vendredi 15 juillet 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 319

22 JUIN 2016...

Cette page concerne l'année 319 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

SAINT THÉODORE LE STRATILATE : MEGAMARTYR

Héraclée du Pont ou Héraclée Pontique (en grec ancien Ηράκλεια Ποντική, et en latin Heraclea Pontica) est une ville grecque de Bithynie située sur le Pont-Euxin. Elle a fait place à l'actuelle ville de Karadeniz Ereğli (Ereğli de la Mer Noire) dans la province de Zonguldak en Turquie.
Située à environ 200 km à l'est du Bosphore, la ville a été fondée vers le VIe siècle av. J.-C. (-560/-558) par des colons de Mégare et de Béotie, nommée d'après Héraclès.
La ville devient rapidement prospère et établit ses propres colonies, dont Callatis, Chersonèse et Cidros - suscitant la convoitise de la Bithynie et de la Galatie voisines. Alliée de Rome en -185, elle souffre grandement des guerres de Mithridate. Prise et détruite par le proconsul Marcus Aurelius Cotta en -73, puis reconstruite, elle ne recouvre jamais sa prospérité d'antan.

Le Saint et Grand-Martyr Théodore le Stratilate (« général d'armée »), est originaire d'Euchaïta, petite localité située non loin d'Amasée. Sa bravoure et ses qualités oratoires lui ont fait gagner l'estime de l'empereur Licinius (vers 320) qui l'a nommé général et gouverneur de la cité d'Héraclée. Dès qu'il entre en charge, Théodore révèle sans crainte qu'il est chrétien et convertit par ses paroles enflammées une grande partie de la ville à la Vraie Foi... On raconte même qu'il confirme la vérité de sa prédication en tuant un dragon qui effraie les habitants de la région.
En réponse à la convocation de l'empereur, qui a été mis au courant de la conduite inattendue de son favori, Théodore invite Licinius à venir lui-même lui rendre visite à Héraclée, avec ses idoles d'or et d'argent. Encouragé par une vision nocturne qui lui annonce que le temps est venu pour lui de témoigner par son sang de son amour du Christ. Il accueille l'empereur avec faste, celui-ci, admirant le bon ordre de la cité, propose au gouverneur de montrer sa piété envers les dieux en leur offrant un sacrifice. Théodore acquiesce et demande seulement de prendre les idoles chez lui pendant la nuit, afin de les adorer avant le sacrifice publique.
Il prend donc les statues d'or amenées par l'empereur et passe la nuit à les réduire en morceaux... Au petit matin, il distribue l'or aux pauvres.
Le moment du sacrifice étant arrivé, un centurion rapporte affolé à l'empereur, qu'il a vu un pauvre porter la tête d'or d'une statue d'Artémis.

Dès que le souverain est revenu de sa stupeur, Lucinius en fureur fait étendre le Saint sur un chevalet et ordonne de lui infliger 700 coups de nerf de bœuf sur le dos, 50 au ventre et de lui frapper la nuque avec des boules de plomb... Ensuite on l'écorche et, après avoir passé des torches sur ses plaies, on les racle à l'aide de débris de céramiques. Pendant ces supplices, le Saint Martyr répète seulement: « Gloire à Toi, mon Dieu ! »
Jeté en prison et laissé sept jours sans nourriture, il est ensuite cloué sur une croix en-dehors de la ville. Les soldats sans pitié lui enfoncent dans le membre viril une tringle de fer qui lui perce les entrailles, des enfants s'amusent à lui lancer des flèches qui lui crèvent les yeux...
Patient dans les tourments et longanime envers ses bourreaux, à l'exemple de son divin Maître, Théodore reste inébranlable dans sa prière et encourage son serviteur Varus à consigner par écrit tous les détails de son Martyre.

Le martyre de Saint Théodore le Stratilate ressemble si fort à celui de Saint Théodore Tiron (cf. 17 fev.) qu'il semble bien qu'avant la rédaction des deux récits par Saint Syméon Métaphraste, au Xe siècle, on ne vénérait qu'un seul et même Saint Théodore, comme le confirme le panégyrique de Saint Grégoire de Nysse (PG 46, 736-748). Nous respectons néanmoins ici la distinction, devenue traditionnelle, entre les deux Saints.
Dimanche lors de la 2e partie de l’Octoèque, on fête aussi en ce jour la translation des reliques du Saint mégalomartyr Théodore le Stratilate... Il gouverne sous le règne de l’empereur Licinius le pays des Myriandriens qui s’étend en partie sur la Bithynie, le Pont, la Paphlagonie, la cité d’Héraclée en forme la capitale.
Comme d’autres saints militaires fameux, tels Georges de Lydda, Démètre de Théssalonique, Saint Théodore le Stratilate est honoré comme l’un des 25 mégalomartyrs (« grands martyrs ») par l’Église Byzantine.
Saint Théodore le Stratilate est fêté le 8 février (autrefois le 7). Le 8 juin on commémore la translation de ses reliques... Dans l’Empire Byzantin, les deux fêtes du 8 février et du 8 juin sont fériées jusqu’à midi.

Il y a 5 ans, M. T. Reinach publiait un certain nombre d'inscriptions provenant d'Amasée et des environs, d'après des copies assez défectueuses du R. P. Girard, S. J., missionnaire à Tokat. Une d'entre elles, la 22e, a déjà été publiée par Kirchhoff d'après une copie du Dr Mordtmann, et par Perrot. Mais M. S. Reinach l'a dit avec raison :
« II n'y a pas grand mal à publier une inscription deux fois, pourvu que la seconde publication ne soit pas plus incorrecte que la première. » Évidemment, M. T. Reinach a cru rester fidèle au principe indiscutable formulé par la plume fraternelle : Les publications antérieures sont, en effet, très imparfaites, et « la nouvelle lecture équivaut à un nouveau texte ».
Après avoir étudié soigneusement ce « nouveau texte » de la copie du R. P. Girard, on est forcé d'adopter à mon tour une « nouvelle lecture » aboutissant à un texte non moins nouveau, en outre, ce texte, s'il ne me donne pas le sens découvert dans le sien par M. T. Reinach, fournit un renseignement historique inédit, et peut encore donner lieu à quelques observations intéressantes.
Celle dont on parle se trouve à l'entrée principale de la mosquée Georgios elle est hélas très abîmée. Le texte de Perrot ne vaut guère mieux : Tout ce qu'il entrevoit, c'est qu'il est question d'une fondation religieuse. Puis il ajoute :
« Dédicace d'une église par le gouverneur Théodoros, probablement sous l'empereur Anastase (491-518).»
M. F. Cumont, en relevant l'inscription dans son inventaire des Inscriptions chrétiennes d'Asie Mineure, la déclare gravée « en l'honneur de Saint Théodore, patron d'Amasie, sous le règne d'Anastase ».
On le voit, les affirmations sont aussi nettes que contradictoires, et les commentaires ne sont pas longs.

Moins familier, ce qui ne saurait surprendre, avec les formes du langage chrétien qu'avec les chefs-d'œuvre de l'art classique, M. T. Reinach semble avoir été trompé parce le mot 'έφορος. Il ne paraît guère avoir mieux compris ce Χρίστον αθλητής, réservé par les chrétiens à leurs martyrs, et Cet επουρανίων πολίτης, qui indique tout aussi sûrement un saint défunt, sans pouvoir jamais s'appliquer à un magistrat municipal en fonctions.
Il faut s'en tenir à l'interprétation de M. F. Cumont : L'inscription parle sûrement d'un Saint Théodore. Ce saint est un martyr. Mais quel Théodore choisir parmi les nombreux martyrs de ce nom ?
La pierre donne la réponse immédiate à cette question. Elle appelle Saint Théodore Γ'έφορος de la ville. Le mot veut dire surveillant, gardien. Appliqué à un saint, surtout dans le style imagé dont le texte fournit d'autres exemples, il ne peut signifier que protecteur ou patron, comme l'a justement traduit M, F. Cumont. Pourquoi donc celui-ci fait-il suivre sa traduction d'un point d'interrogation doute- t-il de l'existence d'un Saint Théodore qui ait pu être le patron d'Amasée ?
Pour qui connaît les habitudes de l’Église aux premiers siècles, un martyr patron d'Amasée doit être un martyr ayant souffert pour la foi dans cette ville, et dont elle conserve pieusement les restes. Or, il existe un saint qui remplit justement ce postulat. Ce saint, c'est Saint Théodore Tiron, honoré dans l’Église grecque le 17 février et dans l’Église latine le 9 novembre. On trouve dans Surius la traduction d'une vie de ce Saint attribuée à Syméon Métaphraste, et, dans les divers catalogues hagiographiques publiés par les Bollandistes, l'indication de bon nombre d'autres textes, pour la plupart inédits.

D'après ces documents, Théodore est un jeune soldat chrétien des environs d'Amasée, une recrue, il est martyrisé dans cette ville le 1 7 février 306. Suivant la légende insérée par Surius, il a été enseveli non à Amasée, mais aux Euchaïtes, ce qui paraît peu vraisemblable : Il ne s'agit, sans doute, que d'une translation postérieure, et encore on se demande si cette translation a jamais eu lieu.
Il se pourrait fort bien que les hagiographies aient confondu Saint Théodore Tiron, soldat martyr d'Amasée, avec saint Théodore Stratilate, soldat martyr d'Héraclée (319), dont les restes sont réellement apportés dans la ville des Euchaïtes, en 971, sous Jean Zimiscès, et qui prend officiellement en son honneur le nom de Θεοδωρούπολις (Théodoroupolis).
Quoi qu'il en soit, le culte de Saint «Théodore d'Amasée a été aussi développé en Orient que celui de son homonyme, auquel, du reste, il est souvent associé dans une de ces syzygies chères à l'hagiologie Byzantine. Ce culte est déjà répandu hors d'Amasée avant la fin du siècle où l'athlète du Christ a répandu son sang pour la foi : Témoin l'homélie prononcée en son honneur par Saint Grégoire de Nysse. Il doit certainement beaucoup de son extension à l'apparition miraculeuse que la tradition attribue au Saint en 362 : L'homélie de Saint Nectaire de Constantinople sur cette apparition peut ne pas être authentique, et le récit de Nicéphore Calliste peut paraître bien tardif, il n'empêche que, dès le moyen âge, on célèbre à Constantinople la mémoire de ce miracle, le premier samedi du grand Carême, on a même supposé que ce serait la fête la plus ancienne de notre Saint. Constantinople a, en outre, plusieurs églises sous son vocable. Ajoutons enfin que l'iconographie athonienne le représente avec une barbe noire, sur les sceaux Byzantins, sa longue barbe en pointe tombe sur sa cuirasse et le distingue absolument des autres grands martyrs militaires.

Le sens général des 3 premières lignes serait donc : Saint Théodore, martyr, patron de la ville, protège Anastase, le pieux, vainqueur, ou, si l'on préfère, une invocation à Saint Théodore en faveur d'Anastase.
Les épithètes jointes au nom de celui-ci indiquent un empereur, Anastase Ier (491-518), d'après M. T. Reinach; M. F. Cumont ne se prononce pas.
Anastase Ier a été vainqueur, au moins relativement, à deux reprises, sa piété est moins authentique, car il s'est montré un persécuteur acharné de l'orthodoxie : Mais les rédacteurs d'une inscription officielle n'ont pas le droit d'y regarder de si près, même en les supposant orthodoxes. En outre, le style et même l'orthographe de l'inscription indiquent plutôt le Ve ou le VIe siècle que le VIIIe.


Le Testament grec d'Abraham: introduction, édition critique des deux ...
https://books.google.fr/books?isbn=3161449495
Francis Schmidt - 1986 - ‎Religion
... de Georges B D F A Le Martyre de Nicétas B C D U Le Martyre de Théodore le Stratélate ... il fait partie d'un ensemble pour ce temps de l'année liturgique byzantine3. ... selectis, Bruxelles, 1902 (reproduction anastatique, 1954), col. 319, 1.
Programme du IIIème dimanche après la Pentecôte – saint Théodore ...
www.schola-sainte-cecile.com › Schola Sainte Cécile › Programmes
19 juin 2015 - Saint Théodore était général – autrement dit en grec στρατηλάτης, c'est-à-dire Stratilate (ou Stratélate – Magister militum en latin) – de l'armée ...

Notes de littérature et de géographie ecclésiastiques - Persée
www.persee.fr/doc/rebyz_0766-5598_1992_num_50_1_1853
de J Darrouzès - ‎1992
Église Saint-Théodore à Oulou-Keui[link]; 11. .... En l'année 921, Michel Maléïnos et son compagnon de solitude Aga- pios ..... Théodore Tiron a été doublé par un Théodore Stratélate, Phokas, le jardinier de ..... 319-320; Π. Grégoire, BZ 19.

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