Cette
page concerne l'année 310 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
POSITION
VERTIGINEUSE DES CO-EMPEREURS DE ROME
MAXIMIANUS HERCULIUS |
À
la fin de l'été 285, il supprime la menace des rebelles bagaudes en
Gaule. De 285 jusqu'en 288, il combat les tribus Germaniques le long
de la frontière Rhénane. De concert avec Dioclétien, il conduit
une importante politique de la terre brûlée à l'intérieur du
territoire des tribus Alémaniques.
En
288, soulageant temporairement les provinces Rhénanes de la menace
d'une invasion Germanique.
L'homme
qu'il nomme pour contrôler les rivages de la Manche, Carausius, se
rebelle en 286, causant la sécession de la Bretagne et du Nord-Ouest
de la Gaule.
Maximien
échoue à chasser Carausius, et sa flotte d'invasion est détruite
par des tempêtes en 289 ou 290. Le subordonné de Maximien,
Constance, dirige une campagne contre le successeur de Carausius,
Allectus, pendant que Maximien se bat sur la frontière du Rhin. Le
chef rebelle est évincé en 296, et Maximien descend vers le sud
pour lutter contre les pirates Maures en Hispanie et les incursions
Berbères en Mauritanie. Lorsque ces campagnes se terminent en 298,
il part pour l'Italie, et vit dans l'aisance jusqu'en 305.
L'historien
du IVe siècle Aurelius Victor décrit Maximien comme « un
ami fidèle, demi-Barbare, il est vrai, mais doué d'une grande
habileté pour la guerre et de beaucoup de jugement ». Malgré
ses nombreuses qualités précitées, Maximien n'est pas quelqu'un
d'instruit et préfère l'action à la réflexion.
Le
panégyriste de 289, après avoir comparé ses actions aux victoires
de Scipion l'Africain sur Hannibal durant la 2e guerre Punique,
suggère que Maximien n'a jamais entendu parler de celles-ci. Ses
ambitions sont purement militaires, il laisse les affaires politiques
à Dioclétien. Le rhéteur chrétien Lactance insinue que Maximien
partage les principaux traits de Dioclétien mais qu'il est moins
puritain dans ses goûts, et profite des opportunités sensuelles que
sa position d'empereur lui offre.
Lactance
accuse Maximien de « souiller » des filles de sénateurs
et de voyager avec de jeunes vierges pour satisfaire son insatiable
envie, même si sa crédibilité peut être remise en cause du fait
de son hostilité généralisée envers les païens.
Maximien
a 2 enfants avec sa femme Syrienne, Eutropia, Maxence et Fausta. Il
n'y a pas d'informations précises sur leurs dates de naissance dans
les sources antiques. Les estimations modernes sur la date de
naissance de Maxence varient de l'année 277 à 287, et la plupart
datent celle de Fausta vers l'année 298.
Théodora,
la femme de Constance Chlore, est souvent considérée dans les
écrits de l'Antiquité comme la belle-fille de Maximien, des
recherches menées par Otto Seeck et Ernest Stein ont conclu qu'elle
est née d'un premier mariage entre Eutropia et Afranius
Hannibalianus.
Barnes
conteste ce point de vue, arguant que toutes les sources mentionnant
une « belle-fille » sont issues d'informations du travail
en partie peu fiable de l'auteur de l'Enmanns Kaisergeschichte, alors
que d'autres sources, moins contestables, la considèrent comme la
fille naturelle de Maximien.
Il
conclut que Théodora est née au plus tard vers l'année 275 d'une
première femme inconnue de Maximien, peut-être une des filles
d'Hannibalianus.
À
Mediolanum (actuelle Milan, Italie) en juillet 285, Dioclétien
proclame Maximien comme son codirigeant, ou César. Les raisons de
cette décision sont complexes. Avec des conflits dans chaque
province de l'empire, de la Gaule jusqu'en Syrie, de l'Égypte
jusqu'au Danube inférieur, Dioclétien a besoin d'un lieutenant pour
gérer cette lourde charge de travail. L'historien Stephen Williams
suggère que l'empereur se considère lui-même comme un général
médiocre et qu'il a recours à un homme comme Maximien pour faire la
plupart de ses combats.
DIOCLÉTIEN |
Si
certains historiens lui donnent raison, d'autres comme Frank Kolb
déclarent que les arguments en faveur de l'adoption sont basés sur
des erreurs d'interprétation des preuves papyrologiques. Cependant
Maximien ne prend pas le nomen (nom patronymique), Valerius.
Enfin,
Dioclétien a conscience qu'un dirigeant unique est dangereux et que
des précédents existent en matière de gouvernement bicéphale.
Malgré leurs prouesses militaires, les dirigeants d'un empire unifié
Aurélien puis Probus ont été facilement écartés du pouvoir. En
comparaison, quelques années auparavant, l'empereur Carus et ses
fils ont régné conjointement sur l'empire, bien que cela ait été
d'une durée limitée... Même le premier empereur, Auguste (27 av.
J.-C. - 19) a partagé son pouvoir avec ses collègues et plusieurs
postes officiels de coempereurs ont existé depuis Marc Aurèle
(161-180).
Le
système bicéphale a donc fait ses preuves par le passé. Vers 287,
les relations entre les deux dirigeants sont redéfinies avec des
expressions religieuses, Dioclétien endossant le titre de Iovius et
Maximien celui d'Herculius. Ces titres sont empreints de symboles :
Dioclétien-Jovis
reçoit le rôle prépondérant de direction et de commandement.
Maximien-Hercule, le rôle héroïque de remplir les tâches qui lui
sont assignées. Pourtant, malgré ces symboles, les empereurs ne
sont pas considérés comme des « dieux » dans le culte
impérial (bien qu'ils soient identifiés comme tels dans les
panégyriques impériaux). Au lieu de cela, ils ne sont que les
instruments des dieux, chargés d'imposer leur volonté sur Terre.
Une fois ces rites accomplis, Maximien s'approprie le contrôle du
gouvernement de l'Occident et part en Gaule pour combattre les
rebelles bagaudes pendant que Dioclétien retourne en Orient.
Les
Bagaudes de Gaule sont d'obscurs personnages, apparaissant
fugitivement dans les sources antiques à partir de 285 avec leur
soulèvement. L'historien du IVe siècle Eutrope les décrit
comme étant des populations rurales dirigées par Pomponius Élien
et Amandus, alors qu'Aurelius Victor les considère comme des
brigands. L'historien David S. Potter suggère qu'ils sont plus que
de simples paysans, cherchant soit à obtenir une autonomie politique
en Gaule soit à rétablir l'empereur récemment déposé Carus
(originaire de la Gaule Narbonnaise : Dans cette hypothèse, ils
ne sont pas des brigands, mais des troupes impériales qui ont fait
défection.
Bien
que mal équipés, dirigés et entraînés le rapport de force étant
largement en faveur des légions romaines Dioclétien les considère
sûrement comme une menace suffisante pour qu'il envoie un empereur à
leur rencontre.
Maximien
se déplace en Gaule, engageant le combat contre les bagaudes à la
fin de l'été 285. Les détails sur cette campagne sont rares et ne
fournissent aucune information sur les tactiques employées :
Les sources historiques insistent seulement sur les victoires et les
vertus de Maximien. Le panégyrique de 289 dédié à Maximien
rapporte qu'il a été à la fois dur et clément envers les
rebelles. Parce que la campagne est menée contre les propres
citoyens de l'empire, il est de mauvais goût qu'elle soit
comptabilisée dans les titres et les triomphes officiels... En
effet, le panégyrique de Maximien déclare « Je passe en hâte
sur cet épisode : Je vois en effet que ta bonté aime mieux
oublier cette victoire que s'en glorifier. ».
FLAVIUS CONSTENTIUS (PRÉFET) |
Cependant,
Maximien ne réprimande pas assez vite la rébellion Bagaude pour
éviter la réaction des Germains. À l'automne 285, 2 armées
Barbares, une composée de Burgondes et d'Alamans, l'autre de
Chaibones et d'Hérules, traversent à gué le Rhin et entrent en
Gaule. La première armée est décimée par la maladie et la faim,
pendant que la seconde est interceptée et défaite par Maximien. Il
établit ensuite son quartier général sur le Rhin en vue de
campagnes futures, soit à Mogontiacum (actuelle Mayence, Allemagne),
à Augusta Treverorum (actuelle Trèves), ou à Colonia Agrippina
(actuelle Cologne)
Bien
que la majeure partie de la Gaule soit pacifiée, les régions
frontalières de la Manche subissent toujours les assauts des pirates
Francs et Saxons.
Les
empereurs Probus et Carin ont commencé à fortifier la Côte
Saxonne, mais beaucoup reste encore à faire.
Par
exemple, il n'y a aucune trace archéologique de bases navales à
Douvres et à Boulogne entre les années 270 et 285.
En
réponse au problème de piraterie, Maximien nomme Carausius, un
Ménapien originaire de Germanie inférieure (au sud et à l'ouest
des Pays-Bas), pour surveiller la Manche et la libérer des pirates,
ce qu’il effectue avec succès. À la fin de l'année 285, il s'est
déjà emparé d'un très grand nombre de navires pirates.
Maximien
apprend bientôt que Carausius laisse les pirates piller leurs cibles
avant de les attaquer et que leur butin va dans ses poches et non à
la population en général ou dans le trésor impérial... L'empereur
ordonne l'arrestation et l'exécution de Carausius, le poussant à
fuir le continent pour la Bretagne. Le soutien à Carausius parmi la
population Bretonne est important, et au moins 2 légions de la
Bretagne (la IIe Augusta et la XXe Valeria Victrix) se rallient à
lui, de même que certains voire la totalité des membres de la
légion stationnée près de Boulogne (probablement la XXXe Ulpia
Victrix). Carausius élimine rapidement les rares loyalistes de son
armée et se proclame lui-même Auguste.
Maximien
n'est guère en mesure d'intervenir. Il ne possède pas de flotte (il
l'a confié à Carausius) et il est occupé à réprimer les
incursions des Hérules et des Francs.
Pendant
ce temps, Carausius renforce sa position en agrandissant sa flotte,
engageant des mercenaires Francs, et en offrant une bonne solde à
ses troupes. À l'automne 286, la Bretagne, la plupart du Nord-Ouest
de la Gaule, et l'ensemble des côtes de la Manche sont sous son
contrôle. Carausius se déclare lui-même chef d'un État
indépendant Breton, un Imperium Britanniarum et émet des pièces
d'une pureté nettement supérieure que celle de Maximien et
Dioclétien, gagnant ainsi le soutien des marchands Bretons et
Gaulois. Même les troupes de Maximien deviennent vulnérables à
l'influence et à la richesse de Carausius.
Sous
l'impulsion de la crise en Bretagne, Maximien prend le titre
d'Auguste le 1er avril 286. Ce titre lui confère le même statut que
Carausius créant ainsi une incompatibilité plus grande entre deux
Auguste qu'entre un Auguste et un César, et, dans la propagande
impériale, Maximien est proclamé frère de Dioclétien, son égal
en matière d'autorité et de prestige. Dioclétien ne peut être
présent lors de la nomination de Maximien, poussant Otto Seeck à
suggérer que le nouvel empereur a usurpé le titre et qu'il n'a
seulement été reconnu plus tard par Dioclétien afin d'éviter une
guerre civile... Cette hypothèse ne reçoit pas beaucoup de soutien,
et l'historien William Leadbetter l'a récemment réfutée. Malgré
la distance physique entre les empereurs, Dioclétien lui fait assez
confiance pour l'investir du pouvoir impérial, et Maximien lui
témoigne toujours suffisamment de respect pour agir en accord avec
sa volonté.
CIRTA |
« Ainsi
exercez-vous en commun une telle autorité sans l'ombre d'une
rivalité et ne laissez-vous s'élever entre vous aucun différend :
Semblables à ces jumeaux, à ces Héraclides, qui règnent à
Lacédémone, vous avez dans le gouvernement de l'État une part
égale. ».
Les
décisions juridiques et les célébrations impériales sont rendues
au nom des 2 empereurs, les mêmes pièces sont émises dans les 2
parties de l'empire. Dioclétien envoie parfois des ordres sur la
province de l'Afrique de Maximien, celui-ci peut avoir fait de même
sur le territoire de Dioclétien.
Maximien
prend conscience qu'il ne peut pas immédiatement supprimer la menace
de Carausius et mène à la place une campagne contre les tribus
Rhénanes. En tout cas ces tribus forment probablement des menaces
plus grandes pour la paix en Gaule que Carausius, et sont une source
de soutien au renégat Romain. Bien que Maximien ait de nombreux
ennemis le long du fleuve, ils se battent le plus souvent entre eux.
Peu d'informations sont connues au sujet de la date des campagnes de
Maximien sur le Rhin mais on l'estime généralement entre 285 et
288. Alors qu'il reçoit les insignes consulaires (les fasces
symboles de l'autorité) le 1er janvier 287, il est interrompu par la
nouvelle d'un raid Barbare. Ôtant sa toge et enfilant son armure, il
marche à la rencontre des Barbares et, bien que leurs forces ne se
soient pas entièrement dispersées, il célèbre sa victoire en
Gaule plus tard dans l'année.
Maximien
estime que les tribus Burgondes et Alamanes de la région
Moselle-Vosges sont de loin la plus grande menace, aussi il les cible
en premier. Il mène une campagne contre eux utilisant une politique
de la terre brûlée, ravageant leur territoire et réduisant leur
population par la famine et la maladie. Après les Burgondes et les
Alamans, Maximien déplace ses troupes contre les tribus plus faibles
des Chaibones et des Hérules.
Il
les accule et les défait en une seule bataille. Il prend lui-même
part au combat, chevauchant le long de la ligne de bataille jusqu'à
ce que les forces Germaniques battent en retraite. Avec ses ennemis
affaiblis par la famine, Maximien déclenche une importante invasion
sur le Rhin. Il s'enfonce profondément à l'intérieur du territoire
Germanique, amenant la destruction sur la patrie de ses ennemis, et
démontrant la supériorité des armes Romaines. À l'hiver 287, il a
l'avantage et les régions Rhénanes sont libérées de la menace des
tribus Germaniques.
MONNAIE DE DOMITIUS ALEXANDRE |
L'été
suivant, alors que Maximien est en plein préparatifs pour affronter
Carausius, Dioclétien rentre d'Orient. Les empereurs se rencontrent
la même année, mais ni la date ni le lieu de cette rencontre ne
sont connus avec certitude. Ils se mettent probablement d'accord sur
une campagne conjointe contre les Alamans et pour une expédition
navale contre Carausius.
Plus
tard dans l'année, Maximien dirige une invasion surprise sur les
Champs Décumates une région située au plus profond du territoire
des Alamans entre le Rhin supérieur et le Danube supérieur pendant
que Dioclétien envahit la Germanie via la Rhétie.
Les
deux empereurs brûlent les récoltes et l'approvisionnement
alimentaire partout où ils vont, détruisant les moyens de
subsistances des Germains. Ces victoires ajoutent de vastes portions
de territoire à l'empire et permettent aux projets de renforcement
de la frontière de Maximien de se poursuivre sans perturbation
supplémentaire. Au lendemain de la guerre, les villes situées le
long du Rhin sont reconstruites, des têtes de ponts sont créées
sur la rive Orientale à des endroits comme Mayence et Cologne, et
une frontière militarisée est établie, comprenant des forts, des
routes et des places fortifiées... Une route militaire passant par
Tornacum (actuelle Tournai, Belgique), Bagacum (actuelle Bavay,
France), Atuatuca Tungrorum (actuelle Tongres, Belgique), Mosae
Trajectum (actuelle Maastricht, Pays-Bas) et Cologne, relie les
différentes places le long de la frontière.
Au
début de l'année 288, Maximien nomme son préfet du prétoire
Flavius Constantius (futur empereur sous le nom de Constance Chlore),
époux de sa fille Théodora, à la tête d'une campagne contre les
alliés Francs de Carausius. Ces tribus Franques contrôlent les
estuaires du Rhin, contrecarrant les attaques maritimes dirigées
contre Carausius.
Maximien
autorise l'installation des Frisons, des Francs Saliens, des
Chamaves, des Hattuaires et d'autres tribus le long d'une bande de
territoire Romain, soit entre le Rhin et le Waal de Noviomagus
(actuelle Nimègue, Pays-Bas) à Traiectum (actuelle Utrecht,
Pays-Bas), soit près de Trèves.
En
289, Maximien prépare l'invasion de la Bretagne dominée par
Carausius, mais pour plusieurs raisons le plan échoue. Le
panégyrique de 289 est optimiste quant aux perspectives de la
campagne : Mais le panégyrique de 291 n'y fait aucune mention.
Le panégyrique de Constance suggère que sa flotte est détruite par
une tempête, mais cela a simplement été une façon de diminuer
l'embarras de la défaite. Dioclétien écourte sa tournée Orientale
en province peu après, peut-être en apprenant l'échec de Maximien.
Il rentre en hâte en Occident, arrivant à Émèse le 10 mai 290, et
à Sirmium sur le Danube le 1er juillet 290.
Dioclétien
rencontre Maximien à Milan soit à la fin décembre 290 soit en
janvier 291. La foule s'est réunie pour assister à la traversée de
la ville par les empereurs et ceux-ci consacrent beaucoup de temps à
leur apparat public. Potter, entre autres, suppose que ces cérémonies
ont été arrangées pour démontrer le soutien infaillible de
Dioclétien envers son collègue chancelant.
Les
gouvernants discutent en secret des affaires politiques et
militaires, et ils envisagent probablement l'idée d'étendre le
collège impérial pour y inclure 4 empereurs (la Tétrarchie).
Pendant
ce temps, une délégation du Sénat Romain rencontre les dirigeants
et renouvelle leurs rares contacts avec le poste impérial. Les
empereurs ne se réunissent à nouveau qu'en 303.
Avec
le retour victorieux de Constance, Maximien peut se concentrer sur le
conflit en Mauritanie (Afrique du Nord-Ouest). Du fait de
l'affaiblissement de l'autorité Romaine au cours du IIIe siècle,
les tribus nomades Berbères harcèlent les colonies Romaines de la
région avec des conséquences de plus en plus graves.
En
289, le gouverneur de la Mauritanie Césarienne (actuelle Algérie
centrale et occidentale) obtient un court répit en opposant une
petite armée aux Quinquegentanei et aux Bavares, mais les raids
reprennent peu après.
En
296, Maximien lève une armée, composée de cohortes prétoriennes,
de légionnaires Égyptiens, Danubiens et d'Aquilée, d'auxiliaires
Gaulois et Germaniques, de recrues Thraces et progresse à travers
l'Espagne à l'automne. Il défend peut-être la région contre les
raids Maures avant de traverser le détroit de Gibraltar et d'arriver
en Mauritanie Tingitane (au Maroc actuel) pour protéger la région
des pirates Francs.
En
mars 297, Maximien débute une sanglante offensive contre les
Berbères. La campagne s'étend en longueur, et Maximien passe
l'hiver 297-298 au repos à Carthage avant de repartir au combat. Non
content de les repousser dans leur région d'origine dans les
montagnes de l'Atlas, Maximien s'aventure profondément à
l'intérieur du territoire Berbère. Le terrain lui est défavorable,
et les Berbères mènent une habile guérilla, mais Maximien continue
malgré tout.
Apparemment
désireux d'infliger le plus de dégâts possibles à ces tribus, il
ravage les territoires précédemment sécurisés, tue autant qu'il
peut, et chasse les rescapés dans le Sahara. Sa campagne se conclut
au printemps 298 et, le 10 mars, il fait une entrée triomphale dans
Carthage. Des inscriptions carthaginoises rapportent la gratitude du
peuple envers Maximien, le saluant (comme lors de l'entrée de
Constance dans Londres) comme le redditor lucis aeternae
(« restaurateur de la lumière éternelle »). Maximien
rentre en Italie en 299 pour célébrer un autre triomphe à Rome au
printemps.
TABLETTE DE JUPITER |
Il
prend les armes contre les Francs en 300 ou 301 et en 302 – pendant
que Maximien demeure en Italie – il poursuit sa campagne contre les
tribus Germaniques sur le Rhin supérieur.
Maximien
sort uniquement de son repos en 303, à cause du vicennalia de
Dioclétien, le 20e anniversaire de son règne, à Rome. Certains
témoignages suggèrent que c'est à ce moment que Dioclétien exige
la promesse de Maximien qu'il se retire en même temps que lui,
transmettant leurs titres d'Auguste aux Césars Constance et Galère.
Vraisemblablement, le fils de Maximien, Maxence et celui de
Constance, Constantin qui ont tous deux grandi à Nicomédie, doivent
devenir à leur tour les nouveaux Césars. Alors que Maximien peut ne
pas vouloir se retirer, Dioclétien conserve la maîtrise de la
situation et il y a peu d'opposition de la part de son coempereur.
Avant de renoncer à ses fonctions, Maximien reçoit ainsi un dernier
moment de gloire en officialisant les Jeux séculaires en 304.
Le
1er mai 305, dans des cérémonies séparées à Milan et à
Nicomédie, Dioclétien et Maximien renoncent simultanément à leurs
fonctions. Leurs successions ne correspondent pas entièrement au
souhait de Maximien : Peut-être du fait de l'influence de
Galère... Sévère et Maximin sont nommés Césars, excluant ainsi
Maxence. Ces deux nouveaux Césars ont de longues carrières
militaires derrière eux et sont en effet des proches de Galère :
Maximin est son neveu et Sévère un ancien compagnon d'arme.
Maximien
s'aigrit rapidement de cette nouvelle tétrarchie, qui voit Galère
prendre la position dominante que Dioclétien a jadis tenue. Bien que
Maximien conduise la cérémonie qui proclame Sévère César, il
soutient 2 années plus tard la rébellion de son fils contre le
nouveau pouvoir. Dioclétien se retire dans son palais opulent qu'il
a fait bâtir dans sa région d'origine, en Dalmatie près de Salone
sur la mer Adriatique.
Une
double cérémonie scelle un accord à Trèves à la fin de l'été
307, par laquelle Constantin épouse Fausta et est proclamé Auguste
par Maximien.
Maximien
rentre à Rome à l'hiver 307-308 mais se brouille peu après avec
son fils et au printemps il conteste son droit à parler au cours
d'une assemblée de soldats Romains. Il prend la parole pour décrier
un gouvernement Romain malade, accuse Maxence de l'avoir affaibli, et
arrache la toge impériale des épaules de celui-ci. Il s'attend à
ce que les soldats le reconnaissent mais ceux-ci prennent le parti de
son fils, et Maximien est obligé de quitter l'Italie en disgrâce.
Le
11 novembre 308, pour résoudre l'instabilité politique, Galère
convoque Dioclétien (qui sort de sa retraite) et Maximien à un
concile général dans la cité militaire de Carnuntum sur les rives
du Danube. Au cours de cette réunion, ils obligent Maximien à
abdiquer de nouveau et Constantin retrouve son titre de César.
Licinius, un fidèle compagnon d'arme de Galère, est nommé Auguste
en Occident. Au début de l'année 309, Maximien retourne à la cour
de Constantin en Gaule, la seule qui est encore prête à
l'accueillir.
En
310, Maximien se révolte contre Constantin. Il a été dépêché au
sud d'Arles avec une partie de l'armée de Constantin pour contrer
les attaques de Maxence dans le sud de la Gaule.
Constantin
présente d'abord son suicide comme une malheureuse tragédie
familiale. Cependant, en 311, il diffuse une autre version. D'après
celle-ci, après que Constantin lui a pardonné, Maximien a planifié
l'assassinat de celui-ci dans son lit. Fausta, informée de ce
complot, prévient son époux, qui place un eunuque pour le remplacer
dans son lit. Maximien est arrêté lorsqu'il tue l'eunuque, et pour
éviter l'humiliation, on lui offre de se suicider, ce qu'il accepte.
En plus de cette propagande, Constantin instaure une damnatio memoriæ
sur Maximien, détruisant toutes les inscriptions faisant mention de
son nom et éliminant toute œuvre publique représentant son image.
MONNAIE DE ANTONINIAANUS CARAUSIUS |
Maximien
Hercule — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Maximien_Hercule
Marcus
Aurelius Valerius Maximianus Herculius (vers 250 - juillet 310),
communément appelé ... Au début de l'année 310, Maximien tente de
s'emparer du titre de Constantin pendant que l'empereur mène une
campagne sur le Rhin. Il reçoit ...
Les
discours des Panegyrici latini et l'évolution religieuse sous le ...
www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_1909_num_53_2_72427
de
J Maurice - 1909 - Cité 6 fois - Autres articles
Panegyrici
VI, VII, VIII, IX, X du recueil de Baehrens, prononcés en 307, 310,
311, 313 et 321. ... pouvait appeler Constantin et Maximien : n
Imperatores semper Herculei » 2. ... Ce panégyrique fut prononcé à
Trêves au milieu de l'année 310°.
MAXIMIEN
HERCULE - Follis ou nummus - 310-311 - VSO 09
vso.cgb.fr/v09/fr/monnaies8428.html
Maximien,
après une vie tumultueuse, fut éliminé ou se suicida au début de
l'année 310 après avoir essayé d'assassiner son gendre, Constantin
Ier.
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