'agriculture, des mathématiques et de l'astronomie. C'est une des civilisations précolombiennes les plus étudiées avec celles des Aztèques et des Incas. Elle occupe à l'époque précolombienne les territoires correspondant actuellement à une partie du sud du Mexique, au Belize, au Guatemala, au Honduras et au Salvador.
C'est une des plus anciennes civilisations d'Amérique : Ses origines remontent à la préhistoire. La sédentarisation de populations est attestée, dans l'aire maya, à l'époque archaïque, entre le VIIe et le IIIe millénaire av. J.-C., les villages les plus anciens ayant été retrouvés sur les côtes de la mer des Caraïbes et de l'océan Pacifique.
Les premiers indices de stratification sociale remontent à l'époque préclassique ancienne, au IIe millénaire av. J.-C., et se multiplient à l'époque préclassique moyenne, entre 1000 et 400 av. J.-C., avant l'émergence progressive d'États au préclassique récent. D'importantes cités-États mayas des Basses-Terres du sud, telles que Copán, Tikal ou Palenque, connaissent leur niveau de développement le plus élevé à la période classique, entre le VIe et le IXe siècle de notre ère, avant d’être rapidement abandonnées entre la fin du VIIIe et du IXe siècle.
Le monde ne savait presque rien des Mayas il y a 200 ans. La forêt a repris ses droits sur la plupart de leurs cités, et, peu après la conquête Espagnole, au XVIe et XVIIe siècles, les prêtres Européens ont brûlé la quasi-totalité des livres en écorce de figuier laissés par les Mayas. Seuls 4 d'entre eux ont été retrouvés.
Les premiers explorateurs à approcher les vestiges de la civilisation maya au XIXe siècle ont contribué à lui forger une image romantique mais bien différente de la réalité : « qui n’a pas entendu parler, par exemple, d’un ancien Empire maya, véritable âge d’or durant lequel un peuple laborieux et éminemment pacifique se serait adonné, dans le calme de ses cités protégées par la forêt dense, à la seule contemplation des astres ? ». De nos jours l’évolution des connaissances a permis de renverser cette vision simpliste et sans nuance. Car si les anciens Mayas sont bâtisseurs, artistes et savants, ils n’en sont pas moins résolument guerriers. Du fait de leur organisation politique en cités rivales, la comparaison des Mayas classiques avec les cités Grecques de l’époque classique ou avec les cités Italiennes de la Renaissance peut être fondée.

Pour des raisons à la fois environnementales et historiques, la connaissance et la compréhension de cette civilisation sont encore très fragmentaires. De larges zones d’ombre subsistent toujours malgré les efforts entrepris depuis sa redécouverte au XIXe siècle.
LINTEAU DE YAXCHILAN
Les épigraphistes mayanistes n'ont pas fini de déchiffrer l'ensemble des inscriptions en écriture maya sculptées sur les monuments et les artefacts découverts sur les différents sites mayas, en raison du faible nombre de documents.
En effet, de nombreux et précieux témoignages ont été irrémédiablement perdus lors de la conquête Espagnole. Suivant les conquistadores et cautionnant ainsi leur action, les missionnaires chrétiens ont cherché à éradiquer toute trace de culte païen parmi les Amérindiens. Les archives mayas, les fameux codex recelant des données inestimables concernant l’histoire et la science de la civilisation Maya, ont été détruites lors d’autodafés comme celui de Maní en 1562.
Différents matériaux sont utilisés par les Mayas :
Pierre : Le calcaire est la pierre la plus fréquemment employée. Facile à travailler à l'extraction, elle se durcit ensuite. À Calakmul, le calcaire employé est de mauvaise qualité, et les inscriptions, victimes de l'érosion, sont devenues pratiquement illisibles.
Céramique : Généralement des vases dont le texte nous renseigne sur l'artiste, le propriétaire du vase ou encore son contenu.
Bois : Ce matériau étant extrêmement périssable, il n'en reste que de rarissimes exemplaires, en bois de sapotillier, dont les plus connus sont des linteaux provenant de Tikal.
Parois des grottes : Les fouilles ont livré des spécimens d'inscriptions, peintes ou gravées, dans 25 grottes du Yucatán. La plus connue est celle de Naj Tunich.
Papier : Les glyphes sont peints sur des feuilles de papier « amatl » larges d’une vingtaine de centimètres et longues de plusieurs mètres. Le manuscrit est ensuite replié en accordéon, chaque pli déterminant une « page » large d’environ 15 centimètres et écrite des deux côtés.

Les codex de l'Époque classique ont tous succombé, victimes du climat chaud et humide.... (et pas seulement de l'aveuglement des missionnaires Espagnole) Quatre codex de l'Époque postclassique seulement ont été conservés après l'autodafé ordonné par Diego de Landa le 12 juillet 1562 :
le Codex de Dresde,
le codex de Madrid,
le codex de Paris
le codex Grolier.
UXMAL LA PYRAMIDE DU MAGICIEN
Après des années de recherches le déchiffrement s'accélère et actuellement environ 80 % des glyphes mayas ont été déchiffrés.

L’étendue géographique de la civilisation Maya recouvre dans sa plus grande partie des terres situées en milieu tropical (les Basses-Terres du sud). Cet environnement sauvage et peu hospitalier n’a pas aidé à la conservation des ruines léguées par les anciens Mayas. Bien au contraire, la jungle envahissante a systématiquement repris possession des espaces dégagés. Les racines s’immisçant entre les blocs, la poussée végétale a fait exploser les bâtiments, réduisant souvent temples et palais en amoncellements de pierres. Les Hautes-Terres et les Basses-Terres du nord ont globalement été plus épargnées par ce phénomène. De surcroît le climat chaud et humide a semblablement contribué à faire disparaître les constructions en matériaux organiques et autres objets périssables qui auraient pu considérablement nous renseigner.
Pendant longtemps et jusqu’à l’actualité la plus récente, le pays Maya a été secoué par des troubles politiques qui ont régulièrement perturbé et ralenti le travail des archéologues.
L’histoire agitée de l’Amérique latine dans la deuxième moitié du XXe siècle a eu des répercussions dans le pays Maya.
La guérilla marxiste et les revendications des peuples Mayas contemporains n’ont pas facilité l’exploration et la fouille des sites archéologiques.
Toutefois la remise du prix Nobel de la paix à Rigoberta Menchu Tum a relancé les espoirs de paix. Le Mexique tente aujourd’hui de réhabiliter son héritage précolombien et un musée consacré à la civilisation Maya a été créé à Chetumal.
L’aire culturelle Maya antique doit être distinguée de la zone de peuplement Maya actuelle. Elle se définit comme étant le territoire couvert par les anciennes cités Mayas, soit une surface globale d’environ 340 000 km² (approximativement la superficie de l’Allemagne).
Elle comprend :
Le sud-est du Mexique (États du Tabasco, Chiapas, Campêche, Yucatan et Quintana Roo)
Le Belize
Le Guatemala
L’extrémité ouest du Honduras
L’extrémité ouest du Salvador
On la divise traditionnellement en trois grandes régions, selon des critères climatiques et géologiques :
La côte Pacifique
Les Hautes-Terres
Les Basses-Terres (du nord et du sud)
Le climat majoritaire du territoire des Mayas est de type tropical.
ARC MAYA
Le littoral Pacifique est une longue bande d’une soixantaine de kilomètres de large qui s’étend de l’isthme de Tehuantepec à l’Ouest jusqu’au Salvador à l’Est. Coincée entre l’océan Pacifique et les montagnes de la Sierra Madre occidentale, cette plaine humide dispose des conditions idéales à l’établissement humain. Outre des facilités de communication, axe de passage et de migration, elle offre de nombreuses ressources naturelles telles qu’une terre fertile, un climat chaud et des pluies abondantes, du poisson, du sel et la possibilité de récolter le cacao (ressource qui va jouer un rôle particulier dans toute la Mésoamérique).

Les Hautes-Terres se situent à une altitude supérieure à 800 mètres. Elles regroupent la chaîne de volcans courant parallèlement à la côte Pacifique et les plateaux voisins. Dans cette zone se rencontrent 2 plaques tectoniques, subduction dont il résulte une forte activité sismique et volcanique. Le climat est cependant tempéré, le sol riche en phosphore (véritable engrais naturel) et le sous-sol recèle des gisements d’obsidienne, de basalte et de pierre verte comme la jadéite ou la serpentine.
Les Basses-Terres drainent une grande diversité écologique. On passe d’une forêt tropicale dense au sud à une sorte brousse en remontant vers le nord. Dans la jungle très humide les arbres atteignent entre 40 et 70 mètres de haut. La faune et la flore sont très variées. On y trouve notamment le jaguar et le quetzal, très recherchés, des cerfs, des dindons, des alligators, des oiseaux (toucans, perroquets appelés « Guacamaya »), l'ocelot…
NOBLE MARCHAND
Les fleuves et rivières sont nombreux, le plus important d’entre eux étant l’Usumacinta. Ils servent à la fois de source d’eau potable et de voie de communication. Plus on progresse vers le Nord, plus l’eau et la végétation se font rares. Le sol remonte peu à peu vers le plateau calcaire du Yucatan et les pluies s’infiltrent profondément dans la terre, ne persistant pas à la surface. Sur la péninsule du Yucatan l’eau n’est donc accessible qu’à travers les cenotes, trous vastes de plusieurs dizaines de mètres de diamètre s’ouvrant directement sur la nappe phréatique.
Ces puits revêtent une fonction rituelle spécifique comme lieux de passage vers l’Inframonde. Certaines cités sont installées au bord des fleuves mais les villes les plus anciennes (celles du dernier millénaire av. J.-C., très puissantes) sont au bord de grands lacs aujourd'hui sédimentés ou qui n'existent plus que sous la forme de marécages temporaires (alimentés lors de la saison humide).

L'Époque classique s'étend de 250 à 900 et Classique récent (de 600 à 900 Certains auteurs insèrent à la charnière du classique et du Postclassique une période appelée Classique terminal ou final.
Cette période, que nous connaissons de mieux en mieux grâce au déchiffrement de l'écriture maya, est marquée par de perpétuelles rivalités entre de nombreuses cités-États.
Tikal joue un rôle prédominant dans la première partie de cette époque qui marque l’apogée de la culture Maya. Les débuts de l'histoire de Tikal sont mal attestés. La Stèle 29 porte la première date en compte long de cette cité. Son rôle semble être renforcé par les liens qui l'unissent à la grande métropole du Mexique central, Teotihuacán. Ces échanges se manifestent dans l’architecture, la céramique et la sculpture.

MASQUE MAYA
La chute n'est pas violente : Les ruines Mayas ne sont pas des villes détruites mais des cités abandonnées. On ne trouve pas non plus de trace d'hécatombes, charniers ou fosses communes.
Les études récentes privilégient dans leur grande majorité une accumulation de facteurs défavorables, qui ont entraîné des conflits sociaux internes et externes, jusqu'à la faillite et l'abandon du système socio-politique des cités-États.
Le Postclassique Maya voit la montée en puissance de l'influence des Nahuas du Mexique central, tant dans les Hautes Terres du sud que dans le nord du Yucatan. Cette influence se caractérise par l'introduction de styles nouveaux, de nouvelles techniques comme la métallurgie, et par de grands changements dans l'organisation sociale et politique : La royauté n'est plus sacrée, le roi est désormais accompagné d'ordres militaires et différents corps sociaux (conseillers, prêtres). Les causes de cette montée en puissance des Nahuas sont incertaines. Il semblerait que l'affaiblissement du monde Maya ait entraîné des mouvements de populations chichimèques et par là même un renouveau du pouvoir Nahua, dorénavant aux mains des Toltèques, centrés sur Tula (ou Tollan). Ces derniers étendent leur influence à toute la Mésoamérique, jusque dans le nord du Yucatan, apportant des traits Nahuas aux Mayas.
Les quelques cités Mayas qui ont perduré pendant l'Épiclassique et le Postclassique ancien, notamment les cités Puuc comme Uxmal, Sayil, Labna, K'abah, Yaxuna, et d'autres cités déjà anciennes comme Edzna, Coba ou Dzibilchaltun, après un âge d'or entre le IXe et le Xe siècle av. J.-C., connaissent une grave crise et se dépeuplent pour la plupart.

LIVRE MAYA
Le pouvoir est aux mains d'ethnies telles que les K'iche, les Kaqchikel, les Mam, les Pokomam, les Tz'utuhil, les Q'eqchi', qui fondent des royaumes expansionnistes et bien défendus, comme le royaume des K'iche qui, centré sur Chi Izmachi puis Q'umarkaaj (Utatlan), sera intégré à l'Empire Aztèque sous Ahuizotl, comme celui des Kaqchikel, d'abord vassal des K'iche, puis centré sur Iximche, celui des Pokomam centré sur Mixco Viejo, de Rabinal centré sur Cayuup… Ces États sont dirigés par des lignées (Ilocab, Nihaib, Kawek, Tamub…) qui disent tenir leur pouvoir des Toltèques. Les conflits politiques qui agitent la région tout au long du Postclassique sont connus grâce à des documents de l'époque coloniale écrits en langues indigènes, tel que le Popol Vuh des K'iche, El Titulo de Totonicapan, les Annales des Kaqchikel, le Memorial de Solola…
La société Maya est divisée en classes : Nobles, religieux, militaires, artisans, commerçants, paysans (la majorité) et l’équivalent des serfs. Elle est dirigée par des chefs héréditaires, de filiation patrilinéaire, qui délèguent leur autorité sur les communautés villageoises à des chefs locaux. La terre, propriété de chaque village, est distribuée en parcelles aux différentes familles.
La structure sociale est complexe, elle est fondée sur une organisation familiale patrilinéaire, une division sexuelle du travail et une répartition par secteurs d'activité. Les agriculteurs, c'est-à-dire la majeure partie de la population, se divisent en paysans, serviteurs et esclaves. L'élite, de son côté, se répartit en guerriers, prêtres, administrateurs et dirigeants. L'élite et le peuple ne forment pas des catégories antagonistes, car des liens de parenté ou d'alliance unissent dirigeants et serviteurs, chefs et paysans. Ainsi, les nouvelles découvertes montrent l'existence d'une classe fort importante de commerçants-guerriers, notamment à partir du Ve siècle à Tikal et il y a eu un partage du pouvoir entre l'ancienne aristocratie chargée des affaires intérieures de la cité et religieux et la nouvelle classe de commerçants-guerriers.

Les villes Mayas se déploient sur tous types de terrains des plaines du nord du Yucatan aux collines de l’Usumacinta. La péninsule du Yucatan, où rayonne la civilisation Maya, est un bas plateau calcaire qui ne s'élève guère au-dessus du niveau de la mer, couvert d'une forêt dense. Sous ce climat tropical, la végétation envahit les pierres et masque les constructions.
NUMÉROTATION MAYA
Au cœur de la cité Maya se trouvent de larges places où se concentrent les bâtiments officiels, temples, acropole royale, stade, etc. Une attention particulière est portée à l'orientation des temples et des observatoires afin de respecter la cosmogonie Maya.
Dans un 2e cercle autour de ce centre rituel se concentrent les demeures des nobles, les temples mineurs. Enfin, en dehors de ce centre urbain se déploient les modestes maisons du peuple.
L’architecture classique Maya peut se résumer en une division de l’espace en deux : Un espace public monumental, urbanisé et un espace privé relégué au second plan. C’est seulement à la fin de l’ère post classique que les cités se fortifient, détruisant les larges places de l’ère classique.

Dans la jungle du Petén, surgit entre les arbres de la forêt le centre religieux de Tikal. Fabuleuse clairière, cette ancienne cité-État maya dresse ses pyramides de 60 mètres de haut. Tout autour vivent 50 000 paysans, artisans et esclaves, main-d'œuvre nécessaire à des bâtisseurs ignorant la traction animale. On peut parler de villes fantômes émergeant de la forêt. Jamais l'homme n'a aussi bien maîtrisé les éléments naturels que les Mayas de la période classique. Il y a 15 siècles, Tikal règne sur la jungle du Guatemala de ses pyramides orgueilleuses. Le centre cérémoniel est recouvert de stuc. Même le sol des temples est peint en rouge, la couleur du Soleil et du sang. Sur l'une des plates-formes, le chef de la cité, entouré de 2 grands prêtres, préside un rituel, dominant la procession des seigneurs, des sacrificateurs et de leurs victimes avec le concours des musiciens. Cette description provient de documents historiques...
Astronomes méticuleux, les Mayas suivent avec précision les évolutions d'objets célestes, plus particulièrement de la Lune et de Vénus. Beaucoup de temples sont orientés par rapport à ces astres.

FRESQUE
L’art maya de la période classique (200-900) est considéré par beaucoup comme l'un des plus beaux et des plus fins de l'Amérique précolombienne. On a d'ailleurs souvent qualifié les Mayas de Grecs du Nouveau Monde, tant était grande leur maîtrise dans le domaine esthétique. Dans l'art de la fresque, les Mayas sont passés maîtres dès le IIIe siècle. Les bas-reliefs de Palenque et la statuaire de Copán sont particulièrement gracieux et dénotent un sens de l’observation du corps humain très précis. Malheureusement, le climat a dégradé ces représentations. En revanche, les peintures qui ornent les objets funéraires sont assez bien conservées. Ennemis les plus dangereux des archéologues : Les pilleurs de tombes. Certains trafiquants disposent de moyens considérables pour organiser des razzias systématiques.
L’écriture maya apparaît à partir de 300 av. J.-C. À en juger par les documents dont nous disposons, l’écriture maya passe assez rapidement d’une forme logographique, où chaque mot est représenté par un dessin, à une forme mixte, logographique et phonétique de type syllabique : Le mot peut aussi être divisé en unités plus petites, dans le cas maya, des syllabes, chacune représentée par un signe.
Les Mayas utilisaient 800 signes individuels ou glyphes, disposés deux par deu
x en colonnes se lisant de gauche à droite et de haut en bas. Les glyphes mayas représentent des mots ou des syllabes se combinant pour désigner n'importe quel concept. Les inscriptions hiéroglyphiques sont soit gravées dans la pierre ou le bois sur des monuments et des œuvres architecturales, soit peints sur du papier, des murs de plâtre ou des objets en céramique. Le système n'est pas alphabétique
L’écriture maya est actuellement décodée à environ 80 %.
Les Mayas écrivent avec des pinceaux faits en poils et plumes d’animaux. Ils utilisent de l’encre noire et rouge, d’où le nom donné au territoire maya par les Aztèques : « Le pays du rouge et noir ». Les scribes ont une position sociale très importante, les fresques montrent souvent les puissants avec du matériel d’écriture.
Le calendrier maya situe la fin du monde au XVIe siècle, et l’apparition des conquistadors Espagnols à cette époque jette les Aztèques, qui ont repris une part de leur culture, dans la confusion. Les nouveaux venus étant considérés comme les probables dieux annoncés, les Mayas n’opposent guère de résistance à ceux qu’ils considèrent comme surhumains et acceptent leur supposé destin. Le principal centre religieux du monde maya est Chichén Itzá. Les Mayas sont polythéistes.
Si la religion maya reste encore obscure, on sait néanmoins qu'elle considère le cosmos comme composé de 3 entités différentes : Le monde inférieur, la terre et le ciel.
BAS-RELIEF DE PALENQUE
Comme les autres civilisations mésoaméricaines, si les Mayas sont par certains aspects en retard sur l’Europe, ils sont en revanche très avancés dans d'autres secteurs. Leur connaissance de l’astronomie notamment surprend encore les scientifiques actuels. Leurs réalisations architecturales sont également remarquables. Les Mayas ont créé un type de voûte particulier que l’on peut observer à Uxmal. Leurs édifices exploitent par ailleurs leurs connaissances astronomiques pour créer des effets saisissants à partir de jeux de lumière (cf. Chichén Itzá).
Bien qu’il soit souvent affirmé que les Mayas et les autres peuples mésoaméricains ne connaissaient pas la roue, les découvertes réalisées sur certains sites archéologiques (entre autres à Palenque) montrent le contraire. Néanmoins, les seuls objets dotés de roues qui ont été retrouvés en Mésoamérique sont des jouets et de petits chariots

Ce n'est qu'à la fin du XVIIIe siècle, avec la naissance de l'archéologie, que sur la demande du roi d'Espagne, amateur d'antiquités, on organise une expédition officielle vers le site de Palenque. Dirigée par un militaire, le capitaine Antonio del Río, elle atteint les ruines en 1787.

En 1807, a lieu une autre mission, dirigée par Guillermo Dupaix. Ces expéditions sont accompagnées de dessinateurs, dont les illustrations traduisent leur perplexité face à une iconographie Maya, qu'ils jugent à l'aune des civilisations antiques (Égypte, Grèce, Inde): Elles sont simplifiées, arrangées au goût Européen, sinon parfois simplement fantaisistes. Elles ont néanmoins le mérite d'exister, certains des monuments reproduits ayant disparu entre-temps. Progressivement portés à la connaissance du public au cours des premières décennies du XIXe siècle, les rapports d'Antonio del Río et de Guillermo Dupaix donneront lieu à de multiples spéculations sur l'identité des bâtisseurs de ces monuments.

CODEX DE DRESDE
En 1839 un écrivain et voyageur américain John Lloyd Stephens, après avoir lu ces premiers récits d'expéditions vers des cités en ruine dans la jungle, visite Copán, Palenque, et d'autres sites en compagnie de l’architecte Anglais Frederick Catherwood. Les ouvrages à succès de Stephens, accompagnés des dessins de Catherwood, suscitent un vif intérêt de par le monde et déclenchent la redécouverte de cette civilisation précolombienne majeure. Avec des moyens archaïques, comparables à ceux qu'utilisaient les Maya pour les édifier, les archéologues ouvrent des chantiers pour dégager les monuments de leur gangue végétale et reconstituer ceux qui sont trop dégradés.
De nos jours, une large part de la population rurale du Guatemala, du Yucatan et du Belize descend des Mayas et parle une des 28 langues mayas.



Les Mayas : l'Ancien Empire - Americas
www.americas-fr.com/civilisations/mayas-1.html
Les Mayas : Histoire de l'ancien empire des Mayas, les bâtisseurs des cité de ... avec le neuvième jour de l'année 328, date correspondant à l'érection d'une ...

L'histoire des Mayas - La civilisation Maya
decouvertes.mooldoo.com/mayas/?f=Histoire
La civilisation des Mayas, disparue mystérieusement avant l'arrivée des Expagnols... ... Etendue de l'empire Maya (aggrandissement). © Encarta. Histoire.

Cités Maya, Paul Rivet. - Persée
www.persee.fr/doc/jsa_0037-9174_1954_num_43_1_2426_t1_0239_0000_1
de S Georgette - ‎1954
Journal de la Société des Américanistes Année 1954 Volume 43 Numéro 1 pp. ... de 328 après J.-C. Vient ensuite un chapitre sur la vie matérielle des anciens ... n'a jamais connu de forme de gouvernement que l'on puisse appeler un empire.

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