samedi 23 juillet 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 310

Ier JUILLET... 2016

Cette page concerne l'année 310 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

POSITION VERTIGINEUSE DES CO-EMPEREURS DE ROME

MAXIMIANUS HERCULIUS
Marcus Aurelius Valerius Maximianus Herculius (vers 250 - juillet 310), communément appelé Maximien Hercule (ou simplement Maximien), et César à partir de juillet 285 puis Auguste à partir du 1er avril 286 jusqu'au 1er mai 305. Il partage ce dernier titre avec son coempereur et supérieur, Dioclétien, dont l'esprit politique complète la force au combat de Maximien, qui établit sa résidence à Trèves mais passe la plupart de son temps en campagne...
À la fin de l'été 285, il supprime la menace des rebelles bagaudes en Gaule. De 285 jusqu'en 288, il combat les tribus Germaniques le long de la frontière Rhénane. De concert avec Dioclétien, il conduit une importante politique de la terre brûlée à l'intérieur du territoire des tribus Alémaniques.
En 288, soulageant temporairement les provinces Rhénanes de la menace d'une invasion Germanique.
L'homme qu'il nomme pour contrôler les rivages de la Manche, Carausius, se rebelle en 286, causant la sécession de la Bretagne et du Nord-Ouest de la Gaule.
Maximien échoue à chasser Carausius, et sa flotte d'invasion est détruite par des tempêtes en 289 ou 290. Le subordonné de Maximien, Constance, dirige une campagne contre le successeur de Carausius, Allectus, pendant que Maximien se bat sur la frontière du Rhin. Le chef rebelle est évincé en 296, et Maximien descend vers le sud pour lutter contre les pirates Maures en Hispanie et les incursions Berbères en Mauritanie. Lorsque ces campagnes se terminent en 298, il part pour l'Italie, et vit dans l'aisance jusqu'en 305.

L'historien du IVe siècle Aurelius Victor décrit Maximien comme « un ami fidèle, demi-Barbare, il est vrai, mais doué d'une grande habileté pour la guerre et de beaucoup de jugement ». Malgré ses nombreuses qualités précitées, Maximien n'est pas quelqu'un d'instruit et préfère l'action à la réflexion.
Le panégyriste de 289, après avoir comparé ses actions aux victoires de Scipion l'Africain sur Hannibal durant la 2e guerre Punique, suggère que Maximien n'a jamais entendu parler de celles-ci. Ses ambitions sont purement militaires, il laisse les affaires politiques à Dioclétien. Le rhéteur chrétien Lactance insinue que Maximien partage les principaux traits de Dioclétien mais qu'il est moins puritain dans ses goûts, et profite des opportunités sensuelles que sa position d'empereur lui offre.
Lactance accuse Maximien de « souiller » des filles de sénateurs et de voyager avec de jeunes vierges pour satisfaire son insatiable envie, même si sa crédibilité peut être remise en cause du fait de son hostilité généralisée envers les païens.
Maximien a 2 enfants avec sa femme Syrienne, Eutropia, Maxence et Fausta. Il n'y a pas d'informations précises sur leurs dates de naissance dans les sources antiques. Les estimations modernes sur la date de naissance de Maxence varient de l'année 277 à 287, et la plupart datent celle de Fausta vers l'année 298.
Théodora, la femme de Constance Chlore, est souvent considérée dans les écrits de l'Antiquité comme la belle-fille de Maximien, des recherches menées par Otto Seeck et Ernest Stein ont conclu qu'elle est née d'un premier mariage entre Eutropia et Afranius Hannibalianus.
Barnes conteste ce point de vue, arguant que toutes les sources mentionnant une « belle-fille » sont issues d'informations du travail en partie peu fiable de l'auteur de l'Enmanns Kaisergeschichte, alors que d'autres sources, moins contestables, la considèrent comme la fille naturelle de Maximien.
Il conclut que Théodora est née au plus tard vers l'année 275 d'une première femme inconnue de Maximien, peut-être une des filles d'Hannibalianus.

À Mediolanum (actuelle Milan, Italie) en juillet 285, Dioclétien proclame Maximien comme son codirigeant, ou César. Les raisons de cette décision sont complexes. Avec des conflits dans chaque province de l'empire, de la Gaule jusqu'en Syrie, de l'Égypte jusqu'au Danube inférieur, Dioclétien a besoin d'un lieutenant pour gérer cette lourde charge de travail. L'historien Stephen Williams suggère que l'empereur se considère lui-même comme un général médiocre et qu'il a recours à un homme comme Maximien pour faire la plupart de ses combats.

DIOCLÉTIEN
Ensuite, Dioclétien est vulnérable du fait qu'il n'a aucun fils (juste une fille, Valeria) qui peut lui succéder. Par conséquent, il est obligé de rechercher un codirigeant à l'extérieur de sa famille en qui il peut avoir confiance. L'historien William Seston soutient que Dioclétien, comme les empereurs en déshérence avant lui, adopte Maximien comme son filius Augusti (« fils d'Auguste ») lors de sa nomination à ce poste.
Si certains historiens lui donnent raison, d'autres comme Frank Kolb déclarent que les arguments en faveur de l'adoption sont basés sur des erreurs d'interprétation des preuves papyrologiques. Cependant Maximien ne prend pas le nomen (nom patronymique), Valerius.
Enfin, Dioclétien a conscience qu'un dirigeant unique est dangereux et que des précédents existent en matière de gouvernement bicéphale. Malgré leurs prouesses militaires, les dirigeants d'un empire unifié Aurélien puis Probus ont été facilement écartés du pouvoir. En comparaison, quelques années auparavant, l'empereur Carus et ses fils ont régné conjointement sur l'empire, bien que cela ait été d'une durée limitée... Même le premier empereur, Auguste (27 av. J.-C. - 19) a partagé son pouvoir avec ses collègues et plusieurs postes officiels de coempereurs ont existé depuis Marc Aurèle (161-180).

Le système bicéphale a donc fait ses preuves par le passé. Vers 287, les relations entre les deux dirigeants sont redéfinies avec des expressions religieuses, Dioclétien endossant le titre de Iovius et Maximien celui d'Herculius. Ces titres sont empreints de symboles :
Dioclétien-Jovis reçoit le rôle prépondérant de direction et de commandement. Maximien-Hercule, le rôle héroïque de remplir les tâches qui lui sont assignées. Pourtant, malgré ces symboles, les empereurs ne sont pas considérés comme des « dieux » dans le culte impérial (bien qu'ils soient identifiés comme tels dans les panégyriques impériaux). Au lieu de cela, ils ne sont que les instruments des dieux, chargés d'imposer leur volonté sur Terre. Une fois ces rites accomplis, Maximien s'approprie le contrôle du gouvernement de l'Occident et part en Gaule pour combattre les rebelles bagaudes pendant que Dioclétien retourne en Orient.

Les Bagaudes de Gaule sont d'obscurs personnages, apparaissant fugitivement dans les sources antiques à partir de 285 avec leur soulèvement. L'historien du IVe siècle Eutrope les décrit comme étant des populations rurales dirigées par Pomponius Élien et Amandus, alors qu'Aurelius Victor les considère comme des brigands. L'historien David S. Potter suggère qu'ils sont plus que de simples paysans, cherchant soit à obtenir une autonomie politique en Gaule soit à rétablir l'empereur récemment déposé Carus (originaire de la Gaule Narbonnaise : Dans cette hypothèse, ils ne sont pas des brigands, mais des troupes impériales qui ont fait défection.
Bien que mal équipés, dirigés et entraînés le rapport de force étant largement en faveur des légions romaines Dioclétien les considère sûrement comme une menace suffisante pour qu'il envoie un empereur à leur rencontre.
Maximien se déplace en Gaule, engageant le combat contre les bagaudes à la fin de l'été 285. Les détails sur cette campagne sont rares et ne fournissent aucune information sur les tactiques employées : Les sources historiques insistent seulement sur les victoires et les vertus de Maximien. Le panégyrique de 289 dédié à Maximien rapporte qu'il a été à la fois dur et clément envers les rebelles. Parce que la campagne est menée contre les propres citoyens de l'empire, il est de mauvais goût qu'elle soit comptabilisée dans les titres et les triomphes officiels... En effet, le panégyrique de Maximien déclare « Je passe en hâte sur cet épisode : Je vois en effet que ta bonté aime mieux oublier cette victoire que s'en glorifier. ».
FLAVIUS CONSTENTIUS (PRÉFET)
À la fin de l'année, la révolte a sensiblement diminué et Maximien déplace la majorité de ses forces sur la frontière Rhénane, annonçant une période de stabilité dans la région.

Cependant, Maximien ne réprimande pas assez vite la rébellion Bagaude pour éviter la réaction des Germains. À l'automne 285, 2 armées Barbares, une composée de Burgondes et d'Alamans, l'autre de Chaibones et d'Hérules, traversent à gué le Rhin et entrent en Gaule. La première armée est décimée par la maladie et la faim, pendant que la seconde est interceptée et défaite par Maximien. Il établit ensuite son quartier général sur le Rhin en vue de campagnes futures, soit à Mogontiacum (actuelle Mayence, Allemagne), à Augusta Treverorum (actuelle Trèves), ou à Colonia Agrippina (actuelle Cologne)
Bien que la majeure partie de la Gaule soit pacifiée, les régions frontalières de la Manche subissent toujours les assauts des pirates Francs et Saxons.
Les empereurs Probus et Carin ont commencé à fortifier la Côte Saxonne, mais beaucoup reste encore à faire.
Par exemple, il n'y a aucune trace archéologique de bases navales à Douvres et à Boulogne entre les années 270 et 285.
En réponse au problème de piraterie, Maximien nomme Carausius, un Ménapien originaire de Germanie inférieure (au sud et à l'ouest des Pays-Bas), pour surveiller la Manche et la libérer des pirates, ce qu’il effectue avec succès. À la fin de l'année 285, il s'est déjà emparé d'un très grand nombre de navires pirates.

Maximien apprend bientôt que Carausius laisse les pirates piller leurs cibles avant de les attaquer et que leur butin va dans ses poches et non à la population en général ou dans le trésor impérial... L'empereur ordonne l'arrestation et l'exécution de Carausius, le poussant à fuir le continent pour la Bretagne. Le soutien à Carausius parmi la population Bretonne est important, et au moins 2 légions de la Bretagne (la IIe Augusta et la XXe Valeria Victrix) se rallient à lui, de même que certains voire la totalité des membres de la légion stationnée près de Boulogne (probablement la XXXe Ulpia Victrix). Carausius élimine rapidement les rares loyalistes de son armée et se proclame lui-même Auguste.
Maximien n'est guère en mesure d'intervenir. Il ne possède pas de flotte (il l'a confié à Carausius) et il est occupé à réprimer les incursions des Hérules et des Francs.
Pendant ce temps, Carausius renforce sa position en agrandissant sa flotte, engageant des mercenaires Francs, et en offrant une bonne solde à ses troupes. À l'automne 286, la Bretagne, la plupart du Nord-Ouest de la Gaule, et l'ensemble des côtes de la Manche sont sous son contrôle. Carausius se déclare lui-même chef d'un État indépendant Breton, un Imperium Britanniarum et émet des pièces d'une pureté nettement supérieure que celle de Maximien et Dioclétien, gagnant ainsi le soutien des marchands Bretons et Gaulois. Même les troupes de Maximien deviennent vulnérables à l'influence et à la richesse de Carausius.
Sous l'impulsion de la crise en Bretagne, Maximien prend le titre d'Auguste le 1er avril 286. Ce titre lui confère le même statut que Carausius créant ainsi une incompatibilité plus grande entre deux Auguste qu'entre un Auguste et un César, et, dans la propagande impériale, Maximien est proclamé frère de Dioclétien, son égal en matière d'autorité et de prestige. Dioclétien ne peut être présent lors de la nomination de Maximien, poussant Otto Seeck à suggérer que le nouvel empereur a usurpé le titre et qu'il n'a seulement été reconnu plus tard par Dioclétien afin d'éviter une guerre civile... Cette hypothèse ne reçoit pas beaucoup de soutien, et l'historien William Leadbetter l'a récemment réfutée. Malgré la distance physique entre les empereurs, Dioclétien lui fait assez confiance pour l'investir du pouvoir impérial, et Maximien lui témoigne toujours suffisamment de respect pour agir en accord avec sa volonté.

CIRTA
En théorie, l'Empire Romain n'est pas divisé par un double imperium. Bien que ces divisions se soient effectivement produites (chaque empereur ayant sa propre cour, armée et résidences officielles) il ne s'agit que d'une division d'ordre pratique, sur le fond l'empire reste unifié, ainsi la propagande impériale de 287 insiste sur une Rome unique et indivisible, un patrimonium indivisum. Comme le panégyrique de 289 dédié à Maximien le déclare :
« Ainsi exercez-vous en commun une telle autorité sans l'ombre d'une rivalité et ne laissez-vous s'élever entre vous aucun différend : Semblables à ces jumeaux, à ces Héraclides, qui règnent à Lacédémone, vous avez dans le gouvernement de l'État une part égale. ».
Les décisions juridiques et les célébrations impériales sont rendues au nom des 2 empereurs, les mêmes pièces sont émises dans les 2 parties de l'empire. Dioclétien envoie parfois des ordres sur la province de l'Afrique de Maximien, celui-ci peut avoir fait de même sur le territoire de Dioclétien.

Maximien prend conscience qu'il ne peut pas immédiatement supprimer la menace de Carausius et mène à la place une campagne contre les tribus Rhénanes. En tout cas ces tribus forment probablement des menaces plus grandes pour la paix en Gaule que Carausius, et sont une source de soutien au renégat Romain. Bien que Maximien ait de nombreux ennemis le long du fleuve, ils se battent le plus souvent entre eux. Peu d'informations sont connues au sujet de la date des campagnes de Maximien sur le Rhin mais on l'estime généralement entre 285 et 288. Alors qu'il reçoit les insignes consulaires (les fasces symboles de l'autorité) le 1er janvier 287, il est interrompu par la nouvelle d'un raid Barbare. Ôtant sa toge et enfilant son armure, il marche à la rencontre des Barbares et, bien que leurs forces ne se soient pas entièrement dispersées, il célèbre sa victoire en Gaule plus tard dans l'année.

Maximien estime que les tribus Burgondes et Alamanes de la région Moselle-Vosges sont de loin la plus grande menace, aussi il les cible en premier. Il mène une campagne contre eux utilisant une politique de la terre brûlée, ravageant leur territoire et réduisant leur population par la famine et la maladie. Après les Burgondes et les Alamans, Maximien déplace ses troupes contre les tribus plus faibles des Chaibones et des Hérules.
Il les accule et les défait en une seule bataille. Il prend lui-même part au combat, chevauchant le long de la ligne de bataille jusqu'à ce que les forces Germaniques battent en retraite. Avec ses ennemis affaiblis par la famine, Maximien déclenche une importante invasion sur le Rhin. Il s'enfonce profondément à l'intérieur du territoire Germanique, amenant la destruction sur la patrie de ses ennemis, et démontrant la supériorité des armes Romaines. À l'hiver 287, il a l'avantage et les régions Rhénanes sont libérées de la menace des tribus Germaniques.
MONNAIE DE DOMITIUS ALEXANDRE
Le panégyriste de Maximien déclare : « Tout ce que j'aperçois au-delà du Rhin est Romain ! ».
L'été suivant, alors que Maximien est en plein préparatifs pour affronter Carausius, Dioclétien rentre d'Orient. Les empereurs se rencontrent la même année, mais ni la date ni le lieu de cette rencontre ne sont connus avec certitude. Ils se mettent probablement d'accord sur une campagne conjointe contre les Alamans et pour une expédition navale contre Carausius.

Plus tard dans l'année, Maximien dirige une invasion surprise sur les Champs Décumates une région située au plus profond du territoire des Alamans entre le Rhin supérieur et le Danube supérieur pendant que Dioclétien envahit la Germanie via la Rhétie.
Les deux empereurs brûlent les récoltes et l'approvisionnement alimentaire partout où ils vont, détruisant les moyens de subsistances des Germains. Ces victoires ajoutent de vastes portions de territoire à l'empire et permettent aux projets de renforcement de la frontière de Maximien de se poursuivre sans perturbation supplémentaire. Au lendemain de la guerre, les villes situées le long du Rhin sont reconstruites, des têtes de ponts sont créées sur la rive Orientale à des endroits comme Mayence et Cologne, et une frontière militarisée est établie, comprenant des forts, des routes et des places fortifiées... Une route militaire passant par Tornacum (actuelle Tournai, Belgique), Bagacum (actuelle Bavay, France), Atuatuca Tungrorum (actuelle Tongres, Belgique), Mosae Trajectum (actuelle Maastricht, Pays-Bas) et Cologne, relie les différentes places le long de la frontière.

Au début de l'année 288, Maximien nomme son préfet du prétoire Flavius Constantius (futur empereur sous le nom de Constance Chlore), époux de sa fille Théodora, à la tête d'une campagne contre les alliés Francs de Carausius. Ces tribus Franques contrôlent les estuaires du Rhin, contrecarrant les attaques maritimes dirigées contre Carausius.
Maximien autorise l'installation des Frisons, des Francs Saliens, des Chamaves, des Hattuaires et d'autres tribus le long d'une bande de territoire Romain, soit entre le Rhin et le Waal de Noviomagus (actuelle Nimègue, Pays-Bas) à Traiectum (actuelle Utrecht, Pays-Bas), soit près de Trèves.
Ces tribus reçoivent le droit de s'installer uniquement s'ils reconnaissent la domination Romaine. Leur présence, qui fournit un réservoir de main d'œuvre et empêche l'implantation d'autres tribus Franques, offre à Maximien une zone tampon sur le nord du Rhin et réduit son besoin en garnisons dans la région

En 289, Maximien prépare l'invasion de la Bretagne dominée par Carausius, mais pour plusieurs raisons le plan échoue. Le panégyrique de 289 est optimiste quant aux perspectives de la campagne : Mais le panégyrique de 291 n'y fait aucune mention. Le panégyrique de Constance suggère que sa flotte est détruite par une tempête, mais cela a simplement été une façon de diminuer l'embarras de la défaite. Dioclétien écourte sa tournée Orientale en province peu après, peut-être en apprenant l'échec de Maximien. Il rentre en hâte en Occident, arrivant à Émèse le 10 mai 290, et à Sirmium sur le Danube le 1er juillet 290.
Dioclétien rencontre Maximien à Milan soit à la fin décembre 290 soit en janvier 291. La foule s'est réunie pour assister à la traversée de la ville par les empereurs et ceux-ci consacrent beaucoup de temps à leur apparat public. Potter, entre autres, suppose que ces cérémonies ont été arrangées pour démontrer le soutien infaillible de Dioclétien envers son collègue chancelant.

Les gouvernants discutent en secret des affaires politiques et militaires, et ils envisagent probablement l'idée d'étendre le collège impérial pour y inclure 4 empereurs (la Tétrarchie).
Pendant ce temps, une délégation du Sénat Romain rencontre les dirigeants et renouvelle leurs rares contacts avec le poste impérial. Les empereurs ne se réunissent à nouveau qu'en 303.
Avec le retour victorieux de Constance, Maximien peut se concentrer sur le conflit en Mauritanie (Afrique du Nord-Ouest). Du fait de l'affaiblissement de l'autorité Romaine au cours du IIIe siècle, les tribus nomades Berbères harcèlent les colonies Romaines de la région avec des conséquences de plus en plus graves.

En 289, le gouverneur de la Mauritanie Césarienne (actuelle Algérie centrale et occidentale) obtient un court répit en opposant une petite armée aux Quinquegentanei et aux Bavares, mais les raids reprennent peu après.

En 296, Maximien lève une armée, composée de cohortes prétoriennes, de légionnaires Égyptiens, Danubiens et d'Aquilée, d'auxiliaires Gaulois et Germaniques, de recrues Thraces et progresse à travers l'Espagne à l'automne. Il défend peut-être la région contre les raids Maures avant de traverser le détroit de Gibraltar et d'arriver en Mauritanie Tingitane (au Maroc actuel) pour protéger la région des pirates Francs.

En mars 297, Maximien débute une sanglante offensive contre les Berbères. La campagne s'étend en longueur, et Maximien passe l'hiver 297-298 au repos à Carthage avant de repartir au combat. Non content de les repousser dans leur région d'origine dans les montagnes de l'Atlas, Maximien s'aventure profondément à l'intérieur du territoire Berbère. Le terrain lui est défavorable, et les Berbères mènent une habile guérilla, mais Maximien continue malgré tout.
Apparemment désireux d'infliger le plus de dégâts possibles à ces tribus, il ravage les territoires précédemment sécurisés, tue autant qu'il peut, et chasse les rescapés dans le Sahara. Sa campagne se conclut au printemps 298 et, le 10 mars, il fait une entrée triomphale dans Carthage. Des inscriptions carthaginoises rapportent la gratitude du peuple envers Maximien, le saluant (comme lors de l'entrée de Constance dans Londres) comme le redditor lucis aeternae (« restaurateur de la lumière éternelle »). Maximien rentre en Italie en 299 pour célébrer un autre triomphe à Rome au printemps.

TABLETTE DE JUPITER
Après sa campagne en Mauritanie, Maximien retourne dans le Nord de l'Italie, menant une vie de loisirs dans les palais de Milan et d'Aquilée, et déléguant les tâches militaires à son subordonné Constance. Maximien se montre plus agressif dans ses relations avec le Sénat que Constance, et Lactance prétend qu'il sème la terreur parmi les sénateurs, au point d'inculper et d'exécuter à tort par la suite plusieurs d'entre eux, dont le préfet de Rome en 301 ou 302. En revanche, Constance maintient quant à lui de bonnes relations avec l'aristocratie sénatoriale et se consacre activement à la défense de l'empire.

Il prend les armes contre les Francs en 300 ou 301 et en 302 – pendant que Maximien demeure en Italie – il poursuit sa campagne contre les tribus Germaniques sur le Rhin supérieur.
Maximien sort uniquement de son repos en 303, à cause du vicennalia de Dioclétien, le 20e anniversaire de son règne, à Rome. Certains témoignages suggèrent que c'est à ce moment que Dioclétien exige la promesse de Maximien qu'il se retire en même temps que lui, transmettant leurs titres d'Auguste aux Césars Constance et Galère. Vraisemblablement, le fils de Maximien, Maxence et celui de Constance, Constantin qui ont tous deux grandi à Nicomédie, doivent devenir à leur tour les nouveaux Césars. Alors que Maximien peut ne pas vouloir se retirer, Dioclétien conserve la maîtrise de la situation et il y a peu d'opposition de la part de son coempereur. Avant de renoncer à ses fonctions, Maximien reçoit ainsi un dernier moment de gloire en officialisant les Jeux séculaires en 304.

Le 1er mai 305, dans des cérémonies séparées à Milan et à Nicomédie, Dioclétien et Maximien renoncent simultanément à leurs fonctions. Leurs successions ne correspondent pas entièrement au souhait de Maximien : Peut-être du fait de l'influence de Galère... Sévère et Maximin sont nommés Césars, excluant ainsi Maxence. Ces deux nouveaux Césars ont de longues carrières militaires derrière eux et sont en effet des proches de Galère : Maximin est son neveu et Sévère un ancien compagnon d'arme.
Maximien s'aigrit rapidement de cette nouvelle tétrarchie, qui voit Galère prendre la position dominante que Dioclétien a jadis tenue. Bien que Maximien conduise la cérémonie qui proclame Sévère César, il soutient 2 années plus tard la rébellion de son fils contre le nouveau pouvoir. Dioclétien se retire dans son palais opulent qu'il a fait bâtir dans sa région d'origine, en Dalmatie près de Salone sur la mer Adriatique.
Une double cérémonie scelle un accord à Trèves à la fin de l'été 307, par laquelle Constantin épouse Fausta et est proclamé Auguste par Maximien.
Maximien rentre à Rome à l'hiver 307-308 mais se brouille peu après avec son fils et au printemps il conteste son droit à parler au cours d'une assemblée de soldats Romains. Il prend la parole pour décrier un gouvernement Romain malade, accuse Maxence de l'avoir affaibli, et arrache la toge impériale des épaules de celui-ci. Il s'attend à ce que les soldats le reconnaissent mais ceux-ci prennent le parti de son fils, et Maximien est obligé de quitter l'Italie en disgrâce.
Le 11 novembre 308, pour résoudre l'instabilité politique, Galère convoque Dioclétien (qui sort de sa retraite) et Maximien à un concile général dans la cité militaire de Carnuntum sur les rives du Danube. Au cours de cette réunion, ils obligent Maximien à abdiquer de nouveau et Constantin retrouve son titre de César. Licinius, un fidèle compagnon d'arme de Galère, est nommé Auguste en Occident. Au début de l'année 309, Maximien retourne à la cour de Constantin en Gaule, la seule qui est encore prête à l'accueillir.

En 310, Maximien se révolte contre Constantin. Il a été dépêché au sud d'Arles avec une partie de l'armée de Constantin pour contrer les attaques de Maxence dans le sud de la Gaule.

Constantin présente d'abord son suicide comme une malheureuse tragédie familiale. Cependant, en 311, il diffuse une autre version. D'après celle-ci, après que Constantin lui a pardonné, Maximien a planifié l'assassinat de celui-ci dans son lit. Fausta, informée de ce complot, prévient son époux, qui place un eunuque pour le remplacer dans son lit. Maximien est arrêté lorsqu'il tue l'eunuque, et pour éviter l'humiliation, on lui offre de se suicider, ce qu'il accepte. En plus de cette propagande, Constantin instaure une damnatio memoriæ sur Maximien, détruisant toutes les inscriptions faisant mention de son nom et éliminant toute œuvre publique représentant son image.
MONNAIE DE ANTONINIAANUS CARAUSIUS
Constantin défait Maxence à la bataille du pont Milvius le 28 octobre 312. Maxence y trouve la mort, et l'Italie tombe sous la domination de Constantin.




Maximien Hercule — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Maximien_Hercule
Marcus Aurelius Valerius Maximianus Herculius (vers 250 - juillet 310), communément appelé ... Au début de l'année 310, Maximien tente de s'emparer du titre de Constantin pendant que l'empereur mène une campagne sur le Rhin. Il reçoit ...

Les discours des Panegyrici latini et l'évolution religieuse sous le ...
www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_1909_num_53_2_72427
de J Maurice - ‎1909 - ‎Cité 6 fois - ‎Autres articles
Panegyrici VI, VII, VIII, IX, X du recueil de Baehrens, prononcés en 307, 310, 311, 313 et 321. ... pouvait appeler Constantin et Maximien : n Imperatores semper Herculei » 2. ... Ce panégyrique fut prononcé à Trêves au milieu de l'année 310°.

MAXIMIEN HERCULE - Follis ou nummus - 310-311 - VSO 09
vso.cgb.fr/v09/fr/monnaies8428.html
Maximien, après une vie tumultueuse, fut éliminé ou se suicida au début de l'année 310 après avoir essayé d'assassiner son gendre, Constantin Ier.




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