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JUIN 2016...
Cette
page concerne l'année 318 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
ÉVOCATION DES PERSONNAGES LÉGENDAIRES BRETONS.
La
légende de la ville d'Ys (en breton Ker-Is, soit « la ville
basse ») est la plus connue en Bretagne, voire dans toute la
France. Cette histoire probablement issue du thème de la femme de
l'Autre Monde dans la mythologie Celtique a subi de nombreuses
transformations, tant sous l'effet de sa christianisation qu'en
raison des ajouts de conteurs et des altérations littéraires. La
version la plus complète (et l'une des plus racontées) est celle
d'Albert Le Grand (XVIIe siècle), très largement
hagiographique et éloignée des thèmes de la mythologie Celtique.
Dahut y est une pécheresse impie symbolisant le mal, responsable par
ses mauvaises actions (notamment pour avoir invité le Diable à la
rejoindre dans son lit) de la submersion de la ville d'Ys.
Son
père Gradlon tente de la sauver de la noyade, mais l'homme de Dieu
qui l'accompagne (saint Guénolé ou saint Corentin selon les
versions) touche Dahut avec sa crosse (ou demande à Gradlon de la
repousser), provoquant sa chute dans les eaux. Dans ces versions
hagiographiques, le Saint est traité comme le personnage principal
de la légende.
Dahut,
seul personnage véritablement « Celtique » et originel
de cette histoire, peut ne même pas être mentionnée.
Anatole
Le Braz collecte des éléments permettant de rattacher Dahut à la
mythologie Celtique : La tradition populaire Bretonne de la fin
du XIXe siècle en fait une superbe et redoutable sirène ou
Marie Morgane tuant les marins qu'elle rencontre, donc une créature
de l'Autre Monde.
Le
roi Gradlon semble lui aussi avoir depuis longtemps sa place dans le
légendaire Breton, notamment en tant que fils de Conan Mériadec. La
tradition situe son tombeau dans l'abbaye de Landévennec
Par
la suite, les versions littéraires et théâtrales modifient un peu
plus cette légende.
D'après
Françoise Le Roux et Christian-J. Guyonvarc'h, le personnage de
Malgven, « reine du Nord » et mère de Dahut, ainsi que
le cheval Morvarc'h ne sont que des inventions littéraires de
Charles Guyot, au début du XXe siècle. C'est pourtant cette
version de la légende de la ville d'Ys faisant intervenir Malgven et
Morvarc'h qui est racontée comme étant la « version canon »
depuis le milieu du XXe siècle, notamment par Jean Markale.
YAN D'ARGENT |
La
rivière Ninian, qui passe entre Josselin et Ploërmel, peut lui
devoir son nom... Un conte populaire de Bain-de-Bretagne et une
tradition locale du château de Comper citent également la fée
Viviane.
Quant
à la fée Morgane, elle est surtout liée au Val sans retour et y
est à l'origine du rocher des faux-amants. Une tradition veut que le
roi Arthur soit représenté sur le portail de l'église de
Perros-Guirec, mais aucune preuve ne permet de le confirmer.
Un
récit complet le met en scène dans la Vita de Saint Efflam :
D'après Le Braz, un dragon à tête humaine ravage les alentours de
Plestin-les-Grèves. Le roi Arthur tente plusieurs fois de le tuer,
sans y parvenir. C'est le Saint qui parvient à dompter ce dragon en
lui jouant un air de biniou.
Arthur
est par ailleurs crédité de l'abattage d'un dragon sur le
Mont-Saint-Michel. Kaledvoulc'h situe le tombeau d'Arthur sur l'île
d'Aval (par rapprochement avec Avalon).
Le
célèbre enchanteur Merlin apparaît très tôt dans les documents
écrits en Bretagne.
La
Villemarqué publie le chant Merlin-barde, longtemps considéré
comme un faux, mais qui semble bien provenir d’un cycle médiéval.
Il reste possible au XIXe siècle de recueillir diverses
chansons et contes sur Merlin, Hervé Le Bihan répertorie 7 contes
et récits datés de cette époque, qui sans constituer des textes en
filiation directe avec la matière arthurienne médiévale, en sont
des survivances. L'enchanteur apparaît sous les noms de Murlu,
Merlu, le Satyre, Aerlin ou Merlik, et possède le pouvoir de
divination.
Deux
traditions plus récentes situent désormais le tombeau de Merlin en
Bretagne.
Une
première veut qu'il soit emprisonné dans un chêne creux de
Brocéliande, une autre dans le tombeau qui porte son nom, en forêt
de Paimpont.
La
pointe de Penmarc'h est associé à la légende médiévale de
Tristan et Iseult : c'est là que le roi Marc'h a accueilli sa
promise, Iseult.
Le
roi Marc'h est présent tant dans les textes médiévaux de la
matière de Bretagne (le Tristan de Béroul), la mythologie cornique
et les traditions orales Bretonnes récentes.
En
Cornouaille Bretonne, il influence nettement la toponymie locale.
C'est un roi d'Armorique et des Cornouailles, dont l'originalité est
d'avoir des oreilles de cheval, d'où son nom (marc'h
signifie « cheval » en langue bretonne).
Dans
le conte collecté par Yann ar Floc'h en 1905, qui représente la
plus longue tradition orale autour du personnage, le roi Marc'h tue
sa monture par erreur en visant avec un arc une biche blanche. Sa
flèche fait demi-tour, tuant Morvarc'h, son cheval.
En
représailles, Dahut fait pousser les oreilles et la crinière de
Morvarc'h sur la tête de Marc'h. Le roi cherche à cacher cette
difformité. Il fait appel à des barbiers pour raser son abondante
crinière et les tue ensuite. Jusqu'au jour où il n'en reste plus
qu'un.
Dans
la version de Béroul, le nain astrologue du roi finit par divulguer
le secret. Dans la version de Yann ar Floc'h, le barbier a creusé un
trou dans la terre, où pousse plus tard du roseau à l'origine de la
fabrication du premier biniou... Marc'h s'enfuit, honteux, et se tue
sur des rochers.
Selon
Gaël Milin, les oreilles équines dont est affublé le roi Marc'h ne
sont pas une marque de honte (comme on l'a longtemps supposé par
comparaison avec le mythe du roi Midas), mais une preuve de sa
légitimité souveraine...
L'Ankou
autre personnage majeur des croyances Bretonnes, révélant
l'obsession que la mort a toujours suscitée chez les Bretons. C'est
probablement l'un des plus anciens personnages de ces légendes
également, puisque d'après Léon Fleuriot, son nom apparaît déjà
dans des gloses en latin au IXe siècle. Il peut être rattaché
à la mythologie celtique grâce aux mentions selon lesquelles son
arme n'est pas à l'origine une faux, mais un marteau ou un maillet.
Cette
caractéristique le rapproche du Dieu Celtique Sucellos et du Dagda,
tous deux armés d'une masse, selon Claude Sterckx. L'Ankou est le
sujet de très nombreuses sculptures en Basse-Bretagne, dont la plus
célèbre est celle de Ploumilliau : Il y est généralement
représenté sous la forme d'un squelette, signifiant son lien avec
la mort. Bien qu'il personnifie la mort, il n'en est que l'ouvrier ou
le servant.
Au
XIXe siècle, il tend à se rapprocher de l'humain :
Anatole Le Braz cite de nombreuses descriptions dans lesquelles ce
grand personnage maigre porte un large chapeau, a de longs cheveux
blancs et se vêt d'un manteau noir... Selon la croyance populaire,
le premier ou le dernier mort de l'année dans une paroisse devient
l'Ankou de la même paroisse pour l'année à venir. L'église a
cherché à récupérer cette croyance, comme de nombreuses autres.
L'Ankou est aussi le sujet de pièces de théâtre. Il se déplace
dans une charrette (ou plus rarement une brouette) sans pièces
métalliques, tirée par un à trois chevaux. Il se manifeste aussi
par des intersignes, le plus connu étant le grincement inquiétant
de sa charrette. Il est crédité du pouvoir de passer par les trous
de serrure et les chatières pour faucher les âmes des morts.
MORVAN LES BREIZH |
Les
fées sont très nombreuses, particulièrement dans le pays Gallo, en
Côtes-d'Armor, le long du littoral d'Ille-et-Vilaine et en Bretagne
intérieure, d'après Philippe Le Stum. Les raisons de cette croyance
aux fées en Bretagne ne sont pas clairement établies, mais elles
pourraient être les reliquats d'une société matriarcale ou une
expression de terreur face à la féminité, selon Françoise Morvan.
Si
quelques témoignages évoquent des fées laides et de petite taille,
ou déguisées en vieilles, la majorité insiste sur leur très
grande beauté, décrivant des visions de fées occupées à leur
lessive, à étendre leur linge au soleil pour le faire sécher, ou à
filer sur leurs quenouilles (à l'instar de récits similaires
recueillis en Forez et dans le Dauphiné).
Souvent,
le linge, la laine ou le fil des fées sont d'une blancheur
éclatante, une expression Bretonne dit « blanc comme le linge
des fées ». Ces créatures détiennent de fabuleux trésors,
venant en aide aux humains de multiples façons (pour les fées des
houles).
La
croyance leur prête de nombreuses facultés de guérison, notamment
à la fontaine enchantée du Cap Fréhel.
En
Haute-Cornouaille, effleurer une fougère poussant au-dessus d'un
ruisseau fréquenté par les fées guérit des maladies de peau.
À
Saint-Potan et à l'étang des Forges, une fontaine de Jouvence est
fréquentée par une anguille-fée qui laisse entendre un chant
mélodieux.
Le
respect porté aux fontaines, qui ne doivent jamais être souillées,
est propre à la Bretagne. De même, les paysans Bretons ont
longtemps pris garde à ne pas défricher ou abîmer les lieux
supposés habités par des fées : Les chemins des fées, les
ronds de fées, les terrains où pousse une plante des fées telle
que l'aubépine.
Ces
lieux sont réputés nuire aux récoltes. Les fées Bretonnes peuvent
épouser des humains ou même se faire baptiser, mais la cérémonie
(de même que le sel) les rend mortelles, ainsi que toute leur
famille.
De
nombreuses histoires évoquent le manque de fidélité des hommes qui
parviennent à en épouser. Dans ce cas, la fée se doit de se
venger.
Les
rôles attribués aux fées deviennent plus sombres avec le temps.
Les
fées des eaux, bénéfiques à l'origine, se confondent avec les
lavandières de nuit et les ambivalentes Dames Blanches.
Ainsi,
une version de la légende des 7 Saints attribue à une fée capable
de se changer en biche blanche le fait d'avoir sauvé et nourri les 7
enfants de son lait.
NOROUAS |
Les
récits au sujet de Demoiselles ou Dames Blanches sont souvent flous
et imprécis, témoignant de la diabolisation progressive de ces
créatures. (sans doute que lorsque le
christianisme, est devenu religion universelle les légendes et
récits merveilleux ont du évoluer vers le mystique pour pouvoir
perdurer et les habitant des hameau ont gardés dans leur mémoire
les récits de leur enfance ou les craintes des malheurs lorsqu'on
n'écoute pas les légendes)
La
Villemarqué assimile fées et lutins, puisqu'il décrit les
korrigans comme les enfants des fées, et les korriganes comme les
fées de Basse-Bretagne. Cependant, le mot breton pour « fée »,
« groac'h », désigne plutôt
une créature maléfique, une fée dévoreuse souterraine ou
sous-marine, parfois apparentée aux sirènes, souvent vieille et aux
longues dents.
La
groac'h forme le type de fée le plus
souvent mentionné en Bretagne, notamment sur les îles Glénan.
Plusieurs fées champêtres des Côtes d'Armor, en Haute-Bretagne,
sont connues sous le nom de Margot, déformation ou origine commune
avec le nom de Morgane.
Paul
Sébillot les décrit comme foncièrement bénéfiques, toujours
prêtes à rendre des services dans la maison ou à partager leurs
remèdes : Les souterrains du château de la Hunaudaye sont le
territoire de l'une d'elles...
Ahès,
une fée ou géante bâtisseuse à l'origine des chemins Bretons qui
portent son nom, est parfois confondue avec Dahut, la fille du roi
Grallon.
La
Ch'wilostenn gozh, fée souterraine du
Trégor, ne peut quitter sa demeure secrète qu'à midi ou à minuit.
Les
contes mentionnent aussi quelques femmes-cygne. Moins connue en
Bretagne, la fée Mélusine a fréquenté le château de Fougères,
un souterrain le reliant à celui des Lusignan...
La
croyance aux sirènes est forte à la fin du XVIIIe siècle :
Selon Jacques Cambry : « Il est peu de marin sur cette
côte qui ne dise avoir entendu le sifflement, le cri de la sirène ».
Contrairement à celles de nombreuses autres contrées, les sirènes
Bretonnes ont bonne réputation. Insouciantes et puissantes mais
fragiles, elles se montrent bienveillantes envers les humains, tant
qu'ils ne les blessent pas.
Les
Morgans ou Mari(e) Morgan(e) forment un autre groupe de fées
aquatiques, apparentées aux sirènes : Bien connus sur l'île
d'Ouessant. Paul Sébillot collecte à partir de 1866 une
cinquantaine de récits sur les fées des côtés nord de la
Haute-Bretagne, connues sous le nom de Fées des Houles car elles
vivent dans des cavernes en bord de mer, en groupe avec des mâles
nommés féetauds, faitos ou faitauds, et de minuscules lutins
guerriers nommés les Fions.
L'ANKOU |
Les
Dimezell-noz (demoiselles de nuit),
apparentées aux fées, étalent leurs richesses sur des draps
blancs. Elles font vraisemblablement la jonction entre fées
bénéfiques et Dames Blanches. Les lavandières de nuit (également
connues sous les nom de Kannerez-noz et
Gwalc'herez-noz, soit laveuses de nuit)
sont perçues comme des revenantes condamnées à laver sans cesse le
même linge.
Elles
semblent remplacer les fées bénéfiques de nombreuses régions de
Bretagne, sous l'effet de la diabolisation.
Dans
certains récits de lavandière, c'est Dieu qui leur impose cette
pénitence. La première mention connue des lavandières remonte à
Jacques Cambry (1798) : « Les laveuses ar cannerez nos,
(les chanteuses des nuits) qui vous invitent à tordre leurs linges,
qui vous cassent le bras si vous les aidez de mauvaise grâce, qui
vous noient si vous les refusez, qui vous portent à la charité ;
etc. etc.».
Les
créatures du petit peuple, Re Vihan/Bihan
en breton, sont très nombreuses en Bretagne. La région est
littéralement « infestée » de lutins. Des milliers de
témoignages sont relatifs à ces petites créatures, communément
distinguées par leur habitat avec des variantes linguistiques selon
les régions.
Les
lutins Bretons sont « relativement sympathiques » selon
Paul Sébillot. Ils participent efficacement à toutes les tâches
ménagères et domestiques, calment les enfants, préparent les repas
et s'occupent des chevaux en échange de « bons égards ».
Ils
jouent plus facilement des tours à ceux qui leur manquent de respect
punissant l'avarice ou l'orgueil. Anatole Le Braz rassemble des
témoignages à la fin du XIXe siècle et au début du suivant,
une époque où chaque maison Bretonne « a son lutin ».
Des
surnoms respectueux tels que nantrou (« monsieur ») ou
Moestre Yan (« maître Jean ») leur sont donnés.
D'après
Sébillot, certains lutins Bretons ont été admis dans les églises
de Basse-Bretagne. Collin de Plancy rassemble des témoignages
concernant la disparition des boléguéans du tumulus de Saint-Nolff,
où ils étaient autrefois des milliers :
« Cette
désertion des boléguéans est un malheur pour la commune. Du temps
qu'ils vivaient ici, qu'ils nous parlaient (car ils parlent le
langage du peuple chez lequel ils habitent), qu'ils nous
conseillaient, nous étions heureux, tout prospérait.
LES LAVANDIÈRES |
Cependant,
ces créatures très inconstantes peuvent faire preuve de
« méchanceté » à travers leurs farces consistant à
égarer les gens, les faire danser ou jouer d'un instrument jusqu'à
épuisement, perdre le bétail et ennuyer (voire violer) les filles.
Ils échangent aussi les enfants des humains avec leur changeling.
Si
la plupart des lutins sont liés aux pierres et au sol, certains sont
aquatiques, tels les korandons de Bilfot, qui se promènent sur les
falaises et ne parlent à personne.
De
même, les Fions, les Jetins et les Fois sont des lutins des côtes
et de l'île de Batz, associés notamment aux fées des Houles. Ils
vivent dans des cavernes entre les rochers. En revanche, les
Tud-gommon, des lutins de mer habillés de goémon, provoquent les
naufrages des navires aux alentours de Tréguier. Les Tréo-Fall ou
Danserien(n)-noz (danseurs de nuit) de
l'île d'Ouessant invitent les passants à danser sur la falaise avec
eux, en échange de fabuleux trésors... Le seul moyen de survivre à
l'invitation est de planter un couteau dans le sol puis de le frôler
à chaque rond de danse.
Le
petit peuple peut être désigné par un très grand nombre de noms
(en breton ou en gallo).
Pierre
Dubois et Paul Sébillot attribuent :
Aux
korikaned les bois
Aux
korils, courils, corrics, kriores, kéréores et kannerez-noz
les landes
Aux
poulpiquets les vallées
Aux
teuz les prés
Aux
boléguéans les tumuli
Aux
hoseguéannets les cercles de pierres
CHÂTEAU DE TRECESSON |
Le
nom « follet » (et sa variante « folliard »)
est utilisé en Haute-Bretagne, tandis que le follig de Bréhat a
disparu de cette île avec le dernier des chevaux.
Les
viltansou du Bas-Léon forment une famille de lutins
exhibitionnistes, qui jouent des tours aux ménagères.
Au
fil du temps et sous l'effet du syncrétisme, ces créatures jadis
distinctes sont venues à être toutes désignées sous l'unique nom
de « korrigan ». Le nom « korrigan » est en
réalité très peu utilisé historiquement en langue bretonne, et
uniquement dans le pays Vannetais. Des attestations de gobelins
(gobilins, en breton) existent à
Grand-Champ et dans le pays de Saint-Brieuc, tandis que le nain
mineur (dit « petit mineur »), qui prévient les hommes
des dangers des mines, est attesté à Pont-Péan et Huelgoat. Un
emprunt au français, lutun (lutin), est également employé un peu
partout en Bretagne. Paul Sébillot rassemble en 1882 des histoires à
propos du lutin farceur et métamorphe Mourioche.
Les
croyances Bretonnes font aussi mention de géants, mais beaucoup plus
rarement que de fées et de lutins. Les romans médiévaux citent des
géants au Mont-Saint-Michel et à Guérande, où Guédon opprime les
habitants selon le Roman de Mélusine.
Gavr,
Gawr, Gevr ou Gevrel est le nom d'un géant à qui l'on doit
différents toponymes de Plonevez-du-Faou, Huelgoat etc.
LES SERVANTES DES CYGNES |
Hok-Bras,
beaucoup plus amical, appartient à une tradition de Basse-Bretagne
recueillie par Ernest du Laurens de la Barre. Il a le pouvoir de
changer de taille à volonté, au point d'attraper la Lune entre ses
dents.
Rannou,
un autre bon géant et fervent chrétien, n'écrase des femmes sous
un rocher que pour se venger de leurs médisances.
Comme
de nombreuses régions de France, la Bretagne compte également des
traces du géant débonnaire Gargantua, permettant de rattacher la
région à la notion de mythologie Française.
Les
vents sont réputés être soufflés par des géants anthropophages
(notamment Norouas), qui peuvent parfois faire preuve de bonté
envers les humains. Les croyances Bretonnes comptent aussi des ogres,
en particulier Goulaffre, un amateur de pieds de chrétiens connu
entre autres dans le pays de Vannes.
Les
ogres se montrent plus stupides que foncièrement mauvais. Ils
commandent à d'autres créatures fantastiques (aigles, chiens...),
qui les aident à capturer leurs proies.
Le
loup-garou est présent à travers notamment le lai de Bisclaveret,
et une tradition de Saint-Thégonnec, disant que les bois aux
alentours de la commune sont habités par une meute de lycanthropes.
Les loups-garous ont des activités normales pendant la journée, où
ils ne peuvent être distingués des autres gens. Ils se transforment
la nuit, et peuvent être reconnus au fait qu'ils sont de mauvais
Chrétiens.
Différents
« chevaux du Diable » tentent les passants de les
enfourcher, pour essayer ensuite de les tuer.
Le
poulain Fersé de Haute-Bretagne, lutin métamorphosé, inoffensif
réclame sa bride à qui la lui a volée.
Le
conte du taureau bleu, l'un des contes populaires Bretons les plus
connus, met en scène un vieux taureau serviable et magique qui vient
en aide à une jeune fille maltraitée.
Le
Kole Brizh (taurillon pie), le Tarv
Garv (taureau rude, pays Vannetais) et le Bugle (à
Châteauneuf) sont au contraire de dangereux taureaux qui renversent
ou emportent ceux qu'ils croisent, tandis que le Kole
Porzh-an-Dro de Carnac, créature métamorphe pouvant prendre
de très nombreuses formes, se contente de jouer des tours.
STATUE DU ROI GRADLON |
Le
chat d'argent, bête infernale magique que seuls les sorciers peuvent
convoquer, est connu notamment à Belle-Isle-en-Terre.
Le
dragon est présent dans l'hagiographie de certains Saints Bretons,
en particulier Saint Armel, qui a vaincu la Guibre près de Ploërmel
au Ve siècle.
La
nuit peut entraîner des rencontres avec les Ankel'cher
(encercleurs, ensorceleurs), Tahn-noz,
Keler ou Kilher,
qui égarent l'homme avec une lumière tout comme le feu follet dit
Letern-noz (lanterne de nuit) et les
Goulou-noz, des mains qui tiennent un
cierge au-dessus des eaux stagnantes dangereuses. Les Begoù-noz
(bouches de nuit) viennent répéter les paroles prononcées sur
l'île de Sein.
La
Bretagne connaît plusieurs êtres de cauchemar :
Le
Moustrerig et le Mac'herig-noz.
Le
Laer Douar (voleur de terre) ou Bonnour
(borneur) parcourt les chemins creux la nuit, chargé de pierres :
Il s'agit de l'âme damnée d'une personne qui, de son vivant, a
tenté d'agrandir ses terres en déplaçant le bornage.
La
Maouez-noz (femme de la nuit) ne s'en prend
qu'aux femmes qui travaillent de nuit, en entrant dans les maisons.
La
Dame Blanche, un personnage surnaturel présent dans le folklore
populaire de nombreuses régions y compris à l'époque moderne dans
la légende urbaine des auto-stoppeuses fantômes, est également
présente en Bretagne, notamment au château de Trécesson, à
Châteaubriant et Châteaugiron.
Les
nuits bretonnes sont hantées par toutes sortes de créatures de type
appeleur ou crieur, le plus souvent assimilées à des lutins, dont
la particularité est de pousser des cris pour effrayer les gens ou
les avertir d'un danger.
Le
Hop ar noz, Hop(p)er-noz
(crieur ou héleur de nuit),
C'hwiteller-noz
(siffleur de nuit, en Haute-Bretagne)
Houpou
(en Haute-Bretagne) interpelle l'imprudent égaré par un sifflement.
Celui qui se risque à y répondre est confronté à la créature
après trois réponses.
Le
Gwrifer de haute-Cornouaille peut également prendre l'apparence d'un
animal domestique. Le Beker-noz (bêleur de
nuit) et le Binioù-noz (cornemuse de nuit)
sont moins dangereux, puisqu'ils se contentent, le premier de bêler
comme une chèvre, le second d'imiter le son d'un biniou à minuit.
Le
Pilour-lann (broyeur d'ajoncs) du pays
Vannetais frappe le pignon des maisons avec un maillet de bois.
Ian
an ôd (Jean du rivage), Pautre penn-er-lo, le Begul an aod ou encore
le Colle pohr-en-dro imitent les cris de personnes qui se noient pour
attirer les humains dans l'eau, ou bien mettent des gens en confiance
avant de les pousser à se noyer.
En
revanche, le Diaoul ruz (diable rouge) d'Ouessant et les Chouerien
Porzhenn (crieurs de Porzhenn) de Plogoff avertissent les marins des
tempêtes et autres coups de vent, en leur disant d'amarrer leurs
bateaux.
Le
Bugul-noz (berger de la nuit en breton
Vannetais) ou bugel-noz (enfant de la
nuit), est une créature nocturne du pays Vannetais, proche du lutin
et du loup-garou, connue pour se présenter sous la forme d'un berger
métamorphe portant un large chapeau. Il est mentionné depuis le
XVIIe siècle et peut-être issu des créatures du type
appeleur.
KORRIGAN |
Yves
Le Diberder a recueilli plusieurs anecdotes dans le Kemenet-Héboé,
le Porhoët, et dans la presqu'île de Rhuys en 1912.
Une
particularité des croyances en Bretagne réside dans la présence de
nombreuses personnes et personnages mythifiés, à l'historicité
douteuse.
Ces
personnes et personnages ont tous joué un rôle dans la formation de
l'identité Bretonne. Gwenc'hlan ou Gwinklan, cité par La
Villemarqué comme l'auteur d'une gwerz, serait un prophète de
l'Antiquité. Popularisé grâce à un chant du Barzaz Breiz, il
présente des points communs évidents avec Merlin, dont il pourrait
être l'un des avatars.
Brutus
de Bretagne et Conan Mériadec participent à un mythe des origines.
Le
premier est cité dans l’Historia Brittonum du IXe siècle,
attribuée à Nennius, puis dans l’Historia regum Britanniae de
Geoffroy de Monmouth, et son mythe se perpétue sur 6 siècles. Sa
source n'est pas du tout Armoricaine ni Bretonne, elle est à
rechercher dans l’Énéide de Virgile.
Ces
deux personnages sont présentés comme historiques à l'époque du
duché de Bretagne, légitimant les grandes familles nobles. La
diffusion de leur mythe concorde avec les menaces sur l'indépendance
du duché.
Morvan
Lez-Breizh, premier roi de la Bretagne unifiée dont l'existence
historique semble hors de doutes, est l'objet de mythes nationalistes
rappelant celui du roi Arthur, disant qu'il reviendra pour chasser
les « Galls »...
Les
fragments de la mythologie Celtique Bretonne laissent entrevoir des
points communs avec la mythologie Irlandaise, Claude Sterckx parlant
d'une « parenté mythique ».
L'Irlande
a conservé ses textes mythologiques avec un léger vernis chrétien,
au contraire de la Bretagne. Ainsi, Sterckx relève une parenté
entre Merlin tel qu'il est présenté au XIXe siècle en
Bretagne, le Tadig Kozh, et le druide Irlandais Fintan, également
capable de métamorphoses animales et de maîtrise des
réincarnations.
Le
Roux et Guyonvarc'h rapprochent la banshee d'Irlande nommée Liban ou
Lí Ban (dans le Lebor na hUidre) de la Morgane décrite par Anatole
Le Braz, les deux renvoient à la femme de l'Autre Monde.
Le
personnage de Dahut, malgré l'édulcoration littéraire de son
mythe, a d'évidents points communs avec cet archétype Celte,
notamment dans les récits Irlandais.
D'après
plusieurs chercheurs dont Bernard Sergent, Patrice Marquand et Gaël
Milin, l'histoire du roi Marc'h appartient au conte-type du roi aux
marques animales, et présente un parallèle important avec celle
d'Eochaid Ollathair (autre roi aux oreilles de cheval qui fait
disparaître les barbiers qui le rasent, et se retrouve à l'origine
d'un instrument de musique) et de Labraid loingsech en Irlande, et
March ap Meirchiawn au Pays de Galles. Le comparatisme indo-européen
montre aussi des points communs avec le Dieu Grec Poséidon/Neptune.
Le
roi aux oreilles de cheval est très certainement un motif celtique
commun. Sainte Riwanon rappelle très nettement la déesse Galloise
Rhiannon mentionnée dans les Mabinogion, par le nom et la naissance.
Selon
Erwan Chartier, le roi Arthur est un mythe interceltique. De tout
temps sa figure a été invoquée pour « incarner une certaine
forme de résistance celtique », aussi bien au Pays de Galles
qu'ailleurs sur l'île de Grande-Bretagne, et en Bretagne.
Les
créatures du folklore Breton trouvent elles aussi leurs équivalents
dans les autres pays Celtes
Legende
de la ville d'Ys - Bagadoo
www.bagadoo.tm.fr/kemper/villedys.html
Malgven,
Reine du Nord; La naissance de Dahut; La ville construite contre la
mer; Les ... Voici l'histoire du Roi Gradlon et de la ville d'Ys. Le
Roi Gradlon habitait en Cornouaille. .... Deux proverbes populaires
bretons en temoignent: Abaoue ...
Malgven,
Reine du Nord · La naissance de Dahut · La ville
construite contre la mer
La
ville d'Ys, une légende bretonne bien enfouie ? | Ma Bretagne
mabretagne.com/la-ville-dys-une-legende-bretonne-bien-enfouie
18
août 2014 - S'il est une légende bretonne profondément ancré dans
la mémoire collective, c'est bien celle de la ville d'Ys,
l'Atlantide armoricaine dont tous ...
La
Légende de la ville d'Ys - Charles Guyot - Babelio
www.babelio.com
› ... › Folklore › Littérature populaire orale
Note :
3,5 - 10 votes
Un
petit livre qui reprend la légende de cette ville bretonne qui
aurait été engloutie par les flots voilà quelques siècles déjà.
Ys fait partie de ces cités mythiques ...
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